Accueil🇫🇷Chercher

Ouragan Floyd

L'ouragan Floyd est le sixième cyclone tropical, le quatrième ouragan et le troisième plus important de la saison cyclonique 1999 dans l'océan Atlantique nord. C'est un ouragan de type capverdien qui s'est formé au large de la côte africaine le et persista jusqu'au 19. À son maximum, il atteignit la catégorie 4 de l'échelle de Saffir-Simpson. Il est l'un des plus forts cyclones tropicaux de l'histoire de l'Atlantique nord.

Ouragan Floyd
Floyd passant sur les Bahamas le 14 septembre
Floyd passant sur les Bahamas le 14 septembre

Apparition 7 septembre 1999
Dissipation 19 septembre 1999

Catégorie maximale Ouragan catégorie 4
Pression minimale 921 hPa
Vent maximal
(soutenu sur 1 min)
250 km/h

Dommages confirmĂ©s 5,7 milliard $US de 2 006
Morts confirmés 57 directs, 20 à 30 indirects
Blessés confirmés N/D

Zones touchées Bahamas, Côte est des États-Unis de la Floride au Maine (surtout la Caroline du Nord), Provinces de l'Atlantique du Canada

Image illustrative de l’article Ouragan Floyd
Trajectoire non disponible.
Saison cyclonique 1999 dans l'océan Atlantique nord

Floyd frappa les Bahamas lors de son maximum d'intensité y causant une large dévastation. Il suivit ensuite la côte Est des États-Unis forçant une évacuation massive et des préparations coûteuses. Heureusement, la tempête faiblit considérablement avant de toucher la Caroline du Nord. Elle était alors en catégorie 2. Elle continua sa trajectoire jusqu'en Nouvelle-Angleterre causant partout des dommages importants. Ce sont surtout les pluies torrentielles qui ont causé les problèmes dans une zone déjà saturée par les pluies de l'ouragan Dennis (1999) quelques semaines plus tôt. Les pluies dépassant une périodicité de 500 ans dans l'est de la Caroline du Nord ont causé des inondations qui durèrent plusieurs semaines. Floyd est responsable de 57 morts directs et 4,5 milliards USD de 1999 en dommages (5,7 milliards USD de 2006).

Évolution météorologique

Vue satellitaire de Floyd au large de la Floride
L'ouragan Floyd frappant la Caroline du Nord

Issu d'une onde tropicale au large de la cĂ´te africaine le 2 septembre, ce qui devait devenir Floyd se dĂ©plaça graduellement vers l'ouest tout en demeurant dĂ©sorganisĂ© et sans convection profonde jusqu'au 7 septembre. Ă€ ce moment, une bande d'orages se forma au centre du système en rĂ©ponse au dĂ©veloppement d'un anticyclone dans son voisinage. Le National Hurricane Center le classa alors comme la dĂ©pression tropicale Huit, dont la position Ă©tait Ă  1 600 km Ă  l'est des Petites Antilles.

Un fort anticyclone au nord du système le força à se déplacer vers l'ouest au-dessus d'eaux plus chaudes. Ceci lui permit de devenir la tempête tropicale Floyd le 8 septembre[1]. Bien que de large diamètre, cette tempête n'avait pas de centre bien défini ni d'œil visible ce qui ralentit son intensification. Le , il atteignit enfin le stade d'ouragan et le11, Floyd s'approcha finalement des catégories supérieures de l'échelle Saffir-Simpson.

Ses vents étaient de 175 km/h lors de son passage au nord des îles Sous-le-Vent (Antilles) mais le cisaillement des vents d'altitude au-dessus des Antilles, causé par la présence d'une dépression d'altitude, lui fit perdre de la vigueur. Ses vents diminuèrent alors à 135 km/h. Il regagna ses forces en virant vers l'ouest grâce au flux venant d'un anticyclone et à la température de surface de la mer particulièrement élevée[1]. Ses vents remontèrent entre 175 km/h et 250 km/h le au matin, et sa pression centrale tomba également à 921 hPa[2].

L'ouragan Floyd demeura juste sous la catégorie 5 durant 12 heures tout en traversant les Bahamas, frappant les îles d'Eleuthera et Abacos[1]. Lors d'un renouvellement du mur de l'œil, il faiblit ensuite à la catégorie 3, avec des vents de 195 km/h. À la fin de ce processus, Floyd affichait un œil plus important qui se contracta légèrement, ce qui ramena brièvement la tempête à la catégorie 4.

Un fort creux d'altitude Ă©roda la bordure ouest de la crĂŞte qui dirigeait la trajectoire de Floyd et ce dernier tourna vers le nord-ouest en rĂ©ponse. Il suivit alors une trajectoire Ă  175 km de la cĂ´te est de la Floride tout en faiblissant par l'injection d'air sec et le cisaillement des vents dans ce secteur[1]. La tempĂŞte garda quand mĂŞme un large diamètre et les vents de force de cyclone tropical s'Ă©tendaient jusqu’à 935 km de son centre, soit l'un des ouragans les plus Ă©tendus des annales[3].

Floyd accéléra ensuite vers le nord à nord-est tout en diminuant à la catégorie 2. Des vents de 165 km/h furent notés lors de son passage au Cape Fear le . Après avoir traversé la Caroline du Nord et le sud-est de la Virginie, il retourna au-dessus de l'océan. Il entra définitivement sur terre le , sur Long Island près de New York. La tempête perdit ensuite son caractère tropical par la friction et fut capturée par un système frontal. Ce cyclone extratropical continua vers le nord-est, passa sur la Nouvelle-Angleterre et les provinces de l'Atlantique canadiennes avant de disparaître dans l'Atlantique nord au large de Terre-Neuve[1].

Préparations

Photos satellitaires montrant la différence de diamètre de Floyd et de l'ouragan Andrew à des coordonnées et intensités similaires

La prévision de la trajectoire de Floyd fut excellente lors de son parcours en mer mais se détériora à l'approche des côtes. Elle ne fut que de performance moyenne quand on la compare aux prévisions des dix années précédentes. La prévision officielle ne montrait pas un virage au nord, ni un faiblissement important avant que Floyd touche terre[4]. Presque toute la côte est des États-Unis, de Florida City (Floride) à Plymouth (Massachusetts), avait été mise en avertissement d'ouragan. Seule une petite partie de ce corridor fut en fait frappée par des vents de force d'ouragan. La dernière fois qu'une si large zone avait été mise en alerte c'était avec l'ouragan Donna en 1960, ce qui s'était révélé exact dans ce cas[1].

Ă€ l'origine, le National Hurricane Center prĂ©voyait que Floyd frapperait la Floride avec une intensitĂ© de catĂ©gorie 4, ce qui aurait pu ĂŞtre plus coĂ»teux et meurtrier que l'ouragan Andrew de 1992. Plus d'un million de personnes reçurent un ordre d'Ă©vacuation, dont 272 000 dans le comtĂ© de Miami-Dade[5]. Le prĂ©sident amĂ©ricain Bill Clinton dĂ©clara mĂŞme l'Ă©tat d'urgence pour la Floride et la GĂ©orgie en prĂ©vision de l'arrivĂ©e de l'ouragan[6]. Alors que la tempĂŞte virait au nord, plus de personnes furent Ă©vacuĂ©es Ă  mesure que la zone menacĂ©e grandissait ce qui mena Ă  la plus massive Ă©vacuation de l'histoire amĂ©ricaine en temps de paix. Environ 2,6 millions de personnes se dirigèrent donc vers des zones plus sĂ»res de la Floride Ă  la Caroline du Nord[7].

Cap Canaveral devant ĂŞtre frappĂ© par des vents atteignant les 225 km/h, seulement 80 des 12 500 employĂ©s restèrent sur le site. Les hangars des navettes spatiales sont conçus pour affronter des vents de 170 km/h mais auraient pu ĂŞtre très endommagĂ©s si la tempĂŞte les avait frappĂ©s de plein fouet, pouvant causer des milliards $US de dommages[8]. Les pluies diluviennes et les inondations causĂ©es par l'onde de tempĂŞte dans ce lieu Ă  peine au-dessus du niveau de la mer, risquaient de dĂ©truire l'Ă©quipement Ă©lectronique et nĂ©cessiter une rĂ©vision totale de ce qui aurait pu ĂŞtre sauvĂ©[9]. Quand Floyd passa en rĂ©alitĂ© au large du centre spatial Kennedy, les vents notĂ©s furent assez faibles et les inondations très mineures[10].

Pour la Caroline du Nord, les avertissements furent envoyés avec vingt-sept heures de préavis et englobaient la majorité de l'État. Les écoles et les places d'affaires furent mises en congés forcés aussi loin à l'ouest que Asheville (Caroline du Nord). Mais seule la côte fut en fait touchée de façon significative et les secteurs à l'ouest de Raleigh ne ressentirent pratiquement aucun effet.

Bilan

Mortalité par région
État/Pays Morts
Bahamas 1
Caroline du Nord 35
Virginie 3
Delaware 2
Pennsylvanie 6
New Jersey 6
New York 2
Connecticut 1
Vermont 1
Total 57

Causant cinquante-sept morts, l'ouragan Floyd devint le plus mortel depuis l'ouragan Agnes de 1972. Il fut également le plus coûteux de l'histoire américaine avec 4,5 milliards $US de 1999 (5,3 milliards $US de 2006). La plupart des morts et des dégâts se sont produits à la suite des inondations causées par les pluies diluviennes, en particulier sur la Caroline du Nord.

Bahamas

Les vents de 250 km/h gĂ©nĂ©rĂ©s par Floyd lors de son passage sur les Bahamas donnèrent des vagues de 15 mètres sur la cĂ´te[7] et une onde de tempĂŞte de 6 mètres inonda plusieurs des Ă®les, en laissant certaines Ă  1,5 mètre sous le niveau de la mer[11]. Les vents cassèrent Ă©galement des arbres, des poteaux Ă©lectriques et tĂ©lĂ©phoniques et endommagèrent des demeures. Les pannes de courant furent gĂ©nĂ©ralisĂ©es mais les Ă®les Abacos, Cat, San Salvador et Eleuthera connurent les pires dĂ©vastations[12]. Les dommages aux infrastructures de l'hĂ´tellerie et de la restauration limitèrent la reprise du tourisme durant la pĂ©riode de reconstruction, ce qui affecta grandement l'Ă©conomie bahamĂ©enne[13]. Les dommages affectèrent Ă©galement le système d'alimentation en eau potable.

MalgrĂ© tout, on ne dĂ©nombra Ă  la suite de Floyd qu'une victime par noyade, Ă  Freeport, et quelques blessĂ©s[11]. La Croix-Rouge bahamĂ©enne mit sur pied quarante-et-un centres d'accueil pour les sinistrĂ©s mais, au bout d'une semaine, la plupart de ceux-ci Ă©taient de retour chez eux[14]. L'aide directe reçue par les Bahamas s'Ă©leva Ă  435 000 $US[11], surtout en nourriture, et la Banque interamĂ©ricaine de dĂ©veloppement prĂŞta 21 millions $US pour la rĂ©paration des infrastructures comme les routes, les quais, les brise-lames et les Ă©difices[15].

De la Floride Ă  la Caroline du Sud

La Floride fut Ă  peine touchĂ©e par les fortes vagues qui provoquèrent une Ă©rosion des plages de la cĂ´te est de l'Ă©tat ainsi que de la perte de quelques quais, comme ceux des comtĂ©s de Brevard et de Volusia. Les vents de force de tempĂŞte tropicale cassèrent des centaines d'arbres et endommagèrent 357 maisons et on nota des accumulations de pluie maximales de 81 mm Ă  Sanford. Les dommages atteignirent seulement 46,5 millions $US (de 1999, soit 54,5 millions $US de 2006) et l'Ă©vacuation de plus d'un million de rĂ©sidents s'avĂ©ra surfaite.

La GĂ©orgie et la plupart de la Caroline du Sud furent Ă©vitĂ©es par Floyd qui tourna vers le nord avant de les atteindre. Cependant, il est tombĂ© jusqu’à 400 mm de pluie sur la partie est de la Caroline du Sud[1].

Caroline du Nord

Dégâts côtiers à Pine Knoll Shores, Caroline du Nord
Boucle radar des pluies de Floyd en Caroline du Nord

La Caroline du Nord subit la pleine furie de Floyd. Trente-cinq personnes y perdirent la vie, surtout dans les inondations dues aux précipitations, et les dégâts atteignirent des milliards de dollars.

L'amplitude de l'onde de tempĂŞte fut de 2,7 Ă  3 mètres sur la cĂ´te sud-est de l'État. De nombreuses tornades frappèrent tout l'est, causant des dommages mineurs mais ceux provoquĂ©s par le vent furent plus gĂ©nĂ©ralisĂ©s, coupant le courant Ă  plus d'un demi-million de foyers[1]. L'ouragan Dennis venait de frapper la Caroline du Nord quelques semaines plus tĂ´t, laissant jusqu’à 380 mm de pluie sur le sud-est. L'interaction d'un front froid venant de l'ouest et de Floyd y ajouta jusqu’à 480 mm (Ă  Wilmington), rendant les inondations inĂ©vitables[1].

Les rivières de presque toute la partie est de l'État atteignirent des niveaux de crues ayant une pĂ©riodicitĂ© de 500 ans ou plus[16]. La crue s'effectua graduellement Ă  mesure que le ruissellement s'effectuait dans les diffĂ©rents bassins hydrologiques. Certains secteurs n'atteignirent leur maximum que plusieurs semaines après la tempĂŞte (image de droite) et le passage de l'ouragan Irene, quatre semaines plus tard, ajouta 150 mm de plus.

Zones inondées par Floyd le long du bassin hydrologique des rivières Tar et Neuse
Flooded areas along the Tar and Neuse Rivers
Flooded areas along the Tar and Neuse Rivers
— au 17 septembre
— au 23 septembre
— au 30 septembre

La rivière Tar subit la pire inondation avec une hauteur de 7,3 mètres au-dessus de ses berges. Elle dĂ©buta dans la municipalitĂ© de Rocky Mount, dont 30 % furent submergĂ©s plusieurs jours, et Ă  Tarboro[17]. La ville historique de Princeville, tout près, fut en grande partie emportĂ©e par les flots qui brisèrent les digues. Elle fut ensevelie sous 6 mètres d'eau durant dix jours[18].

Greenville et le comté de Pitt, en aval de ces villes, subirent des dommages de 1,6 milliard $US (de 1999 à ou 1,87 milliard $US de 2006)[7]. On observa à Washington (Caroline du Nord), à l'embouchure de la rivière dans la baie de Pamlico le plus haut niveau de l'inondation[19].

Les rivières Neuse, Roanoke, Waccamaw et New River ont également dépassé leurs niveaux de crues de 500 ans, mais les dommages y furent moindres car la population y est moins dense. Parce que la plupart du bassin versant du fleuve Cape Fear est situé à l'ouest des pluies les plus intenses, Wilmington s'en est sorti avec de moindres inondations, même si la ville a reçu les quantités maximales localement. Cependant, la rivière Northeast Cape Fear, un affluent, a également atteint des niveaux records. La seule rivière du secteur à échapper aux inondations fut la Lumber[20].

Pluie et vents ont dĂ©truit 7 000 maisons, rendu 17 000 autres inhabitables et en ont endommagĂ© 56 000 supplĂ©mentaires. Les pertes de rĂ©coltes furent importantes. Dix mille personnes ont trouvĂ© refuge dans des centres temporaires. Un responsable du ministère des ressources humaines et de la santĂ© publique de la Caroline du Nord a dĂ©clarĂ© que « Rien depuis la guerre de SĂ©cession n'a autant affectĂ© les familles ici. La reconstruction va ĂŞtre plus longue que la baisse des eaux »[7]. Environ 31 000 emplois ont Ă©tĂ© affectĂ©s dans les 60 000 commerces, causant 4 milliards $US de perte de revenus d'entreprises[21]. Les autoritĂ©s ont Ă©galement ordonnĂ© aux rĂ©sidents de ces zones de faire bouillir leur eau ou d'acheter de l'eau embouteillĂ©e par suite de la possible contamination des eaux de surface par tout le ruissellement[22]. Il est un peu ironique de savoir que, malgrĂ© toute cette eau tombĂ©e sur le versant atlantique de la Virginie, l'ouest de l'État est restĂ© en pĂ©riode de sĂ©cheresse[7].

Virginie

Inondation Ă  Franklin, Virginie

En Virginie, les pluies diluviennes ont laissĂ© jusqu’à 420 mm (ville de Newport News[1]) ce qui a donnĂ© Ă©galement des inondations des bassins du fleuve Chowan (dĂ©passant le niveau de 500 ans de pĂ©riodicitĂ©[20]) et de la rivière Blackwater (dĂ©passant le niveau de 100 ans de pĂ©riodicitĂ©). La ville de Franklin fut submergĂ©e de 3,6 mètres d'eau inondant quelque 182 commerces, 150 maisons pour reprĂ©senter les pires inondations en 60 ans. Les routes environnantes furent emportĂ©es, isolant plusieurs communautĂ©s. De plus, deux barrages le long de la rivière Rappahannock cĂ©dèrent, causant des crues soudaines.

Au total Ă  travers la Virginie, 9 250 maisons furent endommagĂ©es, trois personnes perdirent la vie et les dommages s'Ă©levèrent Ă  101 millions $US de 1999 (118 millions $US de 2006)[23].

CĂ´te centrale

Accumulations de pluie avec Floyd

Au moment de toucher terre en Caroline du Nord, Floyd avait dĂ©jĂ  diminuĂ© Ă  la catĂ©gorie 2 et avait perdu son Ĺ“il. Il est devenu un cyclone extratropical avant d'arriver Ă  New York. Ses vents Ă©taient moindres mais encore très importants et la pluie esta torrentielle. MĂŞme en passant sur la Caroline du Nord et la Virginie, il affectait dĂ©jĂ  les rĂ©gions jusqu’à Long Island grâce Ă  son large diamètre[1]. Il est donc tombĂ© 200 Ă  300 mm de pluie sur les États de la cĂ´te centrale amĂ©ricaine et la limite des 50 mm s'Ă©tendait jusque de l'autre cĂ´tĂ© des Appalaches. On a notĂ© jusqu’à 350 mm Ă  Chestertown, au Maryland, 339 mm Ă  Somerville, au New Jersey, 314 mm Ă  Vernon, dans le Delaware[1].

Boucle radar des précipitations sur la côte centrale des États-Unis

Au Maryland, les dommages aux ponts et aux routes en raison des inondations sont Ă©valuĂ©s Ă  7,9 millions $US en 1999 (9,25 millions $US de 2006)[24] et 250 000 rĂ©sidents furent privĂ©s d'Ă©lectricitĂ© par les bris causĂ©s par les vents[7]. La rĂ©gion de la rivière Raritan au New Jersey souffrit des inondations dĂ©passant le record prĂ©cĂ©dent d'environ 1,5 mètre[25] et la ville de Bound Brook connut un niveau de crue record de 12,9 mètres soit 4,2 mètres au-dessus de la hauteur des berges[26]. Le centre-ville se retrouva sous 3,6 mètres d'eau et trois personnes se noyèrent[25] - [27] Manville, Ă  la jonction de la Raritan et de la Millstone, fut frappĂ© presque aussi durement.

L'onde de tempĂŞte causĂ© par Floyd atteignit 0,8 m donnant une marĂ©e totale de 2,85 m Ă  Philadelphie qui se fit sentir jusqu’à la rĂ©gion mĂ©tropolitaine de Wilkes-Barre et Scranton dans le nord de la Pennsylvanie. Quelque 1 260 000 citoyens de la Pennsylvanie, du New Jersey et de New York subirent des coupures d'Ă©lectricitĂ© et les inondations balayèrent un grand nombre de leurs maisons[7].

Nouvelle-Angleterre

Floyd a larguĂ© plus de 130 mm de prĂ©cipitations Ă  travers la Nouvelle-Angleterre. La localitĂ© de Danbury, dans le Connecticut, fut victime d'inondations causĂ©es par plus de 380 mm de pluie. Comme la rĂ©gion Ă©tait en pĂ©riode de sĂ©cheresse assez sĂ©vère, les eaux ont cependant Ă©tĂ© rapidement Ă©vacuĂ©es[7]. Des pannes Ă©lectriques assez gĂ©nĂ©ralisĂ©es sont survenues par suite des vents violents.

Canada

Avec son entrĂ©e sur le continent, le système dĂ©pressionnaire qu'Ă©tait devenu Floyd a rapidement perdu de la vigueur. Ses vents furent en gĂ©nĂ©ral infĂ©rieurs Ă  90 km/h mais Ă  quelques endroits, comme Ă  l'Ă®le d'OrlĂ©ans près de la ville de QuĂ©bec, les rafales ont atteint 119 km/h[28] - [29]. Ces vents ont causĂ© des dommages aux rĂ©coltes de maĂŻs et de blĂ© sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, de la rĂ©gion des Appalaches Ă  celle de Bellechasse, selon la RĂ©gie des assurances agricoles du QuĂ©bec[30]. Les vagues notĂ©es dans les provinces maritimes ont atteint 9 mètres, Ă©quivalentes Ă  celles d'une tempĂŞte hivernale[31].

Il lui restait quand mĂŞme beaucoup d'humiditĂ© accumulĂ©e depuis les tropiques. Le centre du Nouveau-Brunswick et les rĂ©gions de l'Estrie et Beauce au QuĂ©bec ont reçu jusqu’à près de 120 mm de pluies[32] - [33] La vallĂ©e du fleuve Saint-Laurent, entre MontrĂ©al et la GaspĂ©sie, ainsi que Terre-Neuve s'en sont tirĂ©s avec des accumulations entre 50 et 80 mm[34]. Le tout n'a cependant pas causĂ© d'inondations mais des dommages locaux aux cultures[30].

Épilogue

Mesures d'urgence

Inondations Ă  Greenville, Caroline du Nord

Le révérend Jesse Jackson s'est plaint au bout de trois semaines au directeur de l'agence des mesures d'urgence fédérale américaine (FEMA) pour la lenteur de sa réaction aux inondations. Lors de son émission sur CNN, il a déclaré: « Il semble que les préparations pour l'ouragan Floyd n'ont pas été suivies de mesure quand vinrent les inondations de Floyd. Ponts, digues furent emportées, des villes entières se retrouvèrent sous l'eau... une scène de dévastation. Il y a une grande misère en Caroline du Nord ». James Lee Witt, le directeur de FEMA répliqua: « Nous commençons seulement à pouvoir accéder aux zones sinistrés et à y installer des abris à cause du sol inondé. Les choses vont maintenant s'accélérer. Je pense que les gens vont voir un grand changement dès cette fin de semaine ! »[35].

Conséquences écologiques

Le ruissellement dans la Baie de Pamilico et au-delĂ  des Outer Banks de Caroline du Nord

Le lessivement des sols par les pluies produisit un très important apport de sédiments dans les rivières et la côte de la Caroline du Nord. L'apport de tant d'eau douce, de matières organiques et de sols abaissa la salinité de l'eau de la baie de Pamlico, une lagune, et le contenu en oxygène y est presque tombé à zéro. Les autorités prévoyaient une mort massive de la vie aquatique comme cela s'était produit après les ouragans Fran et Bonnie. L'État réagit rapidement en prévoyant une aide à l'industrie de la pêche qui serait inévitablement touchée.

Le tout créa des problèmes écologiques, mais moindres que ceux attendus. En effet, la récolte de crevettes et de crabes fut excellente cette année-là. Il semble que le passage de l'ouragan Dennis ait déjà diminué la salinité de la baie et que la vie marine avait migré avant l'arrivée de Floyd, lui sauvant la mise[36]. La pollution due au transport de pesticides agricoles et autres contaminants fut moindre que dans le cas de l'ouragan Fran à cause de la grande dilution et n'affecta pas trop l'environnement[37].

Effets psychologiques

Une étude de 2004, faite par l'université de Caroline du Nord à Chapel Hill et publiée dans le American Journal of Preventive Medicine, trouva quelques preuves d'une augmentation des abus parentaux sur les jeunes enfants des zones fortement touchées par Floyd au cours des six mois suivants. Il semble que le stress causé par les événements et les pertes encourues en soient la cause. Le docteur Heather T. Keenan, coauteur, mentionna : « Cette information peut être utile dans les plans de réponses aux désastres futurs. Ils devraient contenir des mesures de supports psychologiques aux familles à risque durant et après les événements »[38].

Retrait

L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a retiré le nom de Floyd de la liste des futurs ouragans au printemps 2000, à cause de son très grand impact. Franklin a donc remplacé Floyd dans la liste de 2005 qui avait été publiée antérieurement.

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Notes et références

  1. (en) National Hurricane Center, « Preliminary Report: Hurricane Floyd », NOAA, (consulté le )
  2. (en) NHC Hurricane Research Division, « Atlantic hurricane best track ("HURDAT") », NOAA (consulté le )
  3. (en) David Herring, « Hurricane Floyd's Lasting Legacy », NASA, (consulté le )
  4. (en) National Weather Service, « Service Assessment: Hurricane Floyd Floods of September 1999 » [PDF], NOAA, (consulté le )
  5. (en) « 'Very, very dangerous' Floyd heads toward Florida », CNN,
  6. (en) « 'Floyd keeps US guessing », BBC News,
  7. (en) National Climatic Data Center, « Climate-Watch, September 1999 », NOAA, (consulté le )
  8. (en) Kenneth Silber, « Bracing for Impact », space.com, (consulté le )
  9. (en) Jonathan Lipman, « Storm May Further Jeopardize NASA Budget », space.com, (consulté le )
  10. (en) Kenneth Silber, « NASA Reports 'Minor' Damage at Space Center », space.com, (consulté le )
  11. (en) Rick Graef, « The Abacos' Hurricane Floyd Information Pages Relief and Rebuilding Reports and Updates », Go-Abacos.Com (consulté le )
  12. (en) Margareta Wahlstrom, « Bahamas: Hurricane Floyd - Preliminary appeal #23/99 » [PDF], International Federation of Red Cross and Red Crescent Societies, (consulté le )
  13. (en) Agence France-Presse, « Battered Bahamas start difficult clean-up in Floyd's wake », ReliefWeb, (consulté le )
  14. (en) UN Office for the Coordination of Humanitarian Affairs, « Bahamas - Hurricane Floyd OCHA Situation Report No. 2 », ReliefWeb, (consulté le )
  15. (en) Inter-American Development Bank, « IDB approves $21 million to assist Bahamas in rehabilitating works damaged by Hurricane Floyd », ReliefWeb, (consulté le )
  16. (en) « 1999 North Carolina Flooding: Summary », USGS (consulté le )
  17. (en) « Flooding in Tarboro and Princeville », Daniel Design Associates (consulté le )
  18. (en) « The History of Princeville », Town of Princeville, North Carolina (consulté le )
  19. (en) « Landsat Views North Carolina Flood », NASA (consulté le )
  20. (en) Jerad D. Bales, Carolyn J. Oblinger, and Asbury H. Sallenger, Jr., « Flooding », Two Months of Flooding in Eastern North Carolina..., USGS, (consulté le )
  21. (en) « Summary », North Carolina Floodplain Mapping Hurricane Floyd and 10-Year Disaster Assistance Report, FEMA (consulté le )
  22. (en) CNN.com, « Flooding », Waters rise, fall across eastern North Carolina, CNN.com, (consulté le )
  23. (en) David Roth and Hugh Cobb, « Virginia Hurricane History », HPC/NOAA (consulté le )
  24. (en) « Hurricane Floyd Information: Maryland-Delaware-D.C. Area », USGS, (consulté le )
  25. (en) « Bound Brook Flood Analysis », Rutgers (consulté le )
  26. (en) « Hurricane Floyd Passes over Avalon, New Jersey », New Jersey Coastal Monitoring Network, (consulté le )
  27. (en) « Raritan River Crests » [archive du ], NOAA (consulté le )
  28. (fr) Service météorologique du Canada, « Île d'Orléans, Québec, Vitesse du vent horaire pour 17 septembre 1999 », Archives climatiques, Environnement Canada (consulté le )
  29. ĂŽle d'OrlĂ©ans (WER) le METAR donne des vents 45 nĹ“uds (83 km/h) avec des rafales Ă  64 nĹ“uds (119 km/h)
    (en) Service météorologique du Canada, « METAR de 1999-09-17 à 12 TU », Surface Data, Université Plymouth State (consulté le )
  30. (fr) Régie des assurances agricoles du Québec, « Les restes de l’ouragan « Floyd » occasionnent des dommages par excès de vent et de pluie », L’état des cultures au Québec, Gouvernement du Québec, no 11,‎ (lire en ligne, consulté le )[PDF]
  31. (fr) Peter Bowyer, « Sommaire de la saison des cyclones tropicaux de 1999 », Centre canadien de prévision d'ouragan (consulté le )
  32. (fr) Service météorologique du Canada, « Beauceville, Québec, Précipitations totales quotidiennes pour septembre 1999 », Archives climatiques, Environnement Canada (consulté le )
  33. (fr) Service météorologique du Canada, « Lennoxville, Québec, Précipitations totales quotidiennes pour septembre 1999 », Archives climatiques, Environnement Canada (consulté le )
  34. (fr) Service météorologique du Canada, « Recherche spécifique », Archives climatiques, Environnement Canada (consulté le )
  35. (en) Carl Limbacher et al., « 1999 Hurricane Swamped Clinton's FEMA » [archive du ], NewsMax,
  36. (en) David Herring, « Hurricane Floyd: Fearing the Worst », NASA, (consulté le )
  37. (en) Jerad D. Bales, Carolyn J. Oblinger, and Asbury H. Sallenger, Jr., « Water », Two Months of Flooding in Eastern North Carolina..., USGS, (consulté le )
  38. (en) David Williamson, « New UNC study shows Hurricane Floyd boosted abuse and non-abuse brain injuries in children », UNC News Services,
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.