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Bourreuse

Une bourreuse (le terme exact est bourreuse-dresseuse-auto niveleuse, car les machines modernes remplissent ces trois fonctions, ce qui n'était pas le cas des premières machines) est un engin de travaux ferroviaires servant au positionnement de la voie et au compactage du ballast sous les traverses. Le principe du bourrage mécanique des voies a été inventé par Auguste Scheuchzer.

Bourreuse Framafer 108-475C sur un chantier de RVB Ă  Aubevoye
Bourreuse sur chantier du tramway LEA Ă  Vaulx-en-Velin

On distingue les bourreuses de voie courante des bourreuses d'appareils de voie (communĂ©ment appelĂ©s aiguillages, mais Ă©galement « aiguilles » en langage technique)[1]. Ă€ la SNCF il y a eu deux types de bourreuses : les bourreuses d'appareils de voie du type 08-75 GV (GĂ©omĂ©trie Variable) ou B66U, et les bourreuses de voie courante du type 08-75 GS (GĂ©omĂ©trie Simple) ou B45D. La diffĂ©rence entre ces machines est le nombre de bourroirs : sur les GV il y a 8 bourroirs orientables et escamotables.

Action de la bourreuse

La machine agit par l'intermédiaire de pioches métalliques vibrantes, les bourroirs, qui sont plongées de chaque côté des traverses et qui compriment la couche de ballast par serrage mécanique. La double action vibratoire et compressive constitue le bourrage. Pour une optimisation il ne faut pas dépasser un temps de serrage supérieur à 2 secondes, un dispositif électronique permettant à l'opérateur de savoir quand le temps est optimal[2].

L'opération est réalisée en même temps qu'une rectification du tracé, du nivellement longitudinal et transversal (dévers) de la voie. Cette rectification intervient en relevant le niveau de chaque file rail puisqu'il est impossible de l'abaisser.

Les bourroirs

Sur une bourreuse FRAMAFER 108-32U, détail des bourroirs plongeant dans le ballast.

Un bourroir est un élément métallique destiné à être plongé dans le ballast pour assurer le bourrage par vibration et serrage. Plusieurs bourroirs sont montés sur la bourreuse pour répartir leur action sur le ballast. En outre, pour prolonger la durée de vie des bourroirs, les palettes sont recouvertes de pastilles au titane | carbure de tungstène.

Les bourroirs s’usent relativement rapidement. Leur hauteur ne doit jamais ĂŞtre infĂ©rieure Ă  55 mm.

Le bourrage

L'opération de bourrage est effectuée dans deux situations ; et pendant cette opération, le dressage, c'est-à-dire la correction de l'alignement ou de la courbe, est effectué :

  • lorsque la gĂ©omĂ©trie de la voie se dĂ©tĂ©riore de par les circulations, on effectue un bourrage d'entretien dont le but est essentiellement de redonner Ă  la voie une gĂ©omĂ©trie conforme Ă  la vitesse de rĂ©fĂ©rence de la ligne ;
  • lors d'opĂ©rations de remplacement de ballast ou de construction de voies neuves, le bourrage permet de compacter par couches successives le ballast neuf disposĂ© sous les traverses. Lors d'une opĂ©ration de remplacement de traverses (suite MRT), une bourreuse dite « caleuse » assure le bourrage sans relevage de la voie.

RĂ´le du ballast

Sur une bourreuse FRAMAFER 108-32U en action, l'opérateur contrôle la progression de l'engin sur des écrans installés dans sa cabine.

Le ballast assure la géométrie et la stabilité du châssis de voie constituée par les rails et les traverses. Le ballast se met en œuvre aisément lors de la pose. Par le compactage des éléments sous les charges roulantes, les cailloux s’imbriquent les uns dans les autres pour donner progressivement au ballast sa résistance optimale.

Ce compactage peut être également effectué mécaniquement, par une bourreuse, pour obtenir ou rétablir une géométrie souhaitée, et aussi pour acquérir une résistance initiale suffisante à la stabilité de la voie.

Par ailleurs, outre sa propreté, le ballast sous la traverse doit être suffisant en quantité sous les traverses, jusqu’à une profondeur minimale de :

  • 15 cm sous traverses en bois,
  • 20 cm sous traverses en bĂ©ton,
  • 30 cm sous traverses en voie TGV.

Cette Ă©paisseur de ballast ne peut ĂŞtre non plus exagĂ©rĂ©e ; en pratique au-delĂ  de 45 Ă  50 cm d'Ă©paisseur, le compactage devient inefficace et la stabilitĂ© de la voie est affectĂ©e car le ballast redevient fluide.

RĂ´le des bourroirs

La plongĂ©e et la remontĂ©e des groupes de bourroirs se font par vĂ©rins hydrauliques. L’arĂŞte supĂ©rieure de la batte des bourroirs doit se trouver, en fin de plongĂ©e, Ă  10 mm sous l’arĂŞte infĂ©rieure de la traverse. Le serrage des Ă©lĂ©ments de ballast par les bourroirs sert Ă  rĂ©partir la vibration sous la traverse et permet de compenser le vide dĂ» au relevage de la voie. Ce serrage entraĂ®ne la filtration des Ă©lĂ©ments fins, et la correction des dĂ©fauts.

Le nombre de bourroirs est différent suivant le type de bourreuse :

  • les bourreuses de type V-IC (voie courante, intervention continue) qui bourrent de 2 Ă  4 traverses Ă  la fois suivant les modèles sont Ă©quipĂ©es de 32 Ă  64 bourroirs ;
  • les bourreuses de type V-IP (voie courante, intervention ponctuelle) ont en gĂ©nĂ©ral 4 ou 8 bourroirs et ne traitent qu'une traverse Ă  la fois ;
  • les bourreuses de type A-IC (appareil de voie, intervention continue) sont Ă©quipĂ©es en gĂ©nĂ©ral de 16 pioches et ne bourrent en gĂ©nĂ©ral qu'une traverse Ă  la fois.

Le bourrage peut ĂŞtre effectuĂ© par simple, double ou triple plongĂ©e. La double plongĂ©e est nĂ©cessaire si le relevage dĂ©passe 25 mm. Elle permet la descente des Ă©lĂ©ments sous la traverse, mais n'amĂ©liore pas le compactage. Dans les appareils de voie, cette mĂ©thode est recommandĂ©e si la bourreuse (alors dĂ©nommĂ©e bourreuse pour appareil de voie) ne possède que 8 bourroirs (4 de chaque cĂ´tĂ©).

Action des bourroirs

Les bourroirs agissent par vibration et serrage des éléments de ballast, avec les caractéristiques suivantes :

  • frĂ©quence de vibration = 35 Ă  45 Hz ;
  • force de serrage = 500 Ă  1 000 daN ;
  • amplitude de vibration = 10 mm.

La frĂ©quence de vibration de 42 Hz est la frĂ©quence optimale de mise en place des Ă©lĂ©ments du ballast suivant leurs meilleures surfaces de contact. Cette vibration n’a que peu d'effet dans un ballast polluĂ© ; or elle influe Ă  80 % sur la qualitĂ© du bourrage. La profondeur de pĂ©nĂ©tration des bourroirs a Ă©galement une grande importance sur la qualitĂ© du compactage : en France il est imposĂ© que le haut du taquet de la pioche se trouve 15 mm sous le bas de la traverse.

Notes et références

  1. « L’aiguillage sous toutes ses coutures », sur sncf.com (consulté le )
  2. « Bourreuses », sur planete-tp.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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