Edgard de Trentinian
Edgard de Trentinian, né à Brest le et mort le à Paris, est un militaire français, officier d'infanterie de marine, général de division, ancien gouverneur du Soudan.
Edgard de Trentinian | |
Naissance | Brest |
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Décès | 16e arrondissement de Paris |
Origine | France |
Grade | Général de division |
Années de service | 1870 �1914 |
Commandement | 7e Division d'Infanterie |
Conflits | Guerre de 1870 Première Guerre mondiale |
Distinctions | Grand-Croix de la légion d'honneur Croix de guerre 1914-1918 |
Historique familial
Louis-Edgard de Trentinian est né dans une famille d'ancienne bourgeoisie originaire du Languedoc[1], issue de Paul Trentignan (1701-1780), maître-tailleur d'habits à Vic-le-Fesq , dans le Gard. *Jacques Trentignan (mort en 1782), maître-tailleurs d'habits. *Jean Jacques de Trentinian (1739-1817), colonel, maire de Lorient, chevalier de Saint-Louis. *Casimir de Trentinian (1770-1844), émigré au temps de la Révolution, major de cavalerie, chevalier de Saint-Louis. *Louis Eugène de Trentinian (1808-1855), tué à la Bataille de Malakoff, le . *Arthur de Trentinian (1822-1885), ESM Saint-Cyr, promotion de Jemmah (1844-1846), général de brigade , Infanterie de marine, commandant supérieur des troupes de Cochinchine, grand'croix de la Légion d'honneur. *René de Trentinian (1898-1917, engagé volontaire, brigadier au 3e régiment d'artillerie coloniale, aviateur, Mort pour la France le .
Biographie
Edgard de Trentinian passe une partie de son enfance en Martinique où son père, le général Arthur de Trentinian, est en poste. Dans la famille Trentinian, on est militaire de père en fils. L’aïeul d'Edgard, Casimir de Trentinian, a été chef d’escadron dans l�a href="Arm%C3%A9e_de_Cond%C3%A9.html" title="Armée de Condé">armée de Condé et de l’Empire, et son bisaïeul, Jean-Jacques de Trentinian, colonel de chasseurs, a participé à la guerre d'indépendance des États-Unis. Tous les deux ont été chevaliers de Saint-Louis.
Carrière militaire
En , au début des hostilités de la Guerre franco-prussienne, le jeune Edgard de Trentinian est engagé volontaire, il va avoir 19 ans et a réussi le concours d’entrée à l�a href="%C3%89cole_sp%C3%A9ciale_militaire_de_Saint-Cyr.html" title="École spéciale militaire de Saint-Cyr">École spéciale militaire de Saint-Cyr. Sa conduite devant l’ennemi lui vaut d’être promu sous-lieutenant sur le champ de bataille et d’être fait chevalier de la Légion d’Honneur. Il intègre Saint-Cyr en 1870 avec 399 camarades (dont Lefèvre, Marabail, Sordet, Perraux, Amar, Bujac et Beylié), et à sa sortie en 1872 sa promotion prend le nom de La Revanche, nom qui montre la volonté des jeunes officiers de reprendre un jour les deux provinces perdues en 1870.
En Indochine
En 1873, Trentinian sert au Tonkin, participe à l’équipée de l’explorateur Francis Garnier en s’emparant, avec de petites troupes, de villes entières puis en tenant toute la province de Haï-Dzung.
D’autres longs séjours suivront. Malgré les conditions sanitaires qui auront endeuillé sa famille, Trentinian gardera toujours une grande nostalgie pour cette Indochine. C’est sans doute le même attrait de la culture asiatique qui conduira en 1901 au Tonkin le lieutenant Jean Moreau �qui a été officier d’ordonnance du général de Trentinian en 1900 �à étudier la littérature asiatique et apprendre les caractères chinois.
En 1877, Trentinian est admis à l�a href="%C3%89cole_militaire_sup%C3%A9rieure.html" title="École militaire supérieure">École Militaire Supérieure (École de Guerre), avec notamment Lanrezac, Castelnau et Marabail. Il sert de 1870 à 1890 dans les troupes d'infanterie de marine, premier, quatrième, sixième dixième et état-major. Gouverneur militaire de l'Indochine de mars à .
Au Soudan
En , Trentinian est Colonel et commandant supérieur des troupes de Saint-Louis au Sénégal puis « lieutenant-gouverneur » au Soudan. Dans ses fonctions, il montre beaucoup de fermeté et diplomatie. Il est, pour Paris, le responsable de la politique à suivre au Soudan français. Il y donne toute sa mesure. En 1896, au Sahel, avec le capitaine Mangin, il montre sa méthode : ayant montré sa force, il faut convaincre et non contraindre ni se venger et le chef doit se déplacer lui-même pour offrir la paix des braves. La même année, il neutralise la révolte du Macina après une série de brillants combats livrés autour de Bandiagara.
Entre 1895 et 1898, avec le commandant Gouraud, il lance des opérations qui conduisent à la capture puis à l’exil de Samory, un grand pourvoyeur d’esclaves qui a jeté plus de cent mille captifs sur les différents marchés du Soudan. Il se montre surtout organisateur incomparable. Après la mise en place de structures régionales au Soudan, il s’active à préparer une mise en valeur du pays. Il y rencontre le colonel Joseph Joffre, mais les deux hommes ne s'apprécient pas.
Madagascar
Général de brigade en 1898, Edgard de Trentinian est le plus jeune général de l’armée française. Il sert encore à Madagascar, comme commandant supérieur des troupes du groupe de l'Afrique orientale de 1904 à 1907.
En 1908, il est enfin divisionnaire. Ses amitiés avec son ancien camarade de Saint-Cyr, le colonel Emile Bujac, qui avait refusé d’instruire contre Dreyfus, sont peut-être responsables de la lenteur de sa promotion.
En 1910, il publie dans le Journal des Sciences Militaires un article sur « la liaison de l’Artillerie et de l’Infanterie ». Les mesures qu’il préconise alors vont à l’encontre des théories officielles qui inspireront le règlement de 1913. Néanmoins, cependant elles reçoivent l’approbation de nombreux généraux dont Maunoury et Lanrezac.
Première Guerre mondiale
Le , le général de Trentinian, commandant la 7e Division du 4e Corps d’Armée, est engagé dans une situation dramatique. Il conduit néanmoins à Ethe, en Belgique, un des rares combats victorieux de la bataille des Frontières. Quelques jours plus tard, à la tête de la même unité, transportée par les fameux taxis, il concourt à la victoire de la Marne.
En , Trentinian est accusé de s’être laissé surprendre à Ethe, d’avoir fait massacrer sa division et perdu une partie de son artillerie. Révoqué, il fait appel de la décision le concernant. En pleine guerre, il établit et envoie à quelques décideurs un rapport étayé rétablissant les faits. Le général Gallieni, fort bien au courant de ce qui s’est passé et connaissant la valeur de Trentinian, fait en sorte que l’injustice soit autant que possible réparée avec la promotion à la dignité de Grand-croix de la Légion d’Honneur.
Après guerre
Enfin, en 1923, le commandant Grasset, directeur du service Historique de l’Armée, qui fut témoin des événements sur le terrain a, dans une étude détaillée de la bataille d'Ethe, rendu justice à Trentinian - avec toutefois une réserve de grand poids et une appréciation d'importance - à savoir : Dans son livre « Ethe », page 120, le colonel A. Grasset écrit : « Dès le début de la journée le général de Trentinian s’est trouvé bloqué dans Ethe avec le commandant de son artillerie�Mais le général était à sa place, lui, puisqu’il marchait avec le gros de son avant-garde. Or, la surprise s’est produite ; il a été coupé de sa division et mis dans l’impossibilité d’en exercer le commandement jusqu’�midi. Il ne saurait, certes, être question d’assigner une place fixe au général commandant une grande unité. Il va où il juge sa présence utile, où le conduit son tempérament, il est bon que cela soit. Mais si le général doit être laissé libre d’agir à sa guise dans une certaine limite, ne serait-il pas possible de prévoir dans l’ordre de mouvement, des emplacements pour les postes de commandement ; emplacements que l’état-major gagnerait successivement et qui seraient déterminés comme si chaque coupure importante, jalonnant l’itinéraire à suivre, devait être une position à enlever de haute lutte�span> ». Le général de Trentinian fut, après la Grande Guerre, l’un des fondateurs de l�a href="Acad%C3%A9mie_des_sciences_d'outre-mer.html" title="Académie des sciences d'outre-mer">Académie des sciences coloniales. Il meurt le à Paris. Il était titulaire de plusieurs distinctions françaises et étrangères, officier de l’Instruction Publique (1899), il avait également reçu la médaille d’or de l’Alliance Française (1897).
DĂ©corations
- : Grand-croix de la LĂ©gion d'honneur.
- Croix de guerre 1914-1918.
- Médaille commémorative de l'expédition du Tonkin
- Officier de l'ordre royal du Cambodge.
- Un buste lui est consacré sur la place des Généraux-de-Trentinian (16e arrondissement de Paris). Il est l'œuvre du sculpteur Léon Georges Baudry.
- Un autre buste est inauguré à Bamako par le président de la République du Mali le .
Notes et références
- Pierre-Marie Dioudonnat, Le Simili-Nobiliaire-Français, ed. Sedopols, 2012, p. 762-763
Bibliographie
- L'avenir de la France au Tonkin, Challamel, 1885
- Instructions à l'usage des commandants de régions et de cercles, Paris, Imprimerie nationale, 1897
- Le Soudan et nos colonies côtières (Sénégal, Guinée, Côte d'Ivoire, Dahomey) : Réformes nécessaires dans nos possessions de l'Afrique occidentale, Imprimerie Hemmerlé, 1899
- L'État-major en 1914, Imprimerie Fournier, 1927
- Ethe. La 7e Division du 4e Corps dans la bataille des frontières, Imprimerie Fournier, 1927
- Lieutenant-colonel A. Grasset, ETHE, la guerre en action, le au 4e corps d'armée, Berger-Levraut, Nancy-Paris-Strasbourg, 1927
Article connexe
Liens externes
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