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TempĂŞte Klaus

La tempête Klaus est une cyclogénèse à caractère exceptionnel qui a principalement touché le Sud-Ouest de la France (les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées et en partie le Languedoc-Roussillon et Poitou-Charentes), la principauté d'Andorre, le Nord de l'Espagne et une partie de l'Italie entre le et le . Elle est considérée comme étant la plus destructrice en France depuis les tempêtes de 1999[1].

TempĂŞte Klaus
Carte montrant le trajet de la tempête dans la journée du .
Localisation
Pays
Caractéristiques
Type
TempĂŞte synoptique hivernale
Vent maximal
216 km/h
Pression minimale
965,8 hPa
Date de formation
Date de dissipation
Durée
3 jours
Conséquences
Nombre de morts
31
Coût
1,2 milliard d'euros (estimation pour la France)
Destructions notables
Forêts du sud de la France et de Catalogne, réseaux électriques détruits

Contexte météorologique

Dès le , des images prises par le satellite MĂ©tĂ©osat laissent apparaĂ®tre la formation d'une profonde dĂ©pression dans l'Atlantique-nord, laissant prĂ©sager d'une violente tempĂŞte susceptible de s'abattre sur le nord de l'Espagne et le sud de la France. Le creusement rapide du centre dĂ©pressionnaire conduit les services mĂ©tĂ©orologiques espagnols puis français Ă  placer en alerte maximale les zones menacĂ©es. Au cours des heures suivantes, la dĂ©pression devient ce que les mĂ©tĂ©orologistes nomment un cyclone extratropical de type « bombe ». Ce terme ne doit cependant pas prĂŞter Ă  confusion avec les cyclones tropicaux dont la formation suit des règles diffĂ©rentes. Ainsi, les tempĂŞtes de type « bombe » sont de dimension deux fois moins importantes que celle des cyclones tropicaux (500 km contre 1 000 km) et tirent leur Ă©nergie de l'atmosphère, alors que les cyclones tropicaux tirent leur Ă©nergie de la tempĂ©rature de la mer. Enfin, les tempĂŞtes surviennent principalement en hiver, alors que les cyclones tropicaux se produisent Ă  la fin de l'Ă©tĂ© ou en automne.

Lors de la formation des tempêtes, des tourbillons se forment dans les parties hautes et basses de l'atmosphère. Sous certaines conditions, ils peuvent interagir, créant ainsi une circulation verticale, laquelle entraîne montée et descente d'air et des conflits de masses d'air, formant des perturbations à l'origine de tempêtes.

Le , l'institut de météorologie allemand de l'université libre de Berlin donne à la tempête en cours de formation le nom de « Klaus » acheté ce jour ci par un particulier[2] - [3] nommé Klaus Schümann[4]. A la mi-journée, la tempête Klaus se situe à près de mille kilomètres des côtes françaises, tout en continuant à se creuser. La pression en son centre est alors de 988 hectopascals, tombant à 977 hectopascals aux alentours de 16 heures[5].

Dans la soirée du , un front pluvieux associé à la tempête provoque des pluies modérées à forte en divers points du littoral aquitain. Le cœur de la tempête, que les modèles initiaux faisaient passer dans le sud de la Saintonge, passe finalement plus au nord, au niveau de la ville de La Rochelle[6]. De ce fait, les vents violents touchent une zone plus étendue que prévu, incluant également le département de la Gironde, passé en alerte rouge durant la nuit. À l'intérieur des terres, la pression très basse (972 hectopascals) associée à un courant-jet soufflant à près de 300 km/h en altitude ont conduit à des rafales de vent très violentes au sol, canalisées par le relief pyrénéen[7].

Les scientifiques n'ont pas établi à ce jour de corrélation entre le réchauffement climatique et des changements dans la formation des tempêtes. Ils n'ont pas constaté d'augmentation de leur fréquence, et étudient de possibles conséquences sur l'augmentation de leur force[8].

Déroulement des intempéries

Formation de la tempĂŞte Klaus sur le golfe de Gascogne.

L'Ă©mergence d'un centre de basses pressions susceptible de se transformer en tempĂŞte potentiellement dangereuse conduit les services de la mĂ©tĂ©orologie nationale espagnole Ă  Ă©mettre un bulletin d'alerte dès le [9]. Dans le courant de la journĂ©e, plusieurs communautĂ©s autonomes situĂ©es au nord de la pĂ©ninsule sont placĂ©es en alerte rouge en raison d'un risque de vents violents. De fait, les ingĂ©nieurs prĂ©visionnistes de l'agencia estatal de meteorologĂ­a prĂ©voient des vents pouvant atteindre 150 km/h en rafales sur les cĂ´tes et 90 km/h dans l'intĂ©rieur des terres. Afin de prĂ©venir tout danger, le gouvernement autonome galicien prend alors la dĂ©cision de suspendre les cours dans les Ă©tablissements scolaires situĂ©s dans les provinces de Lugo et de La Corogne, une mesure concernant 190 000 Ă©lèves[10].

Devant la menace d'une tempête d'une puissance potentiellement comparable aux tempêtes de 1999, les services de Météo-France placent à leur tour cinq départements français en alerte rouge : Pyrénées-Atlantiques, Landes, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées et Gers. Dans le courant de la journée du , les premières rafales touchent le littoral galicien et le littoral cantabrique, avant de s'étendre progressivement vers l'est. En soirée, des bourrasques de 198 km/h sont relevées au cap Estaca de Bares, en Galice[11], mais également dans l'intérieur des terres, ou des valeurs similaires sont relevées à Cerezo de Arriba, en Castille et Léon[12].

Au Portugal, près de 600 automobilistes doivent être secourus par la protection civile. 21 routes sont rendues impraticables par les intempéries dans les régions de Viseu, Braga et Vila Real[13].

Ă€ Saint-SĂ©bastien, on observe des vagues de 13,5 mètres, tandis que le rĂ©seau de transports urbains de Bilbao est endommagĂ© après des chutes d'arbres sur des catĂ©naires. Les services de la mĂ©tĂ©orologie espagnole notent une baisse de la pression atmosphĂ©rique de huit hectopascals en Ă  peine quatre heures : Ă  l'approche des cĂ´tes basques, aux premières heures de la matinĂ©e du , elle n'est plus que de 983 hectopascals[14].

Image satellite infrarouge prise Ă  03:28 (CET) le au-dessus du golfe de Gascogne.

La tempête frappe les côtes aquitaines dans la nuit du au , suivant une trajectoire légèrement plus au nord que les modèles ne le prévoyaient. Des rafales de 136 km/h sont enregistrées à Biarritz, 141 km/h à Mont-de-Marsan, 172 km/h à Biscarrosse. La Gironde, initialement placée en vigilance orange, est frappée par des rafales de 150 km/h à 172 km/h sur le littoral, tandis que Bordeaux est balayée par des vents d'une grande violence : on relève ainsi 161 km/h au niveau de l'aéroport de Bordeaux-Mérignac, un record absolu dans la capitale girondine[15]. De ce fait, Météo-France réagit dans la nuit en plaçant à son tour la Gironde et le Lot-et-Garonne en alerte rouge. Aux premières heures du , l'aéroport de Bordeaux-Mérignac est fermé par la préfecture de Gironde, tandis que le trafic ferroviaire est interrompu et que les transports en commun (TBC) de la métropole girondine sont suspendus[16].

Peu après, le directeur de la section aquitaine de ÉlectricitĂ© rĂ©seau distribution France, Michel Varnier, indique que 500 000 clients sont privĂ©s d'Ă©lectricitĂ© en Aquitaine, dont 200 000 en Gironde et 220 000 dans les Landes. Parallèlement, au plus fort de la tempĂŞte, vers 6 heures du matin, 85 000 clients sont privĂ©s de courant dans le sud des dĂ©partements de la Charente-Maritime et de la Charente[17]. Ă€ 8 heures, des rafales de 135 km/h Ă  Bordeaux, de 137 km/h Ă  Cazaux et de 165 km/h Ă  Biscarrosse sont encore relevĂ©es. Le Pont d'Aquitaine, principale voie d'accès Ă  la ville de Bordeaux, est fermĂ© dans les deux sens de circulation. Dans le mĂŞme temps, la tempĂŞte atteint le Gers oĂą 27 000 foyers sont privĂ©s d'Ă©lectricitĂ©.

Dégâts dans le Sud-Ouest de la France.

Ă€ 8 h 30, MĂ©tĂ©o-France Ă©tend l'alerte rouge aux dĂ©partements de l'Aude et des PyrĂ©nĂ©es-Orientales, tandis que la tempĂŞte bat son plein dans la rĂ©gion Midi-PyrĂ©nĂ©es. Les dĂ©gâts sur les lignes Ă©lectriques laissent 30 000 clients dans l'obscuritĂ©. En Gironde, l'intensitĂ© des vents conduit EDF Ă  dĂ©clencher de manière prĂ©ventive le plan d'urgence interne Ă  la centrale nuclĂ©aire du Blayais, au nord de Bordeaux, prĂ©cisant toutefois que « les quatre rĂ©acteurs fonctionnent normalement »[18].

Ă€ 10 heures, l'aĂ©roport de Toulouse-Blagnac est lui aussi fermĂ© au trafic aĂ©rien du fait de rafales de près de 118 km/h balayant la « ville rose »[19]. 400 sapeurs-pompiers, 300 gendarmes, 40 agents SNCF et 100 employĂ©s municipaux interviennent dans l'agglomĂ©ration[20]. Des chutes d'arbres sont rapportĂ©es en divers points de la ville et sur le pĂ©riphĂ©rique. Dans la matinĂ©e, le prĂ©fet des Landes dĂ©clare le plan Orsec pour son dĂ©partement. En milieu de journĂ©e, des pointes Ă  159 km/h sont relevĂ©es Ă  Narbonne, 184 km/h Ă  Perpignan et jusqu'Ă  216 km/h au col d'Envalira, en Andorre. Ă€ 18 h 40, près de 9280 foyers sont privĂ©s d'Ă©lectricitĂ© dans l'HĂ©rault, oĂą des rafales de vent atteignent les 131 km/h Ă  Murviel-lès-BĂ©ziers[16]. Sur la cĂ´te orientale espagnole, près de 200 000 clients sont privĂ©s d'Ă©lectricitĂ© dans la GĂ©nĂ©ralitĂ© de Catalogne. Les rafales atteignent les 200 km/h Ă  Portbou[21]. Le trafic ferroviaire est interrompu sur les principales lignes rĂ©gionales. Plus au sud, Ă  L'Alcora, en CommunautĂ© valencienne, la chute d'une ligne Ă  haute tension provoque des feux de forĂŞt. AttisĂ©es par les vents violents, les flammes dĂ©vorent près de 1 000 hectares de zones boisĂ©es[22].

Poursuivant sa trajectoire vers la Corse et le sud de l'Italie, la tempête et les précipitations diluviennes qui l'accompagnent causent la mort de plusieurs personnes dans un glissement de terrain en Calabre le dimanche .

L'après-tempête

Catalogne : un arbre cassé à sa base par la tempête.

L'alerte rouge est levĂ©e dans le dernier dĂ©partement concernĂ© par cette mesure, les PyrĂ©nĂ©es-Orientales, dans la soirĂ©e du samedi . Une partie des dĂ©partements sinistrĂ©s passe en vigilance orange. Dans le mĂŞme temps, un bilan fourni par les services de ÉlectricitĂ© rĂ©seau distribution France Ă©value Ă  625 000 le nombre de clients privĂ©s d'Ă©lectricitĂ© en Aquitaine, 348 000 en Midi-PyrĂ©nĂ©es, 294 000 en Languedoc-Roussillon, 20 000 en Poitou-Charentes et 500 en Auvergne[23].

Au lendemain de la tempête, le président français Nicolas Sarkozy effectue une visite dans les zones sinistrées. Accompagné des ministres Jean-Louis Borloo, Michel Barnier, Dominique Bussereau et Michèle Alliot-Marie, il est reçu par le maire du Pian-Médoc, au nord de Bordeaux[24]. À l'issue d'une réunion de crise à la préfecture de la région Aquitaine, il annonce l'intervention de l'armée de terre pour aider aux opérations de secours, ainsi que la mobilisation du « fonds de solidarité des communes victimes de catastrophes naturelles ». En visite à Morcenx, dans les Landes, afin évaluer les dégâts sur les infrastructures ferroviaires, le président de la SNCF Guillaume Pepy parle « d'images de guerre »[25]. Dans la soirée du , six départements sont de nouveau placés en alerte orange en raison de risques de crues : Gironde, Charente-Maritime, Charente, Dordogne, Landes et Gers.

Le , la Commission européenne annonce son intention d'activer le fonds de solidarité de l'Union européenne. Le secours populaire, le secours catholique et la Croix-Rouge lancent un appel aux dons en faveur des sinistrés[26]. Les médias se mobilisent et une édition spéciale consacrée à la tempête est diffusée sur l'antenne locale de France 3 Sud en fin d'après-midi, tandis qu'une soirée spéciale baptisée « Solidarité tempête » est diffusée à 20 h 35 sur le réseau local de France 3 Aquitaine. Celle-ci est relayée en direct sur les différentes antennes de France Bleu en Aquitaine[27]. Le , le président de l'assemblée nationale française Bernard Accoyer rend hommage aux victimes de la tempête Klaus[28].

Le , l'état de catastrophe naturelle signé la veille est publié au journal officiel. Neuf départements français sont concernés par cette mesure : la Gironde, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot-et-Garonne, les Hautes-Pyrénées, l'Aude et les Pyrénées-Orientales. Le décret implique des déclarations communales simplifiées pour 21 autres départements fortement touchés par la tempête[29].

Arbres arrachés par la tempête dans le département français des Landes.

Cartes de vigilance

En France : Météo-France

Évolution des cartes de vigilance
météorologique du 24 janvier 2009
Carte vigilance diffusée à 6 h 00
Carte vigilance diffusée à 8 h 10
Carte vigilance diffusée à 10 h 44
Carte vigilance diffusée à 16 h 00
Carte vigilance diffusée à 20 h 11
Carte vigilance diffusée à 22 h 13
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À l'occasion de cette tempête, Météo-France diffuse dès le une carte de vigilance météorologique avec des niveaux d'alerte rouge pour 5 départements du sud ouest[30]. Elle sera mise à jour plusieurs fois dans la journée du .

Au plus fort de la tempête, le niveau d'alerte 4 (rouge) est déclenché dans 9 départements (carte de vigilance diffusée le à 8 h 10 (CET)) : la Gironde, le Lot-et-Garonne, les Landes, le Gers, les Pyrénées-Atlantiques, la Haute-Garonne, les Hautes-Pyrénées, l'Aude et les Pyrénées-Orientales. Les départements de l'Ariège et de Tarn-et-Garonne sont également concernés même s'ils restent en position de vigilance orange.

Depuis la mise en place de la « Vigilance météorologique » en France en octobre 2001, c'est la première fois que le niveau rouge est utilisé pour cause de « vents violents »[31].

En Espagne : Agencia Estatal de MeteorologĂ­a

Carte de vigilance de l'AEMET pour le .

En Espagne, l'Agence d'état de la météorologie (AEMET) diffuse également une carte de vigilance pour la journée du en déclenchant l'alerte rouge dans 7 provinces : La Corogne, Lugo, Asturies, Cantabrie, Biscaye, Guipuscoa et Alava.

La majorité des autres provinces sont quant à elles en alerte orange.

Victimes

Le plus souvent, les morts surviennent après la tempête et non pas pendant, en raison de chutes d'arbres, de chutes depuis le toit des maisons, etc. Ces victimes sont comptabilisées dans les chiffres des morts liés à la tempête[8].

Le nombre de victimes tuées directement ou indirectement par la tempête est de 31 personnes en Europe[32], dont 12 en France, 15 en Espagne, 4 en Italie, auxquelles s'ajoutent de nombreux blessés.

Nationalité Morts
Espagne 15
France 12
Italie 4
En France
  • dans le dĂ©partement des Landes, un automobiliste est tuĂ© le 24 janvier 2009 par la chute d'un arbre sur sa voiture Ă  Tarnos, deux autres personnes sont tuĂ©es par des chutes d'objets pendant la tempĂŞte. Le 26 janvier, la prĂ©fecture des Landes annonce le dĂ©cès d'une personne âgĂ©e Ă  l'hĂ´pital de Mont-de-Marsan après avoir Ă©tĂ© retrouvĂ©e en Ă©tat d'hypothermie dans son jardin Ă  Sarbazan.
  • en Gironde, deux personnes sous assistance respiratoire sont dĂ©cĂ©dĂ©es en raison d'une coupure d'Ă©lectricitĂ©.
  • en Dordogne, deux personnes âgĂ©es sont retrouvĂ©es mortes le , asphyxiĂ©es par un groupe Ă©lectrogène Ă  Nanteuil-Auriac-de-Bourzac[33].
  • dans les PyrĂ©nĂ©es-Orientales, deux plaisanciers sont retrouvĂ©s morts dimanche intoxiquĂ©s par des Ă©manations de monoxyde de carbone d'un groupe Ă©lectrogène installĂ© Ă  bord de leur voilier Ă  Port-Barcarès[34].
  • dans les PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques, une personne est morte après ĂŞtre tombĂ©e d'un toit.
  • dans le Gers, un retraitĂ© de 62 ans est mort le après une chute de six mètres depuis un toit, portant Ă  12 le nombre de morts liĂ©s Ă  la tempĂŞte Klaus[35]
En Espagne
  • Un agent de la garde civile est tuĂ© par la chute d'un arbre Ă  Burela, en Galice, le samedi . Quelques heures plus tard, la violence des rafales provoque l'effondrement d'un complexe sportif Ă  Sant Boi de Llobregat, en Catalogne, causant la mort de quatre enfants[36].
  • Ă€ La Palma de CervellĂł, dans la province de Barcelone, un employĂ© municipal est tuĂ© par la chute d'un arbre le [37].
  • Ă€ Barcelone, une femme de 52 ans trouve la mort après qu'un mur s'est effondrĂ© sur le trottoir qu'elle empruntait pour rejoindre son domicile[38].
  • Un homme de 51 ans est mort Ă  Alicante, tuĂ© par la chute d'un mur[39]
  • Un marin portugais est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  La Corogne[39]
  • Une autre personne est dĂ©cĂ©dĂ© Ă  Valence[39]
  • Un homme de 80 ans meurt Ă  Lugo[39]
  • Un homme meurt Ă  Abrera, tuĂ© par la chute d'un arbre de son jardin[39]
En Italie

Dommages matériels

En France

RĂ©seau Ă©lectrique

Plus de 1,7 million de foyers sont privés d’électricité dans un large quart sud-ouest (Aquitaine, Midi-Pyrénées[42], Poitou-Charentes, Limousin et Auvergne) le samedi [43]. Au soir du , seuls quelques dizaines de foyers restent sans alimentation électrique[44].

Nombre de foyers sans électricité :
RĂ©gion[43]
Ă  16 h 30
[45]
Ă  18 h 00
[46]
Ă  12 h 00
[47]
Aquitaine821 000553 000337 000212 700
Languedoc-Roussillon362 000inconnu63 00037 500
Midi-PyrĂ©nĂ©es477 000inconnu118 00055 800
Poitou-Charentes85 00020 0001 500inconnu
Réseau téléphonique

Plusieurs centaines de milliers d'abonnĂ©s ont vu leur ligne tĂ©lĂ©phonique coupĂ©e le durant la tempĂŞte. France TĂ©lĂ©com a dĂ» mobiliser quelque 3 000 techniciens afin d'intervenir sur son rĂ©seau[48].

Grâce à des sites fonctionnant sur batteries, l'impact des coupures est moindre dans la journée du pour s'aggraver dès le lendemain avec l'épuisement des batteries. Ainsi, on a vu le nombre d'abonnés privés de téléphone s'accroître dans la journée du .

Dans les Hautes-Corbières (Aude), le téléphone fixe a été coupé dès le samedi à 9 heures, et rétabli seulement que le mardi à 17 h 15.

Nombre de lignes téléphoniques coupées :
RĂ©gion24 janvier 2009[48][48][48][46]
Aquitaine20 000150 000100 00060 000
Languedoc-Roussilloninconnu100 00040 00010 000
Midi-PyrĂ©nĂ©es20 000100 00060 00030 000
Dégâts sur la forêt des Landes : pins déracinés (chablis) ou cassés (volis).
Dégâts forestiers

Tout juste remise de la tempĂŞte de 1999, la forĂŞt des Landes voit Ă  nouveau ses pins maritimes dĂ©racinĂ©s, voire sectionnĂ©s. Ainsi, selon les premières estimations, c'est 60 %[49] de la forĂŞt des Landes qui est dĂ©truite et environ 1 000 000 m3 de bois abattu. L'Inventaire forestier national, Ă©tablissement public Ă  caractère administratif chargĂ© de l'inventaire permanent des ressources forestières, est chargĂ© de la coordination de l'Ă©valuation des dĂ©gâts. 45 millions de m3 de bois abattus contre 32 en 1999. Pour le seul massif des landes de Gascogne, 39 millions de m3 de bois ont Ă©tĂ© dĂ©vastĂ©s. Klaus a ainsi abattu quatre fois la rĂ©colte annuelle.

En Espagne

En Catalogne, les rĂ©gions du Baix Llobregat, de Tarragone et du Vallès Occidental sont particulièrement touchĂ©es. Des centaines d'arbres sont arrachĂ©s par les violentes rafales, entravant les voies de communication et endommageant plusieurs habitations ou infrastructures publiques. De mĂŞme, on relève des dĂ©gâts significatifs sur le mobilier urbain : cabines tĂ©lĂ©phoniques ou panneaux de signalisation routière notamment. Au plus fort de la tempĂŞte, près de 200 000 clients sont privĂ©s d'Ă©lectricitĂ© dans l'ensemble de la gĂ©nĂ©ralitĂ©.
Le 27 janvier, quatre jours après le dĂ©but des intempĂ©ries, quelque 3 500 clients restent plongĂ©s dans l'obscuritĂ© dans l'ensemble de la Catalogne[50].

En Galice, au plus fort de la tempĂŞte, 500 000 clients connaissent des coupures d'Ă©lectricitĂ©[51]. Emilio PĂ©rez Touriño, prĂ©sident du gouvernement autonome, indique le que près de 100 000 foyers restent dĂ©pourvus d'alimentation Ă©lectrique[52]. La province de Lugo apparaĂ®t comme l'une des plus touchĂ©es.

Dans la CommunautĂ© autonome du Pays basque, 25 000 clients connaissent un sort identique Ă  la mĂŞme date.

Rafales enregistrées

PaysLocalitéVitesseCommentaires
Andorre[1]Col d'Envalira216 km/hĂ  2 400 mètres d'altitude
EspagneCerezo de Arriba198 km/h
France[31]Formiguères (PyrĂ©nĂ©es-Orientales)193 km/hĂ  1 500 mètres d'altitude
France[31]Cap Béar (Pyrénées-Orientales)191 km/h
France[31]Mont Aigoual (Gard)185 km/hĂ  1 562 mètres d'altitude
France[31]Perpignan (Pyrénées-Orientales)184 km/hRecord (ancien record le 27 décembre 1999 : 140 km/h)
France[31]Saint-Paul-de-Fenouillet (Pyrénées-Orientales)177 km/hRecord
France[31]Biscarrosse (Landes)172 km/hRecord (ancien record le 27 décembre 1999 : 166 km/h)
France[31]Cap Ferret (Gironde)172 km/h
France[31]AĂ©roport de Bordeaux-MĂ©rignac (Gironde)161 km/hRecord (ancien record le 15 juillet 2003 : 158 km/h[53])
France[31]Caunes-Minervois (Aude)161 km/h
France[31]Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées)160 km/h
France[31]Narbonne (Aude)159 km/hRecord
France[31]Lézignan-Corbières (Aude)153 km/h
France[31]Pointe de Socoa à Ciboure (Pyrénées-Atlantiques)152 km/hRecord
France[31]Leucate (Aude)152 km/h
France[31]Murat-sur-Vèbre (Tarn), Saint-Félix de Lauragais (Haute-Garonne)150 km/h
France[31]Granès (Aude), Lahas (Gers)146 km/h
France[31]Mouthoumet (Aude)142 km/h
France[31]Cazaux (Gironde)141 km/h
France[31]Mont-de-Marsan (Landes)141 km/hRecord depuis 1981
France[31]Vivès (Pyrénées-Orientales)140 km/h
France[31]Créon-d'Armagnac (Landes)138 km/h
France[31]Dax (Landes)137 km/hRecord (ancien record le 27 décembre 1999 : 133 km/h)
France[31]Savenès (Tarn-et-Garonne)137 km/h
France[31]Biarritz (Pyrénées-Atlantiques)136 km/hRecord (ancien record le 7 février 1996 : 133 km/h)
France[31]Rion-des-Landes (Landes), BĂ©ziers (HĂ©rault)133 km/h
France[31]Pau (Pyrénées-Atlantiques), Peyrusse-Vieille (Gers)131 km/h
France[31]Saint-Girons (Ariège)127 km/h
France[31]Toulouse (Haute-Garonne), Condom (Gers)126 km/h
France[31]Agen (Lot-et-Garonne)122 km/h

Intervention des pouvoirs publics

Moyens militaires

Dès le , une quinzaine de groupes électrogènes a été déployée pour alimenter principalement maisons de retraite, stations de pompage et centraux téléphoniques[43].

Un millier de militaires sont déployés, notamment dans les départements des Landes, du Gers et de Tarn-et-Garonne[54]. Ils viennent en aide aux services d'EDF et de France Télécom afin de libérer les accès permettant de réparer les réseaux électrique et téléphonique. Ils dégagent également les routes secondaires afin de désenclaver certaines communes isolées. L'école de l'Armée de l'air, l'EETAA 722 basée à Saintes, porte secours à des sinistrés dans le Gers.

Le 17e régiment du génie parachutiste de Montauban et le 48e régiment de transmission d'Agen interviennent vers Agen pour le rétablissement du réseau électrique[43]. La base aérienne 118 de Mont-de-Marsan, la base aérienne 106 Bordeaux-Mérignac le 17e groupement d'artillerie de Biscarrosse ainsi que l'école d'application de l'aviation légère de l'Armée de terre de Dax interviennent dans les Landes pour apporter également leur aide aux secours[43].

Le , le 25e régiment du génie de l'air intervient à Grenade-sur-l'Adour[55]. Le même jour, comme en 1999, des Mirages F1 de la base aérienne 112 de Reims sont déployés au-dessus du département des Landes pour prendre des photographies géoréférencées afin d'identifier rapidement les zones sinistrées et d'organiser de manière optimale les secours et les opérations de déblaiement[55].

Moyens politiques

Michel Barnier, Ministre de l'Agriculture et de la Pêche, prévoit un plan global d'actions afin de valoriser le bois abattu dans les Landes et ainsi aider la filière sylvicole[56]. En France, l'arrêté portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle paraît au journal officiel du [57]. Le , le ministre de l'Agriculture annonce une aide d'un montant global d'un milliard d'euros réparti en prêts et en subventions[58]. En définitive, au total 857 millions d'euros (M€) de l’État, de l'Europe et de la Région Aquitaine ont été consacrés au Plan chablis Klaus en Aquitaine, dont 355 M€ à la mobilisation des bois et 502 M€ à la reconstitution de 204 000 hectares de forêt par plantation[59].

Images de la tempĂŞte

  • Arbres arrachĂ©s près de La Corogne.
    Arbres arrachés près de La Corogne.
  • Routes endommagĂ©es au Pays basque.
    Routes endommagées au Pays basque.
  • DĂ©gâts en Catalogne.
    Dégâts en Catalogne.
  • Trafic perturbĂ© en Catalogne.
    Trafic perturbé en Catalogne.
  • ChĂŞne vert abattu Ă  Toulouse.
    ChĂŞne vert abattu Ă  Toulouse.
  • La tempĂŞte au Pays basque.
    La tempĂŞte au Pays basque.
  • DĂ©gâts en Gironde.
    Dégâts en Gironde.
  • Arbres soufflĂ©s par la tempĂŞte en France.
    Arbres soufflés par la tempête en France.
  • Filaments d'Armillaire dĂ©veloppĂ©s sur des rondins de pins maritimes stockĂ©s sous aspersion.
    Filaments d'Armillaire développés sur des rondins de pins maritimes stockés sous aspersion.

Notes et références

  1. Chronologie de la tempĂŞte
  2. « Comment est attribué le nom d’une tempête ? », sur meteocity.com, (consulté le )
  3. « Dix ans après : pourquoi la tempête du 24 janvier 2009 s’appelle « Klaus » », sur sudouest.fr, (consulté le )
  4. Institut de Météorologie allemand
  5. Foro Meteored (en espagnol)
  6. Met-evolution
  7. Klaus contre Lothar
  8. France Info, interview d'Emmanuel Bocrie, ingénieur prévisionniste à Météo France
  9. Reuters (en espagnol).
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