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Forces armées de Madagascar

Les Forces armĂ©es de Madagascar (en malgache : Tafika Malagasy) sont constituĂ©es des forces armĂ©es populaires fondĂ©es en 1960, divisĂ©es en une armĂ©e de terre (Tafika an-tanety) comptant 12 500 hommes, une marine nationale (Tafika andranomasina) comptant 500 hommes, ainsi qu'une armĂ©e de l'air (Tafika anabakabaka) comptant 500 hommes et la gendarmerie nationale (Zandarmaria Nasionaly) comptant 8 100 hommes, selon les donnĂ©es de l'International Institute for Strategic Studies en 2017.

Forces Armées Malagasy
Tafika Malagasy
Drapeau de Madagascar
Drapeau de Madagascar
Fondation 1960
Branches Armée de terre
Armée de l'air
Marine de guerre
Gendarmerie Nationale
Commandement
Ministre de la Défense Général de Division Léon Jean Richard Rakotonirina
Chef d'État-Major (CEMGAM) Général de Division Lala Monja Delphin Sahivelo
Main-d'Ĺ“uvre
Disponibles au service militaire 4 900 729 hommes
4 909 061 femmes
Aptes au service militaire 3 390 071 hommes
3 682 180 femmes
Atteignant l'âge militaire chaque annĂ©e 248 184 hommes
246 769 femmes
Actifs 13 500 (armĂ©e)
8 100 (gendarmerie)
Industrie
Fournisseurs Ă©trangers Drapeau de la France France
Drapeau de la Russie Russie
Drapeau des États-Unis États-Unis

Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine
Drapeau de la Corée du Nord Corée du Nord

Missions

Les Missions de l'armée malgache sont les suivantes :

  • Soutenir la population en cas de catastrophes (cyclones tropicaux, inondations, catastrophes naturelles) ;
  • DĂ©fendre le pays contre toute attaque extĂ©rieure (piraterie, menaces extĂ©rieures) ;
  • Assurer la sĂ©curitĂ© dans les zones les plus reculĂ©es du pays (DAS) ;
  • DĂ©ployer ses forces pour les opĂ©rations internationales de maintien de la paix et les opĂ©rations de coopĂ©ration avec les forces extĂ©rieures.

Historique

Soldats malgaches en 1895.
Fusil à platine à silex malgache de la fin du XIXe siècle.

Avant l’intervention française de 1881-1882, le royaume de Madagascar ne subit que peu d'influences europĂ©ennes. Sous les règnes des reines Ranavalona II (1808-1883) et Ranavalona III (1883-1895), du royaume Merina, alors hĂ©gĂ©monique sur l’île, le Premier ministre Rainilaiarivony tente d’utiliser les tensions entre EuropĂ©ens pour protĂ©ger l’indĂ©pendance du pays et de le moderniser avec des cadres occidentaux. On retiendra le rĂ´le de Jean Laborde, un naufragĂ© devenu très sollicitĂ© Ă  la cour royale d'Antananarivo, la capitale du royaume Merina, et qui crĂ©a des manufactures, entre autres, de fusils, et de canons. Une armĂ©e de conscription a Ă©tĂ© mise sur place pouvant comprendre thĂ©oriquement de 20 Ă  30 000 hommes.

En 1892, le parti colonial français demande l’application du protectorat sur l’île. le gouvernement français, qui hésite encore, ne fait que renforcer les garnisons des comptoirs français comprenant des soldats malgaches et envoie une escadre navale, tentant une dernière démarche diplomatique pour établir un véritable protectorat. Après le refus de la reine le , la France procède à l’évacuation de ses ressortissants le 25 ; la guerre est déclarée.

Le gouvernement envoie une expĂ©dition de 15 000 hommes. Le , l’escadre de l’amiral AmĂ©dĂ©e BienaimĂ© occupe Tamatave et dĂ©barque Ă  Majunga. Le corps expĂ©ditionnaire dĂ©barque Ă  Majunga le . L'armĂ©e malgache commandĂ©e par Ramasombazaha, commandant en chef des armĂ©es du nord-ouest, Razanakombana, Rasanjy, Rabanona, Rakotondravoavy, Ralambotsirofo, Ramangalahy, Rainianjahaly et Andriantavy offre peu de rĂ©sistance et, si le Corps ExpĂ©ditionnaire de Madagascar ne perd que 25 hommes au combat, 5 756 autres meurent de maladie.

L'absence de résistance organisée des Malgaches ainsi que la prise de Tananarive le 30 septembre 1895 permettent la mise en place d’un protectorat le 1er octobre, mais au prix de la naissance d'un fort mouvement anticolonial. Ce protectorat ne convient pas aux Réunionnais et au parti colonial, qui réclamaient l’annexion. Par décision unilatérale, par décret du 11 décembre 1895 et la loi du 6 août 1896, Madagascar est annexé et rattaché au ministère des Colonies. L’île s’embrase alors dès septembre 1896 et Paris envoie le général Gallieni, investi de tous les pouvoirs civils et militaires, afin de rétablir l’ordre. Il devient gouverneur général. Grâce à sa tactique de la tache d’huile, il pacifie la région et, début 1897, l’insurrection est considérée comme vaincue.

Durant la Première Guerre mondiale, 41 355 Malgaches sont mobilisĂ©s au total dans l'armĂ©e française, principalement dans les unitĂ©s d'infanterie. 34 386 d'entre eux partent en Europe. 2 368 sont portĂ©s morts ou disparus. 6 000 autres Malgaches sont recrutĂ©s pour travailler en France.

Durant la Seconde Guerre mondiale, dans l'armĂ©e française en 1940, 2 RĂ©giments d'Artillerie Lourde Coloniale Mixte Malgache sont intĂ©grĂ©s dans 2 divisions d'infanterie coloniale en mĂ©tropole tandis que 19 000 militaires stationnent Ă  Madagascar[1]

Les forces françaises fidèles au rĂ©gime de Vichy, prĂ©sentes lors de la bataille de Madagascar qui voit les forces britanniques envahir l'Ă®le sont d'environ 8 000 soldats, dont environ 6 000 Malgaches et SĂ©nĂ©galais. L'affrontement militaire entre Britanniques et Vichystes, puis les trois mois durant lesquels l'Ă®le Ă©chappe Ă  tout contrĂ´le français, atteignent durement le prestige de la France auprès des Malgaches[2].

Une insurrection commence en 1947, elle est violemment rĂ©primĂ©e par l'armĂ©e française : au minimum, plus de 11 000 Malgaches sont tuĂ©s.

Le 10 octobre 1958, la France accorde une première autonomie. L'indĂ©pendance totale est signĂ©e le 26 juin 1960 ce qui permet la constitution d'une armĂ©e nationale. Une force de 5 000 hommes rĂ©partis en 2 rĂ©giments interarmes et d'une gendarmerie est alors constituĂ©e.

Le 1er septembre 1973, les responsabilités de défense commune exercées depuis le 27 juin 1960 avec la République française sont désormais totalement prises en charge par la République malgache. Les dernières unités françaises quittent l’île.

À partir de mai 1972, les militaires s'engagent dans la vie politique. Conformément à la nouvelle Constitution de 1975 établissant la République démocratique de Madagascar, le rôle des Forces Armées Malgaches, leur organisation, leurs missions sont révisés : baptisées « Forces Armées Populaires », elles devaient défendre la Révolution et ses acquis. Un décret du 9 octobre 1976 institue un Ministère de la Défense[3] nommé Ministère des Forces Armées en 1991.

Dans les années 1970/1990, la République démocratique de Madagascar bénéficie du soutien matériel du bloc de l'Est puis de la Russie qui fournit entre autres blindés et avions de combat.

Le changement de régime en 1991 change la donne, les forces armées qui étaient relativement bien tenues jusque-là ne sont plus une priorité. Les équipements n'ont pas été renouvelés, ni entretenus, les pouvoirs civils ont pris de haut les militaires. Ce qui explique en partie la participation d'une partie de ces derniers dans la crise politique de 2009 à Madagascar.

Des liens subsistent entre la France et Madagascar, ainsi du 3 au 24 février 2013 se tient l'exercice militaire Betsiboka entre l'armée malgache et les Forces armées de la zone sud de l'océan Indien (FAZSOI), unités de l'Armée française stationnées à La Réunion et à Mayotte[4].

Présentation des écoles

  • Centres de formation initiale ou de perfectionnement :
    • AcadĂ©mie militaire (ACMIL) - Antsirabe
    • Ecole nationale des sous-officiers de l’armĂ©e (ENSOA) - Antsirabe
    • Centre de perfectionnement des officiers (CPO) – Fiadanana, Antananarivo
    • Ecole d’état-major (EEM) – Fiadanana, Antananarivo
    • Ecole militaire nationale des enfants de troupe (SEMIPI) – Fianarantsoa
  • Centre de formation spĂ©cialisĂ©e :
    • Ferme Ă©cole de l’ENSOA – Antsirabe, site de Tandrokomby

Équipement

Voici les informations de l’IISS en 2012.

Véhicules blindés

Un blindé BRDM-2 Malagasy lors d'un exercice
Un blindé BRDM-2 similaire à ceux utilisés par l'armée malgache.

Défense anti-aérienne

Infanterie

Les fantassins malgaches utilisent un armement datant de la Guerre froide et fournis majoritairement par la France, la Chine populaire, la Corée du Nord :

Enfin, ces deux types de mitrailleuses lourdes équipent la flotte des pick-up armés :

Armée de l'air

Un MiG-17 de l'armée malgache.

Le premier élément aérien de l’armée malgache est créé le 27 mai 1961 et s'installe dans la base aérienne 181 sur l'aéroport international d'Ivato[5].

Elle a disposé de 4 MiG-17 et d'une dizaine de MiG-21 d'origine nord-coréenne et russe à partir de 1978, stockés à la fin des années 1990[6] ainsi que de 8 hélicoptères Mil Mi-8 et de plusieurs Antonov de la Société Malgache de Navigation Aérienne affrétés à l’armée malgache dont une partie a été détruite début 2009[7].

En 2019, un CASA CN-235 est acheté à crédit à la société française Sofema. Il est repris en 2021 par cette entreprise car l'état malgache n'arrive pas à payer l'appareil. Il s'agit alors du seul avion de transport tactique de ce pays[8].

Les appareils en service en 2016 sont les suivants[9] :

Cocarde de l'armée de l'air de Madagascar.
AĂ©ronefs Origine Type En service Versions Notes
Avion de transport
Antonov An-26 Drapeau de l'URSS Union soviétique Transport tactique 1
Cessna 172 Drapeau des États-Unis États-Unis Avion d'entrainement 4 172M
Cessna 310 Drapeau des États-Unis États-Unis Communications 1 310R
Cessna 337 Drapeau des États-Unis États-Unis 2
Aero Synergie J300 Joker (en) Drapeau de la France France 2
Humbert Tétras Drapeau de la France France 1 Premier remis par la France en août 2002. Troisième exemplaire remis le 10 avril 2013[10]
Piper PA-23 Drapeau des États-Unis États-Unis Communications 2 PA-23-250 Aztec D
Yakovlev Yak-40 Drapeau de l'URSS Union soviétique Transport VIP 2 Première livraison en 1978[11] Ne semble plus en service en 2020
Boeing 737 Drapeau des États-Unis États-Unis Transport tactique 2 Appartenant à Air Madagascar
Hélicoptère
Alouette II Drapeau de la France France Hélicoptère multi-rôles 4 SA318C Ex-armée belge. Revendus à une société privée,
arrivent fin 2009 dans le pays, intégrés dans l'armée malgache le 27 mars 2010 sans autorisation belge[12]. Un accidenté a terre le 28 janvier 2019[13]. Un accidenté en mer le 21 décembre 2021[14].

Marine de guerre

Patrouilleur RC Trozona en 2016 aux Seychelles lors de l'exercice Cutlass Express

Gendarmerie nationale

La gendarmerie nationale (Zandarimariam-pirenena en malgache) est une force militaire chargée de faire respecter la loi. Contrairement aux autres pays, à Madagascar la gendarmerie est la plus active par rapport à la Police et aux Armées puisqu'elle est la plus sollicitée (notamment parce que Madagascar est majoritairement rural). La Gendarmerie Nationale a été formée par la Gendarmerie Française et dispose de moyens de transport d'origine allemande (Mercedes-Benz Unimog, Mercedes-Benz Atego, Daimler Ferret), Soviétique (BRDM-1 et BRDM-2) ou encore d'origine française (Peugeot P4, Sovamag), japonaise (pick-up Nissan Hardbody) et chinoise (tout-terrains Dong Feng).

Elle dispose aussi d'éléments d'intervention : le FIGN (Force d'Intervention de la Gendarmerie Nationale) et le GSIS (Groupe de Sécurité et d'Intervention Spéciale) qui est l'unité d'élite équivalent du GIGN, qui l'a, d'ailleurs, formé.

Implication internationale

Avant l'entrée dans la crise, l'Armée malgache participait à des opérations dans le cadre de maintien de la paix des Nations unies et de l'Union africaine ainsi qu'à des opérations bilatérales avec les Forces armées françaises.
Ces accords ont été arrêtés à la suite de la crise politique de 2009 à Madagascar.
Une partie des activités bilatérales avec les Forces armées françaises ont été reprises en 2012[15].

Articles connexes

Notes et références

  1. Jacques Frémeaux, « Les contingents impériaux au cœur de la guerre », Histoire, économie et société, vol. 23,‎ , p. 215-233 (lire en ligne)
  2. Pierre Montagnon, La France coloniale, tome 2, Pygmalion-GĂ©rard Watelet, , 497 p. (ISBN 978-2-85704-319-5), p. 176
  3. « Historique des Forces Armées malgaches de 1960 depuis sa creation », sur Ministère des Forces Armées, (consulté le )
  4. Betsiboka : exercice militaire franco-malgache 2013, Madagate, 6 février 2013
  5. Jean-Pierre PĂ©nette et Christine PĂ©nette Lohau, Le livre d'or de l'aviation Malgache, , 235 p. (lire en ligne), p. 104
  6. (en)Tom Cooper, « Central, Eastern, & Southern Africa Database African MiGs - Part 2 », sur Air Combat Information Group, (consulté le )
  7. Alain Rajaonarivony, « L'armée? De l'air... », sur L'actu de Madagascar, (consulté le )
  8. https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/09/16/mauvais-payeur-madagascar-perd-son-seul-avion-de-transport-militaire_6094928_3212.html?
  9. International Institute for Strategic Studies; Hackett, James (ed.). The Military Balance 2016. London: Routledge. (ISBN 1857435575).
  10. « Coopération militaire bilatérale franco malagasy: don d'un avion léger tetras », sur Ministère des forces armées, (consulté le )
  11. Jean Pierre PĂ©nette et Christine PĂ©nette Lohau, Le livre d'or de l'aviation Malgache, , 240 p. (ISBN 978-2-9523646-0-7, lire en ligne), p. 53.
  12. Damien Spleeters, « L’armée belge ignore à qui elle revend ses armes », sur La Libre Belgique, (consulté le )
  13. https://la1ere.francetvinfo.fr/reunion/madagascar-crash-helicoptere-armee-ivato-674263.html
  14. https://lexpress.mg/24/12/2021/crash-dun-helicoptere-le-corps-du-pilote-retrouve-au-large-de-foulpointe/
  15. « Reprise des Manœuvres bilatérales avec l'armée Française », sur madagascar-tribune.com

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