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ForĂȘt galerie

On parle de forĂȘt galerie lorsque la canopĂ©e est jointive au-dessus d'une riviĂšre ou d'un petit fleuve, ou d'une zone humide (la prĂ©sence de l'eau pouvant Ă©ventuellement ĂȘtre temporaire).

Les ripisylves de deux cours d'eau se rejoignent ici pour former une forĂȘt galerie (comtĂ© de Putnam, Ohio, USA)..
ForĂȘt galerie de GuinĂ©e (Simandou).

Caractéristiques écologiques

Du point de vue de l'Ă©cologie du paysage, la forĂȘt galerie constitue un type particulier de corridor biologique ; Ă  la fois forestier et aquatique ou marĂ©cageux.
Elle contribue par sa canopée jointive à faciliter la traversée de cours d'eau à un certain nombre d'espÚces, soit par la canopée (écureuils, petits mammifÚres, insectes), soit via les nombreux troncs d'arbres morts ou vivants qui font « pont » au-dessus de la riviÚre.

La forĂȘt galerie entretient un microclimat plus tempĂ©rĂ© au-dessus de la riviĂšre.

Dans l'hĂ©misphĂšre nord, lĂ  oĂč les castors sont prĂ©sents, ces derniers entretiennent des discontinuitĂ©s ouvertes dans ce type de forĂȘt, trĂšs favorable Ă  une augmentation de la biodiversitĂ©. Si leurs barrages sont trĂšs larges, ils peuvent aussi localement faire disparaĂźtre ce type de forĂȘt en noyant les arbres du linĂ©aire de l'ancienne berge.

En zone tropicale, l'ombre y est permanente, en climat tempéré ou froid, l'ombre n'y est dense qu'en été, et la grande quantité de feuilles mortes qui tombent dans l'eau confÚre des caractéristiques différentes aux habitats aquatiques sous-jacents.

Elles correspondent souvent Ă  une zone du lit mineur ou majeur plus humide, oĂč les arbres diffĂšrent (on y trouve les espĂšces plus vulnĂ©rables aux incendies de forĂȘt et plus rĂ©sistantes aux inondations.

Ce type de forĂȘt a fortement rĂ©gressĂ© en Europe et dans toutes les zones trĂšs anthropisĂ©es du monde, souvent coupĂ©es pour leur bois, ou dĂ©gradĂ©es par le bĂ©tail.
On tente de la restaurer par exemple sur les bras morts ou des affluents du Rhin.

ForĂȘts galeries et feux

Des forĂȘts galeries ont persistĂ© en AmĂ©rique du Nord dans des zones dominĂ©es par la prairie le long de riviĂšres et ruisseaux. En zones sĂšche Ă  tempĂ©rĂ©e, la prĂ©sence de l'eau n'est pas le seul facteur qui dĂ©termine les essences. Les incendies de prairies, mĂȘme lĂ  oĂč ils sont rares, ont eu une forte valeur de pression sĂ©lective contre la vĂ©gĂ©tation ligneuse[1].

Une expĂ©rience a prouvĂ© que les espĂšces d'arbres dominants de ces forĂȘts sont bien ceux qui ont dĂ©veloppĂ© les meilleurs mĂ©canismes de tolĂ©rance aux feux pĂ©riodiques (Ă©corce protĂ©geant mieux le cambium vasculaire). Ainsi Quercus macrocarpa et Quercus muehlenbergii dominent alors que Celtis occidentalis est abondant mais sous-dominant, et Populus deltoides, Gleditsia triacanthos, et Juniperus virginiana sont plus rares[1]. En soumettant l'Ă©corce de 10 individus de chacune de ces six essences dans des conditions comparables Ă  celles de feux de surface (400 °C pendant 120 s), en mesurant la tempĂ©rature maximale du cambium vasculaire, l'Ă©paisseur, la densitĂ© et l'humiditĂ© de l'Ă©corce, on a montrĂ© que les arbres les plus rĂ©sistants aux feux Ă©taient ceux qui dominaient les forĂȘts Ă©tudiĂ©es[1]. Dans ce cas, l'Ă©paisseur de l'Ă©corce Ă©tait le prĂ©dicteur le plus important de la tempĂ©rature lĂ©tale du cambium et 8,6 mm au moins sont nĂ©cessaires pour maintenir la tempĂ©rature du cambium vasculaire sous les 60 °C, fatale pour l'arbre[1]. Les arbres qui produisent dĂšs leur jeune Ăąge une Ă©corce Ă©paisse (P. deltoides, Q. macrocarpa, et Q. muehlenbergii ) « surchauffent » moins que ceux qui ne dĂ©veloppent pas cette Ă©corce Ă©paisse alors que leur diamĂštre augmente (ex. : C. occidentalis, G. triacanthos , et J. virginiana).
Ces diffĂ©rences expliquent l'importance relative des essences dans ces milieux, mais signifie aussi qu'avec l'augmentation ou la rĂ©duction du nombre d'incendies (par exemple dans les territoires plus fragmentĂ©s[1]) peut modifier la composition et les strates de la forĂȘt galerie, et rĂ©partition et les proportions des essences.
Dans les zones oĂč les feux ont rĂ©gressĂ©, les essences plus sensibles au feu peuvent augmenter leur prĂ©sence car la survie des jeunes aura augmentĂ©, la forĂȘt devenant alors Ă  long terme plus vulnĂ©rable Ă  un Ă©ventuel grand feu[1].

Notes et références

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • (en) Benjamin L. VanderWeide et David C. Hartnett, « Fire resistance of tree species explains historical gallery forest community composition », Forest Ecology and Management, vol. 261, no 9,‎ , p. 1530-1538 (DOI 10.1016/j.foreco.2011.01.044, rĂ©sumĂ©). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article
  • (en) Jo Peacock, Christopher M. Tonra, Johnathan King et G. Matt Davies, « Restoration of gallery forest patches improves recruitment of motacĂș palms (Attalea princeps) while diversifying and increasing wildlife populations », PLOS ONE, vol. 16, no 4,‎ , e0250183 (ISSN 1932-6203, PMID 33914765, PMCID PMC8084217, DOI 10.1371/journal.pone.0250183, lire en ligne, consultĂ© le ).

Articles connexes

Liens externes

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