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Rorqual boréal

Balaenoptera borealis

Le BaleinoptÚre de Rudolphi, Rorqual boréal, Rorqual de Rudolphi ou Rorqual sei (Balaenoptera borealis) est une espÚce de baleines à fanons présente dans tous les océans du monde et dans toutes les mers attenantes, avec une prédilection pour la haute mer et les océans profonds[1]. Il évite les eaux glaciales et tropicales ainsi que les mers semi-fermées. Le rorqual boréal effectue une migration annuelle des mers subpolaires froides en été, vers les mers subtropicales tempérées l'hiver, sans qu'on connaisse précisément ses routes de migration dans la plupart des régions du globe[2].

C'est, derriĂšre la baleine bleue et le rorqual commun, le troisiĂšme plus grand rorqual au monde[3]. Ces baleines atteignent une longueur de vingt mĂštres et un poids de quarante-cinq tonnes[2]. Elles ingĂšrent quotidiennement en moyenne 900 kg de nourriture, se composant essentiellement de copĂ©podes, de krill, et d'autres formes de zooplancton[4]. Elles comptent parmi les cĂ©tacĂ©s les plus vĂ©loces, avec une vitesse pouvant dĂ©passer 50 km/h sur de courtes distances[4]. Dans de nombreuses langues, son nom est associĂ© au lieu noir (sei dans les langues scandinaves), car ce mammifĂšre migre pĂ©riodiquement vers les cĂŽtes de NorvĂšge Ă  la mĂȘme saison que le Rorqual borĂ©al[5].

À la suite de la pĂȘche industrielle qui, entre la fin du XIXe et le dĂ©but du XXe siĂšcle, dĂ©cima cette espĂšce avec plus de 238 000 individus capturĂ©s[6], le rorqual borĂ©al est aujourd'hui reconnu comme une espĂšce protĂ©gĂ©e par les accords internationaux[7], bien qu'une chasse confidentielle demeure autorisĂ©e dans le cadre de « programmes de recherche » controversĂ©s, menĂ©s par l'Islande et le Japon[8]. Pour l'annĂ©e 2006, la population mondiale de rorquals borĂ©aux Ă©tait estimĂ©e Ă  54 000 individus, soit environ un cinquiĂšme de l'effectif d'avant la pĂȘche Ă  la baleine[5].

Description

Schéma montrant les dimensions d'un Rorqual boréal par rapport à l'homme.
Vue en gros plan des fanons, qui filtrent la nourriture de l'eau de mer.

Mensurations

Le rorqual borĂ©al est, par sa taille et son poids, le troisiĂšme reprĂ©sentant de la famille des Balaenopteridae, derriĂšre la baleine bleue, qui peut atteindre 200 tonnes, et le rorqual commun, qui pĂšse jusqu'Ă  77 tonnes[3]. Les adultes matures atteignent typiquement 12–15 mĂštres[4] pour un poids de 20 Ă  30 tonnes. Le rorqual borĂ©al de Schlegel, sous-espĂšce vivant dans l'hĂ©misphĂšre Sud, est plus grand que son homologue de l'hĂ©misphĂšre nord. Il peut dĂ©passer les 17 mĂštres et les 28 tonnes, tandis que les plus grands spĂ©cimens capturĂ©s au large de l'Islande ne font guĂšre plus de 16 mĂštres[9] - [2]. Les femelles sont bien plus grandes que les mĂąles[2]. Le plus grand rorqual borĂ©al connu mesurait 20 mĂštres[4], et pesait entre 40 et 45 tonnes. À la naissance, un baleineau mesure en gĂ©nĂ©ral 4 Ă  5 mĂštres[4].

Morphologie générale

Le corps de ce cĂ©tacĂ© est gris acier avec des marques irrĂ©guliĂšres gris clair Ă  blanchĂątres sur la face ventrale, ou vers l'avant de cette derniĂšre. Ce rorqual possĂšde le long de sa face ventrale 32 Ă  60 sillons ou replis, qui permettent une dilatation considĂ©rable de sa gorge pendant l'ingestion du plancton. Le museau est pointu et les nageoires pectorales, Ă  l'extrĂ©mitĂ© pointue, sont relativement plus courtes que celles des autres cĂ©tacĂ©s, puisqu'elles ne font que 9 Ă  10 % de la longueur totale de l'animal[5]. Le rorqual borĂ©al possĂšde une crĂȘte unique, qui prend naissance au-dessus du museau et s'Ă©tend jusqu'Ă  la paire d'Ă©vents, le double Ă©vent Ă©tant une caractĂ©ristique morphologique de la famille des rorquals.

Sa peau présente fréquemment des crevasses ou des coupures, qui, aprÚs cicatrisation, prennent une couleur blanche. On attribue ceci à l'action d'ectoparasites, des copépodes (Penella spp.)[10], ou des lamproies (famille des Petromyzontidae[11]), voire au squalelet féroce (Isistius brasiliensis)[12].

La nageoire dorsale est haute (de 25 Ă  61 cm), falciforme ; elle se dresse au 2/3 du corps en partant du museau. La forme de cette nageoire, la pigmentation cutanĂ©e et les cicatrices servent jusqu'Ă  un certain point Ă  identifier ces rorquals sur les photos[13]. La queue est Ă©paisse et les nageoires caudales ou « lobes » sont relativement petites comparĂ©es Ă  la taille de l'animal.

MĂąchoire et fanons

Le rorqual borĂ©al est un animal filtreur ; il utilise ses fanons pour sĂ©parer sa nourriture de l'eau de mer : il ouvre la bouche, engouffre de grandes quantitĂ©s d'eau contenant de la nourriture, puis il force l'eau Ă  sortir Ă  travers les fanons, piĂ©geant ainsi le plancton qui vient se plaquer sur la face interne. Un adulte possĂšde de 300 Ă  380 fanons de couleur cendrĂ©e de chaque cĂŽtĂ© de la gueule, chacun mesurant prĂšs de 50 cm de longueur. Chaque fanon, fait de kĂ©ratine cornĂ©e, se termine vers l'intĂ©rieur de la gueule prĂšs de la langue par des filaments blanchĂątres[4]. Ces trĂšs fines soies de 0,1 mm d'Ă©paisseur environ, constituent le signe distinctif le plus sĂ»r de cette espĂšce au sein du groupe des baleines Ă  fanons[14].

EspĂšces similaires

Le rorqual borĂ©al Ă©tant trĂšs semblable aux autres rorquals, le meilleur moyen de le distinguer du rorqual de Bryde, si l'on fait exception des diffĂ©rences mentionnĂ©es prĂ©cĂ©demment, est la prĂ©sence chez le rorqual de Bryde de rainures latĂ©rales sur la face dorsale de la tĂȘte. On pourrait encore confondre un grand rorqual borĂ©al avec le rorqual commun, si ce n'est que, chez ce dernier, une asymĂ©trie de la couleur de peau de part et d'autre de la tĂȘte est bien repĂ©rable : tandis que le bas de la joue droite est blanc, le bas de la joue gauche est gris. Vue de cĂŽtĂ©, la face supĂ©rieure de la tĂȘte du rorqual borĂ©al est lĂ©gĂšrement convexe entre la pointe du museau et l'Ɠil, alors que le profil du rorqual commun est plutĂŽt plat[2].

Écologie et comportement

Organisation et comportement sociaux

Le rorqual boréal se déplace généralement seul[15] ou en petit groupe jusqu'à six individus[13]. On ne voit de plus grands regroupements que dans des zones d'alimentation exceptionnellement riches. On ne sait pratiquement rien de leur comportement social. Il se pourrait que mùle et femelle restent en couple, mais la recherche actuelle ne permet pas de l'affirmer[3] - [16].

Chant

Comme les autres cĂ©tacĂ©s, le rorqual borĂ©al Ă©met des sifflements longs et graves (sons de basse frĂ©quence). On sait relativement peu de choses des appels spĂ©cifiques Ă  ce rorqual, mais en 2003, des observateurs ont enregistrĂ©, mĂȘlĂ© au chant des rorquals, des sons Ă  large bande spectrale qu'ils ont dĂ©crits comme des « grognements » ou des « grincements » au large de la PĂ©ninsule Antarctique[17]. Ces chants, pour l'essentiel, sont constituĂ©s d'une sĂ©rie de sifflements avec un changement de note Ă  chaque sifflement. Ces changements sont caractĂ©ristiques de l'espĂšce : ils permettent de distinguer le rorqual borĂ©al des autres baleines. La plupart des sifflements durent moins d'une demi-seconde et correspondent Ă  une frĂ©quence comprise entre 240 et 625 hertz, ce qui correspond parfaitement aux frĂ©quences audibles par l'oreille humaine. Les vocalisations sont fortes, d'une puissance acoustique pouvant atteindre 152–160 dĂ©cibels pour 1 ÎŒPa de pression sonore, Ă  une distance de rĂ©fĂ©rence d'un mĂštre[17]. Pour comparaison, un homme qui se trouverait Ă  un mĂštre de l'animal lorsqu'il Ă©met ce sifflement percevrait un volume sonore Ă©quivalent environ Ă  celui produit par un marteau-piqueur se trouvant Ă  deux mĂštres de lui[18].

Cycle de vie et reproduction

L’accouplement a lieu l'hiver dans les eaux subtropicales tempĂ©rĂ©es ; la pĂ©riode de gestation a une durĂ©e estimĂ©e, selon le modĂšle de croissance du fƓtus utilisĂ©, Ă  dix mois et trois semaines[19], onze mois et une semaine[20], voire un an[21]. Ces diffĂ©rences d'estimation proviennent du fait qu'il n'a pas Ă©tĂ© possible, jusqu'ici, d'observer la totalitĂ© de la pĂ©riode de gestation de cet animal ; la plupart des informations disponibles sur la reproduction des rorquals sont tirĂ©es d'observations faites sur des animaux tuĂ©s par des chasseurs de cĂ©tacĂ©s, ce qui n'offre qu'un point de vue trĂšs partiel sur la croissance fƓtale. C'est pourquoi les chercheurs tentent de dĂ©terminer par extrapolation la date de conception, par comparaison des mesures et des caractĂ©ristiques physiques des fƓtus avec celles des baleineaux nouveau-nĂ©s. Le petit, Ă  la naissance, pĂšse dĂ©jĂ  prĂšs de 700 kg[22].

Le nouveau-nĂ© est sevrĂ© vers l'Ăąge de 6–9 mois, en Ă©tĂ© ou Ă  l'automne, et il se trouve alors dans les bancs de krill ; sa taille est dĂ©jĂ  de 11–12 mĂštres[19]. Les femelles mettent bas tous les 2–3 ans[19] et, bien que l'on rapporte le cas d'un rorqual borĂ©al portant 6 fƓtus, les naissances uniques sont de loin les plus frĂ©quentes[4]. L'Ăąge moyen de maturitĂ© sexuelle chez les deux sexes est de 8–10 ans[19], les mĂąles ayant alors une taille de 12 mĂštres et les femelles de 13 mĂštres[5]. Les baleines peuvent vivre jusqu'Ă  l'Ăąge de 65 ans[23], mais le record actuel de longĂ©vitĂ© serait de 74 ans[24].

Alimentation

Un rorqual boréal s'alimentant à la surface.
Un amas de krill : ces invertébrés marins apparentés aux crevettes constituent la principale source de nourriture du rorqual boréal.

Le rorqual borĂ©al se nourrit dans les eaux de surface des ocĂ©ans par « Ă©crĂ©mage » (skimming) : il nage de cĂŽtĂ© Ă  faible profondeur, la gueule ouverte, Ă  travers les bancs de plancton. On pense que cette maniĂšre de chasser lui permet de s'alimenter correctement dans des zones Ă  faible concentration de nourriture, qui ne conviendraient pas aux autres espĂšces de rorquals[25]. Engloutissant en moyenne chaque jour 900 kilogrammes de nourriture[4], composĂ©e principalement de zooplancton, mais aussi d'un peu de cĂ©phalopodes et de petits poissons de tailles infĂ©rieures Ă  30 cm[26], il se trouve assez bas dans la chaĂźne alimentaire. Il est ainsi moins susceptible d'ĂȘtre considĂ©rĂ© par les pĂȘcheurs comme un concurrent, mais ce rĂ©gime trĂšs sĂ©lectif le rend plus sensible aux variations de sa ressource alimentaire[2].

La préférence des baleines pour le zooplancton a été établie par analyse de leur contenu stomacal et par observation directe de leur comportement alimentaire[27] - [28]. Elle a également été déterminée par analyse du contenu des fÚces prélevées à proximité du rorqual boréal, fÚces qui apparaissent comme un fin brouillard marron dans l'eau. Ces derniÚres sont collectées dans des filets, et le matériel génétique présent dans les déchets est isolé, identifié individuellement et comparé avec l'ADN de spécimens d'autres espÚces génétiquement connues[29]. Le rorqual est en compétition alimentaire avec d'autres prédateurs, notamment les clupéidés (c'est-à-dire les poissons apparentés au hareng), les requins pÚlerins, et les baleines à fanons.

Dans l'Atlantique Nord, le rorqual boréal se nourrit principalement de copépodes calanoïdes, plus précisément de Calanus finmarchicus, puis (et par ordre de préférence) d'euphausiidés (krill), en particulier Meganyctiphanes norvegica et Thysanoessa inermis[30] - [31].

Dans le Pacifique Nord, le rorqual borĂ©al se nourrit Ă  un niveau trophique plus Ă©levĂ© que dans l'OcĂ©an Austral[2]. Il consomme non seulement des espĂšces analogues de zooplancton, Ă  savoir les copĂ©podes Calanus cristatus, Neocalanus plumchrus, et Calanus pacificus, ainsi que d'euphausiidĂ©s : Euphausia pacifica, Thysanoessa inermis, Thysanoessa longipes, et Thysanoessa spinifera. Mais on sait qu'il consomme Ă©galement des animaux de plus grande taille, notamment des cĂ©phalopodes comme le Toutenon japonais (et plus spĂ©cifiquement le Todarodes pacificus pacificus)[32], ainsi que de petits poissons du genre Engraulis (anchois), Cololabis (sauries), Sardinops, et le Trachurus (chinchard)[30] - [33] de la taille d'un maquereau adulte. Selon Nemoto et Kawamura[2], il s'attaquerait Ă  quasiment tous les organismes grĂ©gaires s'assemblant en masse. Certaines de ses proies ont un intĂ©rĂȘt commercial. Au large de la Californie, on a observĂ© que le rorqual se nourrissait d'anchois de juin Ă  aoĂ»t, et de krill (Euphausia pacifica) en septembre et octobre[11].

Dans l'hémisphÚre Sud, les proies sont constituées des copépodes Calanus finmarchicus, Calanus simillimus, et Drepanopus pectinatus, ainsi que des euphausiidés Euphausia superba et Euphausia vallentini[30]. En dessous de la convergence antarctique, les rorquals boréaux se nourrissent exclusivement de krill antarctique (Euphausia superba)[25].

Locomotion

Le rorqual borĂ©al compte parmi les cĂ©tacĂ©s les plus rapides : sa vitesse sur de courtes distances peut atteindre 50 km/h[4] ; en revanche, c'est un plongeur mĂ©diocre, qui ne plonge qu'Ă  de faibles profondeurs, estimĂ©es Ă  moins de 300 m[26], refaisant surface toutes les 5 Ă  15 minutes. Il nage prĂšs de la surface plusieurs minutes avant de replonger, ce qui le rend visible dans les eaux calmes et par temps clair, son souffle s'exprimant par les Ă©vents toutes les 40 Ă  60 secondes. Le rorqual borĂ©al ne plonge pas vĂ©ritablement, comme le fait le Rorqual commun, qui disparaĂźt verticalement, la queue la derniĂšre, et reparaĂźt toujours verticalement le museau d'abord. Le rorqual borĂ©al s'enfonce presqu'horizontalement dans l'eau, et lorsqu'il rĂ©apparaĂźt, ses Ă©vents et sa nageoire dorsale Ă©mergent en mĂȘme temps[25]. À la diffĂ©rence des autres espĂšces, ce cĂ©tacĂ© bondit rarement hors de l'eau.

RĂ©partition et habitat

Répartition du rorqual boréal.
Représentation d'un rorqual boréal sur un timbre des ßles Féroé émis le .

On trouve les rorquals borĂ©aux dans tous les ocĂ©ans du globe, bien qu'ils s'abstiennent de frĂ©quenter les eaux polaires et tropicales[2]. La difficultĂ© Ă  les distinguer de leurs proches cousins, le rorqual de Bryde et parfois aussi le rorqual commun, a suscitĂ© des confusions quant Ă  leur rĂ©partition gĂ©ographique et Ă  leur effectif, particuliĂšrement dans les mers chaudes oĂč le rorqual de Bryde est trĂšs rĂ©pandu.

Dans l'océan Atlantique Nord, le rorqual boréal est présent de Gibraltar et des cÎtes de Mauritanie jusqu'au large de la NorvÚge pour la moitié est, et des cÎtes de Floride au Groenland pour la moitié ouest[1]. Les localisations les plus méridionales sont des zones situées au large du golfe du Mexique et autour des Grandes Antilles[14]. Dans toutes ces régions, cette baleine paraßt éviter toutes les mers semi-fermées comme le golfe du Mexique, l'embouchure du fleuve Saint-Laurent, la baie d'Hudson, la mer du Nord, et la mer Méditerranée[2]. On la trouve le plus souvent nageant dans les mers profondes, préférentiellement au large du plateau continental[34], dans les fosses circonscrites par des plateaux sous-marins[35], ou au-dessus des gorges tracées dans les canyon sous-marins[36].

En ce qui concerne le Pacifique Nord, on trouve le rorqual borĂ©al sous les latitudes de 20°N–23°N l'hiver, et entre 35°N–50°N de latitude l'Ă©tĂ©[37]. PrĂšs de 75 % de la population totale des rorquals du Pacifique Nord vit Ă  l'est de la ligne de changement de date[6], mais la rĂ©partition des cĂ©tacĂ©s dans cette partie du globe est encore trĂšs mal connue. Deux baleines marquĂ©es dans les eaux profondes au large des cĂŽtes de Californie ont Ă©tĂ© recapturĂ©es plus tard au large de l'État de Washington et de la Colombie-Britannique, laissant entrevoir un lien possible entre ces deux zones[38], mais le nombre insuffisant de marquages fait de ces deux individus des cas isolĂ©s Ă  partir desquels il est difficile de tirer des conclusions. Dans l'hĂ©misphĂšre austral, la rĂ©partition en Ă©tĂ©, estimĂ©e d'aprĂšs les donnĂ©es tirĂ©es de l'historique des captures, est concentrĂ©e entre 40° et 50° de latitude sud, la rĂ©partition hivernale Ă©tant encore inconnue[30].

D'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le rorqual borĂ©al migre chaque annĂ©e entre les eaux subpolaires froides, qu'il frĂ©quente en Ă©tĂ©, et les eaux subtropicales tempĂ©rĂ©es, oĂč il hiverne[2]. Les captures ont rĂ©vĂ©lĂ© une sĂ©paration marquĂ©e des sexes pendant ces dĂ©placements, les femelles gravides arrivant et repartant les premiĂšres des lieux de nourrissage[25]. Il semble qu'il y a Ă©galement une sĂ©paration par tranches d'Ăąge.

Dans le Nord-Ouest Atlantique, les observations et les prises tendent Ă  indiquer que ce cĂ©tacĂ© remonte vers le nord en longeant le plateau continental vers Georges Bank, le chenal Nord-Est et Browns Bank dans la deuxiĂšme quinzaine de juin. On les trouve sur les cĂŽtes mĂ©ridionales de Terre-Neuve en aoĂ»t et septembre, tandis que les migrations vers le sud commencent par un mouvement vers l'ouest et le sud du plateau de la Nouvelle-Écosse de la mi-septembre Ă  la mi-novembre. DĂšs la premiĂšre semaine de juin, les rorquals de la mer du Labrador migrent, eux, plus au nord en direction des eaux du sud-ouest du Groenland qu'ils n'atteignent que dans le courant de l'Ă©tĂ©[39]. Dans le Nord-Est Atlantique, le rorqual borĂ©al va hiverner plus au sud jusqu'aux cĂŽtes de Mauritanie, puis longe Ă  nouveau le talus continental vers le nord au printemps. Les plus grandes femelles, qui mĂšnent cette migration vers le nord jusqu'au cap Skagerrak, atteignent leur destination plus rapidement et plus sĂ»rement que l'autre sexe et que les femelles plus jeunes : parvenues Ă  destination Ă  la mi-juillet, elles y demeurent jusqu'Ă  la mi-septembre. Certaines annĂ©es, les mĂąles et les femelles plus jeunes restent Ă  des latitudes infĂ©rieures pendant les mois d'Ă©tĂ©[9].

Par-delĂ  les grandes tendances de la migration de l'espĂšce, on ignore le dĂ©tail des routes de migration du rorqual borĂ©al[9] et les scientifiques ne peuvent pas prĂ©dire exactement oĂč ces groupes d'animaux se rendent d'une annĂ©e sur l'autre. Telle zone oĂč l'on aura trouvĂ© une concentration importante d'individus une annĂ©e, pourra trĂšs bien ĂȘtre dĂ©sertĂ©e pendant plusieurs annĂ©es par la suite[40]. F. O. Kapel a notĂ© un rapport entre la prĂ©sence occasionnelle du rorqual borĂ©al Ă  l'ouest des cĂŽtes du Groenland et l'incursion des eaux relativement chaudes du courant d'Irminger vers cette rĂ©gion[41]. Certaines campagnes de marquage dĂ©montrent que des individus isolĂ©s reviennent au large des cĂŽtes d'Islande chaque annĂ©e[42].

Systématique

Histoire Ă©volutive

Du point de vue de l'évolution, on suppose que la famille des Balaenopteridae s'est séparée des autres familles du sous-ordre des Mysticeti (aussi appelées « baleines à fanons » ou « grandes baleines ») vers le milieu de l'Úre MiocÚne. Cependant, on ignore dans le détail à quel moment les divers représentants de la famille des Mysticeti, comportant les Balaenopteridae, ont connu une évolution divergente.

  • Voir aussi : Cetacea (classification phylogĂ©nĂ©tique)
  • Taxinomie

    On a identifié deux sous-espÚces :

    • le rorqual borĂ©al borĂ©al (Balaenoptera borealis borealis) ;
    • le rorqual borĂ©al de Schlegel (Balaenoptera borealis schleglii)[43].


    Elles sont effectivement distinctes et vivent dans des aires bien séparées.

    Étymologie et dĂ©nomination

    Le rorqual boréal appartient à la famille des Balaenopteridae, qui comprend la baleine à bosse, la baleine bleue, le rorqual de Bryde, le rorqual commun et la baleine de Minke. Le mot « rorqual » vient du norvégien « röyrkval », qui signifie « baleine à sillons »[44], parce que les représentants de cette famille portent une série de stries ou de sillons parallÚles, longitudinaux, depuis la lÚvre inférieure jusqu'à la face ventrale. Le français a retenu le terme spécifique « boréal », du latin borealis, qui signifie « nordique » (Borée désignait le vent du nord chez les Grecs).

    La premiÚre description de cette espÚce, due à René-PrimevÚre Lesson en 1828, a été reprise presque immédiatement par Karl Asmund Rudolphi, de sorte que dans les pays anglo-saxons, ce cétacé est appelé parfois « Rudolphi's rorqual »[26], et dans des pays francophones « Rorqual de Rudolphi »[45].

    Il est aussi souvent associĂ© au Lieu noir, comme en tĂ©moignent les qualificatifs en langue anglaise de Pollock Whale, Coalfish Whale, ou Sei Whale, mais Ă©galement dans de nombreuses autres langues (russe, polonais, allemand). Le terme Sei est d'origine scandinave et signifie toujours le lieu noir en Nynorsk (Sei). L'association de termes s'est faite parce que le rorqual borĂ©al apparaissait en effet au large des cĂŽtes de NorvĂšge Ă  la mĂȘme saison que ce poisson, les deux animaux se nourrissant de plancton et migrant au grĂ© des concentrations de leur nourriture[5]. Les termes maritimes scandinaves, du fait de l'extension du commerce des vikings, se sont largement rĂ©pandus dans les langues europĂ©ennes au cours du Moyen Âge.

    Les pays du Pacifique le désignent comme le « Rorqual japonais » (en anglais Japan Finner)[46]. En japonais, son nom est iwashi kujira, ou « baleine sardine », parce qu'on a observé que ce rorqual se nourrissait aussi de ce poisson dans le Pacifique[47].

    Le rorqual borĂ©al et l’homme

    PĂȘche Ă  la baleine

    Un harpon Ă  lanceur moderne.

    L'invention du harpon explosif et le dĂ©veloppement du baleinier Ă  vapeur Ă  la fin du XIXe siĂšcle ont permis aux exploitants de pĂȘcher des spĂ©cimens d'une taille qu'il Ă©tait autrefois inenvisageable de chasser. Le rorqual borĂ©al fut au dĂ©part relativement Ă©pargnĂ© par l'homme, Ă  cause d'une part de sa rapiditĂ© et de sa capacitĂ© Ă  dĂ©jouer les manƓuvres des harponneurs[48], et d'autre part de son faible rendement en huile et en viande, comparĂ© aux autres baleines. Mais lorsque les bancs des espĂšces plus recherchĂ©es (baleine franche, baleine bleue, rorqual commun et baleine Ă  bosse) vinrent Ă  se rarĂ©fier, c'est-Ă -dire entre 1950 et 1970, la chasse de cet animal devint systĂ©matique[3], mĂȘme si un nombre important de rorquals Ă©tait dĂ©jĂ  pĂȘchĂ© dĂšs la fin du XIXe siĂšcle.

    Dans l’Atlantique Nord

    En un siĂšcle (entre 1885 et 1984), 14 295 rorquals de cette espĂšce furent pĂȘchĂ©s[6]. On les chassait en grand nombre au large des cĂŽtes de NorvĂšge et d'Écosse entre la fin du XIXe siĂšcle et le dĂ©but du XXe siĂšcle[40]. Pour la seule annĂ©e 1885, plus de 700 individus furent harponnĂ©s au large du Finnmark, en NorvĂšge[49]. La viande de rorqual Ă©tait recherchĂ©e en NorvĂšge, et seule la hausse des cours de cette denrĂ©e explique qu'il ait Ă©tĂ©, au dĂ©but du XXe siĂšcle, rentable de poursuivre la chasse d'un mammifĂšre particuliĂšrement difficile Ă  attraper[50].

    En Islande, le port de pĂȘche de HvalfjörĂ°ur a enregistrĂ© 2 574 prises entre 1948 et 1985. Mais depuis la fin des annĂ©es 1960, la demande de viande de cĂ©tacĂ© de haute qualitĂ© l'a emportĂ© sur la demande en huile de baleine, qui Ă©tait autrefois la principale production des baleiniers. Aussi le rorqual borĂ©al n'est plus considĂ©rĂ© par ceux-ci que comme un « second choix » derriĂšre le rorqual commun[48].

    Des quantitĂ©s plus rĂ©duites ont aussi Ă©tĂ© pĂȘchĂ©es :

    • par les baleiniers espagnols au large de la pĂ©ninsule ibĂ©rique[51] depuis les annĂ©es 1920 ;
    • par les baleiniers canadiens au large du plateau continental de Nouvelle-Écosse entre la fin des annĂ©es 1960 et le dĂ©but des annĂ©es 1970[39] ;
    • par les baleiniers danois et norvĂ©giens au large de la cĂŽte occidentale du Groenland entre 1920 et la fin des annĂ©es 1950[41].

    Dans le Pacifique Nord

    On a enregistrĂ© dans cette rĂ©gion 72 215 prises de rorquals borĂ©aux par des baleiniers entre 1910 et 1975[6], la majoritĂ© ayant Ă©tĂ© capturĂ©e aprĂšs 1947[52]. Les abattoirs cĂŽtiers du Japon et de CorĂ©e ont dĂ©pecĂ© entre 300 et 600 rorquals de cette espĂšce entre 1911 et 1955. Pour le Japon, le record de prises correspond Ă  l'annĂ©e 1959, avec 1 340 prises. La pĂȘche intensive des baleiniers hauturiers dans le Pacifique Nord a commencĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1960, avec 3 643 prises par an en moyenne entre 1963 et 1974 (soit un total de 43 719 ; le rĂ©sultat a variĂ© au cours de cette pĂ©riode entre 1 280 et 6 053 prises par an)[53]. En 1971, aprĂšs une dĂ©cennie de pĂȘche industrielle, l'espĂšce commença Ă  se rarĂ©fier dans les eaux territoriales japonaises, et la pĂȘche Ă  la baleine fut abandonnĂ©e dans le Pacifique Nord-Ouest en 1975[54] - [30].

    Le rorqual borĂ©al a Ă©tĂ© exploitĂ© au large des cĂŽtes de la Colombie-Britannique de la fin des annĂ©es 1950 au milieu des annĂ©es 1960, jusqu'Ă  ce que le nombre de prises annuelles tombe Ă  14[3]. Entre 1962 et 1967, il y eut 2 000 rorquals abattus dans cette rĂ©gion[55]. Les abattoirs de Californie dĂ©pecĂšrent 386 individus entre 1957 et 1971[11]. La pĂȘche Ă  la baleine fut abandonnĂ©e dans le Pacifique Nord-Est en 1971.

    Dans l’hĂ©misphĂšre Sud

    On a enregistrĂ© dans l'hĂ©misphĂšre Sud 152 233 captures de rorquals entre 1910 et 1979[6]. À l'origine, les baleiniers de l'hĂ©misphĂšre Sud chassaient spĂ©cifiquement la baleine Ă  bosse. Mais Ă  partir de 1913, cet animal se faisant rare, les pĂȘcheurs se rabattirent graduellement sur le rorqual commun et la baleine bleue. Ces espĂšces commençant elles-mĂȘmes Ă  se rarĂ©fier, le nombre de prises de rorquals borĂ©aux augmenta rapidement Ă  la fin des annĂ©es 1950 et au dĂ©but des annĂ©es 1960[30]. Cette pĂȘche atteignit son maximum en 1964 avec plus de 20 000 prises, mais dĂšs 1976, la campagne annuelle Ă©tait tombĂ©e Ă  2 000 individus et l'on mit un terme Ă  cette activitĂ© en 1977[3].

    CrĂ©ation d’une Commission baleiniĂšre internationale

    Cartes des pays membres de la Commission baleiniĂšre internationale (en bleu).

    La protection du rorqual borĂ©al par des accords internationaux resta insignifiante jusqu'en 1970, date Ă  laquelle la nouvelle Commission baleiniĂšre internationale (IWC) Ă©dicta des quotas de pĂȘche par espĂšce pour l'ocĂ©an Pacifique Nord : jusqu'alors, le nombre de baleines capturĂ©es n'Ă©tait limitĂ© que par la capacitĂ© des baleiniers Ă  localiser les bancs de cĂ©tacĂ©s[56]. Le rorqual borĂ©al ne bĂ©nĂ©ficia d'une protection complĂšte dans le Pacifique Nord qu'Ă  partir de 1976, et on ne fixa des quotas de pĂȘche pour cette espĂšce dans l'Atlantique Nord qu'en 1977, les bancs de l'hĂ©misphĂšre Sud n'Ă©tant couverts par ces accords qu'en 1979. Constatant l'extinction progressive de plusieurs espĂšces de cĂ©tacĂ©s, la Commission baleiniĂšre internationale a votĂ© un moratoire sur la pĂȘche Ă  la baleine qui entra en vigueur en 1986 : depuis, la pĂȘche au rorqual borĂ©al est interdite[2].

    Toutefois, il se dĂ©veloppa une pĂȘche clandestine dans l'Atlantique Nord vers la fin des annĂ©es 1970[57], et bien qu'il n'y ait aucune preuve directe de l'absence d'entreprises similaires dans le Pacifique Nord, les donnĂ©es truquĂ©es transmises par l'Union des rĂ©publiques socialistes soviĂ©tiques[58] donnent Ă  penser que les statistiques officielles ne sont pas fiables.

    Statut du rorqual boréal

    Cette espÚce figure encore aujourd'hui sur la Liste rouge de l'UICN, dans la catégorie EspÚce en danger de disparition depuis 1996[7].

    Les populations de l'hĂ©misphĂšre Sud figurent depuis 1977 en Annexe I de la nomenclature CITES, c'est-Ă -dire qu'elles pourraient disparaĂźtre si un terme n'est pas mis Ă  la pĂȘche et Ă  la commercialisation de cet animal. L'Australie, le Canada, l'ex-URSS et l'Afrique du Sud ont tout d'abord Ă©mis des rĂ©serves sur cette dĂ©cision, puis s'y sont conformĂ©s au cours des annĂ©es (l'Afrique du Sud et l'Australie en 1981, le Canada en 1982 et l'ex-URSS en 1995).

    Les populations de l'hémisphÚre Nord figuraient depuis 1977 en Annexe II de la nomenclature CITES, ce qui signifie que, si elles ne sont pas menacées d'extinction, elles pourraient le devenir si elles n'étaient pas enregistrées comme telles. Depuis 1981, toutes les populations ont été classées en Annexe I, ce qui fut contesté par le Japon et la NorvÚge dÚs 1981, et par l'Islande depuis 2000. Les réserves émises par ces pays ne sont pas applicables aux populations du Pacifique Nord et des zones situées entre les longitudes 0° et 70° Est entre l'équateur et le continent antarctique.

    La Commission de Régulation de la Communauté européenne a classé cette espÚce en annexe A (protection maximum) depuis 1997[4] - [59].

    Cette espÚce a aussi été placée en annexe II de la Convention de Barcelone[60].

    Des programmes de recherche controversés

    Depuis le moratoire sur la pĂȘche industrielle, quelques rorquals ont Ă©tĂ© capturĂ©s par des baleiniers islandais et japonais dans le cadre du programme de recherche de l'IWC. L'Islande a menĂ© cette pĂȘche scientifique pendant quatre annĂ©es, de 1986 Ă  1989, capturant jusqu'Ă  40 rorquals par an[61].

    Les chercheurs japonais tuent chaque annĂ©e environ 50 rorquals par an dans ce mĂȘme cadre. C'est l’Institut de recherche japonais sur les cĂ©tacĂ©s (ICR) de Tokyo, une institution privĂ©e Ă  but non lucratif qui est responsable du programme. La finalitĂ© de ce programme est de dĂ©terminer le mode d'alimentation du rorqual borĂ©al, et d'en dĂ©duire dans quelle mesure ce cĂ©tacĂ© entre en compĂ©tition avec les pĂȘcheries. Le Dr Seiji Ohsumi, directeur gĂ©nĂ©ral de l'ICR, dĂ©clare Ă  ce sujet : « on estime que les baleines ingĂšrent de 3 Ă  5 fois la quantitĂ© de poissons nĂ©cessaire Ă  l'approvisionnement des hommes, ce qui explique tout l'intĂ©rĂȘt des informations que nous collectons pour l'amĂ©lioration de la gestion des ressources halieutiques[62]. » Il ajouta par la suite : « ... le rorqual borĂ©al est la deuxiĂšme espĂšce de cĂ©tacĂ© la plus rĂ©pandue dans le Nord-Ouest Pacifique, avec un effectif estimĂ© Ă  plus de 28 000 individus. Ce n'est manifestement pas une espĂšce menacĂ©e[63]. »

    Des associations militant pour la prĂ©servation de la nature, comme le World Wide Fund for Nature (WWF), contestent l'opportunitĂ© de ces recherches, et rappellent qu'il est bien connu que le rorqual borĂ©al se nourrit fondamentalement de ressources inutiles Ă  l'homme, comme le calmar et le plancton, et ne se rabat sur le poisson qu'en dernier ressort. Elles affirment que ces programmes « ne sont rien d'autre qu'une manƓuvre destinĂ©e Ă  maintenir l'activitĂ© des flottes de baleiniers, et prĂ©sentent les baleines comme un bouc Ă©missaire fournissant un alibi Ă  la surpĂȘche des hommes[8]. » Les critĂšres de scientificitĂ© du programme sur les cĂ©tacĂ©s ont par ailleurs Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©s comme trĂšs discutables : au congrĂšs du ComitĂ© Scientifique de l'IWC en 2001, 32 chercheurs ont publiĂ© un manifeste exprimant leur conviction que le programme de recherche japonais pĂ©chait par manque de rigueur et ne rĂ©pondait pas aux conditions ordinaires d'Ă©valuation acadĂ©mique largement reconnues dans le monde de la recherche internationale[64].

    Populations

    On estime aujourd'hui que l'effectif total de rorquals borĂ©aux n'est plus que de 54 000 individus, soit environ un cinquiĂšme de la population d'avant la pĂȘche baleiniĂšre industrielle[5]. Une Ă©tude de 1991 portant sur la situation de l'Atlantique Nord arrivait Ă  une population totale de seulement 4 000 individus[65]. Cette Ă©tude s'appuyait sur une technique de recensement rĂ©pandue, le « catch per unit effort » (CPUE), qui tente d'estimer l'effectif d'une espĂšce en se basant sur le temps et les moyens nĂ©cessaires pour localiser un nombre dĂ©terminĂ© d'individus de l'espĂšce recherchĂ©e. Cette mĂ©thode est cependant critiquĂ©e par la communautĂ© scientifique et n'est pas considĂ©rĂ©e comme une vraie mesure scientifique d'abondance[66].

    On disait dans les annĂ©es 1960 et au dĂ©but 1970 que ces animaux se faisaient rares au large des cĂŽtes septentrionales de NorvĂšge, oĂč les rorquals borĂ©aux Ă©taient capturĂ©s en grande quantitĂ© entre la fin du XIXe siĂšcle et la Seconde Guerre mondiale[67]. Parmi les explications avancĂ©es pour expliquer cette rarĂ©faction, il y a celle qui met l'accent sur la pĂȘche excessive des cĂ©tacĂ©s[67], et celle, alternative, qui rattache la diminution du stock de copĂ©podes dans le Nord-Est Atlantique observĂ©e Ă  la fin des annĂ©es 1960 Ă  une migration des bancs de rorquals[68]. Les comptages effectuĂ©s dans le Kattegatt ont donnĂ© 1 290 cĂ©tacĂ©s en 1987, et 1 590 en 1989[68]. Au large de la Nouvelle-Écosse, l'effectif est estimĂ© entre 1 393 et 2 248 avec un minimum estimĂ© Ă  870[39].

    Pour l'ocĂ©an Pacifique, une Ă©tude de 1977, reposant sur la mĂ©thode du CPUE et le nombre de prises, a donnĂ© une estimation de 9 110 individus[53]. Les baleiniers japonais contestent ce chiffre, trop ancien selon eux : ils estimaient[63] en 2002 qu'il y avait 28 000 rorquals dans le Nord-Ouest Pacifique, estimation qui n'est pas reconnue par la communautĂ© scientifique internationale[8]. Dans les seules eaux de Californie, entre 1991 et 1993, seule une observation a Ă©tĂ© confirmĂ©e et cinq observations non confirmĂ©es ont Ă©tĂ© rapportĂ©es par des navires de pĂȘche ou des survols[69] - [70] - [71], tandis qu'aucune observation confirmĂ©e n'a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e au large des cĂŽtes de l'Oregon et de l'État de Washington. On estime qu'il y avait 42 000 individus dans le Pacifique Nord avant la pĂȘche baleiniĂšre industrielle[53]. Lorsque cette activitĂ© prit fin en 1974, le nombre de rorquals de cette espĂšce Ă©tait tombĂ© entre 7 260 et 12 620 individus[53].

    Quant Ă  l'hĂ©misphĂšre Sud, les estimations de l'abondance du rorqual borĂ©al fondĂ©es sur l'historique des prises et la mĂ©thode CPUE varient entre 9 800 et 12 000 individus[65]. L'IWC a publiĂ© le chiffre de 9 718 rorquals, fondĂ© sur les comptages effectuĂ©s entre 1978 et 1988[72]. On estime qu'il y avait environ 65 000 rorquals dans l'hĂ©misphĂšre Sud avant la pĂȘche baleiniĂšre industrielle[65].

    Notes et références

    (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Sei whale » (voir la liste des auteurs).
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    Annexes

    Articles connexes

    Références taxonomiques

    Liens externes

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