VĂ©nus de Willendorf
La Vénus de Willendorf est une statuette en calcaire du Paléolithique supérieur, attribuée au Gravettien, découverte lors de travaux de construction sur une ligne de chemin de fer en 1908 à Willendorf, en Autriche. Elle est conservée au Musée d'histoire naturelle de Vienne, en Autriche.
VĂ©nus de Willendorf | ||
Type | Statuette | |
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Dimensions | 11 cm | |
Matériau | calcaire oolithique | |
Fonction | ? | |
Période | Paléolithique supérieur | |
Culture | Gravettien (vers 24 000 / 22 000 avant JC) | |
Date de découverte | 1908 | |
Lieu de découverte | Aggsbach (Willendorf) (Autriche) | |
Coordonnées | 48° 17′ 39″ nord, 15° 24′ 00″ est | |
Conservation | Musée d'histoire naturelle de Vienne (Autriche) | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Autriche
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Description
La statuette est en calcaire oolithique et mesure 11 cm de hauteur. Elle représente une femme nue debout avec ses bras reposant sur ses gros seins. Certains aspects de son corps qui ont à voir avec la reproduction — son ventre assez gros qui laisse supposé à une femme enceinte, ses grosses fesses, ses grosses cuisses et ses seins élargis — ont tous été soulignés. Ce qui laisse penser (sans jamais avoir été prouvé) qu'elle représente une déesse de la fertilité[1]. La tête, finement gravée, est penchée en avant et semble être entièrement recouverte par des tresses enroulées. La loi de frontalité, c'est-à -dire de symétrie, est respectée.
Des restes de pigments laissent supposer qu'originellement la statuette était peinte en rouge. La perfection de son modelé lui a apporté une renommée mondiale.
Contexte archéologique
La statuette a été découverte par Josef Szombathy en collaboration avec Josef Bayer en 1908 sur le site d'une ancienne briqueterie à Willendorf, dans la région de la Wachau, un petit village situé à 24 km de Krems an der Donau, sur le Danube (Basse-Autriche). La stratigraphie reconnue lors des fouilles effectuées sur le site a permis d'attribuer la statuette au Gravettien et de lui attribuer un âge relatif d'environ 29 000 ans avant le présent.
Cette statuette fait partie des Vénus paléolithiques, le plus souvent grasse avec de gros seins, fesses (stéatopyges) et ventre. Ces traits, que l'on retrouve notamment chez la Vénus de Lespugue (Haute-Garonne), réalisée en ivoire, sont souvent interprétés comme des symboles de fécondité. Une autre figurine, également en ivoire mais dont seule la tête est parvenue jusqu'à nos jours, semble faire exception par sa finesse : il s'agit de la Dame de Brassempouy, découverte dans les Landes.
En 1988, une autre Vénus, datant de 30 000 ans avant le présent, a été trouvée à Galgenberg, juste au-dessus de Krems [2].
Interprétations et symbolique
Différentes significations ont été proposées, toutes délicates à vérifier scientifiquement[3] - [4] :
- déesse mère ;
- « orientation matrilinéaire » : gardienne de la maison et du foyer (« gardienne du feu ») ;
- symbole de la fécondité féminine en rapport avec la grossesse et la maternité, en soulignant les parties génitales féminines ;
- représentation de « l’idéal féminin paléolithique ».
Aujourd'hui
La Vénus de Willendorf est devenue une icône et sert de logo pour les mouvements de revendication de la rondeur qui se sont développés depuis une trentaine d'années .
Début , le réseau social Facebook doit faire amende honorable pour avoir censuré une photo de la Vénus publié sur son réseau en [5].
Philatélie
À l'occasion du centenaire de sa découverte, l'Autriche a émis le un timbre-poste hologramme représentant la Vénus de Willendorf de face. Deux cachets Premier jour furent émis ce jour-là : celui de Vienne représente la Vénus de trois-quarts gauche, celui de Willendorf la représente de dos.
Le , l'office des Nations unies à Vienne a émis un bloc-feuillet de 6 timbres à 0,55 € dans la série « Art autochtone ». L'un des timbres et le cachet Premier jour représentent la Vénus de trois-quarts droit.
Notes et références
- (en) « Venus of Willendorf: How This 30,000-Year-Old Figurine Continues to Captivate Today », sur My Modern Met, (consulté le )
- (en) Ogi Savic, « The oldest stone representation of a human - Venus of Galgenberg » , sur Itinari, (consulté le )
- « La Vénus de Willendorf », sur willendorf.info.
- Michel de Pracontal, « Les mystères de Vénus », Le Nouvel Observateur, (version du 30 octobre 2007 sur Internet Archive).
- AFP, « Facebook présente ses excuses après la censure d’une Vénus paléolithique », Le Monde, (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :