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Oléoduc Keystone

L’olĂ©oduc Keystone, en anglais Keystone Pipeline, exploitĂ© par l'entreprise TC Énergie (anciennement TransCanada), est long de 3 461 kilomĂštres et transporte essentiellement des hydrocarbures synthĂ©tiques et du bitume diluĂ© issus de sables bitumineux. En projet depuis 2005, les deux tronçons de l'olĂ©oduc (en marron et orange sur la carte ci-contre) sont opĂ©rationnels depuis 2011. Partant de la rĂ©gion des sables bitumineux de l'Athabasca, dans le Nord-Est de la province canadienne de l'Alberta, ils desservent plusieurs destinations aux États-Unis, dont la raffinerie de Wood River, ainsi que les dĂ©pĂŽts pĂ©troliers de Patoka (dans le Sud de l'Illinois) et de Cushing (en Oklahoma).

Oléoduc Keystone
Keystone Pipeline
Informations géographiques
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis - Drapeau du Canada Canada
TracĂ© Keystone Pipeline : Athabasca – Wood River, Patoka et Cushing

Keystone XL : Athabasca – Steele City ; Cushing – Port Arthur et Houston

Image illustrative de l’article OlĂ©oduc Keystone
Le tracé en 2014 et le doublement prévu (dit phase IV, tracé en vert).
Informations générales
Type de produits Hydrocarbures synthétiques, bitume
Mise en service Phase 1 : été 2010
Phase 2 : février 2011
Phase 3a : 2014
Phase 3b : 2016
Phase 4 : abandonné
Longueur Keystone Pipeline : 3 461 km

Keystone XL :
780 km (phase 3a)
70 km (phase 3b)
1 897 km (phase 4)

PropriĂ©taire(s) TC Énergie

Deux autres tronçons, formant un tout nommĂ© Keystone XL, sont proposĂ©s en 2008. Le premier (phase III, bleu et violet sur la carte), correspondant au segment sud et qui rejoint la cĂŽte texane du golfe du Mexique — oĂč sont situĂ©es de nombreuses raffineries —, est en majeure partie en exploitation depuis . Le second tronçon (phase IV, en vert sur la carte), correspondant au segment nord, consiste en un tracĂ© moins long (1 897 km) que celui de l'actuel olĂ©oduc ; il vise Ă  accroĂźtre les capacitĂ©s de transport de ce dernier et Ă  acheminer le pĂ©trole brut amĂ©ricain extrait de la formation de Bakken, dans le Montana et le Dakota du Nord.

La construction de Keystone XL — particuliĂšrement la phase IV — fait l'objet d'une controverse d'envergure nationale. Le projet est vivement contestĂ© par les principales associations environnementales amĂ©ricaines, par de nombreux propriĂ©taires fonciers dont les terres se trouvent sur son tracĂ©, par des AmĂ©rindiens et par une partie des Ă©lus dĂ©mocrates amĂ©ricains ; ses opposants y voient un risque de pollution des sols et de l'eau en cas de fuite d'hydrocarbure, ainsi qu'une contribution supplĂ©mentaire au rĂ©chauffement climatique. À l'inverse, l'industrie pĂ©troliĂšre, le gouvernement conservateur canadien de Stephen Harper et le Parti rĂ©publicain amĂ©ricain soutiennent vivement le projet en arguant qu'il crĂ©era de nombreux emplois, consolidera l'indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique des États-Unis et fera baisser les prix de l'essence dans le pays, voire qu'il permettrait un acheminement des hydrocarbures plus sĂ»r que via le transport ferroviaire.

Sur le plan lĂ©gal, la construction de Keystone XL requiert une autorisation du prĂ©sident amĂ©ricain, alors Barack Obama, que celui-ci refuse d'octroyer en aprĂšs que les RĂ©publicains au CongrĂšs ont tentĂ© d'accĂ©lĂ©rer l'approbation du projet. ProposĂ© sous une nouvelle forme par TransCanada dĂšs , ce dernier demeure de nombreux mois en attente d'une dĂ©cision du prĂ©sident amĂ©ricain : malgrĂ© un nouveau vote du CongrĂšs, Ă  majoritĂ© rĂ©publicaine, en — auquel il oppose son veto —, Barack Obama ne se prononce pas sur le fond. Le , il annonce qu'il n'autorise pas le projet, signant la fin de plusieurs annĂ©es de controverse.

Toutefois, le , son successeur Donald Trump délivre un permis de construction à TransCanada. En dépit d'obstacles juridiques, sa construction commence en 2020 dans l'état américain du Montana et dans la province canadienne de l'Alberta ; elle cependant rapidement freinée par des décisions de justice américaines.

Le , le nouveau prĂ©sident Joe Biden signe un dĂ©cret interdisant la construction de l'olĂ©oduc. Le de la mĂȘme annĂ©e, TC Énergie annonce l'abandon dĂ©finitif de Keystone XL.

Description et itinéraire

L'ensemble du Keystone Pipeline System est conçu, construit et exploitĂ© par l'entreprise canadienne TransCanada (renommĂ©e TC Énergie en 2019)[1]. Il est constituĂ© de canalisations enterrĂ©es Ă  faible profondeur — approximativement 1,5 Ă  2 mĂštres — exceptĂ© sous les cours d'eau, oĂč la profondeur est d'au moins 7,62 mĂštres (25 pieds) selon TransCanada[2] - [3] - [4] - [5].

Keystone Pipeline

Le Keystone Pipeline, long au total de 3 461 km[6] - [7], est constituĂ© de deux phases, fonctionnelles depuis respectivement l'Ă©tĂ© 2010 et [1].

Phase I

La phase I du Keystone Pipeline est un olĂ©oduc d'une longueur de 2 981 km allant de Hardisty, dans l'Alberta (Canada), jusqu'aux stations de pompage de Steele City (dans le Nebraska), la raffinerie de Wood River et le dĂ©pĂŽt de Patoka (Sud de l'Illinois)[6].

Il vise Ă  acheminer la production pĂ©troliĂšre canadienne — pĂ©trole brut de synthĂšse et bitume essentiellement — en provenance des sables bitumineux de l'Athabasca jusqu'aux raffineries et lieux de stockages amĂ©ricains situĂ©s dans l'Illinois (Wood River et Patoka).

Phase II

La phase II, aussi appelĂ©e extension Keystone-Cushing, consiste en un olĂ©oduc courant sur 480 kilomĂštres[6], de Steele City aux installations de stockage, de raffinage et de distribution de Cushing, dans l'Oklahoma. Il permet Ă  l'olĂ©oduc Keystone d'atteindre une capacitĂ© de transport de 590 000 barils par jour (94 000 m3/j)[8].

  • Trois tuyaux d'une petite dizaine de mĂštres sont entreposĂ©es Ă  mĂȘme le sol en terre nue ; un vĂ©hicule de type pick-up est garĂ© non loin.
    Tuyaux de 30 pouces (76,20 cm) de diamĂštre utilisĂ©s lors de la phase I, dans le Nebraska.
  • Un camion franchit une intersection dans une zone rurale avec, entreposĂ©s sur sa remorque, quelques tuyaux d'une douzaine de mĂštres de longueur.
    Camion transportant des tubes de 36 pouces (91,44 cm) de diamĂštre servant Ă  la construction du tronçon de la phase II (extension Keystone-Cushing) au sud-est de Peabody au Kansas.

Projet d'extension : Keystone XL

Keystone XL[Note 1] dĂ©signe un tout que forment les phases III et IV regroupĂ©es ; ce projet d'extension proposĂ© par la firme TransCanada en 2008 rencontre de vives critiques[9]. Il est finalement scindĂ© en deux en 2012 par la multinationale (cf. explications infra). Le coĂ»t de Keystone XL (phases III et IV) est Ă©valuĂ© Ă  7 milliards de dollars amĂ©ricains[10] - [11] - [12]. TransCanada utilise Ă©galement le terme Keystone Gulf Coast Expansion (« Expansion de la cĂŽte du golfe [du Mexique] du Keystone ») pour dĂ©signer Keystone XL[6] - [13].

Phase III : le segment sud, construit

La phase III, l'extension qui court sur 780 kilomĂštres de Cushing au golfe du Mexique — oĂč se trouvent raffineries et infrastructures portuaires pour l'export[14] —, est pour sa plus grande partie (tronçon jusqu'Ă  Port Arthur, au Texas, « phase 3a » sur la carte supra) ouverte depuis et a une capacitĂ© de 700 000 barils par jour (110 000 m3/j)[15] - [16]. Son coĂ»t est de 2,3 milliards de dollars amĂ©ricains[17]. Un tronçon de 77 kilomĂštres menant Ă  la ville de Houston (« phase 3b » sur la carte supra) est opĂ©rationnel en [18] - [19].

Phase IV : le segment nord, projet abandonné

La phase IV — qui concentre l'essentiel des dĂ©bats et n'est autorisĂ©e par l'administration Trump qu'en mars 2017 — vise comme la phase I Ă  transporter des hydrocarbures synthĂ©tiques et du bitume diluĂ© canadiens de Hardisty (Nord-Est de l'Alberta, Canada) jusqu'Ă  Steele City (Nebraska, États-Unis), lieu Ă  partir duquel les infrastructures existantes (phases II et III) permettent leur acheminement jusqu'aux raffineries du golfe du Mexique[20] - [21] - [22].

Ce doublement de 1 897 km suit toutefois un tracĂ© diffĂ©rent et plus direct (moitiĂ© moins long que celui de la phase I) qui passe, aux États-Unis, par la formation de Bakken (en majeure partie situĂ©e dans le Dakota du Nord), laquelle recĂšle d'importants gisements pĂ©troliers dont l'exploitation est en forte hausse. L'olĂ©oduc servirait ainsi Ă©galement au transport de cet hydrocarbure amĂ©ricain, qui y serait injectĂ© de la ville de Baker dans l'Est du Montana, voisin du Dakota du Nord[20] - [23] - [24] - [25]. Sa capacitĂ© de transport prĂ©vue est de 830 000 barils par jour (132 000 m3/j)[26] - [23] - [21].

Plusieurs tronçons sont construits mais le projet est définitivement abandonné en (cf. infra).

Historique

ProcĂ©dure d'autorisation aux États-Unis

Aux États-Unis, une autorisation est requise — depuis une dĂ©cision du prĂ©sident George W. Bush d'[27] - [28] — pour la construction d'olĂ©oducs franchissant les frontiĂšres amĂ©ricaines, Ă  la suite d'un processus incluant un examen par les principales agences gouvernementales, un rapport d'impact environnemental (Final Environmental Impact Statement ou EIS) et un avis final du dĂ©partement d'État Ă©tablissant que le projet correspond Ă  l'intĂ©rĂȘt national. C'est, en dernier ressort, le prĂ©sident des États-Unis qui dĂ©cide s'il suit l'avis du dĂ©partement d'État en dĂ©livrant ou non le permis de construction et d'exploitation[29] - [30].

Keystone Pipeline

L'oléoduc Keystone Pipeline est proposé en par l'entreprise multinationale TransCanada[31]. Cette derniÚre dépose deux demandes d'autorisation, en juin et , auprÚs de l'Office national de l'énergie (National Energy Board ou NEB), agence canadienne chargée de la régulation des oléoducs[32]. Ces demandes sont validées en février et [33] - [34].

En parallĂšle, une demande de permis (cf. explications supra) est dĂ©posĂ©e aux États-Unis le [35]. Le projet reçoit un avis environnemental positif (Final Environmental Impact Statement) du DĂ©partement d'État des États-Unis en [36] - [37]. Le suivant, le dĂ©partement d'État publie l'autorisation prĂ©sidentielle de George W. Bush pour la construction de l'olĂ©oduc[38] - [39], aprĂšs que le dĂ©partement d'État a jugĂ© que le projet allait dans le sens de l'intĂ©rĂȘt national[35]. AprĂšs deux ans de construction, son principal tronçon (phase I) est opĂ©rationnel en [1] - [40].

Le second tronçon (phase II) est fonctionnel en [1].

Le , alors que la construction de l'extension « Keystone XL » est toujours programmĂ©e, une fuite d'environ 800 000 litres de pĂ©trole a lieu sur une portion existante de l'olĂ©oduc Keystone, dans le nord du Dakota du Sud, provoquant sa fermeture temporaire[41].

2008-2012 : premiĂšre demande de permis

TransCanada propose Keystone XL en . Ce projet nĂ©cessite une validation du prĂ©sident des États-Unis pour ĂȘtre construit (cf. explications supra) ; la multinationale dĂ©pose une demande en septembre de la mĂȘme annĂ©e[9].

Dans une rue, un homme parle au micro sur une estrade improvisée. DerriÚre lui, se trouvent de nombreux manifestants, assis et debout, tenant des pancartes demandant notamment à Barack Obama de stopper la construction de l'oléoduc.
Manifestation contre le projet Keystone devant le Ronald Reagan Building le 7 octobre 2011.

Le , le dĂ©partement d'État publie son rapport d'impact environnemental, dans lequel il conclut Ă  l'absence d'impact significatif de l'olĂ©oduc sur l'environnement[30] - [42] - [43]. Ce rapport doit ĂȘtre suivi d'une pĂ©riode de quatre-vingt-dix jours destinĂ©e Ă  recueillir l'avis de diverses agences gouvernementales, ainsi que d'une consultation des citoyens au moyen, notamment, de rĂ©unions publiques[42].

Le , 12 000 manifestants se rendent Ă  la Maison-Blanche pour protester contre le projet d'olĂ©oduc. Le , le dĂ©partement d'État des États-Unis ordonne une rĂ©vision immĂ©diate de l’itinĂ©raire de Keystone XL, afin que celui-ci Ă©vite la zone sensible de Sandhills dans le Nebraska, une zone humide fragile qui pourrait ĂȘtre menacĂ©e par un dĂ©versement de pĂ©trole[44] - [45] ; Barack Obama soutient cette dĂ©cision[46] - [47]. Selon le quotidien The New York Times, le report de la dĂ©cision finale du dĂ©partement d'État vise notamment Ă  la repousser au-delĂ  de l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2012, Barack Obama Ă©tant, d'une part, sujet aux pressions en faveur de l'emploi et de la sĂ©curisation de l'approvisionnement Ă©nergĂ©tique amĂ©ricain, aux pressions des militants Ă©cologistes d'autre part[47].

En , le prĂ©sident amĂ©ricain signe le rejet du projet Keystone XL, en raison du calendrier — qu'il dĂ©clare « arbitraire et prĂ©cipitĂ© » — imposĂ© par les rĂ©publicains au CongrĂšs[48] ; ces derniers ont en effet pris une disposition lĂ©gislative en dĂ©cembre 2011[Note 2], stipulant que le permis de construction sera accordĂ© Ă  TransCanada sous soixante jours, Ă  moins que le prĂ©sident juge le projet non conforme Ă  l'intĂ©rĂȘt national[9] - [52].

Le , la sociĂ©tĂ© TransCanada annonce la scission du projet en deux parties, la partie sud du pipeline devant ĂȘtre construite uniquement sur le territoire amĂ©ricain, de la ville de Cushing (Oklahoma) jusqu'au golfe du Mexique (soit la phase III dĂ©crite supra), ce qui ne nĂ©cessite pas d'autorisation de la part du prĂ©sident amĂ©ricain[9] - [53]. Barack Obama apporte nĂ©anmoins le mois suivant son soutien Ă  la construction de ce tronçon[54].

Depuis 2012 : seconde demande de permis

Début , TransCanada dépose une seconde demande pour obtenir l'autorisation du président américain, cette fois uniquement pour le tronçon nord (la phase IV), pour lequel l'entreprise propose un nouvel itinéraire dans le Nebraska[9] - [55] ; ce dernier est accepté fin janvier par le gouverneur du Nebraska Dave Heineman[56].

Le , plusieurs personnalitĂ©s (parmi lesquelles le climatologue et militant James Hansen, le prĂ©sident du Sierra Club Michael Brune, l'actrice Daryl Hannah et le militant des droits civiques Julian Bond) s'enchaĂźnent aux grilles de la Maison-Blanche pour exhorter le prĂ©sident amĂ©ricain Ă  refuser la construction de l'olĂ©oduc; ils sont arrĂȘtĂ©es par les forces de l'ordre pour avoir refusĂ© de se disperser[57] - [58] ; le , entre 30 000 et 35 000 personnes (selon les organisateurs) se rassemblent au National Mall Ă  l'appel du Sierra Club notamment, principalement contre le projet d'olĂ©oduc. Ces manifestations ont lieu aprĂšs que le prĂ©sident amĂ©ricain Barack Obama s'est engagĂ©, quelques jours auparavant, Ă  lutter contre le rĂ©chauffement climatique[59] - [60] - [61] - [57].

Le , le dĂ©partement d’État publie une premiĂšre version (en anglais : draft) du rapport complĂ©mentaire d'impact environnemental (Supplemental Environmental Impact Statement ou SEIS), qui vient complĂ©ter le rapport final d'impact environnemental publiĂ© en aoĂ»t 2011, lors de la premiĂšre demande d'autorisation de TransCanada[62] - [63]. Ce rapport conclut Ă  l'absence d'impact important du projet sur l'environnement (cf. dĂ©veloppements infra)[9] et est suivi d'une pĂ©riode de quarante-cinq jours de recueil des commentaires du public[62]. L'Environmental Protection Agency (EPA), organisme gouvernemental chargĂ© de la protection de l'environnement, indique avoir des « objections environnementales » Ă  ce rapport, qu'il qualifie d'« insuffisant »[64] - [65].

Le , les élus du Parti républicain, majoritaires à la Chambre des représentants, votent un projet de loi visant à rendre caduque l'obtention du permis présidentiel, afin de pouvoir se passer de l'accord de Barack Obama[11] - [66] ; il demeure sans suite.

Le de la mĂȘme annĂ©e, Ă  l'occasion d'une allocution sur la lutte contre le rĂ©chauffement climatique, Barack Obama indique qu'il n'approuvera le projet d'olĂ©oduc que s'il « n'exacerbe pas de maniĂšre significative le problĂšme de la pollution au carbone »[67] - [68]. En , un rapport de l'agence responsable des parcs aux États-Unis Ă©met des craintes quant Ă  l'impact nĂ©gatif du pipeline sur la vie sauvage en raison des bruits et de la lumiĂšre qu'il engendrerait[69].

Dans la nuit, en milieu urbain, des dizaines de manifestants brandissent des bougies et d'autres sources de lumiĂšre ainsi que des pancartes contre Keystone XL.
Manifestation contre Keystone XL en février 2014 à Portland (Oregon)[70].

Le rapport final du dĂ©partement d’État amĂ©ricain, publiĂ© le , conclut que Keystone XL « n’augmenterait pas de façon importante la production de pĂ©trole des sables bitumineux au Canada » et donc les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (GES)[71] - [72]. Lors du sommet de Mexico, le , le Premier ministre du Canada Stephen Harper invoque ce rapport auprĂšs du prĂ©sident Obama pour tenter de le convaincre d'accĂ©lĂ©rer le processus de dĂ©cision au sujet du pipeline, mais sans succĂšs[73].

Le , le dĂ©partement d'État annonce que l'examen du projet est prolongĂ© sine die, notamment en raison de la bataille juridique qui a lieu au Nebraska au sujet de l'olĂ©oduc (cf. infra)[74].

Un projet de loi visant Ă  approuver la construction de l'infrastructure sans l'autorisation prĂ©sidentielle de Barack Obama est votĂ© par la Chambre des reprĂ©sentants le 14 novembre 2014 ; le camp rĂ©publicain ainsi que 31 dĂ©mocrates votent en sa faveur[75] - [76] - [77]. Quatre jours plus tard, aprĂšs une sĂ©ance assortie d'un suspense rarement vu au SĂ©nat selon le quotidien The New York Times, le projet de loi est bloquĂ© : 59 sĂ©nateurs votent pour — dont 14 dĂ©mocrates — et 41 s'y opposent — uniquement des dĂ©mocrates — alors que 60 approbations Ă©taient nĂ©cessaires[78].

AprĂšs un second vote positif de la Chambre des reprĂ©sentants le (266 voix contre 153)[79], le SĂ©nat — devenu entre-temps Ă  majoritĂ© rĂ©publicaine, pour laquelle l'autorisation de l'olĂ©oduc est une prioritĂ© affichĂ©e[80] — vote finalement en faveur du texte le , Ă  62 voix contre 36[81]. Le , aprĂšs une derniĂšre lecture reprenant les amendements du SĂ©nat, la Chambre des reprĂ©sentants adopte dĂ©finitivement le texte de loi[82] - [83]. À la suite de ce vote favorable du CongrĂšs amĂ©ricain (SĂ©nat et Chambre des reprĂ©sentants), le prĂ©sident Barack Obama oppose son veto le , empĂȘchant la promulgation du projet de loi[84].

DĂ©but , le projet d’olĂ©oduc est toujours bloquĂ©, dans l'attente des conclusions du dĂ©partement d'État Ă©tablissant que le projet est dans l'intĂ©rĂȘt national, ainsi que de l'autorisation de Barack Obama[79] - [84]. Le , l'entreprise TransCanada demande au dĂ©partement d'État des États-Unis la suspension de la procĂ©dure d'examen du projet. Elle indique souhaiter attendre le traitement d'une nouvelle demande d'autorisation locale, dans le Nebraska, qu'elle a soumise en octobre[85] - [86]. Le lendemain, la Maison-Blanche annonce que le dĂ©partement d'État ne suspendra pas la procĂ©dure et que Barack Obama se prononcera sur le dossier durant son mandat prĂ©sidentiel[87] - [88] ; une suspension aurait en effet pu conduire Ă  repousser la dĂ©cision Ă  aprĂšs l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2016, sous une nouvelle administration[89] - [90].

Le prĂ©sident Barack Obama annonce le le rejet dĂ©finitif du projet Keystone XL[91]. TransCanada, qui a dĂ©jĂ  dĂ©pensĂ© 2,5 milliards de dollars pour ce projet, compte prĂ©senter une nouvelle demande de permis et a bon espoir de la faire accepter, dans l'hypothĂšse oĂč les rĂ©publicains gagneraient la Maison-Blanche en 2016[92].

Dans un communiquĂ© datĂ© du , TransCanada annonce son intention de poursuivre l'État fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain devant un tribunal arbitral et rĂ©clame 15 milliards de dollars de compensation pour ce qu’elle considĂšre ĂȘtre une violation des obligations prĂ©vues par l'accord de libre-Ă©change nord-amĂ©ricain[93].

2017 : relance et validation du projet par Donald Trump

Le , quatre jours aprĂšs son investiture Ă  la prĂ©sidence des États-Unis, Donald Trump signe un ordre exĂ©cutif (executive order en anglais) demandant aux agences gouvernementales de rĂ©pondre rapidement Ă  toute nouvelle demande de permis pour la construction de Keystone XL (ainsi que celle du Dakota Access Pipeline, plus Ă  l'est) ; la signature de ce dĂ©cret prĂ©sidentiel est un signal politique ouvrant de nouveau la voie Ă  une construction de l'olĂ©oduc[94] - [95]. Le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain, qui a le soutien affichĂ© du Premier ministre canadien Justin Trudeau, prĂ©cise que le projet va ĂȘtre renĂ©gociĂ© avec l'entreprise TransCanada et qu'il tient Ă  ce que les piĂšces composant l'olĂ©oduc soient fabriquĂ©es aux États-Unis ; il argue que la construction du pipeline permettra la crĂ©ation de 28 000 emplois[96] - [97]. Dans la foulĂ©e, l'entreprise canadienne fait part de son intention de soumettre une nouvelle (et troisiĂšme) demande de permis de construction[95].

Le — dernier jour du dĂ©lai ordonnĂ© par l'ordre exĂ©cutif du 24 janvier[98] —, le dĂ©partement d'État Ă©met un avis favorable concernant la demande de permis ; le prĂ©sident Donald Trump le valide[99] - [100] - [101]. Peu aprĂšs, l'entreprise TransCanada abandonne les poursuites judiciaires qu'elle avait engagĂ©es en 2016 contre l'État fĂ©dĂ©ral aprĂšs le rejet par Barack Obama de la prĂ©cĂ©dente demande de permis (cf. supra)[102].

2018-2019 : nouvelle suspension du projet et autorisation renouvelée de Donald Trump

Le , le juge fédéral du Montana Brian Morris suspend à nouveau le projet, demandant des études d'impact plus poussées. Il reproche à l'administration Trump de ne pas avoir justifié son changement de politique par une analyse scientifique concernant les risques environnementaux présentés par le projet, qu'il s'agisse de ses conséquences sur la faune et la flore locales ou de son potentiel impact sur le réchauffement climatique, et de ne pas avoir analysé les conséquences d'une possible chute des cours du pétrole sur ce projet. Donald Trump parle d'« une décision politique [...] une honte »[103].

En rĂ©action, le prĂ©sident Donald Trump signe en un nouveau permis de construction pour l'olĂ©oduc, permettant de passer outre la dĂ©cision du juge Brian Morris : en effet, l'autorisation prĂ©cĂ©dente avait Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©e par le DĂ©partement d'État des États-Unis, soumis Ă  la Loi nationale sur l'environnement (qui exige des Ă©tudes d'impact), laquelle ne s'applique en revanche pas aux dĂ©cision de la Maison-Blanche[104].

2020 : début des travaux de construction

Alors que certains obstacles juridiques demeurent, les travaux de construction de l'olĂ©oduc par l'entreprise TC Énergie commencent en , dans l'État amĂ©ricain du Montana[105], aprĂšs que le gouvernement de l'Alberta a dĂ©cidĂ© d'investir 1,5 milliard de dollars canadiens d'argent public dans le projet afin d'hĂąter le dĂ©but de sa rĂ©alisation[106]. En Alberta, la construction de l'olĂ©oduc commence dĂ©but juillet[107]. À l'acmĂ© des travaux, 2 500 ouvriers sont mobilisĂ©s[108].

NĂ©anmoins, en , peu aprĂšs le dĂ©but des travaux dans le Montana, le juge fĂ©dĂ©ral Brian Morris juge que le Corps du gĂ©nie de l'armĂ©e des États-Unis a outrepassĂ© plusieurs lois fĂ©dĂ©rales en autorisant globalement, en 2017, la traversĂ©e des plans d'eau par les olĂ©oducs (dont Keystone XL) sans procĂ©der aux Ă©tudes d'impact nĂ©cessaires sur les espĂšces menacĂ©es et leur habitat. Si elle n'interrompt pas l'intĂ©gralitĂ© des travaux, la dĂ©cision bloque la rĂ©alisation des tronçons devant traverser des plans d'eau[109]. Tandis que le Corps du gĂ©nie de l'armĂ©e des États-Unis fait appel de la dĂ©cision, la Cour suprĂȘme des États-Unis confirme en juillet l'impossibilitĂ© de reprendre les travaux sur les tronçons concernĂ©s tant que la procĂ©dure judiciaire n'est pas terminĂ©e[110] - [111] - [112]. Dans la pratique, la construction de l'olĂ©oduc cesse sur le territoire amĂ©ricain et TC Énergie doit soumettre des demandes de permis pour chaque traversĂ©e de plan d'eau[113].

2021 : révocation du permis et abandon définitif du projet

Le , le nouveau prĂ©sident des États-Unis, Joe Biden, signe un dĂ©cret prĂ©sidentiel rĂ©voquant le permis de construction de l'olĂ©oduc[114] — il s'agissait de l'une de ses promesses de campagne[115]. Cette dĂ©cision provoque la fureur du Premier ministre de l'Alberta (d'oĂč part l'olĂ©oduc Keystone) Jason Kenney[116].

Quelques mois plus tard, le , l'entreprise canadienne TC Énergie et le gouvernement de l'Alberta annoncent l'abandon dĂ©finitif du projet Keystone XL[117]. Au total, quelques centaines de kilomĂštres (sur prĂšs de 2 000 km) de l'olĂ©oduc ont Ă©tĂ© construites, essentiellement dans la province canadienne de l'Alberta[118].

Soutiens et oppositions

L'opinion portĂ©e par les AmĂ©ricains sur le projet Keystone XL se fait notamment par le prisme bipartisan, les Ă©lus et sympathisants rĂ©publicains Ă©tant massivement en sa faveur tandis que les Ă©lus et sympathisants dĂ©mocrates y sont opposĂ©s, quoique de façon nuancĂ©e. Les associations environnementales font figure de principaux opposants, rejointes par certains propriĂ©taires fonciers. Les sondages d'opinion font Ă©tat d'un soutien au projet par une majoritĂ© d'AmĂ©ricains. Outre le positionnement politique, des variables gĂ©ographiques — proximitĂ© avec le tracĂ© de l'olĂ©oduc — et culturelles — opposition des Autochtones — entrent en compte dans la construction de l'opinion amĂ©ricaine. Au Canada, le projet est promu par le Premier ministre canadien Stephen Harper, le Parti conservateur qu'il dirige et le Parti libĂ©ral.

Dans le milieu Ă©conomique

Le projet est portĂ© par l'entreprise canadienne TransCanada, qui opĂšre dans le secteur de l'Ă©nergie. Il est Ă©galement soutenu par l'industrie pĂ©troliĂšre, notamment par les raffineries texanes donnant sur le golfe du Mexique, qui escomptent un afflux plus important de pĂ©trole brut depuis le Canada, ainsi que par les entreprises qui extraient les hydrocarbures que recĂšle la formation de Bakken, dans les États du Montana et du Dakota du Sud[119]. Le lobby Business Roundtable, rĂ©unissant des dirigeants de grandes entreprises amĂ©ricaines, s'est Ă©galement prononcĂ© en faveur de l'olĂ©oduc[120].

Prévoyant que la construction de cette infrastructure s'accompagnera d'une hausse de l'activité économique, plusieurs syndicats professionnels, en particulier ceux du secteur de la construction, soutiennent vigoureusement le projet de pipeline[121] - [122].

Plusieurs banques françaises financent le projet d'oléoduc ou Transcanada et sont à ce titre interpellées par des ONG écologistes ; certaines entreprises décident fin 2017 de réduire ou supprimer ces financements (cf. section « Associations écologistes et syndicats » infra).

L'Accord de libre-Ă©change nord-amĂ©ricain (ALENA) soutient le projet car il permet d'accroĂźtre les Ă©changes Ă©conomiques entre les États-Unis et le Canada[123]. Il est cependant contestĂ© par le secrĂ©taire de l'organisation, mais celui-ci doit s'incliner face Ă  la volontĂ© des deux États[124].

Dans la sphĂšre politique

Sur le plan politique, le Parti rĂ©publicain — notamment ses Ă©lus au CongrĂšs (sĂ©nateurs et reprĂ©sentants) — est le principal promoteur du projet d'extension Keystone XL[125] - [126]. L'Ă©conomiste amĂ©ricain Paul Krugman, opposĂ© Ă  l'olĂ©oduc, commente en dans sa chronique du New York Times[127] - [128] : « AprĂšs tout, les dettes doivent ĂȘtre remboursĂ©es, et l'industrie du pĂ©trole et du gaz – dont 87 % de la contribution financiĂšre Ă  la campagne Ă©lectorale de 2014 ont Ă©tĂ© donnĂ©s au Parti rĂ©publicain – attend d'ĂȘtre rĂ©compensĂ©e pour son soutien. »

Localement, des élus démocrates, tels les sénateurs du Montana Max Baucus et Jon Tester et le gouverneur Brian Schweitzer, sont en faveur du projet, arguant qu'il créera des emplois locaux et permettra une plus grande sécurité énergétique[119] - [129] - [130] - [131] - [132].

Si le prĂ©sident amĂ©ricain Barack Obama n'exprime pas d'opinion tranchĂ©e sur le projet durant son mandat, jusqu'Ă  l'annonce de son rejet en novembre 2015, son successeur en est un fervent dĂ©fenseur : au cours de la campagne de l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 2016, le candidat rĂ©publicain Donald Trump indique souhaiter relancer le projet de construction de Kesytone XL, Ă  condition qu'il profite Ă©conomiquement aux États-Unis[133] - [134]. Quant Ă  lui, Joe Biden, durant sa campagne Ă©lectorale de 2020, s'affirme en opposant au projet et promet d'annuler le permis de construire si celui-ci est Ă©lu[115].

Au Canada, Stephen Harper, Premier ministre jusqu'au , qualifie le projet de nobrainer (« simple comme bonjour »)[135] et le Parti conservateur le soutient avec vigueur (voir infra). Le chef du Parti libĂ©ral canadien, Justin Trudeau, s'est Ă©galement prononcĂ© en faveur de l'olĂ©oduc[136] - [137]. Devenu Premier ministre Ă  la suite de Stephen Harper, il s'avĂšre selon le quotidien français Les Échos moins attachĂ© au projet que ne l'Ă©tait son prĂ©dĂ©cesseur[138]. En janvier 2017, il soutient nĂ©anmoins la relance du projet par le nouveau prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump, ce qui le place dans une situation inconfortable, rapporte The New York Times : son discours consistant Ă  dĂ©fendre une sortie progressive des Ă©nergies fossiles tout en maintenant une industrie canadienne de l'Ă©nergie solide prĂȘte le flanc aux critiques des militants Ă©cologistes et de certaines communautĂ©s des PremiĂšres Nations d'une part, de citoyens favorables Ă  l'industrie pĂ©troliĂšre d'autre part[139]. Si Justin Trudeau renouvelle son soutien au projet dĂ©but 2021, lui et son gouvernement ne semblent pas prĂȘts — pour des raisons politiques, diplomatiques et Ă©conomiques — Ă  entamer un bras de fer avec le gouvernement de Joe Biden aprĂšs que celui-ci ait retirĂ© le permis de construction de l'olĂ©oduc. Ce Ă  l'inverse du gouvernement conservateur de l'Alberta, menĂ© par Jason Kenney, fervent soutien (politique et financier) de Keystone XL[116] - [140] - [141].

Le chef du Nouveau Parti démocratique Thomas Mulcair a lui pris position contre le projet[137] - [142] et souligne qu'il serait plus rentable de raffiner ce pétrole sur place ou de l'acheminer vers les raffineries de l'Est du Canada plutÎt que d'exporter des ressources à l'état brut[143].

Dans la société civile

Bill McKibben, lors d'une manifestation contre l'oléoduc Keystone (2011).
Manifestante contre l'oléoduc Keystone à la marche pour le climat (2017).

D'aprĂšs une Ă©tude parue en dans la revue Energy Policy[144], plus la proximitĂ© avec le tracĂ© de l'olĂ©oduc est forte, plus la probabilitĂ© que la population soit en faveur de celui-ci serait importante, ce qui reviendrait Ă  l'inverse de l'effet Nimby (« Not in my Backyard » ; en français : « pas dans mon jardin »). Une hypothĂšse avancĂ©e par l'Ă©tude pour expliquer ce phĂ©nomĂšne est que les potentiels riverains de l'olĂ©oduc escompteraient une hausse locale de l'activitĂ© Ă©conomique, notamment la crĂ©ation d'emplois dans le secteur de la construction[145] - [146]. Pour autant, certains des propriĂ©taires fonciers dont les terrains doivent ĂȘtre traversĂ©s par l'olĂ©oduc s'avĂšrent opposĂ©s au projet (cf. section « Oppositions locales » infra).

Nebraska

Dans l'État du Nebraska, l'extension du Keystone Pipeline est dĂ©criĂ©e par une centaine de propriĂ©taires fonciers, agriculteurs et Ă©leveurs, souvent rĂ©publicains, dont les terrains, destinĂ©s Ă  ĂȘtre traversĂ©s par l'olĂ©oduc, doivent faire l'objet d'une servitude. Ils craignent notamment de possibles fuites de pĂ©trole qui pourraient atteindre l'aquifĂšre Ogallala, principale source d'eau — dont dĂ©pendent directement Ă©levages et fermes — de la rĂ©gion des Sandhills. Les deux principaux acteurs locaux de la lutte contre Keystone XL sont l'avocat et homme politique dĂ©mocrate David Domina et l'association Bold Nebraska, fondĂ©e en 2010 par Jane Kleeb, agricultrice et prĂ©sidente du parti dĂ©mocrate du Nebraska[147] - [148] - [149].

Cette opposition se traduit par une bataille lĂ©gale longue de plusieurs annĂ©es et aux rĂ©percussions nationales[150] - [151] - [152]. En effet, le choix de l'itinĂ©raire de l'olĂ©oduc est laissĂ© aux États qu'il traverse ; dans le Nebraska, c'est, depuis une dĂ©cision de la lĂ©gislature du Nebraska en 2011, la Public Service Commission qui est chargĂ©e de dĂ©livrer les autorisations relatives Ă  l'itinĂ©raire[153]. En 2012, toutefois, la loi « LB 1161 », votĂ©e Ă  une forte majoritĂ©, donne Ă©galement ce pouvoir au gouverneur, via une demande au Department of Environmental Quality (DEQ) du Nebraska. TransCanada dĂ©cide de soumettre sa demande d'autorisation au DEQ, donc au gouverneur (Dave Heineman, rĂ©publicain, qui est en faveur de l'olĂ©oduc) ; trois propriĂ©taires fonciers, reprĂ©sentĂ©s par David Domina, engagent des poursuites judiciaires, arguant que cette loi viole la constitution du Nebraska[153] - [154] - [155]. Dave Heineman valide le la construction de l'olĂ©oduc via un itinĂ©raire alternatif dont le tracĂ© Ă©vite la rĂ©gion des Sand Hills mais surplombe toujours l'aquifĂšre Ogallala[56]. Une juge donne raison aux plaignants le et annule l’autorisation du gouverneur ; le procureur gĂ©nĂ©ral de l'État (State Attorney General en anglais) fait toutefois appel de cette dĂ©cision[156].

Le , la cour suprĂȘme du Nebraska juge finalement la loi de 2012 constitutionnelle, permettant de fait Ă  l'entreprise TransCanada de procĂ©der Ă  des demandes d'expropriation contre quatre-vingt-dix propriĂ©taires fonciers[157] - [158]. The New York Times, entre autres[159], relĂšve que cette dĂ©cision « Ă©limine la principale raison de M. Obama pour retarder sa dĂ©cision sur la construction du pipeline »[79]. Fin janvier, soixante-dix propriĂ©taires amorcent cependant une procĂ©dure judiciaire et, le mois suivant, un juge du Nebraska suspend, jusqu'Ă  la tenue du procĂšs, les expropriations[160].

DĂ©but , en parallĂšle des procĂ©dures existantes, TransCanada soumet une nouvelle demande d’autorisation, qui porte sur le mĂȘme itinĂ©raire que celui retenu en , mais qui est cette fois-ci destinĂ©e Ă  la Nebraska Public Service Commission et non au gouverneur (via le DEQ)[161] - [162]. Le mois suivant intervient toutefois, sur le plan national, le veto de Barack Obama. Toutefois, aprĂšs la relance du projet d'olĂ©oduc par le prĂ©sident Donald Trump, Transcanada soumet une nouvelle demande d'autorisation Ă  la Nebraska Public Service Commission en fĂ©vrier 2017, laquelle est acceptĂ©e en novembre de la mĂȘme annĂ©e[163] - [164].

Dakota du Sud

Le Dakota du Sud est traditionnellement rĂ©publicain[Note 3], or les sympathisants du parti rĂ©publicain sont trĂšs majoritairement en faveur du projet d'olĂ©oduc. Celui-ci rencontre toutefois une vive opposition de la part des Autochtones, auxquels s'associent des Ă©leveurs et propriĂ©taires fonciers[165] - [166]. Les nations autochtones craignent des fuites de pĂ©trole, nourrissent des inquiĂ©tudes quant Ă  une possible pollution de l'eau et assimilent la construction de l'infrastructure Ă  une violation des traitĂ©s historiques passĂ©s entre nations autochtones et gouvernement[167] - [168]. Lorsqu'en la Chambre des reprĂ©sentants vote en faveur de l'olĂ©oduc, Cyril Scott, le chef de la rĂ©serve indienne de Rosebud, oĂč vivent nombre de BrĂ»lĂ©s, dĂ©clare[Note 4] - [169] : « Nous sommes une nation souveraine mais nous ne sommes pas traitĂ©s comme tels. Nous allons fermer les frontiĂšres de la rĂ©serve Ă  Keystone XL. Autoriser Keystone XL est un acte de guerre contre notre peuple. »

Texas
Au premier plan, dans une obscurité quasiment totale, ressort, éclairé, le visage d'un homme doté d'un imposant masque respiratoire ; il regarde l'objectif de l'appareil photographique. On distingue, difficilement, qu'il est dans un cylindre, et qu'une seconde personne, également dotée d'un masque respiratoire, se trouve derriÚre lui.
Militants écologistes dans un tronçon de l'oléoduc, au Texas, le [170].

Au Texas, historiquement favorable Ă  l'industrie pĂ©troliĂšre, le tronçon sud de Keystone XL (phase III, achevĂ©e en 2014) est mal accueilli par certains habitants habituellement plus proches du Tea Party que du militantisme Ă©cologique. Parmi les raisons avancĂ©es : les risques de contamination de l'eau, les besoins en eau de l'infrastructure et l'« approche musclĂ©e » de la firme — Ă©trangĂšre puisque canadienne — TransCanada auprĂšs des propriĂ©taires de terrains pour obtenir les servitudes nĂ©cessaires au passage de l'olĂ©oduc[171] - [172]. En cas de refus des propriĂ©taires, l'entreprise peut formuler — et a formulĂ© — des demandes d'expropriation (eminent domain en anglais) aux autoritĂ©s texanes, ce qui a donnĂ© lieu Ă  plusieurs batailles judiciaires et lĂ©gislatives[23] - [173].

Associations Ă©cologistes et syndicats

L'extension de l'oléduc est fortement contestée par les associations environnementales américaines : 350.org, Sierra Club, Natural Resources Defense Council, Les Amis de la Terre, National Wildlife Federation, Greenpeace, etc[174] - [175] - [176] - [177]. Toutefois, l'hebdomadaire américain National Journal relÚve que les organisations écologistes soutiennent financiÚrement plusieurs élus démocrates pourtant en faveur de l'oléoduc, quoique par ailleurs sensibles à la question du réchauffement climatique ou soutenant la politique de régulation des émissions de gaz à effet de serre menée par le président Barack Obama[178].

Plusieurs syndicats, menés par le syndicat d'infirmiers National Nurses United, s'opposent également à la construction de l'extension du Keystone Pipeline[179] - [122].

Le financement par des banques françaises — BNP Paribas, SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale, CrĂ©dit agricole et Natixis[180] — de projets d'infrastructures liĂ©es Ă  l'exploitation des sables bitumineux, en particulier Keystone XL, est critiquĂ© par les ONG Les Amis de la Terre et ANV-COP21, ainsi que par des Autochtones[181] - [182]. Ces banques s'engagent Ă  des degrĂ©s divers, entre octobre et dĂ©cembre 2017, Ă  rĂ©duire leurs financements directs aux projets liĂ©s aux sables bitumineux ; Les Amis de la Terre saluent les dĂ©cisions de BNP Paribas et Natixis mais critiquent cependant le maintien de financements indirects (aux entreprises telles que TransCanada) par SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale et CrĂ©dit agricole[183] - [184] - [185] - [186]. L'assureur français Axa indique Ă  la mĂȘme pĂ©riode cesser d'assurer les olĂ©oducs sur le sol amĂ©ricain, pour des raisons Ă©conomiques et Ă©thiques[187].

Surveillance de militants Ă©cologistes par le FBI

En , le quotidien britannique The Guardian rĂ©vĂšle que le Federal Bureau of Investigation (FBI) de Houston, au Texas, a menĂ© courant 2013 des investigations sur des opposants au projet — dĂ©crits par le FBI comme des « Ă©cologistes extrĂ©mistes »[Note 5] tandis que The Guardian affirme qu'ils menaient des actions de « dĂ©sobĂ©issance civile pacifiques »[Note 6] — en violation de ses rĂšgles internes. Celles-ci stipulent en effet que toute investigation portant sur un sujet sensible (opposants politiques, journalistes, etc.), afin d'Ă©viter tout abus, requiert l'autorisation de l'avocat et du chef du bureau local, autorisation qui n'avait pas Ă©tĂ© demandĂ©e dans le cas prĂ©sent. AprĂšs que cette erreur a Ă©tĂ© relevĂ©e par le siĂšge du FBI, l'autorisation a Ă©tĂ© obtenue, permettant Ă  l'enquĂȘte de se poursuivre onze mois durant ; elle est close en juin 2014, en l'absence de preuve d'un quelconque projet de sabotage du pipeline. Le FBI a indiquĂ© avoir menĂ© ces investigations car les menaces portaient sur « l'industrie du pĂ©trole et du gaz, et [car] le secteur Ă©nergĂ©tique est considĂ©rĂ© comme une infrastructure cruciale des États-Unis »[Note 7] - [188] - [189]. Selon The Guardian, la surveillance de certains militants Ă©cologistes s'est poursuivie aprĂšs la fin officielle de l'enquĂȘte du FBI, se traduisant notamment par des contrĂŽles renforcĂ©s aux frontiĂšres[190] - [191].

EnquĂȘtes d'opinion

D'aprĂšs un sondage d'opinion conduit en septembre 2013 par le think tank Pew Research Center auprĂšs de 1 506 AmĂ©ricains, 65 % des personnes interrogĂ©es se disent en faveur de la construction de Keystone XL, 30 % s'y opposent et 5 % n'ont pas d'opinion. Le taux de soutien est nettement plus Ă©levĂ© chez les sympathisants rĂ©publicains (82 % contre 13 %) que chez les sympathisants dĂ©mocrates (51 % contre 43 %), qui apparaissent divisĂ©s sur la question[192] - [193].

En novembre 2014, un sondage commandĂ© par le quotidien amĂ©ricain USA Today et menĂ© auprĂšs de 1 000 AmĂ©ricains indique que 60 % des personnes interrogĂ©es sont favorables Ă  l'autorisation de la construction de l'olĂ©oduc par le prĂ©sident amĂ©ricain et le CongrĂšs, tandis que 25 % d'entre elles y sont dĂ©favorables et 15 % n'ont pas d'avis[194].

Selon un sondage commandĂ© en janvier 2015 par CBS News et effectuĂ© auprĂšs de 1 001 AmĂ©ricains, 60 % des personnes interrogĂ©es sont favorables Ă  la construction de Keystone XL, 28 % s'y opposent et 12 % n'ont pas d'opinion ou n'ont pas rĂ©pondu[195] - [196].

Il ressort d'une enquĂȘte d'opinion menĂ©e en mars de la mĂȘme annĂ©e par l'universitĂ© du Texas Ă  Austin auprĂšs de 2 078 AmĂ©ricains que, sur les 42 % de personnes ayant indiquĂ© connaĂźtre le projet Keystone XL, 45 % le supportent contre 21 % qui s'y opposent, 21 % qui se disent neutres et 13 % sans opinion. Ces rĂ©sultats varient largement selon l'orientation politique : 72 % des rĂ©pondants sympathisants rĂ©publicains sont en faveur du pipeline, alors qu'ils ne sont que 28 % chez les sympathisants dĂ©mocrates[197] - [198].

En fĂ©vrier 2017, un sondage menĂ© par le Pew Research Center auprĂšs de 1 503 AmĂ©ricains fait Ă©tat d'une baisse du soutien au projet, 48 % des sondĂ©s se disant opposĂ©s Ă  la construction de l'olĂ©oduc et 42 % indiquant y ĂȘtre favorables[199].

Principaux enjeux de Keystone XL

Risques de fuites et pollution subséquente des nappes phréatiques

Les critiques portant sur les risques de fuites d'hydrocarbures se concentrent sur l'itinĂ©raire de l'olĂ©oduc dans l'État du Nebraska.

L'olĂ©oduc, dans son premier tracĂ©, doit en effet passer au-dessus de l'aquifĂšre Ogallala, qui s'Ă©tend sur environ 450 000 km2 rĂ©partis sur huit États, ainsi qu'Ă  travers l'Ă©corĂ©gion des Sandhills, les deux Ă©tant superposĂ©s dans le Nebraska. L'aquifĂšre constitue la principale source d'eau de la rĂ©gion, aux usages tant agricoles — un tiers des terres agricoles du pays en dĂ©pendent[200] — qu'humains — l'eau potable de deux millions de personnes y est puisĂ©e[201]. Dans le Nebraska, elle fournirait 78 % de l'eau utilisĂ©e par le secteur rĂ©sidentiel et l'industrie et 83 % des besoins en irrigation[202]. L'Ă©corĂ©gion des Sandhills, quant Ă  elle, est constituĂ©e de zones humides, prairies et dunes de sable et se caractĂ©rise par des sols trĂšs poreux par endroits ; la nappe phrĂ©atique est en outre parfois trĂšs proche de la surface voire l'affleure[202].

Ces caractĂ©ristiques font craindre aux militants Ă©cologistes et Ă  certains habitants du Nebraska d'importantes consĂ©quences en cas de fuite de pĂ©trole[23], tandis que plusieurs scientifiques ont pointĂ© le manque de connaissances sur le comportement du pĂ©trole dans l'aquifĂšre (vitesse d'infiltration, taux de diffusion)[202]. Dans un article publiĂ© en 2011, John Stansbury, professeur d'ingĂ©nierie des ressources environnementales et de l'eau Ă  l'universitĂ© du Nebraska, estime Ă  91 le nombre de fuites supĂ©rieures Ă  50 barils susceptibles de se produire en cinquante ans d'exploitation du Keystone XL (sur la totalitĂ© de son tracĂ©)[2] - [203]. Les opposants Ă  l'olĂ©oduc soulignent que le Keystone Pipeline, selon The Washington Post, « a eu 14 fuites, toutes situĂ©es sur des stations de pompage oĂč elles ont Ă©tĂ© maĂźtrisĂ©es. La plus petite n'Ă©tait que de « quelques gouttes », affirme TransCanada, mais la plus grosse Ă©tait d'environ 400 barils »[2] - [Note 8].

James Goeke, hydrogĂ©ologue et professeur Ă©mĂ©rite Ă  l'universitĂ© du Nebraska Ă  Lincoln, rĂ©dige en octobre 2011 une tribune dans le New York Times intitulĂ©e « The Pipeline Poses Minimal Risk to the Ogallala Aquifer » (« L'olĂ©oduc induit des risques minimaux pour l'aquifĂšre Ogallala »). Pointant des « idĂ©es fausses » sur l'aquifĂšre, il explique notamment que les eaux de celui-ci s'Ă©coulent d'ouest en est et qu'une fuite de l'olĂ©oduc, lequel est situĂ© Ă  l'est, n'aurait par consĂ©quent aucun impact plus Ă  l'ouest, « en amont » ; d'autre part, les couches de roche et sĂ©diments sĂ©parant l'eau de la surface empĂȘcheraient l'infiltration du pĂ©trole[204]. The Washington Post prĂ©cise qu'en 2012, James Goeke a acceptĂ© d'intervenir gracieusement (c'est-Ă -dire sans ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ©) dans une publicitĂ© de TransCanada en faveur de Keystone XL[2].

L'entreprise TransCanada, s'appuyant sur la tribune de James Goeke et sur les Ă©tudes du Nebraska Department of Environmental Quality, rappelle que l'itinĂ©raire de l'olĂ©oduc passe Ă  l'est de 80 % de la surface de l'aquifĂšre et argue qu'en cas de fuite, celle-ci ne s'Ă©tendrait que sur « quelques dizaines de pieds » (un pied Ă©quivaut Ă  30,48 cm), grĂące aux couches de sable et de roches dont la multiplicitĂ© protĂ©gerait naturellement l'eau situĂ©e plus profondĂ©ment[205]. TransCanada met Ă©galement en exergue la soliditĂ© des conduites destinĂ©s Ă  transporter les hydrocarbures et la prĂ©sence de valves rapprochĂ©es dans les zones oĂč l'aquifĂšre est proche, en altitude, de l'olĂ©oduc[205]. La firme assure enfin, dans un document publiĂ© en 2014 (tenant compte du nouveau tracĂ©, cf. infra), qu'en cas de fuite, elle est prĂȘte Ă  nettoyer les pollutions qui en rĂ©sulteraient, comme l'y contraint la lĂ©gislation[206].

AprĂšs une demande du dĂ©partement d'État en (cf. historique supra), l'entreprise TransCanada propose en un autre tracĂ© qui contourne par l'est la rĂ©gion des Sandhills (mais surplombe toujours l'aquifĂšre Ogallala) ; il fait toujours l'objet de critiques. Ainsi, l'hydrogĂ©ologue James Goeke, bien qu'en faveur de l'olĂ©oduc, remarque que d'aprĂšs le nouvel itinĂ©raire, le pipeline serait trĂšs proche des nappes phrĂ©atiques lors de sa traversĂ©e du comtĂ© de Holt, ce qui impliquerait en cas de fuite une infiltration rapide du pĂ©trole[23] - [2] - [14].

The Washington Post, dans un Ă©ditorial publiĂ© en , aprĂšs l'accident ferroviaire de Lac-MĂ©gantic au QuĂ©bec, se prononce en faveur du pipeline, arguant qu'il prĂ©sente un surcroĂźt de sĂ©curitĂ© en comparaison du transport ferroviaire, utilisĂ© pour les hydrocarbures concernĂ©s par Keystone XL. Le journal prĂ©cise : « Les trains passent Ă  travers les villes, grandes et petites, avec des risques qui n'existeraient pas si le pĂ©trole brut Ă©tait acheminĂ© par le biais d'un pipeline dĂ©diĂ©[Note 9] - [207]. » Cet argument est repris par de nombreux partisans du pipeline, plus encore aprĂšs que les gouvernements canadien et amĂ©ricain ont Ă©mis en janvier 2014 une mise en garde concernant les risques de ce moyen de transport[208] - [209], en pleine expansion au dĂ©but des annĂ©es 2010[210]. En 2014, selon National Geographic, prĂšs de 10 % de la production pĂ©troliĂšre amĂ©ricaine — « dont la majeure partie provient de la formation de Bakken du Dakota du Nord, en pleine expansion » — emprunte la voie du rail[211]. D'aprĂšs Michael McElroy, spĂ©cialiste des sciences de l'atmosphĂšre, au printemps 2013, environ 75 % du pĂ©trole extrait de la formation de Bakken a Ă©tĂ© transportĂ© par le rail[212].

RĂ©chauffement climatique

Le projet Keystone XL est notamment critiquĂ© parce qu'il acheminerait les hydrocarbures issus des sables bitumineux de l'Athabasca, au Canada. Or l'extraction des sables bitumineux, qui sont des pĂ©troles non conventionnels, est en moyenne — des variations sont observĂ©es selon la mĂ©thode d'extraction — davantage Ă©mettrice de gaz Ă  effet de serre que l'extraction d'hydrocarbures conventionnels[Note 10] - [175] - [213] - [214] - [215].

Le dĂ©partement d'État des États-Unis, dans la premiĂšre version de son rapport complĂ©mentaire d'impact environnemental (Supplemental Environmental Impact Statement, cf. supra) publiĂ©e dĂ©but mars 2013, juge que l'influence de la construction de l'olĂ©oduc sur l'extraction des sables bitumineux — et in fine sur les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre — sera trĂšs limitĂ©e. Selon cette analyse, partagĂ©e par certains partisans du projet, ladite extraction se poursuivra Ă  la hausse, que Keystone XL soit construit ou non, le transport du pĂ©trole pouvant ĂȘtre assurĂ© par d'autres olĂ©oducs ou par voie ferroviaire[16] - [216]. Brooke Jarvis, journaliste du magazine amĂ©ricain Rolling Stone, conteste toutefois cette analyse : « Il y a un certain nombre d'analystes de marchĂ©, de responsables gouvernementaux canadiens et de cadres de l'industrie qui disent que Keystone XL et les projets similaires sont essentiels Ă  la durabilitĂ© Ă©conomique des sables bitumineux[Note 11] - [217]. » Un mois plus tard, un rapport publiĂ© par un groupe d'associations environnementales amĂ©ricaines[Note 12], Ă©value Ă  au moins 181 millions de tonnes d'Ă©quivalent CO2 les Ă©missions annuelles de gaz Ă  effet de serre supplĂ©mentaires provoquĂ©es directement ou indirectement par Keystone XL[218] - [219] - [220].

Selon une Ă©tude publiĂ©e mi-2014 dans la revue Nature Climate Change[221] et relayĂ©e par la revue Nature (du mĂȘme Ă©diteur), le projet d'olĂ©oduc Keystone XL « pourrait augmenter de maniĂšre significative les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre [GES] » et selon le modĂšle Ă©conomique de cette analyse, cet apport d’hydrocarbures devrait diminuer les prix, encourager la consommation, mais aussi gĂ©nĂ©rer « l'Ă©quivalent de 110 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an », soit 1,7 % du total des Ă©missions de GES des États-Unis en 2012, premier producteur au monde (selon l'EPA) et « chaque baril de pĂ©trole supplĂ©mentaire produit Ă  partir de Keystone XL augmentera la consommation globale de 0,6 baril ». Cette nouvelle estimation dĂ©passe (de presque quatre fois) celle prĂ©cĂ©demment faite par le dĂ©partement d'État amĂ©ricain qui avait conclu que Keystone XL ferait augmenter les Ă©missions d'une fourchette de « seulement » 1,3 million Ă  27,4 millions de tonnes de CO2 par an[222]. Les auteurs de cette Ă©tude, Peter Erickson et Michael Lazarus, reconnaissent qu’il n'est pas possible de prĂ©dire le comportement des pĂ©troliers[222] - [223]. Ils expliquent par ailleurs la diffĂ©rence d'estimation par le fait que le modĂšle Ă©conomique du dĂ©partement d'État n'a pas eu Ă  tenir compte de l'effet du pipeline sur les prix mondiaux du pĂ©trole, et donc sur la relance de la consommation[222] - [223]. L'agence gouvernementale n'avait en outre pas rĂ©vĂ©lĂ© les dĂ©tails de son modĂšle, en particulier les variables prises en compte ; un porte-parole du dĂ©partement d'État a refusĂ© de commenter l’article de Nature Climate Change[222].

David Victor, spĂ©cialiste des politiques climatiques Ă  l'universitĂ© de Californie, estime que mĂȘme si le pipeline n'est pas construit, le pĂ©trole des sables bitumineux du Canada sera exploitĂ© et transportĂ© par chemin de fer, Ă  un coĂ»t un peu plus Ă©levĂ© que par pipeline[222]. Le profit des pĂ©troliers n’en sera que lĂ©gĂšrement rĂ©duit, mais un prix plus Ă©levĂ© pourrait encourager les Ă©conomies d’énergie et faire durer le gisement plus longtemps[222]. Maximilien Auffhammer, Ă©conomiste de l'environnement Ă  l'universitĂ© de Californie, estime — Ă  l'inverse des auteurs de l'Ă©tude de Nature Climate Change — que l’intĂ©rĂȘt bien compris des pĂ©troliers pourrait ĂȘtre de limiter leur production pour rendre le pĂ©trole rare et augmenter son prix, ce qui pourrait « en principe, rĂ©duire la consommation et les Ă©missions »[222].

En , l'EPA indique — dans une lettre au dĂ©partement d'État, qu'elle invite Ă  revoir ses conclusions antĂ©rieures — que le dĂ©veloppement des sables bitumineux canadiens reprĂ©sente « une hausse significative des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre »[224] - [225].

Ken Caldeira, scientifique spĂ©cialiste de l’atmosphĂšre Ă  la Carnegie Institution for Science de l'universitĂ© Stanford (Californie), critique quant Ă  lui le projet « non pas tant en raison de l'augmentation des Ă©missions causĂ©es par Keystone XL, mais parce que Keystone XL fait partie d'une tendance comportementale plus gĂ©nĂ©rale »[222]. Selon lui, annuler ce projet permettrait de « donner au marchĂ© le signal que des projets polluants de ce type ne seront plus approuvĂ©s »[222].

The Washington Post Ă©crit en , aprĂšs l'abandon dĂ©finitif du projet, que celui-ci « a Ă©galement pris une importance particuliĂšre en raison du changement radical de l'attitude du public et des entreprises vis-Ă -vis du changement climatique »[Note 13] - [226]. En effet, en une dĂ©cennie, les inquiĂ©tudes sont allĂ©es grandissantes quant Ă  la contribution de cet olĂ©oduc Ă  l'exploitation des pĂ©troles non conventionnels, dont la participation, de pair avec les autres combustibles fossiles, au rĂ©chauffement climatique n'a cessĂ© d'ĂȘtre mieux documentĂ©e sur le plan scientifique — jusqu'au rapport du GIEC de 2018 sur les consĂ©quences d'un rĂ©chauffement moyen supĂ©rieur Ă  1,5 °C[113].

Dangers potentiels pour la faune

Le magazine National Geographic rapporte en fĂ©vrier 2014 que les riviĂšres Missouri et Yellowstone, traversĂ©es par l'olĂ©oduc, abritent une espĂšce menacĂ©e, l'Esturgeon blanc, dont l'habitat pourrait ĂȘtre dĂ©gradĂ© en cas de fuite de pĂ©trole[227] - [228]. La Grue blanche, dont l'itinĂ©raire de migration longe sur plusieurs centaines de kilomĂštres le tracĂ© de l'olĂ©oduc, pourrait quant Ă  elle ĂȘtre mise en danger par les lignes Ă©lectriques nĂ©cessaires Ă  l'infrastructure, d'aprĂšs les associations environnementales National Wildlife Federation et Center for Biological Diversity[229] ; l'entreprise Transcanada indique toutefois envisager des mesures Ă  ce sujet, notamment pour rendre les lignes Ă©lectriques davantage visibles des oiseaux[227]. Le TĂ©tras des armoises, le Renard vĂ©loce et le NĂ©crophore amĂ©ricain figureraient Ă©galement parmi les espĂšces susceptibles d'ĂȘtre fragilisĂ©es par la construction de l'olĂ©oduc[227].

Économiques

Sur le plan économique, la controverse porte essentiellement sur le nombre et la nature des emplois que l'oléoduc créerait, ainsi que sur la potentielle baisse des prix de l'essence qu'il engendrerait[211].

Emplois

D'aprĂšs Russ Girling, PDG de TransCanada, la construction de l'extension Keystone XL devrait engendrer la crĂ©ation de 20 000 postes dans la construction et l'industrie[230] - [231]. Ces donnĂ©es proviennent d'un rapport sur Keystone XL publiĂ© en 2010 Ă  la demande de TransCanada par The Perryman Group, une entreprise d'analyse financiĂšre[232]. La Chambre de commerce des États-Unis, citant la mĂȘme Ă©tude, Ă©voque la crĂ©ation de plus de 250 000 emplois permanents sur le long terme[233]. Ces arguments sont repris par le Parti rĂ©publicain[44] - [234] - [235].

L'exactitude de ces donnĂ©es a toutefois Ă©tĂ© contestĂ©e Ă  deux reprises. Le dĂ©partement d'État des États-Unis estime en 2011 que 5 000 Ă  6 000 emplois temporaires seulement seraient crĂ©Ă©s aux États-Unis au cours des deux annĂ©es de construction de l'olĂ©oduc[236]. Une Ă©tude, indĂ©pendante de TransCanada et publiĂ©e en septembre 2011 par la Cornell University School of Industrial and Labor Relations (universitĂ© Cornell)[237], conclut quant Ă  elle que seuls 2 500 Ă  4 650 emplois temporaires directs seraient crĂ©Ă©s sur deux ans et ajoute que le projet est susceptible de tuer plus d'emplois qu'il n'en crĂ©erait (notamment en raison de dommages Ă©cologiques entraĂźnĂ©s par des fuites pĂ©troliĂšres ou par le rĂ©chauffement climatique)[231]. Dans un Ă©ditorial d', le quotidien amĂ©ricain The New York Times, s'appuyant sur les donnĂ©es du dĂ©partement d'État et soutenant que « le meilleur espoir pour la crĂ©ation d'emplois Ă  long terme viendra du dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables et alternatives »[Note 14], prend position contre la construction de l'olĂ©oduc[238]. Le rapport final du dĂ©partement d’État amĂ©ricain, publiĂ© le , conclut que l'olĂ©oduc, une fois mis en service, ne sera Ă  l'origine que de 35 emplois permanents et directs[239] - [240].

Selon la revue National Geographic, la construction de l'oléoduc aiderait les raffineries pétroliÚres américaines du golfe du Mexique à maintenir leur niveau d'activité (et donc d'emploi)[211]. En effet, leur approvisionnement en pétrole brut est notamment assuré par les importations depuis le Venezuela et le Mexique, mais celles-ci sont en baisse depuis le milieu des années 2000 (voir infra).

Prix de l'essence

Plusieurs partisans de l'olĂ©oduc Keystone XL soulignent que le supplĂ©ment d'approvisionnement en pĂ©trole national ou canadien permettra de maintenir les prix de l'essence bas pour les consommateurs amĂ©ricains[241] - [242]. Brigham McCown, ancien cadre supĂ©rieur du dĂ©partement des Transports des États-Unis, explique ainsi en dans U.S. News & World Report[Note 15] - [243] : « Bien que la production locale d'Ă©nergie au Canada et dans le Dakota du Nord ait connu une augmentation significative cette annĂ©e, les consommateurs amĂ©ricains n'ont pas profitĂ© d'une rĂ©duction des prix de l'Ă©nergie [...]. La raison ? Les entreprises ne possĂšdent pas l'infrastructure nĂ©cessaire [...]. » Selon le chroniqueur du Washington Post Philip Bump, la rĂ©alitĂ© est plus complexe : il avance trois raisons Ă  cela : le pĂ©trole acheminĂ© par l'olĂ©oduc serait pour partie exportĂ©, il n'y aurait pas de « corrĂ©lation mathĂ©matique claire » entre production locale de pĂ©trole et prix de l'essence — ce dernier Ă©tant essentiellement dĂ©terminĂ© par les marchĂ©s internationaux et non locaux — et enfin certaines rĂ©gions amĂ©ricaines pourraient voir le prix de l'essence augmenter[244]. Selon James Bambino, de l'entreprise Platts, interviewĂ© en par CBS News, « il est difficile de dire comment les prix du pĂ©trole vont Ă©voluer, Ă  la fois Ă  court terme et dans l'avenir, lorsque Keystone deviendra peut-ĂȘtre une rĂ©alitĂ© »[Note 16] - [245]. En , Glenn Kessler du Washington Post concluait que les experts en hydrocarbures avaient des analyses divergentes sur l'effet de la construction de Keystone XL sur les prix de l'essence et que « ceux qui croient, sur le plan Ă©conomique, qu'elle allĂšgera les prix indiquent que l'impact sera modeste »[246].

Fin 2014, la baisse des cours amĂ©ricains du pĂ©trole brut (crude oil) depuis le milieu de l'annĂ©e[247] fait dire Ă  certains opposants, analystes Ă©conomiques et journalistes amĂ©ricains et britanniques que le projet d'olĂ©oduc pourrait perdre de son intĂ©rĂȘt Ă©conomique, les industriels ayant besoin d'un prix du brut suffisant pour couvrir le coĂ»t relativement Ă©levĂ© de l'extraction du pĂ©trole des sables bitumineux[248] - [249] - [250] - [251] - [252].

Revenus locaux

Au niveau local, l'olĂ©oduc doit donner lieu Ă  d'importants revenus — sous forme de taxes — pour les gouvernements locaux des comtĂ©s et villes qu'il traverse, rapporte Al Jazeera America ; dans l'État du Montana, ils sont estimĂ©s Ă  7,35 millions de dollars amĂ©ricains pour la premiĂšre annĂ©e d'exploitation dans le comtĂ© de Valley, et Ă  4,5 millions de dollars dans le comtĂ© de Fallon, oĂč se situe la ville de Baker depuis laquelle les hydrocarbures du Dakota du Nord doivent rejoindre l'olĂ©oduc[24].

Géostratégiques

Selon Russ Girling, PDG de TransCanada, l'olĂ©oduc Keystone XL permettrait aux États-Unis de s'approvisionner en pĂ©trole provenant du Canada plutĂŽt que du Venezuela ou du Nigeria, ce qui entraĂźnerait une plus grande « sĂ©curitĂ© nationale et sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique »[253] ; le site de l'entreprise indique Ă©galement que le pipeline apportera « une indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique sur le long terme » aux États-Unis[Note 17] - [254]. Cet argument est partagĂ© par de nombreux soutiens du projet[24] - [255]. Le sĂ©nateur rĂ©publicain John Hoeven indique ainsi en 2012 qu'il attend de l'olĂ©oduc une rĂ©duction de « notre dĂ©pendance Ă©nergĂ©tique Ă  une partie instable du monde »[Note 18] - [241]. Le Premier ministre canadien prĂ©sente quant Ă  lui Keystone XL comme essentiel dans la construction d'une « sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique continentale »[Note 19] - [256].

En 2014, selon l'Energy Information Administration (EIA), 27 % du pĂ©trole consommĂ© aux États-Unis provenait d'importations[257], les cinq plus gros fournisseurs de pĂ©trole Ă©tranger Ă©tant, par ordre dĂ©croissant, le Canada (37 % des importations amĂ©ricaines de brut), l'Arabie saoudite (13 %), le Mexique (9 %), le Venezuela (9 %) et l'Irak (4 %). Or l'approvisionnement depuis le Mexique et le Venezuela est en dĂ©clin depuis le milieu des annĂ©es 2000[258] - [259], ce qui serait susceptible de rendre les États-Unis davantage dĂ©pendants des importations en provenance du Moyen-Orient et de certains pays d'Afrique, jugĂ©es moins sĂ»res[241] - [260].

Le prĂ©sident amĂ©ricain Barack Obama, des Ă©lus dĂ©mocrates et plusieurs associations environnementales estiment cependant que le pĂ©trole brut canadien, aprĂšs sa traversĂ©e du territoire amĂ©ricain, sera majoritairement destinĂ© aux marchĂ©s internationaux. Politifact, site Internet de fact checking, et le quotidien The Washington Post jugent cette assertion en majeure partie fausse ; ils s'appuient notamment sur le rapport du dĂ©partement d'État publiĂ© en janvier 2014, qui considĂšre qu'il est « peu probable » que l'hypothĂšse selon laquelle le pĂ©trole brut « traverserait les États-Unis et serait chargĂ© sur des navires en vue d'une vente finale sur des marchĂ©s tels que l'Asie » soit « Ă©conomiquement justifiĂ©e »[Note 20] - [261]. Ils soulignent Ă©galement que si une partie des produits pĂ©troliers issus du raffinage du pĂ©trole canadien est susceptible d'ĂȘtre exportĂ©e — selon les conditions des marchĂ©s et non en fonction de la construction ou non de l'olĂ©oduc Keystone XL, d'aprĂšs le dĂ©partement d'État —, ledit raffinage aura bien lieu, pour l'essentiel, sur le territoire amĂ©ricain, notamment le long du golfe du Mexique[262] - [263] - [264].

En , lors de son rejet par le prĂ©sident Obama, le projet Keystone XL a perdu beaucoup de son intĂ©rĂȘt gĂ©ostratĂ©gique pour les États-Unis, rapporte le quotidien français Les Échos : quand le projet a Ă©tĂ© soumis Ă  la Maison-Blanche pour la premiĂšre fois en , la production de pĂ©trole amĂ©ricain Ă©tait au plus bas, le prix du baril de pĂ©trole culminait Ă  plus de 140 $. Les raffineries texanes voyaient dans le pĂ©trole canadien une source d'approvisionnement totalement prĂ©visible, et moins chĂšre que celles du Moyen-Orient, coĂ»ts de transport inclus ; elles espĂ©raient compenser ainsi la baisse de production du Mexique. Le contexte a radicalement changĂ© depuis : la production amĂ©ricaine de pĂ©trole a doublĂ© depuis 2008, le Mexique a annoncĂ© son intention de modifier sa Constitution pour permettre aux compagnies Ă©trangĂšres de forer du pĂ©trole sur son territoire, ce qui laisse entrevoir un rebond de sa production au cours des dix prochaines annĂ©es ; le pĂ©trole canadien est moins prometteur qu'il ne l'Ă©tait quelques annĂ©es auparavant, car avec un prix du baril qui ne dĂ©passe pas les 50 $, les compagnies pĂ©troliĂšres y ont beaucoup rĂ©duit leurs investissements, faute de projets rentables[138].

Diplomatiques

Le projet d'olĂ©oduc est vigoureusement soutenu au Canada par le Premier ministre Stephen Harper et son gouvernement conservateur[265]. Le Premier ministre canadien ainsi que les gouvernements locaux des provinces de l'Alberta et de la Saskatchewan pressent, Ă  de nombreuses reprises mais sans succĂšs, le prĂ©sident Obama et son administration d’accĂ©lĂ©rer la procĂ©dure d'autorisation de l'olĂ©oduc[73] - [266] - [267].

Le prĂ©sident dĂ©mocrate amĂ©ricain Barack Obama tente quant Ă  lui de garder la main sur l'avancement du dossier, sans exprimer d'opinion tranchĂ©e sur le fond, d'autant qu'il se trouve partagĂ© entre les intĂ©rĂȘts Ă©conomiques potentiels du projet et la vive opposition des associations environnementales[268] - [269] ; en , il exprime des doutes quant Ă  la vĂ©ritable capacitĂ© du projet Ă  faire baisser les prix amĂ©ricains de l'essence et Ă  crĂ©er des emplois[270].

En 2014, le quotidien canadien The Globe and Mail voit dans le projet Keystone XL une source de « tensions » entre les deux dirigeants[73]. La journaliste Luiza Ch. Savage de l'hebdomadaire canadien Maclean's interprĂšte, dĂšs 2011, l'attitude de Barack Obama comme une insulte et « un affront au Canada »[271]. D'aprĂšs un article de la mĂȘme journaliste, publiĂ© en , la dĂ©gradation des relations entre le prĂ©sident amĂ©ricain et le Premier ministre canadien aurait des consĂ©quences diplomatiques et commerciales dans d'autres domaines de la coopĂ©ration inter-Ă©tatique[272]. À l'approche de l'Ă©lection fĂ©dĂ©rale canadienne de 2015, la rĂ©alisation ou non de l'olĂ©oduc est pour Stephen Harper — et ses opposants — un enjeu Ă©lectoral[273] - [274] - [275]. Stephen Harper se voit ainsi respectivement reprocher par ses opposants politiques Justin Trudeau (Parti libĂ©ral) et Thomas Mulcair (Nouveau Parti dĂ©mocratique) un « Ă©chec diplomatique » et un « Ă©chec sur toute la ligne »[137]. L'Ă©ditorialiste du quotidien canadien La Presse Alain Dubuc rend Ă©galement le Premier ministre responsable de ce qu'il nomme « un fiasco », citant notamment le « pourrissement des relations entre les gouvernements des deux pays »[276].

En , lorsque Joe Biden succĂšde Ă  Donald Trump Ă  la prĂ©sidence des États-Unis, le Canada semble rassĂ©rĂ©nĂ©, « aprĂšs quatre annĂ©es de relations tumultueuses avec l’ancien [locataire de la Maison Blanche] ». Cependant, la rĂ©vocation par Joe Biden du permis autorisant la construction de Keystone XL, le premier jour de son mandat, est analysĂ©e comme une premiĂšre tension — dont la presse relativise cependant la portĂ©e — dans la relation diplomatique avec le Canada de Justin Trudeau[116] - [140] - [277].

Symboliques

Keystone XL est souvent analysĂ© par la presse comme un « conflit partisan entre dĂ©mocrates et rĂ©publicains, chacun voyant dans l'olĂ©oduc une menace majeure ou une opportunitĂ© historique », ainsi que l'exprime l'Agence France-Presse en [278]. Selon plusieurs observateurs, ce conflit prend des dimensions symboliques qui dĂ©passent les aspects propres Ă  l'olĂ©oduc lui-mĂȘme. Ainsi, Joshua Green, journaliste Ă  Bloomberg News, Ă©crit que « [...] Keystone a atteint une importance symbolique considĂ©rable pour les dĂ©mocrates et les rĂ©publicains. Mais cela est Ă  l'opposĂ© de ce qu'il [le projet] devrait ĂȘtre – la lutte politique est devenue complĂštement dĂ©connectĂ©e de la rĂ©alitĂ© »[Note 21] - [279]. L'auteur et Ă©conomiste amĂ©ricain Zachary Karabell Ă©crit quant Ă  lui dans Politico, en novembre 2014[Note 22] - [280] :

« Les rĂ©alitĂ©s factuelles du projet sont devenues presque complĂštement transcendĂ©es au CongrĂšs par ce que le pipeline reprĂ©sente. En bref, le pipeline comme symbole est devenu beaucoup plus important que le pipeline comme pipeline. D'un cĂŽtĂ©, largement dĂ©mocrate, nous avons l'opposition intense et passionnĂ©e de ceux qui croient que le changement climatique est une menace imminente ; de l'autre cĂŽtĂ©, largement rĂ©publicain mais avec certains dĂ©mocrates [...], nous avons l'intense soutien passionnĂ© de l'industrie de l'Ă©nergie et de ceux qui croient que les États-Unis doivent faire tout ce qu'ils peuvent pour l'indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique. »

Selon le New York Times et CBS News, en 2014, le projet d'olĂ©oduc est ainsi un symbole de l'opposition entre militants Ă©cologistes et industrie pĂ©troliĂšre[78] - [74]. In fine, selon le quotidien — rejoint par les articles de Politico et de Bloomberg News citĂ©s supra —, le projet en lui-mĂȘme aurait un impact minime tant sur l'environnement que sur l'Ă©conomie amĂ©ricaine[281]. Certains des arguments des opposants et des partisans du projet Keystone XL seraient donc exagĂ©rĂ©s, estime ainsi Laura Parker, journaliste au National Geographic[282].

En 2021, lors de l'abandon définitif du projet d'extension Keystone XL, The Washington Post l'envisage comme un élément central d'une controverse plus large (environnementale et économique)[226].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Keystone Pipeline » (voir la liste des auteurs).

Notes

  1. En anglais, les lettres XL peuvent renvoyer Ă  deux idĂ©es. Elles peuvent signifier Extra Long, c'est-Ă -dire une longueur additionnelle. Elles sont aussi homonymes d’excel, un verbe qui signifie exceller ou surpasser.
  2. Cette disposition est adossĂ©e Ă  un projet de loi visant Ă  prolonger des allĂšgements fiscaux dont bĂ©nĂ©ficient environ 160 millions d'AmĂ©ricains de la classe moyenne. Celui-ci a fait l'objet d'un compromis entre Ă©lus dĂ©mocrates et rĂ©publicains[49] - [50] - [51].
  3. Voir Dakota du Sud.
  4. Citation originale : « We are a sovereign nation, and we are not being treated as such. We will close our reservation borders to Keystone XL. Authorizing Keystone XL is an act of war against our people. »
  5. Citation originale : « environmental extremists ».
  6. Citation originale : « nonviolent civil disobedience ».
  7. Citation originale : « (...) the oil and gas industry, and the energy sector is considered a part of the critical infrastructure of the United States ».
  8. Citation originale : « The company’s existing Keystone pipeline has had 14 leaks, all at pumping stations where they were controlled. The smallest was “a few drops,” the company says, but the biggest was about 400 barrels. »
  9. Citation originale : « The trains pass through cities large and small with risks that wouldn’t be there if the crude oil moved through a dedicated pipeline. »
  10. Cf. la section « Émissions de gaz Ă  effet de serre » de l'article « Sables bitumineux de l'Athabasca ».
  11. Citation originale : « There are any number of market analysts, Canadian government officials and industry executives on the record saying that Keystone XL and projects like it are crucial to the economic durability of the tar sands. »
  12. Oil Change International, Les Amis de la Terre, Greenpeace, Sierra Club, National Wildlife Federation, 350.org, Natural Resources Defense Council et Environment America.
  13. Citation originale : « The Keystone XL project also took on special significance because of the sea change in public and business attitudes toward climate change. »
  14. Citation originale : « best hope for long-term job creation will come from the development of renewable and alternative energy sources ».
  15. Citation originale : « Though local energy production in Canada and North Dakota experienced significant increases this year, U.S. consumers failed to enjoy reduced energy prices from those supply bumps. The reason? Firms didn't have the pipeline infrastructure necessary to move the large supplies of North American oil, which is stockpiled in Oklahoma and commonly referred to as West Texas Intermediate crude, to drivers from New York to Los Angeles and most major cities and rural towns in between. »
  16. Citation originale : « It's difficult to say where oil prices are going to move, both in the near term and in the future, when Keystone may be a reality. »
  17. Citation originale : « Keystone XL Pipeline will be the safest and most advanced oil pipeline operation in North America. It will not only bring essential infrastructure to North American oil producers, but it will also provide jobs, long-term energy independence and an economic boost to Americans. »
  18. Citation originale : « This $7 billion, 1,700-mile, high-tech transcontinental pipeline is a big-time, private-sector job creator, and it will also hold down the gas prices for consumers and reduce our energy dependence on an unstable part of the world. »
  19. Citation originale : « The government of Canada believes the [Keystone XL] project is an important plank in building continental energy security. »
  20. Citation originale : « Comments were received throughout the review process speculatingthatWCSB heavy crude oil supplies carried on the proposed Project would pass through the United States and be loaded onto vessels for ultimate sale in markets such as Asia.As crude of foreign origin, Canadian crude is eligible for crude export license as long as it is not comingled with domestic crude. However, such an option appears unlikely to be economically justified for any significant durable trade given transport costs and market conditions. »
  21. Citation originale : « As a result, Keystone has attained tremendous symbolic importance for both Democrats and Republicans. But this is the opposite of how it should be — the political fight has become completely divorced from reality. »
  22. Citation originale : « The factual realities of the project have become almost completely subsumed in Congress to what the pipeline represents. In short, the pipeline as a symbol has become far more significant than the pipeline as a pipeline. On one side, largely Democratic, we have the intense, passionate opposition of those who believe that climate change is a looming threat; on the other side, largely Republican but with some Democrats such as from Senators Mary Landrieu of Louisiana and Joe Manchin of West Virginia, we have the intense, passionate support of the energy industry and those who believe that America must do all that it can to become energy independent. »

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