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Hery Rajaonarimampianina

Hery Rajaonarimampianina (prononciation : heˈri radzawˌnariˈmampÊČanː), nĂ© le Ă  Sabotsy Namehana, est un homme d'État malgache. Il est prĂ©sident de la rĂ©publique de Madagascar de 2014 Ă  2018. Il dĂ©missionne de la prĂ©sidence pour se prĂ©senter Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle, oĂč il est Ă©liminĂ© dĂšs le premier tour de scrutin.

Hery Rajaonarimampianina
Illustration.
Hery Rajaonarimampianina en 2014.
Fonctions
Président de la république de Madagascar
–
(4 ans, 7 mois et 13 jours)
Élection 20 dĂ©cembre 2013
Premier ministre Jean-Omer Beriziky
Roger Kolo
Jean Ravelonarivo
Olivier Mahafaly Solonandrasana
Christian Ntsay
Prédécesseur Andry Rajoelina
(président de la Haute Autorité de transition)
Successeur Rivo Rakotovao (intérim)
Andry Rajoelina
Ministre des Finances et du Budget malgache
–
(4 ans)
Président Andry Rajoelina
Premier ministre Roindefo Monja
EugĂšne Mangalaza
Cécile Manorohanta (intérim)
Albert-Camille Vital
Jean-Omer Beriziky
PrĂ©dĂ©cesseur Benja Razafimahaleo (en)
Successeur Lantoniaina Rasoloelison
Biographie
Nom de naissance Hery Martial
Rajaonarimampianina Rakotoarimanana
Date de naissance
Lieu de naissance Sabotsy Namehana (Madagascar)
Nationalité malgache
Parti politique HVM
Conjoint Voahangy Rajaonarimampianina (en)
DiplÎmé de Université de Tananarive
Université du Québec à Trois-RiviÚres
Profession Expert-comptable
Professeur en finances et comptabilité

Hery Rajaonarimampianina
Présidents de la république de Madagascar

Biographie

Origines et Ă©tudes

Issu d'un milieu modeste, Hery Rajaonarimampianina passe son enfance et son adolescence à Antsofinondry, un des 22 fokontany de la commune de Sabotsy Namehana, dans lequel il est né.

En 1982, il obtient une licence en sciences Ă©conomiques Ă  l'Établissement d'enseignement supĂ©rieur de droit, d'Ă©conomie, de gestion et de sciences sociales (EESDEGS) de l'universitĂ© d’Ankatso Ă  Antananarivo.

Il poursuit ses Ă©tudes au Canada et dĂ©croche un DTS en finance et comptabilitĂ© Ă  l'universitĂ© du QuĂ©bec Ă  Trois-RiviĂšres, quatre ans plus tard. En 1991, il obtient dans ce mĂȘme pays son diplĂŽme d'expertise comptable du Certified General Accountant's Association.

Il est marié à Voahangy Rajaonarimampianina (en).

CarriĂšre professionnelle

De 1991 Ă  1995, Hery Rajaonarimampianina est directeur des Ă©tudes Ă  l'Institut national des sciences comptables et de l'administration d'entreprises (INSCAE), poste qu’il occupe tout en exerçant sa profession d'expert-comptable. Durant cette pĂ©riode, il enseigne Ă©galement Ă  l'universitĂ© de Tananarive et Ă  l'Institut d'administration des entreprises de Metz, en France.

En 1995, il fonde son cabinet d'expertise comptable et commissariat aux comptes. Fort d’une cinquantaine de collaborateurs, le cabinet intervient dans tout Madagascar dans de nombreux secteurs d’activitĂ©s pour le compte de sociĂ©tĂ©s commerciales, d’organismes nationaux et internationaux, de projets financĂ©s par les bailleurs de fonds.

En 2009, il est nommé président en 2009 de l'ordre des experts-comptables et commissaires aux comptes de Madagascar pour une période de 5 ans.

Il est aussi nommĂ© vice-prĂ©sident du Conseil supĂ©rieur de la comptabilitĂ© ou encore conseiller du ComitĂ© pour la sauvegarde de l’intĂ©gritĂ© depuis 2004.

Ministre des Finances d'Andry Rajoelina

En 2009, Hery Rajaonarimampianina intĂšgre un gouvernement issu d’une prise de pouvoir anticonstitutionnelle en qualitĂ© de ministre des Finances et du Budget. Il doit composer sans le soutien de la communautĂ© internationale qui a Ă©tĂ© retirĂ© au pays en raison de l’illĂ©gitimitĂ© de ce gouvernement, le tout dans un contexte Ă©conomique mondial dĂ©gradĂ©.

Pendant quatre ans, il rĂ©ussit Ă  contenir l’inflation et Ă  maintenir la stabilitĂ© de l'ariary, l'unitĂ© monĂ©taire malgache. L'administration sous Rajoelina paye Ă©galement en temps et en heure les traitements des fonctionnaires et des agents de l'État en rĂ©duisant par exemple 90 % du budget de l’agriculture dans un pays qui compte 80 % de paysans. Le rĂ©gime de la Transition contribue Ă  rĂ©soudre les crises sociales Ă  rĂ©pĂ©tition liĂ©es au contexte Ă©conomique de la Grande Île, dans les universitĂ©s (enseignants, Ă©tudiants, personnels techniques), les milieux hospitaliers (mĂ©decins, paramĂ©dicaux), ou encore chez les agents des douanes.

Devenu prĂ©sident du conseil d'administration d'Air Madagascar en , Hery Rajaonarimampianina y reprĂ©sente l'État malgache et y mĂšne Ă  ce titre une nĂ©cessaire politique de redressement financier.

Candidat à l'élection présidentielle

Sans parti mais ouvertement soutenu par Andry Rajoelina, président de la Haute Autorité de transition de Madagascar contesté par la communauté internationale et qui ne se représentait pas, Hery Rajaonarimampianina se présente quarante-cinq jours avant le premier tour sous l'étiquette de l'association Hery Vaovao hoan'i Madagasikara[1] parmi 32 autres candidats à l'élection présidentielle des et .

Il est notamment opposĂ© au candidat de l'ancien prĂ©sident Ravalomanana, Jean-Louis Robinson du parti Antoko ny Vahoaka Aloha No Andrianina (AVANA), Ă  deux anciens Premiers ministres de la Transition, Camille Vital et Roindefo Monja, ou encore Ă  d’autres tĂ©nors de la vie politique de Madagascar, l’ancien vice-Premier ministre Hajo Andrianainarivelo, l’ancien ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Pierrot Rajaonarivelo, au neveu de l'ancien prĂ©sident, Roland Ratsiraka, qui se sont tous prĂ©parĂ©s depuis plusieurs mois voire depuis des annĂ©es Ă  cette course Ă  la magistrature suprĂȘme.

Arrivé deuxiÚme à l'issue de ce premier tour, avec 15,85 % des voix, contre Jean-Louis Robinson, il prend le défi de rassembler autour de lui les opposants à l'ancien président Ravalomanana qui cumulent, lors de ce premier scrutin un total de 55 %[1].

Lors du second tour, il rassemble largement son camp en obtenant de nombreux ralliements[2], dont Roland Ratsiraka, neveu de l’ancien prĂ©sident Didier Ratsiraka, du parti MTS[3] et Pierrot Rajaonarivelo du parti AREMA[1], ainsi que le soutien du prĂ©sident de la Transition, Andry Rajoelina. DĂšs le prononcĂ© des premiers rĂ©sultats provisoires, il arrive rapidement en tĂȘte[4] des estimations temporaires de la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante pour la transition (CENIT) dans des Ă©lections que les observateurs internationaux jugent « libres, transparentes, fiables et crĂ©dibles », malgrĂ© des « irrĂ©gularitĂ©s isolĂ©es »[5] et dont le bon dĂ©roulement est saluĂ© par l'ONU[6].

Président de la République

Le , il est officiellement proclamĂ© prĂ©sident de la RĂ©publique par la Cour Ă©lectorale spĂ©ciale, avec 53,49 % des suffrages devant son adversaire, Jean-Louis Robinson, crĂ©ditĂ© de 46,51 % des voix[7]. Le camp de ce dernier accuse cependant de fraude Ă©lectorale celui du nouveau prĂ©sident. DĂšs son Ă©lection, Rajaonarimampianina devient le chef d'État ayant le plus long nom avec 44 lettres dans son nom complet, et 19 dans son nom de famille[8].

Il est investi le à Mahamasina en présence de son adversaire qui a reconnu sa défaite quelques jours plus tÎt.

Le président fait rapidement face à de nombreux problÚmes, ne réussissant à nommer un Premier ministre qu'au bout de deux mois et demi. En effet, le président veut se départir de l'influence d'Andry Rajoelina, maire d'Antananarivo et homme fort de la transition, qui avait soutenu sa candidature. Ce dernier désire nommer le premier ministre comme la Constitution de la IVe République lui en donne le droit, ce que le président refuse. Finalement, le choix se porte sur Roger Kolo, un médecin avec une forte expérience internationale et des contacts au sein de nombreuses ONG.

Le dĂ©part de Kolo quelques mois plus tard va d'ailleurs causer plus de problĂšmes encore au prĂ©sident que son arrivĂ©e tardive. En effet, le Premier ministre dĂ©missionne avec son gouvernement le [9] Ă  la suite de nombreuses critiques notamment sur leur gestion de l'approvisionnement de Madagascar en Ă©lectricitĂ©[10]. La vacance du pouvoir qui s'ensuit est propice Ă  la crĂ©ation de l'alliance Ambodivona, une coalition spontanĂ©e au parlement qui, forte de ses quatre-vingt dĂ©putĂ©s, compte prĂ©senter un Premier ministre au prĂ©sident[11], Jean Ravelonarivo. Cependant, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) estime le que cette alliance n'est pas majoritaire (quand bien mĂȘme elle aurait 80 membres sur 151 dĂ©putĂ©s)[12]. Le prĂ©sident est alors accusĂ© d'avoir forcĂ© la main de la HCC et donc de ne pas respecter la sĂ©paration des pouvoirs. Cela entraĂźne quelques semaines plus tard la prĂ©paration d'un vote de dĂ©chĂ©ance du prĂ©sident.

Le prĂ©sident Rajaonarimampianina est Ă©galement critiquĂ© pour utiliser la religion Ă  des fins politiques et porter atteinte au caractĂšre laĂŻc de l’État[13].

En , la femme d'affaires Claudine Razaimamonjy, conseillÚre spéciale de Rajaonarimampianina et membre fondatrice du HVM, est incarcérée pour détournement de fonds publics, abus de fonction et favoritisme dans l'attribution de marchés publics. Le rÎle du gouvernement dans cette affaire avait été critiqué par le Syndicat des magistrats et l'association de lutte contre la corruption Rohy pour ses tentatives d'interférences dans la justice[14]. Entre 2013 et 2017, Madagascar passe de la 127e place à la 155e en termes de perception de la corruption parmi les différents pays du monde[15].

Procédure de destitution

Le , les dĂ©putĂ©s se prononcent sur la destitution de Rajaonarimampianina, arguant l'article 131 de la Constitution de la QuatriĂšme RĂ©publique : 121 voix pour, 4 voix contre, la majoritĂ© requise Ă©tant celle des deux tiers, soit 101 voix[16]. Il est reprochĂ© au prĂ©sident d'ĂȘtre incompĂ©tent et de ne pas respecter la Constitution, notamment quant Ă  la sĂ©paration des pouvoirs.

Ce vote sévÚre est en grande partie dû à l'absence de membres du parti présidentiel, le HVM, élus à l'assemblée[17]. Par ailleurs, les quatre-vingt membres de l'opposition prononcée au régime (alliance Ambodivona) ont voté pour la déchéance. Cependant, cette destitution ne prend pas effet immédiatement, car la Haute Cour constitutionnelle doit encore statuer sur sa légitimité.

Le , la Haute Cour constitutionnelle rejette la demande de destitution du président[18].

Crise politique de 2018

Le , l'opposition demande Ă  la Cour suprĂȘme de destituer le prĂ©sident, celle-ci l'accusant de vouloir l'empĂȘcher de se prĂ©senter aux prochaines Ă©lections prĂ©sidentielles et lĂ©gislatives [19]. Le , la Cour suprĂȘme donne dix jours au prĂ©sident pour nommer un gouvernement d'union nationale, devant respecter le rĂ©sultat des lĂ©gislatives, et avance l'Ă©lection prĂ©sidentielle malgache de 2018 Ă  une date comprise entre mai et . Elle demande Ă©galement Ă  Hery Rajaonarimampianina de dĂ©missionner dans les soixante jours avant la prĂ©sidentielle s'il souhaite se reprĂ©senter[20].

Le , le ministre de la Défense déclare que l'armée interviendrait en cas d'échec des négociations[21].

Le , la Cour suprĂȘme donne jusqu'au au Premier ministre pour quitter ses fonctions et jusqu'au pour que son successeur soit nommĂ©[22]. Le 3 juin, le prĂ©sident refuse de nommer l'une des trois personnalitĂ©s proposĂ©es par l'opposition pour diriger le gouvernement[23].

Le , Olivier Mahafaly Solonandrasana annonce sa dĂ©mission aprĂšs que la Haute Cour constitutionnelle exige la nomination d'un « Premier ministre de consensus » afin de sortir de la crise politique[24]. Le jour mĂȘme, Christian Ntsay est chargĂ© de former un gouvernement[25]. Le 11 juin, le gouvernement est formĂ©[26].

Élection prĂ©sidentielle de 2018

Le , il annonce sa candidature à l'élection présidentielle malgache[27]. Le , il quitte ses fonctions de président de la République pour pouvoir participer au scrutin[28] - [29]. Rivo Rakotovao devient alors président par intérim en qualité de président du Sénat, conformément à l'alinéa 2 de la Constitution qui dispose : « Le président de la République en exercice qui se porte candidat aux élections démissionne de son poste soixante jours avant la date du scrutin présidentiel. Dans ce cas, le président du Sénat exerce les attributions présidentielles courantes jusqu'à l'investiture du nouveau président. ».

Avec une faible popularitĂ© et un certain manque de charisme, il mĂšne une campagne compliquĂ©e. Ainsi, lors de son dernier meeting de campagne, le Ă  TulĂ©ar, seule une dizaine de personnes l'accueille Ă  l'aĂ©roport, alors que la veille au mĂȘme endroit, des milliers de Malgaches se pressaient pour l'arrivĂ©e de son opposant Andry Rajoelina[15].

Obtenant 8,82 % des voix, il est Ă©liminĂ© dĂšs le premier tour[30]. Il ne donne pas de consigne de vote en vue du second tour, qui voit s'opposer les anciens chefs de l'État Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana[31].

Notes et références

  1. « Site de campagne du candidat Rajaonarimampianina ».
  2. « Analyse du second tour sur tribune-madagascar.com ».
  3. « Nouvelle du ralliement de Roland Ratsiraka ».
  4. « PremiÚres estimations du résultat final de l'élection ».
  5. « Madagascar : les élections ont été libres, selon le Centre Carter et l'EISA », Jeune Afrique, 22 décembre 2013.
  6. « Madagascar : l'ONU salue le bon déroulement du deuxiÚme tour des élections présidentielles », Centre d'actualités de l'ONU, 20 décembre 2013.
  7. ArrĂȘt no 10 de la Cour Ă©lectorale spĂ©ciale portant proclamation des rĂ©sultats dĂ©finitifs du second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle du 20 dĂ©cembre 2013.
  8. .
  9. « Démission de Roger Kolo sur Tananews ».
  10. « Démission du gouvernement sur lemonde.fr ».
  11. « L'alliance Ambodivona expliquée ».
  12. « décision de la HCC ».
  13. « Le prĂ©sident malgache destituĂ© pour ne pas avoir tenu ses promesses », L'HumanitĂ©,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  14. « Madagascar : Claudine Razaimamonjy transfĂ©rĂ©e en prison - RFI », RFI Afrique,‎ (lire en ligne).
  15. Renaud Girard, « Ă€ Madagascar, la prĂ©sidentielle des revenants Â», Le Figaro, 10-11 novembre 2018, p. 15.
  16. « Destitution du président ».
  17. « Vote de destitution : analyse des causes ».
  18. « Madagascar : la haute cour constitutionnelle rejette la demande de destitution du président », ipreunion.com.
  19. « Tensions à Madagascar : l'opposition demande la destitution du président - France 24 », sur France 24 (consulté le )
  20. « Madagascar : la Cour constitutionnelle ordonne la nomination d’un gouvernement d’union nationale – JeuneAfrique.com », sur JeuneAfrique.com (consultĂ© le )
  21. « Crise à Madagascar: le ministre de la Défense menace de faire "intervenir" les forces de l'ordre », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  22. VOA Afrique, « Un nouveau Premier ministre au plus tard le 12 juin à Madagascar », sur voaafrique.com, (consulté le ).
  23. « Crise à Madagascar: le président refuse de nommer un Premier ministre d'opposition », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
  24. « Crise politique à Madagascar : le premier ministre annonce sa démission », sur Le Monde.fr (consulté le )
  25. « Cap OcĂ©an Indien - Christian Ntsay, directeur du bureau de l'OIT pour l’ocĂ©an Indien », RFI,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  26. VOA Afrique, « Nomination d'un gouvernement "de consensus" à Madagascar », sur voaafrique.com, (consulté le ).
  27. « Madagascar: le prĂ©sident candidat Ă  sa propre succession », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  28. « Madagascar : le président Rajaonarimampianina candidat à un second mandat », sur Le Monde.fr (consulté le )
  29. « Madagascar: le président démissionne pour un deuxiÚme mandat », sur Le Figaro (consulté le )
  30. ats, « Elections Ă  Madagascar – Un second tour pour dĂ©partager les ex-prĂ©sidents », La Tribune de GenĂšve,‎ (lire en ligne AccĂšs libre, consultĂ© le ).
  31. RFI, « A Madagascar, Rajaonarimampianina ne soutiendra personne », sur rfi.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

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