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Pont Ă  poutres

Un pont à poutres est un pont dont le tablier est porté par une ou plusieurs poutres en bois, en acier, en béton armé ou précontraint. Les ponts à poutres n’exercent qu’une réaction verticale sur leurs appuis intermédiaires ou d’extrémités et les efforts engendrés dans la structure sont principalement des efforts de flexion.

Deux critères permettent de différencier les poutres : la forme ou le matériau, le croisement des deux permettant de déterminer un grand nombre de poutres. Il existe quatre formes de poutres : les poutres à âmes pleines, les poutres caissons, les poutres treillis et les poutres bow-strings[C 1]. Le matériau de constitution de la ou des poutres peut être le métal, le béton armé, le béton précontraint, le bois ou, plus récemment, des matériaux composites.

Histoire des ponts à poutres métalliques

Pont Rio-Niterói - Rio de Janeiro - Pont à poutres métalliques

Les poutres métalliques peuvent être positionnées sous la chaussée ou de part et d'autre de celle-ci. Les poutres à âme pleine sont actuellement les plus utilisées car leur fabrication est relativement aisée[C 2]. Les poutres caissons ont une meilleure résistance à la torsion que les poutres à âme pleine[C 1]. Les poutres en treillis, constituées de barres métalliques horizontales, verticales ou obliques, appelées membrures, étaient très utilisées au XIXe siècle ou pour les ponts-rails. Elles ne sont aujourd’hui utilisées que lorsque les contraintes constructives ne permettent pas de mettre en place des poutres sous chaussées[C 1]. Les poutres bow-strings ne doivent pas être confondues avec les poutres en treillis de hauteur variable. Extérieurement elles y ressemblent, mais il s’agit bien d’arc dont la poutre inférieure de liaison sert de tirant.

Différents types :

  • Poutres sous chaussĂ©e en mĂ©tal avec dalle orthotrope
  • Caisson en mĂ©tal avec dalle orthotrope
  • Poutres en mĂ©tal sous chaussĂ©e sans dalle participante
  • Caisson en mĂ©tal sans dalle participante
  • Poutres latĂ©rales treillis en mĂ©tal
  • Poutres cantilever
  • Pont Ă  trĂ©teaux
  • Pont Ă  bĂ©quilles mĂ©tallique
  • Pont Ă  tubulaire
  • Autre structure en mĂ©tal

Ponts à poutres en béton armé

Les poutres en béton armé sont parallèles sous la chaussée, presque toujours à âme pleine, solidarisées transversalement par des voiles en béton armé formant entretoise. La couverture (le hourdis) est une dalle en béton armé qui joue le rôle de membrure supérieure de liaison des poutres. Selon les dimensions respectives et modes de liaison de ces deux éléments, on distingue trois types de tabliers de ponts en béton armé : les tabliers à hourdis nervuré, les tabliers tubulaires (il existe un hourdis inférieur en plus du hourdis supérieur, on peut aussi parler de caisson) et les tabliers en dalle pleine (il n’y a pas de poutre) [1]. Ces ponts sont coulés en place. Beaucoup de ponts à portée modérée franchissant routes et autoroutes sont de ce type.

  • Cadre
  • Portique simple ou double
  • Pont dalle
  • Pont dalle nervurĂ©e en bĂ©ton armĂ©
  • Poutres sous chaussĂ©e en bĂ©ton armĂ©
  • Nervures en bĂ©ton armĂ©
  • Bow-string en bĂ©ton armĂ©
  • Autre structure en bĂ©ton armĂ©

Pont à poutres en béton précontraint

Les poutres en béton précontraint sont utilisées pour construire des ouvrages dont la portée est au moins de 30 ou 40 m. La panoplie des solutions comporte :

  • Les dalles nervurĂ©es, qui ne peuvent ĂŞtre construites que sur cintre, et dont la gamme des portĂ©es dĂ©terminantes n'excède guère la soixantaine de mètres[C 3] ;
  • Les ponts Ă  poutres prĂ©contraintes par post-tension, permettant de construire des viaducs Ă  travĂ©es indĂ©pendantes de portĂ©es comprises entre 30 et 60 matĂ©ral ou bilatĂ©ral (portĂ©e principale usuelle comprise entre 35 et 65 m)[C 3] ;
  • Les ponts-caissons construits en encorbellement, permettant d'atteindre couramment des grandes portĂ©es de l'ordre de 130 ou 140 m, mais dont le domaine d'emploi s'Ă©tend jusqu'Ă  200 m de portĂ©e principale[C 3]. Cette mĂ©thode consiste Ă  Ă©riger l'ouvrage symĂ©triquement en porte Ă  faux Ă  partir des piles, par tranches successives appelĂ©es voussoirs, coulĂ©s en place ou prĂ©fabriquĂ©s, la stabilitĂ© Ă©tant assurĂ©e par la mise en tension successive des câbles de prĂ©contrainte, ancrĂ©s Ă  l'extrĂ©mitĂ© de chaque voussoir[C 4].
  • Pont dalle ou dalle nervurĂ©e en bĂ©ton prĂ©contraint
  • Viaducs Ă  travĂ©es indĂ©pendantes Ă  poutres prĂ©contraintes (VIPP)
  • Poutres prĂ©contraintes par adhĂ©rence (PRAD)
  • Poutres caissons en bĂ©ton prĂ©contraint
  • Autres poutres sous chaussĂ©e ou nervures en bĂ©ton prĂ©contraint (PSI-DP)
  • Pont Ă  bĂ©quilles
  • Autre structure en bĂ©ton prĂ©contraint

Pont à poutres en béton fibré

La recherche des fabricants de ciment s'oriente vers des bétons de plus en plus légers, demandant moins d'énergie à la fabrication. Les bétons fibrés font partie des dernières innovations et permettent des audaces architecturales et techniques.

C'est le cas de la passerelle du Mucem qui le lie au fort Saint Jean à Marseille qui est un pont à poutre latérale en béton fibré[2]. Le béton utilisé fait partie des innovations récentes d'un leader mondial, mais peine à percer dans un marché conditionné par les coûts, le BFUP, béton fibré ultraperformant[3].

Le fibrage joue un rôle similaire au ferraillage du béton armé ou du béton précontraint en améliorant la résistance à la traction, sans les problèmes de mise en place des fers (distance à la surface et aux micro-fissures éventuelles) et de leur corrosion. La poutre ici présente une section type IPN d'un effet esthétique intéressant par sa finesse.

Pont mixte acier-béton

Ponts mixtes multipoutres, Baltimore (États-Unis)

Un pont mixte acier/béton comporte des éléments structurels en acier et en béton armé ou précontraint, dont la particularité réside dans le fait de faire fonctionner ces matériaux selon leurs aptitudes optimales, notamment en compression pour le béton et en traction pour l'acier. Ses éléments présentent une solidarisation entre eux, sous forme de liaisons mécaniques, de façon à créer un ensemble monolithique[4].

Leurs dénomination est souvent ramenée à l'expression ponts mixtes bien que la mixité peut concerner d'autres matériaux comme le bois et la pierre et de la même façon, on peut parler uniquement de ponts à tabliers mixtes acier/béton alors que des ponts avec des piles et des tabliers composés alternativement des deux matériaux sont considérés comme des ponts mixtes. Les ouvrages composés uniquement de béton armé ou précontraint, malgré l'acier qu'ils possèdent, ne sont pas considérés comme des ponts mixtes.

  • Poutrelles enrobĂ©es
  • Poutres sous chaussĂ©e avec dalle participante
  • Caisson en mĂ©tal avec dalle participante

Calcul

Les ponts poutre sont relativement faciles à calculer, surtout quand ils sont de section constante, puisque tous les autres calculs découlent de celui-ci. C'est le premier calcul appris RDM (Résistance des Matériaux). C'est ce modèle qui sert de bases pour les logiciels de calculs aux élément finis. Le calcul se complique avec l'hétérogénéité de la section.

Construction

Les poutres sont posées aux deux extrémités sur des cylindres pour en permettre une certaine rotation et un glissement, évitant ainsi des contraintes parasites supplémentaires lors de la mise en œuvre et lors de variation de température ou de charge (hyperstatisme).

Notes et références

  1. Encyclopédie pratique du Bâtiment et des Travaux Publics : Tome III, Paris, Librairie Aristide Quillet, , 1016 p., p. 466
  2. « passerelle-du-mucem », sur structurae.net
  3. « L’architecture du Mucem », sur mucem.org
  4. Arcelormittal.com - structures mixtes
    1. p. 210
    2. p. 208
    3. p. 43
    4. p. 44

    Annexes

    Articles connexes

    Bibliographie

    • Eugène Degrand et Jean Resal, Ponts en maçonnerie - tome 2 : Construction, Paris, Baudry et Cie, , 662 p.
    • Angia Sassi Perino et Giorgio Faraggiana (trad. de l'italien), Les ponts, Paris, Éditions GrĂĽnd, , 184 p. (ISBN 978-2-7000-2640-5 et 2-7000-2640-3)
    • Les ponts en maçonnerie, Bagneux, Ministère des Transports, Direction des routes, , 333 p.
    • Jules Pillet, TraitĂ© de stabilitĂ© des constructions, Paris, Baudry et Cie, (lire en ligne)
    • Anne Bernard-GĂ©ly, Jean-Armand Calgaro, Conception des ponts, Paris, Presses des Ponts et ChaussĂ©es, , 360 p. (ISBN 2-85978-215-X, lire en ligne)
    • Marcel Prade, Les Ponts, Monuments historiques, Poitiers, Brissaud, , 431 p. (ISBN 978-2-902170-54-8 et 2-902170-54-8)
    • Marcel Prade, Ponts et Viaducs au XIXe siècle, Poitiers, Brissaud, , 407 p. (ISBN 2-902170-59-9)
    • Marcel Prade, Les grands ponts du Monde, Poitiers, Brissaud, , 312 p. (ISBN 978-2-902170-68-5 et 2-902170-68-8)
    • Marcel Prade, Ponts remarquables d'Europe : ouvrage illustrĂ© de 1000 photogr., dessins, et reprod., Poitiers, Brissaud, , 428 p. (ISBN 978-2-902170-65-4 et 2-902170-65-3)
    • Henry Grattan Tyrrell, History of bridge engineering, p. 195-201, Chicago, 1911 (lire en ligne)

    Liens externes

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