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FĂ©mur

Le fĂ©mur est l'os long constituant le squelette de la cuisse — segment proximal du membre infĂ©rieur. Il s'agit de l'os le plus long, le plus lourd et et le plus solide (quand on prend en compte sa rĂ©sistance aux contraintes mĂ©caniques, contraction des muscles
) du corps humain.

FĂ©mur
DĂ©tails
Articulation
ÉlĂ©ment de
Os de la partie libre du membre inférieur (d)
ÉlĂ©ments constitutifs
Identifiants
Nom latin
Os femoris
MeSH
D005269
TA98
A02.5.04.001
TA2
1360
FMA
9611
Vue en coupe de la cuisse montrant le fémur (terminologie latine).
Fémur droit. Face antérieure.
FĂ©mur en 3D

Description

Dans la position debout anatomique, le fĂ©mur n'est pas vertical. Dans leur partie supĂ©rieur, les deux fĂ©mur sont sĂ©parĂ©s par la largeur du bassin et ils descendent obliquement en dedans pour se rapprocher de la ligne du centre du corps Ă  son extrĂ©mitĂ© distale, ceci afin de permettre Ă  l'articulation du genou d'ĂȘtre le plus proche possible de la ligne de gravitĂ© du corps. Cet angle d'inclinaison varie d'une personne Ă  l'autre.Il est plus grand chez la femme que chez l'homme, en raison de la diffĂ©rence de conformation des bassins.

Le fĂ©mur se compose d’une partie centrale, le corps du fĂ©mur ou diaphyse et de deux extrĂ©mitĂ©s, les Ă©piphyses proximale et distale.

La coupe des épiphyses montre de l'os spongieux riche en cavités remplies de moelle rouge tandis que la diaphyse présente une cavité médullaire contenant de la moelle jaune entourée d'os compact..

Extrémité supérieure du fémur

L'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure du fĂ©mur porte la tĂȘte fĂ©morale qui s'articule avec l’acetabulum de l'os coxal constituant avec lui une articulation sphĂ©roĂŻde (ou Ă©narthrose).

La tĂȘte fĂ©morale est reliĂ©e au reste du fĂ©mur par le col fĂ©moral. À l'union du col et de la diaphyse, se trouvent deux reliefs osseux, les petit et grand trochanters. Le petit trochanter se situant en dedans et en bas,et le grand trochanter en haut et en dehors. Ces deux saillies osseuses ou apophyses servent de sites d'insertions musculaires qui participent aux mouvements d'adduction, abduction, de flexion, d'extension et de rotaion de la cuisse sur le tronc.

Les Ă©piphyses sont munies de trous nourriciers pour le passage des vaisseaux sanguins.

L'extrĂ©mitĂ© proximale (ou supĂ©rieure) du fĂ©mur est organisĂ©e en systĂšme de faisceaux partant de trois lames compactes qui sont : la lame compacte interne ou Arc d'Adams, la lame compacte externe et la lame compacte sus-cervicale. De la lame compacte interne part le faisceau trochantĂ©rien vers le grand trochanter. De la lame compacte externe, part le faisceau arciforme de Gallois vers la tĂȘte fĂ©morale. De la lame sus-cervicale, partent des travĂ©es osseuses interne et externe. Ce systĂšme de faisceaux dĂ©limite une zone de faiblesse appelĂ©e triangle de Ward. L'union des faisceaux arciforme et trochantĂ©rien donne un systĂšme appelĂ© systĂšme ogival.

TĂȘte fĂ©morale

La tĂȘte a la forme des 2/3 d'une sphĂšre d'environ 24 mm de rayon, et est dirigĂ©e en haut (crĂąnial), en dedans (mĂ©dial) et un peu en avant (ventral). Sa surface convexe, dirigĂ©e en haut et en avant, est lisse, enrobĂ©e de cartilage hyalin, Ă  l'exception d'une dĂ©pression ovoĂŻde ; la fossette de la tĂȘte (fovea capitis femoris), situĂ©e un peu en dessous et en arriĂšre de son centre, constitue la zone d'insertion du ligament de la tĂȘte du fĂ©mur (ligamentum capitis femoris), ou ligament rond.

Col fémoral

Le col est un processus osseux plus ou moins cylindrique, reliant la tĂȘte fĂ©morale au massif osseux constituĂ© des petit et grand trochanter. Il forme avec l'axe principal du fĂ©mur un grand angle : l'angle cervicodiaphysaire fĂ©moral ouvert en dedans. Il mesure chez l'adulte de 130° Ă  135°, une variation entre 120 et 140° est considĂ©rĂ©e comme normale.Il mesure 150° chez le nouveau-nĂ© et diminue durant la croissance.

En plus de se projeter supĂ©rieurement et mĂ©dialement par rapport Ă  la diaphyse, le col prĂ©sente Ă©galement un angle d'antĂ©version (portant la tĂȘte fĂ©morale en avant) variable selon les individus, allant en gĂ©nĂ©ral de 10° Ă  15°.

Si l'angle cervicodiaphysaire est supérieur à 130° on parle de coxa valga, et s'il est inférieur à 110° on parle de coxa vara. Plus l'angle est petit, plus il y a un risque de fracture du col du fémur (ce qui permet d'expliquer, en lien avec l'ostéoporose, la fréquence plus élevée de ce type de fracture chez le vieillard).

Trochanters

Les trochanters sont les proéminences osseuses situées à la base du col fémoral.

Les deux trochanters sont reliĂ©s Ă  l'avant par la ligne inter-trochantĂ©rique et Ă  l'arriĂšre par la crĂȘte inter-trochantĂ©rique.

Grand trochanter

Le grand trochanter (trochanter major) est une Ă©minence quadrilatĂ©rale situĂ©e Ă  la jonction du col fĂ©moral avec la partie supĂ©rieure du corps. Il est situĂ© lĂ©gĂšrement latĂ©ralement et postĂ©rieurement au grand axe du fĂ©mur. Chez l'adulte, il est environ 1 cm plus bas que la tĂȘte fĂ©morale. Il a deux faces et quatre arĂȘtes. La surface latĂ©rale sert d'insertion au muscle moyen glutĂ©al (gluteus medius, ancien muscle fessier moyen). La surface mĂ©diale, plus petite que la latĂ©rale, prĂ©sente Ă  sa base une dĂ©pression, la fosse trochantĂ©rienne (fossa trochanterica, ancienne fossette digitale), oĂč s'insĂšre le tendon du muscle obturateur externe (obturator externus). Au-dessus et en avant se trouvent le lieu d'insertion du muscle obturateur interne et des muscles jumeaux supĂ©rieur et infĂ©rieur. L'arĂȘte supĂ©rieure est le lieu d'insertion du muscle piriforme. L'arĂȘte infĂ©rieure donne naissance Ă  la partie supĂ©rieure du muscle vaste latĂ©ral (vastus lateralis). L'arĂȘte antĂ©rieure est proĂ©minente, le muscle petit glutĂ©al (gluteus minimus, ancien petit fessier) s'y rattachant.

Petit trochanter

Le petit trochanter (trochanter minor) est une Ă©minence conique variable en grosseur. Il se projette de la partie infĂ©ro-postĂ©rieure de la base du col. À son sommet s'attache le tendon du muscle ilio-psoas.

Corps du fémur

En coupe horizontale, la diaphyse fémorale montre un corps triangulaire à sommet postérieur.

Il présente trois faces : antérieure, latérale et médiale, séparées par trois bords : postérieur, antéro-médial et antéro-latéral. Ces deux dernier sont émoussés tandis que le bord postérieur est bien marqué par la ligne ùpre.

Face antérieure

La face antérieure est lisse, convexe, plus large en haut et en bas qu'au centre.

Les trois quarts supérieurs de cette surface donne insertion au muscle vaste intermédiaire.

Le quart inférieur de la face antérieure donne deux points d'insertion au muscle articulaire du genou.

Face latérale

La face latérale comprend la surface entre le bord antéro-latéral et le bord postérieur.

Elle est large et concave dans sa partie moyenne, convexe et effilée à ses extrémités.

Elle est continu en haut avec la surface latérale du grand trochanter et en bas avec la face latérale du condyle latéral du fémur.

Les trois quarts supérieurs donne insertion au muscle vaste intermédiaire en continuité avec son insertion sur la face antérieure.

Face médiale

La face médiale comprend la surface située entre le bord antéro-médial et le bord postérieur.

Elle est effilée à ses extrémités et libre de toute insertion. Elle est recouverte par le muscle vaste médial.

Elle est continue en haut avec le bord inférieur du col fémoral, en bas avec la face médiale du condyle médial du fémur.

Ligne Ăąpre

La ligne Ăąpre est une crĂȘte osseuse s'Ă©tendant verticalement sur la hauteur du fĂ©mur, se trifurquant en haut et se bifurquant en bas. Elle se trouve entre les faces postĂ©rieure et postĂ©ro-externe du corps du fĂ©mur formant son bord postĂ©rieur. Elle se compose de deux lĂšvres qui s'Ă©vasent en haut et en bas mais se rejoignent sur toute la partie moyenne de l'os. On dĂ©crit une lĂšvre mĂ©diane et une latĂ©rale. Sur la lĂšvre mĂ©diane s'insĂšre le muscle vaste mĂ©dian du quadriceps, alors que sur la lĂšvre latĂ©rale s'insĂšrent le muscle vaste latĂ©ral du quadriceps, le muscle grand fessier et le muscle biceps fĂ©moral par son ventre court. Entre les deux lĂšvres s'insĂšrent les diffĂ©rents muscles adducteurs de la cuisse. À cela s'ajoute la branche moyenne, de trifurquation, sur laquelle s'insĂšre le muscle pectinĂ©.

Extrémité inférieure du fémur

Vue inférieure (Fémur droit)

L’extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure du fĂ©mur est volumineuse et de forme cuboĂŻde. Sa largeur est plus grande (60 Ă  65 mm) que son Ă©paisseur antĂ©ro-postĂ©rieure (50 Ă  53 mm). A ce niveau le fĂ©mur se recourbe lĂ©gĂšrement d'avant en arriĂšre.

Elle porte à l'avant la surface patellaire du fémur qui forme une surface articulaire de type trochlée et qui répond à la surface articulaire de la patella.

Cette surface se poursuit en arriÚre par deux surfaces articulaires séparées par la fosse intercondylaire et formant les condyles médial et latéral du fémur qui répondent aux condyles médial et latéral du tibia.

Les deux condyles sont surmontées par deux tubercules osseux : les épicondyles latéral et médial du fémur.

L'ensemble de ces surfaces articulaires contribue Ă  l'articulation du genou.

Insertions et origines musculaires

Insertions musculaires sur la face antérieure du fémur.
Face postérieure du fémur droit. Insertions musculaires.
Muscle Direction Zone d'attache
Muscle iliaque Insertion Petit trochanter
Muscle grand psoas Insertion Petit trochanter
Muscle grand glutĂ©al Insertion CrĂȘte du grand fessier
Muscle moyen glutéal Insertion Face latérale du grand trochanter
Muscle petit glutéal Insertion Bord antérieur du grand trochanter
Muscle piriforme Insertion Limite supérieure du grand trochanter
Muscle supérieur du gemellus Insertion Bord supérieur du tendon du muscle obturateur interne (indirectement grand trochanter )
Muscle obturateur interne Insertion Face médiale du grand trochanter
muscle jumeau inférieur Insertion Bord inférieur du tendon de l'obturateur interne (indirectement grand trochanter )
Muscle carré fémoral Insertion Tubercule du muscle carré fémoral
Muscle obturateur externe Insertion Fosse trochantérienne
Muscle pectiné Insertion Ligne pectinéale du fémur
Muscle long adducteur Insertion CrĂȘte mĂ©diale de la ligne Ăąpre
Muscle court adducteur Insertion CrĂȘte mĂ©diale de la ligne Ăąpre
Muscle grand adducteur Insertion CrĂȘte mĂ©diale de la ligne Ăąpre et tubercule adducteur
Muscle vaste latĂ©ral Origine Grand trochanter et crĂȘte latĂ©rale de la ligne Ăąpre
Muscle vaste intermédiaire Origine Face avant et latérale du fémur
Muscle vaste mĂ©dial Origine Partie distale de la ligne intertrochantĂ©rienne et crĂȘte mĂ©diale de la ligne Ăąpre
TĂȘte courte du biceps fĂ©moral Origine CrĂȘte latĂ©rale de la ligne Ăąpre
Muscle poplité Origine Sous l'épicondyle latéral
Muscle articulaire du genou Origine 1/4 inférieur du fémur antérieur profond jusqu'au vaste intermédiaire
Muscle gastrocnémien Origine En arriÚre du tubercule adducteur, sur l' épicondyle latéral et le faciÚs poplité
Muscle plantaire Origine Au-dessus du condyle latéral
Cartilages de conjugaison
Fémur gauche, vue postérieure

Embryologie

Le fémur possÚde un unique point d'ossification primaire au niveau de la diaphyse.

Les points d'ossification secondaire se trouvent dans les Ă©piphyses : l'Ă©piphyse proximale possĂšde trois points d'ossification secondaire (tĂȘte fĂ©moral, grand et petit trochanter) et l'Ă©piphyse distale n'en possĂšde qu'un.

L'épiphyse distale contribue à 70 % de la croissance du fémur et à 55 % de la croissance du membre pelvien.

Aspect clinique

Fracture du fémur

Photographie ancienne d'un fĂ©mur gauche portant traces de nĂ©crose, exfoliation et formation d'un cal spongieux aprĂšs avoir Ă©tĂ© brisĂ© par une balle de plomb (prĂ©levĂ© vers 1870 Ă  la mort du soldat John Keith (blessĂ© en 1862 Ă  la seconde bataille de Bull Run et est dĂ©cĂ©dĂ© plus tard de ses blessures)) ; Archives mĂ©dicales militaires des États-Unis

La fracture du fĂ©mur est un traumatisme frĂ©quent, particuliĂšrement lors des accidents de la voie publique. Il peut survenir une complication grave et souvent mortelle : l'embolie graisseuse. C'est pourquoi ces fractures doivent ĂȘtre ostĂ©osynthĂšsĂ©es rapidement.

La prise en charge pré-hospitaliÚre se fait donc normalement par une équipe médicale (smur en France) ou paramédicale, qui commence par sédater la victime et procÚde au réalignement du membre (réduction de la fracture). L'immobilisation de la fracture et du membre inférieur se fait typiquement avec une attelle de traction (type attelle de Donway), l'immobilisation de la hanche se fait en général avec un matelas immobilisateur à dépression.

Le traitement le plus utilisé actuellement est l'enclouage centromédulaire, qui permet la reprise d'appui immédiat et à un meilleur taux de consolidation que l'ostéosynthÚse par plaque ou l'utilisation de fixateurs externes. Il faut compter 3 mois pour obtenir la consolidation.

La fracture du col du fĂ©mur est un accident classique des femmes ĂągĂ©es, en raison de l'ostĂ©oporose : en 2007, 76,1 % des patients devant effectuer un sĂ©jour hospitalier dĂ» Ă  ce type de fracture sont des femmes de 55 ans et plus ; de 1998 Ă  2007, les sĂ©jours masculins sont toutefois en hausse de 12,1 % alors que ceux fĂ©minins sont stables (−0,1 %)[1]. Le taux de mortalitĂ© est Ă©levĂ© (14,7 % Ă  6 mois[2], entre 8,5 et 36 % Ă  1 an selon les Ă©tudes et les pays puisqu'il est difficile de rattacher le dĂ©cĂšs Ă  sa cause initiale[1]) en raison de complications cardiaques, neurologiques et pulmonaires[1], des complications de dĂ©cubitus et de la diminution d'autonomie qu'elles entraĂźnent. Le risque principal est la nĂ©crose de la tĂȘte fĂ©morale (ostĂ©onĂ©crose). C'est pourquoi en cas de dĂ©placement important ou en valgus (en) (stades 3 et 4 de Garden), il est nĂ©cessaire de poser une prothĂšse cĂ©phalique. En cas de fracture non dĂ©placĂ©e ou de fracture engraĂźnĂ©e en varus (stades 1 et 2 de Garden), on peut se contenter d'une ostĂ©osynthĂšse par clou-plaque ou vis-plaque dynamique. L'ostĂ©onĂ©crose de la tĂȘte fĂ©morale est aussi une perte de la sphĂ©ricitĂ© de la tĂȘte du fĂ©mur provenant d'autres causes (corticoĂŻdes Ă  hautes doses ou sur une longue durĂ©e, drĂ©panocytose
).

Animaux

  • Le fĂ©mur est Ă©galement l'os de la cuisse des animaux tĂ©trapodes.
Diagramme d'une patte d'insecte
  • Chez les arthropodes, le fĂ©mur est un des segments longs de la patte.

Notes et références

  1. Philippe Oberlin et Marie-Claude Mouquet, « Les fractures du col du fĂ©mur en France entre 1998 et 2007 : quel impact du vieillissement ? », Études et rĂ©sultats, no 723,‎ (lire en ligne [PDF], consultĂ© le )
  2. Rosencher, N, Vielpeau, C, Emmerich, J., Fagnani, F., Chibedi, D et Samama, Ch. M., « Clinical events after hip fracture surgery: the ESCORTE study A-325 », European Journal of Anaesthesiology, vol. 21,‎ , p. 82 (lire en ligne, consultĂ© le )

Lien externe

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