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Puits de Sangatte

Les puits de Sangatte sont des ouvrages d'art réalisés pour les projets successifs de tunnel sous la Manche. Il s'agit de puits forés côté français à Sangatte, à la pointe du pas de Calais.

Puits de 1876

En 1876, un premier puits est creusé dans le village de Sangatte pour reconnaître la nature du sous-sol[1].

  • Gravure du puits de 1876.
    Gravure du puits de 1876.

Puits de 1878

50° 56′ 15″ N, 1° 43′ 46″ E

Le premier projet dans la chronologie du tunnel sous la Manche a Ă©tĂ© initiĂ© entre 1875 et 1883. Des sondages du sous-sol sont menĂ©s par l'ingĂ©nieur Labrousse et les gĂ©ologues Potier et de Lapparent. Ă€ partir de 1878, un premier puits est forĂ© sous la direction de l'ingĂ©nieur Ludovic Breton Ă  88,7 mètres de profondeur et 2,7 mètre de diamètre au nord du Cap Blanc-Nez, sur le territoire de Sangatte, et 1 839 mètres de galerie horizontale sont percĂ©s sous la mer (la descenderie)[1] - [2] - [3]. Les travaux sont arrĂŞtĂ©s en 1883[4]. Les installations sont dĂ©molies au XXe siècle et le puits est laissĂ© ouvert mais entourĂ© d'un mur. Il est finalement comblĂ© et obturĂ© d'une dalle en bĂ©ton vers le dĂ©but du XXIe siècle, cette dalle est toujours visible ainsi que des restes de murs des anciens bâtiments[5].

  • Le chevalement en construction.
    Le chevalement en construction.
  • Les installations de surface dont le chevalement en bois.
    Les installations de surface dont le chevalement en bois.
  • Autres vue des mĂŞmes bâtiment montrant la haute cheminĂ©e.
    Autres vue des mêmes bâtiment montrant la haute cheminée.
  • Le site au milieu des champs.
    Le site au milieu des champs.
  • Vestige du puits entourĂ© d'un mur après la dĂ©molition des bâtiments.
    Vestige du puits entouré d'un mur après la démolition des bâtiments.

Puits de 1973

50° 56′ 31″ N, 1° 44′ 45″ E

Le Groupement d'études pour le Tunnel sous la Manche (GETM) est créé le . Un appel d'offres est lancé en 1967 et le le Groupe du Tunnel sous la Manche, composé de la Société française du Tunnel sous la Manche et de The British Channel Tunnel Company, est désigné maître d'œuvre. Le projet retenu est celui de deux tunnels ferroviaires entourant une galerie de service.

Les travaux débutent en 1973 et sont prévus pour durer 10 ans. Une rampe d'environ 150 mètres de long est créée, la descenderie, et 400 mètres de galerie sont creusés à 37 mètres sous terre. Mais le Royaume-Uni traverse une grave crise économique et le gouvernement britannique abandonne le projet le .

En , le chantier est ouvert au public pour une dernière visite. 4 000 personnes le visitent le samedi et 10 000 le dimanche. La galerie est ensuite noyĂ©e Ă  titre de conservation, et l'accès interdit. Le tunnelier achetĂ© aux États-Unis pour 2 milliards de francs (environ 305 millions d'euros), arrivĂ© en pièces dĂ©tachĂ©es et montĂ© Ă  Sangatte, n'aura jamais servi[6].

Lors de l'étude du projet Eurotunnel, il sera envisagé de redémarrer le tunnel à partir de cet endroit, mais l'idée sera abandonnée rapidement[7].

La descenderie est toujours visible (mais non accessible), à quelques dizaines de mètres du puits de Sangatte construit en 1987.

  • Accès Ă  la descenderie du tunnel de 1973.
    Accès à la descenderie du tunnel de 1973.
  • DĂ©tail de la descenderie du tunnel de 1973.
    DĂ©tail de la descenderie du tunnel de 1973.

Puits de 1987

50° 56′ 24″ N, 1° 44′ 36″ E

Le projet Eurotunnel, le troisième projet de tunnel sous la Manche, démarre ses travaux en 1986. À cette occasion, un nouveau puits de Sangatte est réalisé en 1987.

Il s'agit de l'un des deux puits d'accès creusés de chaque côté du tunnel (son équivalent côté anglais étant à Shakespeare Cliff), à la jonction entre les parties souterraine et sous-marine. C'est à partir de ces puits qu'a commencé la construction du tunnel, servant de points d'entrée pour le matériel (tunneliers et voussoirs) et les hommes, et d'évacuation pour les déblais.

Le puits de Sangatte est profond de 65 mètres et a un diamètre intĂ©rieur de 57 mètres[8]. Un moyen courant de donner un ordre de grandeur de ses dimensions est de le prĂ©senter comme suffisamment grand pour accueillir l'Arc de Triomphe de Paris[9] - [10] - [11] - [12] - [13] (h 55 Ă— 45 Ă— 22 mètres).

Le puits est essentiellement creusé dans une couche de craie grise et bleue du Cénomanien, surmontée de formations sablo-limoneuses du Quaternaire[14].

Références

  1. Isabelle Hodey, « Le premier puits de Sangatte, vestige d’une tentative avortée de tunnel sous la Manche », La Voix du Nord, .
  2. Nicolas Bour, « Optimisation du tracé du tunnel et des ouvrages spéciaux », dans Duffaut et Margron 1990, p. 187.
  3. Bertrand Lemoine, Le tunnel sous la Manche, Paris, Le Moniteur, , 199 p. (ISBN 2-281-19080-3), p. 70
  4. Lyne Cohen-Solal et Bernard Sasso (préf. Margaret Thatcher et François Mitterrand, introd. Theodore Zeldin), Histoire du tunnel sous la Manche : Chronique d'une passion franco-anglaise, Paris, Lieu commun, coll. « Histoire », , 231 p. (ISBN 2-86705-188-6), p. 194.
  5. « SANGATTE :mon village », sur jepi-dunkerque.fr, .
  6. Jean-Noël Marquet, « Une visite dans les archives de la télé du Nord Pas de Calais : le voyage (1954-1979) », Les vingt quatre heures de la télé, Institut national de l'audiovisuel, , archive de : à partir de 18 min 01 s.
  7. « Images du puits de 1973 et annotations ».
  8. « Tunnel sous la Manche : Puis d'accès de Sangatte », Soletanche Bachy, .
  9. Francis Amédro, « Le tunnel sous la Manche et son contexte géologique », Bulletin de la Classe de Sciences, Académie royale de Belgique,‎ , p. 123.
  10. Cohen-Solal et Sasso 1994, p. 194.
  11. « Les installations de Sangatte », La Mémoire de Transmanche, Amicale des bâtisseurs du tunnel sous la Manche, chap. 1.2.1.
  12. « Le tunnel sous la Manche : Les puits d'accès », sur planete-TP, .
  13. Philippe Boulet-Gercourt, « Eurotunnel : Le bout du chantier », Le Nouvel Observateur, no 1277,‎ 27 avril au 3 mai 1989, p. 75–77 (76) (lire en ligne).
  14. Jean Audé et Michel Londez, « Puits de Sangatte : Conception et calcul », dans Duffaut et Margron 1990, p. 207–230.

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Duffaut (dir.) et Patrick Margron (dir.), Le Tunnel sous la Manche : GĂ©ologie et gĂ©otechnique (actes des journĂ©es d'Ă©tudes organisĂ©es par l'École nationale des ponts et chaussĂ©es, Paris, -), Paris, Presses de l'École nationale des ponts et chaussĂ©es, , 326 p. (ISBN 2-85978-137-4).

Articles connexes

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