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Tunnel

Un tunnel est une galerie souterraine livrant passage à une voie de communication (chemin de fer, canal, route, chemin pour piétons). Sont apparentés aux tunnels par leur mode de construction les grands ouvrages hydrauliques souterrains, tels que les aqueducs, collecteurs et émissaires destinés soit à l'amenée, soit à l'évacuation des eaux des grands centres et certaines conduites établies en liaison avec les barrages et usines hydro-électriques.

Construction du tunnel sous la Tamise en 1830.

Un tunnel est un ouvrage d'art complexe qui nĂ©cessite des Ă©tudes prĂ©alables parfois trĂšs lourdes pour anticiper les difficultĂ©s qui seront rencontrĂ©es et dĂ©finir sa gĂ©omĂ©trie. En fonction de la nature du terrain (roches, sols friables, prĂ©sence d'aquifĂšres), du contexte (tunnel sous-marin, tunnel urbain), des caractĂ©ristiques du tunnel (longueur, usage), diffĂ©rentes mĂ©thodes de rĂ©alisation peuvent ĂȘtre employĂ©es : explosifs, attaque ponctuelle, tranchĂ©e couverte, tunnelier


Les premiers tunnels sont rĂ©alisĂ©s dĂšs l'AntiquitĂ© principalement pour acheminer l'eau jusqu'aux lieux de sa consommation. Les progrĂšs techniques rĂ©alisĂ©s Ă  la fin du Moyen Âge (mise au point des explosifs Ă  mĂšche lente et de pompes efficaces) permettent la rĂ©alisation d'ouvrages plus longs. Mais c'est au XIXe siĂšcle que les progrĂšs les plus importants sont effectuĂ©s pour permettre la construction des rĂ©seaux ferroviaires. C'est Ă  cette Ă©poque que sont mis au point la technique du bouclier qui permet de protĂ©ger les ouvriers des Ă©boulements, les perforatrices Ă  air comprimĂ© qui permettent d'accĂ©lĂ©rer le creusement et de systĂšmes de ventilation efficace permettant de rĂ©aliser des tunnels de grande longueur. Les progrĂšs technologiques se poursuivent au XXe siĂšcle notamment la mise au point de tunneliers permettant d'accroitre la productivitĂ© et de forer dans tous les types de terrain. Les besoins nĂ©s du dĂ©veloppement des transports interurbains et d'une croissance urbaine exponentielle entrainent la multiplication des tunnels ferroviaires et routiers toujours plus audacieux comme le tunnel sous la Manche.

Le passage en tunnel est souvent la meilleure solution pour diminuer la fragmentation des Ă©cosystĂšmes par les voies de transport.
Ici les dĂ©placements animaux et des graines et propagules de vĂ©gĂ©taux ne sont pas entravĂ©s par la route, comme cela aurait Ă©tĂ© le cas si elle avait coupĂ© la forĂȘt.

Terminologie

Twin Tunnels (Kittatinny and Blue Mt.) on Pennsylvania Turnpike. Carte postale Tichnor Brothers. Entre 1930 et 1945.

Étymologie

Le terme « tunnel » est d'abord attestĂ© sous la forme « tonnelle » en 1794 pour traduire l'anglais tunnel, puis sous la forme « tunnel » en 1825 ou 1827[1] - [2]. Le mot anglais dĂ©rive lui-mĂȘme du français « tonnelle » Ă©voquant la forme du tonneau. Ce mot apparaĂźt aprĂšs la construction du tunnel sous la Tamise construit par Marc Isambart Brunel. Le mot anglais a Ă©tĂ© ensuite repris par Marc Seguin au moment de la construction de la ligne de chemin de fer Saint-Étienne - Lyon, de prĂ©fĂ©rence au terme officiel de « souterrain » qui a Ă©tĂ© conservĂ© par Voies navigables de France (VNF) pour les canaux.

Le mot est d'abord féminin, d'aprÚs le genre de « tonnelle», avant de devenir masculin.

Qu'est qu'un tunnel ?

Un tunnel désigne dans le langage courant un ouvrage linéaire souterrain ouvert à la circulation routiÚre ou ferroviaire. Pour les ouvrages hydrauliques (adductions d'eau, égouts), les ouvrages de petite section (galeries de reconnaissance, passages de cùbles) le terme galerie est le plus souvent employé. Un ouvrage souterrain utilisé par les piétons est un passage souterrain[3]. Dans tous ces cas de figure, les méthodes de construction utilisées sont identiques.

Dans le domaine du gĂ©nie civil, bien que cette dĂ©finition ne soit pas totalement admise, on considĂšre souvent qu'un tunnel doit ĂȘtre au moins deux fois plus long qu'il n'est large pour mĂ©riter cette dĂ©signation. Il doit en outre ĂȘtre fermĂ© de tous les cĂŽtĂ©s, exceptĂ© Ă  chacune de ses extrĂ©mitĂ©s, ce qui le diffĂ©rencie d'un passage en tranchĂ©e. L'article R118-1-1 du code de la voirie routiĂšre français prĂ©cise :

« Un tunnel désigne toute route ou chaussée située sous un ouvrage de couverture qui, quel que soit son mode de construction, crée un espace confiné. Une section de route ou de chaussée située sous un ouvrage de couverture n'est pas un espace confiné dÚs lors que l'ouvrage de couverture comporte des ouvertures vers l'extérieur dont la surface est égale ou supérieure à 1 m2 par voie de circulation et par mÚtre de chaussée. »

DĂ©finitions

La section transversale d'un tunnel (profil de travers) peut prendre diffĂ©rentes formes en fonction de la mĂ©thode de construction retenue (l'utilisation d'un tunnelier implique une section circulaire alors que la mĂ©thode de la tranchĂ©e couverte implique une section rectangulaire), du besoin, de la nature du terrain (dans un terrain dĂ©formable la section circulaire est prĂ©fĂ©rĂ©e alors que dans un terrain constituĂ© de roches stables, on est libre de choisir une forme diffĂ©rente par exemple ovale), etc.[4]. Dans tous les cas les piĂ©droits dĂ©signent les parties verticales de la section transversale du tunnel, comprises entre la voĂ»te et le sol de fondation de l'ouvrage et par extension les parties latĂ©rales de la section transversale d'un tunnel. Le radier est la partie infĂ©rieure du tunnel situĂ©e entre les deux piĂ©droits. Le terrain encaissant est la nature de terrain dans lequel est rĂ©alisĂ© le tunnel. Il peut ĂȘtre surmontĂ© par des couches de terrain de nature diffĂ©rente. La couverture est la distance verticale entre la surface du terrain naturel et la clĂ© de voute du tunnel. Le soutĂšnement est la partie du tunnel qui assure la stabilitĂ© de l'ouvrage (par exemple voussoirs). La face interne du tunnel peut ĂȘtre recouverte d'un revĂȘtement qui vient complĂ©ter le soutĂšnement dans son son rĂŽle et/ou assurer d'autres fonctions (finition
). Un tunnel percĂ© ddans des roches dures peut ĂȘtre dĂ©pourvu de soutĂšnement et de revĂȘtement[5].

Des tunnels aux usages trÚs variés

Tunnel pédestre à Louvain-la-Neuve.

Un tunnel peut ĂȘtre utilisĂ© pour permettre le passage de personnes : piĂ©tons, cyclistes, trafic routier, trafic ferroviaire, pĂ©niches (canal en tunnel) ou navires de plaisance et de trafic maritime (ex : projet de tunnel Ă  bateaux reliant deux fjords[6]).

D'autres tunnels avaient fonction d'aqueduc, construits uniquement pour transporter de l'eau — destinĂ©e Ă  la consommation, Ă  l'acheminement des eaux usĂ©es ou Ă  l'alimentation de barrages hydroĂ©lectriques — alors que d'autres encore sont creusĂ©s pour acheminer des cĂąbles de tĂ©lĂ©communication, de l'Ă©lectricitĂ©, des hydrocarbures, etc.

Quelques tunnels secrets ou stratĂ©giques ont Ă©tĂ© Ă©galement construits Ă  des fins militaires pour pĂ©nĂ©trer des secteurs interdits, comme les tunnels de Củ Chi au ViĂȘt Nam, les tunnels reliant la bande de Gaza en IsraĂ«l, ou les tunnels de sape destinĂ©s Ă  affaiblir des fortifications ou les murailles de chĂąteaux.

Il existe aujourd'hui des écoducs, tunnels spécifiquement destinés à permettre à des espÚces menacées de traverser des routes sans danger.

Tunnels hélicoïdaux

Un tunnel hélicoïdal est construit en spirale à l'intérieur de la montagne, il permet un dénivelé important sur une trÚs courte distance apparente (la sortie se fait souvent à l'aplomb de l'entrée).

Histoire des tunnels

Antiquité

Diverses installations fortifiĂ©es Ă©taient Ă©quipĂ©es de tunnels plus ou moins secrets permettant Ă  leurs occupants de s'enfuir ou de circuler sans ĂȘtre vus. De nombreux tunnels ont Ă©tĂ© construits dans le cadre d'activitĂ©s miniĂšres ou nĂ©cessaires pour amener de l'eau, ainsi les qanats qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s dans des rĂ©gions dĂ©sertiques ou les tunnels construits en IsraĂ«l Ă  JĂ©rusalem (tunnel construit par ÉzĂ©chias, vers 700 av. J.-C., amenant l'eau de la source de Gihon au bassin de SiloĂ©) ou Ă  Gezer (tunnel d'une longueur d'environ 67 m construit au milieu du IIe millĂ©naire av. J.-C. pour permettre l'accĂšs Ă  une source souterraine)[7].

  • La plus ancienne mention d'un tunnel est celle de Diodore de Sicile dĂ©crivant le tunnel de Babylone qui aurait Ă©tĂ© construit par la reine SĂ©miramis, il y a prĂšs de 4 000 ans[8] - [9].
  • Eupalinos dirigea la construction d'un tunnel Ă  travers une montagne pour amener l'eau d'une source dans la ville de Samos vers 520 av. J.-C.
  • Sur la Via Flaminia a Ă©tĂ© construit le tunnel routier du Furlo entre Cagli et Fossombrone rĂ©alisĂ© sous Vespasien et terminĂ© en 76 apr. J.-C.
  • Les constructions Ă  l'Ă©poque romaine des aqueducs nĂ©cessaires Ă  l'alimentation en eau les villes ont Ă©tĂ© l'occasion de construire des galeries souterraines. Il en Ă©tait de mĂȘme pour l'Ă©vacuation des eaux usĂ©es et on peut encore voir Ă  Rome le cloaca maxima datant, dans sa structure actuellement visible, de l'Ă©poque d'Auguste. Des galeries souterraines ont Ă©tĂ© construites pour rĂ©guler les niveaux de lacs, comme celle du lac Fucino avec un tunnel de 5 679 m de longueur ainsi que de 1 650 m pour le du lac de Nemi[10].

Les apports de la Renaissance

A partir de la renaissance plusieurs progrÚs techniques permettant des améliorations déterminantes dans le creusement des tunnels[11] :

  • Le creusement de tunnels Ă  grande profondeur nĂ©cessite souvent d'Ă©vacuer l'eau qui envahit le chantier. Si des pompes Ă  piston avaient Ă©tĂ© inventĂ©es dĂšs l'AntiquitĂ© (Ctesibos d’Alexandrie, en 270 av. J.-C.), ce n'est qu'Ă  partir de la Renaissance que celles-ci sont suffisamment perfectionnĂ©es pour ĂȘtre utilisĂ©es rĂ©guliĂšrement pour le creusement des tunnels.
  • DĂšs le Moyen Âge la poudre explosive (poudre noire : mĂ©lange de soufre, de charbon de bois et de salpĂȘtre) est connue et utilisĂ©e. Mais on usage dans les tunnels nĂ©cessite de pouvoir dĂ©clencher l'explosion Ă  distance. C'est l'invention de la mĂšche lente qui permet son utilisation pour le creusement Ă  compter de 1613.
  • À partir de la fin du XVIIIe siĂšcle on commence Ă  estimer les poussĂ©es exercĂ©es par les terrains et les risques d'effondrement en utilisant des calculs mathĂ©matiques Ă  partir de mesures physiques effectuĂ©es sur place ou dans les laboratoires.

Parmi les ouvrages remarquables réalisés à cette époque figure le plus ancien tunnel construit pour le passage d'un canal. Le souterrain de Malpas long de 165 mÚtres est le premier tunnel réalisé à l'explosif. Il est utilisé par le construit par le canal du Midi conçu par Pierre-Paul Riquet et inauguré en 1679[12]. Un autre ouvrage remarquable de cette période est le grand égoût circulaire de Paris, long de 6128 mÚtres et haut de 2 m, qui est achevé en 1740[11].

Les percées techniques du XIXe siÚcle

Le dĂ©veloppement du rĂ©seau ferroviaire au XIXe siĂšcle entraine le percement de trĂšs nombreux tunnels pour Ă©viter les rampes importantes (non seulement Ă  cause de la faible adhĂ©rence des roues sur les rails, mais aussi du ratio puissance/poids mĂ©diocre des locomotives Ă  vapeur). En France le premier tunnel ferroviaire est le celui de Terre Noire rĂ©alisĂ© sur la Ligne de Saint-Étienne Ă  Lyon. Long de 1500 mĂštres il est construit entre 1827 et 1832. Le premier grand tunnel routier en France est celui du Lioran (Cantal) long de 1414 mĂštres rĂ©alisĂ© entre 1839 et 1847. Celui-ci est construit de maniĂšre traditionnelle Ă  la main et Ă  l’explosif en rĂ©alisant de petites galeries qui sont Ă©largies par la suite. Au cours de ce siĂšcle des rĂ©alisations de plus en plus complexes entrainent la mise au point de nouvelles techniques[13] :

  • La premiĂšre de ces rĂ©alisations est le tunnel Wapping Ă  Londres rĂ©alisĂ© entre 1824 et 1842 pour le passage de vĂ©hicules hippomobiles sous la Tamise (le tunnel est aujourd'hui utilisĂ© par une des lignes du mĂ©tro de Londres). Le chantier de ce tunnel long de 400 mĂštres est dirigĂ© par l'ingĂ©nieur Isambard Brunel qui met au point la technique du bouclier. Cet Ă©chafaudage mobile situĂ© au niveau du front de taille et s'appuyant sur la maçonnerie du tunnel dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©, permet aux ouvriers de creuser en Ă©tant protĂ©gĂ© des Ă©boulements par un soutĂšnement[14].
  • La longueur des tunnels Ă©tait limitĂ©e Ă  la fois par la lenteur du creusement et par la difficultĂ© Ă  ventiler les chantiers en particulier lorsqu'ils Ă©taient creusĂ©s Ă  l'explosif. En 1857 le record de longueur Ă©tait dĂ©tenu par le tunnel de Semmering long de 1434 mĂštres. Le creusement du tunnel de FrĂ©jus sous le massif alpin long de plus de 12 kilomĂštres entre 1857 et 1870 est rendu possible par l'utilisation pour la premiĂšre fois de perforatrices Ă  air comprimĂ© (inventĂ©es en Angleterre et perfectionnĂ©es en Belgique) utilisĂ©es pour le creusement et d'un systĂšme de ventilation reposant sur des usines Ă  air comprimĂ© installĂ©es aux dĂ©bouchĂ©s du tunnel[15]. La construction du tunnel de FrĂ©jus ouvre la voie Ă  la rĂ©alisation de tunnels encore plus longs Ă  compter de 1871. Ce sont le tunnel du Saint-Gothard long de 15 kilomĂštres et le tunnel du Simplon long de 19,5 kilomĂštres [13].
  • La rĂ©alisation des premiers mĂ©tros dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XIXe siĂšcle (mĂ©tro de Londres en 1863, mĂ©tro de Budapest en 1896 et mĂ©tro de Paris en 1900) sont remarquables non par leur longueur car ils sont dĂ©coupĂ©s en plusieurs tronçons mais par la nĂ©cessitĂ© de creuser dans un terrain occupĂ© en surface par de nombreux bĂątiments. Les travaux se font souvent dans la nappe phrĂ©atiques et doivent prĂ©server le bati de tassements significatifs[16].
  • C’est Ă©galement Ă  cette Ă©poque que sont rĂ©alisĂ©es les premiĂšres galeries hydrauliques dans les massifs montagneux destinĂ©s Ă  amener l’eau sous pression jusqu’aux usines hydroĂ©lectriques. La premiĂšre galerie de ce type est celle de Chedde en Haute-Savoie, longue de 1800 mĂštres pour un diamĂštre de 3 mĂštres qui est inaugurĂ©e en 1896[13].

Les tunnels au XXe siĂšcle

De nos jours, c'est plutÎt la nécessité d'avoir le meilleur profil en plan (grands rayons de courbure) pour les rames à grande vitesse qui conduit à la construction de tunnels (le tronçon de LGV Florence-Bologne en construction comporte 73 km de tunnels sur 78 km de longueur totale, la premiÚre LGV française Paris-Lyon ne comporte aucun tunnel, mais au prix de rampes sensibles (3,5 %). C'est aussi l'encombrement du sol et la difficulté de restructurer l'urbanisme existant dans les agglomérations urbaines qui poussent à l'utilisation du sous-sol, notamment avec les métros malgré le triplement du coût et une certaine claustrophobie des voyageurs.

L'amélioration des moyens techniques et la pression politique pour faciliter les déplacements permettent d'envisager des ouvrages trÚs ambitieux comme le tunnel sous la Manche, et plus généralement sous les détroits ou les grands tunnels de base transalpins, en service (Lötschberg et Saint-Gothard) ou en projet (Lyon-Turin, Brenner). Les tunnels longs sont trÚs souvent affectés au chemin de fer (et à ses dérivés comme le maglev) car le risque d'accident est moindre et les longs trajets souterrains seraient fastidieux pour les transports individuels ; en outre, cela évite l'émission de gaz polluants en milieu confiné et simplifie le problÚme de la ventilation.

MĂ©thodes de construction

Il existe plusieurs méthodes de construction d'un tunnel. La méthode est choisie en prenant en compte les caractéristiques du terrain à creuser (notamment roches tendres/dures), de la géométrie de l'ouvrage (longueur, profondeur, tunnel sous-marin), le contexte (tunnel sous des constructions) ainsi que des contraintes géologiques (failles
) et hydrogéologiques (nappes phréatiques).

Les quatre principales méthodes sont[17] :

  • Dans un terrain rocheux
    • Creusement Ă  l'explosif.
    • Creusement par attaque ponctuelle.
  • Dans un terrain difficile
    • Creusement par prĂ©dĂ©coupage mĂ©canique.
    • Creusement Ă  l'aide d'un tunnelier.

Si le tunnel est proche de la surface, le tunnel peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© en creusant une tranchĂ©e qui est ensuite recouverte (tranchĂ©e couverte).

Creusement Ă  l'aide d'explosifs

Le creusement Ă  l'aide d'explosifs est la mĂ©thode traditionnelle. Elle est utilisĂ©e lorsque le terrain est rocheux et que la roche est saine, homogĂšne et que ses caractĂ©ristiques gĂ©otechniques sont Ă©levĂ©es. Une sĂ©rie de trous de mine est creusĂ©e dans la paroi qui doit ĂȘtre abattue Ă  l'aide de marteaux perforateurs (ce sont aujourd'hui gĂ©nĂ©ralement des engins tĂ©lĂ©commandĂ©s par ordinateur). La disposition des trous de mine et la puissance des charges explosives insĂ©rĂ©es dans ceux-ci sont calculĂ©es de maniĂšre Ă  obtenir une excavation rĂ©pondant aux besoins et Ă  ne pas Ă©branler le massif rocheux. L'ensemble des charges est dĂ©clenchĂ© simultanĂ©ment (volĂ©e), les dĂ©bris produits sont dĂ©blayĂ©s et gĂ©nĂ©ralement la voute est renforcĂ©e de maniĂšre provisoire. Il existe diffĂ©rents types de soutĂšnement provisoire : simple boulonnage d'ancrage, boulonnage associĂ© Ă  un treillis mĂ©tallique, boulonnage associĂ© Ă  un treillis recouvert de bĂ©ton projetĂ© (Ă©paisseur entre 5 et 20 centimĂštres), cintres mĂ©talliques. AprĂšs l'achĂšvement des opĂ©rations de creusement, le revĂȘtement dĂ©finitif est posĂ©. Il s'agit en gĂ©nĂ©ral d'une voute de bĂ©ton armĂ© coulĂ©e sur place Ă  l'aide d'un coffrage mĂ©tallique[17].

Attaque ponctuelle

La méthode par attaque ponctuelle utilise des haveuses comme celles utilisées dans les mines (illustrée ici).

La mĂ©thode par attaque ponctuelle est utilisĂ©e lorsque la roche est friable et que le recours Ă  des explosifs n'est pas possible. Le creusement n'est pas rĂ©alisĂ© simultanĂ©ment sur l'ensemble de la section du tunnel mais sur une partie de celui-ci. Il est rĂ©alisĂ© Ă  l'aide d'une machine automotrice (haveuse) se dĂ©plaçant sur des pneus ou sur des chenilles et Ă©quipĂ©e d'un bras orientable Ă  l'extrĂ©mitĂ© duquel se trouve un outil : godet excavateur, brise-roche, tĂȘte de havage Ă  axe longitudinal ou transversal. Les dĂ©blais sont Ă©vacuĂ©s Ă  l'arriĂšre et la paroi est Ă©quipĂ©e d'un soutĂšnement provisoire au fur et Ă  mesure de l'avancement[17].

Prédécoupage mécanique

La méthode du prédécoupage mécanique garantit la sécurité des ouvriers lorsque le terrain est instable. Elle consiste à réaliser une succession de saignées d'une épaisseur de 15 à 30 centimÚtres et d'une longueur de 3 à 5 mÚtres en suivant le contour de la future voute du tunnel. Cette saignée est remplie de béton à prise rapide et à trÚs haute résistance introduit par projection afin de constituer une pré-voute qui assure le soutÚnement du tunnel. AprÚs durcissement, le terrassement du terrain situé sous la pré-voute est effectué. Chaque pré voute est de forme légÚrement tronconique de maniÚre à permettre un recouvrement partiel (de 0,5 à 2 mÚtres) avec la pré voute suivante. La saignée est réalisée par une haveuse constituée d'un bùti rigide sur lequel est fixé un chariot mobile pouvant se déplacer de maniÚre à suivre le contour de la voute à excaver et équipé d'une scie spéciale[17].

Tunneliers

Tunnelier utilisé pour le prolongement de la ligne 12 du métro de Paris : Il mesure 82 mÚtres de long, 9 mÚtres de diamÚtre, pÚse 1 400 tonnes et avance en moyenne de 12 mÚtres par jour.

L'utilisation de tunnelier s'est beaucoup développée au cours des derniÚres décennies grùce aux progrÚs technologiques de ces machines. Celles-ci permettent désormais de réaliser des tunnels dans des conditions géologiques difficiles (sols meubles, roches tendres, argiles molles, terrains instables, présence d'aquifÚres
) tout en améliorant la productivité et la sécurité des chantiers. Un tunnelier est une machine complexe qui réalise en continu les fonctions suivantes[17] :

  • Excavation du terrain
  • Stabilisation et soutĂšnement du front de taille
  • SoutĂšnement provisoire des parois du tunnel juste en arriĂšre de la zone de creusement
  • Évacuation des dĂ©blais
  • Mise en place du soutĂšnement provisoire ou du revĂȘtement dĂ©finitif
  • Guidage en suivant une direction programmĂ©e et avancement automatique Ă  l'aide de vĂ©rins.

Les tunneliers permettent de creuser des tunnels dont le diamÚtre est compris entre 2 et 20 mÚtres. Ils sont généralement utilisés pour creuser dans des terrains meubles de grande longueur du fait du cout d'investissement important. Leur vitesse d'avancement est de l'ordre de 10 à 50 mÚtres par jour. On distingue trois types de tunnelier[17] :

  • Le tunnelier Ă©quipĂ© d'une machine d'attaque ponctuelle ou globale. Il est utilisĂ© lorsque le terrain permet de se passer d'un soutĂšnement provisoire.
  • Le tunnelier Ă  bouclier classique (ouvert) prend en charge Ă  la fois les fonctions d'excavation et de soutĂšnement latĂ©ral. Il comporte une structure cylindrique rigide (la jupe) qui progresse au fur et Ă  mesure du creusement et assure la stabilitĂ© du tunnel avant la pose du soutĂšnement provisoire. Il est utilisĂ© dans les terrains meubles.
  • Le tunnelier Ă  confinement (ou front pressurisĂ©) est utilisĂ© dans les terrains alluvionnaires en prĂ©sence d'eau. La partie avant du tunnelier (chambre d'abattage) est mise sous pression afin de stabiliser le front de taille.

Tranchée couverte

La construction de la Ligne 1 du métro de Paris, rue de Rivoli par la méthode de la tranchée couverte est en cours de finition sur cette photo prise en 1899.

Alors que les tunnels profonds sont excavĂ©s Ă  l'aide des mĂ©thodes classiques (explosifs, attaque ponctuelle, tunnelier), les tunnels peu profonds (en principe lorsque la couverture est infĂ©rieure au diamĂštre du tunnel) sont gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ©s en utilisant la mĂ©thode de la tranchĂ©e couverte. Ce mode de construction est assez simple : une tranchĂ©e est excavĂ©e puis recouverte. Il peut ĂȘtre nĂ©cessaire de mettre en Ɠuvre des procĂ©dĂ©s permettant d'assurer la stabilitĂ© des talus de l'excavation pendant les travaux : clouage des parois, murs ou parois provisoires (berlinoises, parisiennes, parois moulĂ©es, palplanches, etc.). Pour les profondeurs intermĂ©diaires, la mĂ©thode de la tranchĂ©e couverte peut ĂȘtre combinĂ©e avec des mĂ©thodes plus classiques. En milieu urbain, la tranchĂ©e couverte nĂ©cessite d'interrompre la circulation des voies qui passent au-dessus de son emplacement et Ă©ventuellement de dĂ©molir les bĂątiments en surplomb. Pour pallier ces inconvĂ©nients certains tunnels sont rĂ©alisĂ©s en utilisant les deux techniques : excavation sous les parties bĂąties et tranchĂ©e couverte pour les portions non encore urbanisĂ©es[18].

La mĂ©thode de la tranchĂ©e couverte est peu couteuse et elle peut s'imposer dans des terrains difficiles. En milieu urbain elle peut se heurter Ă  la prĂ©sence d'obstacles souterrains non repĂ©rĂ©s (anciens rĂ©seaux, anciennes constructions, fontis) qui peuvent lui faire prĂ©fĂ©rer un tunnel rĂ©alisĂ© en profondeur. Les premiers tunnels du mĂ©tro de Paris, ville au sous-sol difficile, ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour ces deux raisons en utilisant Ă  faible profondeur en utilisant en partie cette mĂ©thode qui a imposĂ© de suivre le tracĂ© des rues et des boulevards. Cette contrainte explique le tracĂ© tortueux des lignes avec des consĂ©quences nĂ©gatives pour la vitesse commerciale du mĂ©tro. D'un point de vue historique c'est la mĂ©thode de construction dĂ©crite par Diodore de Sicile pour le tunnel sous l'Euphrate qu'aurait rĂ©alisĂ© la reine SĂ©miramis qui dĂ©tourna le cours de l'Euphrate[19] pour y rĂ©aliser un tunnel dans son lit avec des parois en briques revĂȘtues d'asphalte. Puis, une fois le tunnel terminĂ© et remblayĂ©, l'Euphrate fut rĂ©tabli dans son lit naturel.

Un trépan-benne utilisé pour creuser les tranchées des parois moulées.

Pour rĂ©aliser un tunnel en tranchĂ©e couverte, plusieurs mĂ©thodes de construction des murs de soutĂšnement latĂ©raux peuvent ĂȘtre utilisĂ©es en fonction de la nature du terrain, des conditions hydrauliques (profondeur de la nappe phrĂ©atique
), de la finition recherchĂ©e, de l'espace disponible pour le chantier, des nuisances sonores induites ainsi que des contraintes de cout et de dĂ©lai[20] :

  • Parois moulĂ©es. AprĂšs avoir rĂ©alisĂ© un mur-guide pour dĂ©limiter le contour des murs de soutĂšnement latĂ©raux du tunnel, une tranchĂ©e profonde est creusĂ©e le long de ceux-ci Ă  l'aide d'un trĂ©pan-benne. Celle-ci est ensuite remplie de bĂ©ton armĂ©. Le terrain situĂ© entre les parois moulĂ©es est ensuite dĂ©caissĂ© jusqu'au niveau du futur radier du tunnel. Le soutĂšnement rĂ©alisĂ© peut ĂȘtre dĂ©finitif.
  • Parois prĂ©fabriquĂ©es. Le principe est identique Ă  la mĂ©thode prĂ©cĂ©dente sauf que les parois en bĂ©ton ne sont pas coulĂ©es mais sont prĂ©fabriquĂ©es. Cette solution permet une meilleure finition et d'utiliser moins de bĂ©ton (le rĂ©sultat est de meilleur qualitĂ©). Mais les installations de prĂ©fabrication couteuses ne sont amorties que si le mĂ©trage de parois Ă  fabriquer est important.
  • Rideaux de palplanches. Les palplanches sont des parois mĂ©talliques qui sont enfoncĂ©es Ă  l'aide d'engins de battage pour former un soutĂšnement provisoire. C'est une solution adaptĂ©e aux terrains meubles mais sa mise en oeuvre est bruyante. Le soutĂšnement dĂ©finitif reste Ă  rĂ©aliser.
  • Parois clouĂ©es,
  • Fouilles blindĂ©es butonnĂ©es,
  • Parois berlinoises,
  • Jet Grouting.

Le terrassement peut se faire Ă  ciel ouvert entre les deux parois de soutĂšnement rĂ©alisĂ©es ou en souterrain aprĂšs avoir rĂ©alisĂ© les parois de soutĂšnement et la dalle de couverture. Le plancher du tunnel (le radier) est le plus souvent bĂ©tonnĂ© mĂȘme si le sol est au-dessus de la nappe phrĂ©atique pour Ă©viter les consĂ©quences de tassements diffĂ©rentiels ou de gonflements. L'Ă©paisseur du radier dĂ©pend des rĂŽles qu'il est amenĂ© Ă  jouer : lest de l'ouvrage pour rĂ©sister Ă  la pression de la nappe phrĂ©atique lorsque le tunnel est partiellement sous son niveau, support de l'ensemble de l'ouvrage (profil cadre, section en auge), poutre prenant appui sur des fondations profondes. Les parois de soutĂšnement peuvent constituĂ©s les piĂ©droits du tunnel (parois dĂ©finitives). Dans le cas des mĂ©thodes de construction de type parois clouĂ©es, rideaux de palplanches, mĂ©thode berlinois), un mur de piĂ©droit peut ĂȘtre rĂ©alisĂ©. Du fait de leur mode de rĂ©alisation, les tunnels rĂ©alisĂ©s par la mĂ©thode de la tranchĂ©e couverte ont une section gĂ©nĂ©ralement rectangulaire[20].

La méthode autrichienne

La nouvelle mĂ©thode autrichienne (NMA, ou NATM en anglais) s'est dĂ©veloppĂ©e dans les annĂ©es 1960. Elle trouve tout son intĂ©rĂȘt dans les zones de roches friables. L'idĂ©e gĂ©nĂ©rale de cette mĂ©thode est d'utiliser la roche intacte situĂ©e Ă  quelques mĂštres du tunnel pour stabiliser celle qui se situe plus prĂšs de l'ouvrage. Pour ce faire, de longues tiges en aciers sont enfoncĂ©es dans la roche puis boulonnĂ©es.

Tunnels réalisés par emboitement à poussée hydraulique

Ce mode de construction consiste Ă  insĂ©rer dans le terrain des sections de tunnels en bĂ©ton prĂ©fabriquĂ©s qui sont poussĂ©s Ă  l'aide d'un systĂšme hydrauliques. Cette mĂ©thode est utilisĂ©e lorsque le tunnel est court (quelques centaines de mĂštres au maximum) et peu profond et que la surface au-dessus du tunnel est occupĂ©e par des routes, des voies ferrĂ©es ou des pistes d'aĂ©roport dont le trafic ne peut ĂȘtre interrompu. TrĂšs couteux ce mode de construction met en oeuvre des techniques spĂ©ciales pour minimiser la friction, empĂȘcher l'affaisssement et maintenir l'alignement du tunnel[21].

Cas des tunnels sous-marins

Immersion du caisson central du tunnel de la ligne 4 du métro de Paris sous le bras principal de la Seine (1906).

Il existes plusieurs mĂ©thodes permettant de construire un tunnel sous-marin. Pour les tunnels les plus longs (par exemple tunnel sous la Manche), les mĂ©thodes classiques sont utilisĂ©es (tunnelier, explosifs
). Dans les autres cas (traversĂ©e de fleuves navigables ou d'estuaires maritimes), lorsque la solution d'un pont n'a pu ĂȘtre retenue, on utilise souvent la technique des tunnels prĂ©-fabriquĂ©s au sec et immergĂ©s. Cette technique prĂ©sente plusieurs avantages : elle permet d'Ă©viter de devoir passer Ă  grande profondeur sous le cours d'eau (nĂ©cessaire pour maintenir une distance suffisante entre la voute du tunnel et le fond du cours d'eau) ce qui imposerait des rampes d'accĂšs importantes, elle permet de contourner le problĂšme des sols meubles qui rendent le forage d'un tunnel dĂ©licat et elle autorise tous les types de section ce qui est recherchĂ© en particulier pour les tunnels routiers. Cette mĂ©thode consiste Ă  prĂ©-fabriquer le tunnel en plusieurs tronçons plus ou moins longs Ă  l'air libre et au sec dans une forme de radoub improvisĂ©e pour le chantier. Ces sections de tunnels sont rĂ©alisĂ©es en bĂ©ton armĂ©, en bĂ©ton prĂ©contraint ou en acier rempli de bĂ©ton. Leurs extrĂ©mitĂ©s sont rendues Ă©tanches puis ils sont dĂ©placĂ©s par flottaison jusqu'Ă  l'endroit oĂč ils doivent ĂȘtre placĂ©s. Ils sont alors immergĂ©s et jointoyĂ©s avec l'Ă©lĂ©ment dĂ©jĂ  en place. C'est par exemple la technique utilisĂ©e pour rĂ©aliser le tunnel sous la Seine de la ligne 4 du mĂ©tro parisien. Un des plus longs tunnels construits en utilisant cette technique est le tunnel ferroviaire traversant la baie de San Francisco long de 5825 mĂštres[22].

Tunnels Ă  grande profondeur (tunnel de base)

Les tunnels Ă  grande profondeur sont des tunnels franchissant des massifs montagneux Ă  une altitude peu Ă©levĂ©e (d'oĂč le qualificatif de tunnel de base). Ce type de tunnel se caractĂ©rise par une couverture (distance entre la voute du tunnel et la surface) trĂšs importante et une grande longueur, ce qui gĂ©nĂšre des problĂšmes spĂ©cifiques. Les opĂ©rations de reconnaissance (sondages, Ă©tat de contrainte du terrain
) sont complexes. Les phĂ©nomĂšnes de dĂ©compression du terrain sont importants. La profondeur et la longueur du tunnel rendent plus difficiles l'Ă©vacuation des eaux (exhaure) et la ventilation du tunnel ; par ailleurs il faut gĂ©rer des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. Les ouvrages annexes rĂ©alisĂ©s pour la ventilation ou la sĂ©curitĂ© de l'exploitation nĂ©cessitent la rĂ©alisation de puits de grande hauteur et de galeries inclinĂ©es. La phase d'Ă©tude, qui nĂ©cessite la rĂ©alisation de puits et de galeries de reconnaissance de grande longueur, est couteuse[23]. La rĂ©alisation des tunnels de ce type est devenu possible grĂące aux progrĂšs techniques rĂ©alisĂ©s ces derniĂšres dĂ©cennies. Ce sont des tunnels ferroviaires qui prĂ©sentent l'avantage de supprimer les rampes d'accĂšs aux tunnels traditionnels qui franchissaient les massifs montagneux Ă  haute altitude, de simplifier le tracĂ© en permettant des vitesses beaucoup plus Ă©levĂ©es. Les rĂ©alisations sont peu nombreuses : les principales sont le Tunnel de base du Lötschberg (mise en service en 2007), le Tunnel de base du Saint-Gothard (2016) ,le Tunnel de base du Mont d'Ambin sur la ligne Lyon-Turin et le Tunnel de base du Brenner dont la mise en service est prĂ©vue au dĂ©but de la dĂ©cennie 2030.

Conception d'un tunnel

Tunnel, lacets, viaduc ou passage en « déblai/remblai » ?

Le tunnel quand il est long est un investissement trĂšs coĂ»teux, particuliĂšrement quand il est percĂ© dans une roche dure ou au contraire Ă  risque de solifluxion. Par ailleurs quelques accidents graves (par exemple : Incendie du tunnel du Mont-Blanc) ont rendu son image moins attractive. Cependant dans un contexte difficile (fortes pentes, risque d'Ă©boulement ou de glissements de terrain
) il peut ĂȘtre Ă  terme moins cher et plus sĂ©curisant qu'une longue route en lacets. Et outre une grande sĂ©curitĂ© et une protection contre les intempĂ©ries (s'il est bien conçu), il prĂ©sente l'avantage de ne pas couper les corridors biologiques lĂ  oĂč ils existent et donc de ne pas contribuer Ă  la fragmentation Ă©copaysagĂšre. De ce point de vue il est prĂ©fĂ©rable au viaduc qui outre son impact paysager, peut affecter les migrations d'oiseaux et l'environnement nocturne, s'il est Ă©clairĂ©.

Quand il est court, on l'assimile parfois à un écoduc. Sa construction, qui se fait souvent dans des zones écologiquement sensibles (écosystÚmes de montagne) doit s'accompagner d'une bonne étude d'impact et d'une bonne gestion des matériaux extraits et de l'air pollué par les véhicules, le train et le ferroutage étant de ce point de vue des alternatives qui se développent (en Suisse notamment).

Tunnel ou pont ?

Pour traverser une riviÚre ou un bras de mer, un tunnel est généralement plus coûteux à construire qu'un pont. Il existe cependant beaucoup de raisons de choisir un tunnel plutÎt qu'un pont :

  • Des considĂ©rations de navigation peuvent intervenir dans ce choix. Il est possible d'Ă©viter d'avoir recours Ă  des ponts levants ou Ă  des ponts suspendus, en crĂ©ant des tunnels Ă  certains endroits de la traversĂ©e, rendant ainsi le trafic fluvial ou maritime possible.
  • Les ponts exigent habituellement sur chaque rivage une plus grande emprise que des tunnels ; dans les secteurs oĂč l'immobilier est particuliĂšrement cher (Manhattan, Hong Kong, etc.), c'est un facteur fort en faveur des tunnels.
  • Dans le cas du projet Big Dig Ă  Boston, un systĂšme de tunnels a Ă©tĂ© choisi afin d'augmenter la capacitĂ© du trafic.
  • Un tunnel permet d'Ă©viter des difficultĂ©s liĂ©es aux marĂ©es ou au mauvais temps pendant la construction (comme dans le tunnel sous la Manche de 50 km)
  • Pour des raisons esthĂ©tiques (prĂ©servation de la vue, du paysage)
  • Pour des raisons de rĂ©sistance du sol au poids de l'ouvrage.
  • Pour des raisons Ă©cologiques. Le tunnel Ă  la diffĂ©rence de la route, d'une voie ferrĂ©e, ou de certains ponts n'a pas d'impact en termes de fragmentation Ă©copaysagĂšre ou de pollution lumineuse et le roadkill y est limitĂ© si l'entrĂ©e des animaux y est limitĂ©e par des amĂ©nagements adaptĂ©s aux ouvertures. Ainsi les mesures conservatoires faisant suite Ă  une Ă©tude d'impact peuvent se traduire par la construction d'un tunnel. Le ferroutage est une solution permettant (comme dans le tunnel sous la manche) de limiter la pollution de l'air par les micro et nanoparticules.

Il existe de nombreux exemples pour lesquels on a choisi de traverser des riviĂšres ou des bras de mer en construisant un tunnel plutĂŽt qu'un pont : Holland Tunnel, Lincoln Tunnel entre le New Jersey et Manhattan, Westerscheldetunnel aux Pays Bas, tunnel sous la Manche.

Alternatives, solutions mixtes ?

  • Quelques traversĂ©es de fleuves ou de bras de mer combinent les avantages du pont et du tunnel en les faisant se succĂ©der ; on les appelle alors logiquement « ponts-tunnels ». Ce sont par exemple le pont tunnel d'Øresundsbron reliant le Danemark Ă  la SuĂšde, et le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine Ă  MontrĂ©al.
  • Au moins un projet de « pont-tunnel » a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© en France par la DDE du Nord parmi d'autres solutions Ă  la fin des annĂ©es 1990 et au dĂ©but des annĂ©es 2000 (abandonnĂ© depuis) : le projet de franchissement du lit majeur de l'Escaut Ă  Proville dans le cadre du contournement-Sud de Cambrai. Il s'agissait d'une forme particuliĂšre de « pont-tunnel » comprenant un tube routier posĂ© sur un viaduc qui aurait permis le franchissement de l'Escaut naturel et de l'Escaut canalisĂ© tout en limitant l'incidence des vĂ©hicules sur le milieu naturel environnant. Cet axe routier aurait en effet amenĂ© les vĂ©hicules Ă  traverser la canopĂ©e de deux massifs forestiers, de taille limitĂ©e, mais uniques dans cette rĂ©gion particuliĂšrement dĂ©boisĂ©e. Il aurait de mĂȘme coupĂ© un important couloir de migration animale ayant vocation de corridor biologique de grande valeur (d'importance europĂ©enne) et unique dans la rĂ©gion. Le tube aurait ainsi permis de rĂ©duire le bruit et les perturbations liĂ©es aux vĂ©hicules ainsi que les nuisances liĂ©es Ă  l'Ă©clairage nocturne. Il Ă©tait proposĂ© de tester la vĂ©gĂ©talisation des piles du pont et de l'enveloppe formant le tunnel, ce qui aurait peut-ĂȘtre pu confĂ©rer Ă  cette structure une fonction d'Ă©coduc.

Étude prĂ©alable

La rĂ©alisation d'un tunnel entraine une modification des contraintes s'exerçant sur le terrain qui peut affecter la stabilitĂ© de l'ouvrage au cours de sa rĂ©alisation ou aprĂšs sa mise en service et provoquer des dĂ©sordres dans l'environnement du tunnel (par exemple affaissement du sol en surface avec des rĂ©percussions sur le bati). Aussi la rĂ©alisation des travaux doit-elle ĂȘtre prĂ©cĂ©dĂ©e par une phase d'Ă©tude qui peut ĂȘtre trĂšs complexe impliquant notamment des gĂ©ologues et des gĂ©otechniciens. Ceux-ci doivent identifier les terrains traversĂ©s (lithologie, rĂ©partition des couches de terrain, caractĂ©ristiques mĂ©caniques), les hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ©s gĂ©ologiques, les discontinuitĂ©s du massif traversĂ© et les fissurations de la roche ainsi que les conditions hydrauliques (nappes, modes de circulation, permĂ©abilitĂ©, chimie des eaux)[24]. Le rĂ©sultat de ces Ă©tudes est utilisĂ© pour dĂ©finir le tracĂ© en plan et le profil en long, les caractĂ©ristiques du soutĂšnement et du revĂȘtement ainsi que dans une certaine mesure la mĂ©thode utilisĂ©e pour rĂ©aliser le tunnel et la forme de la section du tunnel[25].

RĂ©alisation

Entre le moment oĂč la premiĂšre pelletĂ©e enlevĂ©e modifie l'Ă©quilibre d'une masse de terrain en place et celui oĂč le revĂȘtement achevĂ© offre toute sa rĂ©sistance, il est nĂ©cessaire, tant pour la sĂ©curitĂ© des Ă©quipes au travail que pour le maintien aux dimensions donnĂ©es de l'excavation, de s'opposer par un dispositif appropriĂ© aux poussĂ©es plus ou moins intenses qui tendent Ă  la fermeture de la cavitĂ© crĂ©Ă©e. On y parvient ordinairement par des systĂšmes d'Ă©tais reposant sur le sol des galeries, soit par un systĂšme d’ancrage par boulonnage ou de cintres provisoires. AprĂšs achĂšvement, le soutĂšnement d’un tunnel est constituĂ© soit de ces ancrages associĂ©s ou non Ă  du bĂ©ton projetĂ©, soit d’anneaux de bĂ©ton ou mĂ©talliques qui constituent ainsi une coque.

Pose du revĂȘtement dĂ©finitif

Normalement, une fois que l’excavation a Ă©tĂ© stabilisĂ©e par le soutĂšnement, le revĂȘtement de tunnel est appliquĂ©. Ainsi, une fois mis en place, le revĂȘtement n’est en gĂ©nĂ©ral pas mis en charge. De cette maniĂšre, la fonction structurelle du revĂȘtement se limite Ă  offrir une marge de sĂ©curitĂ© additionnelle Ă  l’ouvrage, dans les cas oĂč soit le terrain, soit le soutĂšnement mis en place subissent des dĂ©tĂ©riorations, ou dans les cas oĂč l’on devra faire face Ă  des phĂ©nomĂšnes de charges diffĂ©rĂ©es dans le temps[26].

Le « tunnel d'art de BrĂȘme » (Allemagne), un tunnel pour vĂ©los et piĂ©tons, peinture de Johann BĂŒsen, 2017

Les principales fonctions du revĂȘtement sont les suivantes :

  • Fonction mĂ©canique: les cas oĂč le revĂȘtement peut ĂȘtre appelĂ© Ă  jouer un rĂŽle important dans la stabilitĂ© Ă  long terme de l'excavation
  • ImpermĂ©abilisation.
  • Fonctionnelle : pour accroĂźtre l'efficacitĂ© de la ventilation et de l'illumination (tunnels routiers), ou de la capacitĂ© hydraulique (tunnels pour circulation de fluides)
  • EsthĂ©tique

Les types de revĂȘtement sont :

  • RevĂȘtement en bĂ©ton coffrĂ© non armĂ©
  • RevĂȘtement en bĂ©ton coffrĂ© armĂ©
  • RevĂȘtement en bĂ©ton projetĂ©
  • RevĂȘtement en voussoirs prĂ©fabriquĂ©
  • RevĂȘtement en voĂ»te actives

Législation et sécurité

AprÚs divers accidents parfois dramatiques comme celui du tunnel du Mont blanc en 1999 (39 morts), la réglementation concernant les tunnels s'est durcie, notamment concernant la surveillance des tunnels les plus longs ou difficiles d'accÚs.

RĂ©glementation des tunnels routiers en France

En France, les tunnels sont notamment concernĂ©s par le code de la voirie routiĂšre[27], par un arrĂȘtĂ© du 18 avril 2007[28] et relatif Ă  la composition et la mise Ă  jour des dossiers prĂ©liminaires et de sĂ©curitĂ© et au compte rendu des incidents et accidents significatifs, par une annexe de circulaire sur la sĂ©curitĂ©[29] et par une circulaire interministĂ©rielle[30] relative Ă  la sĂ©curitĂ© des tunnels routiers d’une longueur supĂ©rieure Ă  300 mĂštres.
Une autre circulaire[31] concerne les diagnostics de sĂ©curitĂ© des tunnels de plus de 300 mĂštres situĂ©s sur le rĂ©seau des collectivitĂ©s territoriales ou le rĂ©seau d’intĂ©rĂȘt communautaire relevant de la compĂ©tence d’établissements publics de coopĂ©ration intercommunale (EPCI).
Les tunnels de plus de 300 m doivent faire l'objet d’exercices annuels[32] organisĂ©s par le maĂźtre d’ouvrage et les services d’intervention.

Les tunnels routiers sont soumis à des autorisations de mise en service délivrées par le Préfet de département valables pour 6 ans. Les tunnels ferroviaires (hors RFF) ont des autorisations de 10 ans délivrées par le Préfet de région (par exemple la RATP). Les tunnels ferroviaires de RFF dépendent d'autorisations nationales.

Bénéfices des distances de sécurité

Les distances de sĂ©curitĂ© permettent de rĂ©duire le nombre de vĂ©hicules prĂ©sent dans le tunnel en cas d'incendie, d’apaiser la circulation et en consĂ©quence de limiter le risque d’accident.

À l’arrĂȘt, les distances de sĂ©curitĂ© doivent rĂ©duire le risque de propagation d'incendie et aider Ă  rĂ©partir les usagers sur les issues prĂ©sentes. Elles permettent aussi l’approche des services d’intervention et de secours[33].

Microclimat, qualité de l'air

Selon sa localisation, sa profondeur, longueur, son aĂ©ration et ses usages le tunnel dispose d'un microclimat particulier, et d'une qualitĂ© de l'air qui peut ĂȘtre trĂšs altĂ©rĂ©e par les Ă©chappements et dĂ©pĂŽts secs des vĂ©hicules (pollution routiĂšre) avec de possibles rĂ©envols de particules et nanoparticules polluantes[34]

Utilisation des tunnels routiers en France

En France, le Centre d’Études des Tunnels (CETU) est le centre de compĂ©tences du ministĂšre chargĂ© des transports, responsable de l’ensemble des domaines techniques relatifs aux tunnels. Il s'intĂ©resse aux facteurs humains et organisationnels de la sĂ©curitĂ© en tunnel routier, en particulier en cas d’incendie. Selon ses travaux, il est important de former et informer les usagers circulant dans ces ouvrages souterrains[35].

Selon la directive de 2004, des campagnes d'information doivent porter sur le comportement appropriĂ© que doivent adopter les usagers de la route lorsqu’ils abordent un tunnel et lorsqu’ils le traversent, en particulier dans l’éventualitĂ© d’une panne de vĂ©hicule, d’un embouteillage, d’un accident ou d’un incendie[36]. En France, trois cas d'utilisation de tunnels routiers font l'objet de communication du ministĂšre chargĂ© des Transports[35].

  • Le cas d’utilisation normale.

En situation normale de conduite, des panneaux signalent des informations aux conducteurs en approche. Lors de la conduite dans un tunnel le conducteur doit allumer les feux de croisement, respecter les distances de sĂ©curitĂ©, et les limitations de vitesse. Des lumiĂšres bleues latĂ©rales peuvent aider Ă  maintenir les distances de sĂ©curitĂ©. La radio permet d'ĂȘtre informĂ© de l'Ă©volution du tunnel. L'arrĂȘt, le stationnement et le demi-tour sont interdits[35].

  • Le cas de panne de son vĂ©hicule

Pour Ă©viter la panne, il est conseillĂ© de vĂ©rifier l'Ă©tat du vĂ©hicule, et le niveau d'essence, avant de s'engager sur une route comportant un tunnel. En cas de panne, il est conseillĂ© de s'arrĂȘter Ă  l'extrĂȘme droite, d'allumer les feux de dĂ©tresse, et de couper le moteur. Un trottoir doit permettre de marcher (avec le gilet jaune) jusqu’à la niche de sĂ©curitĂ© Ă  moins de 200 mĂštres, oĂč une borne d’appel d’urgence permet un dĂ©pannage[35].

  • Le cas de l'incendie

En cas d'incendie, il est conseillĂ© d'Ă©vacuer tous les passagers du vĂ©hicules. L'alerte peut Ă©ventuellement ĂȘtre donnĂ© par une sirĂšne ou l'autoradio. Les flĂšches indiquent la sortie la plus proche et le chemin vers le point de rassemblement. L'entrĂ©e des vĂ©hicules dans le tunnel est alors interdite par un feu rouge[35].

En 2022, la France introduit une signalisation qui indique aux usagers comment utiliser les lumiÚres bleues pour respecter les distances de sécurité[37].

Mesures de sécurité en Europe

Le tunnel du Katzenberg sur l'autoroute allemande Bundesautobahn 3 prĂšs de Wurtzbourg.

En Europe, la directive de 2004, définit des mesures de sécurité pour les nouveaux tunnels routiers. Ces mesures réglementaires portent sur :

  • le nombre de tubes et de voies,
  • la gĂ©omĂ©trie du tunnel,
  • les voies d’évacuation et issues de secours,
  • les accĂšs des services d’intervention,
  • les garages,
  • le drainage,
  • la rĂ©sistance au feu des structures,
  • l'Ă©clairage,
  • la ventilation,
  • les postes de secours,
  • l'alimentation en eau,
  • la signalisation routiĂšre,
  • la conception du poste de contrĂŽle-commande,
  • les Ă©quipements de fermeture du tunnel,
  • les systĂšmes de communication,
  • la rĂ©sistance au feu des Ă©quipements.

Signalisation routiĂšre en Europe

En Europe, la directive de 2004, la signalisation routiÚre se conforme à la convention de Vienne de 1968, avec les précisions apportées par la directive de 2004.

Tunnels remarquables

Tunnel dans une région montagneuse à BoumerdÚs, Algérie.
  • Le plus long tunnel du monde, le tunnel de base du Saint-Gothard a Ă©tĂ© percĂ© sous le massif du Saint-Gothard en Suisse entre Erstfeld et Bodio : long de 57 km, il comporte deux tubes parallĂšles. Le percement du premier tube a Ă©tĂ© achevĂ© le 15 octobre 2010, et le second au printemps 2011. Ce tunnel mis en service en juin 2016 relie Zurich Ă  Milan en 2h40 pour les trains de passagers qui peuvent y circuler Ă  250 km/h; les trains de marchandises roulent Ă  160 km/h.
  • Le tunnel du Seikan, tunnel sous-marin de 53,850 km qui relie les Ăźles de HonshĆ« et de Hokkaidƍ au Japon, a Ă©tĂ© le plus long tunnel ferroviaire du monde jusqu'Ă  la mise en service du tunnel de base du Saint-Gothard en juin 2016.
  • Le tunnel sous la Manche entre la France et le Royaume-Uni fait 50,450 km.
  • Le tunnel de base du Lötschberg en Suisse fait 34,6 km.
  • Le tunnel de Guadarrama en Espagne fait 28,4 km.
  • Le tunnel de LĂŠrdal dans l'ouest de la NorvĂšge, entre LĂŠrdal et Aurland, est le plus long tunnel routier du monde (24,5 km).
  • Le tunnel de Hsuehshan est le plus long tunnel routier d'Asie avec 12,90 km.
  • En Finlande, l'aqueduc du PĂ€ijĂ€nne est le plus long tunnel creusĂ© dans la roche au monde. Ses 120 kilomĂštres de long approvisionnent la capitale Helsinki en eau potable.
  • À titre de curiositĂ©s, on peut citer les tunnels du CERN (Centre europĂ©en de recherche nuclĂ©aire), accueillant les accĂ©lĂ©rateurs de particules Super Proton Synchrotron (SPS) et Large Hadron Collider (LHC), tous deux situĂ©s au niveau de la frontiĂšre franco-suisse, Ă  proximitĂ© de GenĂšve. Ils prĂ©sentent la particularitĂ© de former chacun un anneau (d’une circonfĂ©rence de sept kilomĂštres pour le SPS et de 26,66 kilomĂštres pour le LHC), et de fait ils ne possĂšdent aucune extrĂ©mitĂ© et ne dĂ©bouchent jamais Ă  la surface. On y accĂšde via des puits verticaux ou des galeries de service.

Notes et références

  1. « tunnel », dictionnaire Larousse.
  2. Informations lexicographiques et étymologiques de « tunnel » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  3. Michel Marec et Jean Péra, « Techniques > Bùtiments et travaux publics > Types de construction > Infrastructures des transports > Tunnels : Définitions », sur EncyclopÊdia Universalis (consulté le )
  4. Dossier pilote des tunnels GĂ©nie civil - section 3 : conception et dimensionnement, p. 4
  5. Dossier pilote des tunnels génie civile - section 1 : introduction, p. 12-19
  6. Un tunnel à bateaux reliera deux fjords norvégiens - Batiactu.com, 12 avril 2013.
  7. Jacques Bonnin, L'eau dans l'Antiquité. L'hydraulique avant notre Úre, Eyrolles, Paris, 1984.
  8. Kåroly Széchy, Traité de construction des tunnels, Dunod, Paris, 1970.
  9. Google Livres : Jules Oppert, Expédition scientifique en Mesopotamie exécutée par ordre du gouvernement de 1851 à 1854. Tome 1, Imprimerie impériale, Paris, 1863.
  10. Jean-Pierre Adam, La construction romaine. MatĂ©riaux et techniques, Éditions A. et J. Picard, Paris, 1984 (ISBN 2-7084-0104-1).
  11. « Histoire > Les techniques > Les tunnels > A la renaissance », sur planete-tp.com, (consulté le )
  12. « Le tunnel de Malpas », sur planete-tp.com (consulté le )
  13. « Grands tunnels de l’ùre moderne », sur planete-tp.com, (consultĂ© le )
  14. « Le tunnel Wapping », sur planete-tp.com (consulté le )
  15. « Le tunnel ferroviaire de Fréjus », sur planete-tp.com (consulté le )
  16. « Les métros », sur planete-tp.com (consulté le ).
  17. « Tunnels : les différentes méthodes d'exécution », sur Infociments,
  18. L. PĂȘche, « Note sur la construction du tunnel du Cinquantenaire, sur la ligne Schaerbeek-Hal du rĂ©seau des Chemins de fer de l’État belge », Bulletin de l'Association Internationale du CongrĂšs des chemins de fer, vol. VIII, no 11,‎ , p. 1013-1025.
  19. RenĂ© Waldmann, « L'Histoire des tunnels », Tunnels et ouvrages souterrains, sur aftes.asso.fr, Association Française des Tunnels et de l’Espace Souterrain (AFTES), (consultĂ© le ), p. 83.
  20. Dossier pilote des tunnels Génie civil - section 4 : procédés de creusement et de soutÚnement, p. 14-19
  21. « Ce que nous faisons Services Tunnels en sols meubles - Tunnels par emboßtement à poussée hydraulique », sur WSP (consulté le )
  22. Michel Marec et Jean Péra, « Techniques > Bùtiments et travaux publics > Types de construction > Infrastructures des transports > Tunnels : Tunnels immergés », sur EncyclopÊdia Universalis France (consulté le )
  23. Dossier pilote des tunnels GĂ©nie civil - section 1 : Introduction, p. 16
  24. Dossier pilote des tunnels Génie civil - section 2 : géologie - hydrogéologie - géotechnique, p. 4
  25. Dossier pilote des tunnels Génie civil - section 2 : géologie - hydrogéologie - géotechnique, p. 10-13
  26. « RevĂȘtement dĂ©finitif », sur pentes-tunnels.eu (consultĂ© le ).
  27. Voir Articles L. 118-1 Ă  L. 118-5 et R. 118-1-1 Ă  R. 118-4-7 du Code de la voirie routiĂšre.
  28. ArrĂȘtĂ© du 18 avril 2007 portant application des dispositions des articles R. 118-3-9 et R. 118-4-4 du code de la voirie routiĂšre.
  29. Annexe II de la circulaire no 2000-63 du 25 août 2000 relative à la sécurité dans les tunnels du réseau routier national.
  30. Circulaire interministérielle n° 2006-20 du 29 mars 2006.
  31. Circulaire du 12 juin 2009 (BO Equipement n° 14 du 10 août 2009), précisant les actions de surveillance à conduire conformément aux rÚgles fixées aux articles L. 118-1 à L. 118-5 et R. 118-1-1 à R. 118-4-7 du Code de la voirie routiÚre.
  32. Obligation stipulĂ©e dans l’article R. 118-3-8 du Code de la voirie routiĂšre.
  33. http://www.cetu.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/CETU-Note_Info_22_2011.pdf.
  34. (en) John Sternbeck, Åke Sjödin et Kenth AndrĂ©asson, « Metal emissions from road traffic and the influence of resuspension—results from two tunnel studies », Atmospheric Environment, vol. 36, no 30,‎ , p. 4735–4744 (ISSN 1352-2310, DOI 10.1016/s1352-2310(02)00561-7, lire en ligne, consultĂ© le )
  35. « Communiqué de presse - Adopter les bons comportements dans les tunnels routiers », sur MinistÚre de la Transition écologique (consulté le ).
  36. Directive 2004/54/CE du Parlement européen et du Conseil du 29 avril 2004 concernant les exigences de sécurité minimales applicables aux tunnels du réseau routier.
  37. « Sécurité routiÚre : nouvelle signalisation pour les piétons et cyclistes », sur auto-moto.com, (consulté le ).

Bibliographie

  • MinistĂšre de l'Ă©quipement, des transports et du logement - Direction des routes - Centre d'Ă©tude des tunnels, Dossier pilote des tunnels gĂ©nie civile - section 1 : introduction, , 23 p. (lire en ligne)
  • Centre d'Ă©tude des tunnels, section 2 - gĂ©ologie - hydrogĂ©ologie - gĂ©otechnique, , 45 p. (lire en ligne)
  • Centre d'Ă©tude des tunnels, section 3 - conception et dimensionnement, , 45 p. (lire en ligne)
  • Centre d'Ă©tude des tunnels, section 4 - procĂ©dĂ©s de creusement et de soutĂšnement, , 45 p. (lire en ligne)
  • Centre d'Ă©tude des tunnels, section 5 - Ă©tanchement et revĂȘtement, , 45 p. (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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