AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Sable bitumineux

Un sable bitumineux (ou bitumeux) est un mĂ©lange de bitume brut, qui est une forme semi-solide de pĂ©trole brut, de sable, d'argile minĂ©rale et d'eau. En d’autres mots, c’est un sable enrobĂ© d’une couche d’eau sur laquelle se dĂ©pose la pellicule de bitume. Plus la pellicule de bitume est Ă©paisse, meilleurs sont les sables bitumineux en termes de quantitĂ© de pĂ©trole extractible. AprĂšs extraction et transformation des sables bitumineux, on obtient le bitume, qui est un mĂ©lange d’hydrocarbures sous forme solide, ou liquide dense, Ă©pais et visqueux. Les gisements de sable bitumineux reprĂ©sentent une importante source de pĂ©trole brut de synthĂšse, ou pĂ©trole non conventionnel.

Exploitation Ă  ciel ouvert de sables bitumineux dans le gisement Athabasca au Canada (NASA Earth Observatory, 2009.
Tar (sable bitumineux), ici de Californie

Les principales réserves se situent en Alberta (Canada) et dans le bassin du fleuve de l'Orénoque, au Venezuela. De plus petits gisements de sables bitumineux existent dans d'autres endroits du monde.

L'impact environnemental de l'extraction du bitume et de sa transformation en pĂ©trole est trĂšs important : dĂ©forestation, rejets de produits toxiques, Ă©missions de gaz Ă  effet de serre (GES). L'extraction d'un baril de pĂ©trole des sables bitumineux de l'Alberta Ă©met plus de 190 kg de GES, 3 fois plus que la production d’un baril de pĂ©trole classique. De nombreuses associations de dĂ©fense de l'environnement font campagne contre l'exploitation des sables bitumineux et des banques refusent de la financer.

Description

Ces formations à faible profondeur (parfois quasiment à l'affleurement) contiennent de 80 à 85 % de matiÚres minérales (silice et argile), de 7 à 12 % de bitume naturel et 3 à 5 % d'eau. Ce bitume n'est pas à proprement parler du pétrole, car il est au moins cent fois plus visqueux et nettement plus dense[1].

Le pĂ©trole conventionnel est constituĂ© de composĂ©s lĂ©gers, tels que le gaz, l’essence, et le kĂ©rosĂšne ; il contient Ă©galement des composĂ©s lourds, tels que les huiles de graissage, les fiouls lourds et le bitume. Ces composĂ©s possĂšdent de 3 Ă  300 atomes de carbone et des points d’ébullition allant de -40 Ă  525 â„ƒ. Le bitume quant Ă  lui est constituĂ© de la fraction lourde du pĂ©trole et ressemble quelque peu au fioul rĂ©siduel issu de la distillation du brut conventionnel : il ne contient quasiment pas d'alcanes courts mais beaucoup d'hydrocarbures complexes, polycycliques par exemple. Il est gĂ©nĂ©ralement riche en soufre, en rĂ©sines, en asphaltĂšnes et en mĂ©taux lourds. On considĂšre les pĂ©troles dont la densitĂ© API est infĂ©rieure Ă  15° API comme Ă©tant des bitumes.

L'origine du bitume est incertaine. Il est beaucoup trop visqueux pour avoir migré dans son état actuel. On pense donc qu'il s'agissait, à l'origine, de pétrole conventionnel qui, aprÚs avoir migré dans des réservoirs trop peu profonds pour l'isoler du monde extérieur, a été dégradé, perdant ainsi ses composés les plus légers par biodégradation microbienne, par évaporation, et par « lavage » à l'eau. Cette explication ne fait cependant pas l'unanimité.

RĂ©partitions

Sables bitumineux de l'Alberta

Les réserves sont fortement concentrées dans deux provinces géologiques.

C’est au nord de l’Alberta que les principaux gisements de sables bitumineux se trouvent. À l’ouest, dans la rĂ©gion partiellement francophone de RiviĂšre-la-Paix (Peace River), au sud, Cold Lake et au nord, prĂšs de la riviĂšre Athabasca, plus prĂ©cisĂ©ment Ă  Fort McMurray. PrĂšs de 20 entreprises sont situĂ©es en Alberta, dont les deux plus importantes : Syncrude et Suncor. De plus, pour comparer Ă  Ă©galitĂ© ce bitume avec des rĂ©serves de pĂ©trole conventionnel, il faut dĂ©duire l'Ă©nergie nĂ©cessaire Ă  son extraction et sa transformation.

Les rĂ©serves de pĂ©trole de l’Athabasca reprĂ©sentent plus de 1 700 milliards de barils[2]. Les rĂ©serves prouvĂ©es, c'est-Ă -dire qui peuvent ĂȘtre exploitĂ©es par la technologie et les conditions Ă©conomiques actuelles, reprĂ©sentent 174 milliards de barils, mais 315 milliards seraient Ă  terme rĂ©cupĂ©rables[2] - [3]. Le sable contient en moyenne 11,5 % de bitume. Il faut donc exploiter une quantitĂ© gigantesque de sables bitumineux, afin d’obtenir une quantitĂ© Ă©levĂ©e de bitume. En effet, la rĂ©cupĂ©ration de deux tonnes de sables bitumineux permet d’obtenir un seul baril de bitume.

En 2012, la production de bitume brut Ă  partir des sables bitumineux a Ă©tĂ© de 1,9 million de barils par jour[4], soit 305 000 m3/j, pour un total annuel de 704 millions de barils, soit 112 millions de m3 pour l'annĂ©e[4].

Au Venezuela, la « ceinture » de l'OrĂ©noque, probablement la plus grande accumulation contiguĂ« d'hydrocarbures au monde, contient Ă  peu prĂšs le mĂȘme volume. Aussi dense mais plus liquide que le bitume des gisements canadiens, il est souvent classĂ© comme brut extra-lourd et non comme sables bitumineux.

Les rĂ©serves existant ailleurs dans le monde sont beaucoup plus petites. Il existe un vaste gisement en SibĂ©rie orientale, dans la rĂ©gion de l'Olenek, mais pratiquement aucune information n'est disponible Ă  son sujet. Il se situe sur la cĂŽte arctique, le climat extrĂȘme et l'isolement expliquent que son exploitation ne soit pas envisagĂ©e pour le moment. La Russie possĂšde d'autres dĂ©pĂŽts de sables bitumineux dans la rĂ©gion Volga-Oural (Tatarstan et rĂ©gions voisines), moins vastes que ceux de l'Olenek mais moins difficile d'accĂšs.

Des réserves de petite taille existent dans au moins une cinquantaine de pays.

En , la compagnie pétroliÚre italienne Eni a annoncé un projet de développement d'un petit gisement de sables bitumineux en République démocratique du Congo. La production devrait débuter en 2014 et devrait produire au total 40 000 barils/jour (équivalent à 6 400 m3/jour)[5].

Techniques d'exploitation

DĂšs 1742, dans la rĂ©gion pĂ©trolifĂšre de Pechelbronn en Alsace, des tariĂšres Ă©taient destinĂ©es Ă  localiser les filons de sable bitumineux. L'huile Ă©tait sĂ©parĂ©e du sable par lessivage Ă  l'eau bouillante, puis distillĂ©e pour obtenir des produits pharmaceutiques, de l'huile pour lampe, de la graisse et de la poix[6]. C’est en 1778 que Peter Pond a localisĂ© les premiĂšres sources de bitume dans la rĂ©gion d’Athabasca, mais c’est Robert Fitzsimmons, un entrepreneur, qui est le premier Ă  avoir sĂ©parĂ© le bitume du sable et qui l’a utilisĂ© pour recouvrir les routes et les toitures. Si les Autochtones du Canada ont depuis des siĂšcles utilisĂ© ce bitume pour calfater des embarcations, les sables bitumineux n'ont vraiment attirĂ© l'attention de l'industrie pĂ©troliĂšre qu'aprĂšs les chocs pĂ©troliers.

Trois Ă©tapes sont importantes pour obtenir le bitume. La premiĂšre Ă©tape consiste en l’exploitation des sables bitumineux. Cette Ă©tape peut se faire soit par extraction miniĂšre, soit par extraction in situ. La seconde Ă©tape consiste en l’extraction du bitume des sables bitumineux, qui se fait surtout par le procĂ©dĂ© Ă  l’eau chaude. Puisque le bitume n’est pas du pĂ©trole conventionnel, il faut donc le transformer. La troisiĂšme Ă©tape est donc la transformation du bitume, qui se fait de diffĂ©rentes façons.

Extraction miniĂšre

Les sables bitumineux sont situĂ©s sous le sol. Avant de les extraire, il faut tout d’abord raser la forĂȘt borĂ©ale pour enlever le terreau de surface et le mettre de cĂŽtĂ©. Ensuite, on creuse le mort terrain (surface ne contenant aucune matiĂšre utile) ; on y retire le lit de calcaire puis on accĂšde Ă  des mines Ă  ciel ouvert d’une Ă©paisseur allant de 40 Ă  60 mĂštres environ, dont on extrait les sables bitumineux. Tout ce procĂ©dĂ© est effectuĂ© Ă  l’aide de camions de 365 tonnes et des grues colossales, dont les pelletĂ©es font 100 tonnes[1].

Comme pour l'exploitation des autres ressources minérales à ciel ouvert, l'opérateur doit remettre en état les terrains aprÚs l'exploitation.

Le sable est par la suite transportĂ© aux diffĂ©rentes usines d’extraction du bitume. L’extraction du bitume se fait par le procĂ©dĂ© Ă  l’eau chaude, mis au point par Karl Clark en 1929. Ce procĂ©dĂ© consiste Ă  placer le sable bitumineux dans d’énormes tambours rotatifs et Ă  le mĂ©langer avec de l’eau chaude et de la vapeur. Le bitume se sĂ©pare du sable et se lie aux bulles d’air. Le tout est tamisĂ© et dĂ©posĂ© dans des contenants de formes coniques permettant la sĂ©paration. Le bitume liĂ© Ă  l’air est rĂ©coltĂ© sous forme de mousse, contenant 65 % de pĂ©trole, 25 % d’eau et 10 % de solides. AprĂšs avoir sĂ©parĂ© le tout Ă  l’aide de grosses centrifugeuses, trois couches sont observĂ©es. Les grosses particules de sables se dĂ©posent au fond, qui sont pompĂ©s vers une dĂ©charge et utilisĂ©s dans la construction des digues. La couche intermĂ©diaire est constituĂ©e d’un mĂ©lange d’eau, de petites particules de bitumes et quelques minĂ©raux, qu’on appelle mixtes. Cette eau intermĂ©diaire est retirĂ©e et pompĂ©e afin de les rĂ©utiliser dans le processus d’extraction. Enfin, le bitume flotte Ă  la surface, ce qui permet de le rĂ©cupĂ©rer avec un pourcentage de 88 Ă  95 %[1].

Extraction in situ

La nouvelle technologie in situ est utilisĂ©e pour exploiter les dĂ©pĂŽts enfouis plus profondĂ©ment (>75 mĂštres) et dont l'extraction miniĂšre de surface ne serait pas Ă©conomiquement rentable. L’extraction in situ permet la sĂ©paration du bitume et du sable dans le mĂȘme rĂ©servoir. Ce dernier consiste en des puits qui sont creusĂ©s dans le sol et qui permettent d’injecter de la vapeur d’eau chaude (~ 300 °C) Ă  haute pression (110 bar)[7]. À la suite de cette injection, la tempĂ©rature du bitume augmente, entraĂźnant une diminution de sa viscositĂ©. Ainsi, le bitume est fluidifiĂ© et peut ĂȘtre facilement pompĂ©. L’extraction in situ peut se faire selon deux procĂ©dĂ©s diffĂ©rents, soit par Cyclic Steam Simulation (CSS) ou par Steam Assisted Gravity Drainage (SAGD).

La premiĂšre solution fut le procĂ©dĂ© CSS (Cyclic Steam Simulation). Il consiste Ă  utiliser un mĂȘme puits alternativement en injection de vapeur et extraction de bitume. La vapeur liquĂ©fie le bitume et rend le pompage possible. L'extraction est effectuĂ©e par cycles injection-attente-production, dont la durĂ©e complĂšte varie entre six et dix-huit mois. Lorsque le taux de production devient trop faible, un nouveau cycle est entamĂ©. Cette technique offre un taux de rĂ©cupĂ©ration de 20-25 %[8]. Par rapport Ă  l'extraction miniĂšre, on ne dĂ©range qu'une toute petite surface au sol, et les nuisances gĂ©nĂ©rales (bruit par exemple) sont bien moindres. Cependant la consommation d'Ă©nergie pour produire la vapeur est Ă©norme.

La technique SAGD (Steam Assisted Gravity Drainage), qui n'a pas encore atteint sa phase de maturité, utilise des puits horizontaux associés deux à deux. Le puits du dessus injecte en permanence de la vapeur tandis que celui du dessous recueille eau et bitume. Contrairement au procédé CSS, la quantité de vapeur à injecter pour une production de bitume donnée est moindre, ce qui améliore le bilan énergétique, mais cette solution ne peut pas s'appliquer partout : il faut une bonne homogénéité verticale du réservoir pour que l'écoulement s'établisse.

L’extraction in situ se fait de plus en plus depuis l’an 2000. Le bitume rĂ©cupĂ©rĂ© in situ en 2000 reprĂ©sentait 40 000 mÂł, tandis qu’en 2006, le bitume rĂ©cupĂ©rĂ© par cette technique atteignait les 75 000 mÂł. En 2006, un peu plus de 12 % du bitume est rĂ©cupĂ©rĂ© par l’extraction in situ et d’annĂ©es en annĂ©es, cette proportion augmentera[1]. Le grand dĂ©savantage reliĂ© Ă  cette mĂ©thode d’extraction repose sur le fait qu’elle est trĂšs coĂ»teuse mais aucun impact environnemental n’est connu pour l’instant.

Transformation commerciale

Qu'il provienne d'extraction miniĂšre ou in situ, le bitume n'est pas directement commercialisable sur le marchĂ© pĂ©trolier, notamment parce qu'il est trop visqueux pour ĂȘtre transportĂ© par canalisation. Deux mĂ©thodes sont possibles pour rendre le bitume vendable. La plus simple est de le mĂ©langer avec environ 30 % d'hydrocarbures lĂ©gers (condensats de gaz naturel ou naphta), qui viennent en quelque sorte remplacer les hydrocarbures courts qui manquent Ă  cette forme de pĂ©trole. Cette pratique bute nĂ©anmoins sur le coĂ»t du diluant, et le Canada serait rapidement en pĂ©nurie de condensats s'il voulait traiter des millions de barils par jour de bitume de cette façon[1].

La seconde mĂ©thode, qui est plus complexe, consiste Ă  convertir le bitume en syncrude, une marque de pĂ©trole commercialisĂ©. Comparativement au pĂ©trole brut conventionnel, le bitume est composĂ© de beaucoup trop de carbone, mais de moins d’hydrogĂšne. Il faut donc transformer chimiquement le bitume, pour obtenir un mĂ©lange d'hydrocarbures proche d'un pĂ©trole brut de bonne qualitĂ©. Les techniques s'apparentent Ă  celles employĂ©es pour amĂ©liorer les fiouls rĂ©siduels des raffineries. Ceci implique donc trois Ă©tapes. Tout d’abord, la cokĂ©faction consiste Ă  extraire le carbone par procĂ©dĂ© thermique. À l’aide de grosses fournaises, appelĂ©es coqueurs, le bitume est chauffĂ© Ă  468−498 °C, ce qui entraĂźne le craquage des fractions lourdes, produisant ainsi des fractions plus lĂ©gĂšres telles que l’essence, les gaz combustibles et le coke de pĂ©trole. Cette Ă©tape peut aussi se faire Ă  l’aide d’un solvant (dĂ©sasphaltage) ou autres produits chimiques. Le dĂ©sasphaltage repose sur le principe de la dĂ©stabilisation du bitume en prĂ©sence de solvants, tel que le propane ou d’autres hydrocarbures lĂ©gers. Les composĂ©s lourds et les composĂ©s lĂ©gers se sĂ©parent selon leur diffĂ©rence de solubilitĂ© vis-Ă -vis du solvant utilisĂ©, sans que leur structure chimique soit dĂ©gradĂ©e.

La deuxiĂšme Ă©tape de la transformation, l’hydrocraquage, consiste Ă  ajouter de l’hydrogĂšne, afin d’obtenir des distillats de meilleure qualitĂ©. L’hydrocraquage permet d’augmenter la production des liquides et de rĂ©duire les niveaux d’émission de dioxyde de soufre. Le principal inconvĂ©nient de l’hydrocraquage repose sur le fait que l’hydrogĂšne provient actuellement majoritairement du gaz naturel, ce qui va augmenter les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. De plus, cette Ă©tape nĂ©cessite beaucoup d’énergie.

Enfin, la derniĂšre Ă©tape, qui est l’hydrotraitement, repose sur le retrait des atomes de soufre, d’azote et d’oxygĂšne, permettant l’amĂ©lioration des caractĂ©ristiques molĂ©culaires des hydrocarbures. Le rĂ©sultat est un syncrude lĂ©ger et pauvre en soufre, qui, Ă  l'inverse d'un mĂ©lange naphta-bitume, peut ĂȘtre utilisĂ© par n'importe quelle raffinerie. L’hydrotraitement nĂ©cessite l'installation d’usines qui sont trĂšs coĂ»teuses, permettant la fabrication d’hydrogĂšne, le lavage du gaz sulfureux et la rĂ©cupĂ©ration du soufre.

Transport

Un réseau de pipelines récupÚre le bitume brut et le syncrude des gisements de sables bitumineux du nord de l'Alberta (principalement Athabasca, Cold Lake et Peace River) et le redirige en deux points principaux: Edmonton (Alberta) et Hardisty (Alberta). En 2012, la capacité des lignes d'alimentation en direction sud était de plus de 300 000 m³ / jour (2 millions de barils par jour) et une capacité accrue était ajoutée. La construction de nouveaux pipelines ne nécessite que l'approbation de l'Alberta Energy Regulator, un organisme qui s'occupe entiÚrement de ces questions en Alberta[9].

Le lundi , l’État du Nebraska a donnĂ© son feu vert pour la construction d’un tronçon crucial du pipeline Keystone XL, qui doit permettre d’exporter chaque jour 830 000 barils de pĂ©trole, issus des sables bitumineux, vers le sud des États-Unis[10], et ce malgrĂ© le fait que la compagnie TransCanada, l’opĂ©rateur de l’olĂ©oduc, se soit retrouvĂ©e sous le feu des projecteurs pour une fuite de pĂ©trole massive de prĂšs de 800 000 litres dans le Dakota du Sud quatre jours avant[11].

Impact environnemental

Exploitation

L'extraction miniĂšre des sables bitumineux a un impact important sur les Ă©cosystĂšmes. En Alberta, cette forme d'extraction dĂ©truit complĂštement, dĂšs l'ouverture de la mine Ă  ciel ouvert, la forĂȘt borĂ©ale, et a des consĂ©quences directes sur la qualitĂ© de l’air, de l'eau et du sol, particuliĂšrement sur les zones humides. Des centaines de km2 de territoires sont ainsi dĂ©vastĂ©s[12]. La forĂȘt borĂ©ale canadienne couvre 5 millions de km2 dont les trois quarts restent totalement vierges. Le dĂ©veloppement de l'extraction des sables bitumineux pourrait toutefois affecter une zone bien plus large. La vie de la forĂȘt borĂ©ale provient du sol, qui est composĂ© d’ingrĂ©dients biologiques essentiels. En rasant la forĂȘt borĂ©ale et en dĂ©truisant le sol, il y a destruction de ces ingrĂ©dients biologiques essentiels Ă  la vie de la forĂȘt borĂ©ale. En plus de ces atteintes directes sur l'environnement, l'exploitation sylvicole et miniĂšre provoque une fragmentation Ă  grande vitesse de la forĂȘt, nĂ©fastes aux espĂšces animales qui voient leurs aires de reproduction et leurs voies de dĂ©placement fragmentĂ©es en petites parcelles.

RĂ©habilitation des sols

L'industrie miniĂšre considĂšre que la forĂȘt borĂ©ale reprendra sa place sur les terrains restaurĂ©s aprĂšs la pĂ©riode d'extraction, mais aucun terrain n'est considĂ©rĂ© « restaurĂ© » quelque trente ans aprĂšs l'ouverture de la premiĂšre mine dans la rĂ©gion du Fort McMurray en Alberta. En outre la restauration des zones humides, telles que les tourbiĂšres, est considĂ©rĂ©e comme impossible. Ces Ă©cosystĂšmes nĂ©cessitent plusieurs milliers d'annĂ©es de conditions anaĂ©robie pour se former. En dĂ©truisant la forĂȘt, on dĂ©truit ces tourbiĂšres, qui constituent des rĂ©servoirs naturels de dioxyde de carbone, ce qui engendre une augmentation des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre.

PubliĂ©e en , une Ă©tude menĂ©e par Susan Kaminskyj, professeur en biologie Ă  l’UniversitĂ© de la Saskatchewan, dĂ©montre que les pissenlits contiennent un champignon qui absorberait les rĂ©sidus chimiques des sables bitumineux. Le champignon consomme les rĂ©sidus et les convertit en dioxyde de carbone et en eau. Contrairement Ă  certaines bactĂ©ries qui peuvent aider Ă  nettoyer des sites de dĂ©versement de pĂ©trole et d'autres hydrocarbures mais qui n'ont qu'un impact en surface, le champignon se dĂ©veloppe d'une maniĂšre trĂšs diffĂ©rente et, pour survivre, doit pĂ©nĂ©trer dans le sol contaminĂ©, ce qui permet un nettoyage en profondeur[13].

Rejets chimiques toxiques

En outre, l’extraction des sables bitumineux est Ă©galement responsable du dĂ©gagement d'agents polluants qui sont dĂ©versĂ©s dans l'eau ou relĂąchĂ©s dans l'atmosphĂšre. L'exploitation des sables bitumineux nĂ©cessite la consommation de grandes quantitĂ©s de gaz naturel responsables d'Ă©mission de divers polluants atmosphĂ©riques. L'extraction d'un seul baril de pĂ©trole des sables bitumineux de l'Alberta gĂ©nĂšre plus de 190 kg de gaz Ă  effet de serre (GES)[1]. L’exploitation des sables bitumineux Ă©met aussi des polluants atmosphĂ©riques, tel que le dioxyde de soufre et les oxydes d'azote, qui sont responsables, mĂȘme Ă  des quantitĂ©s trĂšs faibles, de l’acidification des lacs et des forĂȘts[1].

L’extraction du bitume des sables bitumineux a Ă©galement des consĂ©quences directes sur la qualitĂ© de l’eau. Une grande quantitĂ© d’eau est requise pour le procĂ©dĂ© d'extraction Ă  ciel ouvert, soit de 2 Ă  5 barils d’eau douce pour produire un seul baril de pĂ©trole[1]. Cette eau est puisĂ©e dans les grands cours d’eau, dont la riviĂšre Athabasca, principalement, et dans les aquifĂšres de la rĂ©gion. Cette eau usĂ©e, entrĂ©e en contact avec des composĂ©s toxiques tel que des hydrocarbures (acide naphtĂ©nique, hydrocarbures aromatiques polycycliques, etc.), xylĂšne, benzĂšne, mĂ©taux lourds (arsenic, plomb, mercure volatil dans l'air, etc.), entre autres, est rejetĂ©e dans de gigantesques bassins de rĂ©tention situĂ©s prĂšs de la riviĂšre Athabaska. Cela pourrait avoir des consĂ©quences nĂ©fastes et irrĂ©versibles sur les Ă©cosystĂšmes, et sur la diversitĂ© Ă©cologique des organismes indigĂšnes si une fuite devait se produire. Pour Ă©viter que la faune n’entre en contact direct avec les polluants contenus dans les bassins, les sociĂ©tĂ©s exploitantes utilisent des canons au propane, qui produisent une nuisance sonore afin d'empĂȘcher les espĂšces animales de s’approcher des bassins et aussi des Ă©pouvantails pour Ă©loigner les oiseaux. L’eau usĂ©e est parfois utilisĂ©e pour la rĂ©habilitation du territoire, qui a Ă©tĂ© perturbĂ©. Avec le temps, il y a une bioaccumulation de ces produits chimiques, mais la concentration n’est pas connue prĂ©cisĂ©ment, mais elle est telle qu'un simple contact entre un oiseau et ces eaux usĂ©es cause la mort instantanĂ©e de celui-ci. La toxicitĂ© s’amplifie donc, puisque la plupart des produits chimiques ne disparaissent pas et ne se dĂ©gradent pas biologiquement.

Plusieurs solutions sont Ă  l’étude et en cours pour contrer ces inconvĂ©nients environnementaux. Les compagnies d’exploitation des sables bitumineux ont trois objectifs Ă  atteindre, soit l’amĂ©lioration de la rĂ©cupĂ©ration de l’eau, la rĂ©duction de l’utilisation de chaleur et d’eau et enfin, la diminution et l’élimination des bassins Ă  rĂ©sidus. Des solutions sont Ă  l’étude, telles que l’extraction du bitume par chauffage, par l’injection de solvants ou de produits chimiques, par boulettage et tamis olĂ©ophiles. Cependant, les avantages et les inconvĂ©nients Ă  long terme ne sont pas encore connus. Il est donc impossible de gĂ©nĂ©raliser ces mĂ©thodes. Des cheminĂ©es sont actuellement mises au point, pour permettre de rĂ©duire les Ă©missions de dioxyde de soufre d’environ 90 %. Par contre, l’augmentation de la production de pĂ©trole va annuler cette diminution des Ă©missions de dioxyde de soufre.

Émissions de gaz à effet de serre

L'extraction miniĂšre dĂ©gage des agents polluants, tels que le mĂ©thane dont l’effet de serre est 20 fois plus puissant que le CO2 et l’anhydride sulfureux, qui est responsable, mĂȘme en des quantitĂ©s trĂšs faibles, de l’acidification des lacs et des forĂȘts. Globalement, l'extraction d'un baril de pĂ©trole des sables bitumineux de l'Alberta Ă©met plus de 190 kg de gaz Ă  effet de serre (GES), 3 fois plus que la production d’un baril de pĂ©trole classique[1].

L'exploitation des sables bitumineux consomme d'Ă©normes quantitĂ©s d'Ă©nergie, surtout pour chauffer les dĂ©pĂŽts de sable afin de provoquer l'Ă©coulement du bitume. L'Ă©nergie utilisĂ©e provient du charbon, du gaz naturel et du diesel. Les gaz Ă  effet de serre en provenance de cette industrie connaissent le taux d'augmentation le plus rapide au Canada, avec une production de 82 kg de CO2 par baril de pĂ©trole produit in situ et 73 kg/baril de pĂ©trole produit par extraction mĂ©canique[14].

Selon le DĂ©partement de l'Énergie des États-Unis, le cycle de vie des sables bitumineux, du puits Ă  la roue, Ă©met en gĂ©nĂ©ral entre 37 % et 40 % de plus que le pĂ©trole conventionnel. Au niveau de la seule extraction des sables bitumineux de l'Alberta, les Amis de la Terre estiment que les rejets de gaz Ă  effet de serre sont de trois Ă  cinq fois plus Ă©levĂ©s que pour les hydrocarbures conventionnels[12].

Financements, pressions et résistances autour de l'exploitation des sables bitumineux

La croissance prévue de la production du pétrole synthétique albertain menace aussi les engagements internationaux du Canada.

En ratifiant le Protocole de Kyoto, le Canada s'est engagĂ© Ă  rĂ©duire avant 2012, ses Ă©missions de GES de 6 % par rapport Ă  l'annĂ©e de rĂ©fĂ©rence (1990). Au lieu de la diminution des GES, une augmentation de 145 mĂ©gatonnes des Ă©missions de GES sera observĂ©e, dont le quart proviendrait de l’exploitation des sables bitumineux. En 2002, ses Ă©missions Ă©taient supĂ©rieures de 24 % Ă  l'annĂ©e de rĂ©fĂ©rence.

En , un reportage de 24 pages du National Geographic dénonce la pollution liée à l'exploitation des sables bitumineux en Alberta[15].

En 2011, le le Canada est devenu le premier État Ă  dĂ©cider de se retirer du protocole de Kyoto[16].

En 2017 la banque nĂ©erlandaise ING a annoncĂ© au mois de juin refuser de financer les projets de pipelines de pĂ©trole des sables bitumineux canadiens ; en raison de prĂ©occupations concernant l'impact de ces projets sur le climat et sur les droits des PremiĂšres Nations[17] - [18]. Une autre grande banque privĂ©e (BNP Paribas) a dĂ©cidĂ© de ne plus financer les projets du secteur, ni mĂȘme ses entreprises[18]. Mais dĂ©but novembre, juste avant la COP 23 de Bonn, une douzaine d'ONG dĂ©noncent le fait que de 2014 Ă  fin trente-trois autres banques ont accordĂ© « plus de 115 milliards de dollars de financement » Ă  des entreprises actives dans la production et le transport de sables bitumineux, alors que le secteur bancaire avait exprimĂ© un an plus tĂŽt son soutien Ă  l'accord de Paris (visant Ă  limiter Ă  2 °C la hausse de la tempĂ©rature mondiale)[18]. Quatre banques canadiennes (TD, RBS, CIBC, Bank of Montreal) sont particuliĂšrement visĂ©es, mais d’autres banques amĂ©ricaines et britanniques sont en cause Ă©galement[18]. Parmi ces 33 banques cinq seulement ont diminuĂ© une partie de leurs aides, trois ont formellement pris des engagements[18].

En , l'organisme canadien Environmental Defence et le Natural Resources Defense Council, Ă©tabli aux États-Unis, dĂ©pose une plainte, accusant le Canada de ne pas appliquer la Loi sur les pĂȘches en laissant des contaminants des bassins de dĂ©cantation fuir dans l'eau sans obliger les entreprises responsables Ă  rĂ©soudre le problĂšme. Le gouvernement Canadien prĂ©sente sa rĂ©ponse en : il reconnaĂźt le manque de preuves scientifiques pour dĂ©terminer si des bassins de rĂ©sidus des sables bitumineux ont coulĂ© dans des cours d'eau albertains et causĂ© du tort Ă  des poissons, mais il dit continuer de travailler sur des mĂ©thodes pour dĂ©terminer si des produits chimiques dĂ©couverts dans des eaux souterraines sont d'origine naturelle ou industrielle[19].

En , deux tribus autochtones, la PremiÚre Nation de Fort McKay et la PremiÚre Nation crie de Mikisew, ont finalisé l'achat de 49 % d'un nouveau parc de stockage des sables bitumineux de la société pétroliÚre Suncor, au nord de Fort McMurray, pour un contrat d'un montant de 500 millions de dollars. Cette entente est qualifiée de plus grand partenariat entre un peuple autochtone et une entreprise au Canada[20].

Le , la compagnie d'assurance Axa annonce la poursuite de sa sortie de projets polluants et prend l'engagement de ne plus assurer aucune entreprise d'extraction de sables bitumineux et de pipelines associés[21].

Le mardi , une semaine aprĂšs avoir annoncĂ© l’arrĂȘt de ses soutiens directs aux projets de sables bitumineux[22], le CrĂ©dit Agricole a renouvelĂ© deux lignes de financement indirect pour un montant de 1,5 milliard d’euros, Ă  TransCanada, l’entreprise qui prĂ©voit la construction du pipeline de sables bitumineux Keystone XL[23].

Aspect analytique

Les sols sont affectĂ©s aprĂšs le procĂ©dĂ© d’extraction des bitumes des sables par les eaux usĂ©es qui sont rejetĂ©es aprĂšs avoir Ă©tĂ© utilisĂ©es. Ces eaux sont, pour la plupart, nettoyĂ©es mais celles qui ne peuvent pas l’ĂȘtre sont gardĂ©es dans des rĂ©servoirs pour ĂȘtre rĂ©utilisĂ©es dans le procĂ©dĂ© d’extraction ou elles sont utilisĂ©es pour la rĂ©habilitation du territoire. Ce dernier est le principe par lequel on pousse les sables dĂ©lestĂ©s de leurs bitumes pour remplir les trous d’excavation faits par la machinerie. Le but est de recrĂ©er le territoire dĂ©vastĂ© aprĂšs les extractions. Cependant cette eau usĂ©e est extrĂȘmement toxique, elle contient toute sorte de produits tels des mĂ©taux traces et des solvants du mĂ©thane, benzĂšne, xylĂšne et d’autres hydrocarbures, c’est une sorte de bouillie de produits dangereux. On peut comprendre que la qualitĂ© de ces nouveaux terrains crĂ©Ă©s laisse Ă  dĂ©sirer lorsque l’on sait ce qu’ils contiennent.

Avec le temps il y aura accumulation de ces dĂ©chets dans ces sols particuliers, on ne connaĂźt pas aujourd'hui leur concentration rĂ©elle ni le rythme auquel ils s’entassent, parce qu’il n’y a aucune analyse indĂ©pendante qui a Ă©tĂ© faite. De plus, aucun suivi gĂ©ologique n’est prĂ©vu, mĂȘme si la toxicitĂ© va en augmentant. Le risque est que la pollution fasse un jour partie des sĂ©diments et des Ă©cosystĂšmes pour ensuite s’installer dans la nappe phrĂ©atique parce que plusieurs agents nocifs ne se dĂ©gradent pas facilement dans la nature.

Pour l’aspect analytique du sol, dans le cas oĂč l’on voudrait connaĂźtre le degrĂ© de toxicitĂ© de celui-ci en hydrocarbures, on procĂšde d’abord avec un Ă©chantillonnage. Les rĂ©sultats voulus seront directement influencĂ©s par la qualitĂ© de l’échantillon pris. Les caractĂ©ristiques du sol changent beaucoup d’un endroit Ă  l’autre mĂȘme si le terrain Ă  analyser est petit. De mĂȘme, il ne faut pas nĂ©gliger la profondeur oĂč l’on va chercher, il faut en plus prendre en considĂ©ration la porositĂ© et le type de sol. On peut remĂ©dier Ă  tous ces facteurs en prenant diffĂ©rents Ă©chantillons en des endroits variĂ©s et en les mĂ©langeant tous ensemble. Le rĂ©sultat obtenu sera une sorte de moyenne.

Dans la prise d’échantillons, on peut utiliser un dĂ©tecteur de vapeurs organiques (DVO) qui servirait Ă  mieux localiser sur le terrain les zones contaminĂ©es. Parce que ces dĂ©tecteurs ne peuvent donner des mesures quantitatives, les analyses en laboratoire restent quand mĂȘme nĂ©cessaires. Il y a aussi une procĂ©dure Ă  suivre en ce qui concerne les matĂ©riaux et techniques utilisĂ©s pour la prise de sol. Il est conseillĂ© de porter des gants propres et de les changer aprĂšs chaque prise ; pour le matĂ©riel, il devrait ĂȘtre en acier inoxydable ou en tĂ©flon.

Pour s’assurer que les rĂ©sultats obtenus sont valables et reprĂ©sentatifs, un programme de contrĂŽle ainsi que d’assurance de qualitĂ© doit ĂȘtre mis en forme. La dĂ©finition d’Environnement Canada dit : « le contrĂŽle de la qualitĂ© est l'ensemble des procĂ©dures utilisĂ©es pour mesurer et, si besoin est, de corriger la qualitĂ© des donnĂ©es. L'assurance de la qualitĂ© est l'ensemble de procĂ©dures utilisĂ©es pour fournir une assurance documentaire de l'application correcte du contrĂŽle et de la qualitĂ© des donnĂ©es qui en dĂ©coulent. » Pour pouvoir obtenir ce contrĂŽle, des Ă©tapes doivent ĂȘtre suivies. Parmi celles-ci la plus importante est d’élaborer un protocole, une description dĂ©taillĂ©e de tout ce qui doit ĂȘtre fait. Le protocole doit contenir, entre autres, les mĂ©thodes de collecte, les lieux, le nombre d’échantillonnages Ă  recueillir, les instructions de conservation, le plan de transport, etc.

Un Ă©chantillon doit ĂȘtre aussi pris pour connaĂźtre le degrĂ© normal de produit chimique dans un sol propre afin de permettre une comparaison. Il faudra alors effectuer la prise d’un site de contrĂŽle. Ce dernier doit avoir les mĂȘmes aspects pĂ©dologiques que le site contaminĂ©. Il doit aussi ĂȘtre Ă  proximitĂ© et au mĂȘme niveau en hauteur que l’endroit corrompu.

Pour la quantification des polluants tels que le benzĂšne et l’éthylbenzĂšne m-xylĂšne, on utilisera la chromatographie gazeuse suivie du dĂ©tecteur par photoionisation.

Cette technique est parmi les plus simples en analytique, qui a montré son efficacité à travers les années dans le domaine.

Avant d’ĂȘtre mis en analyse dans le chromatographe, l’échantillon devra subir la purge et trappe. « Purge and trap » est une mĂ©thode qui sert Ă  rĂ©cupĂ©rer 100 % des analytes pris dans un Ă©chantillon (ex. le sol) pour ensuite les introduire sous forme volatile dans l’appareil Ă  CG.

En 2017, l'Alberta a commencĂ© Ă  surveiller les Ă©missions des sables bitumineux depuis le ciel, via l'agence d’évaluation environnementale de la province, qui utilise de l’équipement de dĂ©tection aĂ©rienne pour mesurer les gaz Ă  effets de serre comme le mĂ©thane, le dioxyde de carbone et l’éthane, ainsi que d’autres produits chimiques des gisements de sables bitumineux au nord de Fort McMurray. À terme, le programme sera Ă©largi pour couvrir le pĂ©trole lourd et les activitĂ©s de sables bitumineux dans les rĂ©gions de Cold Lake et de la riviĂšre de la Paix. Les avions permettront aux scientifiques de distinguer ce qui vient des mines en exploitation, des bassins de rĂ©sidus et des niveaux de pollution naturels, pour ainsi de permettre de savoir oĂč les efforts doivent ĂȘtre effectuĂ©s[24].

Histoire de l'exploitation en Alberta

Les sables bitumineux de l'Athabasca ont commencĂ© Ă  ĂȘtre exploitĂ©s de façon industrielle en 1967, avec l'usine des Great Canadian Oil Sands (maintenant Suncor) installĂ©e dans une zone oĂč les sables bitumineux sont trĂšs prĂšs de la surface.

L'exploitation s'est accĂ©lĂ©rĂ©e Ă  partir de 2002. En 2012, la production de bitume brut Ă  partir des sables bitumineux a Ă©tĂ© de 1,9 million de barils par jour[4], soit 305 000 m3, pour un total annuel de 704 millions de barils, soit 112 millions de m3 pour l'annĂ©e[4]. On prĂ©voit que la production doublera en 2022, pour atteindre 3 800 000 bbl/j, soit 221 millions de mĂštres cubes par an.

Notes et références

  1. Sables bitumineux, Connaissance des énergies, 24 février 2016.
  2. Office national de l’énergie (2006), Les sables bitumineux du Canada, Perspectives et dĂ©fis jusqu’en 2015 : Mise Ă  jour, Office national de l’énergie, Calgary
  3. Alberta (2007), “Oil Reserves and Production”
  4. (en) Source : Alberta Oil Sands Industry. Quarterly Update. Summer 2013
  5. « Eni dans les sables congolais – JeuneAfrique.com », JeuneAfrique.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  6. Musée du pétrole à Pechelbronn
  7. Engelhardt R., Todirescu M., (2005). An Introduction to Development in Alberta’s Oil Sands. Edmonton: University of Alberta, School of Business pdf
  8. Office national de l’énergie (2000), Les sables bitumineux du Canada, Perspectives de l’offre et du marchĂ© jusqu’en 2015, Office national de l’énergie, Calgary
  9. (en) ThemeFuse, « Research | Canadian Transport Research Forum », sur ctrf.ca (consulté le )
  10. Alexandre Shields, « Keystone XL: le Nebraska impose un nouveau tracĂ© Ă  TransCanada », Le Devoir,‎ (ISSN 0319-0722, lire en ligne, consultĂ© le )
  11. « Feu vert pour l’olĂ©oduc amĂ©ricain Keystone XL malgrĂ© les fuites de pĂ©trole », Courrier international,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Sables bitumineux de l'Alberta : une aberration Ă©cologique, actu-environnement.com, 2 juin 2010.
  13. Zone Environnement - ICI.Radio-Canada.ca, « Détoxifier les sables bitumineux avec des pissenlits », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  14. (en) Forecasting the impacts of oilsands expansion, Pembina Institute, Juin 2013.
  15. Alexandre Shields, « Le «pĂ©trole sale» de l'Alberta - Portrait dĂ©vastateur d'une industrie polluante », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  16. Audrey Garric, « L’envers du retrait du Canada du protocole de Kyoto », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  17. www.democracynow.org, Headlines Daily Show, 30 juin 2017
  18. AFP & connaissance des Ă©nergies (2017), Les banques continuent Ă  financer massivement l'exploitation des sables bitumineux 02 nov. 2017
  19. Zone Environnement - ICI.Radio-Canada.ca, « Sables bitumineux : le Canada se dĂ©fend devant une commission environnementale | Or noir Ă  vendre », sur Radio-Canada.ca (consultĂ© le )
  20. Zone Société - ICI.Radio-Canada.ca, « Des PremiÚres Nations investissent dans les sables bitumineux | Or noir à vendre », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  21. Anthony Bondain, « Axa exclut charbon et sable bitumineux de ses activitĂ©s d'assurance », Boursier.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  22. « Crédit Agricole sort des sables bitumineux et annonce 100 millia », sur www.novethic.fr (consulté le )
  23. rsedatanews.net, « ARTICLE - Sables bitumineux : les incohĂ©rences du CrĂ©dit Agricole- RSEDATANEWS - RSE ESS ISR », sur rsedatanews.net (consultĂ© le )
  24. Bob Weber, « Sables bitumineux: l'Alberta observe ses Ă©missions depuis le ciel », MĂ©tro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )

Voir aussi

Bibliographie

  • David Dufresne, Nancy Huston, Naomi Klein, Melina Laboucan-Massimo et Rudy Wiebe, Brut : La ruĂ©e vers l'or noir, MontrĂ©al (QuĂ©bec)/Arles, Lux Ă©diteur, , 107 p. (ISBN 978-2-89596-197-0).

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.