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Tunnel sous la Manche

Le tunnel sous la Manche (en anglais, The Channel Tunnel ou Chunnel[note 1]) est un tunnel ferroviaire majoritairement sous-marin reliant Folkestone, dans le sud-est du Royaume-Uni (Kent, Angleterre) et Peuplingues[3], près du terminal de Coquelles, dans le nord de la France (Pas-de-Calais, Hauts-de-France), et donc le rĂ©seau ferroviaire britannique aux rĂ©seaux français et europĂ©en. ComposĂ© de deux tubes latĂ©raux parcourus par des trains, et d'un tube central de service plus petit, il est long de 50,5 kilomètres[4] dont 38 percĂ©s sous la mer[5]. Il est exploitĂ© par la sociĂ©tĂ© franco-britannique Eurotunnel, filiale de Getlink[6].

Tunnel sous la Manche
Image illustrative de l’article Tunnel sous la Manche
Carte montrant l'emplacement du tunnel.

Type Tunnel ferroviaire
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Itinéraire Coquelles - Folkestone
Traversée Pas de Calais
CoordonnĂ©es 50° 55′ 22″ nord, 1° 46′ 48″ est
Exploitation
Exploitant Getlink
Eurostar
DB Schenker Rail (UK)
Mode de transport Train
Trafic Passager et marchandise
Caractéristiques techniques
Diamètre 7,6m (ferroviaire)
4,8m (service)
Longueur du tunnel 50,5 km[1]
Nombre de tubes 3 (2 ferroviaires et 1 de service)
Nombre de voies par tube 1
Construction
DĂ©but des travaux [2]
Fin des travaux
Ouverture Ă  la circulation [2]
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Tunnel sous la Manche
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Tunnel sous la Manche
GĂ©olocalisation sur la carte : Royaume-Uni
(Voir situation sur carte : Royaume-Uni)
Tunnel sous la Manche

C'est actuellement le tunnel ayant la section sous-marine la plus longue du monde. Il est lĂ©gèrement moins long que le tunnel du Seikan entre les Ă®les de HonshĹ« et HokkaidĹŤ au Japon, mais comporte un tronçon plus long de 15 km que le tronçon sous-marin du tunnel du Seikan mesurant 23,3 km. En 1997, l'American Society of Civil Engineers (Association amĂ©ricaine des ingĂ©nieurs en gĂ©nie civil) le dĂ©signe comme l'une des sept Merveilles du monde moderne et, en 2013, la FĂ©dĂ©ration internationale des ingĂ©nieurs conseils le dĂ©signe comme « projet majeur de GĂ©nie civil des 100 dernières annĂ©es »[5].

Sa construction a été réalisée par TransManche Link (TML), consortium de dix entreprises de travaux publics (cinq britanniques et cinq françaises). Il est inauguré le et ouvert au service commercial depuis le [2].

Exploitant du Tunnel sous la Manche
Logo d'Eurotunnel.

Le service navette d'Eurotunnel permet la traversĂ©e des vĂ©hicules routiers[note 2] et de leurs passagers sur des trains adaptĂ©s, en environ 35 minutes[7]. La traversĂ©e des voyageurs sans vĂ©hicule est assurĂ©e par des trains Eurostar, de type TGV et conçus spĂ©cialement pour cette ligne[note 3]. Ă€ l'origine du projet du tunnel la circulation de trains de nuit Ă©tait Ă©galement prĂ©vue. Des voitures-lit (voitures « Nightstar (en) ») ont Ă©tĂ© conçues et construites pour ce service mais elles n'ont jamais Ă©tĂ© utilisĂ©es pour cela (elles ont Ă©tĂ© revendues Ă  l'opĂ©rateur canadien Via Rail Canada[8]).

Le tunnel à ses deux extrémités est relié :

  • au rĂ©seau autoroutier (A16 en France et M20 en Angleterre[9]) et routier ;
  • au rĂ©seau de chemin de fer « classique » (autre que celui Ă  grande vitesse) pour les trains de fret et cĂ´tĂ© britannique pour les trains Eurostar avant l'ouverture de la LGV britannique ;
  • au rĂ©seau de chemin de fer Ă  grande vitesse (LGV Nord cĂ´tĂ© français et High Speed 1 cĂ´tĂ© britannique) pour les trains Ă  grande vitesse.

La LGV britannique est en voie normale (1 435 mm)[10], avec un gabarit large et moderne, europĂ©en[10], permettant au fret en gabarit GC (gabarit des nouvelles lignes grande vitesse en Europe), d'ĂŞtre transportĂ© jusqu'au point kilomĂ©trique de Barking[11] - [12]. La ligne est Ă©lectrifiĂ©e en 25 kV AC (5,87m).

Historique

La Manche a été pendant plusieurs siècles un rempart pour l'Angleterre. Elle était ainsi une alliée contre l'invasion de l'île et a joué un rôle décisif lors des différentes guerres. Toutefois elle limite également les échanges avec le continent et de ce fait de nombreux ingénieurs ont essayé de créer un lien fixe entre la Grande-Bretagne et le continent.

Après plusieurs tentatives, dont l'avant dernière en 1982-1985, l'idée de creuser un tunnel sous la Manche fut relancée en 1984 avec une demande conjointe des gouvernements français et britannique pour des propositions de tunnels financés par le secteur privé. Des quatre propositions, la plus proche du projet de 1973 fut retenue, ce qui fut annoncé le 20 janvier 1986. Les deux gouvernements signèrent le 12 février 1986 et ratifièrent en 1987 un traité consacrant cette solution[13].

Première découverte des fonds marins

Projet d'Albert Mathieu-Favier d'un tunnel sous la Manche en 1801.
Projet de tunnel en 1885.

Selon une légende, c'est en 1750 que le géographe Nicolas Desmarest émet le premier l'idée de relier l'Angleterre et le continent européen par un pont, un tunnel ou une digue, les deux pays étant selon lui jadis reliés par une langue de terre. En 1751, il remet à la cour de Louis XV un rapport intitulé « Dissertation sur l’ancienne jonction de l’Angleterre à la France : sa formation par la rupture de l'isthme » mais qui n'évoque pas la construction du tunnel, la confusion naissant lors de la réimpression de ce texte en 1875 alors que se développent les études pouvant servir à la réalisation du tunnel[14].

En 1801, Albert Mathieu-Favier conçoit un projet de lien fixe entre l'Angleterre et l'Europe consistant en un tunnel composé de deux galeries superposées. La première, pavée et éclairée, devait servir aux malles-postes tandis que la seconde aurait servi à l'écoulement des eaux d'infiltration. Au milieu du trajet, une île artificielle aurait permis une halte aux voyageurs. Les guerres napoléoniennes provoquèrent l'abandon de ce projet[15].

En 1803, un Anglais propose l'immersion d'un tube métallique dans un fossé creusé au fond du détroit. Cependant si cette solution évitait le problème du relief accidenté du fond de la Manche, des problèmes comme la pression à cette profondeur ont bloqué cette proposition.

À partir de 1833, l'ingénieur français Aimé Thomé de Gamond étudie les possibilités de lien fixe. Il finit par opter pour un tunnel ferroviaire foré. Pour ces études, il récupéra de nombreux éléments et alla jusqu'à faire des plongées en apnée pour étudier le fond marin. Après plusieurs présentations, son projet est accepté en 1867 par Napoléon III et la reine Victoria. La guerre franco-prussienne de 1870 fit suspendre le projet[16].

D'autres projets ont ensuite été étudiés. Parmi ceux-ci, une locomotive sous-marine imaginée en 1869 ou un « pont-tube » proposé par un ingénieur en 1875.

Eugène Burel, un ingénieur français, est l'auteur à la fin des années 1870 d'un projet de traversée de la Manche dans le pas de Calais. Son idée est la constitution d'une digue par enrochement entre les rivages et les bancs marins de Varne d'un côté et de Colbart de l'autre, laissant subsister entre les deux bancs un chenal d'un kilomètre de large réservé à la navigation. La jonction entre les extrémités de la digue interrompue serait opérée au moyen de bacs à vapeur[17] - [18].

Projet de 1874

Puits de Sangatte : premiers travaux du percement du tunnel sous la Manche par Ludovic Breton de 1879 Ă  1883.

La multiplication des tunnels ferroviaires (notamment pour le mĂ©tro de Londres) rend envisageable la construction d'un tunnel sous la Manche. Deux sociĂ©tĂ©s (Association française du tunnel sous-marin entre la France et l’Angleterre du cĂ´tĂ© français et The Channel Tunnel Company du cĂ´tĂ© britannique) obtiennent en 1874 une concession de 99 ans pour un tunnel ferroviaire. La sociĂ©tĂ© britannique, ne disposant pas de capitaux suffisants, a Ă©tĂ© remplacĂ©e par The Submarine Continental Railway Company[19].

Un tracĂ© avait Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© Ă  partir des travaux d’AimĂ© ThomĂ© de Gamond. Des puits furent forĂ©s en France (notamment le puits de Sangatte sous la direction de l'ingĂ©nieur Ludovic Breton[20] - [21] - [22] - [23]) et en Angleterre. Pour le forage, des perforatrices (machine Brunton puis machine de Frederick Beaumont (en)) avaient Ă©tĂ© mises au point. Le rythme de forage Ă©tait d’environ 400 mètres par mois permettant d’espĂ©rer la fin du forage au bout de cinq ans. La Grande DĂ©pression et l’influence d’opposants au tunnel cĂ´tĂ© britannique firent que le projet fut de nouveau abandonnĂ© en 1883. Plus de trois kilomètres de galeries avaient Ă©tĂ© creusĂ©es[24] mais sont stoppĂ©es en 1883, l'AmirautĂ© et le ministère du Commerce britanniques prĂ©textant des dangers stratĂ©giques ; l'historien Laurent Bonnaud note : « les militaires anglais ont menĂ© une formidable campagne pour dĂ©noncer des risques d'invasion française liĂ©s Ă  la perte d'insularitĂ©. Cela restera la doctrine officielle pendant les soixante-dix ans suivants ». Les galeries dĂ©jĂ  creusĂ©es sont ensuite murĂ©es[25].

Depuis l'idĂ©e du tunnel avancĂ©e pour la première fois en 1802, pas moins de 139 projets — en comptant les variantes — ont Ă©tĂ© proposĂ©s (tunnels, ponts, tubes au fond de la Manche, flottant ou posĂ© sur un viaduc) par divers ingĂ©nieurs ou sociĂ©tĂ©s de travaux publics[26].

Relance du projet

Les années qui suivirent ont été marquées par l'influence des militaires opposés à la réalisation du tunnel. Les deux guerres mondiales renforcent cette raison. Cependant la Manche était désormais facilement franchissable avec le développement de l'aviation. Un autre élément permit la relance du projet : la création de la CEE en 1957.

Le , le Groupement d'études pour le tunnel sous la Manche (GETM) est créé. Les experts se prononcent pour un tunnel ferroviaire double. En 1967, un appel d'offres est lancé par les deux gouvernements. Le Groupe du tunnel sous la Manche composé de la Société française du tunnel sous la Manche et de The British Channel Tunnel Company est désigné maître d'œuvre le . Le projet retenu est celui de deux tunnels ferroviaires entourant une galerie de service. Les travaux commencent en 1973. Pour les aspects juridiques, un traité franco-britannique est signé. Il est ratifié en décembre 1974 par le parlement français. Cependant le Royaume-Uni est plongé dans une crise économique et pour éviter une opinion défavorable, le gouvernement britannique abandonne une fois de plus le projet le [27].

À l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir en , le projet est relancé. À l'approche du premier sommet franco-britannique de son septennat (), le nouveau président de la République française a demandé à chacun des ministres ce qu'ils pouvaient proposer comme sujet d’intérêt commun. Après consultation de ses équipes, Charles Fiterman, alors ministre des Transports, suggère à François Mitterrand de rouvrir le dossier « Lien fixe transmanche ». Cette proposition fait très vite l’unanimité : elle s'inscrivait dans la vision européenne du nouveau chef de l'État[28].

Projet final

Une des difficultés de la solution en tunnel était l'incertitude géologique[29] et la gestion du risque sismique, difficultés amoindries pour la solution « pont », mais qui génère d'autres problèmes (dont risques de collision dans un détroit qui compte parmi les plus fréquentés au monde par le trafic maritime)

À l'issue du sommet franco-britannique des 10 et , un groupe d’experts, présidé par Andrew Lyall et Guy Braibant, représentants des ministres des Transports français et britannique, est créé[30]. Margaret Thatcher avait affirmé sa préférence pour un franchissement routier plutôt que ferroviaire. Avec l’exploitation du tunnel, elle craignait d’offrir à la British Rail, « trop soumise aux syndicats », un moyen de pression considérable[31].

En 1983, le groupe d'experts se prononce néanmoins pour la construction d'un tunnel ferroviaire. Un groupement de cinq banques françaises et britanniques abondent en ce sens en soutenant que pour ce projet il faut une garantie des États. Ce point est refusé par Margaret Thatcher. De plus, le fait d’avoir des fonds privés permet d’éviter les abandons à la suite de décisions des gouvernements, mais expose à des plans de redressement avec intervention des États pour les sociétés privées défaillantes (tels ceux du groupe Eurotunnel, chargé de la construction et de l'exploitation).

Le , à l'issue du sommet franco-britannique, les deux gouvernements demandent au groupe d'experts, présidé par Andrew Lyall et Raoul Rudeau, d'établir un cahier des charges de l'appel d'offres public selon le principe d'une concession privée[32].

Le , les gouvernements fixent au 31 octobre la date limite pour que les promoteurs proposent des liens fixes trans-Manche pour véhicules routiers et ferroviaires.

Quatre projets sont proposés :

  • Europont : il s’agissait d’un pont-tube de 37 km soutenu par 8 pylĂ´nes de 340 m de hauteur, faisant appel Ă  des techniques nouvelles, avec des travĂ©es longues de km suspendues Ă  des câbles en kevlar. Le pont aurait eu deux niveaux de six voies. Une liaison ferroviaire serait faite par un tunnel. Le coĂ»t Ă©tait Ă©valuĂ© Ă  68 milliards de francs[note 4] ;
  • Euroroute : c’était un ensemble routier pont-tunnel-pont. Les ponts Ă  haubans avec des travĂ©es de 500 mètres de portĂ©e reliant des Ă®les artificielles Ă  la cĂ´te, et un tunnel de 21 km sous le fond de la mer. Des rampes hĂ©licoĂŻdales permettent le passage du pont au tunnel. Une liaison ferroviaire indĂ©pendante passe par deux tunnels. Le coĂ»t Ă©tait Ă©valuĂ© Ă  54 milliards de francs hors frais financiers[note 5] ;
  • Transmanche Express : ce projet a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© Ă  la dernière minute par la sociĂ©tĂ© British Ferries. Il comprenait un ensemble de quatre tunnels (deux routiers et deux ferroviaires) unidirectionnels. Deux Ă®les artificielles seraient crĂ©Ă©es pour assurer la ventilation des tunnels routiers via des puits. Le coĂ»t annoncĂ© est de 30 milliards de francs[note 6] ;
  • Eurotunnel : dans ses grandes lignes, ce projet reprenait celui de 1972-1975, d’un double tunnel ferroviaire avec un troisième tunnel de service. Ce projet a un coĂ»t estimĂ© Ă  30 milliards de francs[note 6].

Le premier projet est écarté par crainte de collision avec les navires ainsi que l’utilisation de techniques non maîtrisées. Le troisième projet reçoit un avis défavorable car le système d’aération est considéré comme insuffisant et le coût semble sous-évalué. Restaient donc en compétition les projets Euroroute et Eurotunnel. Ce dernier fut sélectionné du fait de son coût inférieur ainsi que pour son impact jugé plus faible sur l’environnement et l'utilisation de techniques éprouvées. Le choix est entériné le par le Premier ministre britannique Margaret Thatcher et le président français François Mitterrand. Le traité de Cantorbéry, concernant notamment la frontière entre la France et le Royaume-Uni, est signé le .

Une Ă©tude d'impact est faite. Le projet est soumis Ă  enquĂŞte publique et assorti de mesures compensatoires et conservatoires[33].

L’inauguration officielle du tunnel par la reine Élisabeth II et le président François Mitterrand a lieu le [34].

Construction

La construction du tunnel sous la Manche se dĂ©roule entre le et le . Elle est principalement rĂ©alisĂ©e Ă  l'aide de tunneliers qui creusent le tunnel sur une longueur totale cumulĂ©e de 148 km. Au maximum, 15 000 personnes (ouvriers, ingĂ©nieurs, gĂ©ologues, informaticiens) ont travaillĂ© au tunnel, 12 000 en rythme de croisière (4 000 du cĂ´tĂ© français, 8 000 du cĂ´tĂ© anglais dont le gouvernement voulait reconvertir les ouvriers victimes de la fermeture des mines de charbon)[35].

Pour Ă©vacuer l'eau des infiltrations et les fuites de liquides chimiques dans les galeries, quatre stations de pompage ayant chacune une capacitĂ© de pompage de 2 000 m3 d'eau par heure sont construites[L 1]. Elles sont situĂ©es aux points les plus bas du tunnel. En temps normal, les liquides sont d'abord stockĂ©s dans des puisards de service oĂą ils sont ensuite pompĂ©s. En cas de dĂ©faillance du système principal, des puisards d'urgence (d'une capacitĂ© de 1 660 m3) ont Ă©tĂ© construits de chaque cĂ´tĂ© des sous-stations de pompage[36].

Caractéristiques techniques

Coupe du tunnel montrant les couches géologiques traversées.
Coupe schĂ©matique du tunnel au niveau des rameaux de communications (C) prĂ©sents tous les 375 m. Les rameaux de pistonnement (D), prĂ©sents tous les 250 m, permettent Ă  l'air de circuler.

TracĂ© dans la couche dite de la craie bleue (CĂ©nomanien)[37], Ă  une profondeur de 40 mètres sous le fond de la mer[R 1] (profondeur maximale de 107,3 mètres sous le niveau moyen de la mer), le tunnel sous la Manche comprend en fait trois galeries[R 1] :

  • deux tunnels ferroviaires, un pour chaque sens de circulation, de 7,6 mètres (utile) de diamètre (notĂ© A sur le schĂ©ma ci-contre) ;
  • une galerie de service situĂ©e entre les deux galeries ferroviaires, de 4,8 mètres (utile) de diamètre, dans laquelle circulent des vĂ©hicules spĂ©ciaux (notĂ© B sur le schĂ©ma ci-contre).

Ces trois galeries, revĂŞtues de voussoirs en bĂ©ton armĂ©, sont reliĂ©es entre elles tous les 375 mètres par des rameaux de communication[R 1] (notĂ© C sur le schĂ©ma ci-contre) qui permettent de relier les tunnels ferroviaires au tunnel destinĂ© Ă  l'entretien et aux secours (cela a servi notamment lors de l'incendie d'une navette pour poids lourds le ). Ces rameaux permettent aussi la ventilation du tunnel en fonctionnement normal. De l'air frais est soufflĂ© dans la galerie de service Ă  ses extrĂ©mitĂ©s, et cet air est ensuite distribuĂ© dans les tunnels ferroviaires via des clapets anti-retours, ce qui permet d'Ă©viter toute contamination de la galerie de service par des fumĂ©es lors d'un incendie.

Enfin des rameaux de pistonnement (notĂ© D sur le schĂ©ma ci-contre) relient les deux tunnels ferroviaires tous les 250 mètres[38] et permettent Ă  l'air de circuler et de diminuer ainsi la variation de pression au passage des trains[39], et donc la rĂ©sistance aĂ©rodynamique.

Les tunnels sont parcourables indiffĂ©remment dans les deux sens. En situation normale, chacun des deux tunnels est dĂ©diĂ© Ă  un sens de circulation unique, en gĂ©nĂ©ral le tunnel sud pour les trains allant de la France Ă  l'Angleterre tandis que le tunnel nord est affectĂ© Ă  l'autre sens. En cas d’indisponibilitĂ© d'un des deux tunnels, l'autre tunnel est utilisĂ© dans les deux sens avec alternat de circulation. Pour davantage de souplesse dans l'exploitation des circulations, les deux tunnels sont reliĂ©s entre-eux Ă  deux endroits par des communications appelĂ©es cross-over, permettant aux trains de passer d'un tunnel Ă  l'autre. Ces cross-over sont situĂ©s aux tiers du parcours (l'un français Ă  12,5 km des puits de Sangatte, l'autre britannique Ă  km de Shakespeare Cliff (en)), sont constituĂ©s d'une cavitĂ© souterraine, nommĂ©e communication, Ă©quipĂ© de traversĂ©es-jonctions, et permettent de faire passer les trains d'un tunnel Ă  l'autre et d'isoler ainsi des tronçons de tunnel en cas de nĂ©cessitĂ© (entretien, incident)[40] - [41]. En ces points, la galerie de service passe sous l'un des tunnels ferroviaires et se retrouve Ă  cĂ´tĂ© et non plus entre les deux.

Sécurité

Consignes de sécurité à bord du train.

Dans un rapport global sur la sécurité, des experts estiment que le passage dans le tunnel quel que soit le moyen ferroviaire utilisé comporte globalement beaucoup moins de risque qu'un autre trajet en train sur une distance identique[S 1].

Les tunnels ferroviaires sont conçus de telle manière qu'en cas de déraillement, les navettes ne peuvent se renverser et restent en ligne droite. De plus pour garder une atmosphère à une température correcte malgré les nombreux passages des trains, deux usines de réfrigération alimentent en eau froide deux canalisations sur toute la longueur des tunnels[S 2].

Pour des raisons de sĂ©curitĂ©, les galeries ferroviaires sont Ă©clairĂ©es par 20 000 luminaires et bordĂ©es par un trottoir continu, du cĂ´tĂ© de la galerie de service, pour assurer l'Ă©vacuation Ă©ventuelle des voyageurs en tout point. Des antennes assurent la continuitĂ© des communications radio sol-trains.

Gestion des incidents et maintenance

Dans les centres de contrôle situés aux terminaux, une salle est consacrée à la gestion des incidents majeurs. Cette salle est équipée pour coordonner les différents services susceptibles d'intervenir en cas d'incident[S 3].

La traversée est découpée en six sections (entre chaque traversée-jonction) ce qui permet en cas de problème sur une de ces sections de passer sur la section opposée. Chaque section est neutralisée tour à tour la nuit pour la maintenance préventive. Chaque rame de navette passe un contrôle à l'atelier de maintenance une fois par semaine[S 1].

Les trains qui utilisent le tunnel sous la Manche sont tractés par deux motrices électriques, chaque motrice étant suffisamment puissante pour tracter seule l'ensemble de la rame.

Lutte contre l'incendie

Le tunnel sous la Manche est défendu par des sapeurs-pompiers français et britanniques, équipés de véhicules spéciaux circulant dans une galerie technique longeant le tunnel. L'alimentation en eau (hydrant) se fait par un tuyau qui parcourt la galerie, et est muni de raccords aux normes françaises et britanniques. Afin de ne pas être envahie par la fumée en cas d'incendie, la galerie technique est maintenue en surpression par rapport aux galeries ferroviaires[42].

Lors du signalement d'un sinistre, un plan binational, appelé binat, est déclenché par l'officier de surveillance.

Les navettes passagers possèdent de nombreux équipements de sécurité. Des cloisons coupe-feu fermées pendant le trajet séparent les wagons. Chaque wagon possède de nombreux détecteurs (fumée et incendie) ainsi qu'un système d'extinction utilisant de la mousse et du gaz halon (réservé aux motrices, ce gaz absorbant l'oxygène). D'après les études, en cas de problème, les passagers ont le temps d'atteindre un compartiment sain avant d'être incommodés. La structure des wagons ainsi que des cloisons coupe-feu sont prévues pour résister une trentaine de minutes à un feu ce qui permet à la rame d'être sortie du tunnel et d'être conduite dans une zone des terminaux spécialisée pour le traitement des incendies[S 4].

Eurotunnel a investi 20 millions d'euros en 2010 dans la construction de 4 stations « SAFE » (« Station d'attaque contre le feu »). Chaque station SAFE, d’une longueur de 870 m, supĂ©rieure aux plus longues Navettes Camions, est structurĂ©e en sections individuelles d’aspersion de 30 m. Une fois le train Ă  l’arrĂŞt, un système de dĂ©tection de chaleur localise le wagon oĂą se trouve l’incendie et un brouillard d’eau est immĂ©diatement vaporisĂ© uniquement dans la section correspondante. Contrairement Ă  la mousse ou aux sprinklers, le brouillard d’eau n’a pas besoin d’être dirigĂ© avec prĂ©cision vers la source de l’incendie. Il crĂ©e une ambiance de micro-gouttelettes qui, en contact avec l’incendie, absorbent la chaleur par Ă©vaporation et freinent l’apport d’oxygène par augmentation de leur volume (transition gouttelette d’eau → ballon de vapeur). Le feu est ainsi Ă©touffĂ©, et la tempĂ©rature est ramenĂ©e en moins de trois minutes d’environ 900 °C Ă  moins de 250 °C (ou de 1 100 degrĂ©s Ă  50 degrĂ©s), ce qui facilite l’intervention des pompiers destinĂ©e Ă  aider les personnes Ă  bord dans des conditions de sĂ»retĂ© accrues et de garantir que le bĂ©ton de la voĂ»te du tunnel ne subisse pas de dĂ©gradation. En effet, la chute significative des tempĂ©ratures Ă  proximitĂ© du foyer empĂŞche le feu de se propager et amĂ©liore la visibilitĂ©. Le brouillard d’eau, sans danger pour les personnes, garantit un contrĂ´le efficace du feu et rĂ©duit les dommages sur la structure du tunnel. Ce dispositif d’attaque du feu dans le tunnel, conçu par Eurotunnel et la sociĂ©tĂ© Fogtec, introduit des innovations qui ont justifiĂ© le dĂ©pĂ´t d’un brevet[43].

SĂ©isme

La zone autour du pas de Calais subit régulièrement des séismes. Toutefois ceux-ci sont souvent de faible intensité (entre 1962 et 1997, quatorze séismes d'amplitude inférieure à 4 sur l'échelle de Richter ont été recensés par l'Institut de physique du globe de Strasbourg). Un séisme très important eut lieu le [44]. Ce séisme fut analysé au moment des études de construction du tunnel.

La partie française du tunnel est classée parmi les zones à aléa sismique faible par le Bureau de Recherche Géologique et Minières[45].

Le Ă  7 h 18 UTC entre Folkestone et le cap Gris-Nez un sĂ©isme de magnitude 4,7 sur l'Ă©chelle de Richter a Ă©tĂ© enregistrĂ©. L'Ă©picentre se situait en mer Ă  37 km au nord-ouest de Boulogne-sur-Mer, 17 km au sud de Folkestone et environ 10 km de profondeur[46] - [47]. Le trafic ferroviaire transmanche n'a pas Ă©tĂ© affectĂ© malgrĂ© la proximitĂ© du tunnel avec l'Ă©picentre[48] - [49].

Le à 1 h 52 UTC à km au sud ouest de Douvres vers le cap Blanc-Nez un séisme de magnitude 4,4 sur l'échelle de Richter a été enregistré[50].

Écologie du paysage et modifications géomorphologiques

Dans la plaine maritime, le terminal ferroviaire lui-mĂŞme ayant Ă©tĂ© partiellement Ă©tabli sur un substrat quaternaire, tourbeux, gorgĂ© d'eau, il a du ĂŞtre prĂ©parĂ© par des drains verticaux (2 millions de m3) et horizontaux, et d'un remblai dit « de tassement formĂ© par les dĂ©blais de tranchĂ©e et par 1,6 million de m3 de sables provenant de Wissant et de la gravière de Sangatte »[51].

Le creusement du tunnel a généré de grandes quantités de boues calcaires et de roche calcaire. Des deux côtés de la Manche, des dépôts ont été constitués pour accueillir ces déchets de construction renaturés ou paysagés :

  • cĂ´tĂ© anglais, les dĂ©blais ont servi Ă  remblayer le site du terminal et Ă  combler le polder du chantier en bord de mer[51] ;
  • cĂ´tĂ© français, deux vallons ou anciennes carrières situĂ©s sur les flancs du « talus des Noires Mottes » (fond Pignon et fond de la Forge) ont servi Ă  construire un système de bassins de retenue et de dĂ©cantation derrière une digue artificielle, accompagnĂ© d'un amĂ©nagement paysager[51]. Dans le vallon « Fond-Pignon » (inscrit Ă  l'inventaire des sites classĂ©s, dans une zone abondamment bombardĂ©e lors de la Seconde Guerre mondiale) des calcaires durs ont servi Ă  construire une grande digue. Derrière ce « mur » les boues pompĂ©es dans le tunnel et refoulĂ©es par une canalisation sont stockĂ©es pour dĂ©cantation lente (formation d’un « bĂ©ton de craie » Ă  30 % d'eau). Le site a Ă©tĂ© clĂ´turĂ© en raison du risque de noyade (le matĂ©riau se comportant en outre comme un sable mouvant). Le Centre rĂ©gional de Phytosociologie a Ă©tĂ© mobilisĂ© pour la sĂ©lection et collecte de graines de plantes croissant naturellement sur les calcaires (flore de coteaux calcaires) ; ces boues se sont dĂ©shydratĂ©es en quelques annĂ©es et le site a Ă©tĂ© rapidement revĂ©gĂ©talisĂ© après des essais de plantation et de rĂ©ensemencement des dĂ©pĂ´ts[51] ;
  • de nouvelles gravières ont cependant dĂ» ĂŞtre ouvertes pour les travaux (contrairement aux engagements pris antĂ©rieurement)[52] ;
  • des pompages d'exhaure des eaux infiltrĂ©es dans le tunnel en cours de creusement ont Ă©tĂ© rejetĂ©es Ă  environ 400 m au large (après que leurs matières en suspension aient Ă©tĂ© rĂ©duites Ă  0,2 g/litre)[53].

Outre les invasions militaires — le Royaume-Uni a envisagé, dans les années 1960-1970, l'emploi de l'arme nucléaire pour contrer toute irruption soviétique par un futur tunnel[54] —, le gouvernement anglais a voulu se prémunir contre les espèces invasives ainsi que les maladies « continentales », à commencer par la rage[55]. C'est ce qui a justifié l'installation de dispositifs tels que :

  • les pièges pour les renards (ou les chiens errants) ;
  • les systèmes de pointes sous haute tension, destinĂ©s Ă  tuer tout arthropode (papillons, araignĂ©es, etc.) posĂ© sur les wagons.

En 2020, l'Agence européenne de l'Environnement a publié une série de cartes interactives illustrant les conséquences d'un réchauffement climatique et qui montre que le tunnel sous la Manche, ainsi que certaines des activités touristiques et portuaires du littoral des Hauts-de-France pourraient se retrouver sous les eaux d'ici à la fin du siècle[56].

Exploitation

Un TGV TMST Ă  la sortie du tunnel.
L'entrée dans le tunnel à Peuplingues, près du terminal de Coquelles (France).

Trains Ă  grande vitesse

Les trains de voyageurs qui utilisent le tunnel sous la Manche sont exploités par Eurostar, société dépendant de la SNCF, de Network Rail et de la SNCB, qui est en situation de monopole depuis la mise en service commerciale du tunnel.

Un type spĂ©cial de TGV a Ă©tĂ© conçu pour cette utilisation : le TGV TMST. Il est adaptĂ© au gabarit et Ă  l'alimentation Ă©lectrique des rĂ©seaux qu'il est amenĂ© Ă  parcourir : britannique (notamment captage du courant par troisième rail jusqu'en 2008), français et belge. Pour des raisons de sĂ©curitĂ© dans le tunnel, il est sĂ©cable en son milieu, grâce Ă  deux motrices entourant 18 voitures (deux fois neuf voitures). Il offre 800 places assises. Sa vitesse est limitĂ©e Ă  300 km/h sur les lignes Ă  grande vitesse et Ă  160 km/h Ă  l'intĂ©rieur du tunnel[S 5].

Depuis l'ouverture totale de la High Speed 1 en 2007, des trains au gabarit continental peuvent accéder à Londres. Eurostar a donc commandé, en 2010, 17 rames Eurostar e320 pour renforcer son parc, qui permettent en outre la création d'une liaison vers Amsterdam en 2018.

Transport de véhicules hors camions

Le tunnel sous la Manche est accessible à la plupart des véhicules routiers hors camions (motos, voitures, fourgons, autocars) grâce aux navettes passagers qui circulent en temps normal vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Elles sont composĂ©es habituellement de deux rames de douze wagons porteurs entourĂ©s par deux wagons de chargement/dĂ©chargement et des locomotives Ă©lectriques. Pour les vĂ©hicules ne dĂ©passant pas 1,85 mètre de hauteur, les wagons Ă  deux niveaux offrent une capacitĂ© de dix voitures (cinq par niveau). Des wagons Ă  un niveau sont conçus pour les autocars et vĂ©hicules de plus de 1,85 m de hauteur. Les wagons sont fermĂ©s et pendant le trajet chaque wagon est sĂ©parĂ© des autres par des cloisons coupe-feu.

Les wagons pour les navettes passagers Ă  double pont ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s par ANF Industrie Ă  Crespin. Au total, 108 unitĂ©s ont Ă©tĂ© commandĂ©es. Ces vĂ©hicules, de conception unique en acier inoxydable, sont prĂ©vus pour une durĂ©e de vie de trente ans avec une utilisation vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept[L 2].

DĂ©but 2011, le parc de navettes passagers est composĂ© de 9 rames, composĂ©es de 216 wagons porteurs et 38 wagons chargeurs[R 1] - [57].

La rénovation complète de l’ensemble du parc des navettes passagers a été confiée à Bombardier Transport ; la livraison des rames rénovées se déroulera entre mi-2022 et mi-2026[58].

Transport de camions

Une navette d'Eurotunnel Ă  la sortie du tunnel sous la Manche, en France.

Les navettes camions sont composĂ©es de deux rames de quinze et seize wagons porteurs de 20 mètres de long entourĂ©s par deux wagons de chargement/dĂ©chargement. Cependant contrairement aux autres navettes oĂą les passagers restent dans leurs vĂ©hicules le temps de la traversĂ©e, une voiture est ajoutĂ©e au convoi derrière la locomotive pour accueillir les chauffeurs routiers. Les wagons porteurs ne sont cette fois pas fermĂ©s mais simplement grillagĂ©s[S 6].

DĂ©but 2011, le parc de navettes camions est composĂ© de 15 rames, composĂ©es de 494 wagons porteurs et 52 wagons chargeurs[R 1].

Le , le wagon Modalohr conçu pour le ferroutage a été agréé par la commission intergouvernementale du tunnel sous la Manche (CIG)[59] et est donc apte à l'emprunter[60]. Cette homologation pour un nouveau matériel ferroviaire est la première depuis l'ouverture du tunnel sous la Manche en 1994.

Nombre de camions (HGVs) transportés par navette (shuttles)[61].

Trains de fret

Ils circulent à 100 km/h. En France, ils partent de la gare marchandises de Fréthun ; tous les convois vers le Royaume-Uni doivent y transiter, afin d'effectuer les formalités douanières.

Le tunnel est emprunté depuis par des circulations de trains entre la Chine et le Royaume-Uni[62].

Volume de marchandises transportées en tonnes[61].

Bilan d'exploitation

Évolution du trafic dans le Tunnel depuis l’ouverture (1994-2010).

Incidents

Depuis la mise en service de l’ouvrage, plusieurs incidents ont rendu nécessaire la suspension de l’exploitation d’une partie du tunnel, aucune n'ayant fait de victimes :

  • le , l’incendie d’une navette pour poids lourds Ă  17 km de l’entrĂ©e française dans le tunnel sud provoque la fermeture de ce tunnel. Il rouvre en dĂ©cembre 1996 pour le trafic Eurostar mais le trafic des navettes Fret ne reprend dans le tunnel sud qu’après plusieurs mois de travaux[63] ;
  • le , une navette pour poids lourds prend feu Ă  11 km de l’entrĂ©e française du tunnel Nord[63] ;
  • durant l’hiver 2009-2010 en Europe, les conditions climatiques en dĂ©cembre 2009 ont causĂ© des pannes Ă©lectriques des rames Eurostar dans le tunnel, forçant des milliers de voyageurs Ă  l’évacuation[64] ;
  • le , peu après 14 h, un camion s'enflamme sur une navette de Fret alors qu'elle se situe Ă  km de l’entrĂ©e française dans le sens Grande-Bretagne-France. Elle avait Ă  son bord 36 personnes (Ă©quipage et chauffeurs) qui n'ont pas Ă©tĂ© touchĂ©es. L'incendie a Ă©tĂ© maĂ®trisĂ© vers 14 h 30 et arrĂŞtĂ© vers 14 h 50. Le trafic a pu reprendre progressivement dès 16 h. Un seul camion et sa cargaison ont Ă©tĂ© dĂ©truits[65] ;
  • le , au cours de l'après-midi, un camion s'enflamme dans le tunnel nord dans le sens Angleterre-France ; le trafic est interrompu et les passagers sont Ă©vacuĂ©s[66] - [67].

Accès au tunnel

Côté français, l'accès au tunnel se fait par une rocade accessible par la sortie 42 de l'Autoroute A16, ainsi que par le boulevard de l'Europe, sur la commune de Coquelles près de la Cité Europe (poids lourds).

Côté anglais, le tunnel est accessible par la sortie 11 de la M20, sur la commune de Folkestone.

Conséquences socio-économiques et foncières de la construction du tunnel

Malgré les inquiétudes quant à l'évolution du trafic maritime des deux côtés du tunnel, celui-ci s'est maintenu après l'ouverture du tunnel et a même augmenté au port de Calais : le trafic voyageurs y a aussi augmenté de moitié entre 1992 et 1998 et le tonnage du port de marchandises a doublé entre 1990 et 1998[V 1].

L'ouverture des terminaux de Coquelles et de Folkestone a permis l'ouverture de grandes zones d'activitĂ©s. Le terminal de Coquelles s'Ă©tend ainsi sur 700 hectares (en grande partie impermĂ©abilisĂ©s), parmi lesquels 90 000 m2 sont consacrĂ©s aux activitĂ©s commerciales et culturelles de la CitĂ© Europe[V 2].

Foncier : Deux études ont porté sur la période 1975 à 1981 et sur les marchés fonciers de Calais, Saint-Omer, Boulogne-sur-Mer, Arras et de la Côte d'Opale[68] puis sur cinq bassins d'habitat du littoral de 1987 à 1989[69] ; elles ont montré qu’en 1989, il existait un marché de l’arrière-pays (hors Haut-Artois) mais que les acteurs du marché foncier ne semblaient pas encore avoir anticipé ou pris en compte l’effet « lien fixe-transmanche » et l'amélioration du réseau routier.

En 1992, une nouvelle Ă©tude de L'ADEF (commande de l’Observatoire RĂ©gional de l'Habitat et de l'AmĂ©nagement du Nord - Pas de Calais de la D.R.E) a portĂ© sur l'impact du tunnel sur la plus-value foncière et la production de terrain Ă  bâtir dans un rayon de 35 Ă  40 km Ă  vol d'oiseau du tunnel, et d’éventuelles « alternatives envisagĂ©es sous l'angle foncier par les acteurs locaux vis-Ă -vis de cette nouvelle donne »[70].

Le chantier s'Ă©tant terminĂ© avec un an de retard et la facture Ă©tant presque deux fois plus Ă©levĂ©e que prĂ©vu (coĂ»t initial de construction de 27,3 milliards de francs, soit un total de 47,8 milliards, Ă  un coĂ»t final de 87,9 milliards[71]), Eurotunnel s'est retrouvĂ© avec une dette de 9 milliards d'euros, soit dix fois son chiffre d'affaires, la moitiĂ© des recettes annuelles Ă©tant dĂ©pensĂ©e pour financer le remboursement des intĂ©rĂŞts[note 7]. ArrivĂ© Ă  la tĂŞte de l'entreprise en 2005, Jacques Gounon dĂ©clare : « Si rien [n'est] fait, Eurotunnel [va faire] faillite le , date correspondant Ă  une Ă©chĂ©ance de remboursement du capital. Son cri d'alarme a crĂ©Ă© un Ă©lectrochoc salutaire ». La dette a par la suite Ă©tĂ© renĂ©gociĂ©e avec les actionnaires, en Ă©tant rĂ©duite de moitiĂ©, le trafic sera relancĂ© et la sociĂ©tĂ© redeviendra bĂ©nĂ©ficiaire en 2011[25].

Avenir

Le , pour la première fois, un train de passagers d'un autre opérateur — la Deutsche Bahn — a circulé dans le tunnel de manière autonome, roulant quelques kilomètres à 30 km/h en direction de l'Angleterre, avant de faire marche-arrière et de ressortir côté français[72]. Une semaine plus tard, un autre train de la Deutsche Bahn est arrivé à Londres en gare de Saint-Pancras, tracté par une locomotive[73].

La libéralisation du trafic ferroviaire de passagers dans l'Union européenne ouvre à la concurrence l'accès au Tunnel sous la Manche, mais la Deutsche Bahn doit d'abord se conformer aux normes techniques imposées par la commission intergouvernementale assurant sa gestion, ainsi qu'à l'obligation de mise en place du contrôle des passagers et de leurs bagages dans les gares allemandes.

La possibilité de la création d'un deuxième tunnel sous la Manche est en réflexion au cas où le premier tunnel arrive à saturation[74].

Toutefois en 2015 il Ă©tait estimĂ© que les capacitĂ©s du tunnel n'Ă©taient exploitĂ©es qu'Ă  50 %[75], Eurotunnel a donc fixĂ© un plan stratĂ©gique « Vision 2020 »[76] avec pour objectif d'augmenter le trafic de 100 trains/jour soit un train toutes les 2 min 30 s au lieu des 3 min actuelles.

Dans la culture

Au cinéma et à la télévision

Georges Méliès imagina dans son court-métrage de 1907, Le Tunnel sous la Manche ou le Cauchemar franco-anglais, le tunnel sous la Manche, son projet, sa réalisation, son inauguration et même sa destruction finale, sous forme de rêve.

Le tunnel sous la Manche a également fait son apparition dans l’épisode numéro 118 de la série télévisée américaine Seinfeld intitulé The Pool Guy : alors qu’un obscur complot est mis sur pied, faisant intervenir meurtre et argent, l’ordre est donné d’évacuer le tunnel devant la menace d’une explosion. On apprend ensuite que la fille du président des États-Unis a été piégée dans le Tunnel au moment de l’explosion.

Le tunnel sous la Manche figure dans le film Mission impossible de Brian De Palma en 1996 : Tom Cruise grimpe sur un train à grande vitesse et est poursuivi par un hélicoptère dans ce qui est censé être le tunnel. La scène, filmée sur la voie ferrée de Kilmarnock à Dumfries dans la vallée de l’Upper Nithsdale en Écosse, contient des faits invraisemblables qui s’ajoutent à son impossibilité matérielle : le tunnel sous la Manche apparaît comme un simple lien de section rectangulaire à double sens et les trains y circulent comme des TGV classiques sans caténaires.

Le Tunnel sous la Manche et l'Eurostar ont été utilisés dans le film d'Yvan Attal Ma femme est une actrice, lorsque le personnage d'Yvan Attal se rend à Londres pour assister au tournage d'un film par sa femme, (Charlotte Gainsbourg).

On peut apercevoir à plusieurs reprises les bouches d'entrée et de sortie du tunnel dans Les Poupées russes de Cédric Klapisch (2005).

Le , Canal+ et Sky lancent leur nouvelle série, Tunnel, dont l'intrigue débute dans le tunnel sous la Manche. Des scènes ont d'ailleurs été tournées dans le tunnel de maintenance, avec des membres du personnel comme figurants.

L'intrigue du long métrage SAS: Rise of the Black Swan sorti en 2021 se déroule dans le Tunnel sous la manche où se déroule une prise d'otage par des mercenaires.

Dans la littérature

En 1970, E.E Vielle, Le Tunnel sous la Manche, roman Ă  suspense, collection Plein vent.

En 1988, Paul Gadriel, À fond de train sous la Manche, éditions Gallimard.

En 1997, Michel Cyprien, Le tunnel sous la Manche, Mercure De France.

En 1966, dans l'album d'Astérix Astérix chez les Bretons, Obélix fait une remarque concernant un tunnel pour éviter la pluie et le brouillard. Jolitorax indique qu'« on en parle chez nous de ce tunnel; on a même commencé à le creuser mais ça risque d'être assez long. Plutôt ».

Documentaires sur le tunnel

Pendant la construction du tunnel, au cours de l'émission Envoyé spécial d'Antenne 2 du , un reportage de Jean-François Delassus explique les travaux de creusement, en particulier la vie des ouvriers s'occupant des tunneliers. Ce reportage, qui a connu une audience record à sa diffusion à la télévision française, a reçu plusieurs prix et a été diffusé dans d'autres pays[S 7].

Le tunnel sous la Manche a fait l'objet d'un épisode de la série MegaStructures de la chaîne National Geographic Channel, diffusé la première fois en septembre 2004[77].

L'émission du du Club Sciences fut consacré au tunnel sous la manche.

Une émission du magazine de la science et de la découverte « C'est pas sorcier » sur France 3 a été consacrée au tunnel sous la Manche. Cette émission était intitulée « Eurotunnel »[78].

En 2019, BBC Two a consacrĂ© une sĂ©rie de quatre Ă©pisodes au Tunnel pour ses 25 ans[79].

Objets commémoratifs

Le 5 mai 1994 sont Ă©mis quatre timbres sous forme de deux diptyques Ă  l'occasion de l'inauguration du tunnel. Les deux diptyques ont des illustrations identiques sauf pour les couleurs de fond et la valeur faciale (deux timbres de 2,80 francs Ă  fond bleu foncĂ© dans un cas, deux timbres de 4,30 francs Ă  fond bleu clair ou blanc dans l'autre). La première illustration montre le coq français et le lion britannique se serrant la main au-dessus de la Manche, la seconde deux mains aux doigts se touchant au-dessus d'un train ; chacune porte la cocarde tricolore de son pays.

Les dessins du Français Jean-Paul Cousin et du Britannique George Hardie[80] sont imprimés en héliogravure en feuille de dix-huit diptyques[81].

Au Royaume-Uni, le même jour, The Post Office émet deux diptyques, aux mêmes illustrations que les timbres de France, comprenant deux timbres de vingt-cinq pence pour le bleu foncé et deux timbres de quarante-et-un pence pour le bleu ciel et blanc. Les deux diptyques sont imprimés en héliogravure[80].

Par ailleurs, plusieurs pièces et médailles autour du tunnel ont été frappées :

  • en 1987, Ă  l'occasion d'une souscription publique, Eurotunnel frappe une mĂ©daille[82] ;
  • en avril 1989, pour la sortie du tunnelier T4 (service cĂ´tĂ© terre), une mĂ©daille commĂ©morative est donnĂ©e aux ouvriers et techniciens du chantier ;
  • en 1990, Ă  l'occasion de la jonction, une mĂ©daille est frappĂ©e[82] ;
  • en 1991, deux mĂ©dailles pour le record d'avancement du tunnelier T4[83] ;
  • en 1991, une mĂ©daille pour prĂ©senter les voussoirs utilisĂ©s dans le tunnel[82] ;
  • en 1991, une mĂ©daille tirĂ©e Ă  800 exemplaires par TML montre une coupe des trois galeries du tunnel[82] ;
  • en 1994, une pièce commĂ©morative de 100 Francs / 15 Ă©cus frappĂ©e par la Monnaie de Paris Ă  20 000 exemplaires[82] ;
  • en 1994, une mĂ©daille reprĂ©sentant une locomotive BB 22000 sortant du tunnel frappĂ©e par Lucie - Le Havre - Lille[82].

En 2010 est créé un timbre représentant une Navette Eurotunnel, à l'occasion de la célébration de la première jonction, le .

En 2014, le 7 mai, est Ă©mis un timbre français pour commĂ©morer les 20 ans du lien fixe sous la Manche, depuis son ouverture le (date de l'inauguration de l'ouvrage par la reine Elisabeth II et François Mitterrand).

Notes et références

Notes

  1. mot-valise de Channel Tunnel.
  2. le véhicule routier peut être une voiture, un autocar, une moto, ou un camion.
  3. voir le paragraphe correspondant.
  4. soit environ 11 milliards d’euros.
  5. soit environ 9 milliards d’euros.
  6. soit environ 4,6 milliards d’euros.
  7. Intérêts du crédit syndiqué assuré par 41 banques françaises, 38 banques japonaises, 23 allemandes, 12 britanniques, 11 suisses et 8 belges. Cf Gérard Marcou, Le Tunnel sous la manche entre états et marchés, Presses universitaires du Septentrion, , p. 192.

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  3. la gestion des incidents majeurs, p. 46.
  4. p. 39.
  5. p. 37
  6. p. 38-39.
  7. p. 52.
  1. p. 108 « Ouvrages spéciaux et refroidissement des tunnels ».
  2. p. 110, « Le wagon le plus complexe jamais construit »
  • Maryse Fabriès-Verfaillie et Pierre Stragiotti, La France des Villes : le temps des mĂ©tropoles ?, Rosny, BrĂ©al, , 336 p. (ISBN 2-84291-642-5) (extraits sous Google books)
  1. p. 242 : « Le trafic voyageurs du port de Calais Ă©tait de 17 millions en 1998, contre 12 millions six ans plus tĂ´t. Le tonnage du port de marchandises de Calais Ă©tait quant Ă  lui de plus de 35 millions de tonnes en 1998, contre 17 millions en 1990. »
  2. p. 243.
  • Collectif, Eurotunnel : 15 ans d'Ă©volutions techniques, coll. « revue gĂ©nĂ©rale des chemins de fer », (voir dans la bibliographie)
  1. p. 6 Ă  p. 9.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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