Accueil🇫🇷Chercher

DĂ©raillement

Un déraillement est un incident ou un accident de chemin de fer dans lequel un train, ou plus généralement un véhicule ferroviaire, sort des rails, totalement ou partiellement. Les conséquences d'un déraillement peuvent être limitées ou au contraire très graves, causant dans certains cas des dommages matériels, des blessures et parfois même des morts.

DĂ©raillement d'une locomotive (1969).
Rail cassé

Causes

Les causes d'un déraillement accidentel peuvent être multiples :

  • dĂ©faut de la voie : rail cassĂ© ou mal alignĂ©, mauvaise gĂ©omĂ©trie de la voie ;
  • vitesse excessive dans une courbe, provoquant une force d'inertie d'entraĂ®nement (force centrifuge) trop importante qui fait basculer le matĂ©riel roulant ;
  • dĂ©faillance du matĂ©riel roulant, notamment au niveau des roues ;
  • erreur d'aiguillage (normalement prĂ©venue par les systèmes de sĂ©curitĂ©) ;
  • collision ou roulage sur un obstacle se trouvant sur la voie.

Un déraillement peut aussi être la conséquence d'une collision entre deux ou plusieurs trains.

Une autre cause de déraillement peut être le délestage d'une ou plusieurs roues d'un essieu dû à un défaut de voie ou à un mauvais équilibrage de la suspension du véhicule.

Dans certains cas, le déraillement peut être provoqué volontairement afin de protéger une voie principale contre l'intrusion d'un véhicule en dérive provenant d'une voie secondaire. Il est obtenu par un dispositif de protection (taquet dérailleur ou aiguille d'ensablement) placé avant le point de jonction avec la voie à protéger.

En cas de guerre, un déraillement peut-être provoqué par un sabotage.

Sur lignes Ă  grande vitesse

En France

  • , le TGV 920 Annecy-Paris, assurĂ© par la rame 56, dĂ©raille Ă  270 km/h au passage dans la gare de Mâcon-LochĂ©-TGV (SaĂ´ne-et-Loire) ; cause matĂ©rielle : blocage des roues d’un bogie par suite de la dĂ©faillance d’un composant Ă©lectronique ; le bogie dĂ©faillant dĂ©railla en franchissant les aiguillages Ă  l’entrĂ©e de la gare ; aucun blessĂ© dans le train, 25 personnes qui attendaient un autre TGV sur le quai sont lĂ©gèrement blessĂ©es par des projections de ballast.
  • , le TGV 7150 Valenciennes-Paris, assurĂ© par la rame 511, dĂ©raille Ă  300 km/h Ă  hauteur d’Ablaincourt-Pressoir (Somme) ; la motrice de tĂŞte et les quatre premières voitures dĂ©raillent mais restent dans l’axe de la voie ; cause voie : affaissement de la plate-forme au droit d’une ancienne galerie datant de la Première Guerre mondiale, non dĂ©tectĂ©e ; sur les 200 passagers, un seul fut lĂ©gèrement blessĂ©.
  • , l’Eurostar 9047 Paris-Londres, assurĂ© par la rame 3101/2 appartenant Ă  la SNCB, dĂ©raille Ă  250 km/h près de la bifurcation de Croisilles (Pas-de-Calais), Ă  proximitĂ© d’Arras ; quatre bogies (sur 24) sont sortis des rails ; sur les 501 passagers, une dizaine furent lĂ©gèrement commotionnĂ©s ; cause matĂ©rielle : une bielle de rĂ©action du bogie moteur arrière de la motrice de tĂŞte retrouvĂ©e dĂ©tachĂ©e serait Ă  l’origine de l’accident[1].
  • , dĂ©raillement d'un TGV d'essais assurĂ© par la rame 744 ; le dĂ©raillement a eu lieu Ă  Eckwersheim (Bas-Rhin) sur la ligne nouvelle Paris – Strasbourg ; provoquant la mort de onze personnes[2].

En Allemagne

L'accident de l'ICE Ă  Eschede
  • , accident ferroviaire d'Eschede ; le bandage d'une roue de l'ICE reliant Munich Ă  Hambourg se disloque, et se plante sous une voiture, et endommage un aiguillage lors du passage sur celui-ci, provoquant le dĂ©raillement d'une partie du train, qui ira percuter une pile de pont, provoquant l'effondrement de celui-ci sur le train ; cet accident fera 101 morts ainsi qu'une centaine de blessĂ©s.

Sur lignes classiques

En France

  • L'accident ferroviaire le plus meurtrier Ă  ce jour reste celui de Saint-Michel-de-Maurienne le oĂą le dĂ©raillement dans la descente de la vallĂ©e de la Maurienne d'un train en surcharge rempli de permissionnaires revenant du front italien a fait entre 425 et 700 morts.
  • - Accous (PyrĂ©nĂ©es-Atlantiques) : dĂ©rive puis dĂ©raillement d'un train cĂ©rĂ©alier, l'Ă©quipe de conduite Ă©tant sortie pour sabler manuellement les rails afin d'amĂ©liorer l'adhĂ©rence des roues qui patinaient en raison des conditions mĂ©tĂ©orologiques et de la forte pente, sur la ligne de Pau Ă  Canfranc (Espagne)[3]. Cet accident a entraĂ®nĂ© la destruction du pont mĂ©tallique de L'Estanguet, situĂ© sur le gave d’Aspe. La ligne internationale Pau - Canfranc est depuis neutralisĂ©e entre Bedous et Canfranc. Cet accident spectaculaire ne fit aucune victime.
  • Le , l'express 3333 Ă  destination de Caen dĂ©railla Ă  l'entrĂ©e de la gare de BrĂ©val.Une poutre mĂ©tallique tomba d'un wagon d'un train croiseur et fut happĂ© par le chasse-pierres du Turbotrain.Le freinage Ă  l'entrĂ©e de la gare provoqua la chute de la poutre qui se coinça dans la première aiguille de la gare, provoquant le dĂ©raillement de la rame en particulier de la motrice qui s'est couchĂ©e et la première remorque. Le reste de la rame est restĂ© sur les rails. La rĂ©action rapide des employĂ©s de la gare,de la coopĂ©rative agricole et son garage a permis d'Ă©viter le pire aussi bien l'incendie total de la motrice mais aussi la rencontre du train Caen Paris. On retira 4 morts dans la motrice accidentĂ©e, dont le conducteur du dĂ©pĂ´t de Caen, et 45 blessĂ©s.
  • , Ă  2 h 20 - Bar-le-Duc : une CitroĂ«n Traction Avant, rate le virage qui prĂ©cède le passage Ă  niveau automatique no 110 de la ligne Paris - Strasbourg au PK 255,650. La voiture s'immobilise sur la voie et 3 minutes plus tard le train de fret 58008 assurĂ©e par la BB 15011 et ses 38 wagons de marchandises lancĂ©s Ă  103 km/h percute l'automobile. Sous l'effet du choc, la locomotive dĂ©raille et bascule dans le canal de la Marne au Rhin en entraĂ®nant dans sa chute le tablier du pont et une dizaine de wagons. Toutefois, il n'y eut pas de blessĂ©s graves. Cet accident est connu pour ĂŞtre l'accident automobile le plus coĂ»teux pour les assureurs[4].
  • , une bombe avait Ă©tĂ© placĂ©e dans le compartiment Ă  bagages Ă  l'entrĂ©e d'une remorque dans une rame TGV Sud-Est assurant un service Marseille - Paris. Elle explosa près de Tain-l'Hermitage au sud de Lyon dans la vallĂ©e du RhĂ´ne, pratiquement en mĂŞme temps qu'une autre bombe placĂ©e dans une consigne Ă  bagages dans la gare de Marseille-Saint-Charles. Ces deux attentats, Ĺ“uvre du terroriste Ilich RamĂ­rez Sánchez (connu sous le nom de Carlos), firent cinq morts et cinquante blessĂ©s.
  • , le TGV 736 Grenoble-Paris heurte Ă  105 km/h un transport exceptionnel routier, transportant un transformateur Ă©lectrique de 100 tonnes, bloquĂ© sur un passage Ă  niveau Ă  Voiron (Isère) ; la DDE (Direction dĂ©partementale de l’équipement) n’avait pas autorisĂ© le convoi exceptionnel Ă  passer sur ce passage Ă  niveau ; le choc fut très violent Ă  cause de la masse du poids lourd ; deux morts (le conducteur du TGV et un voyageur), 25 blessĂ©s lĂ©gers parmi les voyageurs. Le TGV transportait 300 personnes. La rame 70, baptisĂ©e « Melun » fut dĂ©truite, Ă  l’exception de la motrice 23 140, qui sert actuellement de motrice de rĂ©serve pour les rames PSE bicourant.
  • , Ă  la suite d'une dĂ©faillance des freins, la rame 360, vide, se mit en marche au dĂ©pĂ´t de Châtillon. La rame fut dirigĂ©e sur une voie inoccupĂ©e et vint s’encastrer Ă  60 km/h dans une rampe de chargement de voitures de la gare de Paris-Vaugirard. La motrice 24 119 fut dĂ©truite et les voitures 1 et 2 gravement endommagĂ©es. Il n’y eut aucune victime et la rame fut reconstruite.
  • , le TGV 7119 Paris-Dunkerque, assurĂ© par la rame 502, percuta Ă  130 km/h une goudronneuse de 70 tonnes immobilisĂ©e sur le passage Ă  niveau n°164 Ă  Bierne (Nord). Il y eut 7 blessĂ©s. La motrice 28 004 fut radiĂ©e.
  • , le TGV 8515 Paris-Irun, assurĂ© par la rame 363, dĂ©raille Ă  Saubusse (Landes) entre Dax et Bayonne Ă  130 km/h ; les 10 voitures ont dĂ©raillĂ© et la motrice arrière 24 125 s’est couchĂ©e sur la voie ; cause voie : rail cassĂ© ; sur les 422 passagers, six furent blessĂ©s lĂ©gèrement.
  • , le TGV Dunkerque-Paris heurte Ă  106 km/h un poids lourd bloquĂ© sur le passage Ă  niveau d’Esquelbecq ; gros dĂ©gâts sur la motrice mais seul un essieu a dĂ©raillĂ© ; aucun blessĂ© parmi les voyageurs, le conducteur du TGV est lĂ©gèrement blessĂ©. Pourtant, des efforts avaient Ă©tĂ© faits depuis le premier accident de ce type pour essayer de supprimer tous les passages Ă  niveau des voies empruntĂ©es par le TGV. C’est notamment le cas pour le TGV Atlantique circulant sur ligne classique entre Le Mans et Nantes via Angers ainsi qu’entre Tours et Bordeaux via Poitiers et AngoulĂŞme.
  • , le TGV Paris-Genève no 6561, rame 46, a heurtĂ© Ă  100 km/h environ un camion circulant en convoi exceptionnel sur un itinĂ©raire non autorisĂ© et arrĂŞtĂ© sur le passage Ă  niveau de la D64 Ă  Tossiat, causant 22 blessĂ©s lĂ©gers dans le train, et la mort du conducteur du camion. Le train a dĂ©raillĂ© mais ne s’est pas couchĂ©[5].
  • , le train IntercitĂ©s 3657 Paris-Limoges, dĂ©raille en gare de BrĂ©tigny (Essonne) faisant 7 morts. Une Ă©clisse (pièce mĂ©tallique reliant deux rails) qui s'est dĂ©tachĂ©e est Ă  l'origine de cette catastrophe.
  • , le train assurant la liaison Nice-Digne, circulant alors Ă  30 km/h, est percutĂ© par un rocher de plus de 20 tonnes et dĂ©raille a 9h10. La motrice avant tombe dans le ravin situĂ© en contrebas de la voie mais celle de l'arrière de l'autorail empĂŞche l’ensemble de basculer. Cette catastrophe a fait deux morts.

Au Canada

, accident ferroviaire de Lac-Mégantic ; un train de marchandises composé de 72 wagons-citernes contenant du pétrole brut part en dérive, et déraille lors de la traversée de Lac-Mégantic, une municipalité de la région de l'Estrie, au Québec, provoquant des explosions et un incendie qui détruiront une quarantaine de bâtiments étendus sur une zone de km2 ; Cet accident causera la mort de 47 personnes.

En Allemagne

Locotracteur déraillé

Notes et références

  1. Associated Press, 5 juin 2000.
  2. « Une rame d'essai d'un TGV se renverse et prend feu à Eckwersheim, près de Strasbourg : cinq morts », sur www.dna.fr (consulté le ).
  3. Article sur l'accident du pont de l'Estanguet : [lire en ligne].
  4. « Accident du XXe siècle », sur La Traction Méditerranée (consulté le ).
  5. Rapport d'enquĂŞte technique BEA-TT

Voir aussi

Article connexe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.