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Sylvothérapie

La sylvothĂ©rapie (Ă©galement appelĂ©e shinrin-yoku (æŁźæž—æ”Ž)) est une mĂ©decine non conventionnelle qui repose sur l'idĂ©e qu'ĂȘtre dans une forĂȘt ou Ă  proximitĂ© d'arbres aurait un effet bĂ©nĂ©fique sur le bien-ĂȘtre et la santĂ©.

Promeneurs dans le parc Futatabi de Kobe au Japon.
Dans les forĂȘts de l'Ăźle de Yakushima, des expĂ©rimentations scientifiques sur les « bains de forĂȘt » sont menĂ©es par Yoshifumi Miyazaki depuis 1990[1].
L'Ăźle de Yakushima, situĂ©e au sud du Japon et presque entiĂšrement enforestĂ©e, classĂ©e parc national, zone Ramsar et rĂ©serve de biosphĂšre est caractĂ©risĂ©e par des forĂȘts Ă  haut degrĂ© de naturalitĂ©.

À cause l'absence de rĂ©sultats prouvant l'efficacitĂ© et les effets de cette mĂ©thode, elle est considĂ©rĂ©e comme une pseudoscience.

DĂ©finition

Le terme shinrin-yoku a Ă©tĂ© inventĂ© par le ministĂšre japonais de l’Agriculture, des ForĂȘts et de la PĂȘche en , et peut ĂȘtre dĂ©fini comme le contact et la prise dans l’atmosphĂšre de la forĂȘt[2].

GĂ©nĂ©ralitĂ©s sur l'intĂ©rĂȘt des arbres pour la santĂ© et le bien ĂȘtre

Selon David J. Nowak et Matilda Van den Bosch, dans un article publiĂ© en 2019 dans la revue SantĂ© Publique (pages 153 Ă  161), mĂȘme au delĂ  de la forĂȘt, et en ville notamment, l'arbres prĂ©sente de plusieurs intĂ©rĂȘts. L'un des intĂ©rĂȘt avancĂ© par l'article est que les services Ă©cosystĂ©miques[3] - [4] fournissent, notamment via ses « effets modĂ©rateurs sur le climat, la rĂ©duction de l’énergie consommĂ©e par les constructions, la rĂ©duction du carbone atmosphĂ©rique (CO2), l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de l’air, l’attĂ©nuation des impacts des eaux de ruissellement et des inondations, la protection contre les rayons ultraviolets et contre l’érosion du sol, la baisse du niveau sonore et la fourniture de denrĂ©es alimentaires, de bois d’Ɠuvre, de mĂ©dicaments, d’environnements esthĂ©tiques et d’opportunitĂ©s de loisirs »[5].

Historique

Antiquité

Les premiers travaux relatifs Ă  la sylvothĂ©rapie remontent Ă  l'AntiquitĂ©. Selon Pline l'Ancien, « l'odeur de la forĂȘt oĂč l'on recueille la poix et la rĂ©sine [donc les forĂȘts de conifĂšres] est extrĂȘmement salutaire aux phtisiques et Ă  ceux qui, aprĂšs une longue maladie, ont de la peine Ă  se rĂ©tablir »[6].

Moyen-Âge

Au Moyen-Âge, les terpĂ©noĂŻdes prĂ©sents dans l'atmosphĂšre forestiĂšre notamment des conifĂšres, sous forme d'olĂ©orĂ©sines (ces mĂ©tabolites secondaires qui se retrouvent dans le camphre et la tĂ©rĂ©benthine, sont des dĂ©fenses chimiques des plantes contre les herbivores) sont utilisĂ©s pour soigner certaines maladies (effet analgĂ©sique, sĂ©datif, bronchodilatateur, antitussif, anti-inflammatoire, antibiotique et relaxant)[6].

Cures sylvatiques

Des cures sylvatiques sont dĂ©veloppĂ©es dans certains pays particuliĂšrement au XIXe et au dĂ©but du XXe siĂšcle pour les tuberculeux en forĂȘts tempĂ©rĂ©es ou nordiques. Des sanatoriums (et leur solarium) et divers types de centres de cures sont installĂ©s dans des environnements forestiers ou en bordure de lac oĂč le programme thĂ©rapeutique implique de longues promenades dans les forĂȘts de rĂ©sineux[7].

En , l'Agence forestiĂšre du Japon (ja) propose pour la premiĂšre fois d'intĂ©grer le Shinrin-yoku (æŁźæž—æ”Ž[8]) dans les prĂ©conisations d'une bonne hygiĂšne de vie[9]. En , « il existe 65 bases de thĂ©rapies forestiĂšres certifiĂ©es par l'association japonaise Forest Therapy Society (æŁźæž—ă‚»ăƒ©ăƒ”ăƒŒă‚œă‚”ă‚šăƒ†ă‚ŁăƒŒ) qui est aussi l'organisme certificateur des guides de thĂ©rapie forestiĂšre et des thĂ©rapeutes de forĂȘt, avec des postes de contrĂŽles mĂ©dicaux, sous la supervision de l'universitĂ© de Chiba et de la Nippon Medical School (en) de Tokyo. Pour la seule annĂ©e , on a recensĂ© jusqu'Ă  5 millions de visiteurs pratiquant les parcours de thĂ©rapie forestiĂšre Â»[10].

Cette pratique s'est Ă©tendue dĂ©sormais aux personnes en bonne santĂ© qui rĂ©alisent des promenades dans des environnements forestiers en prĂȘtant une grande attention Ă  Ă©veiller tous leurs sens, voire dĂ©cident d'enlacer des arbres.

Depuis , la forĂȘt d’Hostens, est un site labellisĂ© en France pour la pratique du Shinrin-yoku[11].

En , il n'existe toujours aucune Ă©tude dĂ©montrant un effet significatif de la forĂȘt sur la santĂ©, autre que la simple dĂ©contraction provoquĂ©e par la promenade, ou la frĂ©quentation d'un milieu plus calme et moins polluĂ© qu'un centre-ville[12] - [13].

Nature

Paradigme

La sylvothérapie trouve sa justification dans l'effet que les ions négatifs combattraient les radicaux libres responsables du vieillissement et de certains cancers[14].

Ouverture

Certains ajoutent à cette pratique de base, des approches plus proches de l'herboristerie, de l'ethnobotanique (consommation de plantes sauvages), ou de la gemmothérapie (usage pseudo-thérapeutiques des bourgeons).

Évaluation scientifique

Faible valeurs des études réalisées sur le sujet

En , un ingĂ©nieur des eaux et forĂȘts français, Georges Plaisance, publie un livre sur ce sujet : ForĂȘt et santĂ©[15]. Il ne s'agit cependant pas d'une publication scientifique, mais de rĂ©flexions personnelles publiĂ©es chez un Ă©diteur jeunesse[16].

En , le Dr Qing Li et plusieurs de ses collÚgues fondent une nouvelle discipline appelée « sylvothérapie » (forest medicine)[17], science interdisciplinaire « qui rentre dans les catégories des médecines alternative, environnementale et préventive, et qui recouvre les effets des milieux forestiers sur la santé humaine[9] ».

En , des Ă©tudes principalement rĂ©alisĂ©es au Japon (autour de l'immunologiste Qing Li notamment, avec le shinrin yoku), mais Ă©galement en CorĂ©e ou en Chine[18], suggĂšrent que la sylvothĂ©rapie a plusieurs aspects bĂ©nĂ©fiques, dont des effets notables sur la santĂ© mentale et cardiovasculaire, sur la glycĂ©mie et le systĂšme immunitaire[19] ou encore sur le stress[20]. Une partie de ce courant intĂšgre aussi la forĂȘt comme source d'aliments[21] (du gibier aux vĂ©gĂ©taux en passant par les champignons) ou de supplĂ©ments nutritionnels[21] (sĂšve, Ă©corces, bourgeons, feuilles, pollen, nƓuds du bois
) et s'est dĂ©veloppĂ©e autour des thĂšmes de la forĂȘt-jardin et de la forĂȘt comestible. Selon Miyazaki Yoshifumi, en , les effets de variantes de contact avec des Ă©lĂ©ments naturels Ă©taient aussi en cours d'Ă©tudes au Japon telles que l’observation du ciel nocturne, des nuages, des cascades, les jeux d'eau ou de concerts donnĂ©s en forĂȘt[22], de mĂȘme pour la durĂ©e de contact (15 min de shinrin-yoku) ou pour les effets selon l'heure de la journĂ©e[22].

La Revue forestiÚre française et la revue Santé publique ont coproduit en 2019 un numéro spécial sur le sujet, appuyé sur des revues de la littérature scientifique (études asiatiques souvent et principalement publiées au Japon)[23] - [24].

Cette synthĂšse suggĂšre une certaine influence des bains de forĂȘt et de la respiration de phytoncides, composĂ©s organiques volatils antimicrobiens (terpĂ©noĂŻdes, pinĂšnes, bornĂ©ol, linalol, limonĂšnes 
) Ă©mis dans l'air par les arbres, sur la santĂ©, le bien-ĂȘtre physique (systĂšme immunitaire, cardiovasculaire, hormones
) et/ou mental (humeur, stress
). Au Royaume-Uni, l’administration Ă©cossaise des forĂȘts a Ă©tĂ© pionniĂšre pour la prise en compte des effets des immersions en forĂȘt sur la santĂ©[21].

L'Ă©tude prĂ©sente quelques limites : elle n’a pas pris en compte les environnements naturels plus Ă©loignĂ©s que 500 m de la rĂ©sidence et de l’école or ils pourraient peut-ĂȘtre Ă©galement avoir un effet favorable sur les enfants ou adolescents si ceux-ci y ont un accĂšs assez frĂ©quent et/ou long[25]. De mĂȘme, en raison du contexte Ă©copaysager de la zone Ă©tudiĂ©e (rĂ©gion de Londres), l'accĂšs Ă  l'« espace bleu » dans la cohorte Ă©tudiĂ©e est gĂ©nĂ©ralement faible[25].

Toutes ces Ă©tudes, publiĂ©es dans des revues mineures, reposent essentiellement sur des corrĂ©lations et aucun mĂ©canisme certain n'a jamais Ă©tĂ© mis en lumiĂšre : s'il est probable que la frĂ©quentation d'espaces naturels soit bĂ©nĂ©fique au bien-ĂȘtre, la dimension proprement thĂ©rapeutique de la sylvothĂ©rapie demeure donc en l'Ă©tat non dĂ©montrĂ©e scientifiquement.

Facteurs externes

Selon un article paru dans Le Figaro, l'activitĂ© physique et la dĂ©tente induite par la promenade expliqueraient ces effets positifs plutĂŽt que le milieu lui-mĂȘme. Certains estiment que le sujet a une forte dimension culturelle au Japon, pas nĂ©cessairement reproductible ailleurs[12].

Risques biologiques

SĂ©ance de sylvothĂ©rapie oĂč les participants sont allongĂ©s au sol pieds nus

En ce qui concerne le fait d'enlacer des arbres, les médecins mettent en garde contre l'exposition à une mousse du genre Frullania, qui expose à des démangeaisons pouvant s'étendre sur le corps. Divers lichens provoquent également des allergies[26]. Enfin, certaines espÚces animales dangereuses pour l'humain vivent dans les arbres (chenilles urticantes, frelons, serpents
)[27]. D'autres mettent en garde vis-à-vis de risques éventuels comme la maladie de Lyme[27].

Possibilités d'escroquerie

En , Le Figaro a relayé des avis considérant que la sylvothérapie serait une « nouvelle escroquerie médicale » en raison notamment du faible nombre de sujets suivis lors des premiÚres études[12].

Aux États-Unis et en France, plusieurs sylvothĂ©rapeutes proposent depuis les annĂ©es 2020 des stages payants de bien-ĂȘtre plus ou moins inspirĂ©s de ces publications, consistant souvent Ă  enlacer les arbres, prĂ©tendant qu'il s'agit d'une thĂ©rapie Ă©prouvĂ©e et d'une tradition ancienne, ce qui n'est pas le cas. Ces affirmations sont basĂ©es sur les travaux controversĂ©s du Dr Qing Li de la Nippon Medical School (en)[12].

Des séances de sylvothérapie sont proposées par des sociétés tels que Loire Valley Lodge qui exploite des cabanes à louer dans les arbres à Esvres-sur-Indre[28].

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Marie Defossez, SylvothĂ©rapie. Le pouvoir bienfaisant des arbres, Jouvence, , 160 p. (lire en ligne).
  • Laurence Monce, DĂ©couvrir la sylvothĂ©rapie, InterEditions, , 176 p. (lire en ligne).
  • Serge Bahuchet, L'homme et la forĂȘt tropicale, ChĂąteauneuf de Grasse, Ă©ditions de Bergier, , 708 p. (ISBN 2-9511840-5-0, HAL hal-00381747)Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. (ja) « æŁźæž—æ”ŽăźćŠčæžœă‚’ç§‘ć­Šă™ă‚‹ïŒšćƒè‘‰ć€§ć­ŠăźćźźćŽŽè‰Żæ–‡æ•™æŽˆ (Science des effets des bains de forĂȘt : Professeur Yoshifumi Miyazaki) », sur nippon.com,‎ (consultĂ© le )
  2. Bum Jin Park, Yuko Tsunetsugu, Tamami Kasetani et Takahide Kagawa, « The physiological effects of Shinrin-yoku (taking in the forest atmosphere or forest bathing): evidence from field experiments in 24 forests across Japan », Environmental Health and Preventive Medicine, vol. 15, no 1,‎ , p. 18–26 (ISSN 1347-4715, PMID 19568835, PMCID 2793346, DOI 10.1007/s12199-009-0086-9, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. Robert Costanza, Rudolf de Groot, Paul Sutton et Sander van der Ploeg, « Changes in the global value of ecosystem services », Global Environmental Change, vol. 26,‎ , p. 152–158 (ISSN 0959-3780, DOI 10.1016/j.gloenvcha.2014.04.002, lire en ligne, consultĂ© le ).
  4. Margot Parkes, « Personal Commentaries on “Ecosystems and Human Well-being: Health Synthesis—A Report of the Millennium Ecosystem Assessment” », EcoHealth, vol. 3, no 3,‎ , p. 136–140 (ISSN 1612-9202 et 1612-9210, DOI 10.1007/s10393-006-0038-4, lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. David J. Nowak et Matilda Van den Bosch, « Les effets des arbres et de la forĂȘt sur la qualitĂ© de l’air et la santĂ© humaine dans et autour des zones urbaines: », SantĂ© Publique, vol. S1, no HS1,‎ , p. 153–161 (ISSN 0995-3914, DOI 10.3917/spub.190.0153, lire en ligne, consultĂ© le ).
  6. Bahuchet 1998, p. 47.
  7. Marie-Dominique Ribeyreau-Gayon, « Des puanteurs mĂ©phitiques au doux parfum de l'or », Odeurs et parfums, sous la direction de D. Musset et C. Fabre-Vassas, p. 47
  8. Terme inventĂ© en par cette agence du ministĂšre japonais de l'Agriculture, des ForĂȘts et de la PĂȘche.
  9. Qing Li, « Effets des forĂȘts et des bains de forĂȘt (shinrin-yoku) sur la santĂ© humaine : Une revue de la littĂ©rature », Revue forestiĂšre française, nos 2-3-4,‎ , p. 273
  10. Ernst ZĂŒrcher, Les arbres, entre visible et invisible, Actes Sud Nature, , p. 156.
  11. « Dans le Sud-Gironde, le domaine de Blasimon, nouveau site mondial certifiĂ© de sylvothĂ©rapie japonaise », sudouest.fr,‎ (ISSN 1760-6454, lire en ligne, consultĂ© le )
  12. Cécile Thibert, « Faire des cùlins aux arbres, une nouvelle escroquerie «médicale» », sur sante.lefigaro.fr, .
  13. « Arbres Ă  calme
 », sur afis.org.
  14. « La sylvothérapie : se sentir mieux grùce aux arbres », sur www.linfodurable.fr, (consulté le )
  15. Georges Plaisance, ForĂȘt et santĂ© : Guide pratique de sylvothĂ©rapie, Escalquens, Dangles, coll. « Écologie et survie », , 534 p. (ISBN 978-2703302780).
  16. Eric Brisbare, Un bain de forĂȘt, Marabout, , p. 36
  17. LI Q., 2012. Forest Medicine. In: LI Q., ed. Forest Medicine. Nova Science PubLIsHErs, Inc., NY. 316 p.
  18. Claire Dhouailly, « La sylvothĂ©rapie nettoie l’esprit des pensĂ©es stressantes », sur Le Monde, (consultĂ© le )
  19. Marie-CĂ©line Ray, « SylvothĂ©rapie : 4 bonnes raisons d'essayer un « bain de forĂȘt » », sur Futura-Sciences, (consultĂ© le )
  20. « La forĂȘt, espace vital de bien-ĂȘtre ! Les forĂȘts comme thĂ©rapies anti-stress », sur Office national des forĂȘts (consultĂ© le )
  21. « ForĂȘts et santĂ© publique » (RFF n° 2-3-4/2018), co-publiĂ© par la Revue forestiĂšre française et SantĂ© publique, au printemps
  22. « Miyazaki Yoshifumi explore le pouvoir de guĂ©rison de la forĂȘt, le « shinrin-yoku » », sur nippon.com, (consultĂ© le )
  23. Li, Q. (2019). Effets des forĂȘts et des bains de forĂȘt (shinrin-yoku) sur la santĂ© humaine: une revue de la littĂ©rature. Sante Publique, 1(HS), 135-143.
  24. Meyer-Schulz, K., & BĂŒrger-Arndt, R. (2019) Les effets de la forĂȘt sur la santĂ© physique et mentale. Une revue de la littĂ©rature scientifique. Sante Publique, 1(HS), 115-134.
  25. Luc Ruidant, « Vivre prĂšs d'une forĂȘt est bĂ©nĂ©fique pour la santĂ© mentale des jeunes », sur Site-UpdateSpecialiste-FR, (consultĂ© le )
  26. Doctissimo, « Qu'est-ce que le lichen plan ? », sur Doctissimo, (consulté le )
  27. Olivier Hertel, « SylvothĂ©rapie : cĂąliner un arbre peut ĂȘtre dangereux », Sciences et Avenir,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  28. « REPLAY. EnquĂȘtes de rĂ©gion : l'Ă©cotourisme au secours de l'environnement et de l'Ă©conomie », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consultĂ© le ).
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