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MT Sanchi

Le MT Sanchi est un pétrolier battant pavillon panaméen mis en service en 2008 et exploité par la National Iranian Tanker Company (en), filiale de la National Iranian Oil Company. Il a navigué sous les noms de Saman (2008-2012), Sepid (2012), Gardenia (2012-2013) et Seahorse (2013-2016).

MT Sanchi
Autres noms Saman (2008–2012)
Sepid (2012)
Gardenia (2012–2013)
Seahorse (2013–2016)
Sanchi (2016–2018)
Type PĂ©trolier transporteur de brut Suezmax
Histoire
Constructeur Hyundai Samho Heavy Industries (en)
Chantier naval Yeongam, Corée du Sud
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Coulé le
Équipage
Équipage 32 membres
Caractéristiques techniques
Longueur 274,18 m (hors-tout)
MaĂ®tre-bau 50 m
Tirant d'eau 17 m
DĂ©placement 189 653 tonnes
Port en lourd 164 154 tonnes
Tonnage 85 462 tjb
Propulsion Arbre unique (hélice à pas fixe)
Diesel MAN-B&W 6S70MC-C
Puissance 25 370 ch (18 660 kW)
Vitesse 15,4 nœuds (29 km/h)
Profondeur 23,1 m
Carrière
Armateur Bright Shipping Ltd, Hong Kong (depuis 2016)
AffrĂ©teur National Iranian Tanker Company (en)
Pavillon Drapeau de Malte Malte (2008–2012)
Drapeau des Tuvalu Tuvalu (2012–2013)
Drapeau de la Tanzanie Tanzanie (2013–2016)
Drapeau du Panama Panama (2016-2018)
Indicatif S316
IMO 9356608
Indicatif d'appel (en): 3FJU8 (Ă  partir de 2016)
MMSI : 356137000 (Ă  partir de 2016)
Localisation
CoordonnĂ©es 31° 48′ nord, 126° 24′ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Japon
(Voir situation sur carte : Japon)
MT Sanchi
MT Sanchi
GĂ©olocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)
MT Sanchi
MT Sanchi

Le , alors qu'il transporte une cargaison de condensat de gaz naturel, le navire est impliquĂ© dans une collision au large de Shanghai avec le vraquier de pavillon hongkongais CF Crystal. Le , le navire coule en mer de Chine orientale par 115 mètres de fond[1], après huit jours d'incendie Ă  bord[1]. Les 32 membres d'Ă©quipage (30 Iraniens et deux Bangladais[2]) sont considĂ©rĂ©s comme morts. Le naufrage a eu pour consĂ©quence une grave marĂ©e noire[1] Ă©valuĂ©e au dimanche Ă  332 km2[3].

Caractéristiques

Le MT Sanchi est un pĂ©trolier Suezmax Ă  double coque d'une longueur totale de 274,18 mètres, un maĂ®tre-bau de 50 mètres et d'un tirant d'eau Ă  pleine charge de 17 mètres. D'un tonnage de port en lourd de 164 154 tonnes, il s'agit d'un pĂ©trolier Suezmax, capable de passer Ă  pleine charge par le canal de Suez.

Le Sanchi est propulsĂ© par un moteur diesel Ă  vitesse lente MAN-B&W 6S70MC-C de 18 660 kW, entraĂ®nant une hĂ©lice Ă  pas fixe pouvant propulser le navire Ă  une vitesse de 15,4 nĹ“uds (29 km/h)[4].

Construction et armateurs

Le navire est construit en 2008 par la société Hyundai Samho Heavy Industries (en) à Yeongam, en Corée du Sud pour la National Iranian Tanker Company (en). À sa mise en service, il est baptisé Saman et navigue sous pavillon maltais. En 2012, il est rebaptisé Sepid, navigue sous pavillon tuvaluan, avant de prendre le nom de Gardenia plus tard dans l'année. En 2013, il change à nouveau de nom, Seahorse, sous pavillon tanzanien, avant d'être ré-immatriculé sous pavillon panaméen et renommé Sanchi en 2016.

Collision et naufrage

Le , vers 20 h 0 (UTC+08:00), le pĂ©trolier, qui transporte une cargaison de 136 000 tonnes (960 000 barils) d'hydrocarbures lĂ©gers (condensats) pour la compagnie pĂ©trochimique sud-corĂ©enne Hanwha Total (en), en provenance de l'Ă®le de Kharg (Iran) et se dirigeant vers Daesan (CorĂ©e du Sud) avec un millier de tonnes de fioul de propulsion dans ses rĂ©servoirs[5] (2000 t selon d'autres sources[1]), entre en collision avec le cargo CF Crystal de pavillon hongkongais, Ă  160 milles marins (300 km) au large de Shanghai, en Chine, prenant subitement feu Ă  cause des condensats prĂ©sents Ă  bord. MalgrĂ© le risque d'explosion du pĂ©trolier, l'Agence de police maritime de la CorĂ©e du Sud et la marine des États-Unis aident les autoritĂ©s chinoises dans la lutte contre les incendies et dans la recherche de l'Ă©quipage disparu du Sanchi. Le corps d'un membre d'Ă©quipage est retrouvĂ© le , mais 31 autres sont toujours portĂ©s disparus le , tandis qu'une partie du pĂ©trolier explose le mĂŞme jour. Le ministère sud-corĂ©en des OcĂ©ans et de la PĂŞche dĂ©clare que l'incendie pourrait se poursuivre pendant deux Ă  quatre semaines.

L'autre navire impliquĂ© dans la collision, le CF Crystal, effectue un voyage de Kalama (Washington, États-Unis) Ă  la province de Guangdong (Chine) transportant 64 000 tonnes de cĂ©rĂ©ales. Le navire a Ă©tĂ© construit en 2011 par les chantiers Chengxi Co Ltd, Ă  Jiangyin, en Chine, dont le propriĂ©taire actuel est Changhong Group (Hong Kong) et gĂ©rĂ© par la Shanghai CP International Ship Management & Broker Co Ltd. Le navire est un vraquier Panamax d'une jauge brute de 41 073 tonnes et d'un port en lourd de 71 725 tonnes. Après la collision, la totalitĂ© des 21 membres de l'Ă©quipage chinois a Ă©tĂ© sauvĂ©e.

Le , la garde côtière du Japon de Kagoshima rapporte à Reuters que le Sanchi a dérivé dans la mer de Chine orientale jusqu'à entrer dans la zone économique exclusive japonaise à partir de l'après-midi du . Sa position dans l'après-midi du d'après la même source est à « 186 milles marins (340 km) au nord-ouest de l'île d'Amami Ō-shima ».

Le , une équipe de secours chinoise récupère deux corps de l'équipage du Sanchi dans un canot de sauvetage à bord du bateau, portant à trois le nombre de corps retrouvés. Elle récupère également l'enregistreur de données depuis le pont[6]. Xinhua rapporte que l'équipe de sauvetage composée de quatre personnes équipées de respirateurs, a quitté le navire moins d'une demi-heure après l'embarquement à cause d'un changement de vent et de l'épaisse fumée toxique compliquant l'opération. À cette date, treize navires participent aux opérations de secours, de récupération des hydrocarbures, et de lutte anti-incendie, dix sont chinois, un sud-coréen et deux japonais[6].

Le , le pĂ©trolier coule, ne laissant aucun survivant. Son Ă©pave se trouve Ă  115 m de profondeur[7]. L'inspection de l'Ă©pave par des robots ROV est annoncĂ©e par la Chine[1].

Marée noire et conséquences environnementales

Ce naufrage déclenche ce qui est appelé au matin du la plus importante marée noire causée par un naufrage de navire au monde depuis 1991. À cette date, la nappe de produits pétroliers libérée par l’explosion de la coque s'étend en longueur sur environ 10 milles nautiques (18,5 km) de long et sur une largeur de 1 à 4 milles nautiques. Elle est pour partie en feu[5]. Selon les informations transmises par l'Agence Reuters[8] la nappe s'étend sur 13 kilomètres (7,0 milles marins) et sur une largeur de 11 kilomètres (5,9 milles nautiques) poussée vers le Japon par le vent. Des navires entourant le déversement s'emploient à limiter les dégâts.

Le condensat étant un produit très volatil et hautement toxique et écotoxique (nocif pour l'environnement), il est aussi responsable d'une pollution de l'air, de même que les fumées là où il brûle encore même après que le navire ait coulé[9].

Le naufrage va probablement libĂ©rer en profondeur et dans la colonne d'eau du condensat et du fioul lourd de soute (il en contenait environ 2 000 tonnes[10]).

Le , le New-York Times rappelle que cette partie de la mer de Chine orientale est à cette époque de l'année un lieu de reproduction d'espèces de poissons d'intérêt commercial, ainsi qu'une voie de migration de baleines. L'incident est comparé par ce journal (en termes de gravité) au déversement de pétrole de l'Exxon Valdez[11].

Au , l'Administration ocĂ©anique d'Ă©tat chinoise fait Ă©tat d'une marĂ©e noire vaste de 69 km2, Ă  laquelle s’ajoutait une pollution « sporadique » rĂ©partie sur 40 km2. Ă€ la diffĂ©rence du brut, les condensats, une fois rejetĂ©s en mer, ne forment pas une nappe en surface, mais plutĂ´t un nuage toxique qui flotte entre deux eaux. Ă€ ce titre, PĂ©kin se veut rassurant sur les consĂ©quences Ă©cologiques du naufrage, faisant valoir Ă©galement que la marĂ©e noire est relativement Ă©loignĂ©e des cĂ´tes[7].
Les masses d'air pollué circulent rapidement, mais des simulations numériques à haute résolution faites par des chercheurs du National Oceanography Centre et de l'université de Southampton laissent penser que la pollution atteindra les côtes coréennes dans un délai de trois mois[12] et le Japon en une trentaine de jours[13]. Les auteurs signalent que lieu précis du naufrage est proche de la trajectoire du courant de Kuroshio, qui pourrait entraîner une propagation plus rapide des condensats.

Le New-York Times affirme que les dommages environnementaux, y compris la contamination possible de plages, et des dommages économiques pour l'industrie de la pêche, peuvent être importants ; ils devraient être payés par les parties concernées et leurs assureurs[14].

Le , selon CNN, la nappe a dépassé les 100 kilomètres carrés de surface[15].

Au , l'Administration ocĂ©anique d'Ă©tat chinoise annonce qu'il y a un total de trois nappes d'une superficie globale de 332 km2[3].

Le , les premières boulettes de pétrole touchent les îles japonaises au sud de Kyūshū, à l'archipel d'Okinawa. Au , au moins 16 îles sont touchées et 90 tonnes de matières ramassés[16].

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « MV Sanchi » (voir la liste des auteurs).
(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Sanchi oil tanker collision » (voir la liste des auteurs).
  1. Fabrice Pouliquen (2018), article intitulé Naufrage d’un pétrolier en mer de Chine: « On peut s’attendre à une diminution rapide de la nappe», journal 20 minutes, 18 janvier 2018 (mis à jour le 19 janvier 2018 à 14 h 32), consulté le 19 janvier 2018.
  2. « Une marée noire de 20 kilomètres de long s'installe en mer de Chine », sur La Tribune, (consulté le ).
  3. « La marée noire triple de taille en mer de Chine », sur Le Figaro, (consulté le ).
  4. (en) « SANCHI IMO number: 9356608 », sur http://vesselregister.dnvgl.com/ (consulté le ).
  5. « Pétrolier Sanchi. La plus grave marée noire depuis 1991 en mer de Chine », sur Ouest-France, (consulté le ).
  6. « Pétrolier iranien en feu: la Chine récupère la boîte noire et deux corps », sur Radio France international, (consulté le ).
  7. « En Chine, la marée noire est désormais aussi grande que Paris », sur 20 minutes, (consulté le ).
  8. (en) « Stricken tanker leaves large oil slick in the East China Sea », Reuters, 15 janvier 2018. Consulté le 15 janvier 2018.
  9. Jean-Michel Gradt (15 janvier 2018), « Marée Noire Historique en Mer de Chine », lesechos.fr, consulté le 15 janvier 2018.
  10. (en) "Sanchi Sinking: Bunker Spill Fears Compound Worst Oil Ship Disaster in Decades - Ship & Bunker", 16 janvier 2018. Consulté le 17 Janvier 2018.
  11. Mullany Gerry (2018), « Huge Oil Tanker Spill in East China Sea Stirs Environmental Fears », The New York Times. ISSN 0362-4331. publié le 15 janvier 2018.
  12. (en) National Oceanography Centre (2018), "« Sanchi oil spill contamination could take three months to reach mainland ». Consulté le 16 janvier 2018.
  13. (en) « http://noc.ac.uk/news/sanchi-oil-spill-contamination-could-reach-japan-within-month-update Sanchi oil spill contamination could reach Japan within a month », (mise-à-jour), National Oceanography Centre »], noc.ac.uk. Consulté le 17 janvier 2018.
  14. Reuters (2018), « China Oil Spill Compensation Claims Face Iran Payment Snags », The New York Times, ISSN 0362-4331. Consulté le 18 janvier 2018.
  15. (en) CNN, Euan McKirdy et Nanlin Fang (2018) « Oil spill off China coast now the size of Paris » CNN. Consulté le 19 janvier 2018.
  16. AFP, « Le Japon confirme que le pétrole échoué sur ses plages provient certainement du Sanchi », sur Paris-Match, (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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