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Ligne de Nice Ă  Digne

La ligne de Nice à Digne est une ligne ferroviaire française à voie métrique reliant Nice (Alpes-Maritimes) à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence).

Ligne de
Nice Ă  Digne
Image illustrative de l’article Ligne de Nice à Digne
Gare de La VĂ©subie - Plan-du-Var.
Pays Drapeau de la France France
Villes desservies Nice, Puget-Théniers, Annot, Digne-les-Bains
Historique
Mise en service 1892 – 1911
Concessionnaires Sud France (1888 – 1925)
CF Provence (1925 – 1933)
État Régie Ponts-et-Ch. (1933 – 1972)
Syndicat mixte Méditerranée-Alpes (SYMA)[1] (1972 – 2007)
RĂ©gion PACA (depuis 2007)
Caractéristiques techniques
Longueur 151 km
Écartement mĂ©trique (1,000 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Signalisation Block Automatique de Nice Ă  Plan-du-Var
Block manuel de Plan-du-Var Ă  Digne
Trafic
Propriétaire État[2]
Exploitant(s) Régie régionale des transports de Provence-Alpes-Côte d'Azur
Trafic Voyageurs, touristiques
Schéma de la ligne

Elle est exploitée, depuis le , par la Régie régionale des transports de Provence-Alpes-Côte d'Azur (RRT).

Elle est la seule ligne encore existante de l'ancien réseau de la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France, devenu la propriété, de 1925 à 1933, de la « société des chemins de fer de Provence ». Cette ligne est aussi connue sous le nom de « train des Pignes », tout comme la ligne Central-Var (de Nice à Meyrargues), aujourd'hui disparue.

Jusque dans les années 1980, la ligne de Saint-Auban à Digne, à voie normale, permettait le raccordement au réseau national. De Nice on pouvait alors, moyennant un changement de train à Digne, atteindre Grenoble et Genève par voie ferrée à travers les Alpes. Cette liaison s'appelait Alpazur[3] et les autorails du train des Pignes arboraient « Nice - Genève ».

Histoire

Ancienne Gare du Sud (CP), rénovée en 2014 et désormais bibliothèque Raoul Mille.
Autorail Billard No 212 de 1938 (Ă  la Gare du Sud de Nice en 1983).
Structure de l'ancienne gare de Nice, avant sa rénovation.

Genèse

Les Ă©lites niçoises voulaient depuis longtemps rallier Grenoble, leurs mentalitĂ©s sont fortement reliĂ©es aux Alpes. C'est Ă  ce titre qu'on envisage dès 1845 la construction de la voie ferrĂ©e[4] - [5] sur la digue de la rive gauche du Var sur 23 km de long pour le transport de voyageurs[6].

En 1861 : l’ingénieur dignois Alphonse Beau de Rochas, inventeur du moteur à quatre temps, imagine de relier Nice (annexée à la France en 1860) à Grenoble en passant par la vallée du Var, celles du Verdon, des Asses et de la Bléone, puis celle de la Durance vers Gap, tout en délaissant Digne-les-Bains[7].

La loi du portant classement de 181 lignes de chemin de fer dans le réseau des chemins de fer d’intérêt général retient en no 137 une ligne de « Digne à Draguignan par ou près Castellane » et en no 141 une ligne de « Nice à Puget-Théniers »[8].

Cependant les volontés politiques de l'époque envisagent un tracé par Digne en 1881, la section de ligne Digne-Castellane est déclarée d'utilité publique[9] et les travaux préliminaires commencent[10]. Le tracé est avalisé par les militaires l'année suivante lorsque le fort du Barbonnet serait achevé.

La section de Digne à Saint-André est concédée à titre définitif à la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée (PLM) par une convention signée entre le Ministre des travaux publics et la compagnie le . Cette convention est approuvée par une loi le suivant[11].

Le choix de la voie métrique, moins coûteux, n'intéresse pas la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée[12]. La Compagnie renonce donc à la concession par une convention signée avec le Ministre des travaux publics le . Cette convention est approuvée par une loi le [13]. Les lignes de « Digne à Draguignan par Castellane et Saint-André » et de « Saint-André à Nice » sont concédées à titre éventuel, à la Société marseillaise de crédit industriel et commercial et de dépôt par une convention signée le entre le ministre des travaux publics et la société. Cette convention est approuvée par une loi le [14]. Dans les trois mois suivant la promulgation de la loi, la Société marseillaise de crédit industriel et commercial et de dépôt constitue la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France (SF) qui se substitue à elle pour la concession du réseau.

La situation Ă©tant particulièrement tendue entre la France et l’Italie, les militaires exigèrent que le tronçon entre Nice et Saint-Martin-du-Var puisse accepter le passage de trains Ă  Ă©cartement standard. On adopta alors un curieux système Ă  4 files de rails, permettant ainsi de faire circuler sur la mĂŞme voie des trains Ă  Ă©cartement normal et des trains Ă  Ă©cartement mĂ©trique. Par consĂ©quent, la convention de concession est mise Ă  jour le , et le gabarit de la ligne sera Ă©largi pour permettre le passage d'engins militaires, ce qui porte son gabarit Ă  4,50 m. Cette modification est approuvĂ©e par une loi le [15]. Cette mĂŞme loi dĂ©clare d'utilitĂ© publique et concède Ă  titre dĂ©finitif Ă  la compagnie le tronçon de Nice Ă  Saint-AndrĂ©.

Toutefois, la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France renonce Ă  financer la construction du tronçon entre Puget-ThĂ©niers et Saint-AndrĂ©-les-Alpes. Par une convention signĂ©e entre la compagnie et l'État le , ce dernier accepte de prendre en charge cette construction. La convention est approuvĂ©e par une loi le [16]. Cette mĂŞme convention prĂ©voit une modification technique, sur le tronçon Ă  Ă©cartement standard (1,435 m) entre Saint-Martin-du-Var et Nice, avec l'installation d'un seul rail supplĂ©mentaire Ă  la voie mĂ©trique, au lieu de deux (l'un des trois rails Ă©tant donc commun aux deux Ă©cartements).

Une convention signée entre le Ministre des travaux publics et la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France le prévoit la réalisation par cette dernière de la pose de la voie de la section de Puget-Théniers à Saint-André-les-Alpes. Cette convention est approuvée par une loi le [17].

Construction

Cinq annĂ©es après la concession, les travaux commencent afin d'ouvrir le premier tronçon de 13 km, entre Digne-les-Bains et MĂ©zel, le [18].

En 1892, les tronçons Nice-Colomars (13 km), Colomars-Puget-ThĂ©niers (45 km) et Saint-AndrĂ©-de-MĂ©ouilles (aujourd'hui Saint-AndrĂ©-les-Alpes) - MĂ©zel (31 km) sont mis en service[18].

Entre 1892 et 1907, divers scandales Ă  propos de la fiabilitĂ© de l'entreprise mettent en pĂ©ril les finances de la compagnie et ralentissent fortement l'avancement des travaux. Pourtant en 1907, le tronçon (12 km) entre Puget-ThĂ©niers et Pont-de-Gueydan (Saint-BenoĂ®t) est ouvert[18] puis l'annĂ©e suivante, le tronçon Pont-de-Gueydan - Annot (km)[18].

Le profil intégral est finalisé le , et permet à la compagnie de réceptionner le dernier tronçon de la ligne. L'ouverture au service commercial d'une première portion entre Annot et Saint-André est faite le . Le ministre des Travaux Publics, Victor Augagneur, est présent le pour l'inauguration de la dernière portion construite, entre Saint-André et Annot.

Exploitation commerciale depuis 1911

Les conditions d'exploitation dans l’arrière-pays méditerranéen montagnard sont difficiles : la voie est emportée trois fois par les crues des torrents qu’elle longe, en 1906, 1911 et 1914[19].

La Compagnie des Chemins de fer de la Provence

Les difficultés financières de la Compagnie du Sud France amènent l'État et la compagnie à rédiger une nouvelle convention. Cette nouvelle convention est signée en 1925 et nécessite un changement de raison sociale de la compagnie qui devient Compagnie des Chemins de fer de la Provence.

Entre 1926 et 1933, le trafic s'effondre de 60 %. Le , le train connaît son premier arrêt d'exploitation et la ligne est mise sous séquestre à cause de la défaillance du concessionnaire. Dans un souci de relance, l’État investit dans des autorails Renault. Ils sont mis en service sur la ligne Nice-Digne en 1935 et permettent une liaison plus rapide en 3 h 30.

En 1943, un nouveau record de frĂ©quentation est enregistrĂ© avec 1 014 327 passagers transportĂ©s[20].

Régie d'État

À partir de 1952, l'exploitation de la ligne est en régie directe de l’État. La première menace sur la survie de la ligne est annoncée dès 1959, mais les élus locaux se mobilisent en sa faveur.

Le Syndicat Mixte Méditerranée-Alpes (SYMA)

En 1967, l'État se désengage du train au profit syndicat mixte Méditerranée-Alpes (Syma), créé en 1968 et regroupant cinq collectivités locales. Le transfert de responsabilité n’est effectif que le par décret ministériel, qui concède la ligne pour une durée de 99 ans[21].

L'exploitation est maintenue temporairement en régie. Le , l’exploitation est confiée par le biais d'une procédure de délégation de service public à la CFTA, filiale du groupe CGEA (renommé Connex puis Veolia Transport jusqu'à sa fusion avec Transdev) qui inaugure l'année suivante les ateliers de Nice-Lingostière. Le fret ferroviaire en déclin est interrompu en 1977 et la circulation des trains entiers de marchandise est supprimée.

L'essor touristique de la ligne est important, la société confie à une association (GECP) la circulation d'un train à vapeur entre Puget-Théniers et Annot, inaugurée en 1980. L'année suivante, la liaison Alp'Azur (Nice - Genève) est inaugurée et connaîtra un grand succès. Cette même année, un nouveau record est atteint : l'autorail « Soulé » X-351 est enregistré à 115 km/h au cours d'un essai de vitesse dans la basse vallée du Var le . En 1989, la fermeture de la ligne Digne - Saint Auban met un terme à Alp'Azur.

La gare historique de Nice est dĂ©saffectĂ©e, la ligne est donc raccourcie de 141 mètres au profit d'un nouveau terminus. Les terrains laissĂ©s par l'ancienne gare sont rĂ©cupĂ©rĂ©s par la commune, officiellement le [22] - [23].

Une importante crue du Var, le , provoque d’importants dégâts, emportant la voie en plusieurs points, notamment à Pont de Gueydan. La circulation est totalement arrêtée pendant 18 mois[19]. La reconstruction est lente mais l'exploitation continue pendant les travaux jusqu'à l'inauguration du nouveau pont de Gueydan qui permet une remise en service totale le .

Le , l’exploitation de la ligne est à nouveau confiée à CFTA pour 15 ans qui change de nom en 2005 pour la Compagnie ferroviaire du Sud de la France (CFSF) en souvenir du nom historique de la compagnie.

Passage à niveau non gardé au lieu-dit Saint-Andrieu près de Châteauredon (Alpes-de-Haute-Provence).

La RĂ©gion PACA

Le SYMA est remplacé le par la Région PACA à la suite de l'annulation des délégations de service public par la Cour administrative d'appel de Marseille pour vice de procédure. La Compagnie ferroviaire du Sud de la France (CFSF) conserve l'exploitation de la ligne jusqu'en 2013.

L'expiration de sa concession a eu lieu le . À compter de cette date, la région PACA a repris l'exploitation sous forme de régie directe[24].

Pour le centenaire de la ligne, La Poste française émet un timbre-poste en l’honneur des Chemins de Fer de Provence - Train des Pignes[25].

Accident du 8 février 2014

Le , en fin de matinée, un rocher de 10[26] ou 20[27] tonnes percute la motrice de tête d’une rame AMP 800 qui déraille entre les gares d'Annot et de Saint-Benoît[26] - [28]. À cet endroit, le train roule à 30 km/h[28].

L'accident fait deux morts, un blessé grave et huit blessés légers selon le bilan définitif. Le train transportait trente-cinq personnes dont les trois employés de la société[29] - [28]. L’accident a lieu après une période de fortes pluies. Le rocher a emporté les grillages de protection destinés à protéger la voie des chutes de pierre ; il a également emporté plusieurs arbres avant de continuer sa course en contrebas[28].

Le BEA-TT et l'IRCGN sont chargés des enquêtes avec une reconstitution du lieu en 3D[30].

Infrastructure

Installations voyageurs

À Nice, le terminus actuel de la ligne, la gare de Nice CP, se situe à quelques centaines de mètres de la « gare du Sud », gare historique des CP, distincte de la gare SNCF. Ce bâtiment à l'architecture exceptionnelle, avec une verrière classée, provenant du pavillon de la Russie de l'exposition universelle de 1889, a été restauré et converti en bibliothèque-médiathèque inaugurée au début de l'année 2014[31]. Jusqu'en 1939, les CP étaient raccordés au port de Nice par les voies des Tramways de Nice et du Littoral (TNL), le transit des wagons se faisant en gare de Nice-CP. Par cet itinéraire parvenait à Lingostière sur embranchement particulier le charbon destiné à l'usine thermique de la société Énergie électrique du Littoral méditerranéen. L’encombrement des rues de Nice fit disparaître ce service.

  • Installations d’accueil des voyageurs de la ligne.
  • ExtĂ©rieur du terminus de Nice.
    Extérieur du terminus de Nice.
  • Hall du terminus de Nice.
    Hall du terminus de Nice.
  • Quais du terminus de Nice.
    Quais du terminus de Nice.
  • Gare de Plan-du-Var.
    Gare de Plan-du-Var.
  • Ancienne halte de Le-Poil-Majastres sur la partie bas-alpine de la ligne.
    Ancienne halte de Le-Poil-Majastres sur la partie bas-alpine de la ligne.
  • Halte de Rigaud-le-Cians sur la partie de la ligne situĂ©e dans les Alpes-Maritimes.
    Halte de Rigaud-le-Cians sur la partie de la ligne située dans les Alpes-Maritimes.

Marchandises

Les principales gares possèdent, outre le bâtiment voyageurs, un hangar permettant de stocker les marchandises, et un quai spécial pour les décharger.

  • Installations de la gare de MĂ©zel-Châteauredon.
  • Bâtiment principal, avec hangar Ă  marchandises Ă  gauche.
    Bâtiment principal, avec hangar à marchandises à gauche.
  • Quai Ă  marchandises et wagons plats.
    Quai Ă  marchandises et wagons plats.

Équipement

La ligne est une voie métrique unique. Les circulations et espacements des trains sont assurés à l'aide d'une signalisation automatique lumineuse centralisée sur la section de Nice à La Vésubie–Plan-du-Var[34].

Tracé

La ligne a une longueur de 151 kilomètres. MalgrĂ© la voie mĂ©trique et le tracĂ© assez dur (rayon des courbes descendant Ă  150 mètres et quelques rampes Ă  30 pour mille), la plateforme et les ouvrages d'art ont Ă©tĂ© prĂ©vus Ă  l'origine pour la voie normale. Ce qui fait que les CP ont un gabarit gĂ©nĂ©reux pour une voie mĂ©trique. Elle comporte 16 ponts et viaducs, 15 ponts mĂ©talliques et 25 tunnels. Le plus long de ceux-ci, le tunnel de la Colle-Saint-Michel, mesure 3 457 mètres de long. Ă€ sa sortie en direction de Digne, la ligne atteint son point culminant Ă  1 023 mètres d'altitude[35] - [36] - [37].

  • Ouvrages d’art sur la ligne.
  • Pont mĂ©tallique sur le Cians (40 m).
    Pont mĂ©tallique sur le Cians (40 m).
  • Viaduc de la Guillaumasse Ă  MĂ©ailles (121 m).
    Viaduc de la Guillaumasse Ă  MĂ©ailles (121 m).
  • TranchĂ©e d’entrĂ©e ouest du tunnel des Scaffarels (379 m).
    TranchĂ©e d’entrĂ©e ouest du tunnel des Scaffarels (379 m).
  • Viaduc de Moriez (109 m).
    Viaduc de Moriez (109 m).
  • Train Nice-Digne abordant le viaduc sur le ravin de la Maouna (après MĂ©ailles).
    Train Nice-Digne abordant le viaduc sur le ravin de la Maouna (après Méailles).

Exploitation

Service

Le service est assuré par 140 employés[35].

La ligne assure un service de transport de colis et de voyageurs :

  • interurbain, entre Nice et Digne, avec correspondance Ă  Thorame-Haute pour le Val d'Allos en pĂ©riode de ski ; ce service a une forte coloration touristique.
  • un service urbain entre la gare de Nice-CP et Plan-du-Var.
  • des trains Ă  vapeur en saison d'Ă©tĂ© entre Puget-ThĂ©niers et Annot (tractĂ©s par une machine classĂ©e monument historique).

Cela représente[38]:

  • quatre allers-retours quotidiens entre Nice et Digne-les-Bains (durĂ©e moyenne du trajet : 3h20)[39] - [40] ;
  • vingt-quatre navettes quotidiennes entre Nice et Colomars La Manda (durĂ©e moyenne du trajet : 25 min)[41] - [42] ;
  • quinze arrĂŞts rĂ©guliers sur la ligne ;
  • quarante-huit arrĂŞts facultatifs le long de la ligne ;
  • dix-sept arrĂŞts possibles au dĂ©part de sentiers de randonnĂ©e ;
  • des trains privatifs Ă  la demande ;
  • 479 936 personnes transportĂ©es en 2006, pour une recette d'exploitation de 1 650 360 euros. L'Ă©volution du nombre de passagers et du tonnage de marchandises transportĂ©es au fil du temps est donnĂ©e sur le site des CCCP[20] : les records furent de 1 014 327 passagers en 1943 (avec le minimum en 1970 : 143 652 passagers) et de 336 710 tonnes de marchandises en 1926.

Matériel roulant

Les Chemins de fer de Provence disposent, pour le transport des voyageurs, d'un parc de matériel roulant moteur composé de[35] - [43] :

  • six autorails CFD de type SY Ă  48 places chacun (quatre mis en service en 1972 et deux en 1977)[44] ;
  • une rame SoulĂ©-GarnĂ©ro de 120 places mise en service en octobre 1984. Au cours d'essais en ligne sur une voie rĂ©novĂ©e dans la basse vallĂ©e du Var, elle a atteint la vitesse de 115 km/h le , ce qui constitue vraisemblablement le record de vitesse sur voie mĂ©trique en France mĂ©tropolitaine[45] ;
  • une rame rĂ©versible de 120 places rĂ©novĂ©e dans les ateliers du CP en septembre 2006 ;
  • deux autorails AMP 801/802 - 803/804 (AMP : Autorail MĂ©trique de Provence) livrĂ© en 2010 (commande passĂ©e en 2006[46], et deux rames AMP 805/806 - 807/808. Ces autorails reprennent les mĂŞmes principes que les autorails AMG 800 de la Corse[47] - [48] ou de la Tunisie, tout en Ă©tant adaptĂ©s aux besoins spĂ©cifiques du rĂ©seau des Chemins de fer de Provence[49].

Les CP disposaient en 2005 pour les trains spéciaux de voyageurs de[50] :

  • deux locomotives Brissonneau & Lotz datant de 1951[51] ;
  • quatre voitures AT mĂ©talliques construites en 1949 sur le châssis d’anciennes voitures en bois ;
  • deux voitures Appenzell construites en 1948, rĂ©novĂ©es en 2004 et acquises d’occasion par les CP en ;
  • une remorque-pilote « Grey », remorque-pilote voyageurs Ă  bogies de marque SoulĂ©-GarnĂ©ro et acquise d’occasion en avril 2005.

Les CP disposaient en 2020 pour les trains de marchandises et de services de[50] :

  • une locomotive Henschel (BB 1200), dont la vitesse est limitĂ©e Ă  25 km/h pour ne pas abĂ®mer les voies[52] ;
  • deux draisines Matisa ;
  • deux remorques Ă  messagerie Billard, dont l’une recarrossĂ©e GarnĂ©ro ;
  • d’un certain nombre de wagons couverts (sĂ©rie G), plats (sĂ©rie L), tombereaux (sĂ©rie E) et wagons de service de voie (sĂ©rie F).
  • une locomotive BB Diesel-hydraulique d'une puissance de 560 kW pour une tare de 52 t, construite en 2019 par Socofer et livrĂ©e au mois de janvier 2020[53].

Pour l'entretien des voies, les CP dispose aussi d'une bourreuse-niveleuse et d'une régaleuse, toutes les deux de marque Matisa[54].

Trois locomotives Ă  Vapeur :

Le matériel est entretenu dans l'atelier principal situé à la gare de Nice-Lingostière par une douzaine de techniciens qualifiés, pouvant procéder à des opérations de réhabilitation complète, d'entretien, de réparation du parc ferroviaire. La vétusté du matériel est cependant devenue une source de pannes à répétition et de perturbations du service[61]...

Gestionnaire

La ligne (le domaine) appartient à l'État et est classée d'intérêt général[34] (et non local), tout en ne faisant pas partie du réseau ferré national[34].

Elle a d'abord été concédée à la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France (SF) de 1888 à 1925, puis des Chemins de fer de Provence (CP) de 1925 à 1933. Du fait des difficultés financières de cette société, l'État a repris son exploitation en régie directe assurée par le service départemental Ponts et Chaussée de 1933 à 1974[62].

En raison du souhait de l'État de se désengager de la gestion quotidienne de la ligne, une collectivité territoriale, le SYMA (Syndicat Mixte Méditerranée Alpes)[63], en a reçu la concession pour une durée de 99 ans à compter de 1972. Le SYMA était constitué par le regroupement de la région PACA, du département des Alpes-Maritimes, du département des Alpes-de-Haute-Provence, de la ville de Nice et de la ville de Digne-les-Bains.

Depuis 1974, les Chemins de fer et transport automobile (CFTA) sont chargés de l'exploitation de la ligne ferroviaire reliant Nice à Digne-les-Bains.

La responsabilité est renouvelée le par la signature d'une convention de délégation de service public d'une durée de huit ans avec le SYMA présidé par Gérard Piel (vice-président du Conseil régional chargé des Transports et des Communications), qui a demandé à CFTA de créer la Compagnie ferroviaire du Sud de la France (CFSF) – Chemins de fer de Provence (CP).

Depuis le , la région PACA (Provence-Alpes-Côte d'Azur) prend en compte l'infrastructure des chemins de fer de Provence, ligne étant toujours propriété de l’État. En conséquence le SYMA a disparu[64]. Le représentant de la Région PACA est toujours Gérard Piel, vice-président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, délégué aux transports et conseiller municipal d'Antibes.

La Région PACA a confié à partir du après appel d'offres, l'exploitation des Chemins de fer de Provence à la CFTA qui est une filiale de Veolia Transport dans le cadre d'une délégation de service public pour une durée de 8 ans[38].

Le , les conseillers régionaux ont voté à l'unanimité le passage en régie à l'expiration de la concession, le de l'exploitation de la ligne Nice-Digne, avec un statut d'Établissement public industriel et commercial[65].

Projet

Depuis 1975, un projet de desserte de la rive droite du Var et de la zone industrielle de Carros est évoqué[66]. Une nouvelle et récente étude envisage différentes solutions pour retenir finalement une traversée du fleuve au sud à la hauteur de Lingostière, un pôle d'échanges à la Manda et une retraversée du Var en aval du confluent avec l'Estéron.

Notes et références

  1. France. « Décret du 19 décembre 1972 portant approbation de la convention de concession du réseau secondaire d'intérêt général des chemins de fer de la Provence au syndicat mixte Méditerranée-Alpes (SYMA) intervenue le 5 mai 1972 » [lire en ligne (page consultée le 13 mai 2013)]
  2. France. « Code des transports », art. L2111-6 [lire en ligne (page consultée le 12 mai 2013)]
  3. « Alpazur », CCCP
  4. Site officiel des CP : Historique de la ligne.
  5. Site du CCCP : grandes dates.
  6. José Banaudo, op. cit., p. 8-10.
  7. José Banaudo, op. cit., p. 12.
  8. « N° 8168 - Loi qui classe 181 lignes de chemin de fer dans le rĂ©seau des chemins de fer d'intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral : 17 juillet 1879 », Bulletin des lois de la RĂ©publique Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 19, no 456,‎ , p. 6 - 12 (lire en ligne).
  9. Archives du SĂ©nat : juillet 1881.
  10. José Banaudo, op. cit., p. 16
  11. « N° 14213 - Loi qui approuve les conventions passées les 26 mai et 9 juin 1883, entre la Ministre des travaux publics, et la compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 20 novembre 1883 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 28, no 834,‎ , p. 325 - 333 (lire en ligne).
  12. José Banaudo, op. cit., p. 17.
  13. « N° 17490 — Loi qui concède diverses lignes de Chemins de fer à la Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée : 2 août 1886 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 33, no 1036,‎ , p. 633 - 634 (lire en ligne).
  14. « N° 16062 - Loi ayant pour objet : 1° la déclaration d'utilité publique d'un chemin de fer de Draguignan à Meyrargues ; 2° L'approbation d'une convention passée entre le Ministre des travaux publics et la Société marseillaise de crédit industriel et commercial et de dépôt pour la concession définitive de ce chemin de fer et de celui de Draguignan à Grasse et pour la concession éventuelle des chemins de fer de Grasse à Nice, de Digne à Draguignan, et de Saint-André à Nice : 17 août 1885 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 31, no 972,‎ , p. 1417 - 1438 (lire en ligne).
  15. « N° 21444 - Loi ayant pour objet la déclaration d'utilité publique et la concession définitive de divers chemins de fer à la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France (Grasse à Nice et Nice à Puget-Théniers) : 29 juillet 1889 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 39, no 1291,‎ , p. 1101 - 1104 (lire en ligne).
  16. « N° 29979 - Loi qui approuve la convention passée entre le Ministre des travaux publics et la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France pour la modification des contrats qui lient cette compagnie à l'État : 26 juillet 1895 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 51, no 1726,‎ , p. 653 - 657 (lire en ligne).
  17. « N° 48721 - Loi approuvant une convention passée entre le Ministre des travaux publics, des postes et des télégraphes et la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France en vue de l'exécution de la voie de la ligne de Saint-André à Puget-Théniers : 29 décembre 1906 », Bulletin des lois de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, xII, vol. 74, no 2811,‎ , p. 1365 - 1366 (lire en ligne).
  18. Fédération des Amis des Chemins de fer Secondaires.
  19. Roberto Figaroli, Antoine Marigot, « Il y avait ceux qui pleuraient et ceux qui restaient sans voix », La Provence, 9 février 2014, p. 3.
  20. Site du CCCP : historique-fréquentation
  21. « Décret du 19 décembre 1972 portant approbation de la convention de concession du réseau secondaire d'intérêt général des chemins de fer de la Provence au syndicat mixte Méditerranée-Alpes (Syma) », Journal officiel de la République Française, Paris, Imprimerie Nationale, no 304,‎ , p. 13827 (lire en ligne).
  22. France. « Décret du 22 mars 1993 portant approbation de l'avenant n° 1 à la convention de concession du réseau secondaire d'intérêt général du chemin de fer de la Provence au syndicat mixte Méditerranée-Alpes (NOR: EQUT9300048D) » [lire en ligne (page consultée le 13 mai 2013)]
  23. France. « Décret du 22 mars 1993 portant déclassement d'une section du réseau secondaire d'intérêt général des chemins de fer de Provence, ligne de Nice à Digne (NOR: EQUT9300049D) » [lire en ligne (page consultée le 13 mai 2013)].
  24. « Approbation des statuts de la RRT » (consulté le )
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  26. Nice-Matin, « VIDEOS. Le train des Pignes déraille à Annot: deux morts, le plan rouge activé », sur http://www.nicematin.com/, Nice-Matin, (consulté le ).
  27. « Accident du train des Pignes: Michel Vauzelle à la rencontre des cheminots », Nice-Matin, 15 février 2014, consulté le 16 février 2014.
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  29. Nice-Matin, « VIDEOS. Ce que l'on sait du déraillement du train des Pignes », Nice-Matin, (consulté le ).
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  34. « Chemins de fer de Provence : un programme de rénovation prometteur », Rail Passion n°165 de juillet 2011, pages 42 à 45.
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  36. GECP : ligne
  37. Plan de la ligne, Coordination des clients des chemins de fer de Provence (CCCP)
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  64. Site du CCCP : sociétés gestionnaires
  65. Phlippe Dubernard, « Près de 30 M€ d'aides pour le 04 depuis janvier », La Provence, 31 octobre 2012, p. 5
  66. William Waechter, « article-rivedroite Rive droite, rive gauche », CCCP, publié le 12 novembre 2006.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • JosĂ© Banaudo, Le siècle du train des Pignes : RĂ©seau d'intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral des Alpes, Breil-sur-Roya, Ed. du Cabri, coll. « Histoire des Chemins de fer de Provence », , 320 p., 24 x 32 cm, album reliĂ© (ISBN 2-903310-90-4) : 1000 photos NB, schĂ©mas, plans, horaires.
  • Jean-Pierre Comes, « Sur Nice - Digne, il y a 40 ans », Chemins de Fer rĂ©gionaux et Tramways, vol. 2010-2, no 338,‎ , p. 29-33 (ISSN 1141-7447)
  • Le chemin de fer hippomobile du Var
  • Le Train des Pignes, 2011, Collection Parcours du Patrimoine

Liens externes

  • CP : Chemins de fer de Provence (« train des pignes »).
  • GECP : Groupe d'Ă©tude pour les Chemins de fer de Provence.
  • (en) Photothèque des Simplon Postcards sur les Chemins de fer de Provence.
  • CFD : Compagnie de chemins de fer dĂ©partementaux (constructeur et exploitant ferroviaire, fondĂ©e en 1881).
  • Inventaire gĂ©nĂ©ral du patrimoine: dossiers d'Ă©tude de la ligne des Chemins de fer de Provence par l'Inventaire gĂ©nĂ©ral de la RĂ©gion PACA.
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