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Chronologie du tunnel sous la Manche

Le premier projet

Projet d'Albert Mathieu-Favier d'un tunnel sous la Manche (1801).
  • 1801, premier projet d'Albert Mathieu-Favier d'un tunnel sous la Manche. Projet abandonnĂ© du fait des guerres napolĂ©oniennes.
  • 1855, projet de l'ingĂ©nieur français AimĂ© ThomĂ© de Gamond, qui propose un tunnel entre le cap Gris-Nez (Pas-de-Calais) et Eastwear-Point, avec des cheminĂ©es d'aĂ©ration en pleine mer et la crĂ©ation d'une Ă®le artificielle au banc de Varnes, qui abriterait une gare maritime.
  • 24 janvier 1868, crĂ©ation du « Channel Tunnel Committee » financĂ© par les Rothschild, cĂ´tĂ© français, et par lord Richard Grosvenor et Michel Chevalier, cĂ´tĂ© britannique.
  • 1875, CrĂ©ation de la SociĂ©tĂ© du tunnel sous-marin entre la France et l'Angleterre, dĂ©tenue pour 2/3 par la Compagnie des chemins de fer du Nord et pour 1/3 par les Rothschild.
  • 1875, des Ă©tudes gĂ©ologiques, par sondages du sous-sol, menĂ©es par l'ingĂ©nieur Labrousse et les gĂ©ologues Potier et de Lapparent concluent que le tunnel doit ĂŞtre creusĂ© dans la couche de craie bleue ; le tracĂ© proposĂ© compte 54 km.
  • 21 octobre 1876, dĂ©but du forage Ă  Sangatte. Sous la direction de l'ingĂ©nieur Ludovic Breton, un premier puits est forĂ© Ă  90 mètres au-dessous du sol au nord du Cap Blanc-Nez, sur le territoire de Sangatte, et 1 839 mètres de galerie horizontale sont percĂ©s sous la mer (la descenderie)[1] - [2]. Pour le forage, des perforatrices sont mises au point. Le rythme de forage est d'environ 400 mètres par mois permettant d’espĂ©rer la fin du forage au bout de cinq ans.
  • 1881 : Commission militaire anglaise sur les risques stratĂ©giques du tunnel[3].
  • 18 mars 1883, les travaux sont interrompus cĂ´tĂ© français pour des raisons militaires. La longueur des galeries creusĂ©es atteint 2026 m cĂ´tĂ© anglais et 1839 m cĂ´tĂ© français[4].

Le deuxième projet

  • 1957, Louis Armand crĂ©e le GETM, groupement d'Ă©tude du tunnel sous la Manche, avec comme partenaires : l'Association française du tunnel sous la Manche (Groupe Rothschild), The Channel Tunnel Company (British Railways), la Compagnie financière de Suez, ainsi qu'une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, Technical Studies Inc.
  • 1960, les partisans d'un pont lancent la SEPM, SociĂ©tĂ© d'Ă©tude d'un pont sur la Manche, prĂ©sidĂ©e par Jules Moch.
  • 1966, Harold Wilson et Georges Pompidou tranchent en faveur du tunnel. Un appel d'offres est lancĂ© en 1967.
  • 1971, le Groupement du tunnel sous la Manche est dĂ©clarĂ© maĂ®tre d'ouvrage unique ; il est formĂ© par les deux sociĂ©tĂ©s concessionnaires : The British Channel Tunnel Company et la SociĂ©tĂ© française du tunnel sous la Manche. L'achèvement des travaux est prĂ©vu pour 1980.
  • 20 octobre 1972, signature de la convention n° 1 entre GTM et les deux gouvernements.
  • 1973, dĂ©but des travaux des deux cĂ´tĂ©s de la Manche.
  • 11 janvier 1975, Harold Wilson annonce la dĂ©cision de la Grande-Bretagne de renoncer au tunnel, « pour des raisons Ă©conomiques ».
  • 20 janvier 1975, arrĂŞt des travaux, 300 m de galerie ont Ă©tĂ© creusĂ©s du cĂ´tĂ© français[5], 400 m du cĂ´tĂ© britannique.

Le projet Rocard

  • juin 1981, Michel Rocard, Ministre du Plan, lance une Ă©tude prĂ©liminaire auprès des sociĂ©tĂ©s d'ingĂ©nierie internationales ayant pour objet une liaison ferroviaire Ă  grande vitesse France-Angleterre en spĂ©cifiant que l'ingĂ©nierie financière devra ĂŞtre assurĂ©e sans le concours de fonds publics.

Le projet Eurotunnel

  • 18 octobre 1985, crĂ©ation de TransManche Link (TML), consortium de 10 entreprises de BTP, cinq françaises et cinq britanniques, chargĂ© de construire l'ouvrage[6].
  • 20 janvier 1986, François Mitterrand et Margaret Thatcher, rĂ©unis Ă  Lille, annoncent le choix du projet de tunnel proposĂ© par France Manche et Channel Tunnel Group, parmi quatre projets concurrents (dont un pont et un ouvrage mixte pont-tunnel)
  • 12 fĂ©vrier 1986, signature du traitĂ© de CantorbĂ©ry[7].
  • 14 mars 1986, signature de l'accord de concession du tunnel sous la Manche[7].
  • 13 aoĂ»t 1986, crĂ©ation de la sociĂ©tĂ© Eurotunnel, coentreprise fondĂ©e Ă  parts Ă©gales par France Manche et The Channel Tunnel Group.
  • novembre 1986, après une campagne de sondages de reconnaissance gĂ©ologique Ă  terre au cours de l'Ă©tĂ©, une campagne de sondages en mer est lancĂ©e (plateforme Zapata Scotian). Parallèlement les travaux de creusement du puits d'accès de Sangatte commencent cĂ´tĂ© français. Un ouvrage de 75 m de diamètre pour une profondeur de 75 m est rĂ©alisĂ©.
  • 29 juillet 1987, François Mitterrand et Margaret Thatcher signent officiellement le traitĂ© franco-britannique autorisant la rĂ©alisation du tunnel.
  • dĂ©cembre 1987, premier forage cĂ´tĂ© anglais dans la falaise de Shakespeare Cliff.
  • Juin Ă  aoĂ»t 1988, deuxième campagne de sondages en mer (plateforme Interocean II)
  • 1er dĂ©cembre 1990 : première jonction des chantiers dĂ©marrĂ©s cĂ´tĂ© France et cĂ´tĂ© Angleterre (galerie T1)[7]. La poignĂ©e de main de deux ouvriers du chantier, britannique et français, est officialisĂ©e Ă  12 h 12 min 12 s.
  • 10 dĂ©cembre 1993 : transfert de l'ouvrage de TML Ă  Eurotunnel[8]
  • 5 ou 6 avril 1994 : arbitrage sur les coĂ»ts du tunnel entre Eurotunnel et TML ; Eurotunnel s'engage Ă  verser Ă  TML une avance de trĂ©sorerie de 15 milliards de francs[9] - [8]
  • 6 mai 1994 : inauguration officielle[7] - [10].

Après l'inauguration

  • , mise en service, ouverture Ă  la clientèle.
  • 18 novembre 1996, incendie d'une navette poids-lourds dans le tunnel[7]. Il a pour consĂ©quence la fermeture d'une des voies du tunnel pendant un mois et l'arrĂŞt du trafic de fret pendant sept mois. Huit personnes ont Ă©tĂ© lĂ©gèrement intoxiquĂ©es.
  • 25 dĂ©cembre 2002, 550 personnes hĂ©bergĂ©es dans le camp de la Croix-Rouge Ă  Sangatte, tentent d’immigrer illĂ©galement en Grande-Bretagne Ă  pied par le tunnel sous la Manche. RassemblĂ©es en deux groupes, elles rĂ©ussissent Ă  franchir les enceintes protĂ©gĂ©es du terminal de Coquelles et Ă  pĂ©nĂ©trer dans le tunnel. 129 personnes seront arrĂŞtĂ©es par la police jusqu'Ă  sept kilomètres Ă  l’intĂ©rieur du tunnel. Le trafic ferroviaire fut interrompu toute la nuit.
  • 21 aoĂ»t 2006, l'incendie d'un camion entraĂ®ne la fermeture d'une partie du tunnel. Cependant, aucun dĂ©gât important n'est Ă  dĂ©plorer.
  • 28 avril 2007 Ă  8 h 18, entre Folkestone et le Cap Gris-Nez, un tremblement de terre de magnitude 4,3 a Ă©tĂ© enregistrĂ©. L'Ă©picentre se situe en mer Ă  14 km au sud de Douvres et 7,1 km de profondeur. Le trafic ferroviaire transmanche n'a pas Ă©tĂ© affectĂ© malgrĂ© la proximitĂ© du tunnel avec l'Ă©picentre (moins de 10 km).
  • 11 septembre 2008, l'incendie d'un camion sur une navette de fret engagĂ©e dans le tunnel s'est propagĂ© pour finalement dĂ©passer les 1000 °C sans faire de victimes. Le tunnel Nord a Ă©tĂ© fortement endommagĂ© et a nĂ©cessitĂ© plusieurs mois de rĂ©novation. L'exploitation commerciale du tunnel n'a Ă©tĂ© interrompue que 5 jours[11] mais il a fallu attendre la fin des travaux pour que le trafic reprenne son cours normal (fĂ©vrier 2009).

Notes et références

  1. Nicolas Bour, « Optimisation du trace du tunnel et des ouvrages speciaux », dans Duffaut et Margron, op. cit., p. 187.
  2. Bertrand Lemoine, Le tunnel sous la Manche, Paris, Le Moniteur, , 199 p. (ISBN 2-281-19080-3), p. 70
  3. « Trois officiers visitent le chantier de Sangatte, près de Calais, constatent les difficultés que rencontre la Société française à cause des failles nombreuses, s’inquiètent des moyens prévus pour noyer le tunnel en cas de danger. Pour toute réponse, l'ingénieur en chef Ludovic Breton ouvre une vanne, qui détrempe immédiatement les trois délégués. «C'est parfait, déclarent-ils, encore faut-il un homme sûr»". » - Source : Laurent Bonnaud, Le tunnel sous la Manche : deux siècles de passions, Paris, Hachette, , 389 p. (ISBN 2-01-235094-1)
  4. Stanislas Meunier, Le Tunnel sous la Manche, Revue La Nature, 1882
  5. L'entrĂ©e de la descenderie se situe ici 50° 56′ 31″ N, 1° 44′ 45″ E
  6. « 18 OCTOBRE 1985 FORMATION DE TRANSMANCHE LINK », lire en ligne sur boursilex.com
  7. Collectif, Eurotunnel : 15 ans d'évolutions techniques, HC éditions, coll. « revue générale des chemins de fer » (no 206), (ISSN 0035-3183)
  8. « Un feuilleton de près de dix ans », Les Échos no 16640 du 06 mai 1994 • page 1, lire en ligne sur lesechos.fr
  9. « Ultimes décisions avant l'ouverture », extrait de la thèse pour le doctorat d'études anglophones, présentée et soutenue publiquement le 30 juin 2000 par Cécile Berenguier, lire en ligne sur theses.univ-lyon2.fr
  10. « L'"affaire du siècle" », lire en ligne sur lemonde.fr
  11. « Reprise partielle du trafic Eurostar », lire en ligne sur lefigaro.fr

Voir aussi

Bibliographie

  • Pierre Duffaut et Patrick Margron, Le Tunnel sous la Manche : gĂ©ologie et gĂ©otechnique : actes des journĂ©es d'Ă©tudes organisĂ©es par l'Ecole nationale des ponts et chaussĂ©es, Paris, 31 mai-1er juin 1989, Paris, Presses de l'Ecole nationale des ponts et chaussĂ©es, , 326 p. (ISBN 2-85978-137-4 et 9782859781378, BNF 35071977, lire en ligne)

Liens externes

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