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Phytosociologie

La phytosociologie est la discipline botanique qui étudie les communautés végétales et leur relation avec le milieu, en se basant sur des listes floristiques les plus exhaustives possibles. Elle est l'une des branches de la géobotanique, laquelle peut s'appuyer sur d'autres types d'approches (physionomiques, climatiques, écomorphologiques, agricoles, sylvicoles, etc.)[1].

Phytosociologie
La phytosociologie étudie les associations végétales.
Partie de
GĂ©obotanique (en)
Pratiqué par
Fitocenolog (d), phytosociologue (d)
Objet
Phytocénose (en)

Son objet est l'étude synthétique des communautés de végétaux spontanées, pour les définir et les classer selon des critères floristiques et statistiques, caractériser leur structure et leur organisation, leur origine, leur genèse, leur déterminisme et leur évolution ainsi que leurs habitats.
L'analyse comparative des groupements végétaux permet de définir des catégories abstraites ; par exemple des associations végétales et des phytotypes.

Pour décrire les relations spatio-temporelles entre végétaux, la phytosociologie s'intéresse aussi au fonctionnement écologique et botanique des végétations, à différentes échelles (des synusies aux biomes zonaux), c'est-à-dire aux relations des plantes entre elles et avec leur milieu de vie (climat, sol), ainsi que leur répartition géographique. Ses méthodes et concepts sont transposables à tous les types d'organismes.

Bien qu'elle soit une discipline écologique et géographique à part entière permettant de caractériser un milieu ainsi que son histoire, la phytosociologie a souffert d’un certain désintérêt de la part des scientifiques vers la fin du XXe siècle, probablement parce qu’elle s’est alors plus tournée vers les aspects descriptifs et nomenclaturaux, délaissant ainsi l’aspect synécologique[2]. Actuellement, les unités fondamentales de la phytosociologie représentant une forte valeur indicatrice et un potentiel significatif pour la modélisation environnementale sont reconnues, d'où le regain d'intérêt scientifique pour cette science, notamment grâce à la démarche Natura 2000 et au développement de la phytosociologie dynamico-caténale qui permet de décrire plus finement les trajectoires dynamiques des séries de végétation[3].

Principes et vocabulaire

Pour le phytosociologue, les populations végétales de différentes espèces qui utilisent un même habitat naturel, ou biotope, constituent des synusies, des phytocœnoses, des teselas, catenas, etc., dont la phytosociologie cherche à décrire les compositions floristiques, l'« architecture » mais aussi le fonctionnement dynamique et écologique.

Histoire

Le terme de "phytosociologie" est inventé en 1896 par le botaniste polonais Józef Paczoski, matière qu'il avait précédemment nommée "florologie" en 1891[4]. Constatant que les espèces végétales ne se répartissent pas au hasard et que l'on retrouve souvent les mêmes espèces cohabitant dans des mêmes milieux, les précurseurs de la phytosociologie, tel Henri Lecoq, Charles Flahault, Émile Chateau (1866-1952), ont défini des associations végétales comme unités floristico-physionomiques fondamentales de la couverture végétale. Le concept floristique de la végétation s'est ensuite substitué au concept physionomique (basé sur les types biologiques), tel qu'instauré par les premiers phytogéographes : Alexander von Humboldt & Aimé Bonpland (1807), Grisebach (1838, 1872), Eugen Warming (1909), etc[5].

Frederic Edward Clements (1874-1945) utilisa le terme « biome » pour la première fois dans une publication en 1916.

D'autres phytosociologues, comme Josias Braun-Blanquet (1884-1980), Erich Oberdorfer ou Reinhold Tüxen ont progressivement construit un système de classification hiérarchisé, analogue à celui établi pour les espèces, prenant pour base l'association végétale considérée comme représentée sur le terrain par des « individus d'association ».

Ce système a constitué un socle théorique pour le développement d'outils pratiques de connaissance écologique. Il a facilité la compréhension des affinités des communautés végétales entre elles et avec les milieux (naturels ou artificialisés).

La reconnaissance des groupements végétaux qui reflètent la fertilité et les qualités structurelles d'une « station » a des applications pratiques en sylviculture et en agronomie.

En matière de protection de la nature, le phytosociologue distingue les différents habitats en les hiérarchisant (par exemple en fonction de critères de rareté ou vulnérabilité) et oriente et évalue les opérations de restauration écologique de milieux (diagnostic initial, suivi de l'évolution des effets d'une gestion conservatoire ou restauratoire).

Les Ă©coles de phytosociologie

  • L’école suĂ©doise des sociations (HULT 1881, SERNANDER, Uppsala : DU RIETZ 1920, 1930, 1954), encore utilisĂ©e de nos jours en Fennoscandie.
  • L’école anglaise de la dominance (SMITH 1898, 1899, CHIPP 1927, TANSLEY 1946).
  • L’école amĂ©ricaine du climax (CLEMENTS 1905, 1916, 1928) Ă  laquelle se rattachent les cartes des sĂ©ries de vĂ©gĂ©tation (Toulouse : GAUSSEN 1933), et les documents pour la carte de la vĂ©gĂ©tation des Alpes de OZENDA.
  • L’école suisse des synusies (RĂśBEL 1917, GAMS 1918).
  • L’école amĂ©ricaine du continuum (GLEASON 1926, 1939, CURTIS & MAC INTOSH1951, CURTIS 1959, MAC INTOSH 1967, 1968).
  • L’école russe des phytogĂ©ocĂ©noses (SUKACHEV 1929,1954, ALECHIN 1932, 1935, LAVRENKO 1938).
  • L’école estonienne unistrate (LIPPMAA 1931, 1933, 1934, 1935).
  • L’école belge des groupes socioĂ©cologiques (Paul DUVIGNEAUD 1946), Ă  laquelle se rattachent les travaux de PASSARGE (1964).
  • L’école française des groupes Ă©cologiques statistiques (CEPE Montpellier : GOUNOT 1969, GODRON 1967, 1971, DAGET 1968).
  • L’école française de la phytosociologie synusiale intĂ©grĂ©e (Lille, Neuchâtel : JULVE 1985, DE FOUCAULT 1985, GILLET 1985, 2000, GILLET, DE FOUCAULT & JULVE 1991), qui a ses racines dans les travaux de LIPPMAA, GAMS et BRAUN-BLANQUET.

Ces écoles diffèrent :

  • par leurs concepts, en particulier des unitĂ©s de base (association, sociation, concept individualiste…), choisies par une approche synusiale ou phytocĂ©notique,
  • par l’importance diffĂ©rente attribuĂ©e Ă  la dominance, la constance et la fidĂ©litĂ© des espèces, la stratification, la dynamique des groupements vĂ©gĂ©taux,
  • par leurs techniques de terrain (relevĂ©s, quadrats de taille constante, Ă©chantillonnage au hasard ou stratifié…),
  • par leurs mĂ©thodes de synthèse et de modĂ©lisation.

Phytosociologie systématique floristique - sociologie des plantes

La phytosociologie existe parce que les plantes, comme tout organisme vivant, ne vivent pas de manière isolée ; les espèces végétales vivent associées entre elles (et avec des animaux, des champignons, des protistes, des bactéries…), et elles modifient leur milieu selon plusieurs aspects et facteurs écologiques :

  • un aspect dit statique, rĂ©unissant les paramètres abiotiques du milieu (lumière, chaleur, humidité…).
  • un aspect dit de succession, oĂą les Ă©cosystèmes (structurĂ©s par des groupements vĂ©gĂ©taux) se succèdent en stades diffĂ©rents pour parvenir Ă  un climax homĂ©ostatique.
  • un aspect d'interactions, qui tient compte des nombreuses relations entre espèces : interactions biotiques (prĂ©dation, parasitisme, coopĂ©ration, mutualisme, symbiose, compĂ©tition…), interactions abiotiques (ombrage, intoxication, fertilisation…).

C'est Josias Braun-Blanquet qui a fait prédominer l'aspect floristique plutôt que la forme (ou physionomie) des plantes, comme critère principal de détermination des associations végétales considérées. Suivant sa méthode, on considère des échantillons de terrains aux biotopes uniformes, où les espèces sont distribuées de façon répétitive. On établit alors une liste semi-quantifiée des espèces présentes sur une surface semblant floristiquement homogène, supérieure à l'aire minimale des groupements considérés. Le choix de la forme et de la taille de la zone relevée dépend du type de végétation considéré. Par surface floristiquement homogène, on entend une surface où la liste d'espèces ne varie pas, indépendamment de la répartition plus ou moins agrégée des individus.

On estime aussi la couverture respective des espèces selon deux critères :

  • l'abondance-dominance : surface occupĂ©e par chaque espèce vĂ©gĂ©tale en proportion de la surface totale occupĂ©e par l'ensemble des plantes de la zone relevĂ©e,
  • sociabilitĂ© : distribution des individus de chaque espèce prĂ©sente sur l'ensemble de l'Ă©chantillon de terrain – sont-elles rĂ©gulièrement dispersĂ©es, ou apparaissent-elles selon un « motif » de rĂ©partition particulier ?

Le second critère est de moins en moins utilisé.

Les relevés botaniques effectués sont comparés entre eux pour déterminer leurs degrés de similitude (ex : espèces toujours conjointement présentes dans un certain biotope), on arrive à agréger plusieurs relevés pour finalement former des unités phytosociologiques homogènes floristiquement. On peut ensuite comparer les groupes de relevés avec ceux de biotopes similaires situés dans des régions plus éloignées, ou proches mais entièrement différents.

Classification phytosociologique des végétations

Les phytosociologues du XXe siècle ont construit un système de classification hiérarchique (syntaxinomie) analogue à celui de la classification classique (idiotaxinomie). Les associations végétales forment l'unité de base, et sont regroupées par similarités dans des alliances. Les alliances les plus proches dans leur structure floristique sont groupées en ordres, eux-mêmes groupés en classes. Chaque niveau de cette hiérarchie est dénommée "syntaxon" (par analogie aux idiotaxons du système de classification des organismes).

Une association végétale est nommée à partir du ou des noms de genre d'une ou de deux espèces caractéristiques présentes, auxquelles on ajoute un suffixe (en gras ci-dessous) indiquant le niveau hiérarchique du syntaxon dans la classification :

  • Classe (suffixe -etea) : Querco-Fagetea (forĂŞts feuillues des climats tempĂ©rĂ©s dominĂ©es par les ChĂŞnes, Quercus et le HĂŞtre, Fagus) ;
    • Ordre (suffixe -etalia) : Fagetalia (forĂŞts feuillues des climats tempĂ©rĂ©es froides Ă  HĂŞtre) ;
      • Alliance (suffixe -ion) : Fagion (hĂŞtraie et associations voisines montagnardes) ;
        • Association vĂ©gĂ©tale (suffixe -etum) : Abieto-Fagetum (hĂŞtraie Ă  sapins de moyenne montagne).

Les sous-unités éventuelles portent des suffixes spécifiques :

-etosum ; pour la sous-association,
-enion ; pour la sous-alliance,
-enalia ; pour le sous-ordre, -
-enea ; pour la sous-classe.

Classification physionomique des végétations

Une approche basée sur la physionomie des groupements végétaux existe aussi. Elle considère d'abord les types biologiques des espèces dominantes dans un lieu donné. L'unité considérée est la formation végétale, concept formulé dès 1838 par August Grisebach. Les formations sont insérées elles aussi dans un système hiérarchique, illustré ci-dessous par trois exemples :

Classe Buissons Formations herbacées Formations aquatiques
Sous-classe Formations xéromorphes de buissons Champs herbacés Roseaux
Groupe Formations xéromorphes de buissons très ouvertes (semi-désertiques) Champs arbustifs Roseaux de lacs d'eau douce
Formation … Couverts de fougères …

Ce modèle tend à être délaissé au profit du système de classification phytosociologique proprement dit, de nature floristique, car ce dernier détaille les différentes espèces présentes plutôt que de se référer principalement à la physionomie globale. La connaissance des espèces inclut la connaissance de la physionomie, alors que l'inverse n'est pas vrai.

Intérêt de la phytosociologie en écologie

La phytosociologie permet d'étudier les relations abiotiques des végétations avec le climat, les sols et la géomorphologie locale ainsi que les relations biotiques avec les autres communautés végétales, les communautés animales et les sociétés humaines. Ainsi, la reconnaissance des groupements végétaux révèle de manière plus précise les fonctionnements écologiques locaux, la bioindication des communautés étant l'intersection des valences écologiques de toutes les espèces les constituant.

Cartographie des végétations

La caractérisation des végétations repose sur des inventaires floristiques effectués selon des normes précises. L'objectif étant de décrire la diversité des végétations mondiales et de permettre la compréhension des liens fonctionnels entre les communautés de plantes et les milieux naturels ou artificiels.

L'utilisation de cartes pour la représentation spatiale des unités phytosociologiques permet une étude précise des conditions écologiques du milieu et de la répartition des espèces végétales. Selon l'échelle, on choisira l'échelon approprié d'unité de végétation, et on le représentera sur les cartes : cartes phytosociologiques ou physionomiques, cartes des formations, des types de biotopes, des ressources forestières, des valeurs agronomiques, etc.

Étude des indicateurs et des groupes écologiques

La phytosociologie peut servir à la bioindication. Certaines plantes sont des "indicateurs biologiques" de certains types de terrains (acidiphile, calcaire, humide, sableux, etc.). Selon le système introduit par Heinz Ellenberg, le comportement écologique d'une espèce botanique est décrit par un indicateur comprenant de 9 à 12 classes pour chaque facteur écologique primordial. Ces indicateurs précisent certaines variables de l'environnement comme la lumière, la température, la continentalité, l'humidité du sol, le pH, la quantité de nutriments dans le sol, la salinité. Par "indication biologique" on doit entendre plusieurs niveaux possibles de bioindication : présence-absence qualitative, importance quantitative des populations, modifications physiologiques héréditaires, adaptations physiologiques temporaires.

Phytosociologie et dynamique des végétations

Sous le concept de dynamique des végétations on regroupe toutes les modifications quantitatives et qualitatives des associations végétales au cours du temps : les modifications saisonnières phénologiques, les fluctuations pluriannuelles de la végétation, les modifications cycliques, dues notamment aux invasions de parasites, les successions autogènes ou allogènes (séries de végétation).

L'utilisation de la méthode phytosociologique à divers intervalles de temps sur un même site permet l'analyse des fluctuations ou de l'évolution de la végétation. Cette évolution peut par la suite être expliquée par l'effet de phénomènes internes (autogènes) ou externes (allogènes) à l'écosystème considéré. Ces phénomènes peuvent trouver leur origine dans des actions humaines, des changements climatiques, des cicatrisations, comme après un incendie, etc.).

Intérêt de la phytosociologie en sylviculture

La phytosociologie est utilisée en sylviculture pour déterminer l'accroissement et ainsi prévoir les entretiens et récoltes. Elle permet également une meilleure sélection des essences afin d'éviter une mauvaise adéquation entre les conditions stationnelles et le peuplement.

Intérêt de la phytosociologie en agriculture

La phytosociologie est utilisée pour estimer la valeur pastorale d'un pâturage qui elle-même détermine la charge en bétail[6], c'est-à-dire le nombre de têtes de bétail que peut supporter un pâturage sans craindre une sur-exploitation.

Les classes de végétations en France

Il existe plusieurs classifications des végétations, qui pour certaines définissent proprement des classes phytosociologiques, pour d'autres s'appuient sur ces classifications en envisageant une catégorisation plus large, comme Corine Biotope, qui «pour prendre en compte l’importance de la faune et le rôle des communautés dans le façonnement du paysage, et pour accorder une place convenable aux types d’habitat plus anthropogéniques ou zoogéniques, [a] incorporé une large proportion de références aux formes physiques, intégré des écosystèmes et des faciès phytosociologiquement non significatifs»[7].

Classes phytosociologiques selon catminat

NB : le détail des classes et les tableaux de synthèses peuvent être téléchargés sur tela-botanica.org, projet tableaux phytosociologiques

Première clef de détermination

  • 01/ : Eaux marines ocĂ©aniques et littorales Ă  vĂ©gĂ©tation aquatique essentiellement algale.
  • 02/ : Littoral maritime Ă  vĂ©gĂ©tation aĂ©rienne, supportant le sel, parfois Ă©pisodiquement submergĂ©e.
  • 03/ : Eaux continentales Ă  sublittorales, douces Ă  saumâtres, en nappes libres et affleurantes, des lacs, Ă©tangs, mares, fleuves et rivières, d'origines naturelles ou crĂ©Ă©s par l'homme.
  • 04/ : Zones humides plus ou moins amphibies, des bords de lacs, d'Ă©tangs, de rivières, sources et dĂ©pressions diverses, Ă  vĂ©gĂ©tation herbacĂ©e basse plus ou moins Ă©parse, ne recouvrant pas totalement le sol.
  • 05/ : Zones humides, parfois amphibies, des bords de lacs, Ă©tangs, fleuves, rivières, torrents, sources, dĂ©pressions diverses, Ă  vĂ©gĂ©tation herbacĂ©e haute (roselières, cariçaies, mĂ©gaphorbiaies), recouvrant gĂ©nĂ©ralement complètement le sol. (voir aussi le 06/ "Tourbières" pour les tremblants de colonisation des bords de lacs tourbeux).
  • 06/ : Tourbières hautes, tourbières basses et tremblants, prairies tourbeuses. (voir aussi le 05/3.2.1 pour les cariçaies aquatiques, les cladiaies et roselières des sols tourbeux Ă  pH neutre et les 14/4 et 14/5 pour les landes Ă  chamĂ©phytes).
  • 07/ : Parois plus ou moins verticales des murs et rochers non marins ; Ă©boulis.
  • 08/ : Dalles rocheuses horizontales et sables plus ou moins stabilisĂ©s, zones Ă  sols très superficiels gĂ©nĂ©ralement de faible niveau trophique et supportant la sĂ©cheresse.
  • 09/ : Pelouses, steppes et ourlets externes dĂ©veloppĂ©s sur des sols riches en calcium, secs, assez superficiels et gĂ©nĂ©ralement pauvres en azote.
  • 10/ : Pelouses et ourlets externes des sols acides.
  • 11/ : Pelouses permanentes des Ă©tages alpin Ă  subalpin.
  • 12/ : Prairies eurosibĂ©riennes des sols moyennement riches Ă  riches en azote, subissant des pratiques agricoles variĂ©es (fertilisation, amendement, fauche, pâturage, jachère, semis…).
  • 13/ : Cultures, friches, coupes et clairières forestières Ă  sols perturbĂ©s, lieux plus ou moins rudĂ©ralisĂ©s, et zones naturelles de caractères Ă©cologiques similaires (pieds de falaises, ourlets dunaires…). L'enrichissement trophique est liĂ© aux animaux, aux actions de l'homme, Ă  la fixation symbiotique d'azote, ou Ă  la minĂ©ralisation active dans le sol consĂ©cutive aux Ă©claircies et aux remontĂ©es de nappe d'eau.
  • 14/ : Landes et garrigues Ă  plantes vivaces ligneuses (sous-arbrisseaux chamĂ©phytiques de quelques dĂ©cimètres de hauteur).
  • 15/ : Haies arbustives, halliers, fruticĂ©es, maquis, matorrals, buissons, prĂ©-manteaux et manteaux externes et de coupes forestières (lisières arbustives), souvent linĂ©aires mais parfois en nappes spatiales, ou plus ou moins Ă©clatĂ©s, constituĂ©es d’arbustes et d’arbrisseaux.
  • 16/ : VĂ©gĂ©tations arborescentes et herbacĂ©es intraforestières, des forĂŞts, bois et bosquets arborescents. (voir aussi le 13/7 pour les coupes et clairières forestières plus ou moins eutrophisĂ©es).

Seconde Clef de détermination

  • 01/ : Eaux marines ocĂ©aniques et littorales Ă  vĂ©gĂ©tation aquatique essentiellement algale.
    • 01/1 Algues marines, pĂ©lagiques, prĂ©sentes en pleine eau dans une zone comprise entre 0 et 50 mètres de profondeur (zone Ă©pipĂ©lagique).
    • 01/2 Algues marines, pĂ©lagiques, prĂ©sents en pleine eau dans une zone comprise entre 50 et 100 mètres de profondeur (zone mĂ©sopĂ©lagique).
    • 01/3 Organismes marins, pĂ©lagiques, prĂ©sents en pleine eau dans une zone comprise entre 100 et 500 mètres de profondeur, au-dessus de l'Ă©tage bathyal supĂ©rieur (zone infrapĂ©lagique).
    • 01/4 Organismes marins, pĂ©lagiques, prĂ©sents en pleine eau dans une zone comprise entre 500 et 3000 mètres de profondeur, au-dessus de l'Ă©tage bathyal typique (zone bathypĂ©lagique).
    • 01/5 Organismes marins, pĂ©lagiques, prĂ©sents en pleine eau dans une zone comprise entre 3000 et 6000 mètres de profondeur, au-dessus de l'Ă©tage abyssal (zone abyssopĂ©lagique).
    • 01/6 Organismes marins, pĂ©lagiques, prĂ©sents en pleine eau dans une zone comprise entre 6000 et 12000 mètres de profondeur, au-dessus de l'Ă©tage hadal (zone hadopĂ©lagique).
    • 01/7 VĂ©gĂ©tation algale, benthique, aimant la lumière, se dĂ©veloppant sur les substrats des Ă©tages mĂ©diolittoral et infralittoral. [Dictyoto dichotomae - Laurencietea pinnatifidae]
    • 01/8 VĂ©gĂ©tation algale se dĂ©veloppant Ă  l'Ă©tage mĂ©diolittoral sur des substrats sableux. [Gymnogongro griffithsiae - Gelidion pusilli]
    • 01/9 VĂ©gĂ©tation d'algues incrustantes ou appliquĂ©es sur un substrat dur. [Peyssonnelio dubyi - Lithophylletea incrustantis]
    • 01/10 VĂ©gĂ©tation algale aimant la lumière, se dĂ©veloppant en Ă©piphyte sur les herbiers de phanĂ©rogames marines. [Kuckuckio spinosae - Giraudyion sphacelarioidis]
    • 01/11 VĂ©gĂ©tation herbacĂ©e vivace de spermaphytes aquatiques des eaux marines littorales, constituant l'essentiel de la biomasse des "herbiers sous-marins", surtout prĂ©sente Ă  l'Ă©tage infralittoral. [Zosteretea marinae]
    • 01/12 VĂ©gĂ©tation algale benthique, supportant l'ombrage, se dĂ©veloppant aux Ă©tages circalittoral Ă  infralittoral infĂ©rieur, avec quelques exclaves en situations Ă©cologiques particulières (grottes mĂ©diolittorales par exemple). [Apoglosso ruscifolii - Hypoglossetea hypoglossoidis]
    • 01/13 VĂ©gĂ©tation algale de milieux riches en azote, se dĂ©veloppant aux Ă©tages mĂ©diolittoral et infralittoral. [Ulvetea lactucae]
    • 01/14 Algues marines, benthiques, prĂ©sentes sur les substrats du talus continental (Ă©tage bathyal), entre environ une centaine et 3000 mètres de profondeur, donc au-dessous de la profondeur ou l'Ă©clairement rĂ©siduel atteint 1 % de celui de la surface.
    • 01/15 Organismes marins, benthiques, prĂ©sents sur les substrats des plaines abyssales (Ă©tage abyssal), entre environ 3000 et 6000 mètres de profondeur.
    • 01/16 Organismes marins, benthiques, prĂ©sents sur les substrats des fosses et ravins des grands fonds (Ă©tage hadal), entre environ 6000 et 12000 mètres de profondeur.
  • 02/ : Littoral marin Ă  vĂ©gĂ©tation aĂ©rienne, supportant le sel, parfois Ă©pisodiquement submergĂ©e.
    • 02/1 VĂ©gĂ©tation de plantes annuelles aimant l'azote et supportant le sel (bĂ©nĂ©ficiant de la minĂ©ralisation des laisses de mer), prĂ©fĂ©rant les conditions moyennement humides au niveau du sol. [Cakiletea maritimae]
    • 02/2 VĂ©gĂ©tation de plantes annuelles supportant lĂ©gèrement le sel, prĂ©fĂ©rant des sols plutĂ´t secs ou s’assĂ©chant en surface l'Ă©tĂ©, gĂ©nĂ©ralement sableux. [Saginetea maritimae]
    • 02/3 VĂ©gĂ©tation de plantes annuelles supportant le sel, se dĂ©veloppant sur les vases salĂ©es maritimes des estuaires ou des baies plus ou moins fermĂ©es et soumises aux marĂ©es, parfois sur des suintements sales de l'intĂ©rieur des terres. [Salicornietea europaeae]
    • 02/4 VĂ©gĂ©tation vivace herbacĂ©e des sables calcaires plus ou moins mobiles des dunes littorales maritimes, en climats plutĂ´t chauds. [Euphorbio paraliadis - Ammophiletea arenariae subsp. australis]
    • 02/5 VĂ©gĂ©tation de plantes vivaces herbacĂ©es des climats frais, se dĂ©veloppant sur les sables et graviers littoraux maritimes. [Honckenyo peploidis - Leymetea arenarii]
    • 02/6 VĂ©gĂ©tation de plantes vivaces herbacĂ©es, supportant le sel, existant le long des littoraux maritimes des quatre mers, oĂą elles constituent la plus grande partie des "prĂ©s salĂ©s". [Asteretea tripolii]
    • 02/7 VĂ©gĂ©tation de plantes vivaces herbacĂ©es, se dĂ©veloppant dans les fissures Ă©clairĂ©es des falaises maritimes mĂ©diterranĂ©ennes. [Crithmo maritimi - Limonietea pseudominuti]
    • 02/8 VĂ©gĂ©tation de plantes vivaces surtout ligneuses (sous-arbrisseaux chamĂ©phytiques), des vases salĂ©es littorales maritimes (prĂ©s salĂ©s non ou peu exploitĂ©s des estuaires et baies). [Sarcocornietea fruticosae]
  • 03/ : Eaux continentales Ă  sublittorales, douces Ă  saumâtres, en nappes libres et affleurantes, des lacs, Ă©tangs, mares, fleuves et rivières, d'origines naturelles ou crĂ©Ă©s par l'homme.
    • 03/1 Voiles de plantes annuelles aquatiques, flottant librement en surface des eaux douces stagnantes Ă  faiblement mobiles, prĂ©fĂ©rant la lumière mais supportant un ombrage moyen. [Lemnetea minoris]
    • 03/2 Herbiers dulcaquicoles immergĂ©s, surtout vivaces et le plus souvent enracinĂ©s, des eaux eutrophes Ă  mĂ©sotrophes. [Potamogetonetea pectinati]
    • 03/3 Herbiers dulcaquicoles immergĂ©s des eaux dystrophes et organiques Ă  oligotrophes. [Utricularietea intermedio – minoris]
    • 03/4 Herbiers dulcaquicoles de charophytes, pionniers dans les milieux perturbĂ©s peu profonds, ou permanents et prĂ©fĂ©rant la faible luminositĂ© des profondeurs (jusqu'Ă  40 m), dans les eaux calmes ou faiblement courantes, gĂ©nĂ©ralement pauvres en azote et phosphore, bien oxygĂ©nĂ©es, des lacs, Ă©tangs et chenaux. [Charetea fragilis]
  • 04/ : Zones humides plus ou moins amphibies, des bords de lacs, d'Ă©tangs, de rivières, sources et dĂ©pressions diverses, Ă  vĂ©gĂ©tation herbacĂ©e basse plus ou moins Ă©parse, ne recouvrant pas totalement le sol.
    • 04/1 VĂ©gĂ©tation de plantes herbacĂ©es vivaces et enracinĂ©es, aĂ©rienne mais se dĂ©veloppant dans des eaux peu profondes, aimant la lumière, formant souvent des sortes d'ourlets flottants des roselières mais se dĂ©veloppant parfois en nappe, en particulier dans les petites rivières peu profondes et les fossĂ©s Ă  faible courant d'eau de l'Ă©tage planitiaire. [Nasturtietea officinalis]
    • 04/2 VĂ©gĂ©tation herbacĂ©e vivace aimant l'humiditĂ© des bords de source. [Montio fontanae - Cardaminetea amarae]
    • 04/3 VĂ©gĂ©tation herbacĂ©e vivace, rase, aquatique Ă  amphibie, des sols pauvres en azote et parfois tourbeux des bords de lacs et d'Ă©tangs. [Littorelletea uniflorae]
    • 04/4 Pelouses rases amphibies des mares temporaires, constituĂ©es de plantes herbacĂ©es vivaces, se dĂ©veloppant sur des sols pauvres en azote, en zones Ă  climat chaud. [IsoĂ«tetea velatae]
    • 04/5 VĂ©gĂ©tation de plantes annuelles des lieux humides, se rencontrant sur des sols moyennement riches Ă  pauvres en azote et en phosphore. [Juncetea bufonii]
    • 04/6 VĂ©gĂ©tation de plantes annuelles a dĂ©veloppement estival, pionnière sur sols humides riches en azote et phosphore, s'assĂ©chant l'Ă©tĂ©. [Bidentetea tripartitae]
    • 04/7 VĂ©gĂ©tation de plantes annuelles accompagnatrices des cultures de riz. [Oryzetea sativae]
  • 05/ : Zones humides, parfois amphibies, des bords de lacs, Ă©tangs, fleuves, rivières, torrents, sources, dĂ©pressions diverses, Ă  vĂ©gĂ©tation herbacĂ©e haute (roselières, cariçaies, mĂ©gaphorbiaies), recouvrant gĂ©nĂ©ralement complètement le sol. (voir aussi le 06/ "Tourbières" pour les tremblants de colonisation des bords de lacs tourbeux).
    • 05/1 VĂ©gĂ©tation de plantes vivaces herbacĂ©es des mĂ©gaphorbiaies subalpines Ă  montagnardes et borĂ©ales. [Cicerbito alpinae - Aconitetea napelli]
    • 05/2 VĂ©gĂ©tation de plantes vivaces herbacĂ©es des mĂ©gaphorbiaies planitiaires Ă  collinĂ©ennes. Elles se rencontrent au bord des rivières (souvent en situation plus ou moins forestière) et colonisent les prairies humides abandonnĂ©es, sur des sols plus ou moins riches en azote et phosphore, inondĂ©s gĂ©nĂ©ralement seulement l'hiver. [Filipendulo ulmariae - Calystegietea sepium subsp. sepium]
    • 05/3 VĂ©gĂ©tation herbacĂ©e vivace de grandes plantes des bords d'Ă©tangs et de lacs, plus rarement de rivières, se dĂ©veloppant sur des sols engorgĂ©s longuement, moyennement riches Ă  riches en azote, parfois tourbeux mais toujours de pH neutre. [Phragmiti australis - Caricetea elatae]
  • 06/ : Tourbières hautes, tourbières basses et tremblants, prairies tourbeuses. (voir aussi le 05/3.2.1 pour les cariçaies aquatiques, les cladiaies et roselières des sols tourbeux Ă  pH neutre et les 14/4 et 14/5 pour les landes Ă  chamĂ©phytes).
    • 06/1 VĂ©gĂ©tation herbacĂ©e vivace des tourbières (haut-marais et bas-marais tourbeux Ă  paratourbeux, pelouses humides et tremblants aquatiques), se dĂ©veloppant sur des sols pauvres Ă  moyennement pauvres en azote. [Scheuchzerio palustris - Caricetea nigrae]
    • 06/2 VĂ©gĂ©tation muscinale des tourbières acides. [Aulacomnio palustris - Sphagnetea fallacis]
    • 06/3 VĂ©gĂ©tation muscinale des tourbières neutro-basiques et tufs calcaires. [Drepanoclado revolventis - Campylietea stellati]
  • 07/ : Parois plus ou moins verticales des murs et rochers non marins ; Ă©boulis.
    • 07/1 VĂ©gĂ©tation vivace herbacĂ©e, des suintements humides et ombragĂ©s sur roches calcaires ou riches en bases Ă©changeables, dans les rĂ©gions Ă  climats plutĂ´t chauds. [Adiantetea capilli-veneris]
    • 07/2 VĂ©gĂ©tation de plantes vivaces herbacĂ©es des murs et parois de rochers plus ou moins verticaux, non ou peu humides. [Asplenietea trichomanis]
    • 07/3 VĂ©gĂ©tation de plantes vivaces herbacĂ©es des Ă©boulis plus ou moins mobiles et plus ou moins fins. [Noccaeetea rotundifoliae]
  • 08/ : Dalles rocheuses horizontales et sables plus ou moins stabilisĂ©s, zones Ă  sols très superficiels gĂ©nĂ©ralement de faible niveau trophique et supportant la sĂ©cheresse.
    • 08/1 Pelouses herbacĂ©es vivaces, plus ou moins ouvertes, parfois crassulescentes, des sols superficiels sur dalles et rochers plus ou moins horizontaux, sommets de murs et sables plus ou moins stabilisĂ©s. [Sedo albi subsp. albi - Scleranthetea perennis subsp. perennis]
    • 08/2 Pelouses vivaces herbacĂ©es, prĂ©sentes sur des terrains calaminaires, chargĂ©s en mĂ©taux lourds. [Violetea calaminariae]
    • 08/3 Tonsures herbacĂ©es annuelles, prĂ©sentes sur les sols sableux pauvres en azote, ou sur des sols très superficiels sur rochers, secs Ă  moyennement secs (dans ce cas s'assĂ©chant l'Ă©tĂ©), plutĂ´t acides. [Tuberarietea guttatae]
    • 08/4 Tonsures herbacĂ©es annuelles, des sols secs Ă  pH neutre Ă  basique, calciques, pauvres en azote, ou des sols initiaux sur rochers. [Stipo capensis - Brachypodietea distachyi]
    • 08/5 Tonsures annuelles basophiles, sabulicoles, maritimes, thermomĂ©diterranĂ©ennes. [Ononido variegatae - Cutandietea maritimae]
  • 09/ : Pelouses, steppes et ourlets dĂ©veloppĂ©s sur des sols riches en calcium, secs, assez superficiels et gĂ©nĂ©ralement pauvres en azote.
    • 09/1 VĂ©gĂ©tation herbacĂ©e vivace (avec parfois quelques petits ligneux) des pelouses calcicoles mĂ©dioeuropĂ©ennes, aimant la lumière, dĂ©veloppĂ©es sur des sols plutĂ´t secs et pauvres en azote, plus ou moins superficiels. [Festuco valesiacae - Brometea erecti subsp. erecti]
    • 09/2 VĂ©gĂ©tation vivace des lisières herbacĂ©es moyennement ombragĂ©es (ourlets), dĂ©veloppĂ©e sur des sols neutro-basiques souvent riches en calcium, pauvres Ă  moyennement pauvres en azote et secs. [Trifolio medii - Geranietea sanguinei]
    • 09/3 VĂ©gĂ©tation vivace des pelouses calcicoles, essentiellement herbacĂ©e mais plus ou moins riche en petits ligneux, prĂ©sente aux Ă©tages mĂ©so- Ă  thermomĂ©diterranĂ©en, sur des substrats calcaires ou siliceux mais alors riches en cations Ă©changeables, pauvres Ă  moyennement pauvres en azote. [Dactylo glomeratae subsp. hispanicae - Brachypodietea retusi]
    • 09/4 VĂ©gĂ©tation vivace des pelouses basophiles subdĂ©sertiques. [Lygeo sparti - Stipetea tenacissimae]
  • 10/ : Pelouses et ourlets externes sur sols acides.
    • 10/1 VĂ©gĂ©tation herbacĂ©e vivace des pelouses sur sols acides, assez pauvres en azote, mais gĂ©nĂ©ralement assez profonds, prĂ©sentes de la plaine Ă  l'Ă©tage alpin, longuement enneigĂ©es Ă  ce dernier Ă©tage. [Nardetea strictae]
    • 10/2 VĂ©gĂ©tation vivace des lisières externes herbacĂ©es plus ou moins ombragĂ©es (ourlets externes) sur sols acides, pauvres Ă  moyennement pauvres en azote. [Melampyro pratensis - Holcetea mollis]
  • 11/ : Pelouses permanentes des Ă©tages alpin Ă  subalpin.
    • 11/1 Pelouses vivaces et ouvertes sur sols acides, pauvres en azote, peu profonds, enneigĂ©s peu longuement et seulement en hiver, exposĂ©es aux vents violents et froids, arctico-alpines. [Caricetea curvulae subsp. curvulae]
    • 11/2 Pelouses vivaces se dĂ©veloppant sur les sols humides et longuement enneigĂ©s des combes Ă  neige. [Salicetea herbaceae]
    • 11/3 Pelouses vivaces permanentes, ouvertes, Ă©tablies sur des sols pauvres en azote, Ă  pH neutrobasique, dans des zones gĂ©nĂ©ralement exposĂ©es, prĂ©cocement dĂ©neigĂ©es, Ă  climat froid, arctico-alpines. [Carici rupestris - Kobresietea myosuroidis]
    • 11/4 Pelouses des Ă©tages alpin et subalpin, prĂ©sentes sur des sols riches en calcium, pauvres en azote, bien exposĂ©s, en zones de climat Ă  grande amplitude thermique journalière, de rĂ©partition europĂ©enne plutĂ´t mĂ©ridionale. [Seslerietea caeruleae]
  • 12/ : Prairies eurosibĂ©riennes des sols moyennement riches Ă  riches en azote, subissant des pratiques agricoles variĂ©es (fertilisation, amendement, fauche, pâturage, jachère, semis…).
    • 12/1 VĂ©gĂ©tation herbacĂ©e vivace des prairies eurosibĂ©riennes. [Agrostio stoloniferae - Arrhenatheretea elatioris subsp. elatioris]
  • 13/: Cultures, friches, coupes et clairières forestières Ă  sols perturbĂ©s, lieux plus ou moins rudĂ©ralisĂ©s, et zones naturelles de caractères Ă©cologiques similaires (pieds de falaises, ourlets dunaires…). L'enrichissement trophique est liĂ© aux animaux, aux actions de l'homme, Ă  la fixation symbiotique d'azote, ou Ă  la minĂ©ralisation active dans le sol consĂ©cutive aux Ă©claircies et aux remontĂ©es de nappe d'eau.
    • 13/1 Friches herbacĂ©es vivaces Ă  nombreuses espèces bisannuelles, le plus souvent rudĂ©rales, aimant l'azote, dĂ©veloppĂ©e sur des sols secs Ă  moyennement secs, dans des rĂ©gions au climat plutĂ´t chaud. [Onopordetea acanthii subsp. acanthii]
    • 13/2 Friches et ourlets constituĂ©s de plantes vivaces herbacĂ©es, rĂ©pandues dans la rĂ©gion eurosibĂ©rienne sur des sols riches en azote, moyennement pourvus en eau, exceptionnellement humides et dans ce cas ombragĂ©s. [Glechomo hederaceae - Urticetea dioicae]
    • 13/3 VĂ©gĂ©tations d’annuelles accompagnatrices des cultures, dĂ©veloppĂ©e sur des sols riches Ă  moyennement riches en azote. [Stellarietea mediae]
    • 13/4 Friches annuelles pionnières, dĂ©veloppĂ©es sur des sols riches Ă  moyennement riches en azote, dans les zones rudĂ©ralisĂ©es. [Sisymbrietea officinalis]
    • 13/5 VĂ©gĂ©tations nitrophiles naturelles Ă  annuelles pionnières des clairières, lisières et Ă©boulis europĂ©ens. [Galeopsio tetrahit - Senecionetea sylvatici]
    • 13/6 Tonsures nitrophiles des lieux surpiĂ©tinĂ©s. [Lepidio squamati - Polygonetea avicularis subsp. depressi]
    • 13/7 Clairières et coupes forestières plus ou moins eutrophisĂ©es. [Epilobietea angustifolii]
  • 14/ : Landes, garrigues et phryganes Ă  plantes vivaces ligneuses (sous-arbrisseaux chamĂ©phytiques de quelques dĂ©cimètres de hauteur, voir 02/8 pour les chamĂ©phytaies littorales maritimes).
    • 14/1 Landes mĂ©diterranĂ©ennes mĂ©ridionales, prĂ©sentes aux Ă©tages montagnard et supramĂ©diterranĂ©en corso-sardes. [Carlinetea macrocephalae]
    • 14/2 Garrigues mĂ©diterranĂ©ennes, prĂ©sentes sur des sols Ă  pH neutre Ă  basique. [Rosmarinetea officinalis]
    • 14/3 Cistaies mĂ©diterranĂ©ennes dĂ©veloppĂ©es sur des sols acides en zones Ă  climat chaud. [Cisto salvifolii - Lavanduletea stoechadis]
    • 14/4 Landes planitiaires-collinĂ©ennes, des zones de climat ocĂ©anique tempĂ©rĂ©, sur sols gĂ©nĂ©ralement acides. [Calluno vulgaris - Ulicetea minoris]
    • 14/5 Landes arctico-alpines Ă  planitiaires-continentales, des zones Ă  climat plutĂ´t froid. [Calluno vulgaris - Vaccinietea myrtilli]
    • 14/6 ChamĂ©phytaies halophiles continentales Ă  sublittorales, mĂ©diterranĂ©ennes Ă  subdĂ©sertiques. [Pegano harmalae - Salsoletea vermiculatae]
  • 15/ : Haies arbustives, halliers, fruticĂ©es, maquis, matorrals, buissons, prĂ©-manteaux et manteaux externes et de coupes forestières (lisières arbustives), souvent linĂ©aires mais parfois en nappes spatiales, ou plus ou moins Ă©clatĂ©s, constituĂ©es d’arbustes et d’arbrisseaux.
    • 15/1 Manteaux et maquis mĂ©diterranĂ©ens (matorrals). [Pistacio lentisci - Rhamnetea alaterni subsp. alaterni]
    • 15/2 PrĂ©-manteaux arbustifs pionniers, aimant la lumière et la chaleur, Ă©tablis sur des sols minĂ©raux, acides, plutĂ´t pauvres en azote, jamais humides. [Cytisetea striato - scoparii subsp. scoparii]
    • 15/3 FourrĂ©s arbustifs hygrophiles des sols tourbeux planitiaires Ă  submontagnard. [Franguletea dodonei]
    • 15/4 FourrĂ©s arbustifs aimant la chaleur, Ă©tablis sur des sols minĂ©raux et humides Ă  fort battement de nappe, essentiellement le long des rivières mĂ©diterranĂ©ennes. [Nerio oleandri - Tamaricetea gallicae]
    • 15/5 FourrĂ©s arbustifs des sols minĂ©raux humides souvent Ă  Ă©lĂ©ments grossiers, rĂ©pandue dans les eaux courantes Ă  fort battement saisonnier de nappe, surtout dans les fleuves et rivières de la rĂ©gion eurosibĂ©rienne. [Salicetea purpureae subsp. purpureae]
    • 15/6 FourrĂ©s arbustifs subalpins, mĂ©sohydriques. [Pino mugo - Alnetea alnobetulae]
    • 15/7 Buissons hydrophiles, borĂ©aux Ă  subalpins, rarement montagnards (tourbières). [Salicetea bicolori – lapponum]
    • 15/8 VĂ©gĂ©tation arbustive eurosibĂ©rienne, des manteaux externes et des coupes, fruticĂ©es, halliers (= manteau en nappe, Ă©quivalent structural des maquis ou matorrals mĂ©diterranĂ©ens), haies, Ă©galement dispersĂ©e Ă  l'intĂ©rieur des forĂŞts ou formant des fourrĂ©s de colonisation, des buissons. Elle est Ă©tablie gĂ©nĂ©ralement sur des sols assez riches en azote, souvent Ă©voluĂ©s (avec des horizons pĂ©dologiques bien dĂ©finis), non tourbeux, aux Ă©tages planitiaires Ă  montagnard. [Rhamno catharticae - Prunetea spinosae]
  • 16/ : VĂ©gĂ©tations arborescente et herbacĂ©e intraforestière, des forĂŞts, bois et bosquets arborescents. (voir aussi le 13/7 pour les coupes et clairières forestières plus ou moins eutrophisĂ©es).
    • 16/1 Associations arborescentes, gĂ©nĂ©ralement caducifoliĂ©es, planitiaires Ă  montagnardes, exceptionnellement supramĂ©diterranĂ©ennes. [Fraxino excelsioris - Quercetea roboris]
    • 16/2 Associations arborescentes, gĂ©nĂ©ralement sempervirentes et dominĂ©es par des conifères, borĂ©o-subalpines. [Pino cembrae - Piceetea abietis]
    • 16/3 Associations arborescentes, gĂ©nĂ©ralement sempervirentes et dominĂ©es par des arbres feuillus sclĂ©rophylles, plus rarement par des conifères, thermo- et mĂ©somĂ©diterranĂ©ennes. [Pino halepensis - Quercetea ilicis coll.]
    • 16/4 VĂ©gĂ©tation herbacĂ©e vivace, le plus souvent intraforestière, plus ou moins adaptĂ©e Ă  un ombrage relatif et Ă  une humiditĂ© atmosphĂ©rique relativement Ă©levĂ©e, de dĂ©veloppement optimal gĂ©nĂ©ralement printanier. [Anemono nemorosae - Caricetea sylvaticae]
    • 16/5 Lianes grimpantes sur parois de falaises ou murs, Ă©piphytes sur troncs d'arbres et d'arbustes. [Hederetea hederacei]
    • 16/6 Épiphytes de houppiers d'arbres ou d'arbustes, sur branches. [Viscetea albi]

Les classes Corine Biotope

L'article qui lui est consacré le rappelle, «Corine Biotope est une typologie des habitats naturels et semi-naturels présents sur le sol européen […]. Le programme a abouti en 1991 à la proposition d'une typologie arborescente à six niveaux maximum, basée sur la description de la végétation». Ci-après, les classes principales et les secondaires[8].

Classes Corine primaires et secondaires

  • 1 - Habitats littoraux et halophiles
    • 11 - Mers et ocĂ©ans
    • 12 - Bras de mer
    • 13 - Estuaires et rivières tidales (soumises Ă  marĂ©es)
    • 14 - Vasières et bancs de sable sans vĂ©gĂ©tations
    • 15 - Marais salĂ©s, prĂ©s salĂ©s (schorres), steppes salĂ©es et fourrĂ©s sur gypse
    • 16 - Dunes cĂ´tières et plages de sable
    • 17 - Plages de galets
    • 18 - CĂ´tes rocheuses et falaises maritimes
    • 19 - Ilots, bancs rocheux et rĂ©cifs
  • 2 - Milieux aquatiques non marins
    • 21 - Lagunes
    • 22 - Eaux douces stagnantes
    • 23 - Eaux stagnantes, saumâtres et salĂ©es
    • 24 - Eaux courantes
  • 3 - Landes, fruticĂ©es, pelouses et prairies
    • 31 - Landes et fruticĂ©es
    • 32 - FruticĂ©es sclĂ©rophylles
    • 33 - Phryganes
    • 34 - Pelouses calcicoles sèches et steppes
    • 35 - Pelouses silicicoles sèches
    • 36 - Pelouses alpines et subalpines
    • 37 - Prairies humides et mĂ©gaphorbiaies
    • 38 - Prairies mĂ©sophiles
  • 4 - ForĂŞts
    • 41 - ForĂŞts caducifoliĂ©es
    • 42 - ForĂŞts de conifères
    • 43 - ForĂŞts mixtes
    • 44 - ForĂŞts riveraines, forĂŞts et fourrĂ©s très humides
    • 45 - ForĂŞts sempervirentes non rĂ©sineuses
  • 5 - Tourbières et marais
    • 51 - Tourbières hautes
    • 52 - Tourbières de couverture
    • 53 - VĂ©gĂ©tation de ceinture des bords des eaux
    • 54 - Bas-marais, tourbières de transition et sources
  • 6 - Rochers continentaux, Ă©boulis et sables
    • 61 - Éboulis
    • 62 - Falaises continentales et rochers exposĂ©s
    • 63 - Neiges et glaces Ă©ternelles
    • 64 - Dunes sableuses continentales
    • 65 - Grottes
    • 66 - CommunautĂ©s des sites volcaniques
  • 8 - Terres agricoles et paysages artificiels[9].
    • 81 - Prairies amĂ©liorĂ©es
    • 82 - Cultures
    • 83 - Vergers, bosquets et plantations d'arbres
    • 84 - Alignements d'arbres, haies, petits bois, bocage, parcs
    • 85 - Parcs urbains et grands jardins
    • 86 - Villes, villages et sites industriels
    • 87 - Terrains en friche et terrains vagues
    • 88 - Mines et passages souterrains
    • 89 - Lagunes et rĂ©servoirs industriels, canaux

Classes phytosociologiques selon le Prodrome des végétations de France


I. Végétation aquatique mobile ou enracinée


a. Végétation des eaux douces

1. Lemnetea minoris
De Petite lentille d'eau (Lemna minor)

Végétation flottante non enracinée, à caractère annuel, des eaux douces à légèrement saumâtres.

2. Charetea fragilis
De Chara fragilis

Herbiers d'algues enracinées, pionniers, des eaux calmes, douces à saumâtres, pauvres à assez riches en azote.

3. Potametea pectinati
De Potamot de Suisse (Potamogeton pectinatus)

Herbiers enracinés, à caractère vivace, des eaux douces (parfois légèrement saumâtres), riches à moyennement riches en azote, courantes à stagnantes.


b. Végétation des eaux marines et saumâtres

1. Halodulo wrigthii-Thalassietea testudinum
De Halodule wrightii et Thalassia testudinum

Communautés des eaux tropicales, en immersion permanente, à influences méditerranéennes.

2. Posidonietea oceanicae
De Posidonie (Posidonia oceanica)

Herbiers des mers tempérées chaudes et de la Méditerranée.

3. Zosteretea marinae
De Zostère marine (Zostera marina)

Herbiers sous marins phanérogamiques en complexe avec diverses algues marines, immergés ou en émersion temporaire, surtout des zones littorales atlantiques.

4. Ruppietea maritimae
De Ruppie maritime (Ruppia maritima)

Végétation enracinée des eaux saumâtres, surtout littorale.


II. Végétation amphibie des rivières, sources et marais


a. Végétation pionnière éphémère

1. Bidentetea tripartitae
De Bidens trifolié (Bidens tripartita)

Végétation pionnière annuelle des sols enrichis en azote, s'asséchant partiellement en été.

2. Isoeto durieui-Juncetea bufonii
De Isoetes durieui et Jonc des crapauds (Juncus bufonius)

Végétation pionnière riche en annuelles, des sols exondés ou humides, pauvres à assez riches en azote.


b. Végétation lacustre, fontinale et palustre

1. Littorelletea uniflorae
De Littorelle Ă  une fleur (Littorella uniflora)

Végétation vivace rase et amphibie, des bordures de plans d'eau, plutôt pauvres en azote.

2. Montio fontanae-Cardaminetea amarae
De Montie des fontaines (Montia fontana) et Cardamine amère (Cardamine amara)

Végétation herbacée et muscinale liée aux sources, ruisseaux et suintements ; éventuellement sur parois fortement humides, acides à légèrement alcalines, de l'étage de plaine à l'alpin.

3. Glycerio fluitantis-Nasturtietea officinalis
De Glycérie flottante (Glyceria fluitans) et Cresson de fontaine (Nasturtium officinale)

Végétation basse d'hélophytes, en bordure des eaux calmes ou courantes.

4. Phragmiti australis-Magnocaricetea elatae
De Roseau commun (Phragmites australis) et Laîche raide (Carex elata)

Végétation des bords d'étangs, lacs, rivières et marais sur sol riche à moyennement riche en azote, parfois tourbeux.

5. Utricularietea intermedio-minoris
De Utriculaire intermédiaire (Utricularia intermedia) et Petite utriculaire (U. minor)

Végétation immergée des gouilles et des chenaux des tourbières acides à alcalines.

6. Oxycocco palustris-Sphagnetea magellanici
De Canneberge (Vaccinium oxycoccos) et Sphaigne (Sphaigne de Magellan)

Végétation des tourbières acides eurosibériennes, surtout localisées en France à l'étage montagnard (avec des stations de plaines en régions très arrosées ou froides).

7. Scheuchzerio palustris-Caricetea fuscae
De Scheuchzérie des tourbières (Scheuchzeria palustris) et Laîche vulgaire (Carex nigra)

Végétation inondée en permanence de bas-marais, à dominance d'hémicryptophytes, collinéennes à alpines, sur sol tourbeux ou minéral, pauvre à moyennement riche en azote.


III. Végétation littorale et halophile


a. Végétation des dunes littorales

1. Cakiletea maritimae
De Cakilier (Cakile maritima)

Végétation annuelle riche en nitrates des laisses de mer, estrans, prés salés, ainsi que des falaises littorales colonisées par les oiseaux (apport de guano).

2. Honckenyo peploidis-Elymetea arenarii
De Pourpier de mer (Honckenya peploides) et Elyme des sables (Leymus arenarius)

Végétation vivace, des dunes vives ou des bordures maritimes sablo-graveleuses plus ou moins enrichies en matière organique. Distribution circumboréale et sarmato-asiatique.

3. Euphorbio paraliae-Ammophiletea australis
De Euphorbe maritime (Euphorbia paralias) et Oyat (Ammophila arenaria)

Végétation vivace pionnière des sables dunaires méditerranéenne à méditerranéo-atlantique et prépontique.


b. Végétation des vases et rochers littoraux

1. Saginetea maritimae
De Sagine maritime (Sagina maritima)

Végétation de petites annuelles des sols sablo-limoneux ou graveleux, secs en été, des littoraux atlantiques et méditerranéens.

2. Thero-Suaedetea splendentis
De Suaeda splendens

Végétation pionnière annuelle des vases salées littorales ou des bassins salifères continentaux.

3. Spartinetea glabrae
De Spartine Ă  feuilles alternes (Spartina alterniflora)

Végétation pionnière vivace des vases molles salées et saumâtres, longuement inondables, amphiatlantiques.

4. Asteretea tripolii
De Aster maritime (Aster tripolium)

Végétation des "prés salés" atlantiques à dominance d'hémicryptophytes et des pelouses des falaises maritimes.

5. Crithmo maritimi-Staticetea
De Criste marine (Crithmum maritimum) et Statice commun (Limonium vulgare)

Végétation de chasmophytes pionniers, des falaises maritimes méditerranéennes et atlantiques.

6. Juncetea maritimi
De Jonc maritime (Juncus maritimus)

Prairies salées et saumâtres méditerranéennes.

7. Salicornietea fruticosae
De Salicorne (Sarcocornia fruticosa)

Végétation crassulescente à dominance de chaméphytes ou nanophanérophytes, des sols salés et "sansouires" méditerranéo-atlantiques à saharo-sindiennes.


IV. Végétation chasmophytique, glaréicole et épiphytique


a. Végétation chasmophytique

1. Adiantetea capilli-veneris
De Cheveux de Venus (Adiantum capillus-veneris)

Végétation des suintements ombragés, en station plutôt chaude, sur substrat calcaire, avec parfois dépôts de tuf.

2. Asplenietea trichomanis
De Capillaire des murailles (Asplenium trichomanes)

Végétation vivace des parois et des murs non riches en nitrates.

3. Parietarietea judaicae
De Pariétaire des murs (Parietaria judaica)

Communautés des murs riches en nitrates.


b. Végétation chasmocomophytique, épiphytique et glaréicole

1. Anogrammo leptophyllae-Polypodietea cambrici
De Anogramme Ă  feuilles minces (Anogramma leptophylla) et Polypode austral (Polypodium cambricum)

Végétation à base de mousses et de fougères, des parois et dalles ombragées, moyennement drainées à imbibées et en situation ombragée ; optimale en conditions océaniques de plaines à collinéennes, mais présente jusqu'au méso- et supraméditerranéen.

2. Thlaspietea rotundifolii
De Tabouret Ă  feuilles rondes (Noccaea rotundifolia)

Végétations des éboulis plus ou moins mobiles.


V. Végétation herbacée anthropogène, des lisières et des mégaphorbiaies


a. Végétation anthropogène

1. Stellarietea mediae
De Mouron des oiseaux (Stellaria media)

Végétation annuelle, commensale des cultures annuelles ou sarclées riches en nitrates.

2. Oryzetea sativae
De Riz cultivé (Oryza sativa)

Végétation annuelle commensale des cultures de riz.

3. Polygono arenastri-Poetea annuae
De Renouée des oiseaux (Polygonium aviculare subsp. depressum) et Pâturin annuel (Poa annua)

Végétation annuelle assez riche en nitrates des stations hyperpiétinées.

4. Pegano harmalae-Salsoletea vermiculatae
De Peganum harmala et Soude (Salsola vermiculata)

Végétation méditerranéenne d'arbustes et d'arbrisseaux des sols riches en sels et en nitrates sous climat à tendance aride.

5. Sisymbrietea officinalis
De Consoude officinale (Sisymbrium officinale)

Végétation anthropogène à dominante d'annuelles et de bisannuelles, plus ou moins riche en nitrates, des stations rudéralisées et irrégulièrement perturbées.

6. Artemisietea vulgaris
De Armoise vulgaire (Artemisia vulgaris)

Végétation rudérale, anthropogène, riche en nitrates à dominance d'espèces vivaces, eurosibérienne et méditerranéenne.

7. Epilobietea angustifolii
De Epilobe en Ă©pi (Epilobium angustifolium)

Végétation herbacée pionnière des chablis et des coupes forestières, riches en nitrates et en position ensoleillée.


b. Végétation des lisières et des mégaphorbiaies

1. Cardaminetea hirsutae
De Cardamine hirsute (Cardamine hirsuta)

Communautés vernales annuelles, de demi-ombre, des ourlets intraforestiers et stations ombragées.

2. Galio aparines-Urticetea dioicae
De Gaillet gratteron (Galium aparine) et Ortie dioĂŻque (Urtica dioica)

Végétation d'ourlets des sols riches en nitrates et plus ou moins humides.

3. Agropyretea pungentis
De Agropyron pungens

Végétation vivace graminéenne, très sec et semi-rudérale, surtout sur sables, limons et substrats calcaires, à distribution européenne et ouest-sibérienne.

4. Mulgedio alpini-Aconitetea variegati
De Laitue des Alpes (Cicerbita alpina) et Aconit panaché (Aconitum variegatum)

Végétations de hautes herbes des montagnes et régions boréales de l'Europe occidentale, principalement subalpines mais transgressant dans l'étage montagnard.

5. Filipendulo ulmariae-Convolvuletea sepium
De Reine des prés (Filipendula ulmaria) et Liseron (Calystegia sepium)

MĂ©gaphorbiaies planitiaires Ă  montagnardes, assez riches en azote, des stations plus ou moins inondables Ă  humides.

6. Melampyro pratensis-Holcetea mollis
De Mélampyre des prés (Melampyrum pratense) et Houlque laineuse (Holcus lanatus)

Pelouses préforestières et ourlets, sur sols acides pauvres en azote.

7. Trifolio medii-Geranietea sanguinei
De Trèfle intermédiaire (Trifolium medium) et Géranium sanguin (Geranium sanguineum)

Pelouses préforestières héliophiles et ourlets parfois hémisciaphiles, calcicoles à légèrement acides.


VI. Végétation supraforestière cryophile des sols géliturbés


a. Végétation circumarctique et eurosibérienne

1. Carici rupestris-Kobresietea bellardii
De Laîche des roches (Carex rupestris) et Kobrésie queue de souris (Kobresia myosuroides)

Pelouses arctico-alpines de crêtes ventées, des sols basiques à neutres et longuement gelés.

2. Caricetea curvulae
De Laîche courbée (Carex curvula)

Pelouses montagnardes, subalpines et alpines sur sol acide.

3. Festuco-Seslerietea caeruleae
De Seslérie bleue (Sesleria caerulea)

Pelouses calcicoles nordiques et orophiles.

4. Salicetea herbaceae
De Saule herbacé (Salix herbacea)

Pelouses des combes à neige (parfois sur éboulis restant gelés en profondeur).

5. Loiseleurio procumbentis-Vaccinietea microphylli
De Loiseleurie couchée (Loiseleuria procumbens) et Airelle des marais (Vaccinium uliginosum subsp. microphyllum)

Landes arctico-alpines et subarctico-subalpines, éventuellement associées à la dynamique des forêts résineuses.


VII. Végétation pastorale de pelouses et de prairies


a. Végétation des pelouses thérophytiques

1. Helianthemetea guttati
De Hélianthème taché (Helianthemum guttata)

Végétation annuelles acidiphiles des sols souvent sableux, pauvres en azote, et des lithosols.

2. Stipo capensis-Trachynietea distachyae
De Plumet du Cap (Stipa capensis) et Brachypode Ă  deux Ă©pis (Brachypodium distachyon)

Végétation annuelles des sols calciques très secs, pauvres en azote et des lithosols sur rochers calcaires.


b. Végétation vivace des pelouses et prés maigres

1. Koelerio glaucae-Corynephoretea canescentis
De Koélérie glauque (Koeleria glauca) et Corynéphore blanchâtre (Corynephorus canescens)

Pelouses pionnières, à dominance d'hémicryptophytes (plus ou moins riches en annuelles), atlantiques à médioeuropéennes, sur sables plus ou moins stabilisés.

2. Sedo albi-Scleranthetea biennis
De Orpin blanc (Sedum album) et Scléranthe polycarpe (Scleranthus ploycarpos)

Végétation pionnière à dominance de vivaces (souvent crassulescentes) de dalles rocheuses plus ou moins horizontales, atlantique à médioeuropéenne, souvent montagnarde.

3. Festuco valesiacae-Brometea erecti
De Fétuque du Valais (Festuca valesiaca) et Brome érigé (Bromus erectus)

Pelouses à dominance d'hémicryptophytes, très secs à secs, collinéennes à montagnardes, européennes et ouest sibériennes, surtout sur substrats carbonatés ou basiques.

4. Violetea calaminariae
De Violette calaminaire (Viola calaminaria)

Pelouses à dominance d'hémicryptophytes sur substrats calaminaires.

5. Nardetea strictae
De Nard raide (Nardus stricta)

Pelouses sur sol pauvre en azote et acide, planitiaires Ă  montagnardes, essentiellement atlantiques Ă  subatlantiques.

6. Lygeo sparti-Stipetea tenacissimae
De Lygeum spartum et Stipa tenacissima

Végétation de garrigues et d'ourlets méditerranéens riches en graminées vivaces, sur sols basiques.

7. Molinio caeruleae-Juncetea acutiflori
De Molinie bleue (Molinia caerulea) et Jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus)

Prairies inondées en permanence à humides, sur sol pauvre à moyennement riche en azote.


c. Végétation vivace des prairies

1. Arrhenatheretea elatioris
De Fromental (Arrhenatherum elatius)

Végétation prairiale, plus rarement de pelouses, sur sol moyennement drainé ou humide, riche à moyennement riche en azote.

2. Agrostietea stoloniferae
De Agrostide stolonifère (Agrostis stolonifera)

Végétation prairiale des sols engorgés ou inondables, essentiellement minéraux, moyennement riches en azote à riches en azote.


VIII. Végétation de landes, de fourrés et de manteaux arbustifs


a. Végétation de landes et de garrigues

1. Calluno vulgaris-Ulicetea minoris
De Callune (Calluna vulgaris) et Petit ajonc (Ulex minor)

Végétation de lande, à dominance de chaméphytes et nanophanérophytes, appartenant principalement aux Ericacées et Fabacées.

2. Carici caryophyllae-Genistetea lobelii
De Laîche printanière (Carex caryophyllea) et Genêt de Lobel (Genista lobelii)

Végétation composée d'arbustes et d'arbrisseaux épineux, supraméditerranéenne et montagnarde à de Corse et de Sardaigne sur sol très sec.

3. Cisto ladaniferi-Lavanduletea stoechadis
De Ciste Ă  gomme (Cistus ladanifer) et Lavande papillon (Lavandula stoechas)

Landes thermophiles sur substrat acide, dominées par les chaméphytes, des étages thermo- à supraméditerranéen.

4. Rosmarinetea officinalis
De Romarin (Rosmarina officinalis)

Garrigues et formations chaméphytiques méditerranéennes à méditerranéo-atlantiques.


b. Végétation de fourrés et manteaux arbustifs

1. Cytisetea scopario-striati
De Genêt à balai (Cytisus scoparius) et strié (C. striatus)

Végétation arbustive dominées par des Fabacées sur sols profonds acides à légèrement acides.

2. Crataego monogynae-Prunetea spinosae
De Aubépine à un style (Crataegus monogyna) et Prunellier (Prunus spinosa)

Végétation principalement européenne de manteaux arbustifs et haies.


IX. Végétation potentielle forestière et préforestière


a. Boisements palustres, chionophiles ou ripuaires

1. Alnetea glutinosae
De Aulne glutineux (Alnus glutinosa)

Forêts d'aulnes, parfois de bouleaux ou de saules des dépressions marécageuses, sur sol engorgé une grande partie de l'année ; Europe tempérée, aux étages de plaines, collinéen et montagnard.

2. Betulo carpaticae-Alnetea viridis
De Bouleau blanc poisseux (Betula alba subsp. glutinosa) et Aulne vert (Alnus alnobetula)

Végétation arbustive de l'étage subalpin, généralement humide en permanence.

3. Nerio oleandri-Tamaricetea africanae
De Nerium oleandrum et Tamaris d'Afrique (Tamarix africana)

Végétation thermoméditerranéenne d'arbustes et de graminées hautes des berges et lits des cours d'eau temporaires.

4. Salicetea purpureae
De Osier rouge (Salix purpurea)

Végétation forestière et arbustive riveraine à bois tendre.


b. Végétation forestière climacique eurosibérienne et méditerranéenne

1. Pino sylvestris-Juniperetea sabinae
De Pin sylvestre (Pinus sylvestris) et Genévrier sabine (Juniperus sabina)

Végétation arborée ou arbustive des stations primaires de falaises et de rochers.

2. Erico carneae-Pinetea sylvestris
De Bruyère carnée (Erica carnea) et Pin sylvestre (Pinus sylvestris)

Pinèdes sur sol calcaires à légèrement acides, montagnardes et subalpines.

3. Vaccinio myrtilli-Piceetea abietis
De Myrtille (Vaccinium myrtillus) et Epicéa commun (Picea abies)

Forêts résineuses circumboréales, sur sol pauvre en azote et acide.

4. Querco roboris-Fagetea sylvaticae
De Chêne pédonculé (Quercus robur) et Hêtre (Fagus sylvatica)

Forêts tempérées caducifoliées ou mixtes, collinéennes et montagnardes (plus rarement subalpines), ainsi que supraméditerranéennes.

5. Quercetea ilicis
De ChĂŞne vert (Quercus ilex)

Végétation arborée ou arbustive méditerranéenne, souvent à feuilles persistantes et coriaces.

Notes et références

  1. Jean-Marie Géhu, Dictionnaire de sociologie et synécologie végétales, J. Cramer, , p. 627.
  2. (en) C. Blasi, R. Frondoni, « Modern perspectives for plant sociology: The case of ecological land classification and the ecoregions of Italy », Plant Biosystems, vol. 145,‎ , p. 31.
  3. (en) E. Biondi, « Phytosociology today: Methodological and conceptual evolution », Plant Biosystems, vol. 145,‎ , p. 20.
  4. Rabotnov TA. 1970-1979. Phytocoenology. In: The Great Soviet Encyclopedia, 3rd ed.
  5. (en) E. Biondi, S. Casavecchia, S. Pesaresi, « Phytosociological synrelevés and plant landscape mapping: From theory to practice », Plant Biosystems, vol. 145, no 2,‎ , p. 261-273.
  6. Gestion intégrée des paysages sylvo-pastoraux de l'arc jurassien, Conférence TransJurassienne, 2008
  7. Repris du document Word disponible sur cette page
  8. Pour une description détaillée, voir le document déjà indiqué accessible sur cette page.
  9. Le catalogue précise: «Surfaces cultivées ou construites sous l'influence prédominante de l'activité humaine ; la couverture de végétation naturelle a été totalement remplacée en raison des pratiques agricoles, de l'urbanisation ou de l'industrialisation. Une flore et une faune naturelle subsistent principalement dans des régions de cultures extensives et traditionnelles. Des plantes sauvages peuvent pousser entre les cultures, dans les haies, le long des routes, sur des murs et sur des terrains en friche. De nombreux animaux, durant les derniers millénaires, se sont adaptés à ces habitats créés par l'homme. (Fuller, 1982; Philipps, 1986; Way and Greig-Smith, 1986; Ellenberg, 198; de Rougemont, 1989; Morrison, 1989; Noirfalise, 1989; Oberdorfer, 1990)».

Voir aussi

  • CatĂ©gorie:Phytosociologie

Bibliographie

Articles connexes

Phytosociologues

Outils de formation

  • Diaporama de formation Ă  la phytosociologie, par le Conservatoire botanique national de Franche-ComtĂ© (170p, 48Ko) ; Histoire, mĂ©thodes et concepts fondamentaux de la phytosociologie, mĂ©thodes d’étude de la vĂ©gĂ©tation.

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