Homo erectus
Homo erectus est une espĂšce Ă©teinte du genre Homo dont la dĂ©finition est controversĂ©e. Ses fossiles les plus rĂ©cents ont Ă©tĂ© trouvĂ©s sur le site de Ngandong, Ă Java, en IndonĂ©sie, oĂč ils sont datĂ©s d'environ 110 000 ans[1]. Le pĂ©rimĂštre morphologique, gĂ©ographique, et temporel de cette espĂšce varie fortement selon les auteurs.
(assemblage d'éléments)
Homo erectus signifie littéralement « homme dressé, droit » en latin : ce nom binominal d'espÚce est un héritage historique lié à la description du fossile de Pithecanthropus erectus par EugÚne Dubois en 1894. Il s'agissait alors de la plus ancienne forme bipÚde connue d'Hominina, mais elle a été supplantée dÚs 1924 par la découverte du premier AustralopithÚque en Afrique du Sud.
DĂ©finition
L'espÚce Homo erectus n'a pas de définition consensuelle dans la communauté scientifique. Il existe parmi les chercheurs trois grandes tendances autour de cette appellation.
Selon la premiĂšre, Homo erectus rassemble la plupart des fossiles africains et asiatiques connus depuis environ 2 millions d'annĂ©es et qui prĂ©sentent une forme plus ou moins intermĂ©diaire entre Homo habilis et Homo heidelbergensis. Plusieurs appellations modernes seraient alors Ă considĂ©rer comme des synonymes, comme des formes ancestrales, ou comme des variĂ©tĂ©s locales de la mĂȘme espĂšce. Cette premiĂšre Ă©cole est constituĂ©e d'auteurs rĂ©ticents Ă trop subdiviser le genre Homo, et on y trouve notamment de nombreux chercheurs amĂ©ricains[2].
Une deuxiÚme école considÚre qu'Homo ergaster et Homo georgicus, voire Homo gautengensis, sont des appellations valides et représentent des formes humaines plus anciennes qu'Homo erectus. Le périmÚtre de cette derniÚre appellation n'engloberait alors que les fossiles africains datés entre environ 1,5 million et 700 000 ans et la plupart des fossiles asiatiques de plus de 400 000 ans, en raison des ressemblances morphologiques constatées entre les spécimens d'ùge intermédiaire trouvés sur les deux continents[3].
Pour une troisiĂšme Ă©cole, les fossiles asiatiques devraient ĂȘtre classĂ©s dans leur propre groupe, sous le nom d'Homo erectus, dans la mesure oĂč une divergence phylogĂ©nĂ©tique prĂ©sumĂ©e devrait ĂȘtre sanctionnĂ©e par des appellations distinctes, mĂȘme si elle n'apparait pas clairement dans la morphologie. De plus, une subdivision poussĂ©e du genre Homo aide Ă y voir plus clair entre les diffĂ©rentes formes et permet de proposer des analyses plus prĂ©cises. On trouve notamment dans cette troisiĂšme tendance l'Ă©quipe de chercheurs français du MusĂ©e de l'Homme, Ă Paris[4].
Pour se comprendre et réconcilier autant que faire se peut les différents points de vue, les chercheurs emploient souvent les expressions Homo erectus sensu lato (au sens large) et Homo erectus sensu stricto (au sens strict)[5].
Pour éviter de surcharger le présent article, seuls sont listés en fin de page les fossiles asiatiques, les autres fossiles de l'appellation prise au sens large étant présentés dans les articles consacrés aux autres espÚces humaines.
Historique
Homo erectus est né du regroupement d'un certain nombre de variantes régionales qui avaient été considérées comme des espÚces distinctes à l'origine, dont le Pithécanthrope (Java) et le Sinanthrope (Chine). Ces différentes formes ont été réattribuées au genre Homo et regroupées sous la dénomination d'Homo erectus dans les années 1960.
à la recherche du Pithécanthrope
Peu aprĂšs la publication des travaux de Charles Darwin, notamment de L'Origine des espĂšces en 1859, le biologiste et philosophe allemand Ernst Haeckel proposa un arbre gĂ©nĂ©alogique thĂ©orique de lâhomme, dans lequel il faisait apparaitre un « chainon manquant », un ĂȘtre intermĂ©diaire entre le singe et lâhomme. Dans son ouvrage LâHistoire de la crĂ©ation naturelle paru en 1868, il nomma cette crĂ©ature hypothĂ©tique Pithecanthropus alalus[6]. Le nom de genre Ă©tait formĂ© Ă partir des racines grecques ÏίΞηÎșÎżÏ, pĂthÄkos, « grand singe » et áŒÎœÎžÏÏÏÎżÏ, anthropos, « homme ». Le nom dâespĂšce Ă©tait formĂ© sur le prĂ©fixe privatif « a- » et le λαλÎÏ / laleĂŽ, « parler » : lâabsence de langage articulĂ© Ă©tait en effet considĂ©rĂ©e comme lâune des caractĂ©ristiques nĂ©cessaires du PithĂ©canthrope.
Le mĂ©decin anatomiste nĂ©erlandais EugĂšne Dubois, passionnĂ© par les nouvelles thĂ©ories relatives Ă lâorigine de lâhomme, entreprit de rechercher les fossiles prouvant lâexistence du PithĂ©canthrope, que Haeckel imaginait originaire d'Asie. Pour cela, il sâengagea comme mĂ©decin militaire dans lâarmĂ©e des Indes orientales nĂ©erlandaises. NommĂ© en 1887 Ă Sumatra, en IndonĂ©sie, il sây rendit convaincu quâil trouverait sous les tropiques les traces dâun ĂȘtre intermĂ©diaire entre lâhomme et les grands singes[7] - [8].
AprĂšs quelques annĂ©es de recherches infructueuses Ă Sumatra, la dĂ©couverte de l'Homme de Wajak en 1888 dans l'est de l'Ăźle de Java l'incita Ă se rendre Ă Java oĂč il entreprit de fouiller les dĂ©pĂŽts alluviaux du fleuve Solo, Ă Trinil, assistĂ© de deux ingĂ©nieurs et dâun groupe de prisonniers condamnĂ©s aux travaux forcĂ©s. En 1890, il dĂ©couvrit un premier fragment de mandibule. En 1891, il dĂ©couvrit une molaire supĂ©rieure droite (Trinil 1) et une calotte crĂąnienne trĂšs particuliĂšre (Trinil 2), prĂ©sentant des caractĂ©ristiques quâil considĂ©ra comme intermĂ©diaires entre les grands singes et lâhomme. En aout 1892, il exhuma sur le mĂȘme site un fĂ©mur portant une excroissance pathologique (Trinil 3) mais trĂšs proche dâun fĂ©mur d'Homo sapiens, appartenant incontestablement Ă un ĂȘtre parfaitement bipĂšde, ainsi qu'une deuxiĂšme molaire (Trinil 4). En 1894, Dubois dĂ©crivit ces diffĂ©rents fossiles comme les restes dâune espĂšce inconnue jusquâalors, Pithecanthropus erectus, le « singe-homme Ă©rigĂ© »[9].
La publication dâEugĂšne Dubois fut accueillie avec scepticisme. Seul l'Homme de NĂ©andertal Ă©tait alors connu, et ses rares fossiles, tout comme ceux de lâHomme de Cro-Magnon, suscitaient encore de nombreux dĂ©bats. La plupart des spĂ©cialistes de l'Ă©poque doutaient du caractĂšre humain de la calotte crĂąnienne de Java et surtout de son association avec le fĂ©mur. Le doute a depuis Ă©tĂ© levĂ© sur la calotte crĂąnienne (Trinil 2) : elle a bien Ă©tĂ© mise au jour dans des niveaux sĂ©dimentaires anciens et reprĂ©sente bien une espĂšce humaine archaĂŻque[10]. En revanche, le fĂ©mur et les deux dents restent discutĂ©s.
En 1898 et 1900, alors qu'EugĂšne Dubois Ă©tait rentrĂ© en Europe, son Ă©quipe mit au jour d'autres fossiles humains sur le site de Trinil, une dent et des diaphyses de fĂ©murs, notĂ©s Trinil 5 Ă 8 et rattachĂ©s Ă la mĂȘme espĂšce[11].
La découverte du Sinanthrope
Le premier fossile de Sinanthrope, une dent isolée, fut découvert en 1921 par le paléontologue autrichien Otto Zdansky dans une grotte effondrée de Zhoukoudian, prÚs de Pékin, en Chine. Otto Zdansky et le géologue suédois Johan Gunnar Andersson trouvÚrent au cours des années suivantes d'autres molaires humaines fossiles, qu'Andersson décrivit en 1926.
En 1927, le mĂ©decin anatomiste canadien Davidson Black publia une seconde description des fossiles dĂ©couverts par Andersson et Zdansky, qu'il attribua Ă une nouvelle espĂšce, Sinanthropus pekinensis. Davidson Black reçut l'aide de la Fondation Rockefeller et fouilla le site jusqu'Ă sa mort en 1934. En , le jeune gĂ©ologue chinois Pei Wenzhong dĂ©couvrit la premiĂšre calotte crĂąnienne, celle d'un adolescent. Ă partir de ce moment, l'existence de l'Homme de PĂ©kin commença Ă ĂȘtre reconnue.
Pierre Teilhard de Chardin, palĂ©ontologue spĂ©cialiste des mammifĂšres tertiaires d'Asie, se vit confier par le Geological Survey of China (GSC) la supervision du chantier de fouilles de Zhoukoudian pour la gĂ©ologie et l'Ă©tude de la faune. Les fouilleurs et chercheurs chinois rĂ©coltĂšrent progressivement un nombre important de fragments fossiles humains. En 1937, le laboratoire du CĂ©nozoĂŻque, crĂ©Ă© Ă cette occasion par le GSC, avait rĂ©coltĂ© en tout 14 crĂąnes partiels, 11 fragments de mandibules, 117 dents, et 15 fragments de fĂ©murs. C'Ă©tait la premiĂšre fois qu'autant de restes d'une mĂȘme espĂšce humaine disparue et aussi ancienne Ă©taient collectĂ©s en stratigraphie. L'Ă©tude palĂ©oenvironnementale des remplissages et l'Ă©tude anatomique des fossiles, rĂ©alisĂ©es avec les moyens les plus modernes de l'Ă©poque, devinrent des rĂ©fĂ©rences pour la science prĂ©historique.
La guerre avait commencĂ© entre Chine et Japon, et les fouilles durent s'arrĂȘter en 1937, pour prĂ©server la sĂ©curitĂ© des chercheurs. En 1941, devant l'avancĂ©e des troupes japonaises vers PĂ©kin, les fossiles furent placĂ©s dans deux grandes caisses et partirent par voie de chemin de fer en direction d'un port vers les Ătats-Unis. Ils n'y arriveront jamais, occasionnant une grave perte pour la palĂ©oanthropologie. Le mĂ©decin anatomiste allemand Franz Weidenreich, successeur de Davidson Black sur le site, avait cependant procĂ©dĂ© Ă une description Ă©crite minutieuse et dĂ©taillĂ©e de chacun des fossiles dĂ©couverts, qui fut prĂ©servĂ©e et sert toujours aujourd'hui de rĂ©fĂ©rence pour l'Ă©tude de l'Homme de PĂ©kin.
La communautĂ© scientifique accueillit d'abord avec rĂ©serve la dĂ©couverte de l'Homme de PĂ©kin, comme lors des prĂ©cĂ©dentes dĂ©couvertes de l'Homme de NĂ©andertal et du PithĂ©canthrope. Puis les esprits commencĂšrent Ă se faire Ă l'idĂ©e de l'existence d'une forme humaine plus ancienne et plus archaĂŻque que l'Homme de NĂ©andertal. Le fait que l'Homme puisse avoir une histoire ancienne commençait Ă ĂȘtre plus largement acceptĂ©.
L'Ă©mergence d'Homo erectus
En 1939, le paléontologue germano-néerlandais Gustav von Koenigswald apporta plusieurs spécimens fossiles humains javanais à Franz Weidenreich, qui travaillait sur l'Homme de Pékin, en Chine. La comparaison des fossiles javanais avec ceux de l'Homme de Pékin, ou Sinanthropus pekinensis, trouvés sur le site chinois de Zhoukoudian, les amena à conclure que les morphologies étaient trÚs proches. Ils décidÚrent alors d'abandonner le genre Sinanthrope, créé par Davidson Black en 1927, en ramenant tous les fossiles chinois au genre de création antérieure Pithécanthrope.
En 1950, le biologiste germano-amĂ©ricain Ernst Mayr proposa de remplacer le genre PithĂ©canthrope, ainsi que la plupart des genres palĂ©oanthropologiques divers crĂ©Ă©s jusque lĂ , par le seul genre Homo, en affirmant l'appartenance de tous les fossiles connus Ă un genre unique, et des fossiles d'une mĂȘme pĂ©riode Ă une mĂȘme espĂšce. Il obtint dans les annĂ©es 1960 un consensus scientifique sur ce changement gĂ©nĂ©ral de dĂ©nominations, avant que la tendance s'inverse dans les dĂ©cennies suivantes. L'appellation PithĂ©canthrope n'a plus aujourd'hui qu'une valeur historique.
Afrique et Asie
à partir de 1960, les paléoanthropologues découvrirent des fossiles humains encore plus anciens en Afrique de l'Est, avec le premier fossile d'Homo habilis trouvé en 1960 (décrit et nommé en 1964), et le premier fossile reconnu d'Homo ergaster trouvé en 1971 (décrit et nommé en 1975). Pendant une trentaine d'années, les fossiles africains d'Homo ergaster furent connus sous l'appellation d'Homo erectus.
En 1991, Bernard Wood, Ă l'Ă©poque Ă l'universitĂ© de Liverpool, proposa de dĂ©signer sous le nom d'Homo ergaster le groupe africain de fossiles dâHomo erectus, plus gĂ©nĂ©raliste et plus primitif que le groupe indonĂ©sien et chinois[3]. Dans cette optique, Homo erectus Ă©tait considĂ©rĂ© comme exclusivement asiatique. Ce point de vue a Ă©tĂ© repris par un certain nombre d'auteurs, qui attribuent dĂ©sormais Ă Homo ergaster tout ou partie des fossiles africains auparavant rattachĂ©s Ă Homo erectus. Homo ergaster pourrait ĂȘtre lâancĂȘtre dâHomo erectus en Asie, d'Homo antecessor en Europe, et d'Homo rhodesiensis en Afrique, bien qu'aucune phylogĂ©nie ne fasse encore consensus.
La palĂ©oanthropologue AmĂ©lie Vialet distingue deux morphologies crĂąniennes diffĂ©rentes sous les appellations Homo ergaster et Homo erectus, qui correspondraient Ă deux clades distincts. La premiĂšre correspondrait Ă des formes africaines et la seconde Ă des formes asiatiques. Elle attribue notamment le fossile de l'Homme de KocabaĆ (une calotte crĂąnienne trouvĂ©e en 2002 en Turquie, et datĂ©e entre 1,2 et 1,6 Ma) au clade africain[12] - [13] - [14]. Il s'agit d'un des rares fossiles anciens trouvĂ©s Ă ce jour au Moyen-Orient.
En 2019, lâĂ©quipe de Russel Ciochon (universitĂ© de l'Iowa) a conclu une dĂ©cennie de travail de datation des fossiles de Ngandong, Ă Java, en IndonĂ©sie, dont lâanciennetĂ© variait jusque-lĂ selon les Ă©tudes entre 600 000 et 27 000 ans. Ils sont finalement datĂ©s entre 117 000 et 108 000 ans (par l'uranium-thorium, la thermoluminescence, et l'argon-argon), ce qui en fait les Homo erectus les plus rĂ©cents connus[1].
La question qui demeure en suspens est de savoir si les populations asiatiques dâHomo erectus descendent d'une forme sortie d'Afrique vers un million d'annĂ©es avant le prĂ©sent, ou bien d'une forme sortie d'Afrique antĂ©rieurement et ayant Ă©voluĂ© en Asie. Ces deux thĂšses aujourd'hui concurrentes contribuent Ă brouiller la comprĂ©hension d'une partie de la taxonomie actuelle du genre Homo.
Caractéristiques physiques
Homo erectus est une espÚce à la fois plus petite et plus robuste qu'Homo sapiens. Son squelette post-crùnien est constitué d'os plus volumineux et les os de son crùne sont plus épais.
Les principales caractéristiques physiques d'Homo erectus sont une mùchoire puissante, un prognathisme marqué, un front assez bas, un chignon occipital, un bourrelet supra-orbitaire sous forme de torus continu, une constriction post-orbitaire fréquente en vue supérieure, une carÚne sagittale plus ou moins marquée et un crùne en forme de tente en vue postérieure (non-développement des bosses pariétales)[15].
Homo erectus montre un prognathisme facial marquĂ©, une base du crĂąne large, une voute crĂąnienne basse dont la plus grande largeur se situe au niveau des crĂȘtes susmastoĂŻdiennes, et un angle occipital particuliĂšrement aigu[5].
Il mesurait entre 1,50 et 1,65 m, pesait entre 45 et 55 kg et avait une capacité crùnienne de 900 à 1 200 cm3[16].
Le paléoanthropologue japonais Yousuke Kaifu distingue deux groupes de fossiles distincts en Asie, le groupe chinois et le groupe javanais, qui pourraient représenter une divergence phylogénétique ancienne au sein de l'espÚce (voir liste des principaux fossiles rattachés en fin d'article)[5].
Culture et techniques
Homo erectus était cueilleur de fruits, de plantes, et de racines, mais aussi charognard et chasseur de petits animaux et de plus gros à l'occasion. En 2023, une étude des rapports Sr/Ca et 13C/12C de l'émail dentaire d'H. erectus ayant vécu à Java au PléistocÚne inférieur à moyen confirme la diversité de leur régime alimentaire, avec des variations saisonniÚres peu marquées (un peu plus de végétaux tendres et énergétiques pendant la mousson, un peu plus de plantes coriaces et moins énergétiques pendant la saison sÚche)[17].
Certains archĂ©ologues pensent que l'outillage des Homo erectus indonĂ©siens et chinois, relativement pauvre en outils de pierre, devait ĂȘtre complĂ©tĂ© par un important outillage de bambou, encore trĂšs abondamment utilisĂ© dans ces rĂ©gions. Cette hypothĂšse reste dĂ©licate Ă tester dans la mesure oĂč le bois ne se fossilise que dans des conditions exceptionnelles.
Principaux fossiles asiatiques attribués à l'espÚce
Les fossiles africains ou ouest-asiatiques attribués par certains auteurs à Homo erectus sensu lato sont présentés dans les articles consacrés aux différentes appellations modernes d'espÚces humaines. En Asie orientale, seules l'Indonésie et la Chine ont à ce jour livré des fossiles attribués consensuellement à Homo erectus sensu stricto.
Homme de Java
Homme de Java (Java)
- DĂ©couverte initiale[11] :
- DĂ©couverte : 1891-1892 par EugĂšne Dubois
- Description : 1894 par EugĂšne Dubois
- Fossiles : Trinil 1 à 4 (une calotte crùnienne, un fémur, et deux dents)
- Datation : de 540 000 Ă 430 000 ans
- Découvertes ultérieures[11] :
- DĂ©couverte 1 : 1898-1900 par l'Ă©quipe d'EugĂšne Dubois
- Fossiles : Trinil 5 à 8 (une dent et quatre fémurs)
- DĂ©couverte 2 : 1978 par Teuku Jacob
- Fossiles : Trinil 9 à 10 (deux fémurs)
Homme de Solo
Homme de Solo (Java)[18]
- Ngandong :
- DĂ©couverte : 1931-1933 par Carel ter Haar et W. F. F Oppenoorth
- Description : 1932 par W. F. F Oppenoorth
- Fossiles : Ngandong 1 Ă 14 (12 crĂąnes ou fragments crĂąniens et 2 fragments de tibias)
- Capacité crùnienne moyenne estimée : 1 135 cm3
- Datation : de 117 000 Ă 108 000 ans[1]
- Sambungmacan :
- DĂ©couverte :
- Fossiles : Sambungmacan 1 Ă 4
- Capacité crùnienne moyenne estimée :
- Datation : environ 270 000 ans[5]
- Ngawi :
- DĂ©couverte :
- Fossiles : Ngawi 1
- Capacité crùnienne estimée :
- Datation :
Homme de Sangiran
Homme de Sangiran (Java)
- DĂ©couverte initiale :
- DĂ©couverte : 1936-1937 par Gustav von Koenigswald
- Description : 1937 par Gustav von Koenigswald et Franz Weidenreich
- Fossiles : Sangiran 1 Ă 3 (deux calottes crĂąniennes)
- Datation : de 800 000 Ă 500 000 ans
- Découvertes ultérieures :
- DĂ©couverte : Ă partir de 1951
- Fossiles : la majorité des fossiles notés Sangiran 7 à 80+ (dont le crùne quasi-complet Sangiran 17)
- Datation : de 800 000 Ă 500 000 ans
Enfant de Mojokerto
Enfant de Mojokerto (Java oriental)
- DĂ©couverte : 1936 par Andojo
- Description : 1936 par Gustav von Koenigswald
- Fossile : calvarium d'un enfant ùgé entre 1 et 4 ans (Mojokerto 1, ou Perning 1)
- Datation : 1,45 million d'années[19]
Chine
- Homme de PĂ©kin (PĂ©kin) :
- DĂ©couverte : 1921 par Johan Gunnar Andersson et Otto Zdansky
- Description : 1927 par Davidson Black
- PremiĂšre calotte crĂąnienne : 1929 par Pei Wenzhong
- Nombreux fossiles trouvés jusqu'en 1937, dont 14 crùnes partiels (voir ci-dessus)
- Datation : de 780 000 Ă 400 000 ans
- Nouveaux fossiles trouvés depuis 1950 par les chercheurs chinois
- Homme de Yiyuan (xian de Yiyuan, Shandong)[20] :
- DĂ©couverte : 1981-1982
- Description : 1989 par Lu Zune et al.
- Fossiles : fragments crĂąniens (frontal, occipital et pariĂ©taux) d'un mĂȘme individu et 7 dents isolĂ©es d'au moins deux individus
- Datation : milieu du PléistocÚne moyen
- Homme de Chenjiawo (xian de Lantian) :
- DĂ©couverte :
- Fossile : une mandibule
- Datation : 630 000 ans
- Homme de Nankin (Nankin) :
- DĂ©couverte : 1990
- Description : 1993
- Fossiles : 2 crĂąnes partiels
- Datation : 640 000 ans
- Homme de Hexian (Xian de He) :
- DĂ©couverte : 1980
- Fossile : une calotte crĂąnienne
- Datation : 412 000 ans
Notes et références
- (en) Yan Rizal, Kira E. Westaway, Yahdi Zaim et Gerrit D. van den Bergh, « Last appearance of Homo erectus at Ngandong, Java, 117,000â108,000 years ago », Nature,â , p. 1â5 (ISSN 1476-4687, DOI 10.1038/s41586-019-1863-2, lire en ligne)
- (en) Andy I. R. Herries, Jesse M. Martin, A. B. Leece et al., « Contemporaneity of Australopithecus, Paranthropus, and early Homo erectus in South Africa », Science, vol. 368, no 6486,â , eaaw7293 (ISSN 0036-8075, DOI 10.1126/science.aaw7293, lire en ligne)
- « Homo erectus africains et asiatiques », entretien avec Fred Spoor, La Recherche, mai 2008
- Dominique Grivaud-Hervé, « MOOC Les origines de l'Homme - Sujet 3.1 : La longue marche vers l'Asie », sur Musée de l'Homme (consulté le )
- (en) Yousuke Kaifu, « Archaic Hominin Populations in Asia before the Arrival of Modern Humans : Their Phylogeny and Implications for the âSouthern Denisovansâ », Current Anthropology, vol. 58, no Supplement 17,â , p. 418-433 (lire en ligne)
- Haeckel, E. (1868) - NatĂŒrliche Schöpfungsgeschichte, Berlin
- SĂ©mah, F., Purwasito, A. et Djubiantono, T. (1993) - « Un fascinant chainon manquant », in : Le PithĂ©canthrope de Java - A la dĂ©couverte du chainon manquant, SĂ©mah, F. et Grimaud-HervĂ©, D., (Ăds.), Les Dossiers de l'ArchĂ©ologie, no 184, p. 4-11
- Hublin, J.-J. (2001) - « La conquĂȘte des vieux continents », in : Aux origines de l'humanitĂ© - de l'apparition de la vie Ă l'homme moderne, Coppens, Y. et Picq, P., (Ăds.), Fayard, p. 348-377
- EugÚne Dubois (1894) - Pithecanthropus erectus, eine menschenÀhnliche Uebergagsform aus Java, Batavia, Landesdruckerei
- Jacqueline Ducros et Albert Ducros, « L'AnnĂ©e de l'homme-singe », Bulletins et MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d'anthropologie de Paris, Nouvelle SĂ©rie, vol. 3-4, t. 5,â , p. 457-473 (DOI 10.3406/bmsap.1993.2376, lire en ligne). Un compte-rendu du congrĂšs international « Pithecanthropus Centennial 1893-1993 » (Leiden, 1993)
- Dominique Grimaud-Hervé, Frédérique Valentin, François Sémah, Anne-Marie Sémah, Tony Djubiantono, et Harry Widianto, Le fémur humain Kresna 11 comparé à ceux de Trinil, Comptes-Rendus de l'Académie des Sciences, Paris, t. 318, série II, p. 1139 à 1144, 1994, lire en ligne
- (en) AmĂ©lie Vialet, Sandrine Prat, Mehmet Cihat Alçiçek et Patricia Wils, « The KocabaĆ hominin (Denizli Basin, Turkey) at the crossroads of Eurasia : New insights from morphometric and cladistic analyses », Comptes Rendus Palevol, vol. 17, nos 1-2,â , p. 17â32 (ISSN 1631-0683, DOI 10.1016/j.crpv.2017.11.003, lire en ligne)
- Amélie Vialet, Sandrine Prat, Une contribution de la Turquie au carrefour eurasiatique, Colloque au CollÚge de France, 3-4 juillet 2018, voir la vidéo en ligne
- Amélie Vialet, « La Turquie et l'expansion des premiers Hommes depuis l'Afrique », sur Les conférences du Musée de l'Homme,
- The African Emergence and Early Asian Dispersals of the Genus Homo, Roy Larick et Russell L. Ciochon, American Scientist, novembre 1996
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Bibliographie
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