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Accident ferroviaire de Lac-MĂ©gantic

L’accident ferroviaire de Lac-MĂ©gantic se produit le Ă  1 h 14 heure locale (HAE) Ă  Lac-MĂ©gantic, une municipalitĂ© de la rĂ©gion de l'Estrie, au QuĂ©bec (Canada).

Accident ferroviaire
de Lac-MĂ©gantic
Vue depuis l'hélicoptÚre de la SQ le jour du déraillement.
Vue depuis l'hélicoptÚre de la SQ le jour du déraillement.
Caractéristiques de l'accident
Date6 juillet 2013
TypeExplosions de wagons-citernes contenant du pétrole brut
SiteLac-Mégantic (Québec, Canada)
CoordonnĂ©es 45° 34â€Č 40″ nord, 70° 53â€Č 06″ ouest
Site web Bureau canadien sur la sécurité des transports
Caractéristiques de l'appareil
Type d'appareilTrain de marchandise
CompagnieMontreal, Maine & Atlantic
PhaseDĂ©raillement
ÉquipageAucun
Morts47

GĂ©olocalisation sur la carte : Estrie
(Voir situation sur carte : Estrie)
Accident ferroviaire de Lac-MĂ©gantic
Géolocalisation sur la carte : Québec
(Voir situation sur carte : Québec)
Accident ferroviaire de Lac-MĂ©gantic

Le dĂ©raillement d'un convoi Ă  la dĂ©rive de 72 wagons-citernes contenant 7,7 millions de litres[1] de pĂ©trole brut lĂ©ger provoque des explosions et un incendie qui dĂ©truisent, dans le centre-ville, une quarantaine d'Ă©difices dans une zone de km2, tuant 47 personnes.

Deux mille autres personnes doivent ĂȘtre Ă©vacuĂ©es de leur domicile[1].

Circonstances

Parcours du train « fou », de Nantes à Lac-Mégantic.

Le train est composĂ© de cinq locomotives et de 72 wagons-citernes de pĂ©trole brut provenant de la formation de Bakken, au Dakota du Nord (États-Unis)[2], destinĂ©s Ă  la raffinerie de pĂ©trole d'Irving Oil Ă  Saint-Jean (Nouveau-Brunswick)[3] - [4]. EntrĂ© au Canada Ă  Windsor, le train passe par Burlington, Mississauga et Toronto[5], avant d'arriver sur les voies de la ligne ferroviaire Montreal, Maine & Atlantic Railway (MM&A), un chemin de fer secondaire qui relie MontrĂ©al Ă  la cĂŽte atlantique du Maine, et de lĂ , vers les provinces maritimes du Canada[3].

ComposĂ©, au dĂ©part du Dakota, de 78 wagons-citernes, le train n'en compte plus que 72 lors de l'accident, six wagons ayant Ă©tĂ© retirĂ©s Ă  MontrĂ©al en raison de problĂšmes mĂ©caniques[5]. Les wagons-citernes sont de type DOT-111, un modĂšle utilisĂ© depuis de nombreuses annĂ©es en AmĂ©rique du Nord pour transporter diffĂ©rents liquides. Ils n'appartiennent pas Ă  la Montreal, Maine & Atlantic[6]. Chaque wagon-citerne contient 113 000 litres de pĂ©trole brut[7]. Bien que la circulation de ces wagons-citernes soit toujours permise par les rĂ©glementations amĂ©ricaine et canadienne, leur sĂ»retĂ© a Ă©tĂ© mise en doute dans un rapport du National Transportation Safety Board (NTSB) des États-Unis en 1991, qui dĂ©crit ce modĂšle comme « inadĂ©quat pour rĂ©sister au choc d'un dĂ©raillement ». Depuis 2011, le gouvernement canadien exige que les compagnies ferroviaires choisissent des modĂšles aux parois plus Ă©paisses, tout en permettant l'utilisation des stocks existants de wagons plus anciens[6].

Le convoi est pris en charge par la Montreal, Maine & Atlantic à la gare de triage du Canadien Pacifique, à CÎte-Saint-Luc, sur l'ßle de Montréal. Le convoi circule d'abord sur des voies du CP, avant d'emprunter le réseau ferré de la MM&A à partir de Saint-Jean-sur-Richelieu[8].

Vue de Lac-Mégantic vers le nord-ouest (juin 2007). Le train est arrivé en haut à gauche pour terminer sa course dans le centre-ville, situé à droite, en bas de l'église.

Séquence des événements

Incendie Ă  Nantes

Le 5 juillet vers 23 h HAE, le train de la MM&A arrive Ă  Nantes, une localitĂ© situĂ©e Ă  une douzaine de kilomĂštres au nord-ouest de Lac-MĂ©gantic. Le seul occupant du convoi, le conducteur Tom Harding, un cheminot expĂ©rimentĂ©, arrive Ă  la fin de son quart de travail. Il immobilise le convoi sur la voie principale en laissant fonctionner sans surveillance la locomotive de tĂȘte, numĂ©ro 5017, en attente d'un autre Ă©quipage. Le changement d'Ă©quipage Ă  Nantes est une opĂ©ration de routine pour la MM&A[9].

Harding monte dans un taxi qui l'attend pour le conduire dans un hĂŽtel de Lac-MĂ©gantic, oĂč il passe normalement la nuit. Selon les confidences du cheminot Ă  son chauffeur de taxi, le conducteur Ă©tait inquiet de laisser sans surveillance son « engin qui crachait de l’huile, ainsi qu’une Ă©paisse fumĂ©e noire ». Harding avait l'intention d'appeler le bureau amĂ©ricain de son employeur pour confirmer les directives reçues[10].

Vers 23 h 32, des résidents de Nantes avisent les pompiers d'un incendie qui fait rage dans une locomotive stationnée sur la voie ferrée qui longe le village. Douze pompiers se rendent sur les lieux une dizaine de minutes plus tard pour éteindre un incendie qui s'était déclaré dans une conduite d'huile ou de carburant[11]. Ils sont accompagnés par une auto-patrouille de la Sûreté du Québec[12]. Lors de leur arrivée sur place, les pompiers constatent que des flammes sortaient de la cheminée[13]. Vers 23 h 50, les pompiers communiquent avec le contrÎleur du trafic ferroviaire de la MM&A à Farnham pour signaler l'incendie[14]. Au cours de leur intervention, les pompiers coupent le moteur de la locomotive. Ils éteignent le feu à 0 h 13 et quittent les lieux aprÚs avoir remis le train à deux représentants de la MM&A, qui sont arrivés sur les lieux entretemps[11].

DĂ©raillement et explosions

Selon le Bureau de la sĂ©curitĂ© des transports, le train recommence Ă  rouler sans Ă©quipage Ă  0 h 56 pour une raison encore inconnue. Le convoi dĂ©vale la pente de 1,2 % vers Lac-MĂ©gantic[15]. À 1 h 14, des tĂ©moins signalent que le train circule Ă  vive allure au centre-ville de Lac-MĂ©gantic[2].

Les cinq locomotives se dĂ©tachent du reste du convoi et poursuivent leur route sur une distance de 800 mĂštres[16].

Le reste du convoi déraille dans une courbe prÚs de la rue Cartier, provoquant la premiÚre d'une série d'explosions[2] - [17] et déclenchant un véritable « bombardement incendiaire »[18].

Au centre-ville de Lac-MĂ©gantic, le bar Musi-CafĂ©, rue Frontenac, est frĂ©quentĂ© par une quarantaine de clients qui profitent d'un chaud vendredi soir d'Ă©tĂ©. Deux fĂȘtes d'anniversaire ont Ă©tĂ© organisĂ©es et les clients Ă©coutent la musique d'Yvon Ricard et de Guy Bolduc, un duo de chansonniers populaires dans la rĂ©gion, qui termine sa performance peu aprĂšs 1 h du matin. Ricard sort fumer une cigarette sur la terrasse et voit un train filer Ă  une vitesse excessive. Quelques secondes plus tard, il voit une boule de feu derriĂšre le Musi-CafĂ©. En compagnie de quatre ou cinq autres personnes, il s'enfuit en courant, longeant les wagons. ArrivĂ© au bord du lac, Ă  quelques centaines de mĂštres, il tente de rebrousser chemin pour porter secours Ă  des amis. Rapidement, il est forcĂ© d'abandonner[19].

Un client, qui se trouvait Ă  l'extĂ©rieur du cafĂ©, a Ă©tĂ© tĂ©moin de la premiĂšre explosion Ă  50 m de lĂ . Il affirme que le sol s'est mis Ă  trembler au moment de la dĂ©flagration. AprĂšs une course de 100 m, il s'est retournĂ© pour voir sa voiture, stationnĂ©e Ă  proximitĂ©, ĂȘtre engloutie par les flammes[20].

Version de la compagnie ferroviaire MMA

Les enquĂȘteurs ont par ailleurs contredit la version des Ă©vĂ©nements communiquĂ©e par le prĂ©sident de la Montreal, Maine & Atlantic, Ed Burkhardt. Ils ont confirmĂ© l'information selon laquelle les pompiers du village de Nantes ont avisĂ© le rĂ©partiteur de la compagnie et qu'ils ont procĂ©dĂ© Ă  l'extinction de l'incendie d'une locomotive en prĂ©sence du personnel de la MMA. Selon le Bureau de la sĂ©curitĂ© des transports, le rĂ©partiteur de la compagnie a Ă©tĂ© prĂ©venu suffisamment tĂŽt le vendredi soir, le 5 juillet, alors que le train Ă©tait arrĂȘtĂ© Ă  Nantes, mais en difficultĂ©s techniques[14]. Le BST a Ă©galement confirmĂ© que le convoi a Ă©tĂ© stationnĂ© sur la voie principale Ă  Nantes et non sur une voie de garage munie d'un dĂ©railleur[21]. Cette prĂ©cision est significative, puisque la voie ferrĂ©e entre Nantes et Lac-MĂ©gantic est en forte pente descendante, de l'ordre de 1,2 %. Selon la norme, des freins manuels doivent ĂȘtre appliquĂ©s lorsqu'un train est arrĂȘtĂ© dans une pente[22]. Aussi, aucun dispositif n'a Ă©tĂ© mis sous les roues pour empĂȘcher le train de rouler par lui-mĂȘme. La MMA a affirmĂ© que le convoi s'est mis en marche sans conducteur parce que les freins appliquĂ©s sur le convoi s'Ă©taient desserrĂ©s en raison de l'arrĂȘt du moteur[23].

Le conducteur dit avoir mis des freins manuels sur 10 des 72 wagons. Les freins manuels sont indĂ©pendants des freins Ă  air comprimĂ© fonctionnant grĂące au moteur en marche. Il y a quarante ans, il y avait cinq hommes pour une locomotive et une vingtaine de wagons. Depuis 2009, le gouvernement fĂ©dĂ©ral permet aux compagnies ferroviaires d'avoir un seul conducteur pour cinq locomotives et soixante-douze wagons[24]. Le prĂ©sident de la MMA, Edward Burkhardt, qui dĂ©tient 75 % des actions de la compagnie, nie toute responsabilitĂ© pour la tragĂ©die[25]. La compagnie de M. Burkhardt a reçu des subventions importantes de la part des gouvernements quĂ©bĂ©cois et canadien, ainsi que de la Caisse de dĂ©pĂŽt et placement du QuĂ©bec pour investir dans l'amĂ©lioration de sa ligne ferroviaire au QuĂ©bec, mais l'argent a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© et utilisĂ© aux États-Unis[26].

Réponse des autorités

Premiers répondants

Une image prise par le satellite Suomi NPP de la NASA montre le feu qui a suivi le dĂ©raillement. À gauche, une image prise deux jours avant la catastrophe ; Ă  droite la photo de la mĂȘme zone prise Ă  6 h 21 UTC (2 h 21 HAE), le 6 juillet.

Peu avant la premiĂšre dĂ©flagration, les pompiers de Lac-MĂ©gantic rĂ©pondent Ă  un signalement d'incendie dans une rĂ©sidence de la rue Cartier. Le chef de la brigade de pompiers volontaires[27], Denis Lauzon, sortait de la maison lorsqu'il a aperçu un mur de flammes devant ses yeux. Il dĂ©cide de retourner vers la caserne, au centre-ville, pour mieux observer la situation. Croyant d'abord avoir affaire Ă  un feu de la pinĂšde qui ceinture la ville ou Ă  un Ă©crasement d'avion, il se ravise en apercevant huit wagons-citernes en feu. PlutĂŽt que d'attaquer le brasier immĂ©diatement, il donne l'ordre Ă  ses hommes de retraiter pour Ă©viter d'empirer la situation. « On n’a pas envoyĂ© d’eau parce que c’était trop chaud », explique-t-il quelques jours aprĂšs le dĂ©raillement[28].

Les pompiers lancent ensuite un appel Ă  l'aide aux brigades des municipalitĂ©s de la MRC du Granit, de Sherbrooke, de Saint-Georges-de-Beauce et Ă  huit municipalitĂ©s du Maine[28] - [29]. Plus de 150 pompiers et 20 autopompes[2] se dĂ©ploient afin de maĂźtriser l'incendie, mais la progression des pompiers est ralentie par les risques d'explosion, la fumĂ©e dense et l'odeur nausĂ©abonde[17].

Plusieurs travailleurs se sont joints aux pompiers pour tenter de contenir le sinistre. Des travailleurs de l'usine de fabrication de panneaux Tafisa, situĂ©e Ă  proximitĂ©, ont apportĂ© un locotracteur pour Ă©loigner des wagons-citernes qui n'avaient pas dĂ©raillĂ©. Le conducteur du train, Tom Harding, a quittĂ© son hĂŽtel et revĂȘtu une tenue de pompier pour dĂ©tacher les wagons alors que la chaleur Ă©tait extrĂȘmement Ă©levĂ©e. Des ouvriers de l'entreprise Lafontaine Excavation ont utilisĂ© leur machinerie lourde pour soutenir le travail des pompiers, en remplissant par exemple des trous d'homme qui explosaient ou en dĂ©plaçant des dĂ©bris qui gĂȘnaient l'intervention des soldats du feu[30].

L'incendie est tellement intense qu'il est clairement visible de l'espace. Le satellite météorologique Suomi NPP de la NASA enregistre la présence du brasier lors de son passage au-dessus du Québec, à 2 h 21, le 6 juillet[31]. Plusieurs séquences spectaculaires captées par des vidéastes amateurs au cours de la premiÚre nuit sont téléchargées et partagées par le biais des médias sociaux et largement diffusées par les médias. Ces vidéos montrent que plusieurs explosions secouent le village jusqu'à 4 h[27] et forment un champignon[32] - [33] - [34].

Bien que contenu dĂšs l'aprĂšs-midi du 6 juillet[27], le brasier a mis prĂšs de 40 heures pour ĂȘtre complĂštement Ă©teint par les pompiers[35] - [36]. Dans un premier temps, les pompiers ont arrosĂ© des citernes pour rĂ©duire leur tempĂ©rature et Ă©viter qu'elles ne s'enflamment. Ils ont ensuite obtenu de l'aide d'une Ă©quipe de spĂ©cialistes de la raffinerie Jean-Gaulin d'Ultramar Ă  LĂ©vis, qui a fourni une mousse spĂ©cialisĂ©e et de l'Ă©quipement Ă  compter de la nuit du 6 au 7 juillet[37].

Urgence environnementale

Des ouvriers récupÚrent une partie du pétrole qui s'est déversé dans le lac Mégantic à la suite de l'accident.

Une partie de la cargaison de pĂ©trole brut se dĂ©verse sur les lieux de l'accident et s'Ă©coule par le rĂ©seau d'Ă©gout vers le lac MĂ©gantic et la riviĂšre ChaudiĂšre. Le ministĂšre du DĂ©veloppement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP) dĂ©ploie, dĂšs la nuit du 6 juillet, une vingtaine de spĂ©cialistes d'Urgence-Environnement Ă  Lac-MĂ©gantic pour Ă©valuer la situation et amorcer la rĂ©cupĂ©ration du pĂ©trole dans les cours d'eau[38]. Des opĂ©rations de pompage du pĂ©trole dĂ©butent dĂšs le 6 juillet dans le secteur de la marina[39]. Averti de l'accident tĂŽt samedi, le ministre de l'Environnement, Yves-François Blanchet, se dirige immĂ©diatement vers Lac-MĂ©gantic oĂč il dirigera personnellement les opĂ©rations de son ministĂšre pendant les trois premiers jours[40].

Le ministÚre déploie également son laboratoire mobile d'analyse des gaz atmosphériques à l'état de traces (TAGA) afin de mesurer les concentrations de polluants dans l'air[41] - [38].

Le personnel du MDDEFP procÚde le lendemain à l'installation de trois estacades sur la riviÚre ChaudiÚre et a entrepris des opérations de pompage du pétrole brut qui se déverse par l'émissaire des égouts pluviaux de la municipalité[42]. La riviÚre traverse la Beauce pour se déverser dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de Québec. Des traces d'hydrocarbures ont été observées dans les eaux, notamment à la hauteur de Saint-Martin[43].

Plusieurs municipalitĂ©s riveraines, dont Saint-Georges, Sainte-Marie, et LĂ©vis, prennent des mesures prĂ©ventives pour Ă©viter la contamination de leur approvisionnement d'eau[43]. Elles invitent leurs citoyens Ă  rĂ©duire leur consommation et construisent d'urgence des conduites d'eau potable temporaires afin d'alimenter leurs rĂ©sidents Ă  partir d'autres cours d'eau. Des entreprises agroalimentaires installĂ©es le long de la ChaudiĂšre, comme Agropur (produits laitiers) et Olymel (volaille) interrompent leur production ou mettent en place un transport d'eau potable par camion[44]. AprĂšs avoir craint une pollution possible du fleuve Saint-Laurent Ă  la hauteur de QuĂ©bec, le maire de la capitale, RĂ©gis Labeaume, annonce le 9 juillet que la prise d'eau de Sainte-Foy, qui alimente 110 000 rĂ©sidents de l'ouest de la ville, est « sĂ©curisĂ©e »[45].

Le ministre Blanchet indique que ses services estiment que de 100 000 Ă  120 000 litres de pĂ©trole brut sont rĂ©pandus dans la riviĂšre ChaudiĂšre, sur une longueur de 120 km. Il ne prĂ©voit pas de danger pour la population, mais affirme que la catastrophe aura des impacts sur les Ă©cosystĂšmes. « En plus des dĂ©cĂšs et de l'importance des dommages, ça reste une catastrophe environnementale d'une magnitude peut-ĂȘtre sans prĂ©cĂ©dent », estime-t-il[46].

Les coĂ»ts de dĂ©contamination, dont une partie pourrait Ă©ventuellement ĂȘtre assumĂ©e par le gouvernement fĂ©dĂ©ral, sont Ă©valuĂ©s Ă  150 000 000 $[47].

Évacuations

Dans les heures qui suivent la catastrophe, le plan des mesures d'urgence de la municipalité se met en place en coordination avec la Sécurité civile du Québec[38].

L'école secondaire Montignac est réquisitionnée pour servir de poste de commandement des autorités civiles et de centre d'hébergement pour les personnes évacuées, sous la responsabilité de la Croix-Rouge canadienne. Les personnels de l'hÎpital local avaient été mobilisés en attente de victimes.

La SĂ»retĂ© du QuĂ©bec Ă©tablit un pĂ©rimĂštre de sĂ©curitĂ© et procĂšde Ă  l'Ă©vacuation de 2 000 rĂ©sidents en raison des risques d'explosion et des concentrations d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et de particules en suspension dans l'air[48].

Les derniers évacués qui séjournaient à la polyvalente Montignac ont été relocalisés le 14 juillet. La vingtaine de personnes qui ne peuvent retourner dans leurs logements ont été installés dans des chambres d'hÎtel de la région[49].

RĂ©actions

PremiĂšres instances

Le gouvernement du Québec a ordonné la mise en berne des drapeaux du Québec sur tous les édifices publics pour une période de sept jours, du 11 au 17 juillet.

Le jour mĂȘme des Ă©vĂ©nements, la premiĂšre ministre du QuĂ©bec, Pauline Marois, et deux de ses ministres, RĂ©jean HĂ©bert et Yves-François Blanchet, se rendent sur les lieux de la tragĂ©die. La premiĂšre ministre dĂ©clare que la population de Lac-MĂ©gantic peut compter sur le soutien de son gouvernement[50]. Le mercredi suivant, le gouvernement du QuĂ©bec adopte le dĂ©cret no 808-2013 qui alloue immĂ©diatement une enveloppe de 60 millions de dollars canadiens. Le programme prĂ©voit notamment une aide de 25 millions aux personnes sinistrĂ©es, Ă  la municipalitĂ© et aux entreprises touchĂ©es, un montant de 25 millions pour planifier la reconstruction du centre-ville dĂ©vastĂ© ainsi qu'un fonds spĂ©cial de 10 millions pour relancer l'Ă©conomie de la ville[51].

Le lendemain de la tragédie, le premier ministre du Canada Stephen Harper se rend également sur place, qualifiant les lieux comme un « site de guerre »[52].

La catastrophe soulĂšve plusieurs questions. Deux jours aprĂšs les Ă©vĂ©nements, La Presse canadienne souligne que le transport de produits pĂ©troliers par train a augmentĂ© de 28 000 % au cours des cinq derniĂšres annĂ©es au Canada[53].

Le drame amĂšne une certaine attention sur la MM&A, dont le taux d'accidents ferroviaires aux États-Unis serait de 5 Ă  10 fois plus Ă©levĂ© que la moyenne des 800 autres entreprises du secteur[54]. La premiĂšre rĂ©action officielle de la compagnie, par l'envoi d'un communiquĂ© de presse dont la premiĂšre traduction en français a apparemment Ă©tĂ© effectuĂ©e avec un traducteur automatique[Note 1], suscite de fortes rĂ©actions et une certaine colĂšre s'exprime au sein des mĂ©dias quĂ©bĂ©cois[55] - [56] - [57] - [58] - [59] - [60].

Ed Burkhardt affirme avoir reçu plusieurs appels et messages menaçants[61]. Il affirme qu'il se rendra à Lac-Mégantic le mercredi 10 juillet[61]. Il a déclaré : « J'espÚre que je ne me ferai pas tirer dessus. Je ne porterai pas de gilet pare-balles. Je sais qu'il y a beaucoup de colÚre dans le coin et je comprends. J'ai reçu beaucoup de messages haineux[62]. »

Lors de sa visite à Lac-Mégantic, Burkhardt a annoncé que la compagnie MM&A avait suspendu l'ingénieur du train de marchandises[63]. Contrairement à ce qu'il a déclaré, la compagnie ne croit pas qu'il ait actionné onze freins manuels[63]. Le 7 août, la compagnie se place sous la protection des lois américaines et canadiennes concernant les faillites[64].

MĂ©dias sociaux

Lors de la tragĂ©die de Lac-MĂ©gantic, des citoyens ont crĂ©Ă© une page Facebook officielle « Lac-MĂ©gantic : Support aux gens ». Plus de 30 000 personnes se joindront Ă  la page afin de partager leur soutien aux sinistrĂ©s. Elle fut une rĂ©fĂ©rence pour tous les journalistes intĂ©ressĂ©s. Cette page a soutenu l'aide financiĂšre, les dons de toutes sortes, un soutien aux recherches dans l'identification des victimes auprĂšs de la SuretĂ© du QuĂ©bec et un soutien auprĂšs de la population durant prĂšs de 18 mois. Cette page Facebook devait rester ouverte pour toujours afin de permettre Ă  la fois l'expression des Ă©motions des citoyens et Ă  la fois en tant que source de rĂ©fĂ©rence du vĂ©cu de ceux-ci pour tous les mĂ©dias, sauf que la souffrance citoyenne a eu raison de la volontĂ© et de la persĂ©vĂ©rance de son auteure[65] - [66].

Intervention du groupement de citoyens "Safe Rail Communities"

Devant l’accroissement du trafic de matiĂšres dangereuses transportĂ©es par rail au moyen des wagons-citernes T-111 impliquĂ©s dans l’accident du lac MĂ©gantic, un groupement de citoyens, le « Safe Rail Communities » a pris naissance au mois de mars 2014 dans la rĂ©gion de Toronto pour poser des questions aux diffĂ©rentes instances et militer dans le but de rĂ©duire l'impact des dĂ©raillements de marchandises dangereuses, d’amĂ©liorer  les pratiques de sĂ©curitĂ© dans le domaine du transport ferroviaire des marchandises dangereuses et de s’informer sur la couverture d’assurance des compagnies ferroviaires en cas de sinistre.

AprĂšs avoir Ă©changĂ© des lettres avec les principaux intervenants: les compagnies ferroviaires, les municipalitĂ©s, les instances gouvernementales, ils ont soumis en dĂ©cembre 2014, des recommandations au comitĂ© d'examen de la Loi sur les transports au Canada et au mois de janvier 2015, ils ont dĂ©posĂ© une pĂ©tition environnementale avec 17 questions auprĂšs du bureau du vĂ©rificateur gĂ©nĂ©ral du Canada[67]. Cette pĂ©tition qui porte le numĂ©ro de rĂ©fĂ©rence 371 a Ă©tĂ© acheminĂ©e aux ministĂšres de l'environnement, celui de la santĂ© ainsi qu’au ministĂšre des Transports du Canada  qui ont chacun rĂ©pondu dans un document qui a Ă©tĂ© colligĂ© au mois de juin 2015 par le Bureau du vĂ©rificateur gĂ©nĂ©ral du Canada[68].

Bilan

Zone affectée par la déflagration.

Le dĂ©raillement a provoquĂ© plusieurs explosions et un incendie dans le centre-ville de Lac-MĂ©gantic, qui a durĂ© quatre jours, consommant environ 5 400 000 litres de pĂ©trole[69]. Selon les pompiers, une trentaine de bĂątiments — dont la bibliothĂšque municipale[70], les archives de la ville, des bĂątiments patrimoniaux, des commerces et des rĂ©sidences — ont Ă©tĂ© dĂ©truits par « un feu d'une force incroyable »[48]. Des tĂ©moins rapportent qu'au moment de l'accident, une quarantaine de personnes se trouvaient au bar Musi-CafĂ©, situĂ© Ă  quelques mĂštres du lieu de la dĂ©flagration[71].

L'accident a Ă©galement dĂ©truit une importante conduite d'eau dans le quadrilatĂšre dans la zone sinistrĂ©e, forçant la municipalitĂ© Ă  demander aux citoyens d'Ă©conomiser l'eau potable. La pĂ©nurie d'eau n'affecte toutefois pas le travail des pompiers, qui puisent leur eau directement dans le lac MĂ©gantic[48] - [38]. Les autoritĂ©s municipales avaient recommandĂ© aux citoyens de faire bouillir l'eau pendant 5 minutes avant de la consommer, de maniĂšre prĂ©ventive. Le gouvernement du QuĂ©bec rapporte un dĂ©versement de pĂ©trole dans le lac MĂ©gantic et dans la riviĂšre ChaudiĂšre mais ne signale pas de contamination des sources d'eau potable[72].

Le ministÚre des transports du Canada a estimé tous les dommages à environ 1,5 milliard de dollars canadiens (1,2 milliard de dollars US) en date du 20 mai 2015[73].

Victimes

Le bilan des victimes s'Ă©tablit Ă  47 morts dont 40 ont Ă©tĂ© formellement identifiĂ©es. L'identification a Ă©tĂ© particuliĂšrement difficile car, selon les pompiers, la tempĂ©rature a pu atteindre 3 000 °C au centre du brasier[74].

Fonds de rÚglement pour les victimes de la tragédie de Lac-Mégantic

À la fin de l’annĂ©e 2016, des sommes de quelque 450 millions $ comprenant 30 millions pour charges administratives ont Ă©tĂ© rĂ©unies pour servir de rĂšglement Ă  des poursuites civiles contre la MMA en vertu de la loi sur les arrangements avec les crĂ©anciers.

Quelque 25 entreprises, dont le gouvernement fĂ©dĂ©ral qui n’a pas prĂ©cisĂ© le montant de sa contribution, ont contribuĂ© Ă  ce fonds parmi lesquelles on retrouve les pĂ©troliĂšres Irving pour un montant de 75 millions $, Ă  qui Ă©tait destinĂ© le pĂ©trole transportĂ© vers Saint-John, NB, et le World Fuel Services, propriĂ©taire du pĂ©trole, qui a contribuĂ© pour un montant de 135 millions $[75].

Commémoration

Pierre commĂ©morative qui se trouve au lieu exact oĂč le train s'est arrĂȘtĂ© lors de l'accident.

CĂ©line Dion a dĂ©diĂ© son concert CĂ©line
 Une Seule Fois, qui s'est dĂ©roulĂ© le sur les plaines d'Abraham, aux victimes de la catastrophe. La mairesse de Lac-MĂ©gantic, Colette Roy Laroche, Ă©tait d'ailleurs prĂ©sente lors de ce concert[76]. La chanteuse a Ă©galement offert 100 000 dollars aux familles des victimes[77].

La bibliothĂšque publique de la ville, qui a Ă©tĂ© dĂ©truite par le brasier, a bĂ©nĂ©ficiĂ© de la gĂ©nĂ©rositĂ© d'une multitude de donateurs du Canada, des États-Unis et de l'Europe, qui ont offert plus de 200 000 livres et autres documents afin de reconstituer l'inventaire, en plus de dons en argent totalisant 90 000 dollars[78]. La nouvelle mĂ©diathĂšque municipale, situĂ©e dans une ancienne usine de textile, a Ă©tĂ© nommĂ©e en l'honneur de l'auteure Nelly Arcan, native de Lac-MĂ©gantic, qui a fait du bĂ©nĂ©volat Ă  la bibliothĂšque pendant son adolescence. La mĂ©diathĂšque municipale a ouvert ses portes le . Elle compte 30 000 documents[79] - [80].

Un an aprĂšs la tragĂ©die, plusieurs Ă©vĂ©nements sont organisĂ©s Ă  Lac-MĂ©gantic. Le , diffĂ©rentes activitĂ©s se dĂ©roulent dont l'inauguration du Jardin du 6 juillet ainsi qu'une envolĂ©e de papillons. Le , les commĂ©morations dĂ©butent Ă  minuit par une messe Ă  l'Ă©glise Sainte-AgnĂšs. S'ensuit une marche nocturne silencieuse dans les rues de la ville. À onze heures, une seconde messe commĂ©morative, cette fois prĂ©sidĂ©e par l'archevĂȘque de Sherbrooke, rĂ©unit plusieurs dignitaires dont les maires de QuĂ©bec et de MontrĂ©al, le premier ministre du QuĂ©bec et le gouverneur gĂ©nĂ©ral du Canada. Un monument en mĂ©moire de la tragĂ©die est ensuite inaugurĂ© devant l'Ă©glise[81].

EnquĂȘtes

EnquĂȘte de la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec

PrĂ©sente sur les lieux dĂšs les premiĂšres minutes, la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec a Ă©tabli les pĂ©rimĂštres de sĂ©curitĂ© qu'elle considĂ©rait comme des « scĂšnes de crime »[82]. Quelque 60 enquĂȘteurs ont alors entrepris de recueillir des indices, preuves et tĂ©moignages Ă  Lac-MĂ©gantic et dans les municipalitĂ©s voisines[83]. Durant un point de presse, le 7 juillet Ă  midi, les porte-parole de la police ont expliquĂ© qu'ils poursuivraient leur enquĂȘte, ne pouvant Ă©carter une piste criminelle[84].

EnquĂȘte du coroner

L'identification des restes humains est placĂ©e sous la responsabilitĂ© du Bureau du coroner du QuĂ©bec. Les corps des victimes sont transportĂ©s au laboratoire de MontrĂ©al oĂč les mĂ©decins lĂ©gistes tenteront d'Ă©tablir l'identitĂ© des personnes en utilisant plusieurs techniques, en analysant la dentition, les os, la peau, les effets personnels, en relevant les empreintes digitales, et en procĂ©dant Ă  des tests sanguins et gĂ©nĂ©tiques[85].

L'enquĂȘte du coroner a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  Martin Clavet, mĂ©decin dĂ©tenteur d'un diplĂŽme universitaire en gĂ©nie mĂ©canique, auparavant enquĂȘteur sur les accidents aĂ©riens[86]. Ses collĂšgues le dĂ©signent comme un homme de terrain, mĂ©ticuleux et « trĂšs qualifiĂ© » pour la mission qui lui a Ă©tĂ© confiĂ©e[87].

Le coroner remet son rapport le 7 octobre 2014. Dans ce rapport, le coroner conclut que la mort des 47 victimes de l'accident de train survenu à Lac-Mégantic le 6 juillet 2013 a été « violente » et que ces décÚs étaient évitables.

Le coroner Ă©met cinq recommandations au gouvernement fĂ©dĂ©ral pour Ă©viter qu'un drame semblable se reproduise:

  • Éviter de laisser un train de matiĂšres dangereuses sans surveillance.
  • PrĂ©ciser le nombre de freins Ă  main qui doivent ĂȘtre actionnĂ©s en fonction du poids total du train ainsi que l’inclinaison de la pente sur laquelle se trouve le convoi.
  • Revoir les itinĂ©raires des wagons-citernes.
  • Mettre en place les mesures recommandĂ©es par le Bureau de la sĂ©curitĂ© des transports (BST) notamment[88]...
  • sur une rĂ©vision des systĂšmes de gestion de la sĂ©curitĂ© (SGS) au chapitre de l'Ă©valuation des risques, de la prise de mesures pour attĂ©nuer les risques et les rĂ©Ă©valuer pĂ©riodiquement sur une base continuelle[89].

EnquĂȘte de Transport Canada

Au mois de dĂ©cembre 2013, des inspecteurs de Transport Canada effectuent une perquisition dans les bureaux de la compagnie Irving Oil Ă  Saint-Jean afin de vĂ©rifier si celle-ci a suivi les procĂ©dures et rĂšgles de sĂ©curitĂ© applicables au transport du pĂ©trole. Les pĂ©nalitĂ©s en cas d'infraction peuvent aller de 50 000 $ d'amende Ă  deux ans de prison[90]. L'enquĂȘte rĂ©vĂšle qu'un mois avant l'accident, un employĂ© d'Irving avait signalĂ© que le pĂ©trole livrĂ© Ă  la raffinerie n'Ă©tait pas d'une qualitĂ© homogĂšne et que les tests en fin de parcours venaient trop tard pour pouvoir corriger d'Ă©ventuels problĂšmes de sĂ©curitĂ©.

EnquĂȘte du Bureau de la sĂ©curitĂ© des transports du Canada (le BST) sur les causes de l'accident

Le 7 juillet, l'Ă©quipe de 9 enquĂȘteurs ferroviaires a retrouvĂ© la boĂźte noire du train — l'enregistreur de paramĂštres et l'unitĂ© de dĂ©tection de freinage fixĂ©e au dernier wagon[16].

Le rapport du BST (20 août 2014) rapporte 18 faits établis quant aux causes et aux facteurs contributifs. En résumé :

Le convoi MMA-002 Ă©tait garĂ© sans surveillance sur la voie principale, sur une pente descendante avec une locomotive de tĂȘte qui n’était pas en bon Ă©tat de fonctionnement.

Les 7 freins Ă  main qui ont Ă©tĂ© serrĂ©s pour immobiliser le train n’étaient pas suffisants pour retenir Ă  eux seuls le convoi et l’essai de l’efficacitĂ© des freins Ă  main n’a pas Ă©tĂ© fait correctement pour confirmer que l’effort de freinage Ă©tait suffisant.

L'enquĂȘte a rĂ©vĂ©lĂ© que la locomotive avait un piston brisĂ©, ce qui a permis Ă  du gazole de s'accumuler dans le turbocompresseur et dans le collecteur d’échappement, engendrant des fumĂ©es, des Ă©tincelles, ce qui a provoquĂ© un incendie dans la locomotive.

Lorsque les pompiers eurent Ă©teint le feu, ils arrĂȘtĂšrent le moteur de la locomotive principale, sans qu’aucune autre locomotive ne soit mise en marche pour la remplacer, ce qui eut pour effet de relĂącher le systĂšme de frein Ă  air automatique.

La force de freinage n’étant pas suffisante, le train a donc pu se mettre en marche, prendre de la vitesse dans la pente pour atteindre une vitesse de 65 milles/hr (env. 104 km/h) et dĂ©railler alors qu’il franchissait la courbe Ă  proximitĂ© de MĂ©gantic Ouest.

La coque d'environ un tiers des wagons-citernes, qui Ă©taient tous des wagons de catĂ©gorie 111, a Ă©tĂ© Ă©ventrĂ©e, ce qui a entraĂźnĂ© le dĂ©versement d'une grande quantitĂ© de pĂ©trole trĂšs volatil qui s’est rapidement enflammĂ© pour former de vastes boules de feu et un feu en nappe.

Or, le pétrole de schiste transporté dans les wagons-citernes est d'un type particuliÚrement léger et volatil, prompt à exploser et à s'enflammer en cas d'impact. La compagnie Western Petroleum aurait dû classer ce pétrole comme un produit dangereux de classe 2 et non 3, le niveau le moins dangereux, et le manipuler en conséquence.

Le rapport conclut que la formation et la surveillance exercĂ©e par MMA n’étaient pas efficaces pour assurer que les membres d’équipe comprenaient et respectaient les rĂšgles relatives Ă  l’immobilisation des trains. Ensuite, que la faible niveau de culture de sĂ©curitĂ© au sein de la MMA a contribuĂ© Ă  la perpĂ©tuation de conditions et de pratiques dangereuses ; que Transports Canada n’a pas exercĂ© une surveillance rĂ©glementaire adĂ©quate pour s’assurer que les risques Ă©taient bien gĂ©rĂ©s et n’a pas assurĂ© de suivi pour veiller Ă  ce que les lacunes de sĂ©curitĂ© qui se rĂ©pĂ©taient Ă  la MMA soient analysĂ©es et corrigĂ©es efficacement[91].

Recommandations émises par le Bureau de la Sécurité des Transports du Canada (le BST)

Le BST a Ă©mis cinq recommandations Ă  la suite de son enquĂȘte sur l'accident de Lac-MĂ©gantic (en janvier et aoĂ»t 2014)[92].

  • R14-01[93] Normes de protection renforcĂ©es pour les wagons-citernes de catĂ©gorie 111. Le 23 janvier 2014, le BST conjointement avec le Pipeline and Hazardous Materials Safety Administration (le PHMSA des États-Unis) exigent des normes renforcĂ©es pour les wagons DOT-111. Au mois de mai 2015, Transport Canada  Ă©met des directives pour retirer  graduellement les wagons DOT-111 entre 2015 et 2025 dans un programme qui comprend une combinaison d’amĂ©liorations et de  mise Ă  niveaux des wagons DOT-111 et CPC 1232 avec des standards plus Ă©levĂ©s, combinĂ© avec la construction de nouveaux wagons-citernes TC-117, Ă  l’intĂ©rieur d'un Ă©chĂ©ancier qui priorise la sĂ©curitĂ© du groupe de marchandise dangereuse du groupe d’emballage III pour le pĂ©trole brut, suivant des contraintes de temps accordĂ©es  aux compagnies ferroviaires pour s’adapter aux nouvelles normes sans qu’il n’y ait d’interruptions potentielles d’approvisionnement en raison d’une pĂ©nurie de wagons-citernes conformes aux nouvelles spĂ©cifications. Pour rĂ©aliser ce programme de mise Ă  niveau des wagons citernes. L’étude de Transports-Canada prĂ©voit que l’industrie aura besoin d’investir une moyenne de 100 millions de dollars canadiens par annĂ©e soit un total de quelque un milliard de dollars entre 2015 et 2025[94]. Le 28 aoĂ»t 2018, le ministre Marc Garneau par ordre no 32, devançait l’ordre de retrait progressif des wagons-citernes CPC 1232 qui transportent du pĂ©trole brut, 17 mois plus tĂŽt que prĂ©vu soit dĂšs le 1er novembre 2018 plutĂŽt que le 1er avril 2020. De mĂȘme, il ordonnait le retrait des DOT-111 et CPC 1232 sans chemise qui transportent des condensats, plus de six ans plus tĂŽt que prĂ©vu, soit dĂšs le 1er janvier 2019 plutĂŽt que le 30 avril 2025[95].
  • R14-02[96] Planification et analyse de l'itinĂ©raire des trains qui transportent des marchandises dangereuses. Depuis le 1er avril 2015, un nouveau RĂšglement sur les sanctions administratives pĂ©cuniaires est entrĂ© en vigueur dans le cadre de la Loi sur la sĂ©curitĂ© ferroviaire avec publication des infractions et des amendes attribuĂ©es qui sont rĂ©gies par Transports Canada[97]. Depuis le 19 fĂ©vrier 2016 est entrĂ© en vigueur un nouveau rĂšglement relatif aux trains et aux itinĂ©raires-clĂ©s par lequel une nouvelle approche est utilisĂ©e pour dĂ©terminer les routes Ă  risques qui feront l’objet d’une plus grande surveillance plutĂŽt qu’un objet de surveillance oĂč les segments sont choisis de maniĂšre alĂ©atoire. Cette approche utilise 28 facteurs particuliers rattachĂ©s aux caractĂ©ristiques de la voie, les pratiques d’exploitation et la proximitĂ© de zones Ă©cosensibles. Cette Ă©valuation des risques se fait en concertation avec les municipalitĂ©s concernĂ©es[96].
  • R14-03[98] Plans d’intervention d’urgence pour le transport d’hydrocarbures liquides. Au mois de novembre 2013, un groupe de travail sur les plans d’intervention d’urgence a Ă©tĂ© mis sur pied, dont la prĂ©sidence est assurĂ©e par l’Association canadienne des chefs de pompiers. Ce groupe est chargĂ© de renforcer les capacitĂ©s d’intervention d’urgence Ă  la grandeur du pays. Le groupe a tenu sa premiĂšre rĂ©union le 10 juillet 2014. Il rassemble les municipalitĂ©s, les premiers intervenants, les compagnies de chemins de fer et expĂ©diteurs[98].
  • R14-04[99] Moyens de dĂ©fense physiques pour empĂȘcher les trains de partir Ă  la dĂ©rive.
  • R14-05[100] VĂ©rification des systĂšmes de gestion de la sĂ©curitĂ©, au chapitre de l'Ă©valuation des risques, de la prise de mesures pour attĂ©nuer les risques et les rĂ©Ă©valuer pĂ©riodiquement sur une base continuelle.

ProcĂšs

ProcĂšs de trois ex-employĂ©s de la MMA pour nĂ©gligence criminelle ayant causĂ© la mort de 47 personnes, le 6 juillet 2013.

Les trois ex-employĂ©s de la MMA ont Ă©tĂ© reconnus non coupables le 19 janvier 2018 [101] des 47 accusations de nĂ©gligence criminelle causant la mort, qui pesaient contre eux[102]. Le jury Ă©tait constituĂ© de 14 personnes qui ont dĂ©libĂ©rĂ© pendant 9 jours. Le procĂšs qui s’est dĂ©roulĂ© sur une pĂ©riode de dix semaines avait dĂ©butĂ© le 2 octobre 2017. Une trentaine de tĂ©moins a Ă©tĂ© appelĂ©e Ă  la barre. Les trois accusĂ©s n’ont pas prĂ©sentĂ© de tĂ©moignage pour leur dĂ©fense. Les plaidoiries se sont dĂ©roulĂ©es du 3 au 5 janvier 2018 avant que le jury ne rende son verdict. Des centaines de documents photos, vidĂ©os et autres, ainsi que les bandes audio de la MMA ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s en preuve. Par contre, le juge de la cour supĂ©rieure GaĂ©tan Dumas a exclu le rapport du Bureau de la sĂ©curitĂ© des transports (BST) des Ă©lĂ©ments de preuve contre les trois accusĂ©s.  [103]

Alors que le jury s’était retirĂ© pour dĂ©libĂ©rer, le juge a qualifiĂ© de faibles les Ă©lĂ©ments de preuve contre les trois accusĂ©s mais que ce n’était pas Ă  lui de dĂ©cider de leur culpabilitĂ© car il Ă©tait de la responsabilitĂ© du jury de le faire[101].

Dans les directives transmises au jury, celui-ci devait comparer les dĂ©cisions ainsi que les actions prises par les trois accusĂ©s le soir des Ă©vĂ©nements de la tragĂ©die en les comparant aux actions, gestes et dĂ©cisions que d’autres employĂ©s occupant les mĂȘmes fonctions auraient pris normalement avec diligence s’ils avaient Ă©tĂ© placĂ©s dans les mĂȘmes circonstances que les accusĂ©s, le soir des Ă©vĂ©nements[104]. AprĂšs dĂ©libĂ©rations, le verdict de non-culpabilitĂ© a Ă©tĂ© rendu.

Toutefois, le chef de train, Thomas Harding qui a plaidé coupable à une accusation pénale pour ne pas avoir suffisamment activé tous les freins pour sécuriser le train purgera une peine de six mois de détention chez lui[102].

ProcÚs pour négligence criminelle contre la compagnie Montreal, Maine & Atlantic (MMA)

Le Directeur des poursuites criminelles et pĂ©nales (DPCP) a annoncĂ© au dĂ©but du mois d’avril 2018 qu'il n'y aurait pas de procĂšs pour nĂ©gligence criminelle contre la compagnie Montreal, Maine & Atlantic (MMA) en lien avec la tragĂ©die de Lac-MĂ©gantic en raison des dispositions du Code criminel en ce qui concerne la responsabilitĂ© des compagnies en matiĂšre de nĂ©gligence qui doit passer par le comportement des agents de la compagnie et que les trois principaux ex-employĂ©s identifiĂ©s comme responsables dans la tragĂ©die ont Ă©tĂ© jugĂ©s non coupables dans une dĂ©cision prise par un jury le 19 janvier 2018[105].

Autre facteur, la MMA avait annoncĂ© au mois d'aoĂ»t 2013 s’ĂȘtre placĂ©e sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les crĂ©anciers des compagnies au Canada devant la cour supĂ©rieure du QuĂ©bec et devant le tribunal des faillites, la Bankruptcy Court, dans l'Ă©tat du Maine aux États-Unis[106]. Au mois d'avril 2018, la MMA Ă©tait devenue une "coquille vide", sans actifs, ni d'administrateurs, ni d'avocats pour la reprĂ©senter[104].

Dans le cadre du recours collectif faisant suite à la tragédie ferroviaire, le fonds de reconstruction de lac Mégantic a reçu 208 millions de la faillite du MMA[107].

ProcĂšs en recours collectif contre la compagnie de chemin de fer Canadien Pacifique (CP)

Le procĂšs en recours collectif des victimes du dĂ©raillement du 6 juillet 2013 devrait dĂ©buter Ă  compter du mois de septembre 2019, aprĂšs que les rapports d’experts et les interrogatoires prĂ©alables des dirigeants du CP, de la MMA et du World Fuel soient complĂ©tĂ©s.

Pour qu’un seul jugement dĂ©termine l’aspect de responsabilitĂ© du CP, le juge Martin Bureau de la Cour supĂ©rieure a rĂ©uni les procĂ©dures intentĂ©es par le procureur gĂ©nĂ©ral du QuĂ©bec, huit compagnies d’assurances et une quarantaine d’entreprises et individus qui souhaitent obtenir des dĂ©dommagements comprenant des sommes entre 15 000 $ et 1 million $.

Les requĂ©rants affirment que CP avait la garde et le contrĂŽle des contaminants dĂ©versĂ©s Ă  Lac-MĂ©gantic le 6 juillet 2013 et donc qu’il Ă©tait  directement responsable des dommages causĂ©s par la MMA et ses prĂ©posĂ©s et que « La dĂ©fenderesse ne pouvait simplement et seulement s’en remettre aux informations fournies par les producteurs, vendeurs, expĂ©diteurs et acheteurs de pĂ©trole brut pour dĂ©terminer les conditions dans lesquelles le transport ferroviaire d’un produit dangereux s’effectuera ».

De son cÎté, le CP clame n'avoir aucune responsabilité dans la tragédie du lac Mégantic[108].

Autres conséquences

Le Comité expert sur la contamination résiduelle de la riviÚre ChaudiÚre par les hydrocarbures pétroliers a émis plusieurs rapports assortis de recommandations[109].

Transports Canada projette la construction d'une voie ferrée de contournement de Lac-Mégantic mais le délai de réalisation reste incertain[110].

Notes et références

Notes

  1. MM&A a par la suite publié le communiqué traduit convenablement.

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