Accueil🇫🇷Chercher

Alerte aux populations

L'alerte aux populations est l'action de prévenir les populations de l'arrivée d'un danger afin que celles-ci puissent s'en protéger. Son but est de minimiser le nombre de victimes.

Système d'alerte à court terme à O'Fallon (Illinois), aux États-Unis (2006). Ces haut-parleurs sont notamment destinés à annoncer les tornades.
On peut distinguer deux situations :
  • l'alerte Ă  moyen ou long terme : le danger s'approche et arrivera probablement dans quelques jours (par exemple un cyclone tropical), ou bien il s'agit d'une situation qui s'installe lentement, ou bien dangereuse uniquement du fait de sa durĂ©e (par exemple canicule ou grand froid). Dans ce cas, l'information peut se faire par les mĂ©dias traditionnels (quotidiens, radio, tĂ©lĂ©vision, internet), l'affichage administratif (par exemple sur les mairies) et par des bulletins d'alerte et d'information (bulletin d'alerte mĂ©tĂ©orologique (BAM), carte de vigilance) ;
  • l'alerte Ă  court terme : le danger est soudain et imminent (par exemple un nuage toxique crĂ©Ă© par un accident industriel, un bombardement, une action terroriste, etc.). L'alerte est en gĂ©nĂ©ral un signal sonore (sirène) ; il faut donc avoir prĂ©parĂ© la population pour qu'elle sache comment rĂ©agir (par exemple, se confiner et Ă©couter la radio).
[réf. nécessaire]

Définition et caractéristiques au sens de l'UNISDR

Au sens de la stratégie internationale de prévention des catastrophes des Nations unies (en), l'alerte rapide est l'« ensemble des capacités nécessaires pour produire et diffuser en temps opportun et utile des bulletins d’alerte permettant à des individus, des communautés et des organisations menacées par un danger, de se préparer et d’agir de façon appropriée en temps utile pour réduire le risque de dommage ou de perte ». L'UNISDR précise que cette définition englobe l’éventail des facteurs nécessaires pour assurer une réponse efficace aux avertissements. Un système d'alerte précoce comprend quatre éléments clés :

  • la connaissance des risques ;
  • le suivi, l'analyse et la prĂ©vision des risques ;
  • la communication ou la diffusion d'alertes et de mises en garde ;
  • et des capacitĂ©s locales Ă  rĂ©pondre Ă  l’avertissement reçu.

L'expression « système d'alerte intégré » est également utilisée pour souligner que les systèmes d’alerte doivent inclure toutes les étapes allant de la détection des dangers jusqu'à la réponse mise en place au niveau communautaire[1].

Prérequis

La mise en place d'un système d'alerte dans un pays requiert d'avoir d'une part un réseau de veille permettant de détecter le problème à temps, et d'autre part une structure pouvant déclencher le système d'alerte, en relation avec le réseau de veille. Il faut distinguer les structures locales, pour les accidents industriels ou les catastrophes naturelles d'ampleur locale (par exemple inondation), et les structures nationales ou supra-nationales pour les catastrophes de grande ampleur ou dont la prévision nécessite de gros moyens (par exemple ouragan, tsunami, nuage toxique ou radioactif de type Tchernobyl, bombardement).

Le pays doit ensuite mettre en place une infrastructure pour diffuser l'alerte, en général :

  • une cellule de contact avec les mĂ©dias ;
  • des moyens de contact entre les administrations locales et l'administration centrale chargĂ©e de la sĂ©curitĂ© civile ;
  • et un moyen de prĂ©venir massivement et rapidement les populations, en gĂ©nĂ©ral un signal sonore (rĂ©seau de haut-parleurs ou de sirènes couvrant le pays).

Dans les pays où la population est de plus en plus équipée d'appareils « nomades » connectés à Internet (téléphones portables, smartphones, tablettes numériques) se développe la notion de médias sociaux pour la gestion des urgences, ou MSGU (en anglais : SMEM, social media for emergency management)[2]. Outre les moyens habituels, l'alerte pourrait ainsi être diffusée sur les réseaux sociaux.

Un des points critiques est la possibilité de diffuser l'alerte en cas de défaillance des infrastructures.

La population doit être formée à la reconnaissance du signal et à la conduite à tenir. La préparation doit prendre en compte les risques les plus probables pour chaque région. Les consignes doivent être simples, en distinguant deux types de situations : celle requérant un confinement, et celle requérant l'évacuation immédiate. Il faut donc dans l'idéal deux signaux distincts.

Fonctionnement des alertes Ă  travers le monde

États-Unis

Aux États-Unis, l'alerte aux populations se fait par radio et par télévision, avec le système appelé Emergency alert system (EAS). Ce système a remplacé le Emergency broadcast system (EBS) en 1997, qui a lui-même été créé en 1963 pour remplacer le CONELRAD (Control of Electromagnetic Radiation).

Les messages d'alerte sont des messages numériques (succession de bits) d'un format normalisé. L'en-tête indique la nature du message (il est émis quatre fois afin d'éviter les déclenchements erronés). Ces messages peuvent être envoyés par les stations primaires qui peuvent être nationales (national primary, NP), de l'État (state primary, SP) ou bien locales (local primary, LP). Les messages sont relayés par les relais de l'État (state relays, SR) jusqu'aux acteurs locaux. Les relais locaux, ou participating national sources (PN), sont les stations de radio et de télévision (systèmes de diffusion par câble ou par voie hertzienne), les autres services sous la coupe de la Federal Communications Commission (FCC), ainsi que des entreprises participant au programme ; les particuliers possédant une radio compatible EAS peuvent directement décrypter les messages de l'EAS.

En cas d'urgence nationale, une notification d'action d'urgence (emergency action notification, EAN) est envoyé par le président des États-Unis ou leur représentant à toutes les stations relais pour indiquer le début de l'alerte ; les émissions des stations relais sont alors interrompues et remplacées par le message d'alerte, qui commence par un signal sonore de huit secondes composé par deux sons sinusoïdaux émis en même temps et de fréquence 853 Hz (entre le sol ♯ et le la aigu) et 960 Hz (entre le si ♭ et le si aigu), qui est un accord dissonant (il provoque une sensation désagréable, avec des battements interférentiels). Ce signal sonore est suivi par un message vocal indiquant la nature de l'alerte et les consignes à suivre. Lorsque l'alerte est levée, le Président envoie un message de fin (emergency action termination, EAT).

La plupart du temps, l'EAS est activé pour des risques climatiques (tempêtes, ouragans). Au cours d'un niveau local ou de l'état d'activation, un message est généralement limitée à environ deux minutes avant la fin du code de message est envoyé par l'appareil. Contrairement à ses prédécesseurs, elle, le niveau local EAS vise à donner des informations de base sur la nature de l'urgence et les instructions de nouvelles locales, tout continue de la couverture des médias et des mises à jour sur l'événement (l'EAS peut être activé de nouveau, le cas échéant). Le système est testé une fois par semaine. La plupart de ces essais consistent à peine l'en-tête et de message et de codes en cours d'envoi, précédée par un bref message indiquant qu'il s'agit d'un test sur les stations de radio. Ces tests sont toujours fait au niveau local. Cependant, une fois par mois, une procédure différente est utilisée. Ces tests comprennent également la tonalité et un bref essai de script (cette fois-ci sur toutes les stations), avant la fin de message codes. Habituellement, ces essais sont réalisés sur le plan local, mais sont parfois effectuées à l'État ou au niveau national.

Dans le système prĂ©cĂ©dent (EBS, avant 1997), le signal d'alerte n'Ă©tait pas numĂ©rique mais analogique. Le signal d'avertissement (accord dissonant) Ă©tait diffusĂ© durant 28 secondes, les 20 premières secondes dĂ©clenchaient l'arrĂŞt des Ă©missions normales et les 8 dernières secondes Ă©taient diffusĂ©es Ă  l'antenne en prĂ©alable au message d'urgence. Le basculement des Ă©missions normales Ă  la diffusion du message d'alerte (retransmission du message de la station primaire) Ă©tait effectuĂ© manuellement. Pour les dĂ©clenchements nationaux, une confirmation de l'alerte Ă©tait relayĂ©e par les agences de presse Associated Press (AP) et United Press International (UPI) pour Ă©viter les erreurs ou canulars. Entre 1976 et 1996, l'EBS a Ă©tĂ© activĂ© plus de 20 000 fois, pour des Ă©vĂ©nements mĂ©tĂ©orologiques.

Un système de sirène est mis en place dans les villes. Depuis 2001 est mis en place le signal d'alerte continu (alert), souvent utilisé pour les alertes météorologiques (tornades, ouragans), un signal montant et descendant (attack), normalement réservé aux raids aériens mais utilisé pour d'autres raisons depuis la fin de la Guerre Froide, et aussi un signal deux tons (Hi-Lo), le même que les véhicules de secours français, utilisé notamment par les sirènes reliées aux casernes de pompiers pour appeler les pompiers volontaires. D'autres signaux existent comme le "Westminster Chimes", où les sirènes de type électroniques jouent le son du célèbre carillon de Big Ben. Ce signal est en général utilisé pour des tests. Les signaux réglementaires peuvent être assistés de messages vocaux (voice alarm). Les sirènes sont testées au niveau municipal, du comté ou de l'état, à différentes fréquences. Par exemple, San Francisco teste ses sirènes chaque mardi, et beaucoup de petits villages testent leur sirène chaque jour à midi (noon whistle), vestige de l'époque industrielle ou la sirène était aussi utilisée pour signaler l'heure de midi aux fermiers ou aux ouvriers. Certains villages testaient même leur sirène quatre fois par jour, en général à 8h du matin, midi, 16h et 20h, où elles rythmaient le travail des ouvriers et des fermiers.

Union européenne

Selon la directive de l'Union européenne établissant le code des communications électroniques européen, « au plus tard le , les États membres veillent à ce que, lorsque des systèmes d’alerte du public pour les cas d’urgence ou de catastrophes majeures, imminentes ou en cours, sont en place, des alertes publiques soient transmises aux utilisateurs finaux concernés par les fournisseurs de services mobiles de communications interpersonnelles fondés sur la numérotation. »[3]

Belgique

Après les attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, les sirènes ont été abandonnées ; le démantèlement s’est achevé en 2019. Depuis le , le système unique Be-Alert est opérationnel. Il permet au Centre de gestion de crise d’envoyer SMS, appels téléphoniques et mails [4].

France

Sirène d'alerte aux populations de Stiring-Wendel (Moselle)

Selon le code de la sécurité intérieure, le code d’alerte national contient les mesures destinées à alerter et informer en toutes circonstances la population soit d’une menace ou d’une agression au sens de la défense nationale, soit d’un accident, d’un sinistre ou d’une catastrophe au sens de la sécurité civile. Ces mesures sont mises en œuvre par les détenteurs de tout moyen de communication au public[5].

Les mesures destinées à informer la population comprennent :

  • la mise Ă  disposition permanente d’informations sur l’état de vigilance qui a pour objet de prĂ©venir ou de signaler certains risques naturels ou technologiques ou certaines menaces ;
  • l’émission sur tout ou partie du territoire soit d’un message d’alerte, soit du signal national d’alerte, soit de l’un et de l’autre ;
  • la diffusion, rĂ©pĂ©tĂ©e tout au long de l'Ă©vĂ©nement, de consignes de comportement et de sĂ©curitĂ© Ă  observer par la population ;
  • l’émission soit d’un message de fin d’alerte, soit du signal national de fin d'alerte, soit de l’un et de l’autre[6].

Compte tenu des plans d’organisation des secours, l’information porte notamment sur :

  • les caractĂ©ristiques de l’évĂ©nement (origine, Ă©tendue, Ă©volution prĂ©visible), dans la mesure oĂą celles-ci sont identifiĂ©es ;
  • les consignes de protection qui, selon le cas, peuvent porter notamment sur la mise Ă  l’abri des populations, les dispositions Ă  prendre par celles-ci en cas d’évacuation, la restriction de consommation de certains aliments, la distribution et l’utilisation de produits de santĂ© ;
  • les consignes spĂ©ciales, le cas Ă©chĂ©ant, pour certains groupes de population[7].

Les mesures d’alerte sont déclenchées sur décision de l’une des autorités suivantes :

  1. le Premier ministre ;
  2. le préfet de département ou, à Paris, le préfet de police ;
  3. le maire qui informe sans délai le préfet du département.

S’agissant des installations ou ouvrages concernées par un plan particulier d'intervention (par exemple Seveso), les mesures d’alerte peuvent être déclenchées par l’exploitant dans les conditions fixées par le préfet de département[8].

Les messages d’alerte sont notamment diffusés par :

  • les services de radiodiffusion sonore et de tĂ©lĂ©vision dont la liste est fixĂ©e par un arrĂŞtĂ© conjoint du ministre chargĂ© de la sĂ©curitĂ© civile et du ministre chargĂ© de la communication ;
  • les centres d’ingĂ©nierie et de gestion du trafic, les centres rĂ©gionaux d'information et de coordination routières et le Centre national d'information routière (« bison futĂ© ») ;
  • les Ă©quipements des collectivitĂ©s territoriales ;
  • les Ă©quipements des rĂ©seaux internes dĂ©livrant des informations au public dans les gares, les mĂ©tros, les ports et les aĂ©roports[9].
Signal national d’alerte
Sirène d'alerte aux populations de Saint-Nicolas-la-Chapelle (Aube)
Signal de début d'alerte
Signal de fin d'alerte
Fichier audio
Signal d'essai mensuel

Le signal national d'alerte est notamment diffusé par :

  • les Ă©quipements d’alerte de l’État, des collectivitĂ©s territoriales et des autres personnes publiques ;
  • les moyens de diffusion d’alerte propres aux installations ou ouvrages concernĂ©es par un plan particulier d'intervention[10].

Les détenteurs de dispositifs d’alerte doivent s’assurer de leur bon fonctionnement, notamment par des inspections et essais périodiques, dont ils informent le préfet de département ainsi que le ou les maires concernés[11].

Il existe plusieurs signaux émis par les sirènes définis par un arrêté[12]. Le signal national d’alerte consiste en trois cycles successifs d'une durée d'1 minute et 41 secondes chacun et séparés par un intervalle de 5 secondes et d'un son modulé en fréquence :

  • chaque cycle comporte cinq pĂ©riodes de fonctionnement au rĂ©gime nominal. La frĂ©quence fondamentale du son Ă©mis au rĂ©gime nominal est de 380 Hz (+/- 10 Hz) (entre le fa♯ et le sol mĂ©dium) ;
  • la première pĂ©riode a une durĂ©e de 10 secondes, les 4 suivantes ont une durĂ©e de 7 secondes ;
  • chaque pĂ©riode est sĂ©parĂ©e de la suivante par une durĂ©e de 5 secondes comprenant une descente en rĂ©gime de 4 secondes suivie d'une montĂ©e en rĂ©gime de 1 seconde ;
  • la première pĂ©riode est prĂ©cĂ©dĂ©e d'une montĂ©e en rĂ©gime d'une durĂ©e de 3 secondes ;
  • la dernière pĂ©riode est suivie d'une descente du rĂ©gime d'une durĂ©e de 40 secondes.

C'est la nature des sirènes électromécaniques, en particulier leur régime de montée et descente en puissance, qui a historiquement déterminé ce signal, repris par les sirènes pneumatiques et électroniques. Dans le cas des sirènes électroniques, la forme du signal de base (déterminant le timbre du son) est en « dents de scie ».

Le signal national de fin d'alerte comporte un cycle unique consistant en une seule période de fonctionnement au régime nominal (380 Hz 10 Hz) d'une durée de 30 secondes.

Le signal d'alerte spĂ©cifique des amĂ©nagements hydrauliques comporte, quant Ă  lui, un cycle d'une durĂ©e minimum de 2 minutes composĂ© d'Ă©missions sonores de 2 secondes sĂ©parĂ©es par un intervalle de 3 secondes. Dans le cas des sirènes Ă©lectroniques, les Ă©missions suivent un signal pĂ©riodique en « dents de scie » de frĂ©quence fondamentale 200 Hz (tolĂ©rance Hz).

L’émission du signal national d’essai comporte un cycle unique identique à celui du signal national d’alerte.

Conduite Ă  tenir

En 2013, on estime que 78 % des personnes ne savent pas quoi faire lorsque les sirènes retentissent hors essai[13].

Ce qu'il faut faire

Lorsque le signal d'alerte retentit, les personnes sont invitées :

  • Ă  se confiner dans l'endroit clos le plus proche (domicile, lieu public, entreprise, Ă©cole…) en colmatant les ouvertures, en coupant les ventilations, climatiseurs et chauffages, et en restant loin des fenĂŞtres ;
  • Ă  s'abstenir de faire des flammes, de fumer, d'ouvrir les fenĂŞtres ;
  • Ă  s'abstenir de tĂ©lĂ©phoner (ni tĂ©lĂ©phone fixe, ni tĂ©lĂ©phone mobile) sauf dĂ©tresse vitale, afin de laisser les lignes libres pour les secours ;
  • s'informer par les mĂ©dias : tĂ©lĂ©vision et Internet sont les sources les plus courantes, mais en cas de dĂ©faillance de tout le rĂ©seau, Ă  la suite d'une attaque informatique par exemple, les radios locales continueront d'Ă©mettre sur ondes courtes. France Info et France Inter constituent les principaux canaux pour les communications des autoritĂ©s. Par ailleurs, en cas de dĂ©faillance du rĂ©seau d'Ă©lectricitĂ©, il est toujours possible d'Ă©couter la radio avec un poste Ă  piles, Ă  batterie, solaire ou bien Ă  alternateur (« dynamo », manivelle permettant de charger la batterie). On peut toutefois noter qu'il est possible aujourd'hui de capter la radio avec la plupart des tĂ©lĂ©phones mobiles. La station rĂ©pĂ©tera en boucle la situation et les consignes Ă  suivre. Il faut toutefois prendre en compte que de plus en plus de smartphones de dernières gĂ©nĂ©rations sont dĂ©pourvus de rĂ©cepteur FM, les fabricants privilĂ©giant la captation des rĂ©seaux IMT (aujourd'hui la 5G) pour l'internet mobile. Dans le pire des cas, il demeure toujours possible d'Ă©couter la radio sur le poste intĂ©grĂ© d'une voiture, le moteur servant aussi de groupe Ă©lectrogène de fortune pour alimenter tout appareil utile via la prise allume-cigare.

Les enfants scolarisés sont pris en charge par l'école, c'est le lieu où ils sont le plus en sécurité. Il est donc dangereux et inutile d'aller les chercher.

Ce qu'il ne faut pas faire
  • Rester dans un vĂ©hicule.
  • Aller chercher ses enfants Ă  l'Ă©cole. Les enseignants se chargent de leur sĂ©curitĂ© grâce Ă  un plan particulier de mise en sĂ»retĂ© (PPMS).
  • TĂ©lĂ©phoner (les rĂ©seaux doivent rester disponibles pour les secours).
  • Rester près des vitres.
  • Ouvrir les fenĂŞtres pour savoir ce qui se passe dehors.
  • Allumer une quelconque flamme (risque d'explosion).
  • Quitter l'abri sans consigne des autoritĂ©s.

Les sirènes diffusant ce signal sont installées en fixe sur des hauteurs (par exemple des bâtiments hauts) ; le signal peut éventuellement être diffusé par des haut-parleurs montés sur des véhicules mobiles. Dans les petites communes abritant un centre de première intervention (CPI) des sapeurs-pompiers, la sirène sert également parfois à appeler les sapeurs-pompiers volontaires lorsque leur intervention est requise, mais le signal est différent (un cycle unique de une, deux ou plusieurs périodes de fonctionnement au régime nominal seulement, codification dépendante de chaque municipalité si usage), le système est complémentaire des bips (pageurs), seuls les volontaires de garde disposent de pageurs, en cas de besoin la sirène retentit alors pour appeler tous les personnels disponibles quand ceux de garde ne suffisent pas.

Jusqu'en 1999, les consignes étaient indiquées sur les annuaires téléphoniques de France Télécom. Elles sont désormais enseignées au PSC1 (Prévention et secours civiques de niveau 1 - anciennement AFPS) et SST (sauveteur secouriste du travail).

Les lieux situés en aval d'un barrage disposent d'une alerte spéciale, sous la forme d'une corne de brume. Ce signal indique un risque de rupture imminent du barrage ou un relargage d'eau pour éviter cette extrémité, avec un risque d'inondation de la vallée. Lorsque ce signal retentit, les personnes doivent évacuer d'urgence la zone.

Des consignes spécifiques peuvent être définies en fonction des risques locaux, notamment industriels. L'information des populations est alors à la charge des mairies et préfectures.

Système d'alerte et d'information des populations

Le système d'alerte et d'information des populations permet d’activer Ă  distances les sirènes. Ce système, dont le dĂ©ploiement a dĂ©butĂ© 2013, est connectĂ© en 2021 Ă  2 127 sirènes[14].

Utilisation

Les sirènes ont par exemple retenti à Rouen et dans onze communes limitrophes le à la suite de l'incendie de l'usine Lubrizol (classée Seveso)[15].

Moins de deux mois après, l'alarme est une nouvelle fois déclenchée à Nice et à Cannes le en prévention de fortes intempéries frappant les Alpes-Maritimes. Elles sont déclenchées derechef le [16] - [17].

FR-Alert

FR-Alert est un système d'alerte des populations qui permet d'envoyer des notifications sur les téléphones mobiles des personnes présentes dans une zone concernée par un incident majeur. Développé par le ministère de l'Intérieur, ce dispositif est opérationnel sur tout le territoire national depuis le 21 juin 2022. Le dispositif FR-Alert repose sur la technologie de diffusion cellulaire[18] - [19].

En Suisse

En Suisse, 7 200 sirènes (5 000 fixes et 2 200 mobiles) sont exploitĂ©es par la Protection civile pour transmettre l’alarme gĂ©nĂ©rale Ă  la population. Environ 600 d’entre elles peuvent Ă©galement ĂŞtre utilisĂ©es pour l’alarme-eau. Les sirènes mobiles sont destinĂ©es en particulier Ă  l’alarme gĂ©nĂ©rale dans les rĂ©gions Ă  faible densitĂ© de population[20].

Il y a 2 catégories d'alarmes en Suisse[21] :

  • Alarme gĂ©nĂ©rale : L'alarme gĂ©nĂ©rale consiste en un son oscillant continu diffusĂ© pendant une minute par les sirènes fixes et rĂ©pĂ©tĂ© après cinq minutes. Elle l consiste en douze sons graves de 20 secondes chacun, sĂ©parĂ©s par des intervalles de dix secondes.Elle est dĂ©clenchĂ©e en cas de danger pour la population. Elle incite celle-ci Ă  allumer immĂ©diatement la radio pour prendre connaissance des consignes de comportement ou des communications officielles. Pour la population, l’alarme gĂ©nĂ©rale signifie :
    • Ă©couter la radio ou s'informer via Alertswiss;
    • suivre les consignes des autoritĂ©s;
    • informer les voisins.
  • Alarme eau : Le signal d'alarme-eau est utilisĂ© exclusivement dans les zones Ă  risque situĂ©es Ă  proximitĂ© des barrages. Il consiste en douze sons graves de 20 secondes chacun, sĂ©parĂ©s par des intervalles de dix secondes. En cas d’alarme-eau, la population doit :
    • quitter immĂ©diatement la zone menacĂ©e ;
    • suivre les instructions et les consignes des autoritĂ©s locales.

L'application Alertswiss permet la diffusion des principales informations concernant les événements qui surviennent en Suisse. Elle permet à la population de recevoir des notifications à trois niveaux : alarme, alerte et informations sur les différents dangers. Les mêmes informations sont publiées sur le site web Alertswiss[22].

Le test des sirènes s'effectue chaque année le premier mercredi du mois de février. Lors du test de 2022, 99 % des sirènes fixes ont parfaitement fonctionné. Les équipements d'alarme défectueux doivent obligatoirement être réparés ou remplacés par les cantons et les communes. Le test englobait également la transmission d'alarme via les canaux numériques d’Alertswiss. Un message d’information a été diffusé sur le site web et l’application mobile Alertswiss[23].

Au Québec

La diffusion d'un message d'alerte est, au Québec, une responsabilité partagée par le gouvernement du Canada, le gouvernement du Québec ainsi que par les municipalités, de concert avec les entreprises de radiodiffusion et de télécommunication. Le système du nom de Québec en Alerte fut mis en place afin d'être un moyen additionnel aux relais des médias traditionnel ainsi qu'un moyen de bien faire cerner par la population l'urgence exceptionnelle et immédiate de la situation. Québec en Alerte peut être utilisé pour diffuser des alertes en fonction d'incendie, de catastrophe naturelle, de risque biochimique, de risque lié à des matières dangereuses, une menace terroriste, une crise civile ou pour des messages d'essai[24]. Pour cette raison, Québec en Alerte, est circonscrit à une zone géographique donnée et peut ne pas être envoyé à tous les Québécois si le reste n'est pas national[24].

Le ministère de la Sécurité publique est le diffuseur officiel des messages d'alerte à la population via le système Québec en Alerte. Le ministère diffuse des messages d'alerte concernant des évènements pouvant porter atteinte à la vie ou à la sécurité des citoyens. Le ministère, bien qu'il reste le diffuseur, peut faire passer des messages d'alerte venant d'autres organismes gouvernementaux qui se doivent de diffuser des messages d'urgence, dans leurs champs de compétence. Environnement et Changements climatique Canada est autorisé à utiliser Québec en Alerte afin d'alerter la population sur des conditions météorologiques dangereuses pouvant être une menace à la sécurité. Par exemple une tornade. La Sûreté du Québec et le Service de police de la Ville de Montréal peuvent également diffuser via Québec en Alerte des informations concernant une alerte AMBER sur le territoire du Québec[25] - [26]. La Sûreté du Québec et les municipalités peuvent utiliser le système lorsque les intervenants d'urgence jugent qu'une situation se déroulant sur le territoire qu'ils couvrent représente une menace imminente ou immédiate pour la vie et la sécurité des Québécois. Toutefois, en date du 31 octobre 2020, seule la Sûreté du Québec s'est prévalue de ce droit de diffuser des informations via Québec en Alerte[27].

Les citoyens ne peuvent se désabonner du service puisque celui-ci est jugé essentiel par les autorités gouvernementales[26].

C'est depuis le 31 mars 2015 que toutes les entreprises privées de radiodiffusion et de télécommunication ont l'obligation de diffuser les alertes d'urgences émises par le gouvernement. Il en va de même depuis le 31 mars 2016 pour les entreprises communautaires de radiodiffusion et de télécommunication. Suivant les obligations du CRTC, les fournisseurs de téléphonie mobile sont dans l'obligation de distribuer les alertes d'urgence directement aux appareils de téléphonie mobile qui sont connectés aux réseaux LTE. Les alertes d'urgences sont également distribuées par l'entremise de l'application mobile de MétéoMédia[25].

Notes et références

  1. UNISDR (en), « Terminologie pour la prĂ©vention des risques de catastrophe », sur unisdr.org,
  2. Gilles Martin et Ludovic Blay, « Le citoyen au cœur de sa sauvegarde grâce à l’utilisation des médias sociaux en gestion de l’urgence », Risques Infos, Grenoble, Irma, no 34,‎ (lire en ligne)
  3. Article 110 de la « Directive du 11 décembre 2018 établissant le code des communications électroniques européen »
  4. Douvinet 2020, § 5.1. Abandonner les sirènes pour une solution unique : l’exemple de la Belgique
  5. « Article R732-19 du code de la sécurité intérieure ». avant la codification : Décret n°90-394 du 11 mai 1990 relatif au code d'alerte national et Décret n°2005-1269 du 12 octobre 2005 relatif au code d'alerte national et aux obligations des services de radio et de télévision et des détenteurs de tout autre moyen de communication au public et pris en application de l'article L732-7 du code de la sécurité intérieure
  6. « Article R732-20 du code de la sécurité intérieure »
  7. « Article R732-21 du code de la sécurité intérieure »
  8. « Article R732-22 du code de la sécurité intérieure »
  9. « Article R732-23 du code de la sécurité intérieure »
  10. « Article R732-24 du code de la sécurité intérieure »
  11. « Article R732-33 du code de la sécurité intérieure »
  12. Arrêté du 23 mars 2007 relatif aux caractéristiques techniques du signal national d'alerte
  13. AFP, « Que faire si les sirènes du pays hurlent ? 78% des Français ne savent pas », Libération,‎ (lire en ligne)
  14. « Annexe au projet de loi de règlement du budget et d'approbation des comptes pour 2021, rapports annuels de performance, Programme Sécurité civile »
  15. Hugo Septier, « Incendie d'une usine chimique à Rouen : comment fonctionne le système de sirènes d'alerte? », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  16. « On vous explique le système des sirènes entendues de Nice à Cannes ce samedi », sur france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur
  17. « Intempéries : où sont situées les sirènes d'alerte en cas de plan Orsec ? », sur France bleu Azur
  18. Jérôme Colombain, « Nouveau monde. Lubrizol : l’État confirme le déploiement du système d’alerte "Cell Broadcast" d’ici deux ans », sur France TV Info, (consulté le ).
  19. « FR-Alert : le nouveau dispositif d'alerte à la population française », sur service-public.fr,
  20. Transmission de l’alarme à la population au moyen de sirènes, Office fédéral de la protection de la population (OFPP), babs.admin.ch.
  21. Deux signaux d’alarme, Office fédéral de la protection de la population (OFPP), babs.admin.ch.
  22. Alertswiss: protéger et sauver, Office fédéral de la protection de la population (OFPP), babs.admin.ch.
  23. Test des sirènes 2022: test réussi pour les sirènes et Alertswiss, 2 février 2022, Office fédéral de la protection de la population (OFPP), babs.admin.ch.
  24. (en-US) « EnAlerte.ca - Système d'alerte d'urgence », sur EnAlerte.ca (consulté le )
  25. « Québec En Alerte », sur alerte.gouv.qc.ca (consulté le )
  26. Zone Société- ICI.Radio-Canada.ca, « Un nouveau test pour le système Québec en alerte », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  27. « Pourquoi le système Québec en alerte n’a pas été utilisé samedi soir? », sur Le Droit, (consulté le )

Annexes

Bibliographie

Liens externes

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.