Migrations juives Ă Madagascar
Cet article a pour objet de résumer la problématique et une partie de l'état des lieux des recherches actuelles sur les migrations juives anciennes à Madagascar.
Problématique
Une Ă©quipe de gĂ©nĂ©ticiens a dĂ©montrĂ© une contribution Ă peu prĂšs Ă©gale de l'Afrique et l'IndonĂ©sie aux lignages malgaches, aussi bien maternels que paternels[1]. Lâorigine austronĂ©sienne commune de la majoritĂ© du peuple malgache est aujourdâhui un fait scientifique avĂ©rĂ© et corroborĂ© par de nombreuses recherches multidisciplinaires (gĂ©nĂ©tiques[2] - [3], linguistiques[4] - [5] - [6], archĂ©ologiques[7] - [8] - [9], ethnologiques-anthropologiques[10], historiques[11] - [12]) anciennes et rĂ©centes sur lâhistoire de Madagascar.
Ces vahoaka ntaolo (litt. « peuple premier » en malgache, du proto-malayo-polynĂ©sien *va-*waka « ceux des canoĂ«s » et *tau-*ulu â« hommes premiers ») austronĂ©siens dont lâarrivĂ©e supposĂ©e se situe autour du dĂ©but de notre Ăšre (350 ans avant selon les archĂ©ologues[9], 200 Ă 600 ans aprĂšs selon les linguistes[4] - [5] - [6] sont Ă lâorigine de la langue malgache commune Ă toute lâĂźle ainsi que de tout le fond culturel commun.
Les fouilles archĂ©ologiques montrent que ces protomalgaches sont essentiellement restĂ©s sur les cĂŽtes jusquâau VIIe siĂšcle, pĂ©riode Ă laquelle on peut observer le dĂ©but de leur installation dans les collines et les forĂȘts de lâintĂ©rieur[9], notamment sur les hauts plateaux centraux. Ces protomalgaches des forĂȘts de lâintĂ©rieur sont connus des traditions orales[13] - [14] - [11] sous le nom de Vazimba. Les recherches linguistiques rĂ©centes[4] ont confirmĂ© lâorigine austronĂ©sienne de ce nom et sa signification : comme tous les mots du vocabulaire malgache austronĂ©sien originel issus du proto-Sud-Est Barito (dĂ©sormais proto-SEB), vazimba vient de vayimba et signifie « ceux de la forĂȘt » (du prĂ©fixe *va- + *yimba â « forĂȘt » en proto-SEB, aujourdâhui barimba en malais[4]). Ceux qui sont restĂ©s sur les cĂŽtes, en revanche, sont dĂ©signĂ©s par les linguistes par le mot Vezo (mot empruntĂ© par les protomalgaches au proto-malayo-polynĂ©sien va/ve-jau â« ceux de cĂŽte », aujourdâhui veju en bugis, bajo en javanais et bajau en malais et tagalog[4])
Vers la fin du premier millĂ©naire, cependant, et tout le long du second millĂ©naire, Madagascar a connu dâautres vagues dâimmigrations â orientales/nĂ©o-austronĂ©siennes[5] - [6], moyen-orientales, est-africaines notamment âet les diffĂ©rents clans austronĂ©siens dâalors (Vazimba de lâintĂ©rieur et Vezo des cĂŽtes), dissĂ©minĂ©s çà et lĂ sur toute lâĂźle, ont chacun dĂ©veloppĂ© une culture et une identitĂ© propre qui aboutit Ă la diversitĂ© culturelle que lâon connaĂźt aujourdâhui, mais dont le fonds -culturel et gĂ©nĂ©tique- austronĂ©sien commun dâorigine reste partout prĂ©gnant et observable (notamment la langue commune qui a seulement subi des variations dialectales).
Parmi les contacts et/ou immigrations qui ont contribuĂ© Ă forger les diverses identitĂ©s des peuples malgaches actuels, les apports orientaux et moyen-orientaux ont Ă©tĂ© particuliĂšrement notables. Il sâagissait surtout de commerçants et/ ou migrants de culture musulmane : Perses Shirazi[15] et Arabes Omanites ayant Ă©tabli, dĂšs le Moyen Ăge, des comptoirs Ă lâOuest (Ăźle de Mazalagem Nova[16], puis Mahajanga), au Nord (Comores et Mayottes) et au Nord Est (VohĂ©mar), clans Indo-musulmans (les Zafiraminia)[17] - [18] - [19] - [20] et malayo-musulmans (les Zafikazimambo)[21] - [22] - [23] - [24] Ă©tablis Ă partir du XVe siĂšcle et XVIe siĂšcle au Sud-Est de lâĂźle.
Outre la tradition orale, les preuves historiques de ces apports islamiques dâorigine perse, arabe omani, malaise ou nord indienne sont nombreuses : des fouilles archĂ©ologiques au Nord (Mahilaka, VohĂ©mar) et de nombreux manuscrits en alphabet arabico-malgache appelĂ© sorabe dans le Sud-Est ont permis de confirmer les rĂ©cits et les gĂ©nĂ©alogies produites par les gardiens des traditions de ces rĂ©gions sur leurs ancĂȘtres Ă©ponymes (Zafiraminia, Zafikazimambo du Sud-Est notamment).
Outre ces Ă©lĂ©ments moyen-orientaux d'origine musulmane, certains groupes de Madagascar affirment avoir Ă©galement bĂ©nĂ©ficiĂ© dâapports juifs (ou plus gĂ©nĂ©ralement hĂ©braĂŻques) dans leur passĂ© prĂ©historique et/ou historique, fondant essentiellement leur argumentation sur leur coutumes et leurs tradition orale et/ou Ă©crite. Les preuves scientifiques irrĂ©futables (archĂ©ologiques, gĂ©nĂ©tiques, historiques) de ces allĂ©gations restent encore Ă produire (notamment Ă travers des articles scientifiques avec comitĂ© de lecture), mais il est intĂ©ressant de prĂ©senter les ouvrages de synthĂšses (ouvrages historiques, retranscriptions de traditions orales et Ă©crites, thĂšses) ayant traitĂ© du sujet, sur lesquels ces groupes fondent en partie leur identitĂ© et qui constituent en mĂȘme temps les points de dĂ©part des recherches actuelles sur le sujet.
Les groupes de Madagascar qui se rĂ©clament dâune ascendance - partiellement ou totalement - juive
Parmi les malgaches, les groupes qui se rĂ©clament dâune ascendance â partiellement ou totalement â juive sont les antemoro Anakara[25] - [26], les Merina[27], les Zafibrahim de lâĂźle de Borah ou Ăźle Sainte-Marie et les Antandroy. D'aprĂšs les recherches du Pasteur Tolotra Ratefy et du Rev. Dr. Ndriana Rabarioelina, beaucoup d'autres tribus de Madagascar, pratiquant la circoncision sont aussi d'origine juive[28].
Les antemoro Anakara (Sud-Est - région de Manakara et Vohipeno)
Parmi les clans Antemoro (le peuple habitant la rĂ©gion du Sud-Est de Madagascar, en particulier des villes de Vohipeno et Manakara), ils forment un groupe particulier qui affirme descendre de Ralitavaratra qui, selon la tradition Ă©crite archivĂ©e dans les sorabe de leurs scribes (Katibo), sâappelait Ă lâorigine Ali Torah ou Ali Towarah ou Ali Towarath. Ce dernier serait un prĂȘtre juif arabisĂ© qui se serait, avec sa famille et ses hommes, enfui de La Mecque et, arrivĂ© en boutre Ă Madagascar vers la fin du XVe siĂšcle, aurait emmenĂ© avec lui des objets prĂ©cieux appartenant Ă sa famille depuis des millĂ©naires, notamment : un morceau des tables de la Loi que MoĂŻse, en colĂšre face aux pĂ©chĂ©s d'IsraĂ«l, avait brisĂ©es au pied du mont SinaĂŻ (ou Horeb), un morceau du bĂąton de MoĂŻse, le livre de Daniel Ă©crit en arabe, le Sat-el habar, ainsi quâun couteau ayant appartenu au Roi David[25] - [26].
Les Katibo Antemoro Anakara gardent jalousement leur tradition historique, tout autant que leur Ă©criture arabico-malgache (sorabe) hĂ©ritĂ©e notamment de Ralitavaratra et de ses compagnons (des exemples de leurs manuscrits sont aujourdâhui consultables dans les bibliothĂšques europĂ©ennes[29] - [30]). Ils confirment notamment lâorigine sĂ©mite du mot katibo (de lâhĂ©breu et de l'arabe, signifiant "Ă©crire" ketubah- "document", "contrat").
Historiquement, le roi Merina Andrianampoinimerina avait mandĂ© Ă sa cour trois Katibo Antemoro Anakara âdont Andriamahazonoro et Ratsilikaina[14]- qui avaient, entre autres, enseignĂ© lâĂ©criture sorabe au futur roi Radama Ier. Ces scribes sont dâailleurs supposĂ©s avoir proposĂ© le nom de ce prince (Ra+adama de adam « lâhomme » en hĂ©breu).
Des explorateurs auraient aussi retrouvĂ© une trace de JudaĂŻtĂ© chez leurs voisins musulmans Zafiraminia . En effet, un certain auteur anonyme M. de V. prĂ©sentĂ© par Carpeau de Saussay aurait Ă©crit au sujet des Zafiraminia « ...Ils savent lire et Ă©crire l'hĂ©breu », de mĂȘme qu'un peu plus tard, Du Bois dĂ©clara au sujet de Zafiraminia « Ils tiennent quelque chose du JudaĂŻsme et du MahomĂ©tan »[31]. L'hĂ©braĂŻsant Joseph Briant lui-mĂȘme soutient cette thĂšse de l'origine juive des Zafiraminia en affirmant que cette tribu est une tribu juive islamisĂ©e qui serait passĂ©e par la Mecque oĂč elle aurait reçu le Coran et l'islam.
Aucune Ă©tude gĂ©nĂ©tique nâa pour lâinstant infirmĂ© ou confirmĂ© les origines juives des Anakara (en particulier l'origine cohannique des scribes Katibo). Cependant, ces scribes Antemoro Anakara parleraient couramment l'hĂ©breu ancien et auraient dĂ©jĂ Ă©tĂ© en contact dans le passĂ© avec l'Ambassadeur de l'Ătat d'IsraĂ«l. Le morceau de la canne de MoĂŻse leur appartenant aurait Ă©tĂ© envoyĂ© en IsraĂ«l pour expertise, laquelle aurait confirmĂ© son origine[32].
Les Merina (Hautes Terres Centrales - région d'Antananarivo)
Les Merina - qui pour leur trĂšs grande majoritĂ© descendent des premiers Vazimba austronĂ©siens - nâaffirment pas tous avoir une ascendance juive. Cependant, la tradition orale de certains clans parmi eux disent garder le souvenir dâun tel apport dans leur passĂ© lointain. Il en est ainsi, par exemple, de certains clans andriana de la grande famille royale[27] - [28], mais Ă©galement de certains groupes se rĂ©clamant descendre directement des anciens Vazimba, tels les Antehiroka par exemple qui seraient, selon eux, trĂšs anciennement liĂ©s aux Antandroy, c'est-Ă -dire Ă la premiĂšre population humaine ayant dĂ©barquĂ© dans le Sud-Ouest de Madagascar au dĂ©but de notre Ăšre.
Ceux parmi les Merina qui affirment ĂȘtre d'origine juive justifient cette ascendance, d'une part par certaines traditions et coutumes anciennes qu'ils auraient en commun avec les anciens IsraĂ©lites et, d'autre part, par certaines expressions malgaches courantes comme faha-gola - "aux temps anciens", qui, selon eux, correspond Ă l'exil des israĂ©lites Ă Babylone car le mot Gola vient de l'hĂ©breu golah qui signifie "diaspora" ou "exil" (galut est aujourd'hui plus communĂ©ment usitĂ© pour "exil")[32].
L'origine du mot "Imerina" se trouverait, selon eux, dans Esdras 2:37 "...et les fils d'Imer" et dans 1 Chroniques 24:14 "...Ă Imer", en affirmant que "Imerites" ou "Imeriens" se dit en hĂ©breu "Imerim" et en aramĂ©en "Imerin", et que le mot aramĂ©en "Imerin" aurait donnĂ© les noms "Imerina" et "merina". Ils sont donc selon eux, de la tribu de LĂ©vi, des descendants de Cohanim, de sacrificateurs par Imer (les fils d'Imer Ă©tant des Cohanim, voir JĂ©rĂ©mie 20:1), tout en Ă©tant partiellement selon eux de la tribu de Juda. Ils affirment que l'on retrouve encore de nos jours, dans la topologie merina, des lieux qui rappellent cette origine lĂ©vitique lointaine comme les diffĂ©rents autels de sacrifices anciens dissĂ©minĂ©s en Imerina[32] - [28]. Et aussi disent-ils, si les HĂ©breux sont venus Ă Antananarivo, c'est que tout comme JĂ©rusalem, ce lieu est entourĂ© de douze collines considĂ©rĂ©es comme saintes par les Anciens monarques de l'Imerina, oĂč l'on invoquait et priait Zanahary le Dieu unique en faisant des sacrifices d'animaux.
Selon eux, leurs ancĂȘtres auraient quittĂ© la JudĂ©e entre 597 et 587 av. J.-C., et auraient Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s de JĂ©rusalem Ă Babylone par Nabuchodonosor.
Remarque: le suffixe hébreu de pluralité -im est transcrit-in en araméen, exemple: Banim et banin (fils), Shiveyim et Shiveyin (septiÚmes), anashim et anashin (personnes)
Ils affirment aussi que les anciens rois de l'Imerina sont d'origine juive: le nom d'enfance du roi Andrianampoinimerina, par exemple, Imboasalama[14], est interprété comme venant de l'hébreu Im be hou shalayim signifiant "avec et en lui est la paix"[32] - [28]. Ce souverain vécut à Besakana interprété là aussi comme venant de l'hébreu be shakan (« dans la demeure »).
Le Roi Andrianampoinimerina avait aussi avec lui des Antemoro Anakara qui avaient enseignĂ© lâĂ©criture sorabe au futur roi Radama Ier. Ces scribes sont dâailleurs supposĂ©s avoir proposĂ© le nom de ce prince (Ra+adama de adama « lâhomme » en hĂ©breu) et ont beaucoup participĂ© Ă l'enrichissement de la langue et de la culture des Hautes Terres depuis le palais royal.
Les Ă©tudes gĂ©nĂ©tiques semblent confirmer une origine moyen-orientale et/ou Est-europĂ©enne des Merina, admettant ainsi la possibilitĂ© qu'ils pourraient avoir des ancĂȘtres Juifs, car on a retrouvĂ© chez eux les marqueurs gĂ©nĂ©tiques appartenant aux haplogroupes J2, J* , E1b1ba, R1a1 et R1b1[33].
Les Zafibrahim (de l'Ăźle Borah ou Ăźle d'Abraham ou Ăźle Sainte-Marie)
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Certains groupes originaires de lâĂźle Borah ou Ăźle d'Abraham ou Ăźle Sainte-Marie se rĂ©clament des Zafibrahim ou descendants d'Abraham, les anciens habitants de lâĂźle que lâAmiral explorateur hollandais Cornelis de Houtman et ses hommes avaient rencontrĂ©s au cours de leur longue escale en 1595[34]. Selon les observations que Houtman a faites de leurs coutumes (respect du Shabat et interdiction de consommer du porc et concepts manichĂ©ens notamment), les Zafibrahim pourraient, selon lui, avoir Ă©tĂ© des descendants dâanciens HĂ©breux ou des descendants dâIsmaĂ«l.
De mĂȘme, Ătienne de Flacourt[35] qui a pu les observer quelques dĂ©cennies plus tard aurait aussi cru voir en eux des descendants dâanciens HĂ©breux en observant quâils chĂŽmaient le samedi - « et non le vendredi comme les maures » -, quâils rĂ©citaient des priĂšres tirĂ©es du LĂ©vitique et quâils lui auraient affirmĂ© quâils Ă©taient les descendants des anciens personnages de la Bible hĂ©braĂŻque.
Aucune Ă©tude gĂ©nĂ©tique sur les actuels Zafibrahim de l'Ăźle Borah nâa pour lâinstant infirmĂ© ou confirmĂ© ces observations et hypothĂšses de Cornelis de Houtman et dâĂtienne de Flacourt.
Les Antandroy (Sud)
Le peuple Antandroy affirme faire partie des clans les plus anciens de Madagascar : cette tradition est confirmĂ©e par les fouilles archĂ©ologiques puisque des traces de prĂ©sence humaine anciennes ont Ă©tĂ© trouvĂ©es Ă Taolambiby, dans le Sud-Ouest de la grande Ăźle, en 350 av J.-C[9].). Ils disent Ă©galement avoir en partie des origines juives/hĂ©braĂŻques depuis leur origine, Ă savoir leur arrivĂ©e Ă Madagascar. Ils se basent sur leur tradition orale ainsi que sur leur culture (une partie du vocabulaire de leur dialecte et leurs vĂȘtements traditionnels notamment).
Aucune Ă©tude gĂ©nĂ©tique nâa pour lâinstant infirmĂ© ou confirmĂ© cette tradition orale antandroy.
Les sources
Les fondements objectifs des arguments des groupes malgaches se rĂ©clamant dâascendance juive sont de quatre ordres : historiques (manuscrits), archĂ©ologiques (inscriptions), linguistiques et anthropo-sociologiques (coutumes et traditions anciennes).
Traditions orales transcrites
Les manuscrits en Ă©criture Sorabe arabico-malgache sont gardĂ©s par les Katibo des Antemoro Anakara depuis le XVIe siĂšcle[30]. Lâhistoire de leur ancĂȘtre, Ralitavaratra, rĂ©sumĂ©e plus haut a Ă©tĂ© notamment relatĂ©e, dâaprĂšs leurs manuscrits familiaux, par Rombaka[26] et Fernand Kasanga[25], tous deux Katibo et descendants de Katibo. Les Zafibrahim, quant Ă eux, se fondent sur leurs traditions orales et Ă©crites, Ă part les archives de la flotte hollandaise, conduite par CornĂ©lis de Houtman, qui constituent leur principale source.
Les Merina, enfin, s'appuient sur leurs traditions orales ou Ă©crites XXe siĂšcle collectant leur tradition orale[27].
Archéologie
Des inscriptions en Ă©criture palĂ©o-hĂ©braĂŻque (ou phĂ©nicienne) auraient Ă©tĂ© dĂ©couvertes au lieu-dit « Volamena » sur le Mont dâImaha (Ambohimaha) dans la rĂ©gion de Fianarantsoa. Des chercheurs y auraient notamment dĂ©chiffrĂ© la phrase suivante « Untel et Untel (noms) sont venus chercher de lâor ici » ainsi que le mot oni ("flotte" en hĂ©breu)[32]
Selon Morazandry, on aurait également retrouvé des inscriptions en hébreu à Ambatosoratra, sur Nosy-Mangabe dans la province de Toamasina, qui aprÚs traduction, auraient affirmé la venue de Juifs sur l'ßle de Madagascar[36].
Linguistique : des emprunts supposĂ©s Ă lâhĂ©breu dans le malgache
Les preuves ici se fondent principalement sur la ressemblance entre certains vocables de l'hĂ©breu ancien et du malgache. Des Ă©tudes comparatives entre la langue malgache, l'hĂ©breu, le sumĂ©rien, l'akkadien, le babylonien, l'arabe, l'Ă©gyptien, et le sanskrit, auraient confirmĂ© lâĂ©tymologie de ces mots par les chercheurs hĂ©braĂŻsants malgaches[28] - [32].
Lexique comparatif de mots courants
La liste non exhaustive ci-dessous (il y aurait au total mille mots malgaches d'origine hébraïque) présente une comparaison de quelques mots malgaches d'usage courant supposés d'origine hébraïque. La majorité des cognats malgache-hébreu ancien choisis ci-dessous a été tirée des ouvrages des chercheurs hébraïsants Joseph Briant[37] intitulé L'Hébreu à Madagascar. Il est question ici d'hébreu ancien ou d'hébreu biblique. Certains de ces mots ne sont donc plus en usage dans l'hébreu moderne. Les équivalents en arabe, persan, swahili, sanskrit, malayo-polynésien et proto-malayo-polynésien (MP) sont également présentés. La langue malgache a en effet bénéficié d'emprunts puisés au pourtour de tout l'océan Indien. Cette langue étant issue du proto-MP, faire figurer la racine MP de chaque mot -ainsi que ses équivalents MP modernes- permet éventuellement d'infirmer ou non l'origine hébraïque supposée par les hébraïsants.
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Remarques
a) Ces exemples sont donnĂ©s Ă titre indicatif et nĂ©cessitent des investigations plus poussĂ©es au niveau de chaque langue pour un usage vraiment scientifique. Outre le sanskrit dont lâinfluence sur les langues dâAsie du Sud-Est est Ă©vidente, il manque encore Ă ce jour des Ă©tudes approfondies sur les influences mutuelles entre les langues du croissant fertile (sĂ©mitiques, persan, cananĂ©en, phĂ©nicien, Ă©gyptien, etc.) et les langues austronĂ©siennes (malayo-polynĂ©siennes notamment). Alors que l'on sait, par exemple, qu'Ă travers le commerce des Ă©pices, les austronĂ©siens Ă©taient, depuis la haute AntiquitĂ©, au contact des Ăgyptiens, PhĂ©niciens, CananĂ©ens, HĂ©breux, AramĂ©ens et Arabes (par la mer Rouge), ainsi que des Assyriens, ChaldĂ©ens (Babyloniens), MĂšdes, Perses (par le golfe Persique, Ă l'embouchure du Tigre et de l'Euphrate notamment) on est en droit de supposer que les emprunts Ă lâĂ©gyptien, aux langues sĂ©mitiques (hĂ©breu, assyrien, aramĂ©en, arabe, chaldĂ©en), au cananĂ©en (dont le phĂ©nicien) ou au persan pourraient ĂȘtre nombreux dans lâaustronĂ©sien ancien - notamment dans le proto-SEB ancĂȘtre du malgache- et vice-versa. Lâexemple de la cannelle est Ă©loquent Ă ce sujet : son nom austronĂ©sien kayu man(is) (litt. « bois parfumĂ© », hazo manitra en malgache) a donnĂ© qinnamon en hĂ©breu ancien et en phĂ©nicien, puis kinnamomon en grec, puis cinnamum en latin, puis cinnamone en français ancien, pour enfin aboutir Ă l'actuel cinnamon en anglais[38]. Inversement, des cognats hĂ©braĂŻques pourraient Ă©galement avoir enrichi le proto-SEB de la mĂȘme maniĂšre, ce qui expliquerait leur prĂ©sence dans le malgache. Ceci nâexclut bien sĂ»r pas lâhypothĂšse que des groupes humains sĂ©mitiques anciens aient, en mĂȘme temps, pu accompagner les austronĂ©siens dans leur dĂ©placement commerciaux sur lâocĂ©an Indien et jusquâĂ Madagascar : ceci dĂ©passe le cadre de la linguistique et relĂšve de la gĂ©nĂ©tique.
b) Nous avons mis entre parenthĂšses toutes manifestations particuliĂšres, indiquant, soit un affixe, soit une forme anciennement attestĂ©e, soit un terme dont le sens est voisin mais non identique Ă lâentrĂ©e indiquĂ©e, soit enfin un emprunt qui n'a rien Ă voir avec le terme propre Ă la langue.
c) Le proto-malayo-polynĂ©sien (proto-MP) correspond Ă une reconstitution hypothĂ©tique (indiquĂ©e par le signe *) obtenue en comparant les diffĂ©rentes langues intĂ©grĂ©es dans cette subdivision, Ă lâexclusion des langues plus archaĂŻques du niveau âaustronĂ©sienâ comme celles du nord de TaĂŻwan-Formose. LâĂ©criture est ici plus phonĂ©tique (le âqâ correspondant par exemple au âcoup de glotteâ) mais sans ĂȘtre vraiment homogĂ©nĂ©isĂ©e.
d) Sources : dictionnaires utilisés pour les traductions :
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Toponymie : noms de lieux pouvant ĂȘtre dâorigine hĂ©braĂŻque
Des noms de lieux qui, selon les hĂ©braĂŻsants malgaches[32] - [28] , viendraient de lâhĂ©breu (liste non exhaustive).il faut Remarquer que le "o" malgache se prononce "ou" en français".
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Noms de tribus pouvant ĂȘtre dâorigine hĂ©braĂŻque
Les noms de tribus Ă Madagascar commencent souvent par Am- comme dans Antandroy, Antesaka, Anteony, Ampanabaka, Anakara... Les hĂ©braĂŻsants en ont conclu que le Am serait le mot qui, en hĂ©breu, signifie « peuple ». Voici quelques exemples de noms de tribus Ă Madagascar qui, selon les chercheurs hĂ©braĂŻsants, viendraient de lâhĂ©breu (liste non exhaustive)[32] - [28] - [37].
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Noms propres et prénoms malgaches pouvant avoir des origines hébraïques
Les hébraïsants malgaches[32] - [28] affirment qu'un grand nombre de noms malgaches sont des mots hébreux. En voici quelques exemples (liste non exhaustive):
Traditions/coutumes anciennes
D'aprÚs les chercheurs hébraïsants malgaches et étrangers, un certain nombre de coutumes anciennes pratiquées à Madagascar (surtout en Imerina, au Centre, chez les Antemoro, au Sud-Est et dans l'Androy, au Sud) depuis des siÚcles seraient d'origine juive. Ils auraient également découvert dans d'anciennes traditions malgaches des éléments d'anciennes idolùtries mésopotamiennes et égyptiennes pratiquées par certains Israélites fidÚles ou non à YHWH (la liste ci-dessous n'est pas exhaustive)[32] - [28] - [37]:
Traditions/coutumes anciennes communes Ă tous les malgaches
1. Le monothéisme malgache ancien et le nom du Dieu malgache originel : selon les chercheurs hébraïsants malgaches, elles viendraient d'un monothéisme juif ancien. Dans l'Antiquité, en effet, au temps des anciens Vazimba et des Vezo, Dieu était invoqué, partout à Madagascar, sous le nom de Zanahary : ce nom aurait des origines hébraïques (de Yah-nahary-"Dieu Créateur", de l'hébreu Yahveh-"Dieu" + Nahary "Qui a créé" en malgache" ; NB: cette transformation du "y" en "z" au fil du temps se retrouve également dans le mot "vazimba", de "vayimba" en proto-Sud Est Barito). Plus tard, au temps des andriana, Dieu fut également appelé "Andriamanitra ", mot qui, selon les hébraïsants, pourrait venir de Andriana + menatar (de andriana -"seigneur" en vieux javanais + menatar - de la racine "natar" signifiant "protecteur" en Hébreu).
2. Les anciens sacrifices : les anciens malgaches, nobles ou non, faisaient des sacrifices sur des "autels de pierre" (valamena en malgache). Lors de ces sacrifices, le prĂȘtre (mpisorona) prenait le bĆuf ou le mouton et l'Ă©gorgeait sur la pierre de sacrifice, il prenait ensuite le foie et la graisse de l'animal et les brĂ»lait de façon que la fumĂ©e monte vers Zanahary (Dieu). Les hĂ©braĂŻsants rapprochent cet acte de la pratique dĂ©crite dans le LĂ©vitique 3 et affirment, en outre, que le nom de l'autel valamena viendrait de l'hĂ©breu baal amen signifiant "maĂźtre de la foi".
3. L'ancienne fĂȘte des rantsan-kazo ("rameaux", "branches d'arbres"): au mois de septembre/octobre : au cours de ce mois, les anciens malgaches vivaient pendant un temps dans des maisons faites de branches d'arbres, la Soukka. Les hĂ©braĂŻsants malgaches affirment que son origine est le Souccot (sukkot en anglais), cĂ©lĂ©brĂ© le mĂȘme mois : une fĂȘte pendant laquelle les Juifs vivent dans une cabane pendant 8 jours, en souvenir des 40 ans dâerrance dans le dĂ©sert.
4. Serments imprĂ©catoires: autrefois Ă Madagascar, lorsqu'on voulait s'assurer de la vĂ©racitĂ© d'une affirmation, on faisait boire Ă la personne suspecte, tĂ©moin ou accusĂ©, de l'eau dans laquelle on avait mis une piĂšce d'or ou de l'or en poudre. Sur la cĂŽte est oĂč l'on connaissait l'Ă©criture, on Ă©crivait sur un papier des formules cabalistiques que l'on diluait dans de l'eau. Les hĂ©braĂŻsants y voient une ancienne pratique Juive dĂ©crite dans Nombres 5:20 oĂč le PrĂȘtre faisait exactement la mĂȘme chose.
5. Le vokatra (« offrandes » volontaires) : Ă Madagascar, les vokatras sont des contributions volontaires en nature que les collectivitĂ©s s'imposent soit pour construire des bĂątiments, soit pour subvenir Ă des besoins gĂ©nĂ©raux, soit pour la charitĂ©. La coutume de verser de l'argent a Ă©tĂ© admise peu Ă peu, comme une entorse au principe, car « vokatra » veut dire « produit de la terre ». Les hĂ©braĂŻsants disent trouver une origine biblique Ă cette coutume, car selon eux, la mĂȘme chose a Ă©tĂ© pratiquĂ©e dans l'ancien IsraĂ«l, et dont on trouve la trace dans DeutĂ©ronome XIV:28. OĂč l'on voit notamment qu'au moins tous les trois ans, les Juifs devaient mettre Ă leurs portes la dĂźme en nature de toutes leurs rĂ©coltes de l'annĂ©e Ă©coulĂ©e, pour qu'ainsi, les pauvres et les Ă©trangers dĂ©munis puissent se rĂ©jouir et se procurer un bon repas et mĂȘme faire des provisions.
6. Le santatra (droit divin aux « prémices ») : auparavant, à Madagascar, en particulier au Sud-est de l'ßle, personne, quel que fût son désir de goûter à la récolte de riz, n'eût osé le faire sans que le chef du village n'eût d'abord offert à Dieu les premiers épis. Les hébraïsants affirment qu'il s'agit ici du bikkourim (Exode XXIII 16 et au Lévitique XXIII 10-15).
Chez les Merina
1. Interdits alimentaires anciens : les anciens andriana merina de la rĂ©gion d'Avaradrano (le Nord de l'Imerina) pratiquaient l'interdit du porc et de l'anguille. Selon les chercheurs hĂ©braĂŻsants merina, ces interdits viennent de la kashrut ("interdits alimentaires") juive de la Torah (LĂ©vitique 11). De la mĂȘme maniĂšre, certains parmi ces andriana pratiquaient l'interdit de la chĂšvre : lĂ encore, les hĂ©braĂŻsants retrouvent une histoire ancienne d'IsraĂ«l selon laquelle Aaron et ses fils avaient refusĂ© de manger la chĂšvre du sacrifice (LĂ©vitique 10:16-20). En souvenir, disent-ils, les andriana de l'Imerina, descendants d'Aaron le Grand Sacrificateur, n'en ont plus mangĂ©. Aussi, les anciens andriana ne consommaient pas d'oignons, pratique que les hĂ©braĂŻsants expliquent comme venant du fameux Ă©pisode biblique des oignons d'Ăgypte.
2. Mariage : la coutume du mamelo-maso (« poursuite de la lignée ») : une coutume merina ancienne qui consiste à ce que le frÚre d'un défunt prenne la veuve pour femme. Selon les hébraïsants, cette coutume vient du lévirat et donc de l'ancien peuple d'Israël au sein duquel elle était pratiquée.
3. L'interdiction de toucher les morts : certains monarques de l'Imerina comme Andriantompokoindrindra (fils du roi Ralambo) ne touchaient pas les morts et évitaient d'aller aux funérailles. Cela est interprété par les hébraïsants comme venant de l'interdiction du Lévitique 21 :1 "Un sacrificateur ne se rendra pas impur parmi son peuple pour un mort"
4. La fĂȘte de lâAlahamady : le « nouvel an merina » officialisĂ© Ă l'Ă©poque du Roi Ralambo mais dĂ©jĂ pratiquĂ© bien avant, est cĂ©lĂ©brĂ© en mars/avril. Pendant cette fĂȘte, la noblesse Merina sacrifie un mouton et asperge du sang du sacrifice les quatre coins de la maison. Les hĂ©braĂŻsants disent que cette coutume viendrait de lâancien IsraĂ«l, et quâelle nâest rien dâautre que la pĂąque juive, la Pessah. Cette fĂȘte commĂ©more la libĂ©ration des HĂ©breux d'entre les mains du Pharaon et leur sortie d'Ăgypte, cĂ©lĂ©brĂ©e en mars/avril. Les anciens IsraĂ©lites sacrifiaient un agneau et en aspergeaient le linteau de leurs portes, pour les prĂ©server du chĂątiment divin infligĂ© aux premiers-nĂ©s Ă©gyptiens (voir Dix plaies d'Ăgypte). Ils affirment en outre que le mot "Alahamady" viendrait Ă©galement de lâhĂ©breu Al amad - "se lever". De plus, le nom du mois pendant lequel cette fĂȘte se cĂ©lĂšbre est dite en malgache ancien "volanâny Posa" traduit par "mois de Posa", que les hĂ©braĂŻsants interprĂštent comme venant de l'hĂ©breu Pessah.
5. Les mĂšches : les anciens Merinas de l'Avaradrano portaient deux petites franges de cheveux sur chaque cĂŽtĂ© de leur tĂȘte. Les hĂ©braĂŻsants affirment que cette pratique tire son origine des peot ("mĂšches Juives") portĂ©es par exemple de nos jours par les Juifs hassidim et les Juifs yĂ©mĂ©nites.
6. Le "chĂąle blanc, noir et rouge" : les anciens merina (surtout les descendants des andriana) et jusqu'Ă aujourd'hui portent un chĂąle (lamba landin'Andriana) fait de bandes verticales blanches rouges et noires. Les hĂ©braĂŻsants croient retrouver son origine des talith des membres de la tribu de LĂ©vy, car la banniĂšre de la tribu de LĂ©vy est dĂ©crite dans le Midrash Rabba comme Ă©tait composĂ©e elle aussi de bandes verticales rouges, noires et blanches. Les spĂ©cialistes de la Bible font rĂ©fĂ©rence aux vĂȘtements de MoĂŻse comme Ă©tant rouge, noir et blanc, signifiant ainsi qu'il Ă©tait de la tribu de LĂ©vi[39].
Aussi, les andriana Ă©vitaient de porter les chĂąles faits par les Betsileo qui eux Ă©taient faits de coton et de soie, mais fabriquaient leurs propres chĂąles qui Ă©taient faits uniquement en soie. Les chercheurs hĂ©braĂŻsants voient lĂ le commandement de ne pas porter des vĂȘtements faits de deux fibres diffĂ©rentes, citĂ© dans LĂ©vitique 19:19 -"Tu ne porteras pas un vĂȘtement tissĂ© de deux fibres diffĂ©rentes.".
7.Les ornements : les anciens Merinas de l'avaradrano mettaient un petit objet sur leur front, phylactĂšres, tĂ©filin, attachĂ© sur leur tĂȘte par une corde. Les chercheurs hĂ©braĂŻsants croient retrouver dans les DeutĂ©ronome 6:8 l'origine de cette pratique.
8.les rites funĂ©raires : auparavant en Imerina, parfois chez les Andriana, aprĂšs les cĂ©rĂ©monies suivant immĂ©diatement un dĂ©cĂšs, le corps Ă©tait Ă©viscĂ©rĂ©, sĂ©chĂ© et momifiĂ©. Les intestins Ă©taient mis dans un rĂ©cipient appelĂ© "voatavo mota" qui Ă©tait un melon taillĂ©. Selon le hĂ©braĂŻsants, cette coutume serait originaire de l'Ăgypte antique, car cette pratique est Ă quelques dĂ©tails prĂšs similaire aux rites de momifications Ă©gyptiens (en Ăgypte on utilisait des vases canopes Ă la place du melon des merina). Selon les HĂ©braĂŻsants, les ancĂȘtres IsraĂ©lites des merina auraient hĂ©ritĂ© de cette coutume Ă la suite du contact avec les Ăgyptiens et l'esclavage de 450 ans en Ăgypte. Ils rappellent notamment que d' anciens prophĂštes hĂ©breux comme Jacob ou Joseph ont Ă©tĂ© momifiĂ©s selon les rites Ă©gyptiens (Gen. 50, 1-3.26).
La coutume des secondes funĂ©railles ou Famadihana qui a pendant longtemps Ă©tĂ© assimilĂ©e aux pratiques funĂ©raires austronĂ©siennes peut, selon les hĂ©braĂŻsants malgaches, s'expliquer elle aussi par la thĂšse Juive. En effet, la mĂȘme coutume se pratiquait dans l'ancienne Ăgypte, plus gĂ©nĂ©ralement en haute Ăgypte et dans une moindre mesure la basse Ăgypte (). Selon la philosophie Merina, cette coutume, selon les HĂ©braĂŻsants, aurait Ă©tĂ© hĂ©ritĂ©e de la philosophie de l'Ăgypte antique, Ă la suite du contact avec les Ăgyptiens et l'esclavage en Ăgypte des HĂ©breux, oĂč l'on concevait les secondes funĂ©railles de la mĂȘme maniĂšre (), les mĂąnes des dĂ©funts ne rejoignent dĂ©finitivement le monde des ancĂȘtres qu'aprĂšs la corruption complĂšte du corps, au bout d'une longue pĂ©riode pouvant durer des annĂ©es, et aprĂšs l'accomplissement de cĂ©rĂ©monies appropriĂ©es. Le rituel consiste Ă dĂ©terrer les os des ancĂȘtres, Ă les sĂ©cher au soleil et Ă les envelopper cĂ©rĂ©monieusement dans des tissus blancs et frais (lamba) et Ă les brandir en dansant autour de la tombe avant de les rĂ©enterrer. Ils affirment aussi que cette coutume fut pratiquĂ©e dans l'ancien IsraĂ«l (contre la volontĂ© de YHWH et des prophĂštes). Ils prĂ©tendent que le chapitre 8 du livre de JĂ©rĂ©mie, Ă©voque une mystĂ©rieuse pratique idolĂątre qui consisterait Ă dĂ©terrer les os de la population du royaume de Juda pour les exposer au soleil, et dans Ezekiel 43:7 oĂč l'on parle des IsraĂ©lites souillant le nom de YHWH par les cadavres de leurs rois sur leurs hauts lieux, qui sont bien des preuves, selon eux, que les anciens IsraĂ©lites d'avant les exils pratiquaient tout comme les Merina, le Famadihana.
9.L'interdiction de briser les os: les anciens merina ne brisaient jamais les os des volailles, ils ne les découpaient qu'au niveau des articulations. Cette coutumes est interprétée comme venant du livre de l'Exode dans le verset 46 du chapitre 12.
10.La coutume de verser le sang par terre: les anciens merina, lorsqu'ils égorgeaient les volailles, le faisaient souvent dehors et versaient le sang par terre et le recouvraient ensuite de poussiÚre. Les hébraïsants affirment que cette coutume viendrait du Lévitique 17:13-14 "Si quelqu'un des enfants d'Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d'eux prend à la chasse un animal ou un oiseau qui se mange, il en versera le sang et le couvrira de poussiÚre."
Chez les peuples du Sud-Est (Antemoro, Antambahoaka, etc.)
1. Le sambatra : tous les sept ans, dans le sud-est de Madagascar, on cĂ©lĂšbre une fĂȘte appelĂ©e Sambatra. Pendant cette fĂȘte, les gens se rĂ©unissent et se rĂ©jouissent, on y Ă©gorge des zĂ©bus et on fait une grande fĂȘte. Les hĂ©braĂŻsants apparentent cela Ă la fĂȘte d'inauguration de l'annĂ©e sabbatique cĂ©lĂ©brĂ©e dans l'Ancien IsraĂ«l. En outre, ils affirment que le mot "Sambatra" vient de l'HĂ©breu "Shabbat", lui-mĂȘme signifiant le septiĂšme jour.
Chez les Antandroy
1. La restitution pour vol : chez les Antandroy au sud de l'ßle, lorsqu'on attrape un voleur, celui-ci doit rendre trois, quatre ou cinq fois ce qu'il a volé, suivant la nature de l'objet volé. Les hébraïsants affirment que cette coutume est codifiée à peu de chose prÚs dans Exode XXII:1-2.
2. L'aloalo : l' aloalo est une sorte de colonne que l'on retrouve chez les Antandroy. A son sommet se trouve une tĂȘte de zĂ©bu en bois sculptĂ©. Les hĂ©braĂŻsants, se basant sur les notes de l'orientaliste Myriam Harry, apparentent cela au culte du Dieu Apis, le dieu taureau des Ă©gyptiens et au culte du veau d'or que les IsraĂ©lites infidĂšles Ă MoĂŻse avaient pratiquĂ©. Ils affirment en outre que le mot aloalo vient de l'hĂ©breu elil signifiant "idole".
3. Ornementations antandroy : selon les hébraïsants, les ornementations antandroys sont apparentées aux ornementations des anciens égyptiens, car disent-ils, les Israélites, auraient conservé certaines traditions égyptiennes. Sur ce sujet le lazariste Joseph Briant a écrit : " on ne saurait passer sous silence le fait que les ornementations sur bois des Antandroys ressemblent étrangement aux hiéroglyphes du temps des Pharaons. Une de leurs amulettes, le fanery, semble la copie d' un bijou des tombeaux du Nil, les "abeilles."[37]
4. L'incantation du nom divin (chants) : lorsque les Antandroy chantent, on retrouve souvent dans leurs chants des mots comme Ieh Iah ponctuant les phrases, les hĂ©braĂŻsants en ont dĂ©duit que cela pourrait ĂȘtre une expression hĂ©braĂŻque ancienne, car disent-ils, Yeh et Yah sont abrĂ©viations du saint nom de YHWH et que ces expressions seraient Ă l'origine de chants de louange.
HypothÚses des hébraïsants de Madagascar sur la chronologie des migrations juives
L'hĂ©braĂŻsant Joseph Briant dans son livre intitulĂ© "L'hĂ©breu Ă Madagascar" a avancĂ© l'hypothĂšse selon laquelle il y aurait eu de multiples vagues de migrations Juives Ă Madagascar. Selon lui, la premiĂšre daterait de l'Ă©poque du Roi Salomon, la seconde daterait du IIe ou du IIIe siĂšcle oĂč des Juifs d'Ăgypte seraient venus Ă Madagascar et auraient engendrĂ© les Antandroy et les Vazimbas de l'Imerina. Et enfin la troisiĂšme daterait du XIIIe ou du XIVe siĂšcle, oĂč des Juifs islamisĂ©s et des Juifs arabisĂ©s venus de la Mecque se seraient Ă©tablis Ă Madagascar, engendrant ainsi les diffĂ©rents groupes Antemoros du Sud-Est (Zafiraminia, Antemoro Anakara...)[37]
En plus de la thÚse de ces différentes vagues de migrations Juives à Madagascar avancée par le Lazariste Joseph Briant, le Pasteur Emmanuel Ramilison, dans son livre traitant l'origine des Andriana de l'Imerina, a affirmé qu'une vague de migration Juive à Madagascar se serait produite entre le XIIIe et le XIVe siÚcle. Selon lui, ils auraient accosté au port de Maroantsetra aprÚs une longue errance de plusieurs siÚcles dans plusieurs pays, et auraient migré vers le centre pour atteindre l'Imerina. Ils se base notamment sur les traditions orales des Merina de l'Avaradrano qu'il a collectées[27].
ThĂšse dâune migration ancienne (Ier millĂ©naire av. J.-C. â Ier millĂ©naire apr. J.-C.)
Ce sont ici les thÚses avancées par certains groupes Antandroy et Merina (descendants des anciens Vazimba Antehiroka et des andriana notamment). Les preuves corroboratives de leurs affirmations sont les éléments de leur culture (cognats hébreu-malgache, mode de vie, traditions anciennes) et leurs traditions orales (non communément partagées).
Selon les donnĂ©es de l'archĂ©ologie, les migrations juives, si elles ont eu lieu, ne peuvent pas ĂȘtre antĂ©rieures Ă 1000 av. J.-C. En effet, les datations archĂ©ologiques du dĂ©but du peuplement de Madagascar, d'une part, montrent que les traces de peuplement dĂ©couvertes Ă Taolambiby ne remontent pour l'instant pas plus loin que 350 av. J.-C.[40] D'autre part, les inscriptions du mont dâImaha (Ambohimaha), s'il est confirmĂ© qu'elles sont en palĂ©o-hĂ©braĂŻque comme l'affirment les hĂ©braĂŻsants[32] - [28] - [41], ne peuvent pas avoir Ă©tĂ© Ă©crites avant -1000, pĂ©riode supposĂ©e de la naissance du palĂ©o-hĂ©braĂŻque.
ThĂšse dâune migration rĂ©cente (IIe millĂ©naire)
Ce sont ici les arguments avancés dans les traditions écrites des Antemoro (Anakara) et des Merina (descendants des Andriana en particulier) qui sont étudiées :
- Ralitavaratra (Ali Torah) - ancĂȘtre des Antemoro Anakara- et ses compagnons Ă©taient-ils rĂ©ellement dâorigine juive comme le rapportent notamment les scribes-katibo Fernand Kasanga[25] et Rombaka[26]?
- Andriantomara ((Ra)hadyan Tomara)/(AdinTomar) âlâun des ancĂȘtres des anciens nobles Merina- et/ou ses compagnons Ă©taient âils (en partie) d'origine juive comme le rapporte notamment le Pasteur Emmanuel Ramilison d'aprĂšs certaines traditions orales Zafimamy qu'il a collectĂ©es[27] ? (certains manuscrits arabico-malgaches du Sud-Est relatent Ă©galement quâAndriantomara et son groupe se seraient sĂ©parĂ©s du groupe de Ramni - ancĂȘtre Ă©ponyme des Zafiraminia d'Anosy-rĂ©gion de Fort-Dauphin actuelle - pour sâĂ©tablir plus au Nord de la cĂŽte Est).
Ici encore le recours Ă la gĂ©nĂ©tique et/ou Ă lâarchĂ©ologie et/ou (Ă©ventuellement) Ă des manuscrits inĂ©dits seront d'une grande aide.
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Articles connexes
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Liens externes
Origines génétiques des Juifs
- Jewish Genetics : sommaire des articles sur le sujet (Abstract)
- Behar et alii (2010), "The genome wide structure of the Jewish people" (Abstract)
- Family Tree DNA: Jewish E Project
- Family Tree DNA: Cohen DNA project
- Family Tree DNA: Y chromosome of Jewish Priest
- Wikipedia: Wikipedia "Cohen Modal Haplotype" (CMH): chromosome Y d'Aaron (Full text)
- Hammer et alii (2009), "Y chromosome haplotype of the Jewish Priesthood" (CMH) (Full Text pdf)
Origines génétiques des Malgaches
- 1996 Soodyal et alii (Full Text pdf)
- 2003 Cox (thĂšse PhD) (Full Text pdf)
- 2005 Hurles et alii (Full Text pdf)
- 2009 Ricaut, Razafindrazaka et alii (Full Text pdf)
- 2010 Razafindrazaka, Ricaut et alii (Full Text pdf)
Origine des malgaches (général)