Cetacea
Les cĂ©tacĂ©s ou Cetacea (du grec ancien ÎșáżÏÎżÏ / kĂȘtos, « cĂ©tacĂ© ») forment un infra-ordre de mammifĂšres aquatiques.
Cétacés
RĂšgne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Sous-embr. | Vertebrata |
Classe | Mammalia |
Infra-classe | Placentalia |
Super-ordre | Laurasiatheria |
Ordre | Cetartiodactyla |
Sous-ordre | Cetancodonta |
Micro-ordres de rang inférieur
Il existe, en 2020, 86 espÚces[1] (nombre non fixé car les chercheurs débattent encore sur le nombre de sous-espÚces et la reconnaissance d'espÚces cryptiques)[2]. Seulement cinq espÚces encore existantes sont dulçaquicoles. Ce taxon comprend les animaux les plus grands ayant existé sur Terre, dont les 14 espÚces de baleines, notamment la baleine bleue. Ils sont considérés comme l'un des groupes d'espÚces ayant le plus divergé des autres mammifÚres[3].
Ces espÚces sont réputées pour avoir une intelligence remarquable. La discipline de la zoologie qui les étudie s'appelle la cétologie.
Leur chasse a également joué un rÎle économique important pour de nombreux pays, mais est, à présent, trÚs limitée.
Taxonomie et dénomination
Le substantif masculin cĂ©tacĂ© est issu du grec ancien ÎșáżÏÎżÏ [kĂȘtos], Ă©tymologiquement « grand poisson ». Les espĂšces peuvent gĂ©nĂ©riquement ĂȘtre appelĂ©es dauphin, baleine ou rorqual, en fonction de leur aspect[4]. Ces termes ne recoupent pas la classification scientifique qui distingue d'une part les cĂ©tacĂ©s Ă dents, taxon qui comporte des baleines (comme le bĂ©luga) et des dauphins, et d'autre part les espĂšces de cĂ©tacĂ©s Ă fanons qui sont toutes, elles, qualifiĂ©es de baleines.
Outre ces deux noms génériques, des termes spécifiques sont utilisés pour nommer ces espÚces ou groupes d'espÚces comme béluga, grand cachalot, narval, orque ou épaulard, marsouin, rorqual, baleine à bosse, sotalie et des termes issus du latin scientifique comme Hyperoodon, globicéphale. Ces noms vernaculaires ne désignent pas forcément non plus un taxon précis.
Carl von Linné avait classé les cétacés dans les plagiures, groupe qui comportait aussi les siréniens. Ce terme était utilisé depuis le XVe siÚcle au moins et rendait compte de leur queue trÚs aplatie horizontalement. Il regroupait alors des animaux aquatiques, vus comme des poissons, à la queue plate, sans écailles, et avec des poumons.
Classification
Aujourd'hui, les cétacés sont divisés en deux sous-ordres : les cétacés à fanons, appelés MysticÚtes, et les cétacés à dents, appelés OdontocÚtes. La distinction entre les deux groupes n'est pas si simple cependant, aussi les taxonomistes se fondent sur plusieurs autres caractéristiques anatomiques pour différencier les espÚces des deux groupes. Les narvals ne possÚdent aucune dent visible à l'exception de deux dents qui, chez les mùles, forment une ou exceptionnellement deux défenses[5]. Les grands cachalots ne possÚdent pas de dents sur la mùchoire supérieure[6]. D'ailleurs le nom de genre des premiers, monodons, et le nom d'espÚce des seconds, catodon, est à cet égard parlant.
Le taxon regroupe dix Ă quatorze familles selon les auteurs, par exemple les petits cachalots forment la famille des Kogiidae ou sont regroupĂ©s avec le grand cachalot au sein des Physeteridae. Les analyses phylogĂ©nĂ©tiques effectuĂ©es dans les annĂ©es 1990 montrent que les cĂ©tacĂ©s Ă dents et les cĂ©tacĂ©s Ă fanons sont bien issus de la mĂȘme lignĂ©e de mammifĂšres marins. Aujourd'hui, la position des cĂ©tacĂ©s par rapport aux Artiodactyla est vivement discutĂ©e par les scientifiques.
En outre, des dizaines de genres fossiles ont été identifiés ; par exemple Ambulocetus, Pakicetus, Basilosaurus, et classés sous le sous-ordre Archaeoceti.
Liste des familles Ă©tablie d'aprĂšs World Register of Marine Species (22 avril 2016)[7], Mammal Species of the World (version 3, 2005) (22 avril 2016)[8] et ITIS (22 avril 2016)[9] :
- micro-ordre Mysticeti Flower, 1864 (MysticĂštes)
- famille Balaenidae Gray, 1821 â Baleines franches
- famille Balaenopteridae Gray, 1864 â Rorquals
- famille Eschrichtiidae Ellerman and Morrison-Scott, 1951 â Baleine grise
- famille Neobalaenidae Gray, 1873 â Baleine pygmĂ©e
- micro-ordre Odontoceti Flower, 1867 (OdontocĂštes)
- famille Delphinidae Gray, 1821 â Dauphins ocĂ©aniques et Orques
- famille Monodontidae Gray, 1821 â BĂ©luga et Narval
- famille Phocoenidae â Marsouins
- famille Physeteridae â Grand cachalot (ad minima)
- famille Platanistidae Gray, 1846 â Dauphins d'eau douce
- famille Ziphiidae Gray, 1850 â Baleines Ă bec et hypĂ©rodon
- famille Iniidae â Dauphin d'eau douce (placĂ© dans Platanistidae par certains)
- famille Kogiidae â Petits cachalots (placĂ© dans Physeteridae par certains)
- famille Lipotidae â Dauphin de Chine (placĂ© dans Iniidae par certains, dans Platanistidae pour d'autres)
- famille Pontoporiidae Gray, 1870 â Dauphin de la Plata (placĂ© dans Iniidae par certains, dans Platanistidae pour d'autres)
- Squelette de Xiphiacetus (espĂšce fossile).
Phylogénie
Histoire évolutive et phylogénie au sein des cétartiodactyles
L'extinction CrĂ©tacĂ©-Tertiaire il y a 66 millions d'annĂ©es provoque un remaniement complet des faunes mondiales, caractĂ©risĂ© notamment par la disparition des dinosaures non aviens et l'explosion radiative des mammifĂšres placentaires. Quatre lignĂ©es de ces mammifĂšres (CĂ©tacĂ©s, SirĂ©niens, PinnipĂšdes et Lutrinae) qui Ă©taient sorties des eaux retournent alors dans le milieu marin il y a environ 50 millions dâannĂ©es[14]. La conquĂȘte de ce milieu s'accomplit grĂące Ă de multiples adaptations, notamment au niveau du systĂšme de locomotion et des poumons. Revenus secondairement Ă la vie marine, ces mammifĂšres (avec leurs caractĂ©ristiques : poumons, mise-bas, allaitement, pilositĂ©, homĂ©othermie) n'ont pas rĂ©cupĂ©rĂ© leurs anciennes branchies qui n'existent plus que sous forme de vestige embryonnaire (structures vestigiales des arcs branchiaux donnant chez les hommes la rĂ©gion mandibulaire, le mĂ©at acoustique de l'oreille externe, la caisse du tympan et la trompe d'Eustache de l'oreille moyenne) ; c'est leur systĂšme respiratoire pulmonaire qui s'est modifiĂ© de telle façon qu'un sĂ©jour en plongĂ©e leur soit possible (flexibilitĂ© notamment de la cage thoracique qui peut, sous l'effet de la pression, s'aplatir et comprimer l'air des poumons). Les membres antĂ©rieurs des CĂ©tacĂ©s se transforment en palettes natatoires tandis que leurs membres postĂ©rieurs rĂ©gressent[15].
Les cĂ©tacĂ©s ont ainsi pour ancĂȘtre un animal terrestre. L'analyse phylogĂ©nĂ©tique des gĂšnes codant certaines protĂ©ines mitochondriales[16] les a regroupĂ©s au sein d'un mĂȘme clade avec les Artiodactyles (OngulĂ©s Ă doigts pairs) dans le groupe des Cetartiodactyla. Ils sont donc plus proches des ruminants que des autres mammifĂšres marins tels que les phoques et les loutres. Par ailleurs, l'Ă©tude de caractĂšres dĂ©rivĂ©s dans leur gĂ©nome nuclĂ©aire (les RĂ©trotransposons)[17] montre que leurs plus proches parents sont les hippopotames. Une Ă©tude basĂ©e sur la morphologie remet cependant en question cette proche parentĂ© et suggĂšre une plus grande proximitĂ© avec les anthracothĂšres fossiles et une Ă©volution des hippopotames Ă partir d'une autre branche, au sein des Cetartiodactyla Ă dĂ©terminer[18]. Les cĂ©tacĂ©s auraient donc divergĂ© trĂšs tĂŽt des anthracothĂšres, Ă l'instar des suidĂ©s et des ruminants. Il faut cependant prĂ©ciser que cette Ă©tude n'a inclus que des reprĂ©sentants fossiles des cĂ©tacĂ©s, des archĂ©ocĂštes qui ne sont eux-mĂȘmes pas ancĂȘtres des cĂ©tacĂ©s actuels.
Les plus anciens fossiles connus datent d'environ 60 Ma. Le taxon comprend environ 80 espĂšces dont plus de la moitiĂ© sont de rĂ©partition mondiale. Leur origine commune a Ă©tĂ© trĂšs discutĂ©e, mais une Ă©tude phylogĂ©nique a montrĂ© qu'ils dĂ©rivent d'une espĂšce commune. Les cĂ©tacĂ©s Ă fanons sont issus d'un groupe qui s'est diffĂ©renciĂ© des cĂ©tacĂ©s Ă dents au cours de l'ĂocĂšne.
Phylogénie des familles des Cétartiodactyles actuels (Cétacés non développés), d'aprÚs Price et al., 2005[19] et Spaulding et al., 2009[20]:
Cetartiodactyla |
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Phylogénie interne
Phylogénie des familles actuelles des cétacés modernes (néocÚtes) d'aprÚs Gatesy et al. (2012)[21] :
CetaceaâNeoceti |
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Description
Baleine crĂšme
1. Mùchoire supérieure
2. Ăvent
3. Peau noire, blanche ou grise
4. Nageoire dorsale en forme de faucille
5. Entaille médiane
6. Nageoire caudale
7. Dessous gris pĂąle ou blanc
8. Les nageoires ont des points
9. Bande blanche sur chaque nageoire
10. 50 Ă 70 sillons ventraux
11. Museau Ă points
Morphologie
Les cétacés partagent tous un certain nombre de caractÚres morphologiques : un corps lisse et fuselé, ce qui facilite la pénétration dans l'eau, un systÚme pileux quasi inexistant, l'absence de griffes, pas d'oreilles externes et le conduit auditif est fermé[3]. Les membres antérieurs et la queue des cétacés ont évolué en nageoires. La nageoire caudale appelée palette, trÚs puissante, est horizontale, contrairement à celles des poissons. Elle assure la propulsion tandis que les nageoires latérales assurent l'équilibre et le maintien de la direction. L'aileron dorsal fait office de stabilisateur comme la quille d'un bateau. Comme les autres mammifÚres, les cétacés respirent à l'aide de poumons et doivent réguliÚrement faire surface pour respirer avec leur évent situé au sommet du crùne.
Le dimorphisme sexuel observé pour ces espÚces est principalement lié à la taille, les mùles odontocÚtes sont en général plus grands que les femelles, mais ce n'est pas le cas par exemple chez les botos[22] et chez la plupart des mysticÚtes dont la baleine bleue[23]. Les mùles de certaines espÚces d'odontocÚtes, comme les Ziphiidae ou surtout le narval, possÚdent une dentition différente des femelles[3].
La livrĂ©e des cĂ©tacĂ©s est adaptĂ©e au mode de vie de l'animal. Elle peut ĂȘtre asymĂ©trique gauche-droite comme pour le rorqual commun. Pour plusieurs espĂšces, elle permet de reconnaĂźtre les spĂ©cimens. La plupart des cĂ©tacĂ©s ocĂ©aniques ont le dos foncĂ© et le ventre blanc, de façon que les proies et les prĂ©dateurs les confondent avec le fond de la mer lorsqu'ils les voient de dessus et ne voient qu'un reflet de la surface de l'eau lorsqu'ils les voient par-dessous.
Des caractĂ©ristiques morphologiques permettent de reconnaĂźtre les espĂšces, voire les individus, cependant l'observation des cĂ©tacĂ©s est difficile, du fait de leur vitesse et de leur mĂ©fiance vis-Ă -vis de l'homme. Les analyses gĂ©nĂ©tiques permettent de rĂ©soudre cette difficultĂ© : en effet, Ă chaque plongeon les cĂ©tacĂ©s laissent des squams, des rĂ©sidus huileux ou des excrĂ©ments qui flottent. Ceux-ci peuvent ĂȘtre analysĂ©s. Les espĂšces peuvent Ă©galement ĂȘtre identifiĂ©es par leurs chants, toutes les espĂšces ne produisant pas des vocalises identiques.
Les spĂ©cimens de certaines espĂšces peuvent ĂȘtre facilement reconnus par les taches sur leur peau. Ainsi les spĂ©cimens de certaines espĂšces peuvent ĂȘtre reconnus uniquement par les taches sur leur nageoire caudale. Les baleines les plus grandes peuvent ĂȘtre aussi reconnues par la forme de l'implantation des balanes sur leur peau ou la forme de leurs nageoires. Les marques sur la peau, souvent prĂ©sentes chez les mĂąles car rĂ©sultant de combats, permettent aussi d'identifier les individus.
Selon Alexey V. Yablokov, la livrée des cétacés est liée à leur mode de vie, ainsi les cétacés aux livrées plus ou moins uniformes seraient planctophages, les livrées des espÚces au ventral dégradé clair seraient sociales et les espÚces aux livrées contrastées seraient des chasseurs.
Nageoires
Les cĂ©tacĂ©s possĂšdent deux « nageoires » pectorales (ce sont en fait des palettes natatoires issues de la transformation des membres antĂ©rieurs osseux des ancĂȘtres des cĂ©tacĂ©s, mammifĂšres terrestres), une nageoire dorsale ou aileron et une nageoire caudale ou queue remplaçant les membres postĂ©rieurs disparus. Nageoires pectorales et caudales rappellent que les ancĂȘtres des baleines Ă©taient des mammifĂšres quadrupĂšdes dont les espĂšces fossiles ont Ă©tĂ© regroupĂ©es dans un micro-ordre distinct, les archĂ©ocĂštes (mammifĂšres aux mĆurs amphibies qui vivaient comme des hippopotames)[24]. Les nageoires pectorales permettent aux cĂ©tacĂ©s de s'orienter et de s'Ă©quilibrer[25]. Il semble que la nageoire dorsale permette une plus grande efficacitĂ© dans les mouvements. La nageoire caudale assure la propulsion. Les nageoires dorsales de certains Ă©paulards mĂąles peuvent dĂ©passer deux mĂštres. Megaptera novaeangliae dispose quant Ă elle des plus grandes nageoires pectorales, celles-ci peuvent atteindre le tiers de leurs corps[26].
La progression est due Ă la pression sur l'eau d'une nageoire caudale de forme homocerque. Celle-ci est orientĂ©e horizontalement (alors qu'elle est verticale chez les poissons osseux et cartilagineux). La pression de la queue sur l'eau est exercĂ©e verticalement, le sens de mouvement de cette nageoire favoriserait les dĂ©placements de ces animaux du fond vers la surface et inversement. Le marsouin de Dall, un des cĂ©tacĂ©s les plus rapides, a Ă©tĂ© mesurĂ© Ă 55 km/h[27], l'orque pourrait l'ĂȘtre encore plus. Hormis les sirĂ©niens, les autres mammifĂšres marins ne possĂšdent pas de queue qui permette le mouvement.
Physiologie
Les cĂ©tacĂ©s doivent remonter Ă la surface pour respirer, y compris lorsqu'ils dorment. Leurs phases de sommeil sont courtes (environ un quart d'heure) et s'Ă©talent sur toute la journĂ©e, mais certains cĂ©tacĂ©s peuvent ĂȘtre observĂ©s inactifs en mer durant de longues pĂ©riodes. Les cĂ©tacĂ©s semblent ne jamais entrer en sommeil paradoxal[28] - [29] car on suppose qu'ils doivent garder du tonus musculaire pour assurer qu'un mouvement permettant la respiration soit possible. Chez certaines espĂšces de cĂ©tacĂ©s, comme chez certaines espĂšces d'oiseaux, chaque hĂ©misphĂšre cĂ©rĂ©bral assure Ă son tour cette fonction[30], leur sommeil est unilatĂ©ral[31].
Sens
Le sens[32] le plus développé chez les cétacés est l'audition, particuliÚrement chez les cétacés à dents qui sont dotés de la fonction d'écholocalisation, sorte de sonar naturel. Diverses mutations dans les domaines transmembranaires et cytosoliques de la prestine, protéine trÚs abondante dans la paroi de certains cils de l'oreille interne ont été rapportées chez différentes espÚces de ChiroptÚres et se sont révélées convergentes avec celles observées chez le grand dauphin[33]. Cependant, la démonstration fonctionnelle de l'implication de ces mutations dans le mécanisme de l'écholocalisation n'a pour l'instant pas été apportée. Les odontocÚtes émettent des clics d'écholocation dont une partie est réfléchie par les obstacles. L'analyse de ces retours leur donne une sorte d'image acoustique de leur environnement. La présence de ce type de sens est beaucoup moins développée chez les baleines à fanons, mais des signes semblent montrer qu'elles n'en sont pas dépourvues.
Leur vue n'est pas mauvaise, mĂȘme si elle n'est pas leur sens principal. Elle est beaucoup plus mauvaise pour les dauphins de riviĂšres, certaines espĂšces sont mĂȘme presque aveugles. Pour les autres, elle est efficace sous l'eau ou hors de l'eau. Certains cĂ©tacĂ©s sortent la tĂȘte de l'eau pour observer les oiseaux et en dĂ©duire oĂč se trouvent les bancs de poissons. Les cĂ©tacĂ©s des delphinariums sont capables de localiser des objets Ă plusieurs mĂštres au-dessus du niveau de l'eau et de s'en saisir. Les odontocĂštes semblent avoir perdu leur odorat, mais il est prĂ©sent chez les mysticĂštes. Si les chĂ©morĂ©cepteurs comme l'organe de Jacobson sont atrophiĂ©s chez les mysticĂštes et absents chez les odontocĂštes, ils sont dotĂ©s de bulbes olfactifs, permettant au cĂ©tacĂ©s Ă fanons de dĂ©tecter le krill[34].
Ce sens est compensé par un sens du goût, ainsi les grands dauphins sont capables de détecter par exemple des phéromones, des poissons...
Ce mĂȘme dauphin, s'il semble possĂ©der moins de rĂ©cepteurs chimiques permettant le goĂ»t, est, en revanche, plus sensible aux variations de salinitĂ© et surtout d'amertume.
Si toutes les espĂšces naissent avec des poils sur leurs rostres, seules certaines espĂšces de mysticĂštes gardent des vibrisses Ă l'Ăąge adulte. En revanche toutes ces espĂšces ressentent les contacts, la chaleur, leur position relative dans l'espace.
Une hypothÚse appuyée sur de nombreux indices, mais encore à préciser, est que les cétacés disposent d'un sens magnétique analogue à celui des oiseaux ou des tortues marines[35]. De la magnétite a en effet été trouvée, connectée à des neurones dans leur dure-mÚre[35]. Ils l'utiliseraient pour migrer sur de longues distances. Les relevés par satellite des baleines à bosse au large de l'archipel d'Hawaï montrent que les trajectoires de ces derniÚres suivent le nord magnétique avec une grande précision. Certains expliquent par des erreurs dues à ce sens les échouages, réguliÚrement observés (depuis l'Antiquité au moins). Dans un certain nombre de cas, une corrélation a été trouvée entre anomalies magnétiques au sol et zones fréquente d'échouage. Dans certains cas et/ou chez certains individus, la pollution et/ou des interférences liées à l'activité solaire pourraient provoquer une méprise magnétique et provoquer des échouages[35].
Sens | MysticĂštes | OdontocĂštes |
---|---|---|
écholocation | soupçonnée | présente |
odorat | absent | soupçonné ou trÚs réduit |
sens magnétique | inconnu | soupçonné |
Organes et fonctions
Les ancĂȘtres des cĂ©tacĂ©s, en quelques millions d'annĂ©es, se sont adaptĂ©s du milieu terrestre au milieu marin. Ă partir d'une morphologie terrestre proche des artiodactyles, ils ont perdu certaines caractĂ©ristiques pour en gagner d'autres[32]. Comme chez les ruminants et autres ongulĂ©s, les cĂ©tacĂ©s possĂšdent trois bronches, trois poches stomacales, pas de clavicule, etc[3]. Mais les adaptations au milieu aquatique comme celle du squelette et surtout les adaptations liĂ©es aux sens et celles liĂ©es aux capacitĂ©s hyperbares pour certaines espĂšces sont trĂšs originales. On peut tout de mĂȘme citer l'absence de glande sĂ©bacĂ©e, la prĂ©sence d'une couche de graisse importante, les poumons et le foie non lobĂ©s, un diaphragme oblique[3]... L'Ă©tude de l'anatomie des grandes espĂšces est particuliĂšrement malaisĂ©e du fait de la taille imposante des animaux et donc des organes : le cĆur d'une baleine bleue adulte pĂšse plus de 500 kilogrammes.
Les nageoires pectorales sont le rĂ©sultat de l'Ă©volution des membres supĂ©rieurs des cĂ©tacĂ©s ; Ă ce titre, elle contiennent des os internes qui rappellent les os des pattes des mammifĂšres terrestres. Les autres nageoires, dorsale ou caudale, sont en revanche dĂ©pourvues d'os et de muscles mais sont constituĂ©es de tissus fibreux rigides extrĂȘmement solides. Les tissus de la nageoire caudale sont enveloppĂ©s de ligaments inextensibles et trĂšs solides attachĂ©s aux vertĂšbres.
Le génome des cétacés est diploïde, ils ont 42 ou 44 chromosomes[3].
SystĂšme respiratoire et circulatoire
Le systÚme respiratoire et circulatoire des cétacés est remarquablement efficace. Il doit répondre à deux objectifs pour la majorité des espÚces, à savoir assurer des plongées les plus longues possible et de supporter des pressions élevées. Les performances mesurées au sein de ce taxon sont cependant trÚs variées, les dauphins dulçaquicoles n'ayant en effet pas besoin de descendre trÚs profondément et donc pas besoin de plonger longtemps. La plus longue plongée enregistrée pour un sousouc n'est que de 180 secondes[36] ainsi que de 460 secondes pour une orque, mais de 3 780 secondes pour une baleine boréale[37], soit 21 fois plus longtemps que pour le sousouc.
La trachĂ©e et les bronches sont sĂ©parĂ©es, ce qui implique que les cĂ©tacĂ©s ne peuvent respirer que par les Ă©vents. La respiration est contrĂŽlĂ©e et volontaire et non pas rĂ©flexe : si l'animal est anesthĂ©siĂ© sans ventilation pulmonaire active ou si ses Ă©vents sont bouchĂ©s, il meurt. Ils peuvent respirer relativement vite, un grand dauphin respire trois fois par minute. L'Ă©vent est partiellement fermĂ© pendant les expirations et grand ouvert pendant les inspirations. Les expirations expulsent de l'air chaud, mĂȘlĂ© de vapeur d'eau, ce qui, en rĂ©gion froide, produit des panaches visibles de loin Ă cause de la condensation de l'eau. Les cĂ©tacĂ©s utilisent 80 Ă 90 % de leur volume pulmonaire, contre 10 Ă 15 % environ pour l'homme, ce qui leur permet d'extraire 12 % de l'oxygĂšne qu'ils inhalent contre 4 %, classiquement chez les mammifĂšres terrestres.
Le volume sanguin des cĂ©tacĂ©s est Ă©levĂ© puisqu'il reprĂ©sente 15 % du poids de leur corps, contre 7 % chez les humains. En outre, il dispose de deux fois plus d'hĂ©maties et de myoglobines[3] que ces derniers. Ils sont Ă©galement capables de contrĂŽler l'alimentation en oxygĂšne des organes non vitaux comme les intestins[3]. La frĂ©quence de battements de cĆur de certains d'entre eux baisse Ă 80 par minute en plongĂ©e[3].
Le rete mirabile est bien dĂ©veloppĂ© comme pour tous les mammifĂšres marins. Il l'est surtout dans la cage thoracique oĂč il forme un plexus sous la plĂšvre, entre les cĂŽtes et de chaque cĂŽtĂ© de la colonne vertĂ©brale. Il est Ă©galement dĂ©veloppĂ© dans l'aire Ă la base du crĂąne[3]. Les dispositions et mĂ©canismes des veines et artĂšres autour du cĆur, qui est relativement aplati, ont pour but de ralentir le retour du sang veineux et donc de rĂ©duire la frĂ©quence de battement.
En général, les mammifÚres marins ont proportionnellement de plus petits poumons que les autres mammifÚres ; ceux des cétacés sont particuliÚrement élastiques et placés dorsalement dans la cage thoracique. Ils reposent sur un diaphragme plus long et placé plus horizontalement que chez les autres mammifÚres. Ils plongent donc avec relativement peu d'air en comparaison de leur volume total. Il plongent d'autant plus facilement que leur masse volumique est plus élevée sans un grand volume d'air. Les humains qui plongent en utilisant des bouteilles, malgré leur lourd équipement, doivent ajouter des plombs à leurs accessoires pour arriver à descendre. Lors de la descente, l'air vicié repasse du sang aux poumons, évitant aux gaz de stationner dans le systÚme sanguin. Ils expirent donc dans l'eau lors de la plongée pour évacuer les surplus de gaz. Ainsi, ils ne craignent pas l'ivresse des profondeurs et ne sont que rarement victimes d'accidents de décompression.
Comme chez les plongeurs professionnels humains, on peut observer une ostéonécrose, c'est-à -dire une nécrose des tissus cartilagineux au niveau des articulations. C'est une conséquence de l'accumulation de l'azote qui provoque de minuscules accidents de décompression[38]. Certains experts estiment que les grands cachalots qui peuvent plonger à plus de 2 500 mÚtres pendant plusieurs heures observent des paliers de décompression.
Squelette
Le rÎle du squelette n'est pas de porter le corps, mais de servir de support aux ligaments. Le poids moyen de leur squelette a été évalué à 17 %, soit un peu plus que celui des Hommes, évalué à 15 %, mais moins que celui des éléphants, évalué à 20 %.
Les membres pelviens sont considérablement réduits : il ne reste plus que quelques os pelviens résiduels auxquels est relié le muscle ischio-caverneux qui maintient le pénis en place à l'intérieur de la fente génitale chez les mùles. Ce muscle est analogue à celui retrouvé chez les autres mammifÚres dont, entre autres, les ongulés et l'Homme. En revanche, les membres thoraciques sont conservés, quoique atrophiés, et l'on retrouve la scapula (« omoplate » de l'Homme), l'humérus, le radius, l'ulna (anciennement « cubitus »), les os du carpe, les métacarpes et les phalanges qui se sont multipliées (on parle d'hyperphalangie). Les membres supérieurs ne sont pas mobiles les uns vis-à -vis les autres à part pour l'épaule. La clavicule est absente comme elle l'est chez les autres ongulés[3]. Le tout forme une nageoire pectorale, équivalente à celle des poissons et dont le rÎle n'est pas la propulsion mais le maintien de l'équilibre dans l'espace et la direction des mouvements. Les autres nageoires ne sont pas ossifiées.
Parmi les autres caractéristiques observées, on observe un cou court et peu flexible, les vertÚbres sacrées n'ont pas fusionné.
C'est au niveau du crùne que l'on différencie principalement les odontocÚtes des mysticÚtes : ces derniers ont un crùne symétrique. Les os de la face (maxillaire, incisif, mandibule, etc.) se sont allongés et se télescopent avec les os du crùne sur la face dorsale du crùne pour former ce que l'on appelle l'évent, issu de la migration sur la face dorsale des narines osseuses au cours de l'OligocÚne.
Les cÎtes sont trÚs fines voire absentes, sauf chez la baleine pygmée[32]. Cette adaptation confÚre un avantage important pour les plongées profondes[32]. Le nombre de phalanges dépend des espÚces mais est toutefois important, permettant de rigidifier les nageoires pectorales de grande taille[32].
Il n'y a pas d'os dans les nageoires dorsale et caudale ; en revanche, les nageoires pectorales en contiennent et ils sont les homologues de ceux, par exemple, de la main humaine. De trÚs rares spécimens disposent d'embryons de nageoires à moitié arriÚre du corps, parallÚlement aux nageoires pectorales, qui sont des vestiges des membres arriÚre, peu à peu atrophiés au fil des générations.
MysticĂštes | OdontocĂštes |
---|---|
Absence de dents (sauf Ă lâĂ©tat embryonnaire), prĂ©sence de fanons | PrĂ©sence de dents, quelquefois prĂ©sentes simplement dans la gencive |
Crùne symétrique | Crùne asymétrique |
Absence de cÎtes sternales | Présence de cÎtes sternales |
Sternum composĂ© d'un os unique qui sâarticule uniquement sur la premiĂšre paire de cĂŽtes | Sternum composĂ© de trois os sâarticulant avec trois paires de cĂŽtes ou plus |
L'attache des muscles dorsaux au squelette varie énormément entre les différentes familles, c'est un des critÚres possibles d'identification de celles-ci.
Muscles
La chair est particuliĂšrement foncĂ©e, car les muscles sont riches en myoglobine. La musculature est particuliĂšrement dĂ©veloppĂ©e puisqu'elle reprĂ©sente 40 % de la masse corporelle de la baleine bleue et 54 % du rorqual borĂ©al[32]. L'organisation de la musculature est fonciĂšrement diffĂ©rente de celle des autres mammifĂšres, les muscles peauciers peuvent ĂȘtre rĂ©duits mais leur masse peut ĂȘtre importante.
SystÚme tégumentaire
- Les fanons des mysticÚtes sont fixés sur les mùchoires supérieures, les plus longs fanons des plus grandes espÚces sont supérieurs à 1,5 mÚtre de large. Ces fanons leur servent à filtrer ce que contient leur bouche en expulsant l'eau.
- Les cétacés sont homodontes, c'est-à -dire que leurs dents, sauf exception comme le narval qui en principe ne possÚde qu'une défense, sont identiques entre elles. La denture est trÚs différente parmi les espÚces de ce groupe, mais les embryons de toutes ces espÚces disposent de dents. Les mysticÚtes perdent ces dents avant leur naissance, tandis que certaines espÚces de Platanistidae en ont plus de 120[39]. Les dents de lait des odontocÚtes ne tombent pas, la seconde série reste atrophiée. Les dents des odontocÚtes servent à agripper les proies et leur forme dépend de leur régime alimentaire. Ainsi, leur nombre et leur forme permet aux spécialistes d'en déduire l'espÚce. Les cétacés avec des dents sont plutÎt piscivores, ceux sans dents sont plutÎt consommateurs de céphalopodes.
- Des poils sensitifs sont fixés sur les commissures de la bouche pour les mysticÚtes.
MysticĂštes | OdontocĂštes |
---|---|
présence de fanons | présence de dents, au moins deux |
présence de poils | absence de poils |
Peau
La peau est composée de quatre couches dont les épaisseurs sont différentes de celle des autres mammifÚres. La couche épidermique des cétacés atteint 2 à 4 millimÚtres en moyenne, et 12 millimÚtres chez le bélouga. L'épiderme est composé de tissu conjonctif dense et est en général dépourvu de follicules pileux et de glandes sébacées. Certaines zones, pour certaines espÚces, sont encore équipées de poils sensibles. La couche épidermique est fine, lisse et élastique et exsude de l'huile qui augmente leur hydrodynamisme. Cette adaptation est également présente chez de nombreux poissons. Ainsi les mysticÚtes peuvent atteindre des vitesses de 26 km/h et les odontocÚtes des vitesses supérieures à 30 km/h[3]. Le paradoxe de James Gray, qui stipule que les muscles des cétacés sont insuffisamment puissants pour permettre à ceux-ci de se déplacer aux vitesses observées est aujourd'hui caduc[40], les muscles le sont. Plusieurs hypothÚses pour expliquer l'inadéquation musculaire supposée à leur vitesse réelle ont été formées. L'une d'elles proposait qu'il se formait à la surface de la peau une multitude de rides minuscules qui dirigent le flux de l'eau en évitant la création de micro-turbulences qui freineraient ces animaux, permettant de conserver un écoulement régulier de l'eau favorisant un glissement dans l'eau avec peu d'efforts.
Le derme est composé de tissus conjonctifs d'une épaisseur formée par quelques cellules. L'hypoderme est lui plus épais, il est poreux et inextensible[32]. La concentration en graisse y est importante, ainsi l'hypoderme de la Baleine Bleue est constitué de 62 % de graisse, soit 15 à 20 tonnes au total[32]. La proportion en graisse varie entre les couches extérieures et les couches intérieures. La quantité de graisse varie en fonction des saisons, des migrations, de la quantité de nourriture disponible. Comme chez les autres mammifÚres, cette couche sert de réserve énergétique. C'est dans cette couche que l'on retrouve les grandes accumulations de certains polluants (liposolubles) auxquels sont soumis les cétacés (PCB, dioxines, furanes, certains pesticides et autres organochlorés[41]). Cette couche contient des tissus conjonctifs intermédiaires et est trÚs vascularisée. Ce systÚme permet aux cétacés de contrÎler leur température interne. La quatriÚme couche, le stratum germinativum, est constituée d'un épithélium pavimenteux et les mélanocytes y sont fixés.
La peau des cétacés est aussi sensible au toucher.
Lorsqu'ils remontent prĂšs de la surface, la peau des cĂ©tacĂ©s est sensible, comme toutes les peaux des mammifĂšres sans fourrure, aux rayons du Soleil. Des Ă©tudes scientifiques menĂ©es sur des baleines bleues, des grands cachalots et des rorquals communs ont rĂ©vĂ©lĂ© en 2010 que certaines lĂ©sions cutanĂ©es font suite Ă un coup de soleil, sans que nĂ©anmoins des cancers de la peau aient pu ĂȘtre observĂ©s[42]. Sur la courte durĂ©e des observations, ces lĂ©sions semblent ĂȘtre en augmentation. Aucune explication prĂ©cise n'est Ă ce jour fournie, la rĂ©duction de la couche d'ozone est une des causes possibles[42].
Osmorégulation
L'eau de mer est un milieu hypertonique, c'est-à -dire que les cellules des organismes marins doivent sans cesse lutter contre la perte naturelle de leur eau. Cette lutte nécessite une adaptation au moins aussi poussée que celle des mammifÚres vivant dans les zones trÚs arides[43]. Il existe assez peu d'études sur ce sujet pour ces animaux[43].
La concentration en sel dans leur urine est supĂ©rieure Ă celle de l'eau de mer. Les cĂ©tacĂ©s boivent cependant trĂšs peu d'eau de mer, selon une Ă©tude de 1970, entre 4,5 et 13 ml par kg et par jour[43]. Ces espĂšces ne rĂšglent pas leur concentration interne en sels par l'absorption de l'eau de mer[43]. MĂȘme les espĂšces vivant en eau douce gardent la capacitĂ© Ă augmenter la salinitĂ© de leur urine en rĂ©ponse Ă un stimulus hypertonique.
Seuls parmi les mammifÚres, les reins des cétacés, des pinnipÚdes, des loutres ou des ours ont une structure réniculée[43]. Ces reins sont constitués d'une multitude de petits lobes qui contiennent des tissus corticaux et une pyramide rénale insérée dans un seul calice. La structure des reins ne permet pas d'expliquer leur performance, la raison de leur performance est vraisemblablement due au mécanisme de régulation hormonale de la concentration d'urine[43].
SystĂšme digestif
Les cétacés sont carnivores pourtant leur systÚme digestif ressemble à ceux des ruminants du sous-ordre des Sélénodontes, il possÚde trois poches[3]. Ils n'ont pas de vésicule biliaire[3]. Le foie est non lobé.
La premiÚre poche stomacale est un assez grand et musculeux estomac mécanique qui broie les aliments. Cela est d'autant plus nécessaire que leurs dents, quand ils en ont, ne sont pas destinées à broyer la nourriture.
La seconde poche est la plus grande, les sucs digestifs commençant à dissoudre la nourriture.
L'estomac pylorique est le plus petit des trois estomacs, commence là l'assimilation des substances nutritives. Cet estomac est suivi d'une ampoule duodénale, puis du duodénum.
Organes reproducteurs
Les organes génitaux sont internes, situés derriÚre la fente génitale, chez les mùles comme les femelles si bien qu'il est parfois difficile de distinguer le sexe des spécimens. Les testicules des mùles sont également dans cette poche. L'utérus des femelles est constitué de deux parties comme chez les autres ongulés et les carnivores, les mamelles, plates, élongées et extractibles, se trouvent prÚs de la fente génitale. Le placenta est épithéliochorial[3].
Chez les femelles des cétacés, contrairement aux autres mammifÚres, les corps blancs ne disparaissent pas et témoignent de l'histoire reproductive de chaque animal. Les cétologues peuvent ainsi estimer le nombre de gestations d'un cétacé.
Graisse
La couche de graisse sous-cutanée, généralement trÚs épaisse, permet d'éviter la déperdition de chaleur, épouse la forme du corps et équilibre le poids de ce dernier, augmente la flottabilité. Le pannicule de certaines baleines peut atteindre 30 cm.
Oreille et ouĂŻe
Les cĂ©tacĂ©s n'ont plus d'oreilles externes mais se servent, en plus des osselets habituels aux mammifĂšres, de petits os dans la mandibule qui transmettent les sons grĂące au coussin adipeux qui entoure l'os tympanique. L'oreille interne est isolĂ©e par une ampoule contenant de l'air. Les variations de densitĂ© de toutes ces structures indiquent Ă l'animal d'oĂč vient le son. Le nombre de cellules qui innervent l'oreille â deux ou trois fois plus Ă©levĂ© que chez l'homme â et la taille importante du nerf auditif indiquent que les cĂ©tacĂ©s parviennent trĂšs bien Ă discriminer les tons et les ondes sonores Ă haute frĂ©quence et surtout le lieu de leur provenance.
Production des sons
Les cétacés peuvent produire un grand nombre de sons destinés à communiquer comme la production de bulles, de sifflements, de bruit de battements de nageoire, de vocalises et de trombes avec leur évents, mais pas seulement pour communiquer. Le sonar nécessite l'émission de cliquetis pour fonctionner. Le grand cachalot et l'orque ainsi que quelques espÚces de dauphins sont capables d'étourdir et de paralyser les poissons et les calmars avec de puissantes ondes sonores.
Yeux et vue
Les yeux des cĂ©tacĂ©s n'ont pas de canal lacrymal mais sont protĂ©gĂ©s par une huile sĂ©crĂ©tĂ©e par des glandes situĂ©es prĂšs des paupiĂšres ; celles-ci sont Ă©paisses et souvent peu mobiles[44]. Les yeux sont souvent petits par rapport Ă la taille de l'animal en comparaison de ceux des primates par exemple. La sclĂšre est trĂšs Ă©paisse, particuliĂšrement Ă l'arriĂšre de l'Ćil dans la zone du nerf optique ce qui rĂ©duit encore le volume du globe oculaire et donc l'acuitĂ© visuelle. Le cristallin est presque sphĂ©rique.
L'arriĂšre de la rĂ©tine est constituĂ© d'un tapetum lucidum, de type cellulosum choroĂŻdien, une zone richement vascularisĂ©e qui permet d'accroitre la quantitĂ© de lumiĂšre qui se dirige vers la rĂ©tine, autrement dit cela accroit la vision dans l'obscuritĂ©. La rĂ©tine contient des cĂŽnes et des bĂątonnets, ce qui leur permet de dĂ©tecter les couleurs, mais les cĂŽnes ne reprĂ©sentent que 1 % des photorĂ©cepteurs et ceux sensibles aux faibles longueurs d'onde ont disparu. Bien que cette question soit sujette Ă controverse[45], la vision des couleurs ne leur est certainement possible que dans certaines circonstances. Tous les cĂ©tacĂ©s Ă©tudiĂ©s, comme les phoques ont perdu certains pigments rĂ©tiniens au cours de l'Ă©volution, ce qui fait que pour eux, l'eau nâapparaĂźt pas bleue[46]. Les phoques et les baleines Ă©tant deux groupes taxonomiques assez Ă©loignĂ©s, le fait qu'ils soient tous deux touchĂ©s plaide Ă la fois pour une Ă©volution convergente et un avantage adaptatif de ce trait dans l'environnement visuel marin[46].
Les yeux sont disposĂ©s latĂ©ralement ce qui rend la vision stĂ©rĂ©oscopique impossible pour certaines espĂšces. Les Delphinidae peuvent bouger, tel les camĂ©lĂ©ons leurs yeux indĂ©pendamment[47]. Les grands dauphins peuvent mĂȘme focaliser leurs yeux et les zones de chevauchement leur permettraient de percevoir les objets en relief[47].
Mais, mĂȘme si ce n'est pas leur organe sensoriel principal, ils n'en sont pas pour autant atrophiĂ©s. Le grand Dauphin sait mĂȘme adapter sa vision hors de l'eau de sorte[45] qu'en observant le vol des oiseaux de mer, il peut repĂ©rer les bancs de poissons.
Cerveau
Le cerveau des cĂ©tacĂ©s est trĂšs performant. Avec les Ă©lĂ©phants[48] et les primates[49], les cĂ©tacĂ©s font partie des rares animaux dont la conscience d'eux-mĂȘmes a Ă©tĂ© scientifiquement mise en Ă©vidence. Les expĂ©riences sur le grand dauphin montrent qu'ils sont Ă©galement capables de se mettre Ă la place d'un humain, d'apprendre, d'inventer mais ils ont Ă©galement conscience de leurs propres Ă©tats de la connaissance (mĂ©tacognition)[50]. D'autre part, on sait que les cĂ©tacĂ©s sont capables de communiquer, que tous les groupes d'une mĂȘme espĂšce n'utilisent pas forcĂ©ment les mĂȘmes signaux, y compris vocaux, pour communiquer[51], de maĂźtriser une grammaire[52] et mĂȘme, pour certaines espĂšces au moins, de pouvoir nommer par vocalise un partenaire. Le cerveau des cĂ©tacĂ©s a Ă©voluĂ© alors qu'ils Ă©taient dĂ©jĂ mammifĂšres marins, d'une façon indĂ©pendante de celui des primates depuis 95 Ma[53] et il est donc remarquable qu'il permette des performances comparables Ă celles des primates sur ces points. C'est un remarquable exemple de convergence Ă©volutive.
En fait le nĂ©ocortex des cĂ©tacĂ©s surpasse par son degrĂ© de gyrification celui de tous les autres mammifĂšres, y compris des humains. L'Ă©paisseur des diffĂ©rentes couches du nĂ©ocortex diffĂšre cependant de celle des primates, la I et la IV sont plus minces, la II plus dense. En fait la connectivitĂ© intra-hĂ©misphĂ©rique semble favorisĂ©e[54] chez les cachalots par exemple. Le cerveau des cĂ©tacĂ©s se caractĂ©rise aussi par la forte densitĂ© des cellules gliales[54]. Ceci rend les cerveaux des cĂ©tacĂ©s trĂšs diffĂ©rents de ceux des espĂšces terrestres mĂȘme si, curieusement les corticaux prĂ©frontaux responsables des fonctions cognitives Ă©levĂ©es comme l'attention, le jugement, l'intuition, et la conscience sociale, sont Ă la mĂȘme position que ceux des primates[54].
Chorologie
EspĂšces mutualistes
De nombreux exemples d'entraide pour la pĂȘche ont Ă©tĂ© observĂ©s, tĂ©moignant de l'opportunisme et de l'intelligence de ces espĂšces. Ainsi des baleines Ă bosse collaborent entre elles pour rabattre des bancs de poissons avec l'aide de thons, des grands dauphins collaborent avec des humains sur les plages du SĂ©nĂ©gal. Ces mĂȘmes dauphins peuvent collaborer avec des goĂ©lands pour les mĂȘmes raisons. Quelques espĂšces mutualistes se nourrissent des ectoparasites par exemple le poisson nettoyeur appelĂ© capucette barrĂ© consomme les « poux de baleines » des baleines grises.
EspĂšces parasites
Les cĂ©tacĂ©s sont hĂŽtes de trĂšs nombreuses espĂšces de parasites, internes ou externes. Ils peuvent ĂȘtre cleptoparasite ou quelquefois victimes de ces pratiques du fait par exemple des oiseaux de mer, de rĂ©moras ou de poissons-pilotes bien que leur intelligence les protĂšge quelque peu. Les parasites seraient responsables de la mort de 25 % des cĂ©tacĂ©s de MĂ©diterranĂ©e. Non pas qu'ils tuent directement leur hĂŽtes, seuls certains parasites particuliĂšrement pathogĂšnes le font, mais leur prolifĂ©ration devient pathologique sur les animaux faibles ou immunodĂ©primĂ©s[56], ce qui finit par les tuer.
Des cestodes Tetrabothrium et Diplogonoporus parasitent leurs intestins, des plérocercoïdes Phyllobothrium et Monorygma parasitent leur péritoine et leur peau, des trématodes comme ceux des genres Bolbosoma et Corynosoma parasitent leurs estomacs, leur foie, leurs intestins, leurs sinus, des vers acanthocéphales parasitent leurs intestins, des nématodes comme ceux des genres Anisakis, Crassicauda, et Placentonema parasitent également leurs estomacs et leurs voies génitales. Les voies respiratoires sont parasitées par des nématodes de la famille Pseudaliidae.
Certains des parasites externes sont de grande taille comme le squalelet féroce ou les lamproies. Certains crustacés parasites, Rhizocephala et copépodes dont Balaenophilus unisetus et les Pennella, colonisent leur peau et leur graisse. Des nématodes comme Odontobius ceti, des protozoaires vivent également sur la peau. Des crustacés amphipodes dits « poux de baleine », les Cyamidae consomment la peau des cétacés sur lesquels ils vivent (ou les parties blessées purulentes). Ils sont rares chez les dauphins et étaient trÚs nombreux autrefois sur les baleines, surtout en été. Ils se déplacent en s'encrant profondément dans la peau au moyen de leurs longues griffes. La diatomée Cocconeis ceticola, qui n'est pas a proprement parler un parasite provoque des plaques de couleurs sur la peau.
Les balanes de genre Coronula et Conchoderma par exemple se fixent sur la peau, voire les fanons des espÚces les plus grandes. Ce ne sont pas à proprement parler des parasites, ils ne semblent pas occasionner de désavantage à ces baleines[57].
L'analyse de ces parasites donne aux scientifiques des informations sur l'espÚce hÎte et des informations biogéographiques[56].
Prédateurs
Les cétacés ont peu de prédateurs naturels.
Disparu il y a 1,6 Ma, le plus grand requin ayant jamais existĂ© le mĂ©galodon a pu ĂȘtre un prĂ©dateur de cĂ©tacĂ©s, des traces de dents ont Ă©tĂ© dĂ©couverts sur des fossiles de diverses baleines. Aujourd'hui, tous les cĂ©tacĂ©s sont susceptibles de subir des attaques d'orque, ceux-ci attaquent mĂȘme les juvĂ©niles de baleines bleues en les noyant. Les grands requins tels que le requin tigre ou le requin blanc sont Ă©galement des prĂ©dateurs possibles. Les morses ainsi que l'ours polaire sont occasionnellement prĂ©dateurs de cĂ©tacĂ©s, principalement des bĂ©lougas ou des narvals. Les cĂ©tacĂ©s Ă fanon ont pour principale dĂ©fense leur masse, qui gĂ©nĂ©ralement dissuade les prĂ©dateurs, cependant un requin des grandes profondeurs (-1 000 Ă â4 000 m), dit requin emporte-piĂšce, rarement observĂ© a une forme de bouche et de mĂąchoire qui lui permet de prĂ©lever des morceaux de chair de grands cĂ©tacĂ©s, durant leurs migrations. Ses morsures habituellement non mortelles laissent des cicatrices « en cratĂšres » (un rorqual borĂ©al avait 138 de ces cicatrices)[58]. Face Ă leurs prĂ©dateurs naturels, les odontocĂštes comptent davantage sur la cohĂ©rence de leur groupe, sur leur vitesse et sur leur agilitĂ©.
Les humains restent le prédateur le plus redoutable des cétacés, que cette chasse soit artisanale ou industrielle.
Les petits cĂ©tacĂ©s ont Ă©tĂ© chassĂ©s pour leur viande, et en tant que concurrents de la pĂȘche ou parce qu'ils faisaient des dĂ©gĂąts dans les filets en s'y prenant accidentellement ou en cherchant Ă y manger des poissons[59], ce qui les a fait considĂ©rer comme nuisibles par certains.
Dans les annĂ©es 1920, l'ichtyologiste Le Gall (AgrĂ©gĂ© de l'UniversitĂ©, Directeur du laboratoire de l'office scientifique et technique des pĂȘches maritimes de Boulogne-sur-mer, et correspondant du CIEM, en Poste Ă Boulogne sur mer), pouvait ainsi Ă©crire que les pĂȘcheries sardiniĂšres de l'Atlantique « redoutent, avec juste raison, les visites dangereuses que leur font les nombreux CĂ©tacĂ©s delphinidĂ©s (Dauphins, marsouins, etc.) attirĂ©s sur nos cĂŽtes pendant les mois d'Ă©tĂ© par la prĂ©sence des bancs de sardines. Ces MammifĂšres, dĂ©signĂ©s par les pĂȘcheurs sous le nom gĂ©nĂ©ral de BĂ©lugas (nom inexact (âŠ)), commettent de tels dĂ©gĂąts dans les pĂȘcheries que les pouvoirs publics s'en sont Ă©mus et que diverses tentatives ont Ă©tĂ© faites, sans grand rĂ©sultat d'ailleurs, pour essayer de s'en dĂ©barrasser. Jusqu'ici, seuls l'emploi du fusil et de la mitraille semblent avoir donnĂ© des rĂ©sultats assez apprĂ©ciables. Mais dans ce cas, l'animal blessĂ© ou tuĂ© s'enfuit ou coule et involontairement les pĂȘcheurs laissent s'Ă©chapper une bonne aubaine »[59].
La chair du marsouin, foncĂ©e et dotĂ©e d'un goĂ»t assez fort a Ă©tĂ© prisĂ©e durant plusieurs siĂšcles, par toutes les classes sociales, vendue salĂ©e, fumĂ©e ou fraiche sur les marchĂ©s[59]. La langue, le filet, la cervelle, le foie et les rognons ont Ă©tĂ© particuliĂšrement apprĂ©ciĂ©s[59]. TombĂ©e en dĂ©suĂ©tude en France, elle Ă©tait encore au dĂ©but du XXe siĂšcle apprĂ©ciĂ©e et consommĂ©e en Angleterre, en Italie, aux Ătats-Unis, dont sous forme de conserves de CĂ©tacĂ©s au Canada[59]. Le Gall disait ceci de la dĂ©faveur rĂ©cemment faite Ă la viande de marsouin en France : « injustifiĂ©e », elle « doit donc disparaĂźtre, la chair du marsouin doit retrouver sur le marchĂ© aux poissons la place qu'elle occupait autrefois, et ce serait peut-ĂȘtre le meilleur moyen d'attĂ©nuer la pullulation de ces hĂŽtes indĂ©sirĂ©s. Le pĂȘcheur allĂ©chĂ© par l'attrait non seulement d'une prime, mais encore d'une vente certaine, n'hĂ©siterait pas Ă se livrer Ă la chasse du CĂ©tacĂ© et, directement intĂ©ressĂ©, s'occuperait bien vite des meilleurs moyens pour le capturer »[59]. Il recommande pour cela l'emploi de la senne tournante Ă grandes mailles et surtout le fusil lance-harpon inventĂ© en NorvĂšge par M Krohnstad[60] en 1923 et testĂ© avec succĂšs en 1924[59].
Maladies virales ou bactériennes, tumeurs, cancers
Les cĂ©tacĂ©s peuvent ĂȘtre victimes de sĂ©quelles de l'ingestion de plastique[61] et porteurs nombreux types de blessures, susceptibles de s'infecter ou de se surinfecter (combats contre des orques ou requins, capture dans des filets, blessures dues Ă des hĂ©lices de bateaux[62] ou Ă des collisions avec des bateaux[63]...) et certaines pathologies de cĂ©tacĂ©s semblent en augmentation, notamment en raison de la pollution marine et/ou de manque de nourriture dans les zones de surpĂȘche[64].
Des Cétacés (dauphins notamment) porteurs de lésions cutanées[65], de divers malformations[66] - [67] (parfois dues à des mutations), abcÚs[68], d'angiomes et hémangiomes[69] et de plusieurs types de cancers et métastases ont été observés de par le monde (néoplasies[70], séminomes[71], phéochromocytome, lymphomes[72]...)[64]. En tant que superprédateurs, ils sont exposés à la bioconcentration dans le réseau trophique de nombreux polluants.
Un Morbillivirus semblable Ă la maladie de CarrĂ©, au dĂ©but des annĂ©es 1990 a causĂ© en MĂ©diterranĂ©e une Ă©pidĂ©mie qui a tuĂ© en masse les odontocĂštes, en particulier les dauphins bleu et blanc. Il semble que cette surmortalitĂ© a Ă©tĂ© causĂ©e par l'accumulation de plusieurs maladies dues Ă de mauvaises conditions climatiques, Ă une fragilisation des organismes liĂ©e aux pollutions chimiques, Ă une diminution des ressources alimentaires. D'autres virus comme des Adenovirus, des Poxviridae, des Hepadnavirus, des Herpesviridae et grippes peuvent ĂȘtre transmis Ă l'homme et mortels, pour eux ou pour nous. De mĂȘme, les cĂ©tacĂ©s peuvent Ă©galement ĂȘtre porteurs de virus moins dangereux comme des Calicivirus, des Papillomavirus, Picornavirus et Morbillivirus.
Les cétacés semblent sensibles à la bactérie Erysipelothrix rhusiopathiae[73]. Brucella maris est pathogÚne pour l'ensemble des mammifÚres marins. Plusieurs Vibrio et Pseudomonas pseudomallei sont des bactéries pouvant causer des zoonoses.
Parce qu'ils sont susceptibles de transmettre leurs maladies ou d'attraper les nĂŽtres (mycoses notamment[74]), ce qui pourrait avoir dans un sens comme dans l'autre des consĂ©quences imprĂ©visibles, il est recommandĂ© de ne pas toucher les cĂ©tacĂ©s[75], pas plus d'ailleurs que pour tout autre animal sauvage, mĂȘme si celui-ci vient vers vous.
Hybrides
Comme chez les autres mammifÚres, les cas d'hybridation naturelle semblent rares chez les cétacés, en comparaison de ceux observés chez les oiseaux par exemple. Quelques cas d'hybridations spontanées ou induites par une présence commune en delphinarium sont cependant connus. Une étude a confirmé que des femelles marsouins de Dall peuvent occasionnellement s'hybrider avec des marsouins commun, ces accouplements semblent dépendre principalement de facteurs écologiques provoquant un isolement reproductif qui pousse les mùles à poursuivre les femelles[76]. En 2008, un hybride de rorqual et de baleine à bosse aurait été observé puis photographiée à Rurutu (Polynésie)[77].
Plusieurs whalphins issus d'une fausse orque (Pseudorca crassidens) et d'un grand dauphin (Tursiops truncatus) sont nés en captivité.
Comportement
Le comportement des cĂ©tacĂ©s est d'une façon gĂ©nĂ©rale mal connu, du fait de leur crainte des humainâąeâąs, de leur extrĂȘme mobilitĂ© et, pour les espĂšces marines au moins, de leur environnement peu favorable Ă la prĂ©sence humaine. Les cĂ©tacĂ©s sont les seuls amniotes, avec les sirĂ©niens, Ă vivre tout leur cycle de vie dans l'eau, les autres espĂšces aquatiques de ce groupe, comme les manchots, les crocodiliens ou les phoques doivent au moins revenir Ă terre pour faire naitre leur petit, et que les hippopotames amphibies, dont la parturition est aquatique, doivent retourner Ă terre pour se nourrir.
Comportement social
La plupart des espĂšces de cĂ©tacĂ©s sont grĂ©gaires, et ils chassent souvent en groupe[78], le nombre d'individus dans les groupes â aussi appelĂ©s pods â peut fortement varier, ainsi certaines orques chassent par trois ou quatre, d'autres en groupe comptant plus d'une dizaine d'individus. Pour cette espĂšce, leur nombre dĂ©pend du type de proies chassĂ©es. Le marsouin de Dall est communĂ©ment observĂ© par groupe de 20, mais des groupes de plus de 200 individus ont Ă©tĂ© observĂ©s[27]. Le boto est lui plutĂŽt solitaire[22]. Certaines espĂšces comme les dauphins Ă long bec[79] ou les dauphins bleu et blanc[80] peuvent cĂŽtoyer des espĂšces plus grandes comme les rorquals au sein de groupes plus ou moins grands. Plusieurs espĂšces aiment nager auprĂšs des plus grosses ou des bateaux, devant l'Ă©trave ou derriĂšre la poupe, profitant du sillage pour se dĂ©placer Ă moindre effort, pour chercher une protection ou pour jouer en surfant sur les sillons provoquĂ©s par les gros volumes. Au sein des groupes, tous les individus n'ont pas le mĂȘme rĂŽle social. Chez les Tursiops, certains individus favorisent mĂȘme les relations entre les sous-groupes, autrement dit, la cohĂ©rence globale du groupe[81]. Une hiĂ©rarchie existe entre les individus, et entre les trois gĂ©nĂ©rations : juvĂ©niles, subadultes, adultes. Les individus de la mĂȘme espĂšce au sein d'un groupe sont la plupart du temps trĂšs solidaires[82], n'hĂ©sitant pas Ă aider les malades. La plupart des espĂšces grĂ©gaires regroupent leurs petits au sein de nurseries pendant que les adultes chassent, certaines d'entre elles, comme celles des dauphins Ă long bec[79] ou le bleu blanc[83] peuvent regrouper des centaines de petits. Cependant les conflits entre mĂąles au sein d'un groupe, entre groupes diffĂ©rents, voir entre espĂšces peuvent-ĂȘtre violents.
Les cétacés sont carnivores et la plupart du temps diurnes, le dauphin à long bec est cependant connu pour chasser la nuit[3].
La plupart des espĂšces Ă©tudiĂ©es sont polyandres, polygynes ou polygynandres. Parfois le comportement sexuel, comme celui de la baleine franche de l'Atlantique nord est connu, car la parade nuptiale et l'accouplement se dĂ©roulent prĂšs de la surface[84]. La plupart des espĂšces de cĂ©tacĂ©s n'ont qu'une seule saison de reproduction par an. Les femelles donnent naissance Ă un nouveau-nĂ© tous les un Ă six ans, aprĂšs 10 Ă 17 mois de gestation[3]. Beaucoup d'espĂšces migrent vers l'Ă©quateur pour mettre bas, notamment plusieurs mysticĂštes qui jeĂ»nent durant toute cette saison et qui repartent avec leur petit se nourrir vers les pĂŽles aprĂšs quelques semaines. Habituellement, les naissances ont lieu en saison chaude. Les nouveau-nĂ©s sont prĂ©coces, ils sortent par le siĂšge de l'utĂ©rus et doivent immĂ©diatement nager pour regagner la surface. Les femelles allaitent les petits sur les pĂ©riodes qui s'Ă©talent selon les espĂšces de six mois Ă deux ans, du moins pour le grand cachalot[6]. Les mĂšres sont trĂšs maternelles mais les mĂąles ne s'occupent en gĂ©nĂ©ral pas des petits, bien que quelques cas oĂč des mĂąles jouant et apportant de la nourriture Ă des jeunes ont Ă©tĂ© observĂ©s. Chez certaines espĂšces, comme le bĂ©luga, les mĂšres et leurs jeunes peuvent former des associations qui durent longtemps aprĂšs que ceux-ci sont sevrĂ©s[3]. Les jeunes n'atteignent leur maturitĂ© sexuelle qu'aprĂšs plusieurs annĂ©es, une dizaine en moyenne pour les mysticĂštes. MĂȘme aprĂšs avoir atteint la maturitĂ© sexuelle, les jeunes doivent attendre plusieurs annĂ©es avant qu'ils soient socialement intĂ©grĂ©s et placĂ©s dans une situation oĂč la reproduction est permise.
Communication
Les cétacés sont vraisemblablement tous capables de communiquer entre eux, quelquefois à trÚs grandes distances et de transmettre des informations complexes.
Ainsi les grands dauphins identifient un congĂ©nĂšre car ils ont des vocalises spĂ©cifiques qui varient selon les circonstances du groupe, les caractĂ©risant eux-mĂȘmes ; c'est ainsi qu'ils sont capables d'identifier la signature vocale des diffĂ©rents individus de leur groupe[85]. Les orques possĂšdent des techniques de chasses propres Ă un groupe, qu'ils peuvent enseigner Ă un nouvel arrivant. Leur langage basĂ© sur des sifflements bruyants et des ultrasons inaudibles pour l'oreille humaine semble ĂȘtre trĂšs Ă©laborĂ© mais est encore mal compris.
- Communication gestuelle
- vocalisation et autres sons comme des grincement de dent chez les belugas par exemple[86]
- Communication émotionnelle (détection des émotions avec le sonar)
Stratégie alimentaire
Migration
Les cétacés peuvent nager en formation en V pour diminuer les efforts lors de migrations durant plusieurs milliers de kilomÚtres.
RĂ©partition
On trouve des cétacés dans toutes les mers du monde et outre dans les riviÚres d'Asie, d'Amérique du Sud et du nord. La répartition de certaines espÚces est mondiale, comme les orques ; d'autres se cantonnent à un hémisphÚre comme les baleines de Minke, à un océan comme le Lagenorhynchus obliquidens. Certaines espÚces sont fortement migratrices, d'autres trÚs sédentaires.
Quelques espÚces vivent trÚs prÚs des pÎles, dans des eaux trÚs froides. Ces cétacés sont en général de plus grande taille que la moyenne. Ces espÚces ont un taux métabolique plus faible et comparativement, disposent d'une plus petite surface de peau en comparaison de leur volume sanguin ce qui leur permet de moins perdre de chaleur, et enfin elles disposent d'une imposante couche de graisse.
Records
- La baleine bleue, ou rorqual bleu, est actuellement le plus grand animal vivant sur Terre, pouvant dépasser 30 m de long. C'est aussi probablement l'animal le plus lourd de tous les temps, pouvant atteindre 170 tonnes ; elle cumule de nombreux autres records de gabarit comme celui du plus grand pénis (env. 2 mÚtres).
- Le grand cachalot est l'animal Ă dents le plus grand vivant actuellement sur Terre.
- La baleine boréale est certainement le mammifÚre qui vit le plus longtemps : un spécimen a été daté de 115 à 130 ans[87], et ces baleines pourraient vivre 200 ans.
- Le record de profondeur pour un tétrapode se joue entre le grand cachalot, observé à 2 035 m[88], et la baleine à bec de Cuvier avec un record observé à 2 992 m de profondeur[89].
- Le record mondial de durĂ©e de plongĂ©e pour un animal Ă poumon se joue entre la bĂ©rardie dâArnoux, dont une plongĂ©e a Ă©tĂ© mesurĂ©e Ă 9 180 secondes soit 2 h 33[90], et la baleine Ă bec de Cuvier, avec une apnĂ©e chronomĂ©trĂ©e Ă 3 h 42[91].
- La baleine à bosse détient le record de distance annuellement parcourue chez les mammifÚres avec environ 25 000 kilomÚtres[92].
- les laits de cétacés, et en particulier celui du béluga, sont parmi les plus gras des laits de mammifÚres avec plus de 500 grammes de graisse par litre.
- Globicephala melas est le mammifÚre actuel possédant le plus grand nombre de neurones corticaux.
- Certains cétacés n'ont pas de dents tandis que certains Platanistidae en ont plus de cent vingt[39], ce qui représente un record pour les mammifÚres.
Les cétacés et l'Homme
Statut des espĂšces
En 2005, l'UNESCO reconnaissait que « plus de deux tiers des dauphins, des marsouins et autres espĂšces de la famille des cĂ©tacĂ©s sont en danger dâĂȘtre abattus ou pris dans des filets »[93]. En 2006, une Ă©tude des universitĂ©s amĂ©ricaine Duke et Ă©cossaise de St Andrews, publiĂ©e par la revue scientifique Conservation Biology, estime Ă trĂšs exactement 307 753 le nombre de dauphins, baleines et bĂ©lugas tuĂ©s chaque annĂ©e Ă cause de «captures accidentelles» dans des filets de pĂȘche, soit prĂšs de 1 000 animaux par jour[94]. En 2007, l'UICN a dĂ©clarĂ© probablement disparu le dauphin de Chine[95], et, en 2008, elle considĂšre comme en danger critique d'extinction le marsouin du Golfe de Californie[96]. Sept autres espĂšces sont classĂ©es par cet organisme comme en danger : le rorqual borĂ©al[97], la baleine bleue[98], le rorqual commun[99], le dauphin de Nouvelle-ZĂ©lande[100], la baleine franche de l'Atlantique Nord[101], la baleine franche du Pacifique Nord[102], le sousouc[103]. Cinq espĂšces, uniquement Ă dents, sont classĂ©es vulnĂ©rables. Cependant, bien que les effectifs de nombreuses espĂšces soient en dĂ©clin, plusieurs espĂšces, aprĂšs avoir Ă©tĂ© grandement menacĂ©es comme la baleine borĂ©ale[104] ou la baleine bleue, ont des effectifs en augmentation. Ainsi, par exemple, la population de baleines borĂ©ales qui atteint au moins 10 000 spĂ©cimens[104] en 2006 augmente de 3 Ă 5 % par an, alors qu'elle se situait vraisemblablement Ă prĂšs de 50 000 individus avant les campagnes de chasse.
L'augmentation du trafic maritime et l'apparition de navires Ă grande vitesse s'accompagnent d'une pollution sonore sous-marine croissante et d'une augmentation du risque de collision avec des cĂ©tacĂ©s[105] ou de blessures par hĂ©lice ou filets. Les cĂ©tacĂ©s les plus gros peuvent ĂȘtre tuĂ©s par des chocs avec les gros bateaux ; peu de prĂ©cautions semblent prises par les armateurs pour Ă©viter ces chocs mortels pour les cĂ©tacĂ©s mais peu dommageables pour les grands navires.
Les sonars militaires utilisant des systĂšmes d'Ă©cholocation comparables Ă ceux des cĂ©tacĂ©s marins Ă forte puissance, peuvent les tuer (Aux Bahamas en 2000, une expĂ©rience de l'US Navy avec un Ă©metteur Ă 230 dB dans la gamme de frĂ©quence 3 000 Ă 7 000 hertz provoqua l'Ă©chouage de seize baleines, dont sept furent trouvĂ©es mortes. L'US Navy reconnut sa responsabilitĂ© dans cet Ă©chouage dans un rapport publiĂ© dans le Boston Globe, le ). Les sonars pourraient leur faire perdre leur sens de l'orientation, voire les empĂȘcher de se nourrir ou de se reproduire. Ils pourraient provoquer des malaises de dĂ©compression, ce qui occasionne ensuite des Ă©chouages.
La chasse Ă la baleine (encore aujourdâhui pratiquĂ©e par les Japonais et Islandais) a fait chuter d'une maniĂšre importante les populations de certaines espĂšces comme le globicĂ©phale tropical, la fausse orque, le dauphin bleu et blanc, le dauphin d'Ălectre. La viande de ces espĂšces y est vendue sous l'appellation « viande de baleine ».
Des menaces indirectes sont la pollution marine et la surpĂȘche qui affectent les ressources alimentaires des cĂ©tacĂ©s. Ces menaces ne touchent pas uniformĂ©ment chacune des espĂšces (selon leur position dans le rĂ©seau trophique). En outre, plusieurs associations Ă©cologistes et la FAO[106] dĂ©noncent Ă©galement les mortalitĂ©s occasionnĂ©es par les filets dĂ©rivants, pratique qui se poursuit en 2008, mĂȘme dans les endroits oĂč elle a Ă©tĂ© interdite, comme en MĂ©diterranĂ©e[107]. Depuis les annĂ©es 1990, des pingers sont expĂ©rimentĂ©s avec un certain succĂšs pour Ă©loigner les dauphins et surtout les marsouins des filets. Le Whale-watching souvent pratiquĂ© in situ et en pĂ©riode de reproduction peut aussi perturber leur vie.
Les muséums, aquariums publics et diverses associations cherchent à mieux faire connaßtre les cétacés[108].
Mise en place des protections
La Commission baleiniĂšre internationale condamne la chasse Ă la baleine, sauf dans quelques cas particuliers et justifiĂ©s, pour lesquels elle accorde des permis de chasse. Plusieurs pays comme la Nouvelle-ZĂ©lande, le Canada ou les Ătats-Unis (parmi d'autres) ont intĂ©grĂ© dans leurs lois des rĂ©gulations concernant l'approche et l'attitude Ă adopter prĂšs des cĂ©tacĂ©s. Dans de nombreuses rĂ©gions, des chartes et des codes de bonne conduite[75] sont en place, ainsi que des labels pour une observation des baleines durable. Une zone pour protĂ©ger les mysticĂštes a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1979 dans lâOcĂ©an Indien puis une autre autour de l'Antarctique en 1994, les deux sanctuaires ont une zone contiguĂ«. Un espace maritime protĂ©gĂ© pour tous les types de cĂ©tacĂ©s leur est consacrĂ© en MĂ©diterranĂ©e : le Sanctuaire Pelagos qui rĂ©sulte d'un accord signĂ© en 1999 par la France, l'Italie et Monaco pour la protection des mammifĂšres marins qui le frĂ©quentent.
- Accord sur la Conservation des petits cétacés dans la mer Baltique et la mer du Nord
- Accord sur la conservation des cétacés de la mer Noire, de la Méditerranée et de la zone Atlantique adjacente
- Sanctuaires : Pelagos (Méditerranée), Agoa (Antilles), Antarctique, Basse Californie...
- Mesures de régulations, charte, code de bonne conduite
- Dispositifs de réduction des collisions grands cétacés/bateaux[109]
- Pinger (halieutique)
- Dispositif de harcĂšlement acoustique
De nombreuses associations comme la Société pour la conservation des baleines et des dauphins
Whale-watching et nage avec les cétacés
L'observation des baleines ou whale-watching a pour but d'observer les cĂ©tacĂ©s dans leur milieu naturel, Ă des fins touristiques. Cette activitĂ©, plus rarement dĂ©nommĂ©e « tourisme baleinier », est une activitĂ© en plein dĂ©veloppement depuis les annĂ©es 1990. PratiquĂ©e de façon raisonnable, durable et dans le respect de l'environnement marin et de sa faune, cette activitĂ© offre un rĂ©el intĂ©rĂȘt Ă l'Ă©ducation, Ă la sensibilisation du public et Ă la protection des cĂ©tacĂ©s. Non encadrĂ©e et pratiquĂ©e par des opĂ©rateurs non, ou mal, formĂ©s, elle peut avoir de forts impacts sur le comportement, la survie et la reproduction des populations de mammifĂšres marins[110] - [111]. L'observation des cĂ©tacĂ©s se double parfois chez certains opĂ©rateurs de « whale jumping », c'est-Ă -dire de mise Ă l'eau des touristes Ă proximitĂ© des animaux, souvent de maniĂšre brutale voire dangereuse[112]. Ainsi, l'observation paisible peut parfois dĂ©river vers une vĂ©ritable industrie du harcĂšlement, avec des animaux traquĂ©s par observation aĂ©rienne et poursuivis par des dizaines de navires[112].
La nage est quant Ă elle une activitĂ© particuliĂšrement controversĂ©e. Les Ă©tudes posent de grandes inquiĂ©tudes sur la soutenabilitĂ© de ces pratiques pour les animaux[113], mais aussi sur la sĂ©curitĂ© des pratiquants. Selon le Groupe de recherche sur les cĂ©tacĂ©s, ce harcĂšlement, illĂ©gal dans les eaux françaises, peut empĂȘcher les animaux ciblĂ©s de continuer leurs activitĂ©s de repos ou de recherche de nourriture[114].
Pour parer à tout effet néfaste sur ces animaux, des rÚgles strictes encadrent cette activité, encore renforcées dans les aires marines protégées comme le Sanctuaire Pelagos[115]. Dans de nombreuses régions, des chartes et des codes de bonne conduite[75] sont en place, ainsi que des labels pour une observation durable des baleines[116].
La loi française interdit entre autres « toute perturbation intentionnelle de cétacés (notamment harcÚlement ou poursuite) ainsi que toute dégradation de leurs aires de repos ou de reproduction »[112].
Représentations de cétacés
Les plus anciennes représentations connues des cétacés sont datées de 6 à 10 000 ans, ce sont des peintures rupestres découvertes en Corée du Sud qui représentent des scÚnes de chasse[117]. Dans l'Antiquité, les gros cétacés sont avant tout des monstres marins, thÚme que l'on retrouve notamment dans la Bible, les dauphins sont au contraire représentés sur de nombreuses fresques romaines assez fidÚlement. En effet, ils sont des animaux trÚs familiers des populations navigatrices comme les Grecs et les Romains. Ils sont représentés dans les bestiaires, comme dans la mythologie, et figurent, dÚs le IIe millénaire avant notre Úre, sur les fresques du palais minoen de Knossos, en CrÚte[118]. Le philosophe Aristote, au IVe siÚcle avant notre Úre, consacra de longues études aux cétacés, et établit notamment qu'ils étaient bien des mammifÚres, respirant de l'air et incubant leurs petits au moyen d'un placenta avant de les allaiter[119]. Plusieurs autres naturalistes antiques comme Pline l'Ancien ont fourni des descriptions trÚs détaillées et de nombreuses anecdotes concernant ces animaux, attestant d'une fréquentation assidue et d'une curiosité réciproque[118]. Les dauphins jouissent notamment d'une image trÚs positive dans les civilisations antiques : une constellation porte leur nom, ils sont perçus comme de joyeux compagnons des marins dont on raconte qu'ils sauvent parfois des naufragés, comme le poÚte Arion de Méthymne[120].
La chasse Ă la baleine, de par sa dangerositĂ©, a Ă©tĂ© le centre de nombreuses Ćuvres, la plus cĂ©lĂšbre Ă©tant Moby Dick. AprĂšs le milieu du XXe siĂšcle et le dĂ©but de la prise de conscience des menaces pesant sur les cĂ©tacĂ©s, les dauphins sont devenus des « espĂšces charismatiques »[121]. Une sĂ©rie tĂ©lĂ©visuelle, Flipper le dauphin, a reçu un accueil particuliĂšrement favorable et beaucoup influencĂ© l'image de ces animaux auprĂšs du grand public. Par la suite des centres d'Ă©levage, appelĂ©s delphinariums, sont apparus, contribuant Ă faire de ces animaux des animaux « sympathiques » et Ă l'intelligence spectaculaire. Toutefois, les conditions de vie des animaux dans ces centres ont aussi contribuĂ© Ă un mouvement retour demandant leur fermeture et la libĂ©ration des animaux : c'est par exemple une partie du scĂ©nario de la cĂ©lĂšbre franchise de films Sauvez Willy (1993).
Notes et références
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- Le bassin n'est plus articulĂ© avec la colonne vertĂ©brale et ne peut de ce fait soutenir le reste du corps. On retrouve parfois aussi des vestiges de tibia noyĂ©s dans la chair. Ces structures vestigiales (il arrive encore, exceptionnellement, que des cĂ©tacĂ©s naissent avec des pattes arriĂšre atrophiĂ©es, rĂ©surgence hĂ©rĂ©ditaire de leurs ancĂȘtres mammifĂšres herbivores) n'ont plus de fonction de soutien mais jouent peut-ĂȘtre un rĂŽle dans l'accouplement ou la mise-bas (le bassin trĂšs rĂ©duit soutient notamment chez le mĂąle le muscle rĂ©tracteur du pĂ©nis. Cf (en) Richard Ellis, The Book of Whales, Knopf, , p. 105
- Ce pĂ©doncule prĂ©sente des vertĂšbres caudales qui s'arrondissent, permettant ainsi une plus grande mobilitĂ© de la queue dans le sens haut-bas dont la propulsion est assurĂ©e par la « nageoire » caudale, sorte de battoir ou godille dont les battements alternatifs verticaux de grande amplitude (combinĂ©s ou non avec des mouvements latĂ©raux) favorisent la remontĂ©e obligatoire en surface de ce mammifĂšre marin afin d'y respirer. Cf Christian de Muizon, CĂ©line Liret, Fabienne Delfour, Incroyables cĂ©tacĂ©s !, Ăditions du MusĂ©um / Ăditions Jean-Pierre de Monza, , p. 21
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Annexes
Bibliographie
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Articles connexes
Références taxinomiques
- (en) Référence World Register of Marine Species : taxon Cetacea Brisson, 1762 (+ liste familles + liste genres)
- (en) Référence Mammal Species of the World (3e éd., 2005) : CETACEA Brisson, 1762
- (en) Référence Paleobiology Database : Cetacea
- (en) Référence North American Mammals : Cetacea
- (fr+en) Référence ITIS : Cetacea Brisson, 1762
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Cetacea
- (en) Référence Animal Diversity Web : Cetacea
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023
- (en) Référence Catalogue of Life : Cetacea Brisson, 1762
- (en) Référence NCBI : Cetacea (taxons inclus)
Liens externes
- (fr) Le Groupe de Recherche sur les Cétacés
- Site complet consacré aux cétacés, nombreuses vidéos et photos
- Site complet sur les dauphins et les cétacés en général, nombreuses vidéos
- Site d'informations sur les baleines et les mammifĂšres marins
- Le site officiel du Sanctuaire Pelagos, pour les mammifÚres marins en Méditerranée
- « La peau des dauphins », sur chambon.ac-versailles.fr
- Un site Web au sujet des dauphins et de tout autre cetacea
- « Site d'informations sur les bioindicateurs, pollution sonore, signaux acoustiques (sons de cétacés) »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?) (consulté le )
- « Classification des cétacés du monde », sur marchaldauphins.com, liste des noms vernaculaires.
- (en) L Marino, RC Connor, RE Fordyce, LM Herman, PR Hof et al., « Cetaceans Have Complex Brains for Complex Cognition », PLoS Biology, vol. 5, no 5,â (lire en ligne)
- (en) Michel C. Milinkovitch et Olivier Lambert, « Cetacea », sur Tree of Life web projetc
- GaĂ«lle, François et Franck, Les cĂ©tacĂ©s, biologie et comportement, dâOcĂ©an-OcĂ©an et RĂ©seau CĂ©tacĂ©s (lire en ligne), p. 37
- La conservation des cétacés, convention sur les espÚces migratrices (lire en ligne), p. 24Brochure
- (en) RICHARD L. MALVINZ et MARTIN RAYNER, « Renal function and blood chemistry in Cetaceal », American revue of phyxology, vol. 214, no I,â (lire en ligne).
- document conjoint WDCS et CMS