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Browning M2

La Browning M2 est une mitrailleuse lourde chambrĂ©e en 12,7 Ă— 99 mm, une munition Ă©galement connue sous le nom de .50 BMG.

Browning M2
Image illustrative de l'article Browning M2
Browning M2 (.50) chambrĂ©e en 12,7 Ă— 99 mm OTAN.
Présentation
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Drapeau de la Belgique Belgique
Type Automatique
Semi-automatique
Munitions 12,7 Ă— 99 mm OTAN
Période d'utilisation 1921 - à présent
Poids et dimensions
Masse (non chargé) 38,10 kg
Masse (chargé) 72,62 kg (sur trépied M3)
Longueur(s) 1 653 mm
Longueur du canon 1 143 mm
Caractéristiques techniques
Mode d'action Court recul du canon
PortĂ©e pratique 1 200 m
Cadence de tir 500 coups par minute
Vitesse initiale 930 mètres par seconde
Capacité Bande de 105 coups (variantes de 50 ou 100 coups)

La conception de la M2 remonte Ă  la fin de la Première Guerre mondiale. Il est le fruit du travail de John Moses Browning et montre une longĂ©vitĂ© peu commune. Elle connaĂ®t un grand nombre de dĂ©signations et constitue la principale arme chambrant la puissante munition de 12,7 mm qui est un standard de l’OTAN.

Tout au long de sa carrière, elle a connu l'épreuve du feu à de nombreuses reprises, notamment lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle est encore en activité de nos jours dans de nombreuses armées, et est également produite en Belgique par la firme FN Herstal depuis les années 1930, Browning étant devenu une filiale de l'entreprise belge.

Historique

La M2 est dĂ©rivĂ©e du fusil mitrailleur M1921 refroidi par eau, lui-mĂŞme dĂ©rivĂ© du M1917 cal. .30 (7,62 mm). La munition fut initialement dĂ©veloppĂ©e pour une application anti-aĂ©rienne mais la M2 fut Ă©galement adoptĂ©e pour une utilisation au sol en 1921 par les forces armĂ©es des États-Unis sous le nom de Model 1921. Ă€ cette Ă©poque, elle Ă©tait efficace contre l'aviation et contre les blindĂ©s.

Dans les annĂ©es 1930, la FN Herstal produisait la Browning sous licence. Elle offrait une version chambrĂ©e pour la cartouche française de 13,2 mm, acquise notamment par la Suède. L'aviation française s'y intĂ©ressa tardivement, d'abord pour Ă©quiper une version — non adoptĂ©e — du Dewoitine D.520 Ă  moteurs Merlin (D521)[1], puis pour Ă©quiper les Curtiss P40 commandĂ©s aux États-Unis. Du fait de l'Armistice, ces projets ne devaient pas aboutir[2].

Elle connut quelques améliorations en 1932 et fut adoptée sous le nom de M2. Elle était alors équipée d'un manchon permettant un refroidissement à eau.

Par la suite, fut dĂ©veloppĂ©e une variante pourvue d'un canon plus lourd et refroidi par air pour les applications aĂ©riennes embarquĂ©es. Le canon surchauffait rapidement quand le fusil mitrailleur Ă©tait utilisĂ© par l'infanterie, mais l'augmentation de la masse du canon et de la surface d'Ă©change du nouveau canon compensait un peu l'absence de refroidissement Ă  eau. L'absence de celui-ci permettait d'allĂ©ger l'arme d'une vingtaine de kilos et la rendait plus simple Ă  mettre en Ĺ“uvre. Cette nouvelle variante fut dĂ©nommĂ©e M2 HB, HB signifiant Heavy Barrel (canon lourd). En raison de la complexitĂ© de l'opĂ©ration visant Ă  dĂ©monter le canon, un système amĂ©liorĂ© de changement rapide du canon fut crĂ©Ă©. Des versions Ă©quipĂ©es de canons allĂ©gĂ©s de 11 et 27 kg furent alors dĂ©veloppĂ©es.

Un Browning M2 sur trépied durant la bataille de Normandie en 1944.

La mitrailleuse M2 offrit un avantage sensible aux Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle était suffisamment puissant pour défaire nombre de blindés légers allemands qui, eux, étaient équipés de fusils-mitrailleurs moyens, incapables d'en faire autant et de canons automatiques, certes plus puissants que la munition du M2, mais aussi beaucoup plus rares et beaucoup plus coûteux.

Ă€ l'inverse, en matière de combat aĂ©rien, pour des motifs logistiques, la M2 Ă©tait l'armement standard des chasseurs amĂ©ricains, terrestres ou embarquĂ©s, jusqu'Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1940, les autres nations mettaient gĂ©nĂ©ralement en Ĺ“uvre au moins un, voire plusieurs canons automatiques de 20 mm ou de plus gros calibre Ă  bord de leurs chasseurs. De ce fait, vers la fin du conflit, les chasseurs amĂ©ricains manquaient de puissance de feu en combat aĂ©rien face Ă  leurs adversaires allemands ou japonais.

Conception

M2 jumelés sur un croiseur américain de classe Ticonderoga.
Trois des fusils mitrailleurs d'un chasseur P-51 Mustang.

La M2 est une mise Ă  l'Ă©chelle de la mitrailleuse Browning modèle 1917 afin de pouvoir tirer la puissante munition de 12,7 Ă— 99 mm, Ă©tant lui-mĂŞme un agrandissement du .30-06 Springfield. C'est depuis une arme comprenant 244 Ă©lĂ©ments, refroidie par air, alimentĂ©e par bande de cartouches et tirant culasse fermĂ©e sur le principe du court recul.

Le fonctionnement de ce mécanisme consiste à ce que le canon et la culasse demeurent solidaires lors du tir et reculent tous les deux. Après une course réduite, la culasse se déverrouille et continue son mouvement de recul alors que le canon ne bouge plus. La culasse s'ouvre, éjecte l'étui, tire la bande de cartouche et charge une nouvelle cartouche lors de son mouvement de retour.

La cadence de tir thĂ©orique varie entre 450 et 550 coups par minute. La version aĂ©rienne de la Seconde Guerre mondiale prĂ©sentait une cadence de tir de 600 Ă  1 200 coups par minute, alors que les M2 jumelĂ©es sont synchronisĂ©es et prĂ©sentent une cadence de 300 coups uniquement afin de pouvoir tenir des rafales plus longues. Ces cadences de tir sont bien entendu thĂ©oriques, un tir continu Ă  cette cadence mènerait Ă  la destruction du canon au bout de quelques milliers de coups. Dans la pratique, la M2 HB ne peut guère tirer plus de 50 coups par minute lorsqu'elle est employĂ©e au sol.

La portĂ©e pratique de la M2 est de 1,8 kilomètre lorsqu'elle est montĂ©e sur un trĂ©pied M3 (la portĂ©e maximale est de 7,4 kilomètres). Dans la configuration destinĂ©e Ă  ĂŞtre portĂ©e et servie par l'infanterie, la M2 pèse 38 kg auxquels s'ajoutent un peu plus de 17 kg pour une bande de munitions de 105 coups et 20 kg du trĂ©pied M3. Le poids total en ordre de bataille lorsque la M2 est dĂ©ployĂ©e par l'infanterie s'Ă©lève donc Ă  un minimum de 72,62 kg. Elle a longtemps Ă©tĂ© Ă©quipĂ©e d'une paire de poignĂ©es Ă  l'arrière de l'arme et d'une dĂ©tente « papillon » en forme de V qui doit ĂŞtre pressĂ©e avec les deux pouces pour dĂ©clencher le tir. Plus rĂ©cemment une nouvelle dĂ©tente plus conventionnelle a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e. L'arme peut fonctionner en mode automatique ou en semi-automatique.

La M2 a été conçue pour être montée dans un grand nombre de configurations. De ce fait, l'alimentation par bande peut se faire indifféremment par la droite ou la gauche en changeant des pièces du mécanisme. Cette opération simple se fait en moins d'une minute et ne nécessite aucun outil. Le M45 Quadmount est un exemple de montage de quatre mitrailleuses sur une tourelle mue par énergie électrique, l'affut Maxon.

Systèmes de tir à blanc pour mitrailleuse Browning .50 M2
Systèmes de tir à blanc pour mitrailleuse Browning .50 M2

Lors des exercices, le tir de balles à blanc nécessite :

  • soit un adaptateur spĂ©cifique permettant de conserver une pression suffisamment importante dans le canon pour actionner le mĂ©canisme. Celui-ci est maintenu au bout du canon par trois tiges se fixant Ă  sa base.
  • soit un canon spĂ©cifique dĂ©diĂ© au tir Ă  blanc tel que le canon Ă  renforceur de recul pour la FN Mi.50 M2HB-QCB

Elle reste, dans les années 2000, avec ses dérivées produites dans plusieurs nations, dont la Corée du Sud par S&T Motiv (en), l'unique mitrailleuse de ce calibre utilisé comme arme standard dans le monde. Mais il est préférable de la placer sur un véhicule car c'est une arme lourde et difficile à transporter.

Modernisation et remplacement

En 1959, le fusil mitrailleur M85, plus léger d'une dizaine de kilos, entra en service pour remplacer le M2 à bord de véhicules blindés, mais sa complexité la cantonna à un rôle secondaire.

Dans les annĂ©es 1980, l'entreprise belge FN Herstal dĂ©veloppe la mitrailleuse FN BRG-15 (en) d'un calibre de 15,5 mm, deux fois plus puissant que la 12,7 mm, mais sans succès.

Dans les années 1990, l'entreprise belge FN Herstal développe le système QCB (Quick Change Barrel) afin de moderniser la mitrailleuse M2. Le système QCB de FN HERSTAL[3] permet de remplacer rapidement le canon chaud de la mitrailleuse sans gants de protection et sans devoir refaire les réglages de feuillure et timing comme pour les canons à visser d'origine.

D'autres sociétés notamment US Ordnance[4], Ohio Ordnance[5],... présentent leur version du système QCB. Ces versions assez similaires se différencient de la version FN Herstal par leurs tenons de verrouillage. Les versions US (dont la version adoptée par les armées US sous la dénomination de M2A1) utilisent le filetage du canon d'origine ce qui peut amener des risques lors du montage du canon[6] , la version FN Herstal utilise des tenons différents (le 1er tenon ayant une double largeur) du filetage d'origine

Un programme de remplacement de la M2, baptisĂ© « LW50MG Â» (Lightweight .50 caliber Machine Gun) fut attribuĂ© Ă  General Dynamics ATP le [7] qui construit la XM806. Ce programme a Ă©tĂ© abandonnĂ© en 2012, l'US Army se contentant de moderniser le M2[8]. Ce programme est l'hĂ©ritier d'un autre programme de remplacement du M2, Ă  l'origine des prototypes XM312 (en) (12,7 mm), arrĂŞtĂ© en 2004, et du lance-grenades XM307 (25 mm).

La XM806, destinĂ©e aux unitĂ©s lĂ©gères telles que les divisions aĂ©roportĂ©es et de montagne, aurait dĂ» ĂŞtre dotĂ©e d'une optique de visĂ©e moderne avec, par rapport Ă  la M2 HB, un poids infĂ©rieur de moitiĂ© (18 kg pour l'arme, 10 kg pour le trĂ©pied), un recul infĂ©rieur de 60 % et comprendre 131 pièces au total. La XM806 aurait dĂ» toutefois avoir une cadence de tir infĂ©rieure avec environ 260 coups par minute. Les premiers exemplaires auraient dĂ» ĂŞtre livrĂ©s Ă  l'United States Army en 2012[9].

Notes et références

  1. Jean Cuny et Raymond Danel, L'aviation de chasse française 1918-1940, Paris, Larivière, collection Docavia n°2, , 302 p., p. 226.
  2. Pierre-Yves Hénin, « Forces et faiblesses des armements aériens, puissance et protection », sur SAM40.fr, .
  3. FN HERSTAL, « FN® M2HB-QCB MK2 »
  4. (en) US Ordnance, « M2A2 Heavy Machine Gun »
  5. (en) Ohio Ordnace, « .50 M2HB QCB »
  6. (en) The U.S. Army's Preventive Maintenance Magazine, « How To Stop M2/M2A1 Damage »
  7. (en) « General Dynamics Awarded U.S. Army Contract to Develop Lightweight .50 Caliber Machine... », Reuters.com,
  8. (en) « Army Cuts XM806 Â», The Firearm Blog.com, 24 juillet 2012.
  9. (en) « XM806 Lightweight .50 Caliber Machine Gun » [PDF], sur https://peosoldier.army.mil/, Program Executive Office Soldier,

Voir aussi

Bibliographie

  • « Browning .50 M2 », Connaissance de l’histoire mensuel, Hachette, no 25,‎ , p. 30-31.
  • Martin J. Dougherty, Armes Ă  feu : encyclopĂ©die visuelle, Elcy Ă©ditions, 304 p. (ISBN 9782753205215), p. 248.
  • « 100 armes qui ont fait l'histoire », Guerre et Histoire, no hors sĂ©rie n°1,‎ , p. 60-71 (ISSN 2115-967X).

Articles connexes

Liens externes

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