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Homme de PĂ©kin

L’Homme de PĂ©kin est le nom donnĂ© Ă  un ensemble de fossiles de l’espèce Homo erectus, dĂ©couverts Ă  partir de 1921 sur le site de Zhoukoudian, près de PĂ©kin, en Chine. Jusqu’en 1937, 183 fossiles humains ont Ă©tĂ© mis au jour par une Ă©quipe internationale, qui ont Ă©tĂ© perdus en 1941. Ă€ partir de 1949, la reprise progressive des fouilles par des chercheurs chinois a livrĂ© de nouveaux vestiges humains, mais en bien moindre quantitĂ©. Les couches stratigraphiques ayant livrĂ© des fossiles d'Homo erectus sont datĂ©es d'environ 780 000 Ă  400 000 ans avant le prĂ©sent.

Homme de PĂ©kin
CoordonnĂ©es 39° 43′ 59″ nord, 115° 55′ 01″ est
Pays Drapeau de la RĂ©publique populaire de Chine Chine
Municipalité Pékin
Localité voisine Zhoukoudian
DatĂ© de 780 000 Ă  400 000 ans
Période géologique Pléistocène moyen
Époque géologique Paléolithique inférieur
DĂ©couvert le 1921-1937
DĂ©couvreur(s) Ă©quipe internationale
Particularités Premiers fossiles humains mis au jour en Chine
Ă‚ge environ 40 individus
Identifié à Homo erectus
GĂ©olocalisation sur la carte : Chine
(Voir situation sur carte : Chine)
Homme de PĂ©kin
GĂ©olocalisation sur la carte : Hebei
(Voir situation sur carte : Hebei)
Homme de PĂ©kin
GĂ©olocalisation sur la carte : PĂ©kin
(Voir situation sur carte : PĂ©kin)
Homme de PĂ©kin

Historique

Le premier fossile humain, une dent isolĂ©e, fut dĂ©couvert en 1921 par le palĂ©ontologue autrichien Otto Zdansky. Les premières fouilles de 1921 et de 1923 ont rĂ©vĂ©lĂ© la prĂ©sence d’habitations humaines dans des couches datĂ©es ultĂ©rieurement de 780 000 Ă  400 000 ans avant le prĂ©sent[1] - [2]. D’autres dents furent trouvĂ©es par la suite, qui furent dĂ©crites par le gĂ©ologue et archĂ©ologue suĂ©dois Johan Gunnar Andersson en 1926. En 1927, le mĂ©decin anatomiste canadien Davidson Black dĂ©finit sur la base de ces quelques dents le nouveau genre et la nouvelle espèce Sinanthropus pekinensis. Le premier calvarium humain fut dĂ©couvert en 1929 par le palĂ©oanthropologue chinois Pei Wenzhong.

La grotte effondrĂ©e de Zhoukoudian a Ă©tĂ© fouillĂ©e de 1927 Ă  1937, produisant 183 fossiles humains (reprĂ©sentant quelque 40 individus), attribuĂ©s par la suite Ă  l’espèce Homo erectus, plus de 10 000 grès, des couches de cendres indiquant une possible utilisation du feu par l’Homme, ainsi que des fossiles d’animaux de 200 espèces diffĂ©rentes. Davidson Black, dĂ©cĂ©dĂ© en 1934, fut remplacĂ© au dĂ©partement d'anatomie du Peking Union Medical College[3], par le mĂ©decin anatomiste allemand Franz Weidenreich, qui procĂ©da Ă  une description minutieuse de chaque fossile trouvĂ© entre 1921 et 1937.

En 1941, tous les ossements fossiles (14 crânes partiels, 11 mandibules, 147 dents et 11 restes postcrâniens) furent expédiés en train vers un port d’embarquement pour les États-Unis afin d’être protégés de l’avancée des troupes japonaises. Ils ne sont jamais arrivés à destination et nul ne sait ce qu’ils sont devenus.

Les fouilles ont repris progressivement après la guerre, par des chercheurs exclusivement chinois, et ont continué à produire des fossiles et des artefacts, confirmant ce site comme étant l’un des gisements préhistoriques les plus fructueux du Pléistocène moyen.

La première reconstitution sculptée de l’Homme de Pékin est l’œuvre de Franz Weidenreich et de sa collaboratrice Lucile Swan, que l’on peut voir au travail, en train de modeler, dans leur atelier, en 1937[4]. Cette première version faisait de cette image celle d’une femme, proposition qui semblait justifiée par la petite taille des fossiles trouvés. En 1996, des chercheurs américains ont proposé la reconstitution d’un crâne masculin à partir de huit fragments de crânes, deux fragments de mandibules et trois dents isolées. Ces images qui frappent l’imagination du public, mais obtenues à partir de plusieurs individus, relèvent d’une bonne part de subjectivité.

Une dent dormant au fond d’un tiroir depuis 80 ans a été retrouvée au Muséum d’histoire naturelle d’Uppsala en , où l’avait rapportée le suédois Johan Gunnar Andersson (1874-1960)[5].


Évolution des conceptions

Le paléontologue français Pierre Teilhard de Chardin a beaucoup travaillé sur le site et a participé à la qualification de l’Homme de Pékin comme Homo faber, c’est-à-dire maitrisant la taille des pierres et le feu.

Ces découvertes des années 1930 ont laissé croire un temps que le genre Homo était apparu en Asie. Ce n’est que plus tard, avec les nombreuses découvertes de fossiles humains en Afrique de l'Est, à partir de 1960, que le continent africain a été considéré comme le lieu d’origine du genre Homo.

On a longtemps tenu le Sinanthrope pour le plus ancien reprĂ©sentant du genre Homo en Chine, jusqu’à la dĂ©couverte en 1963 de l’Homme de Lantian, aujourd'hui datĂ© entre 1,63 et 1,15 million d'annĂ©es, et de l’Homme de Yunxian, dĂ©couvert en 1989 et datĂ© de 936 000 ans.
D’autres fossiles présumés humains plus anciens ont été découverts en Chine, mais dont la nature ou la datation font l’objet de contestations. En revanche, on a découvert plusieurs sites préhistoriques bien datés ayant livré des vestiges lithiques âgés jusqu’à 2,1 millions d’années, mais sans fossiles humains associés.

Notes et références

  1. Amélie Vialet, Les conférences du Musée de l’Homme, 11 décembre 2014 (2/3), À l’Est, quoi de neuf ? Apport de l’Asie à la connaissance de l’évolution humaine, voir la vidéo en ligne
  2. Guanjun Shen, « Age of Zhoukoudian Homo erectus determined with 26Al/10Be burial dating », Nature, vol. 458, no 7235,‎ , p. 198–200 (ISSN 0028-0836, DOI 10.1038/nature07741, lire en ligne)
  3. « Collections Online | British Museum », sur www.britishmuseum.org (consulté le )
  4. Sophie Archambault de Beaune et Antoine Balzeau, La Préhistoire, Périgueux/Paris, CNRS, , 200 p. (ISBN 978-2-205-06297-7). Pages 86-87.
  5. Article du 10 mai 2011, du Verkkouutiset en finnois
  6. Dossiers d’Archéologie, éditions Faton, no 292, avril 2004 : Le site des Sinanthropes : Zhoukoudian (localité 1), p. 53 : Stratigraphie, J.-J. Bahain en collaboration avec S. Abdessadok

Voir aussi

Bibliographie

  • Christopher G. Janus & William Brashler, L'Homme de PĂ©kin, Seghers 1975, 260 p.
  • Geremie R. BarmĂ©, « The Renewed Search For Peking Man », China Heritage Newsletter, no , [lire en ligne]
  • Jean-Marc Perino (dir.), PrĂ©histoire : de ToumaĂŻ et Lucy Ă  Ă–tzi et Homère, PĂ©rigueux/Paris, MSM, , 200 p. (ISBN 978-2-205-06297-7) et (ISBN 978-2-35080-126-1)

Articles connexes

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