Condensat de gaz naturel
Un condensat de gaz naturel est un mélange liquide d'« hydrocarbures légers » obtenu par condensation de certains gaz naturels bruts (le gaz brut est dit raw gas en anglais). Ce condensat est un mélange d'hydrocarbures de type C5 à C8 (c'est-à -dire à 5 à 8 atomes de carbone par molécule).
C'est un produit volatil, lĂ©ger, (la densitĂ© API est proche d'environ 80[1]) et instable ; selon les pays, ces condensats sont ou ne sont pas pris en compte dans les statistiques de production pĂ©troliĂšre, mĂȘme quand ils sont souvent similaires et vendus en tant que « pĂ©troles bruts lĂ©gers »[2].
DĂ©nominations
Ce condensat est aussi parfois dĂ©nommĂ© « liquide de puits de gaz naturel », « pentane plus », « C5+ ». Les anglophones le nomment aussi « drip gas » ou « natural gasoline » (littĂ©ralement « essence naturelle »), parce qu'il contient des hydrocarbures dont le point dâĂ©bullition est proche de celui de l'essence.
Classification
Un condensat de gaz naturel peut aussi ĂȘtre inclus dans la catĂ©gorie des « lease condensates » (catĂ©gorie de condensats incluant tous les pentanes et d'hydrocarbures plus lourds que ce dernier[3], mais qui peut aussi dĂ©signer des condensats issus de gaz formĂ©s dans certains rĂ©servoirs de pĂ©trole, dit « gaz associĂ© »[4])[5], qui donnent un hydrocarbure liquide condensĂ©, gĂ©nĂ©ralement alors mĂ©langĂ© au pĂ©trole).
Certaines définitions ne sont pas encore de consensuelles[6] (gaz humide par exemple), mais certains auteurs[7] distinguent plus clairement les différents types de gaz.
Outre le gaz sec (qui ne forme pas de phase liquide en condition de production), la littérature spécialisée utilise les dénominations suivantes :
- le « gaz à condensat » : il forme une phase liquide dans le réservoir en cours de production (aussi dit condensate, gas condensate, ou parfois natural gasoline pour les anglophones) ;
- le « gaz humide » : il forme une phase liquide en cours de production dans les conditions de surface[8] ;
- le « gaz associé » : c'est le gaz qui coexiste avec une phase « huile » (à prendre ici au sens anglosaxon de « pétrole ») ; cette catégorie (gaz associé) comprend le gaz de couverture (« Gas-cap gaz », qui s'est accumulé dans le réservoir). Elle comprend aussi le gaz dissous dans certains pétroles, qui dégaze spontanément lors de la décompression ou quand le pétrole refroidit.
- les « gaz non-associés » (non-associed gazpour les anglophones) : ils incluent parfois les condensats de gaz naturel provenant du gaz humide[9].
Du gaz produisant des condensats peut provenir de nombreux types de puits[10] - [11], et l'examen d'un diagramme de phase permet de classer ces gaz[7].
Des condensats se forment in situ, Ă l'intĂ©rieur du rĂ©servoir gĂ©ologique (dans la « roche magasin » mĂȘme). Les gĂ©ologues ou pĂ©troliers parle alors[12] de "systĂšme rĂ©trograde" parce que ces condensats sont source de liquide dit « rĂ©trograde ». Ce liquide est un hydrocarbure lĂ©ger qui apparaĂźt Ă la suite du « dĂ©clin isotherme de pression » (cf. cricondentherm[13]).
L'hydrocarbure liquide se condense dans les pores de la roche quand l'extraction par forage y crĂ©e une chute de pression. Il y reste immobile alors que le gaz peut lui s'y dĂ©placer (Cf. Loi de Darcy, lois de la thermodynamique). Ceci n'est cependant pas vrai Ă proximitĂ© du point de forage ; LĂ , le condensat se forme en plus grande quantitĂ©, sursature la roche et peut alors ĂȘtre aspirĂ© avec le gaz. Les modĂšles laissent penser que 15 Ă 20 % d'un rĂ©servoir typique (si ce rĂ©servoir n'est pas Ă une tempĂ©rature ou pression proche du point de regazĂ©ification) peut contenir des condensats. Ces condensats ne sont pas rĂ©cupĂ©rables par les mĂ©thodes classiques d'extraction. Mais ils peuvent l'ĂȘtre si l'on maintient ou introduit une pression suffisante dans le rĂ©servoir pour conserver le fluide Ă l'Ă©tat monophasique (c'est la « rĂ©cupĂ©ration assistĂ©e »[14]). Ceci se fait gĂ©nĂ©ralement soit en y injectant du gaz, soit en y injectant de l'eau de surface, Ă©ventuellement avec la saumure remontĂ©e avec le pĂ©trole ou le gaz quand c'est le cas[15]. Une injection d'une quantitĂ© suffisante d'acide dans le rĂ©servoir peut aussi augmenter le rendement du puits. L'acide agrandit ainsi les pores de la roche (pour les roches carbonatĂ©es)[16].
Caractéristiques physiques
C'est un produit volatil, instable et inflammable. Sa pression de vapeur saturante est intermédiaire entre celle d'un condensat de gaz naturel et du gaz de pétrole liquéfié (GPL, ou LPG en Belgique).
Sur le plan de la qualitĂ© pour la carbochimie ou pour le marchĂ© des carburants, il correspond Ă un pĂ©trole extrĂȘmement lĂ©ger, de haute valeur Ă©conomique (donnant de l'essence et du naphta en ne gĂ©nĂ©rant qu'une faible quantitĂ© de dĂ©chets). Il peut ĂȘtre mĂ©langĂ© avec des hydrocarbures plus lourds pour produire de l'essence commerciale.
Sa pureté à la source varie beaucoup selon la nature géologique du gisement (cf. origine organique du gaz, et type de matrice rocheuse du gisement). Le gaz extrait, et ses condensats sont plus ou moins « propres ». Leur composition varie aussi selon la profondeur (et la pression qui en dépend généralement).
Ils peuvent contenir de lâeau (souvent fortement chargĂ©e de sels) des impuretĂ©s (dont CO2 et du soufre sous forme de H2S, mai aussi de lâazote, de lâhĂ©lium, un peu d'hydrogĂšne ou d'argon, et parfois des impuretĂ©s mĂ©talliques dont du mercure, plus rarement du plomb et du zinc (dans le cas du rĂ©servoir profond d'Elgin par exemple) ou encore des mĂ©talloĂŻdes (arsenic typiquement[7]). Certaines de ces impuretĂ©s quand elles sont prĂ©sentes en quantitĂ© importantes peuvent ĂȘtre source de problĂšmes de condensation rĂ©trograde (formation de gouttelettes[7] ou d'apparition de cristaux remontĂ©s par le dĂ©bit de flux. Ils peuvent causer la formation d'entartrement des puits et des conduites. Certains de ces tartres sont parfois difficiles Ă contrĂŽler ou nettoyer.
Caractéristiques chimiques
Les « condensats » sont la fraction légÚre mais liquide à température et pression ambiante de certains gisements ; pour ce qui est du poids de molécules, ils contiennent des hydrocarbures allant du pentane (C5H12) jusqu'à l'heptane (C7H16) ou l'octane (C8H18).
Ils sont associés aux grands gisements de gaz naturel, mais parfois aussi au « gaz associé » abondamment produit par certains champs de pétrole.
Marché
Le marché des condensats de gaz naturel est en pleine expansion, tant pour un usage « domestique » (notamment dans les pays de l'OPEP) que pour l'exportation[2]. C'est le produit dont la production et la vente ont augmenté le plus vite dans les pays de l'OPEP (doublement entre 1995 et 2010[17]).
Cette « essence naturelle » (natural gasoline) a un indice d'octane trop bas pour pouvoir directement remplacer l'essence commerciale destinĂ©e aux moteurs des automobiles modernes. Elle doit ĂȘtre mĂ©langĂ©e Ă des hydrocarbures un peu plus lourds.
Ces condensats sont Ă©galement de plus en plus combinĂ©s Ă de lâĂ©thanol (dans le cas du superĂ©thanol E85 par exemple, le contenu final d'octane Ă©tant assez Ă©levĂ© pour ĂȘtre utilisĂ© facilement dans les vĂ©hicules polycarburant.
Gisements
Ils sont trÚs divers, mais ces condensats sont produits à partir de gisements de gaz non conventionnels forés de plus en plus profondément. Les gisements sont situés dans les continents ou en offshore, généralement sous le plateau continental, comme en mer du Nord ou en Asie du Sud-Est (ex : à 5 664 mÚtres de profondeur par la filiale, Total E&P Bornéo (filiale de Total) et ses partenaires dans le bloc B dans lŽoffshore de Brunei ; puits le plus profond foré au Brunei, qui a débité vers 2010 (10 millions de pieds cubes de gaz et 220 barils par jour de condensats)[18]).
Production mondiale
La comptabilité internationale de ces produits est délicate. En effet, leur définition a changé dans le temps et a varié selon les pays.
Des années 1990 à 2010, ces condensats ont été de plus en plus commercialisés, soit en mélange avec le pétrole, soit avec des produits pétroliers, soit directement comme « condensats » ou « pétrole trÚs léger » (« very light crude oil »), ces condensats sont formellement exclus des objectifs et quotas de production de pétrole brut par l'OPEP[2].
Pourtant, en 2010 ils nâĂ©taient toujours pas inclus dans la comptabilitĂ© officielle des « produits pĂ©troliers » des pays de l'OPEP (et donc non soumises aux quotas de production). Alors que dans la plupart des autres pays producteurs, ils Ă©taient considĂ©rĂ©s comme faisant intĂ©gralement partie de l'approvisionnement en pĂ©trole brut (« crude oil supply ») et gĂ©nĂ©ralement inclus dans la comptabilitĂ© des produits pĂ©troliers[2]. Ainsi, un rĂšglement europĂ©en du encadre les statistiques de l'Ă©nergie. Il dĂ©finit le pĂ©trole comme « Huile minĂ©rale d'origine naturelle constituĂ©e d'un mĂ©lange d'hydrocarbures et d'impuretĂ©s associĂ©es, soufre par exemple. Elle existe en phase liquide aux conditions normales de tempĂ©rature et de pression et ses caractĂ©ristiques physiques (densitĂ©, viscositĂ©, etc.) sont extrĂȘmement variables. Cette catĂ©gorie comprend aussi les condensats extraits des gaz associĂ©s ou non associĂ©s sur les gisements et les pĂ©rimĂštres d'exploitation lorsque ceux-ci sont mĂ©langĂ©s au brut commercial »[19] alors que les LGN sont « Les LGN sont des hydrocarbures liquides ou liquĂ©fiĂ©s obtenus Ă partir du gaz naturel dans les installations de sĂ©paration ou de traitement du gaz. Les liquides de gaz naturel comprennent l'Ă©thane, le propane, le butane (butane normal et isobutane), le pentane et l'isopentane et les pentanes plus (parfois appelĂ©s essence naturelle ou condensat) ». Par ailleurs la dĂ©finition des « Produits primaires reçus » est la suivante : « Il s'agit des quantitĂ©s de pĂ©trole brut d'origine nationale ou importĂ©e (y compris les condensats) et de LGN d'origine nationale qui sont utilisĂ©es directement sans avoir Ă©tĂ© traitĂ©es dans une raffinerie de pĂ©trole, ainsi que des retours de l'industrie pĂ©trochimique qui, bien que n'Ă©tant pas des combustibles primaires, sont utilisĂ©s directement ».
Technique de production
Quand le « gaz brut » (raw gas pour les anglophones) sort sous pression du puits, la premiĂšre opĂ©ration consiste Ă le dĂ©tendre et Ă en extraire dâune part lâeau (plus ou moins chargĂ©e de sels minĂ©raux et de mĂ©taux), et dâautre part les condensats dâhydrocarbures qui se forment spontanĂ©ment Ă la dĂ©compression du gaz ou Ă son refroidissement, gĂ©nĂ©ralement prĂšs de sortie de puits.
En mer, ces condensats sont récupérés sur la plate-forme offshore ou sur une plate-forme industrielle proche le cas échéant (PUQ de la plate forme d'Elgin en mer du Nord par exemple).
Les autres composants extraits des puits (hydrocarbures C1 Ă C4, dioxyde de carbone, sulfure d'hydrogĂšne et hĂ©lium, avec dâĂ©ventuels contaminants mĂ©talliques (mercure par exemple) forment un mĂ©lange gazeux Ă tempĂ©rature ambiante, qui est acheminĂ© par gazoduc vers une usine dâĂ©puration et prĂ©paration du gaz avant injection dans le rĂ©seau local ou transport pour exportation.
En fin de processus, les installations sont donc connectĂ©es Ă deux rĂ©seaux de collecte, lâun dĂ©diĂ© au gaz et lâautre aux condensats liquides.
Dans cette usine (qui peut ĂȘtre proche des gisements, ou proche des lieux de consommation), le gaz subit ensuite une dĂ©shydratation par « point de rosĂ©e » du gaz (HDP ou HCDP pour « hydrocarbon dew point »), puis les diffĂ©rents composants sont sĂ©parĂ©s. Les hydrocarbures C2 Ă C4 sont vendus sous le nom de gaz de pĂ©trole liquĂ©fiĂ© (GPL et non pas GNL). Le dioxyde de carbone est le plus souvent simplement rejetĂ© dans l'atmosphĂšre, sauf s'il y a un utilisateur proche. Parfois, on le rĂ©injecte dans une formation souterraine (sĂ©questration du CO2) pour rĂ©duire les Ă©missions de gaz Ă effet de serre. Le gaz acide est vendu Ă l'industrie chimique ou sĂ©questrĂ©. L'hĂ©lium est sĂ©parĂ© et commercialisĂ©, s'il est prĂ©sent en quantitĂ© suffisante - dans certains cas, il reprĂ©sente une addition trĂšs importante aux revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par le gisement.
Les condensats et les GPL ont une telle valeur marchande que certains gisements sont exploitĂ©s uniquement pour eux, le « gaz pauvre » (mĂ©thane) Ă©tant rĂ©injectĂ© au fur et Ă mesure, faute de dĂ©bouchĂ©s locaux. MĂȘme lorsque l'essentiel du gaz pauvre est vendu, on en rĂ©injecte souvent une partie dans le gisement, pour ralentir la baisse de pression, et rĂ©cupĂ©rer finalement une plus grande partie des condensats et du GPL.
L'autre partie (la plus grande) est transportée par gazoduc ou par méthanier vers les lieux de consommation.
Composition des condensats de gaz naturel
Il y a une grande variĂ©tĂ© de champs gaziers produisant du « gaz humide » dans le monde. Chacun dâentre eux a sa propre signature chimique (pour ce qui est de la composition de gaz), et une densitĂ© et composition de condensat spĂ©cifique. La plupart du temps, un condensat de gaz a une densitĂ© comprise entre 0,5 Ă 0,8 et contient au moins[20] - [21] - [22] - [23];
- Sulfure d'hydrogĂšne (H2S)
- Monoxyde de carbone (CO)
- des thiols autrefois regroupĂ©s sous le nom gĂ©nĂ©rique de mercaptan. Ce sont eux qui sont (en grande partie) responsable de lâodeur du gaz et des condensats. Ce sont aussi eux qui expliquent en grande partie la capacitĂ© Ă remonter certains mĂ©taux et Ă©lĂ©ments toxiques) des profondeurs de la terre vers la surface (dont du mercure ; mercaptan vient du latin mercurius captans signifiant « qui capte le mercure »). Pour le chimiste des gaz et condensats, ces thiols sont souvent dĂ©signĂ©s par lâacronyme RSH oĂč « R » dĂ©signe un groupe organique tel qu'un groupe Ă©thyle ou mĂ©thyle, etc.).
- Des alcanes (hydrocarbures saturés uniquement constitués d'atomes de carbone (C) et d'hydrogÚne (H), liés entre eux par des liaisons simples), de formule type : CnH2n+2. Dans les condensats de gaz, ils contiennent 2 à 12 atomes de carbone C2 à C12.
- Cyclohexane
- Aromatiques (benzĂšne, toluĂšne, xylĂšnes et Ă©thylbenzĂšne et parfois naphtalĂšnes)
Toxicité, écotoxicité
Au-delĂ d'une certaine dose, certains des composants des condensats sont toxiques, reprotoxiques, cancĂ©rigĂšne et/ou mutagĂšnes ou Ă©cotoxiques dont pour la faune aquatique[24]. Les mĂ©taux et hydrocarbures induisent des mĂ©canismes de toxicitĂ© trĂšs diffĂ©rents, mais des effets de toxicitĂ©s cumulĂ©es ou de synergies toxiques encore mal compris et difficiles Ă modĂ©liser et anticiper[25] - [26] semblent jouer, peuvent survenir entre certains de ces hydrocarbures et les mĂ©taux[27], dont pour les synergies entre HAP et Ă©lĂ©ments traces mĂ©talliques[28],de mĂȘme qu'une toxicitĂ© accrue quand il y a mĂ©thylation (du mercure par exemple, avec production de monomĂ©thylmercure hautement toxique et bioassimilable).
Accidents
Le , le MT Sanchi (pétrolier de type suezmax, naviguant sous pavillon de complaisance panaméen, appartenant à l'armateur pétrolier iranien NITC, transportant pour Hanwha Total Petrochemical [société codétenue à parité par le conglomérat Hanwha et le groupe français Total] 136 000 tonnes de condensats, percute au large de Shanghaï un cargo céréalier hongkongais et prend feu. Ses trente-deux marins meurent. Des fuites de condensat sont observées malgré sa double coque, et l'incendie du navire perdure une semaine jusqu'au dimanche . Ce jour le pétrolier coule en libérant une grande quantité de condensat, pouvant gravement affecter l'écosystÚme (dans une région fréquentée par des baleines, tortues, et riche en poissons et plancton). Le lendemain , une nappe d'hydrocarbure de plus de 100 km2, s'étendait sur plus de vingt kilomÚtres de long[29].
SĂ©paration des condensats du gaz naturel brut
Il y a littĂ©ralement des centaines de configurations possibles pour ce processus. Le SchĂ©ma de procĂ©dĂ© ci-contre nâen dĂ©crit quâun des nombreux exemples possibles[30]
Le flux de gaz provenant dâun ou plusieurs puits est refroidi, assez pour atteindre le point de condensation des hydrocarbures (en) ce qui provoque la condensation de lâeau et dâune bonne partie des « condensats » dâhydrocarbure les plus lourds.
Le mĂ©lange monophasique ou diphasique gaz sec + eau condensĂ©e & condensats de gaz est ensuite acheminĂ© vers un sĂ©parateur Ă haute pression oĂč l'eau et les hydrocarbures condensĂ©s (qui surnagent sur lâeau parce que moins denses quâelle) sont sĂ©parĂ©s.
Le gaz naturel provenant du sĂ©parateur haute pression peut alors ĂȘtre envoyĂ© au compresseur principal vers un gazoduc.
En sortie du sĂ©parateur haute-pression, le condensat de gaz est dĂ©barrassĂ© dâune partie de son eau et s'Ă©coule Ă travers une vanne automatique vers un second sĂ©parateur( Ă basse pression cette fois). La brutale dĂ©compression du liquide aprĂšs la vanne de contrĂŽle provoque une vaporisation partielle du condensat, dite « Ă©vaporation flash » ou « vaporisation instantanĂ©e ».
De lĂ , la fraction gazeuse est envoyĂ©e avec le gaz naturel via un «booster» (compresseur) puis vers un refroidisseur et vers le compresseur principal de gaz. Ce dernier augmente la pression des gaz provenant des sĂ©parateurs (de haute et basse pression) jusquâau niveau nĂ©cessaire au transport dans le gazoduc vers une unitĂ© de raffinage du gaz naturel. La pression finale nĂ©cessaire dĂ©pend de la longueur de la conduite conduisant le gaz Ă lâusine de traitement du gaz oĂč le gaz sera mieux dĂ©shydratĂ©, dĂ©soufrĂ©, nettoyĂ© de ses derniĂšres impuretĂ©s. Puis l'Ă©thane (C2), le propane (C3), les butanes (C4), et les pentanes (C5) pourront ĂȘtre sĂ©parĂ©s dâ hydrocarbures de poids molĂ©culaire plus Ă©levĂ©s que C5 +- (dits C5 +) valorisables comme sous-produits.
L'eau retirĂ©e des deux sĂ©parateurs (haute et basse pression) doit ĂȘtre Ă©purĂ©es (de son sulfure d'hydrogĂšne au moins (H2S) avant de pouvoir ĂȘtre Ă©liminĂ©e ou rĂ©utilisĂ©e.
Une partie du gaz naturel brut peut ĂȘtre rĂ©injectĂ©e dans la formation gĂ©ologique d'oĂč vient le gaz pour y maintenir la pression du rĂ©servoir, ou pour un stockage provisoire en attendant par exemple la crĂ©ation d'un gazoduc.
Le Drip gas
Drip gas (signifie littĂ©ralement « Goutte Ă goutte de gaz » ); il dĂ©signe un condensat de gaz qui forme une essence naturelle trouvĂ©e prĂšs de nombreux puits de gaz naturel et de pĂ©trole, et qui est un sous-produit de l'extraction du gaz naturel. Il est Ă©galement connu des Anglophones sous le nom de "condensat", "natural gasoline", "casing head gas", "raw gas", "white gas" and "liquid gold"[31] - [32] Ce âDrip gasâ a des usages industriels en tant que nettoyant, dĂ©graissant et solvant, en tant que combustible de lampe Ă pĂ©trole ou dans certains rĂ©chauds Ă gaz ou cuisiniĂšres, ou comme additif dĂ©naturant pour lâalcool (Ă©thanol) utilisĂ© comme carburant.
Utilisation historique dans les véhicules
Certains des premiers moteurs Ă combustion interne, tels que les premiers modĂšles construits par Karl Benz, et les premiers moteurs dâavion des frĂšres Wright utilisaient une essence naturelle, qui pourrait ĂȘtre soit du Drip gas ou des hydrocarbures dâune nature proche, distillĂ©s Ă partir de pĂ©trole brut. L'essence naturelle a un indice d'octane d'environ 30 Ă 50, suffisant pour les moteurs Ă faible compression du dĂ©but du XXe siĂšcle. Ă partir des annĂ©es 1930, les moteurs amĂ©liorĂ©s et des taux de compression plus Ă©levĂ©s requiĂšrent des essences raffinĂ©es Ă indice d'octane beaucoup plus Ă©levĂ©, pour Ă©viter le cliquetis du moteur qui traduit une auto-inflammation (ou « auto-allumage ») du carburant.
Aux Ătats-Unis, dans les zones de production pĂ©troliĂšre, Ă partir de la Grande DĂ©pression, le « drip gas » a Ă©tĂ© utilisĂ© en substitution Ă l'essence commerciale pour alimenter des moteurs rustiques ou de tracteurs. Parfois le moteur fonctionnait correctement, parfois il produisait des explosions bruyantes et Ă©mettait une fumĂ©e nausĂ©abonde[33].
Le chanteur folk américain Woody Guthrie commence son roman autobiographique Seeds of Man (Graines d'Homme) en décrivant son oncle Jeff cherchant à récupérer du « drip gas » dans une conduite de gaz naturel. Ce gaz est aussi mentionné dans La Balade sauvage, le film de Terrence Malick[34]
Il a Ă©tĂ© commercialisĂ© en AmĂ©rique du Nord dans les raffineries de gaz et les quincailleries jusqu'au dĂ©but des annĂ©es 1950. Le «White gas » vendu aujourd'hui est un produit similaire mais en rĂ©alitĂ© produit dans les raffineries oĂč le benzĂšne interdit Ă la vente (cancĂ©rigĂšne, mutagĂšne) en a Ă©tĂ© retirĂ©[35]. Des vols de « drip gas » Ă©taient encore pratiquĂ©s dans les annĂ©es 1970 aux Ătats-Unis[36]. Son usage dans les voitures et camions est dĂ©sormais illĂ©gal dans de nombreux Ătats, et sa nocivitĂ© pour les moteurs modernes est Ă©tablie (faible indice d'octane, forte chaleur de la combustion, manque d'additifs). Il Ă©met une odeur particuliĂšre lorsqu'il est utilisĂ© comme combustible, ce qui a permis aux policiers de dĂ©tecter des gens utilisant illĂ©galement du gaz au « drip gas »[37] - [38]
Composition, mélanges
Aux Ătats-Unis, la lĂ©gislation (Code of Federal Regulations) associe la dĂ©nomination drip gas Ă un mĂ©lange de butane, pentane et hexane. Le « drip gas » peut ĂȘtre extrait et utilisĂ© pour dĂ©naturer les alcools lampants ou utilisĂ© comme combustible[39]
Traitement des condensats
Notes et références
- sur l'Ă©chelle API qui est dĂ©gressive ; c'est-Ă -dire que plus le degrĂ© API est haut, plus le pĂ©trole est lĂ©ger. Au Canada un pĂ©trole est dit « brut lĂ©ger » ou « brut moyen » jusquâĂ 900 kg/m3 ; au-delĂ il s'agira de « pĂ©trole lourd » ou de bitume
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Voir aussi
Articles connexes
- Classification des hydrocarbures liquides
- Gaz naturel
- MĂ©thane - Gaz de ville
- Forum des pays exportateurs de gaz
- Pétrole, Raffinage du pétrole
- Champ de gaz
- Carbochimie
- Contenu CO2
- Forum des pays exportateurs de gaz
- Ressources et consommation énergétiques mondiales
- Forage
- DĂ©bitmĂštre
- MĂ©canique des fluides
- MĂ©canique des fluides diphasique
- Ăcoulement polyphasique
- Rhéologie
Bibliographie
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- (fr) F. Daviau, InterprĂ©tation des essais de puits : les mĂ©thodes nouvelles ; Ăcole nationale supĂ©rieure du pĂ©trole et des moteurs (France). Centre d'Ă©tudes supĂ©rieures de dĂ©veloppement et d'exploitation des gisements
- (fr) Chambre syndicale de la recherche et de la production du pĂ©trole et du gaz naturel, ComplĂ©tion et reconditionnement des puits : programmes et modes opĂ©ratoires ; Ăditions TECHNIP, 1986 - 116 pages, Paris, (ISBN 2-7108-0492-1) (Extraits)
Liens externes
- (en) RĂ©serves de gaz (dont condensats) aux Ătats-Unis (mis Ă jour 2010-11-30, prochaine mise Ă jour prĂ©vue en )
- (en) Processing raw natural gas
- (en) Preparing raw natural gas for sales
- (en) Natural Gas Processing (part of the AP 42 Compilation of Air Pollutant Emission Factors ; US EPA's AP-42 publication avec schéma)