AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Bajau

Les Bajau, Badjaos[2], Badjos[3] ou encore Bajo, sont un groupe ethnique de Brunei, d'Indonésie, de Malaisie orientale et des Philippines qui font partie des populations qu'on appelle « nomades de la mer » (« Sea Gypsies » dans la littérature de langue anglaise), comme les Moken de Birmanie et de Thaïlande, des Orang Laut de Riau et des Urak Lawoi' de Thaïlande.

Bajau
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Bajau aux Philippines.
Populations importantes par région
Population totale ~ 1 000 000[1]
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Régions habitées par les Nomades de la mer : en bleu, les Moken et Moklen, en beige les Orang Laut et en vert les Bajau.

Les Bajau sont le deuxiùme groupe le plus important en nombre dans l'État malaisien de Sabah, constitutant plus de 13 % de la population.

Les Bajau d'IndonĂ©sie vivent principalement sur les petites Ăźles et les cĂŽtes de l'Ăźle de CĂ©lĂšbes. On pense que l'expansion des Bajau est liĂ©e Ă  la pĂȘche et au commerce de l'holothurie (trepang en malais).

Mode de vie

Nomades de la mer

Ils sont nommés « les Gitans de la mer » puisqu'ils ne restent jamais bien longtemps à leurs ports d'attache.

Le fond des pirogues en bois est dotĂ© d’une trappe qu’ils ouvrent pour coller leur oreille Ă  la surface de l’eau. Ils Ă©coutent les bruits Ă©mis par les poissons mais Ă©galement les mouvements sismiques qui agitent le fond de l’ocĂ©an. C'est de cette maniĂšre, qu'ils ont ainsi pu voir venir le tsunami de dĂ©cembre 2004 et donner l'alerte aux touristes prĂ©sents sur les lieux.

La pirogue est bien plus qu’une simple embarcation. Elle est un lieu de vie qu’il faut protĂ©ger et une marque d’identitĂ©. Ils attribuent des pouvoirs surnaturels Ă  ce bateau.

Mais les canots ne sont pas faits pour naviguer sur des mers agitĂ©es, ils ont Ă©galement de petites maisons sur pilotis juste Ă  cĂŽtĂ© des sites de pĂȘche pour se protĂ©ger dĂšs que la tempĂȘte arrive.

Un peuple de plongeurs

Le peuple des Bajau entretient un rapport intime avec la mer. DĂšs l’ñge de trois jours, le nourrisson est mis Ă  l’eau et il deviendra rapidement un bon nageur. Les plongeurs adultes peuvent descendre Ă  plus de 70 mĂštres de fond, ils ont une trĂšs bonne connaissance du milieu. Les femmes plongent Ă©galement pour pĂȘcher y compris quand elles sont enceintes[4]. Une Ă©tude publiĂ©e dans la revue Cell [5] fait Ă©tat de modifications gĂ©nĂ©tiques — notamment le dĂ©veloppement de plus grandes rates — offrant aux Bajau un avantage gĂ©nĂ©tique pour survivre dans les profondeurs. Les plongeurs Bajau ne cessent de battre des records d'apnĂ©e, certains de leurs membres pouvant rester sous l'eau prĂšs de 13 minutes Ă  environ 60 mĂštres de profondeur[6].

Alimentation

Les Bajaus ne mangent que du poisson. Ils complĂštent avec du riz et des fruits trouvĂ©s dans la jungle. Cependant la quantitĂ© de poisson diminue de plus en plus Ă  cause de la pĂȘche Ă  la bombe et au compresseur. Ces mĂ©thodes dĂ©truisent les coraux et tuent en masse les poissons (environ 3 tonnes par jour et par bateau). Aujourd'hui les Bajaus peuvent pĂȘcher environ 20kg par jour mais estiment que leurs enfants ne pourront en pĂȘcher que 4kg par jour.

Langue

Les langues bajau (telles le bajau indonésien et le bajau de la cÎte occidentale) appartiennent à un sous-groupe dit « Sulu-Bornéo » des langues sama-bajaw, qui sont désormais considérées comme un groupe dans le rameau des langues grand barito de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes. Les langues sama appartiennent aux langues sama-bajau et se composent de plusieurs dialectes : yakan, sama du Nord, du Centre et du Sud, sama pangutaran, inabaknon, Bajau West Coast Sabah et Bajau Indonesia.

Religion

Les Bajau sont majoritairement musulmans.

Ils avaient un dieu unique Setan qui dispensait le bien et le mal. Le chaman peut ĂȘtre une femme et tient de multiples rĂŽles : mĂ©decin, invocateur d’esprits des morts, autoritĂ© morale de la tribu, sage-femme. Les contacts avec les Ă©trangers passent par le chaman. ConsidĂ©rĂ©s comme des sorciers et des jeteurs de sort, ils sont mis Ă  l’écart de la population ordinaire.

Notes et références

  1. « Le secret des Bajau », sur dimoitou.ouest-france.fr (consulté le ).
  2. [vidéo] Badjaos ou les Gitans de la mer [présentation en ligne]
  3. Zacot 2009.
  4. (en) Melissa A. Ilardo, Ida Moltke, Thorfinn S. Korneliussen et Jade Cheng, « Physiological and Genetic Adaptations to Diving in Sea Nomads », Cell, vol. 173, no 3,‎ , p. 569–580.e15 (ISSN 0092-8674, DOI 10.1016/j.cell.2018.03.054, lire en ligne, consultĂ© le ).
  5. « Les nomades de la mer, premiers Hommes génétiquement adaptés à la plongée », sur National Geographic, (consulté le ).

7. Jago : une vie aquatique (documentaire Netflix)

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article : document utilisĂ© comme source pour la rĂ©daction de cet article.

  • Patrick Blanche, Nomades de la mer : VĂ©zos, Bajaus, Mokens, Paris, Ibis Press, , 186 p. (ISBN 978-2-910728-80-9)
  • François-Robert Zacot, Peuple nomade de la mer : les Badjos d'IndonĂ©sie, Paris, Pocket, , 593 p. (ISBN 978-2-266-19831-8). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article (rĂ©Ă©dition)

Vidéographie

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.