Pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine
Le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine est un ensemble formĂ© d'un tunnel routier et d'un pont routier qui relient Longueuil (arrondissement Le Vieux-Longueuil) Ă MontrĂ©al (arrondissement MercierâHochelaga-Maisonneuve) en passant sous le fleuve Saint-Laurent et sur lâĂźle Charron. Il dessert les rĂ©gions administratives de MontrĂ©al et de la MontĂ©rĂ©gie. Il s'agit du seul tunnel routier qui relie MontrĂ©al Ă sa banlieue.
Pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine | ||||
GĂ©ographie | ||||
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Pays | Canada | |||
Province | Québec | |||
Région | Montérégie, Montréal | |||
Commune | Longueuil, Montréal | |||
CoordonnĂ©es gĂ©ographiques | 45° 34âČ 46âł N, 73° 28âČ 46âł O | |||
Fonction | ||||
Franchit | Fleuve Saint-Laurent | |||
Fonction | Tunnel routier A-25 |
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Caractéristiques techniques | ||||
Type | Tunnel | |||
Longueur | 1 992,6 m | |||
Largeur | 36,7 m | |||
Hauteur | â24 m | |||
Matériau(x) | Béton précontraint | |||
Construction | ||||
Construction | 1963-1967 | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Canada
Géolocalisation sur la carte : région métropolitaine de Montréal
Géolocalisation sur la carte : Québec
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Toponymie
Le pont-tunnel est nommé en l'honneur de Louis-Hippolyte La Fontaine (1807-1864), homme politique canadien-français, Premier ministre du Canada-Est de 1842 à 1843. Il était originaire de Boucherville.
Histoire
DÚs 1875, Walter Shanly, ingénieur civil, homme d'affaires et homme politique montréalais d'origine irlandaise, aprÚs avoir réalisé le tunnel ferroviaire du Hoosac au Massachusetts, étudia la possibilité de creuser un tunnel entre Hochelaga et Longueuil.
En 1883, la construction d'un tunnel suivi d'un pont est proposée pour en réduire la complexité et le coût.
En 1949 le gouvernement fédéral décida de construire une route Transcanadienne. En 1960, la construction de sa section québécoise, de l'Ontario jusqu'à RiviÚre-du-Loup, fut annoncée. La largeur de la voie maritime du Saint-Laurent et son tirant d'air militent en faveur d'un pont suspendu pour relier les réseaux d'autoroutes de part et d'autre du fleuve, mais la planitude des berges nécessiterait la construction d'approches trÚs élevées et trÚs longues.
Aussi, pour éviter de devoir défigurer la ville, les ingénieurs du MinistÚre de la Voirie du Québec optÚrent pour la construction d'un tunnel sous le lit du fleuve. De plus, un tunnel coûterait moins cher qu'un pont et pourrait servir d'abri en cas d'attaque nucléaire. Néanmoins, le quartier de Longue-Pointe et son église furent rasés et plus de 300 familles expropriées[1]. En la décision fut prise de construire un ensemble pont et tunnel[2].
Construction
Les travaux débutÚrent le . Le roc étant profond sous le lit du fleuve, la proposition du jeune ingénieur Armand Couture de construire un tunnel immergé, comme cela s'était fait pour le Tunnel George Massey de Vancouver (1959), fut retenue.
Le tunnel a Ă©tĂ© principalement construit en sections prĂ©fabriquĂ©es, seules ses extrĂ©mitĂ©s ayant Ă©tĂ© coulĂ©es. Par exemple, la tour de ventilation de lâĂźle Charron a Ă©tĂ© construite sur place alors que la tour nord a Ă©tĂ© fabriquĂ©e en cale sĂšche puis immergĂ©e. Une cale sĂšche de 600 mĂštres sur 300 m fut amĂ©nagĂ©e dans le fleuve au sud-ouest de lâĂźle Charron en .
En huit mois, sa construction a nĂ©cessitĂ© la levĂ©e de digues de 2 millions de mÂł de roc et le creusement du lit du fleuve pour atteindre une profondeur de 27 m. Sept caissons Ă©tanches de 32 000 tonnes, dont 25 000 t d'acier d'armature ou de prĂ©contrainte (cĂąbles), de 116,1 mĂštres de long par 38,5 m de largeur et 8,1 m de hauteur y furent construits[3]. L'Ă©tanchĂ©itĂ© des caissons fut assurĂ©e par une couche d'enduit bitumineux et de fibre de verre sur lâextĂ©rieur. Aux extrĂ©mitĂ©s ils furent munis de joints en caoutchouc et temporairement scellĂ©s par des murs d'Ă©tanchĂ©itĂ©.
La cale sĂšche fut ensuite remplie d'eau pour faire flotter les caissons et les amener au centre du Saint-Laurent au moyen de chalands oĂč, lestĂ©s de 1 500 t de pierre, ils furent positionnĂ©s sur des semelles de bĂ©ton au fond d'une tranchĂ©e draguĂ©e dans le lit du fleuve. Une fois en place, le mur d'Ă©tanchĂ©itĂ© entre deux caissons Ă©tait dĂ©truit afin que la pression extĂ©rieure de l'eau (10 000 t) les scelle l'un contre l'autre le temps que soit complĂ©tĂ© un joint de bĂ©ton armĂ© intĂ©rieur.
Le dernier caisson en place, en , du sable fut injecté sous la structure pour former des fondations et deux mÚtres de pierre furent disposés au-dessus pour que les ancres des bateaux ne puissent l'endommager. Le tunnel est suffisamment profond pour permettre un éventuel approfondissement du chenal de navigation à 13 m[2].
Dernier ouvrage de la transcanadienne, le pont-tunnel fut inaugurĂ© le , juste avant l'ouverture de l'Exposition universelle de MontrĂ©al et sans que fut jamais interrompue la circulation maritime. La construction coĂ»ta 75 millions de dollars, dont 90% fut assurĂ© par Ottawa. Ă son ouverture le pont-tunnel devient un objet de curiositĂ©, et de nombreuses personnes s'y arrĂȘtaient pour le visiter Ă pieds. Le tunnel demeure encore l'un des plus grands ouvrages en bĂ©ton prĂ©contraint au monde.
RĂ©novations
De 2006 Ă 2008, la dalle du pont de lâĂźle Charron a Ă©tĂ© refaite et une voie de circulation a Ă©tĂ© ajoutĂ©e dans la direction sud. Pour ce faire, les piles et chevĂȘtres en bĂ©ton du pont ont Ă©tĂ© Ă©largis, passant respectivement de 9,1 m et 27,1 m Ă 13 m et 32,2 m de largeur. Entre les chevĂȘtres, de nouvelles poutres d'acier ont Ă©tĂ© ajoutĂ©es en amont des prĂ©cĂ©dentes pour supporter les voies Ă©largies[4].
Une rĂ©novation majeure du tunnel, Ă©valuĂ©e Ă 1 milliard de dollars, a dĂ©butĂ© en et durera au moins quatre ans. Les travaux prĂ©voient la rĂ©paration de lâintĂ©rieur du tunnel (radier, murs, plafond) et de certains joints d'Ă©tanchĂ©itĂ©, le remplacement de lâĂ©clairage et des ventilateurs, l'ajout de systĂšmes anti-incendies et la modernisation de lâĂ©quipement de surveillance et de contrĂŽle. Les voies d'approches du tunnel seront elles aussi refaites[5].
Le le ministÚre des Transports du Québec annonce la signature d'un contrat de 1,142 milliard de dollars avec le consortium Renouveau La Fontaine pour la conception et réalisation du projet de rénovation du tunnel. Le gouvernement du Canada contribue à hauteur de 427,7 millions de dollars et les villes de Montréal et Boucherville contribuent respectivement pour 3 et 1,1 millions de dollars[6].
Une manifestation a eu lieu en mars 2021 pour protester contre les mesures de confinement instaurées par le gouvernement canadien durant l'épidémie de Covid 19, le collectif 'les Farfadaas' risquant ensuite des poursuites, eux se réclamant de la Liberté d'expression pour justifier leur geste aprÚs avoir commandité cette action[7].
Caractéristiques
Tunnel
Le tunnel, long de 1 471 mÚtres, se compose de deux tubes de circulation de 4,4 m de haut et de trois voies de large. Entre ces tubes un tube central loge l'équipement de drainage, d'éclairage, de ventilation et de sécurité. Le tunnel supporte une pression d'eau de 550 bars (8 000 psi) grùce à sa structure en béton précontraint utilisant du Trap rock.
Les sorties du tunnel sont surplombées de paralumes. Les murs ne sont pas droits pour limiter la réverbération du bruit de circulation et son amplification par résonance.
Ventilation
Un systĂšme de ventilation semi-transversal connecte deux tours de ventilation chacune Ă©quipĂ©e de deux cheminĂ©es de quatre ventilateurs. L'air frais aspirĂ© de l'extĂ©rieur par une cheminĂ©e est injectĂ© dans le tube central d'oĂč il est distribuĂ© Ă un tube de circulation sur toute sa longueur. L'air se dĂ©place dans le sens de circulation des vĂ©hicules et l'air viciĂ© est soufflĂ© vers l'extĂ©rieur par la cheminĂ©e opposĂ©e, dâoĂč la nĂ©cessitĂ© de quatre cheminĂ©es pour deux tubes de circulation. Des dĂ©tecteurs de monoxyde de carbone et de fumĂ©es contrĂŽlent automatiquement les ventilateurs.
Pont de l'Ăle-Charron
Afin de diminuer la longueur totale Ă ĂȘtre creusĂ©e, la dĂ©cision fut prise de faire aboutir le tunnel sur l'Ăźle Charron, qui fait partie de l'archipel des Ăźles de Boucherville. Un pont dut donc ĂȘtre construit pour enjamber le bras d'eau restant entre l'Ăźle et la Rive-Sud. ComplĂ©tĂ© en 1966, ce pont Ă poutres en bĂ©ton prĂ©contraint et acier de neuf travĂ©es[4] est long de 476,8 m et haut d'environ 8 m au-dessus de l'eau. Un Ă©changeur sur l'Ăźle forme la seule voie d'accĂšs terrestre au parc national des Ăles-de-Boucherville.
Circulation
Le tunnel est empruntĂ© par l'autoroute 25. Il comporte six voies de circulation, soit trois par direction, lesquelles sont sĂ©parĂ©es par un corridor de service et de ventilation situĂ© au centre du tunnel. Quant Ă lui, le pont de l'Ăle-Charron comporte sept voies de circulation, soit quatre en direction sud et trois en direction nord.
En moyenne, 131 000 véhicules empruntent le pont-tunnel chaque jour dont plus de 15 000 camions, pour un total annuel de 47,8 millions de véhicules. Le tunnel est constamment congestionné aux heures de pointe.
Références
- Chaßne du Québec, « Les Grands Projets Québécois - Le Pont-Tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine de Montréal », (consulté le )
- MinistÚre des Transports, « Construction du Pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine », (consulté le )
- (en) « Louis-Hippolyte Lafontaine Bridge-Tunnel (A-25) », sur www.montrealroads.com (consulté le )
- Bernard Pilon, ing. M.Sc. et Christian Mercier, ing., Ălargissement du pont de lâĂle-Charron sur lâautoroute 25, Service de lâentretien, 13 p. (lire en ligne)
- Bruno Bisson, « Tunnel L.-H.-La Fontaine: quatre ans de travaux dĂšs novembre 2019 », La Presse,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- La Presse canadienne, « Plus d'un 1 G$ pour la réfection du tunnel L.-H.-La Fontaine », sur Radio-Canada, (consulté le )
- https://www.ledevoir.com/societe/justice/785580/le-tunnel-l-h-la-fontaine-n-est-pas-un-lieu-pour-manifester-tranche-le-juge-en-condamnant-des-farfadaas