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Paléolithique en Chine

Le PalĂ©olithique en Chine est la pĂ©riode qui commence Ă  l'arrivĂ©e des premiers humains sur le territoire actuel de la Chine, il y a plus de 2,1 millions d'annĂ©es, au dĂ©but du PlĂ©istocène, et qui s'achève au MĂ©solithique, il y a environ 12 000 ans. Les premiers humains auraient d'abord occupĂ© la zone subtropicale au sud du territoire, avant de s'Ă©tendre vers le nord.

Les deux crânes de l'Homme de Yunxian, datĂ©s de 936 000 ans, dĂ©couverts au Hubei en 1989 et 1990, sont les plus anciens crânes fossiles relativement complets trouvĂ©s en Chine. Ă€ Zhoukoudian, près de PĂ©kin, une Ă©quipe internationale dĂ©couvrit de 1921 Ă  1937 les fossiles de l'Homme de PĂ©kin, un Homo erectus datĂ© de 780 000 Ă  300 000 ans avant le prĂ©sent (AP). Ces hommes du PalĂ©olithique infĂ©rieur employaient des outils de quartzite pour diverses activitĂ©s, dont la chasse.

Le plus ancien fossile attribuĂ© Ă  Homo sapiens, une mandibule fragmentaire trouvĂ©e dans la grotte de Zhiren (Guangxi), est datĂ© de 110 000 ans. De nombreuses dents fossiles d'Homo sapiens ont rĂ©cemment Ă©tĂ© dĂ©couvertes dans la grotte de Fuyan (Hunan), datĂ©es d'au moins 80 000 ans. Vers 40 000 ans avant le prĂ©sent, la technique de dĂ©bitage Levallois, qui semble provenir du Nord-ouest, est attestĂ©e dans le Nord de la Chine (Ningxia, lac Qinghai), aux confins de l'AltaĂŻ, tandis que dans le Sud la technique sur galets se poursuit avec quelques nuances. Plus tard, vers 30 000 ans AP, apparaissent, notamment Ă  Zhoukoudian, des pratiques funĂ©raires comparables Ă  celles connues en Europe et au Moyen-Orient depuis quelques dizaines de milliers d'annĂ©es.

Au sein des populations de chasseurs-cueilleurs de la fin du PalĂ©olithique supĂ©rieur, dans le sud de la Chine (grotte de Yuchanyan), apparait une innovation prĂ©coce, une première cĂ©ramique rudimentaire datĂ©e entre 18 000 et 14 000 ans avant le prĂ©sent. Le MĂ©solithique, d'environ 12 000 Ă  8 000 ans AP, avec les premières cĂ©ramiques plus Ă©laborĂ©es, commence Ă  la fin de la dernière pĂ©riode glaciaire et laisse entrevoir des comportements nouveaux chez les chasseurs-cueilleurs.

Pléistocène inférieur

L'étude des premiers fossiles humains en Chine et de leur variation au cours du temps est un point essentiel pour faire avancer la compréhension des vagues de migration successives des Hommes depuis l'Afrique jusqu'à l'Asie orientale.

Les premiers humains sont arrivĂ©s en Chine il y a plus de 2,1 millions d'annĂ©es, au dĂ©but du PlĂ©istocène[1]. Leur arrivĂ©e marque le dĂ©but du PalĂ©olithique infĂ©rieur en Chine. Leur premier habitat aurait Ă©tĂ© la zone subtropicale dans le Sud de la Chine, et ils auraient traversĂ© une pĂ©riode d'adaptation avant de se rĂ©pandre plus au nord[2]. Trois dents jugales humaines fossiles (Jianshi PA 1277-78-79), datĂ©es d'environ 2,1 Ma, ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes sur le site de Longgudong, xian de Jianshi, province du Hubei. Un peu plus tard, sur le site de Majuangou, dans le bassin de Nihewan, Ă  l'ouest de PĂ©kin, un outillage lithique datĂ© de 1,66 Ma atteste la prĂ©sence humaine dans le Nord de la Chine[3] - [4].

Sites archéologiques

En 2017, plusieurs sites ayant livré des vestiges lithiques ou fossiles semblent pouvoir être retenus parmi les plus anciens de Chine [5] :

Ă€ 980 m au-dessus du niveau de la mer, une technologie de type oldowayen, le site de Majuangou dans le bassin de Nihewan (Ă  120 km Ă  l'ouest de PĂ©kin, Chine du Nord) : Ă  l'Ă©poque, une savane ouverte ponctuĂ©e de forĂŞts, du milieu du PlĂ©istocène. Des dĂ©couvertes d'outils lithiques ont rĂ©vĂ©lĂ© de 1972 Ă  1982 la prĂ©sence des plus anciens indices de l'homme en Chine du Nord (1,66 Ma)[7]. Des Ă©tudes proposaient en 2010, sur ce bassin, et avec plus de 100 sites rĂ©pertoriĂ©s, des datations entre 10 000 ans et 1,66 Ma sur les Ă©lĂ©ments et objets trouvĂ©s sur le site[8].

Homme de Yuanmou

Deux incisives fossiles, connues sous le nom d'Homme de Yuanmou, découvertes en 1965, ont été datées à l'origine de 1,7 Ma, et cette datation a été confirmée en 2015[N 1]. Ces deux dents ne sont pas attribuées précisément à ce jour (Homo sp.).

Homme de Lantian

Vue d'artiste de l'Homme de Lantian, à partir de la calotte crânienne de Gongwangling.
Ă€ droite, la mandibule de Chenjiawo.
Musée d'Histoire du Shaanxi

Il y a 1,63 Ma parait l'Homme de Lantian[N 2]. Une calotte crânienne humaine fossile a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 1964 sur le site de Gongwangling, dont la morphologie semble distincte de l'Homme de PĂ©kin. Ce site se trouve Ă  250 km au nord-ouest du site de l'Homme de Yunxian[9]. Le fossile a Ă©tĂ© datĂ© en 2015 de 1,63 Ma, après plusieurs datations antĂ©rieures donnant une moindre anciennetĂ©. La dernière Ă©tude avance que la complexitĂ© gĂ©ologique du site aurait Ă©tĂ© mal Ă©valuĂ©e par les Ă©tudes prĂ©cĂ©dentes. Le crâne de Gongwangling est Ă  ce jour le seul fossile humain significatif connu en Chine au-delĂ  de 1 million d'annĂ©es, la plupart des autres vestiges fossiles d'une anciennetĂ© comparable ou supĂ©rieure Ă©tant des dents isolĂ©es.

Homme de Yunxian

DatĂ©s de 936 000 ans[N 3], les deux crânes de l'Homme de Yunxian, dĂ©couverts au Hubei en 1989 et 1990, se trouvaient dans un environnement fossile de forĂŞts prĂ©sentant quelques espaces dĂ©couverts. L'environnement forestier peut ĂŞtre apprĂ©ciĂ© pas sa faune ; celle-ci comprend le megaloceros, le tigre aux dents de sabre, le buffle d'eau, le rhinocĂ©ros de Chine et l'ours noir du Tibet (Ursus thibetanus) ainsi que l'Ă©lĂ©phant aux dĂ©fenses de sabre d'Asie (Stegodon orientalis), le panda gĂ©ant et la hyène robuste (Adcrocuta eximia). Les espaces dĂ©couverts sont signalĂ©s par un Ă©quidĂ© : le cheval du Yunnan (Equus yunannensis).

L'Homme de Yunxian vit probablement de charognage[10] et il est datĂ© vers 936 000 avant le prĂ©sent[11], antĂ©rieurement Ă  la limite Brunhes–Matuyama, correspondant Ă  la dernière inversion du champ magnĂ©tique terrestre (781 000 ans). Il est un jalon très important parmi les fossiles humains connus en Chine[12]. L'homme de Yunxian vivait au cours d'une pĂ©riode de transition entre un climat chaud et un climat tempĂ©rĂ©, au sein de cette faune riche et diversifiĂ©e. C'est aussi une faune commune Ă  la Chine du Nord et du Sud, qui ne prĂ©sente donc pas de diffĂ©rence de ce point de vue Ă  cette Ă©poque[13].

L'industrie lithique associée aux fossiles comprend essentiellement des outils aménagés sur galet[14].

Sites contestés

Des traces présumées des premiers humains ont été annoncées par des paléoanthropologues chinois, mais demandent encore à être validées :

  • Dongyaozitou (Hebei) : « un nuclĂ©us en quartzite » (vers 3 Ma)[15] - [N 4].
  • Grotte de Renzin (Renzindong), xian de Fanchang (Anhui) : « des pièces taillĂ©es, dont des nuclĂ©i Ă  Ă©clats et des Ă©clats retouchĂ©s en outils » (2 Ma)[16]. Le caractère anthropique des artĂ©facts du site de Renzindong est contestĂ© : il pourrait s'agir de formes produites par la nature, sans intervention humaine[1]. Seule la datation de 2 millions d'annĂ©es pour ce site semble assurĂ©e en 2017.
  • Grotte de Mohui, basin de Baise (ou Bose) (Guangxi) (vers 2 Ma) : deux dents qualifiĂ©es d'"humaines" ont Ă©tĂ© trouvĂ©es parmi 15 dents jugĂ©es non humaines, mais sans outillage lithique associĂ©.

Une mandibule fragmentaire connue sous le nom d'Homme de Wushan, trouvĂ©e sur le site de Longgupo dans la municipalitĂ© de Chongqing, site C III mur sud, niveaux 7 et 8, et les vestiges lithiques associĂ©s sur une surface de quatre mètres carrĂ©s, ont Ă©tĂ© datĂ©s en 2015 de 2,48 millions d'annĂ©es par une Ă©quipe sino-française, incluant Éric BoĂ«da[17]. La mandibule Ă©voque pour certains une morphologie intermĂ©diaire entre Homo habilis et Homo ergaster, et pour d'autres une mandibule de ponginĂ© (groupe des orang-outans). Le dĂ©bat n'est pas tranchĂ© Ă  ce jour[N 5].

Pléistocène moyen

Contrairement aux évolutions techniques relevées en Afrique, en Europe et en Asie occidentale au cours du Pléistocène moyen, Homo erectus aurait peu fait évoluer ses techniques de travail de la pierre, en Asie orientale, pendant cette période [18].

Homme de PĂ©kin

Statue de l'Homme de PĂ©kin.
Une reconstitution de l'Homme de Pékin, à l'entrée du musée de Zhoukoudian

L'Homme de PĂ©kin (Zhoukoudian, localitĂ© 1), un Homo erectus, dont les fossiles dĂ©couverts entre 1921 et 1937 ont tous disparu en 1941, est datĂ© de 780 000 Ă  300 000 ans[19]. La première reconstitution de ce Sinanthrope a Ă©tĂ© obtenue en 1937, par le travail du scientifique Franz Weidenreich et de son assistante Lucie Swan, laquelle a su en donner une image modelĂ©e en argile mondialement connue[20], quoique relevant largement de la subjectivitĂ©.

Homme de Nankin

Des recherches[21] sur le site de la grotte de la Coloquinte (Huludong), Ă  Tangshan, près de Nankin, auxquelles participe l'UMR 7194 du CNRS pour des Ă©tudes comparĂ©es avec le reste du monde du PalĂ©olithique, donnent Ă  deux crânes humains partiels, dĂ©nommĂ©s Homme de Nankin, une datation d'environ 640 000 ans.

Mandibule de Chenjiawo

Une mandibule humaine fossile a Ă©tĂ© dĂ©couverte en 1963 sur le site de Chenjiawo, proche du site de Gongwangling, dans le xian de Lantian. Elle est datĂ©e d'environ 630 000 ans et attribuĂ©e Ă  l'espèce Homo erectus. On a trouvĂ© sur ce site de nombreux outils lithiques datĂ©s de la mĂŞme Ă©poque[22].

Le travail de la pierre taillĂ©e Ă©voque la culture acheulĂ©enne. Les outils sont tous de grandes dimensions : l'industrie lithique offre ainsi de nombreuses formes obtenues par percussion. Certaines sont produites par enlèvement d'Ă©clats : des galets taillĂ©s, des pics et un biface lancĂ©olĂ©, ainsi qu'un racloir et un grattoir. Ces chasseurs utilisaient aussi des bolas, des petites boules de pierre obtenues par deux opĂ©rations distinctes ; chaque fois, il s'agit de travailler la pierre par des impacts successifs. Tout d'abord des fractures produisent des facettes, ensuite est effectuĂ© un travail de « bouchardage »[N 6], assez rapide et efficace pour obtenir ces projectiles nĂ©cessaires dans certaines chasses ; mais rien ne prouve qu'ils aient Ă©tĂ© utilisĂ©s pour chasser. Cet outillage Ă©voque l'industrie lithique dĂ©couverte sur le site de Bose, Ă  140 km au sud-est, dans le bassin du Guangxi, datĂ©e d'environ 800 000 ans[23].

Les bifaces et les assemblages lithiques apparentés découverts dans le bassin de Baise (Bose) (Guangxi) dans le Sud, et le bassin de Luonan au Nord (Shaanxi) présentent une convergence avec l'industrie acheuléenne en termes de technologie et de types d'outils, qu'elle soit le fait de nouveaux groupes humains ou d'une transmission culturelle de voisinage[24].

Homme de Hexian

Une calotte crânienne humaine fossile, trouvĂ©e dans le xian de He, datĂ©e d'environ 412 000 ans, est attribuĂ©e Ă  l'espèce Homo erectus. Le volume endocrânien correspondant est estimĂ© lĂ©gèrement supĂ©rieur Ă  celui de l'Homme de PĂ©kin.

Autres fossiles

Une prĂ©molaire (ZB-1) est datĂ©e d'au moins 240 000 ans[25] (site de Yanhuidong, Tongzi[26]).

Paléolithique moyen

À la différence des variations bien documentées en Occident, le monde asiatique, et en particulier la Chine, connaissent des variations très lentes. À peu près partout au Pléistocène moyen on rencontre du matériel oldowayen[27]. En ce qui concerne le Paléolithique moyen il est souvent d'usage, depuis plusieurs décennies, de nommer ainsi les sites où l'on rencontre des Homo sp. "post-erectus".

Le peu de diffĂ©rence entre l'outillage du PalĂ©olithique moyen et celui de la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente, au PalĂ©olithique infĂ©rieur, a conduit les palĂ©oanthropologues chinois Ă  dĂ©nommer cette pĂ©riode de 300 000 Ă  40 000 ans PalĂ©olithique infĂ©rieur tardif[28]. La distinction qui apparait ensuite, l'apparition de lames vers 40 000 ans AP (Chine du Nord, Shuidonggou (Ningxia), correspond au dĂ©but du PalĂ©olithique supĂ©rieur. Ils ne retiennent donc que deux pĂ©riodes infĂ©rieur et supĂ©rieur[29], ou PalĂ©olithique ancien et rĂ©cent. Mais il existe de fortes diffĂ©rences Ă  cette Ă©poque entre Nord et Sud, oĂą la technologie des outils sur galets s'est maintenue jusqu'au dĂ©but de l'Holocène.

Les sites

  • Jinniushan : En 1974, le site de Jinniushan, Liaoning, a rĂ©vĂ©lĂ© les restes de l'Homme de Jinniushan, datĂ©s vers 260 000 ans, avec un assemblage lithique gĂ©nĂ©ralement de petite taille qui comprend des nucleus simples, des Ă©clats, des grattoirs, des pointes et des burins obtenus par percussion directe, le grattoir sur simple Ă©clat Ă  retouche occasionnelle Ă©tant le plus commun.
  • l'Homme de Dali (295 000 ans) fait partie de ce groupe du PalĂ©olithique moyen et semble proche de l'Homme de Jinniushan[30]. Tous deux pourraient ĂŞtre des reprĂ©sentants de l'Homme de Denisova[N 7] - [31].
  • Dingcun (Shanxi), fossile accompagnĂ© de nombreux vertĂ©brĂ©s et de matĂ©riel lithique, datĂ©s d'après les restes culturels de 260 000 Ă  107 000 ans AP. On y trouve de nombreuses haches, ce qui en fait, actuellement, le centre de production de haches s'Ă©tendant le long des rivières Fen et Wei, en Chine du Nord[32]. Cette production s'explique par la grande quantitĂ© de cornĂ©enne (horfels) sombres de haute qualitĂ© disponibles dans les lits des rivières Ă  proximitĂ©.
  • Le site de Xujiayao, sur la marge Ouest du bassin de Nihewan, aux limites du Hebei et du Shanxi (datĂ© autrefois de 320 000 ans, puis entre 60 000 et 30 000 AP, et au-delĂ  de 100 000 ans depuis 2019[33] - [34]), prĂ©sente des nucleus, Ă©clats, les pièces retouchĂ©es et des dĂ©bris sur galets de quartzite et quartz tirĂ©s des rives voisines. La plupart des pièces retouchĂ©es sont des petits grattoirs ; les sphĂ©roĂŻdes constituent plus des 27 pour cent de l'ensemble, une spĂ©cificitĂ© de Xujiayao : on y a trouvĂ© un grand nombre d'os de cheval et de rhinocĂ©ros.
  • Le site de Lingjing, site de plein air proche de la ville de Xuchang (Henan), dĂ©couvert dans les annĂ©es 1960 mais fouillĂ© rĂ©cemment (rĂ©fĂ©rence de 2017) : un calvarium est dĂ©couvert sur le site parmi de nombreux ossements de mammifères et des milliers d'outils. DatĂ© de 125 000 Ă  105 000 ans AP. Ce sont surtout de petits grattoirs, des pointes et des perçoirs tirĂ©s d'Ă©clats de quartz, mais on rencontre aussi des galets amĂ©nagĂ©s et des pics sur quartzite. des os modifiĂ©s, souvent des pointes. De grands mammifères ont Ă©tĂ© chassĂ©s et dĂ©bitĂ©s ici, la plupart sont des aurochs et des chevaux.
  • Le site de Jingshuiwan, dĂ©couvert lors des travaux du barrage des Trois-Gorges (Hubei), est datĂ© 70 000 ans AP. Il comporte de nombreux choppers et pics sur quartzite, assemblage habituel en Chine du Centre et du Sud au PlĂ©istocène[35].
  • La grotte de Guanyindong (Guizhou, Sud-ouest de la Chine), a livrĂ© 3000 pierres taillĂ©es, toutes en silex, et de nombreux animaux. Quelques Ă©clats semblables au type Levallois dĂ©couverts sur ce site, ont Ă©tĂ© probablement produits sur des nucleus discoĂŻdes[36]. Ces outils sont de petite taille : galets amĂ©nagĂ©s, racloirs latĂ©raux, grattoirs, encoches, denticulĂ©s, pointes, perçoirs, burins et des outils de hachage. Les pièces retouchĂ©es tĂ©moignent d'un travail de modification simple et irrĂ©gulier.
  • La grande grotte de Dadong (Guizhou), occupĂ©e vers 300 - 190 000 ans AP, a livrĂ©, quant Ă  elle, 2 000 pierres taillĂ©es, majoritairement tirĂ©es de petits nodules de silex[37] : petits outils en Ă©clats, y compris grattoirs latĂ©raux, perçoirs, encoches, denticulĂ©s et grattoirs d'extrĂ©mitĂ© [(en) end scrapers].
  • Zhoukoudian (localitĂ© 15) - site dĂ©couvert en 1932 et fouillĂ© de 35 Ă  37 : L'assemblage faunique indique un âge tardif ou moyen du PlĂ©istocène supĂ©rieur (qui commence Ă  126 000 ± 5 000 ans et s'est achevĂ© il y a environ 11 700 ans), et des dates indiquent pour l'horizon culturel une tranche d'âge estimĂ©e entre 140 et 110 000 ans[38]. Le riche assemblage lithique est composĂ© de plus de 10 000 artefacts en pierre, dont des marteaux, des nucleus, des Ă©clats, des pièces retouchĂ©es. Des nucleus discoĂŻdaux rĂ©guliers et des nucleus polyĂ©driques fortement rĂ©duits sont Ă©galement prĂ©sents, tĂ©moignant d'une approche sophistiquĂ©e de la rĂ©duction du nucleus. Les outils retouchĂ©s sont principalement des racloirs latĂ©raux. Parmi les autres types d'outils, citons les outils de hachage, les couteaux Ă  dos, les pointes, les poinçons, les encoches et les burins. Les outils sont principalement en quartz et fabriquĂ©s sur des Ă©clats; ils sont de petite taille, mais on rencontre quelques couteaux Ă  dos de grande taille. La percussion directe au marteau dur (dĂ©bitage unipolaire) Ă©tait la principale mĂ©thode de dĂ©bitage, mais le dĂ©bitage bipolaire Ă©tait Ă©galement frĂ©quent, rendant l'assemblage de LocalitĂ© 15 unique dans le PalĂ©olithique moyen chinois.

Les DĂ©nisoviens

La dĂ©couverte des DĂ©nisoviens, sous forme de restes fossiles très fragmentaires qui ne nous renseignent quasiment pas sur leur anatomie, mais dans un excellent Ă©tat de conservation en ce qui concerne le matĂ©riel gĂ©nĂ©tique, pose beaucoup de questions. Jean-Jacques Hublin[39] (chaire de PalĂ©oanthropologie au Collège de France[40]) s'interroge sur le lieu de la dĂ©couverte, l'AltaĂŻ au regard de certains rĂ©sultats : quand on Ă©tudie la variabilitĂ© du gĂ©nome dans des populations actuelles, on trouve jusqu'Ă  6 % de l'ADN des DĂ©nisoviens dans des populations aussi Ă©loignĂ©es de l'AltaĂŻ que les MĂ©lanĂ©siens et les Australiens. Il envisage, en consĂ©quence, le « centre » de la rĂ©partition probable des DĂ©nisoviens en Asie orientale (« relativement vers le Sud »), l'AltaĂŻ Ă©tant Ă  la pĂ©riphĂ©rie de cette zone. Jean-Jacques Hublin propose donc que soient rĂ©Ă©tudiĂ©s certains restes fossiles qui correspondent Ă  cette pĂ©riode et aux maigres indices que l'on possède sur la morphologie des DĂ©nisoviens, et qui ont Ă©tĂ© dĂ©couverts depuis longtemps en Chine : sur les sites de Jinniushan (pĂ©ninsule du Liaodong), Maba (rĂ©gion des monts Nan-ling, Shaoguan, Guangdong), Dali (Ă  proximitĂ© de la confluence de la rivière Wei et du Fleuve Jaune), et surtout les fossiles de Xujiayao (bassin de Nihewan, Hebei, Ă  proximitĂ© du site de Xiaochangliang[N 8]). Ce dernier sujet, datĂ© 260–370 000 ans, pourrait constituer un excellent « candidat » au groupe des DĂ©nisoviens[41].

La mandibule de Xiahe, demi-mandibule humaine fossile dĂ©couverte en 1980 dans la grotte de Baishiya, près de Xiahe, dans le Gansu, en Chine, a Ă©tĂ© identifiĂ©e en mai 2019 comme ayant appartenu Ă  un DĂ©nisovien. Cette Ă©tude s'est appuyĂ©e pour la première fois sur l'analyse des protĂ©ines (palĂ©oprotĂ©omique) conservĂ©es dans le fossile, alors que l'ADN Ă©tait trop dĂ©gradĂ© pour ĂŞtre exploitable. La mandibule a conservĂ© deux molaires, dont la morphologie est jugĂ©e comparable Ă  celle des molaires trouvĂ©es dans la grotte de Denisova. Cette mandibule a un âge Ă©valuĂ© par les sĂ©ries de l'uranium Ă  au moins 160 000 ans AP. Il s'agit du premier fossile dĂ©nisovien reconnu en dehors de la grotte de Denisova[42].

Homo sapiens

La fin du PlĂ©istocène (le PlĂ©istocène supĂ©rieur s'Ă©tend de 126 000 Ă  11 700 ans) est marquĂ©e, en Chine, par la constitution de dĂ©pĂ´ts de lĹ“ss avec le dĂ©placement et l'accumulation de sĂ©diments sur le Gansu, le Shaanxi et le Shanxi[43]. C'est au dĂ©but du PlĂ©istocène supĂ©rieur qu´Homo sapiens[44] occupe peu Ă  peu ces territoires qui sont devenus, aujourd'hui, la Chine. Un crâne d'Homo sapiens a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  Liujiang, au Guangxi ; il est datĂ© de plus de 68 000 ans[45], et semble participer de l'arrivĂ©e des Homo sapiens en Chine[46]. Pour comparaison, un Homo sapiens a Ă©tĂ© retrouvĂ© au Laos, sur le site de Tam Pa Ling, datĂ© entre 64 000 et 46 000 ans[N 9].

Néanmoins, les études de paléogénétique ont montré que les fondateurs de toutes les populations vivantes non africaines se sont étendues à partir de l'Afrique il y a environ entre 65 000 à 45 000 ans. Ce modèle de « dispersion tardive » avait été remis en question par la découverte d'humains anatomiquement modernes (AMH) isolés dans des grottes du sud de la Chine suggérée dès vers 120 000 ans. Une équipe de chercheurs a évalué l'âge des premiers fossiles d'AMH provenant de cinq grottes de cette région à l'aide d'une analyse ADN ancienne et d'une stratégie de datation géologique à plusieurs méthodes. Ceux-ci constatent que les fossiles étaient beaucoup plus jeunes que ce qui avait été suggéré précédemment, certains vestiges datant de l'Holocène en raison de l'histoire complexe des dépôts dans ces grottes subtropicales. Selon ces chercheurs, les preuves actuelles montrent que les AMH se sont installés dans le sud de la Chine dans le délai fixé par des données moléculaires inférieures entre 50 000 à 45 000 ans et pas plus tôt[47].

Certains des premiers humains modernes à s'être installés en Asie de l'Est il y a plus de 40 000 ans ont occupé le vaste plateau du nord de la Chine pendant des milliers d'années. Ils ont chassé le cerf et il est possible qu'il aient rencontré des Néandertaliens et d'autres humains archaïques[48]. Mais, une étude des génomes anciens publiée en 2021 suggère que quelque temps avant la fin de la dernière période glaciaire, ces populations ont disparu. Il y a 19 000 ans, ces régions sont peuplées par un autre groupe d'humains modernes - les chasseurs-cueilleurs qui sont les ancêtres des Asiatiques de l'Est d'aujourd'hui. Ce groupe a remplacé les premiers humains modernes dans le nord de l'Asie de l'Est[48]. On observe également, dès la fin du dernier maximum glaciaire, une séparation génétique entre les populations d'Asie du nord et les populations d'Asie du sud est qui perdure au moins jusqu'au début du Néolithique[48] - [49].

Ă€ la fin de la dernière pĂ©riode glaciaire, l'homme augmente sa consommation de plantes sauvages et notamment de graminĂ©es : dans la rĂ©gion du moyen fleuve Jaune, on a trouvĂ© des "mortiers"[N 10] datant de 23 000 Ă  19 500 ans AP[50]. Les analyses montrent des traces de graminĂ©es (PoacĂ©es) : tribu des Triticeae[N 11] et Paniceae, des haricots de Vigna, l'igname de Chine et une cucurbitacĂ©e (Trichosanthes kirilowii).

Paléolithique supérieur : la technologie des lames et haches bifaces

Lorsqu'apparaît la technologie des nucleus préparés Levallois et la production de bifaces on entre dans le Paléolithique supérieur. Entre ces premiers bifaces de l'Asie de l'Est au Paléolithique supérieur, qui ne sont donc évidemment pas synchronisés avec le « techno-complexe »[N 12] Acheuléen[N 13] en Afrique et en Eurasie occidentale, il existe donc un énorme décalage temporel, qui reste une énigme en 2017[51].

Cette technologie des bifaces se manifeste tout d'abord, en l'état actuel de nos connaissance en 2017, dans le Nord-ouest: Luotuoshi et Gouxi (Xinjiang), Shuidonggou (Ningxia), Jinsitai et Dayao (Mongolie intérieure), ainsi que Xishi (Henan). Les plus anciens sites du technocomplexe à lame, dans la région[N 14], se trouvent dans l'Altaï, puis en Mongolie et dans la région des Ordos. Luotuoshi est le premier site associé au Paléolithique supérieur à lame en Chine ; il a été découvert dans le Nord-ouest du Xinjiang, en Dzoungarie, peut-être sur le parcourt d'une hypothétique route de migration Ouest-Est, ou suivant une production originelle locale et des échanges entre groupes[52]. La technologie des microlithes s'est poursuivie au Nord, accompagnée d'ornements et d'objets en os raffinés[N 15]. Tandis que dans le Sud la tradition d'outils sur galets domine, et que les outils sur petits éclats augmentent nettement. Les recherches de 2012[52] indiquent que la technique de production de lame en Chine du Nord n'a pas été mise au point de manière indigène mais qu'elle a été introduite, peut-être par une ancienne population qui se déplaçait vers le sud et l'est de son territoire natal dans l'Altaï, ou par échanges de proche en proche. La correspondance entre la technique Levallois de Shuidonggou et celle de Luotuoshi (Dzoungarie, Nord Xinjiang) et de Gouxi (centre Xinjiang), ainsi qu'à proximité du lac Qinghai y est relevée : « ses particularités permettent de corréler ce techno-complexe avec celui du sud de la Sibérie et du nord de l'Asie centrale », entre Shuidonggou, donc, et la région de l'Altaï[53]. Le site de Luotuoshi a produit 534 artefacts et de nombreux outils taillés dans ce qui semble un grès siliceux à grain fin, gris foncé et noir, collectés en surface, mais néanmoins datés du premier Paléolithique supérieur, dont 22,7 % de lames[54]. Ce site serait un lieu de fabrication d'outils, en raison de son très grand pourcentage (26 % du total d'artefacts) comparé à des sites similaires en Sibérie et en Mongolie.

  • Le site de Xujiacheng, xian de Zhuanglang (Gansu), et datĂ© entre 46 et 23 000 ans BP, a livrĂ©, sur 15 m2 plus de 5000 outils plus de 500 fossiles de vertĂ©brĂ©s. Les galets de quartz et de granit ont fourni la matière première. La technique de dĂ©bitage est la percussion directe, la percussion bipolaire Ă©tant rare. Il s'agit de la pratique traditionnelle, alors, en Chine du Nord (avant l'arrivĂ©e de la technologie des lames) qui produit des outils sur Ă©clats simples[55].
  • Le site de Shuidonggou, (sur la rive est du fleuve Jaune, Ă  30 km au sud-est de Yinchuan, Ningxia) fouillĂ© initialement par Teilhard de Chardin, a rĂ©vĂ©lĂ©, selon les derniers rĂ©sultats (rĂ©fĂ©rence 2017) une occupation très longue depuis 40 000 ans, et 4 stades d'occupation[56]. Premier stade, de 40 Ă  33 000 ans, apparition de la technique Levallois. Second stade, entre 32 et 27 000 ans, les microlithes se multiplient et remplacent les artefacts et lames Levallois, certains portant l'indice d'un traitement par la chaleur et d'autres par des retouches extrĂŞmement fines. Des perles en Ĺ“uf d'autruche, des outils en os poli et de nombreux foyers en fosses donnent Ă  imaginer ces groupes vivant Ă  proximitĂ© du feu. Le troisième stade, vers 20 000 ans, se caractĂ©rise par un très petit nombre d'objets lithiques et par des foyers, contemporains du dernier maximum glaciaire (22-18 000 ans). Il y a un hiatus, dans l'occupation humaine Ă  Shuidonggou, Ă  cette pĂ©riode, très dĂ©lĂ©tère pour les humains, et jusqu'Ă  la suivante, vers 12-11 000 ans, oĂą l'on rencontre de nombreux microlithes, des outils de pierre polie et des outils raffinĂ©s en os poli ainsi que des meules[57]. Les dĂ©pĂ´ts de dĂ©chets de pierre chauffĂ©e, semblent ĂŞtre la preuve de l'usage de pierres Ă  bouillir afin de rendre les aliments touchĂ©s par une bactĂ©rie, Escherichia coli , propres Ă  ĂŞtre consommĂ©s[58]. La dĂ©couverte de grandes quantitĂ©s d'os Ă©crasĂ©s de petits mammifères, permettent d'imaginer de nouveaux types de chasse, peut-ĂŞtre avec des filets, et peut-ĂŞtre le dĂ©veloppement de la « RĂ©volution Ă  Large Spectre » (alimentaire) [Broad Spectrum Revolution (en)] (BSR)[59] - [60].
  • Dahe : la grotte situĂ©e dans le village de Cituo, Dahe county [sic] (Yunnan) a rĂ©vĂ©lĂ© des activitĂ©s humaines avec un outillage taillĂ© dans le tuf, le basalte, le silex, le grès et le calcaire siliceux, ainsi que des feux (sol et ossements) et probablement une surface "pavĂ©e" ; activitĂ©s datĂ©es 44 000 - 36 000 ans BP. Ces fouilles de 2001, 2002 et 2006 ont aussi mis en Ă©vidence un travail exceptionnel de la pierre taillĂ©e, semblable au MoustĂ©rien : des nucleus discoĂŻdaux, des pointes en trièdres, des racloirs discoĂŻdaux, des denticulĂ©s, des outils Ă  encoches et quelques autres types d'outils ont Ă©tĂ© finement et rĂ©gulièrement retouchĂ©s[61].
  • Zhoukoudian (Grotte supĂ©rieure) : En Chine, l'homme anatomiquement moderne ou Homo sapiens sapiens est d'abord dĂ©couvert, en 1933-34, dans la grotte supĂ©rieure de Zhoukoudian (Grotte supĂ©rieure), non loin de ses ancĂŞtres du PalĂ©olithique infĂ©rieur, Zhoukoudian (localitĂ© 1)[62]. La majoritĂ© des objets et os humains sont soit datĂ©s entre 34 000 et 27 000 ans AP. Les outils de pierre et d'os sont accompagnĂ©s de traces d'hĂ©matite, de perles colorĂ©es et de pendentifs faits de dents et de coquillages enfilĂ©s sur un lien, lui aussi, enduit d'hĂ©matite[63]. Cet Homme de Zhoukoudian (Grotte supĂ©rieure) est un Homo sapiens qui a donc reçu une sĂ©pulture. On a dĂ©couvert sur le mĂŞme site des lames et des parures qui Ă©voquent ce que l'on a dĂ©couvert au PalĂ©olithique supĂ©rieur en Europe. Cet homme vivait au milieu de forĂŞts et de prairies, oĂą il pratiquait chasse et pĂŞche.
  • La grotte de Chuanfandong, près de la ville de Sanming (Fujian) et datĂ©e entre 30 et 20 000 ans BP, montre, au niveau le plus ancien et depuis l'entrĂ©e, une vaste surface de sol (m de large et 22 m de profondeur) artificiellement construit avec diverses roches liĂ©es par un sable Ă  quartz[64], ce qui procure une surface agrĂ©able, plate et surĂ©levĂ©e par rapport au contexte du reste de la grotte, irrĂ©gulière et boueuse.
  • Le site de Xishi, village de Daye, Dengfeng (Henan), en bordure de la rivière Wei, a Ă©tĂ© fouillĂ© en 2010 ; il est datĂ© d'après trois charbons autour de 22 000 ans BP, antĂ©rieur donc Ă  la dernière pĂ©riode glaciaire. Sur 50 m2, 8 500 objets lithiques tĂ©moignent clairement d'une complète chaĂ®ne opĂ©ratoire dans la production de lames avec un espace qui lui Ă©tait rĂ©servĂ©. Très rares sont les lames fonctionnelles trouvĂ©es sur le site car elles ont très probablement Ă©tĂ© utilisĂ©es ailleurs[65]. C'est, actuellement (en 2017), le plus ancien site de production de lames en Chine centrale.
  • Shizitan, qui prĂ©sente plusieurs sites de plein air sur les rives du Qingshui, affluent du fleuve Jaune, Xian de Ji (Tianjin) (Shanxi), a livrĂ© des ornements et des pierres Ă  bouillir : datations 29 000 - 8 500 ans BP. Les 300 emplacements de feux, utilisĂ©s une seule fois seulement, sont de 4 types : placĂ©s sur une surface plate sans limitation, le plus commun ; surface plate avec une simple limite en pierres ; surface en creux peu profond, le sol y est bien brĂ»lĂ© sur les bords ; feu contenu dans une dĂ©pression limitĂ©e par des pierres. Ces types de feux sont gĂ©nĂ©ralement rassemblĂ©s, ce qui suppose un lieu fonctionnel associĂ© Ă  certains comportements, incluant des regroupements sociaux[66]. Sur un horizon datĂ© 12 756 - 11 350 ans BP, on y a trouvĂ© une pierre-mortier et son pilon : l'analyse indique qu'on les a utilisĂ© pour traiter des plantes alimentaires, pour produire des pigments et pour polir des ornements. La proportion de millet ne cesse de croitre sur ce site, au cours de l'Ă©pisode climatique du Dryas rĂ©cent.

Tardiglaciaire

Vers 20000 ans AP, tout l'espace correspondant Ă  la Chine actuelle est beaucoup plus froid et sec[67]. Le niveau marin est 120 m en dessous du niveau actuel. Les tempĂ©ratures sont, en Chine du Nord, entre 6 et 9 degrĂ©s Celsius plus basses qu'aujourd'hui et, au Sud, entre 4 et 5 degrĂ©s Celsius. Sapins et Ă©picĂ©as sont très rĂ©pandus, une steppe gelĂ©e couvrant la majoritĂ© de la partie Nord[68].

Ă€ partir de 19 000 ans AP, les tempĂ©ratures commencent Ă  remonter et on passe progressivement d'un climat glaciaire Ă  un climat froid, ce phĂ©nomène Ă©tant amplifiĂ© par l'effet des moussons dans une grande moitiĂ© Sud-est. Au cours de cette pĂ©riode de Tardiglaciaire, on assiste Ă  une fluctuation du climat entre phases froides et phases plus tempĂ©rĂ©es.

Vers 14500 ans AP, le taux d'humidité s'élève progressivement dans le Nord, le Nord-Est et une partie du centre. Une forêt tempérée se développe dans le Sud et le niveau des lacs s'élève. Mais un épisode froid et sec, comparable au Dryas récent, frappe la région du moyen Fleuve jaune entre 13000 et 12500 ans AP et un phénomène similaire se produit dans la région du Yangzi vers 12900 - 10300 ans AP.

Comme ailleurs dans le monde, les groupes humains se sont adaptés à ces phénomènes climatiques successifs. Si les ressources sont abondantes, les chasseurs-cueilleurs se déplacent fréquemment afin d'éviter l'épuisement de ces ressources, mais si elles deviennent saisonnières ou parfois introuvables, de petits groupes de collecteurs se dispersent. Les ressources sont ensuite stockées pour assurer la jointure[69]. Des formes de résidences plus stables apparaissent avec des campements temporaires lors des périodes de collecte intensive, ainsi qu'un outillage plus différencié, des moyens et des lieux de stockage. Cette transition, qui voit apparaitre au sein de populations paléolithiques des stratégies partiellement néolithiques, a conduit à reconsidérer, ces dernières décennies, l'ancienne rupture entre Paléolithique et Néolithique[70].

Carte géographique du cours de la rivière Wei.
Le cours de la rivière Wei, affluent du fleuve Jaune, au Nord de la Chine

À la fin du Pléistocène supérieur, au Tardiglaciaire, les groupes de chasseurs étaient plus cueilleurs qu'auparavant et bougeaient à la recherche de « niches » temporaires et de possibles camps saisonniers. C'est dans ce contexte qu'apparaissent les premières poteries[71]. De très nombreuses fouilles ont été entreprises depuis 1995 sur cette période[72] - [73].

Cette période voit surgir plusieurs innovations essentielles, comme la poterie et l'outil de pierre polie, au sein de populations de chasseurs-cueilleurs. Ce sont alors des groupes itinérants depuis des camps de base saisonniers. Au Sud, ces populations réalisent les premières poteries, probablement dans des camps utilisés sur d'assez longues durées. Elles exploitent une large gamme de ressources animales et végétales, où les plantes et les coquillages tiennent une place conséquente. Ailleurs, sous le climat encore froid et aride du nord de la Chine, parmi de nombreux microlithes, on trouve quelques poteries ou des mortiers et les premiers outils de pierre polie, de petite taille, qui pouvaient être transportés. Ils témoignent de la part prise par les végétaux dans l'alimentation. Comme dans d'autres parties du monde la céramique fait son apparition au sein des chasseurs-cueilleurs non sédentaires qui ont une alimentation diversifiée[74].

Au Sud : la grotte de Yuchanyan (v. 16 000 Ă  12 000 ans AP) et ses voisines

Au Pléistocène final (20000 - 11700 ans AP) plusieurs innovations sont constatées.

Grottes de Yuchanyan, xian de Dao (Hunan) et Zengpiyan, Guilin (Guangxi) : le climat change au PlĂ©istocène final dans cette rĂ©gion du Sud Hunan et Nord Guangxi. Au PlĂ©istocène final certaines ressources naturelles, comme les noix et les coquillages, deviennent plus abondantes et une stratĂ©gie de collecte, associĂ©e Ă  une mobilitĂ© modĂ©rĂ©e, peut conduire vers certaines formes de sĂ©dentaritĂ© relative, des camps saisonniers avec une durĂ©e d'occupation relativement longue, comme le nĂ©cessitait le procĂ©dĂ© de fabrication de la poterie Ă  ses dĂ©buts[75]. Dans un environnement riche en faune et en flore les populations de ces sites avaient une stratĂ©gie de subsistance Ă©talĂ©e sur un large spectre oĂą les oiseaux ont une part importante, en association avec la consommation de gastĂ©ropodes. Des espèces de riz sauvage Ă©taient bien collectĂ©es mais ne reprĂ©sentaient qu'un faible complĂ©ment alimentaire. C'est dans ce contexte, datĂ© de 16 000-12 000 AP, que l'on a dĂ©couvert dans la grotte de Yuchanyan la plus ancienne poterie utilitaire au monde. La terre de structure grossière et dĂ©graissĂ©e avec du charbon de bois et du sable grossier Ă©tant cuite Ă  basse tempĂ©rature, le rĂ©sultat donne une poterie très friable et poreuse[76].

Les grottes de Zengpiyan et Miaoyan (12 000-8 000 AP) permettent d'avoir une vue plus précise de ces populations dans cette région, au cours de cette transition climatique : ce sont apparemment des campements saisonniers, mais la réalisation et l'utilisation de poterie, dans la première étape de cette technologie, permettent de supposer que les périodes d'occupation étaient relativement longues[77], et avec une bonne organisation logistique pour leur approvisionnement ces populations n'étaient pas contraintes à de bien grands déplacements[78]. L'apparition de la poterie (12 000-10 000 AP), modelée, s'est produite au sein de ces populations de chasseurs-cueilleurs non sédentaires[79]. Le site de Zengpiyan a été utilisé jusqu'au cours de la néolithisation : à la fin de cette période d'occupation de la grotte, la terre cuite est alors montée au colombin, décorée, et on voit apparaître des pierres polies alors qu'il s'agit, cependant, toujours de chasseurs-cueilleurs.

Au Nord

Une Ă©tude de 2018[80] indique que les PalĂ©olithiques, vers 28 000 ans AP, avaient dĂ©jĂ  coupĂ© avec leurs outils de pierre taillĂ©e diffĂ©rents vĂ©gĂ©taux consommables dont le millet sauvage, dans la vallĂ©e du fleuve Jaune. La consommation de vĂ©gĂ©taux est bien visible, plus tard, Ă  la fin du PlĂ©istocène.

Il est, d'ailleurs, aujourd'hui possible de faire la comparaison entre ce qui se passe au Nord avec les donnĂ©es dĂ©couvertes au Sud et au centre de la Chine[81]. Une fouille de 2005 publiĂ©e en 2013[82] a rĂ©vĂ©lĂ© Ă  Tianjin un site de la fin du PlĂ©istocène-dĂ©but de l'Holocène, Taiziling Paleolithic locality (Ă  proximitĂ© du mausolĂ©e d'un prince de la dynastie Qing), et comportant de nombreux tĂ©moins de la production et de l'usage des microlithes des chasseurs-cueilleurs de l'Ă©poque en Chine du Nord. La comparaison a pu se faire avec d'autres sites du Nord de la Chine et des populations de chasseurs-cueilleurs dans des contextes diffĂ©rents : Xiachuan au Shanxi, 22 900-14 400, Longwangchan au Shaanxi, 18 000-13 000, Shizitan au Shanxi, 29 000-8 500 AP et Hutouliang[83] au Hebei, 14 300-12 700. Avec de brusques variations climatiques (parfois avec un climat doux et sec) et avec une faune abondante et diversifiĂ©e, ces populations utilisent les mĂŞmes microlithes pour la chasse mais ils sont manifestement très mobiles. Ici les campements peuvent ĂŞtre plus spĂ©cialisĂ©s que dans le Sud : lieux de production d'outils, lieux rĂ©servĂ©s au traitement des produits de la chasse et autres lieux spĂ©cialisĂ©s. On a trouvĂ© aussi Ă  Hutouliang quelques tessons, ce qui en fait le premier site pour la production de poterie en Chine du Nord. Des indices permettent de dĂ©celer les premières formes de consommation de millet sauvage sur un site de la fin du PalĂ©olithique (Shizitan S9, datĂ© entre 13 800 et 11 600 avant le prĂ©sent)[84].

MĂ©solithique

L'Holocène commence vers , avec le réchauffement rapide du climat. Avec l'influence d'une mousson plus vigoureuse, les dernières traces de conditions climatiques froides disparaissent en Chine vers 7000. Les températures sont, à ce moment, de 1 à 3 °C plus chaudes qu'aujourd'hui, la mousson plus marquée et le niveau des lacs bien plus élevé. Un maximum de chaleur et d'humidité est atteint lors du pic de chaleur de l'Holocène (l'optimum climatique de l'Holocène) entre 7000 et 2000. Des régions du Nord-Ouest et du Nord sont atteintes, entre 9000 et 8000, par de fortes pluies de mousson[85], alors qu'aujourd'hui elles sont devenues des régions arides ou semi-arides.

Au Mésolithique (d'environ 10000 à [86]) l'usage des microlithes se répand et prouve la mise en œuvre d'un savoir-faire précis allié à une anticipation de l'objet à réaliser ainsi qu'à la complexité des actes en jeu[87]. Cette technologie est alors présente sur tout le territoire de la Chine actuelle et bien au-delà.

Dans de nombreuses régions, la pratique des chasseurs-cueilleurs (comme à Zengpiyan[88]) se prolonge loin dans l'Holocène, parmi des populations qui sont déjà dans le Néolithique (culture et élevage)[N 16].

Notes et références

Notes

  1. Selon le découvreur : QIAN Fang, ZHOU Guoxing : « Stratigraphy and Paleontology of the Yuanmou Basin, Yunnan Province, China », sur Northern Arizona University, 1991, (1993 traduction) (consulté le ). Cette datation, confirmée en 2008, est toujours d'actualité en 2017 : Junko Habu et al., 2017 (Emplacements du Kindle 8490-8492).
  2. Le premier fossile de l'Homme de Lantian a Ă©tĂ© dĂ©couvert en 1936, dans le xian de Lantian, Ă  50 km au sud-est de Xi'an.
  3. Otte 2010, p. 24: tableau Les plus anciens vestiges. Les fossiles humains repĂ©rĂ©s dans ce tableau par les sites de leur dĂ©couverte ne semblent pas les seuls dĂ©couverts sur ces sites ; en effet les datations proposĂ©es par Otte (il date l'un des crânes du PalĂ©olithique infĂ©rieur et moyen (240 000-15 000 ans avant le prĂ©sent) ne correspondent pas totalement Ă  la publication très dĂ©taillĂ©e de quelques fossiles prĂ©cis dans : J.J. Bahain, en collaboration avec S. Abdessadok, Le Site de l'Homme de Yunxian in Premiers hommes de Chine, 2004, p. 37. C'est pourquoi la datation partagĂ©e par les deux publications est celle qui est mentionnĂ©e ici.
  4. Dans l'ouvrage collectif Junko Habu et al., 2017 le site de Dongyaozitou n'est pas mentionné. Les auteurs Xing Gao, Ying Guan, Xin Xu and John W. Olsen, dans la section 18.3 The Earliest Presence of Hominins in China signalent que nombre de ces très anciens fossiles sont de date incertaine et restent controversés quant à leur antiquité absolue. (Emplacements du Kindle 8465-8466)
  5. Sur cette question, voir le bilan effectué par Kate Wong : (en) « The Most Fascinating Human Evolution Discoveries of 2013 », sur blogs.scientificamerican.com, Scientific American, (consulté le ).
  6. Ici il s'agit de frapper la pierre sur une autre surface dure, une autre pierre par exemple, afin de produire de nombreuses petites fractures qui permettent d'enlever des grains de matière. Et ainsi d'approcher progressivement de la forme sphérique prévue dès le départ, avec le choix de la pierre et l'intention de la transformer en boule. : Premiers hommes de Chine, 2004, p. 73. Le procédé est décrit à propos de bolas, découvertes sur un site d'Homo erectus dans les gisements de Dingcun, au Shanxi, et reproduites p. 74 de ce dossier. Ces bolas ont pu servir pour des frondes à une boule ou lancées groupées dans un filet, dans les pattes du gibier : réf. Yves Coppens Le présent du passé au carré : La fabrication de la Préhistoire, Odile Jacob 2010, (ISBN 978-2-7381-2476-0), p. 79.
  7. L'Homme de Dali est peut-être un Homme de Denisova, mais des restes plus abondants ou plus complets sont nécessaires pour poursuivre dans ce sens : Ewen Callaway in (en) « Fossil genome reveals ancestral link : A distant cousin raises questions about human origins », sur Nature News: UMT / labo du London's Natural History Museum, (consulté le ).
  8. Xiaochangliang (en). Voir aussi : (en) Hong Ao, Chun-Ru Liu, Andrew P.Roberts, Peng Zhang et Xinwen Xue, « An updated age for the Xujiayao hominin from the Nihewan Basin, North China: Implications for Middle Pleistocene human evolution in East Asia », Journal of Human Evolution (publiĂ© par Elsevier Ltd.), vol. 106,‎ , p. 54-65 (lire en ligne, consultĂ© le ). Ils proposent une datation de 260–370 000 ans, en 2017.
  9. Peter Bellwood, 2013, First Migrants: Ancient Migration in Global Perspective, Chapter 4, page 2. (ISBN 978-1-405-18908-8), brochĂ©. Voir aussi (en) « Early Modern Humans and Morphological Variation in Southeast Asia: Fossil Evidence from Tam Pa Ling, Laos », sur Plos One, (consultĂ© le ) ( le mĂŞme texte PDF). Dans ces publications il est fait allusion Ă  la mandibule de Zhirendong (sud-est de la Chine) datĂ© de plus de 100 000 rapprochĂ©es de dents dĂ©couvertes, dans ce sud chinois, dans la grotte de Fuyan et datĂ©es entre 120 000 et 80 000. Mais une Ă©tude sur cette mandibule indique des traits « archaĂŻques », et porteurs de traces gĂ©nĂ©tiques d'hybridation (Revue Nature, mars 2015). La question de l'appartenance, ou non, de ces individus Ă  un groupe dHomo sapiens venu d'Afrique est posĂ©e (revue « Pour la science », 12/2015, p. 31, encadrĂ©). Wu Liu, le dĂ©couvreur, propose d'y voir la prĂ©sence ancienne de notre espèce en Asie. La presse s'Ă©tait dĂ©jĂ  fait l'Ă©cho des dĂ©couvertes chinoises dans des articles oĂą l'unique foyer de dispersion dHomo sapiens depuis l'Afrique pourrait ĂŞtre remis en cause par ces dĂ©couvertes : Le Figaro 27/10/2010.
  10. Mortiers anciens : sur ce type d'objet : Pour une archéologie du geste : broyer, moudre, piler : des premiers chasseurs aux premiers agriculteurs, Sophie Archambault de Beaune 2000.
  11. « Développer de nouvelles variétés d'orge et de blé », sur INRA, (consulté le ).
  12. Techno-complexe : L'ensemble des processus d'acquisition, de transformation, d'utilisation et de consommation des divers matériaux et produits constitue le système technique du groupe étudié. EHESS, « Systèmes d'information géographique, archéologie et histoire : Glossaire », Histoire & Mesure, vol. XIX, nos 3/4,‎ , p. 421-427 (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Acheuléen - Les cultures lithiques de la Préhistoire », sur Hominidés (consulté le ).
  14. Le dĂ©bitage laminaire attestĂ© au PalĂ©olithique infĂ©rieur en Afrique de l'Est dès 500 000 ans, apparait dans plusieurs rĂ©gions et Ă  plusieurs moments durant le PalĂ©olithique moyen, notamment dans le nord-ouest de l'Europe et au Proche-Orient. L'Aurignacien, qui ouvre le PalĂ©olithique supĂ©rieur en Europe vers 43 000 ans, pratique l'industrie lithique des lames. La mĂ©thode Levallois apparait surtout au PalĂ©olithique moyen oĂą il est plus communĂ©ment associĂ© au MoustĂ©rien Ă  partir de 300 000 ans BP.
  15. Par ailleurs, des outils en os ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s dans la grotte de Ma'anshan, situĂ©e dans le nord-ouest de la province du Guizhou (sud de la Chine). DatĂ©s entre 35 000 et 18 000 ans avant le prĂ©sent, il s'agit des plus anciens outils en os dĂ©couverts en Chine. (en) Shuangquan ZHANG, Francesco d'ERRICO, Lucinda R. BACKWELL, Yue ZHANG, Chen et Xing GAO, « Ma'anshan cave and the origin of bone tool technology in China », Journal of Archaeological Science, vol. 65,‎ , p. 57-69 (DOI 10.1016/j.jas.2015.11.004).
  16. Brian Hayden (Université Simon Fraser) [dans Chasseurs-cueilleurs, ouvrage collectif, sous la direction de Sophie Archambault de Beaune, CNRS éditions, 2007 : article Une société hiérarchique ou égalitaire, p. 197-206] indique que la présence de fosses de stockage (qui pourraient être des indices de propriété) et le fait que certains individus sont distingués, par leur inhumation d'une part, par leurs ornements d'autre part, [ce que l'on peut constater en Chine, au moins à cette époque si ce n'est plus tôt] pourraient être des indices de certaines formes de complexité, de différences sociales ou culturelles à l'œuvre dans ces cultures de chasseurs-cueilleurs depuis le Paléolithique supérieur.

Références

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  11. Le site de l'Homme de Yunxian, dans Premiers hommes de Chine, 2004, p. 37 et suivantes. Le scanner des deux crânes a permis de proposer une reconstitution tridimensionnelle qui effectue la synthèse des informations disponibles grâce aux deux exemplaires et en rectifie les déformations : idem p. 42-43.
  12. Premiers hommes de Chine, 2004, p. 14 : Henry de Lumley, et Jean-Jacques Bahain, en collaboration avec Salah Abdessadok : p. 30 et suivantes.
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  31. Le site initial de l'Homme de Denisova, un « cousin » de Néandertal, se trouve en Sibérie, à une trentaine de kilomètres seulement de l'actuelle frontière avec la Chine. Cette supposition n'est pas reprise par Junko Habu et al., 2017 qui relève seulement que de nombreux outils sont très usés et résistent à l'étude.
  32. Junko Habu et al., 2017 (Emplacements du Kindle 8606)
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  39. Jean-Jacques Hublin, Collège de France, 30/11/2016, à partir de 00 48 00
  40. Jean-Jacques Hublin au Collège de France
  41. Voir article An updated age for the Xujiayao hominin..., précité : particularly the Denisovan-like molar teeth, make it possible that the Xujiayao hominin could represent an early Denisovan.
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  53. Junko Habu et al., 2017 (Emplacements du Kindle 8733-8735) qui se réfère, en particulier à : (en) A.P. Derevianko, Gao X., J.W. Olsen et E.P. Rybin, « The Paleolithic of Dzungaria (Xinjiang, Northwest China) Based on Materials from the Luotuoshi Site », Archaeology, Ethnology and Anthropology of Eurasia, vol. 40, no 4,‎ , p. 2-18 (lire en ligne, consulté le ).
  54. Evgeny Rybin et al., 2012, p. 5 et 10 (tableau)
  55. [simple flaked stone tool assemblage] : Junko Habu et al., 2017 (Emplacements du Kindle 8814)
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  59. Junko Habu et al., 2017 (Emplacements du Kindle 8731)
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  61. Junko Habu et al., 2017 (Emplacement du Kindle 8857)
  62. Premiers hommes de Chine, 2004, p. 82-85. : L'Homme de Zhoukoudian : Upper cave (grotte supérieure). Voir aussi Blanchon 1993, p. 38.
  63. Shelach 2015, p. 35 (dessin d'après Wang, 2005) qui se limite à relever que : "quelques dents étaient colorées à l'hématite rouge".
  64. Junko Habu et al., 2017 (Emplacement du Kindle 8848)
  65. Junko Habu et al., 2017 (Emplacements du Kindle 8786)
  66. Junko Habu et al., 2017 (Emplacements du Kindle 8767)
  67. Liu & Chen 2012, p. 30-44, pour l'ensemble du paragraphe.
  68. Liu & Chen 2012, p. 30-31 (cartes)
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Voir aussi

Bibliographie

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