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Krill antarctique

Le Krill antarctique (Euphausia superba[1]) est une espĂšce de krill vivant dans les eaux de l'ocĂ©an Austral. Les Krills antarctiques sont des invertĂ©brĂ©s qui, comme les crevettes, vivent en grands groupes, appelĂ©s « essaims », atteignant parfois des densitĂ©s de 10 000 Ă  30 000 individus par mĂštre cube[2].

Ils se nourrissent directement de phytoplancton, en utilisant la production primaire d'énergie que le phytoplancton tire initialement du Soleil afin de maintenir leur cycle de vie dans la zone pélagique[3]. Ils atteignent une longueur de six centimÚtres, pÚsent jusqu'à deux grammes et peuvent vivre jusqu'à six ans. C'est une espÚce clé dans l'écosystÚme antarctique, base de l'alimentation pour de nombreux animaux comme les baleines ou les phoques et permettant l'exportation de carbone vers les fonds marins grùce à ses excréments. En termes de biomasse, une évaluation des années 1990 estimait qu'elle atteint environ 500 millions de tonnes, soit l'une des espÚces les plus abondantes de la planÚte[4] ; en 2009 cette estimation a été refaite[5], concluant à une biomasse plutÎt comprise entre 300 millions et 500 millions de tonnes métriques, ce qui reste plus que la biomasse totale de tout autre animal sauvage multicellulaire sur notre planÚte[6].

Au début des années 2020, le krill est abondamment péché, et surtout utilisé comme aliment pour poissons d'élevage par l'industrie mondiale de l'aquaculture, mais aussi pour produire de l'huile de krill qui entre notamment dans la composition de compléments alimentaires riches en oméga-3[6].

Euphausia superba

Description

Morphologie

Tous les membres de l'ordre Euphausiacea sont des animaux ressemblant Ă  des crevettes appartenant au super-ordre de crustacĂ©s Eucarida. Leurs thoracomĂšres situĂ©s de part et d'autre de la carapace sont de faible longueur, ce qui rend les branchies du Krill antarctique visibles Ă  l'Ɠil humain. Les pattes ne comportent pas de pinces (pĂ©rĂ©iopodes), ce qui le diffĂ©rencie des crabes, homards et crevettes.

Le krill est un petit crustacé, semblable à une crevette, qui mesure environ quatre à sept centimÚtres de long[7] pour un poids de deux grammes[8]. Il possÚde cinq paires de pattes et deux grands yeux composés noirs. Son corps est presque transparent, pigmenté de petits points rouges. Son appareil digestif est visible par transparence, coloré en vert par une alimentation essentiellement composée de phytoplancton[9].

Bioluminescence

Aquarelle de krill bioluminescent.

Le krill peut Ă©mettre de la lumiĂšre par l'intermĂ©diaire d'organes situĂ©s sur diffĂ©rentes parties de son corps : une paire d'organes prĂšs des yeux, une autre paire sur les cĂŽtĂ©s de la deuxiĂšme et septiĂšme pattes et un sur les quatre sternums. Ces organes Ă©mettent pĂ©riodiquement une lumiĂšre jaune et verte, au maximum durant deux Ă  trois secondes. Ils sont considĂ©rĂ©s comme Ă©tant trĂšs dĂ©veloppĂ©s et leur principe peut se comparer Ă  celui d'une lampe-torche : une surface concave Ă  l'arriĂšre de l'organe qui rĂ©flĂ©chit la lumiĂšre et une lentille Ă  l'avant du faisceau pour la guider, l'organe entier pouvant ĂȘtre orientĂ© par le biais de muscles. La fonction de ces lumiĂšres n'est pas encore bien comprise et certains scientifiques supposent que cette bioluminescence joue un rĂŽle dans la reproduction.

Les organes bioluminescents du krill contiennent plusieurs substances fluorescentes. Le principal Ă©lĂ©ment qui les compose a un maximum de fluorescence Ă  une excitation de 355 nanomĂštres (nm) et l'Ă©mission de 510 nm[10].

Cycle de vie

Les Ɠufs sont pondus prĂšs de la surface, puis commencent Ă  tomber vers le fond. Dans l'ocĂ©an, cette chute peut durer jusqu'Ă  10 jours, le nauplius Ă©clot alors Ă  3 000 mĂštres de profondeur.

La principale saison de ponte du Krill antarctique s'Ă©tend de janvier Ă  mars. La ponte peut avoir lieu tant au-dessus du plateau continental que dans la partie supĂ©rieure des eaux ocĂ©aniques profondes. De la mĂȘme maniĂšre que les autres espĂšces de l'ordre des Euphausiacea, le mĂąle attache un spermatophore, sac contenant du sperme, Ă  l'ouverture gĂ©nitale de la femelle. Pour cela, il utilisera son premier plĂ©opode (patte sur l'abdomen) comme outil pour l'accouplement. Les femelles produisent entre 6 000 Ă  10 000 Ɠufs quand elles mettent bas. Ceux-ci sont par la suite fertilisĂ©s Ă  leur sortie de l'appareil gĂ©nital de la femelle par le sperme libĂ©rĂ© par le spermatophore qui avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©demment fixĂ© par le mĂąle[11].

Si on se fie Ă  l'hypothĂšse de Marr[12], provenant des rĂ©sultats d'une expĂ©dition du RRS Discovery, le dĂ©veloppement des Ɠufs se fait comme suit : la gastrulation (dĂ©veloppement de l'embryon dans les Ɠufs) s'effectue pendant la descente des Ɠufs, mesurant alors seulement 0,6 mm, jusqu'au fond ocĂ©anique, Ă  une profondeur de 700 Ă  2 000 mĂštres, suivant que la ponte a lieu au-dessus du plateau ocĂ©anique ou pas[9]. À partir de ce moment, les Ɠufs Ă©closent et les premiĂšres larves nauplius commencent Ă  migrer vers la surface de l'eau avec l'aide de leurs trois paires de pattes.

Durant les deux premiers stades de dĂ©veloppement (nauplius et metanauplius), les larves ne s'alimentent pas encore et sont nourries par leur vitellus. AprĂšs trois semaines, les jeunes krills finissent leur ascension. Ils peuvent apparaĂźtre en trĂšs grand nombre — jusqu'Ă  deux par litre dans une tranche d'eau de 60 mĂštres de profondeur Ă  partir de la surface —. La croissance des larves suit diffĂ©rents stades de dĂ©veloppement caractĂ©risĂ©s par l'apparition de pattes additionnelles, des yeux et des setae (soies). À 15 mm de longueur, le krill adolescent ressemble beaucoup plus Ă  l'adulte. Il atteindra la maturitĂ© et sa taille adulte vers l'Ăąge de deux ou trois ans[9]. On estime gĂ©nĂ©ralement l’espĂ©rance de vie du krill Ă  cinq ans[13], mais il a Ă©tĂ© prouvĂ© en captivitĂ© qu’il pouvait vivre jusqu’à 11 ans[9].

Mue

Comme tous les crustacĂ©s, le krill doit toujours muer pour croĂźtre normalement. À peu prĂšs tous les 13 Ă  20 jours, les krills doivent changer leur exosquelette de chitine et sclĂ©rotine, laissant derriĂšre eux l'exuvie.

Toutefois, les krills peuvent Ă©galement dĂ©velopper un processus inverse et muer pour rĂ©duire leur taille. Ce phĂ©nomĂšne est particulier Ă  l'espĂšce. Il s'agit vraisemblablement d'une adaptation Ă  la variation saisonniĂšre de leurs ressources en nourriture, qui sont peu abondantes durant les mois d'hiver, sous la glace. La rĂ©duction de leur taille et l’utilisation des Ă©lĂ©ments excĂ©dentaires de leur propre corps sont suffisantes pour que les krills se maintiennent en vie durant la saison hivernale[14]. On remarque que les yeux de l'animal ne vont pas diminuer de taille durant cette phase. La taille relative de l'Ɠil par rapport au reste du corps est donc un indicateur du manque de nourriture[15].

Alimentation

RĂ©gime alimentaire

Anatomie du krill antarctique

Les intestins de E. superba apparaissent souvent verts Ă  travers sa carapace transparente, consĂ©quence du fait que l'espĂšce se nourrit principalement de phytoplancton, et plus particuliĂšrement de trĂšs petites diatomĂ©es (20 micromĂštres), qu'elle rĂ©colte en filtrant l'eau grĂące Ă  un systĂšme complexe de filtration[16] Le squelette externe siliceux des diatomĂ©es est dĂ©truit par le systĂšme digestif, puis l'intĂ©rieur est digĂ©rĂ© dans l'hĂ©patopancrĂ©as. Le krill peut Ă©galement capturer et manger des copĂ©podes, des amphipodes et d'autres petits Ă©lĂ©ments du zooplancton. Le tractus digestif forme un tube court, rectiligne ; son efficacitĂ© digestive n'est pas trĂšs forte, ce qui explique la grande quantitĂ© de carbone encore prĂ©sente dans les fĂšces.

Alimentation par filtration

Détail de la structure de filtrage d'un krill antarctique (fausses couleurs). La particule colorée en mauve mesure 1 ”m, soit les dimensions d'une bactérie.

Le Krill antarctique utilise directement de toutes petites cellules de phytoplancton, ce que nul autre animal de taille similaire ne peut faire. Cela lui est permis grùce à sa méthode de filtration, utilisant ses pattes antérieures trÚs développées pour approvisionner son appareil de filtration[17]. Celui-ci est composé par les six thoracopodes (pattes rattachées au thorax) qui collectent le phytoplancton dans l'eau de mer et l'amÚne à l'entrée du tractus digestif grùce à ses setae qui en couvrent la face intérieure. Dans sa partie la plus fine, cette structure de filtration a des ouvertures de seulement un micromÚtre.

Quand la concentration en nourriture est plus faible, le krill ouvre plus largement son systĂšme de filtration en parcourant des distances supĂ©rieures Ă  0,5 mĂštre.

Zones d'alimentation

Sur cette image réalisée avec le systÚme ROV, on voit des krills se nourrissant d'algues sous la banquise.

Le Krill antarctique peut parfois s'alimenter de la couche d'algues prĂ©sente en dessous de la banquise[18] - [19]. Les krills peuvent nager la tĂȘte en bas sous la glace et collecter les algues prĂ©sentes[20]. Ils ont dĂ©veloppĂ© des mĂąchoires spĂ©ciales avec des setae en forme de rĂąteaux Ă  l'extrĂ©mitĂ© des thoracopodes, et broutent les algues en se dĂ©plaçant en zigzag. Un krill peut nettoyer une aire de 90 cm2 en 10 minutes. On sait depuis peu que le film d'algues sous la banquise est dĂ©veloppĂ© sur de vastes surfaces, et est parfois plus riche en carbone que toute la colonne d'eau au-dessous.

Pompe biologique et séquestration du carbone

Image In situ prise avec un Ecoscope. Un agrégat de phytoplancton vert est visible en bas à droite de l'image, et des matiÚres fécales en bas à gauche.

Le krill recrache fréquemment des agrégats de restes de phytoplancton, contenant des milliers de cellules collées entre elles. Il excrÚte aussi des excréments contenant toujours une quantité significative de carbone, ainsi que les coquilles siliceuses des diatomées. Ces éléments sont assez sont assez denses pour couler rapidement dans les abysses.

Ce processus de capture et de sĂ©questration du carbone dans les profonseurs marines est connu sous le nom de pompe biologique. Étant donnĂ© que les eaux de l'Antarctique sont trĂšs profondes (entre 2 000 et 4 000 mĂštres de profondeur), les krills peut exporter de grandes quantitĂ©s de carbone (c'est-Ă -dire du dioxyde de carbone CO2 fixĂ© par les phytoplanctons) de la biosphĂšre et de le sĂ©questrer pour environ 1 000 ans[21] - [22]. Une estimation a conclu ue le krill Ă©limine environ 23 millions de tonnes de carbone par an, soit environ la quantitĂ© de carbone produite par 35 millions de voitures Ă  moteur Ă  combustion. Une autre Ă©tude a conclu Ă  l'absorption d'environ 39 millions de t/an[6].

Lorsque le phytoplancton est consommĂ© par d'autres membres de l'Ă©cosystĂšme pĂ©lagique, la plupart du carbone ingĂ©rĂ© reste dans la strate supĂ©rieure. On pense que ce processus est un des plus importants mĂ©canismes de rĂ©gulation de la planĂšte, peut-ĂȘtre le principal, concernant des Ă©normes biomasses. Des recherches plus poussĂ©es doivent ĂȘtre menĂ©es pour mieux connaĂźtre l'Ă©cosystĂšme de l'ocĂ©an Antarctique[6].

Comportement

Quand il se sent menacĂ©, le krill replie sa queue, d'oĂč un mouvement de l'animal vers l'arriĂšre.

Le krill est plus lourd que l'eau, et il doit, pour compenser ce dĂ©savantage, constamment fournir des efforts en agitant ses pattes pour se maintenir Ă  flot. Il dĂ©pense ainsi 40 % de son Ă©nergie simplement pour ne pas couler au fond de l’eau[9].

Les krills se rĂ©unissent pour former des essaims qui peuvent parfois prendre des proportions importantes. Ainsi, des Ă©chosondages menĂ©s Ă  proximitĂ© du dĂ©troit de Gerlache, des bancs d'environ deux millions de tonnes s'Ă©tendant sur une surface de 450 km2. Ces bancs peuvent rester compacts plusieurs jours avant de se dissoudre[9]. Ces essaims migrent au cours de la journĂ©e. La journĂ©e, ils restent en profondeur, Ă©vitant ainsi les prĂ©dateurs. Ils remontent prĂšs de la surface pendant la nuit[13]. Des krills ont Ă©galement pu ĂȘtre observĂ©s jusqu'Ă  3 000 mĂštres de profondeur[23].

Pour Ă©chapper Ă  ses prĂ©dateurs, le krill a un rĂ©flexe de fuite que l'on retrouve chez de nombreux autres crustacĂ©s, nageant rapidement vers l'arriĂšre en repliant et dĂ©pliant successivement leur telson. Le krill peut atteindre de cette maniĂšre une vitesse supĂ©rieure Ă  60 cm/s[24]. Le temps de dĂ©clenchement de ce rĂ©flexe aprĂšs observation visuelle d'un danger est de 55 ms.

Répartition géographique

Répartition géographique du Krill antarctique. On remarque, d'aprÚs cette image SeaWIFS de la NASA, que les principales concentrations se trouvent dans la mer de Scotia.

On retrouve le Krill antarctique grouillant dans les eaux de surface de l'océan Austral. Il a une répartition circumpolaire, avec des concentrations plus élevées dans le secteur de l'océan Atlantique.

La limite septentrionale de l'ocĂ©an Austral, avec ses secteurs atlantique, pacifique et indien, est dĂ©finie plus ou moins en fonction de la convergence antarctique, un front circumpolaire antarctique oĂč le froid des eaux de surface en dessous submerge les chaudes eaux subantarctiques[25]. Ce front est situĂ© Ă  une latitude d'environ 55° Sud. De lĂ  au continent, l'ocĂ©an Austral couvre 32 millions de kilomĂštres carrĂ©s, soit par comparaison 65 fois la taille de la mer du Nord. En hiver, plus des trois quarts de cette rĂ©gion se recouvrent de glace, alors que 24 millions de kilomĂštres carrĂ©s restent libres en Ă©tĂ©. La tempĂ©rature de l'eau varie entre -1,3 et 3 °C.

Les eaux de l'ocĂ©an Austral forment un systĂšme de courants. Chaque fois qu'il y a un courant circumpolaire antarctique, les couches de surface se dĂ©placent autour de l'Antarctique en direction de l'est. Proche du continent, le courant cĂŽtier antarctique tourne dans le sens antihoraire. Entre les deux, de grands tourbillons se dĂ©veloppent, par exemple, dans la mer de Weddell. Le krill dĂ©rive dans ces masses d'eau, Ă©tablissant un seul et mĂȘme groupe tout autour de l'Antarctique, avec les Ă©changes de gĂšnes sur l'ensemble de la zone[26]. Actuellement, il y a peu d'informations prĂ©cises sur les schĂ©mas de migration car un krill ne peut pas ĂȘtre suivi individuellement Ă  cause de sa petite taille.

Écologie

Un maillon essentiel de la chaĂźne alimentaire en Antarctique

Le Krill antarctique est l'espĂšce clĂ© de l'Ă©cosystĂšme Antarctique, et constitue une importante source de nourriture pour les baleines, les phoques, les lĂ©opards de mer, les ours de mer, les phoques crabiers, les calmars, les poissons-antarctiques, les manchots, les albatros et d'autres espĂšces d'oiseaux. Les phoques crabiers ont mĂȘme dĂ©veloppĂ© une dentition adaptĂ©e Ă  cette source abondante de nourriture : ses dents Ă  multiples lobes lui permettent de trier le krill de l'eau. Ce sont les phoques les plus abondants dans le monde, et leur alimentation se compose Ă  98 % de E. superba. Ces phoques consomment plus de 63 millions de tonnes de krill chaque annĂ©e[27]. Les lĂ©opards de mer ont des dents similaires et le krill reprĂ©sente 45 % de leur alimentation. Au total, les phoques consomment 63–130 millions de tonnes de krill, les baleines 34–43 millions de tonnes, les oiseaux 15–20 millions de tonnes, les calmars 30–100 millions de tonnes, et les poissons 10–20 millions de tonnes, d'oĂč une consommation annuelle de krill s'Ă©levant Ă  152–313 millions de tonnes.

Une biomasse importante

Le Krill antarctique forme une biomasse Ă©valuĂ©e entre 125 et 725 millions de tonnes[28], faisant de E. superba l'espĂšce animale la plus importante sur Terre en termes de biomasse. On peut noter que parmi l'ensemble des espĂšces animales visibles Ă  l'Ɠil nu, certains considĂšrent que ce sont les fourmis qui constituent la plus grosse biomasse au monde, et d'autres qu'il s'agit des copĂ©podes. Toutefois, dans les deux cas, on ne parle pas d'une espĂšce mais de centaines d'espĂšces diffĂ©rentes rassemblĂ©es. Pour mieux apprĂ©cier l'importance de la biomasse du krill, on peut noter que la production de l'ensemble des poissons, coquillages, cĂ©phalopodes et planctons du monde est de 100 millions de tonnes par an quand celle de Krill antarctique est estimĂ©e Ă  entre 13 millions et plusieurs milliards de tonnes par an.

Cette impressionnante quantitĂ© de biomasse est rendue possible par la richesse en plancton des eaux australes, qui en sont peut-ĂȘtre les mieux pourvues au monde. L'ocĂ©an est empli de phytoplancton ; quand l'eau remonte des profondeurs vers la surface bien Ă©clairĂ©e, elle remonte des nutriments de tous les fonds ocĂ©aniques du monde dans la zone photique oĂč ils sont Ă  nouveau disponibles pour les organismes vivants.

Cette production primaire - l'utilisation de la lumiĂšre pour synthĂ©tiser de la biomasse organique, base de la chaĂźne alimentaire - permet une fixation de carbone de un Ă  deux g/mÂČ dans l'ocĂ©an. À proximitĂ© de la glace cette valeur peut atteindre 30 Ă  50 g/m2. Ces valeurs ne sont pas incroyablement hautes, en comparaison d'aires de production comme la mer du Nord ou les zones de remontĂ©e d'eau, mais cela concerne une surface Ă©norme, mĂȘme en comparaison d'autres zones de forte production primaire comme la forĂȘt tropicale. De plus, durant l'Ă©tĂ© austral, il y a de nombreuses heures de lumiĂšre pour activer le processus. Tout cela fait du plancton et du krill des piĂšces maĂźtresses dans l'Ă©cosystĂšme planĂ©taire.

DĂ©clin actuel

D'aprĂšs des donnĂ©es compilĂ©es par Loeb 1997[29] — Ce graphique met en relation l'augmentation de la tempĂ©rature et la surface de banquise. La ligne horizontale reprĂ©sente la tempĂ©rature Ă  laquelle l'eau gĂšle et la ligne oblique la tempĂ©rature moyenne, qui a atteint la tempĂ©rature de gel en 1995.

Il est à craindre que l'ensemble de la biomasse du Krill antarctique ait diminué rapidement au cours des derniÚres décennies. Certains scientifiques estiment cette chute d'effectif à au moins 80 % pour les 30 derniÚres années.

Une des causes potentielles de la diminution des populations est la réduction de la surface de banquise due au réchauffement climatique[30]. Le graphique de droite illustre la hausse des températures de l'océan Austral et la perte de la banquise (sur une échelle inversée) au cours des 40 derniÚres années. Le Krill antarctique, en particulier dans les premiers stades de développement, semble avoir besoin des structures de la banquise afin d'avoir une chance de survie. Ainsi, lorsqu'il se sent menacé, le krill se réfugie dans la banquise comme dans une grotte pour échapper à ses prédateurs. Avec la diminution de la banquise, le krill cÚde sa place aux salpes, des créatures de forme cylindrique qui se nourrissent également en filtrant l'eau et collectant du plancton[7]. Le réchauffement de eaux de la péninsule antarctique et de la mer de Scotia induit une diminution de la biomasse de krill dans ces régions ; et le centre de cette population s'est déplacé vers le sud", notait en aout 2022 Kim Bernard, expert en écologie marine à l'Université de l'Oregon, à Mongabay par e-mail alors que .stationné dans la péninsule antarctique[6].

Un autre défi pour le krill antarctique, ainsi que pour de nombreux organismes calcifiés (coraux, bivalves, escargots, etc.) est l'acidification des océans, causée par une augmentation des niveaux de dioxyde de carbone[31]. L'exosquelette du krill contient du carbonate, susceptible de dissolution en milieu acide. Au début du XXIe siÚcle, peu de choses sont connues sur les effets que l'acidification des océans pourrait avoir sur le krill, mais les scientifiques craignent que cela influe considérablement sur sa répartition, son abondance et sa survie[32] - [33].

Un autre problĂšme est celui de la surpĂȘche du krill dans certaine zones, en particulier Ă  la pointe de la pĂ©ninsule antarctique, connue comme lieu de frai du krill ; surexploiter le krill dans une zone de frai pourrait avoir des effets nĂ©gatifs pour le krill et les espĂšces qui en dĂ©pendant dans une zone plus vaste de l'Antarctique. De plus cette pĂ©ninsule la pĂ©ninsule est l'une des rĂ©gions qui se rĂ©chauffent le plus rapidement dans le monde[6]. (le sujet de la pĂȘche/surpĂȘche et abordĂ© ci-dessous).

Utilisation humaine

PĂȘche

Graphique représentant la capture mondiale annuelle de E. superba, à partir de données de la ONUAA data[28].
Carrés de « viande » de krill antarctique pour la consommation.

Dans les annĂ©es 1960, on considĂ©rait encore que le krill antarctique est une ressource illimitĂ©e[6]. Sa haute teneur en protĂ©ines et vitamines le rend intĂ©ressant tant pour l'alimentation humaine que pour l'alimentation animale. Sa grande concentration et son abondance ont tout d’abord intĂ©ressĂ© la Russie, une des premiĂšres nations Ă  pratiquer cette pĂȘche qui a du rĂ©soudre quelques difficultĂ©s techniques. Tout d'abord, le filet utilisĂ© pour pĂȘcher le krill a une maille fine qui gĂ©nĂšre une importante force de traĂźnĂ©e, qui tend Ă  Ă©carter l'eau et les krills sur les cĂŽtĂ©s. Les mailles fines s'encrasser assez rapidement, et sont assez fragiles, faisant que les premiers filets conçus se dĂ©chiraient lorsqu'ils rencontraient un banc de krill. La remontĂ©e du krill Ă  bord du bateau est un autre problĂšme. Quand le filet plein est sorti de l'eau, les organismes y sont compressĂ©s les uns contre les autres, d'oĂč une perte importante de liquide des krills. Au dĂ©but du XXIe siĂšcle, on teste le pompage du krill alors qu'il est encore dans l'eau via un large tuyau, et des filets plus adaptĂ©s sont en dĂ©veloppement[34]. AprĂšs sa sortie de l'eau, les enzymes puissantes du krill commencent Ă  dĂ©grader ses protĂ©ines, ce qui oblige Ă  un traitement rapide du crustacĂ© fraĂźchement pĂȘchĂ© ; et il est nĂ©cessaire d'ĂŽter sa carapace chitineuse riche en fluorures[9] (composĂ©s toxiques pour l'homme, prĂ©sent dans le krill Ă  des teneurs de 1330 Ă  2400 mg F−/kg de poids sec sans gras dans des Ă©chantillons crus, alors que la crevette Pandalus borealis en renferme de 18 Ă  91, et le copĂ©pode (Calanus finmarchicus) de 10 Ă  37 mg F−/kg ; sachant que le muscle du krill, cru ou bouilli, en contient dĂ©jĂ  de 570 Ă  750 mg F−/kg sous une forme trĂšs biodisponible)[35]. Cette opĂ©ration est assez dĂ©licate Ă  cause de la taille et de la fragilitĂ© de l'animal. Ces difficultĂ©s engendrent un coĂ»t qui a fait que la pĂȘche du Krill antarctique s'est dĂ©veloppĂ©e moins vite que certains le laissaient prĂ©sager[14], mais assez pour de venir prĂ©occupante pour le climat et les Ă©cosystĂšmes antarctiques dans le contexte des changements globaux[6].

Cette pĂȘche s’est dĂ©veloppĂ©e Ă  partir des annĂ©es 1970, quand l’huile de krill a commencĂ© Ă  remplacer l’huile de baleine[36]. AprĂšs un pic au tout dĂ©but des annĂ©es 1980, elle a ralenti dans les annĂ©es 1980, notamment car on ne savait pas comment Ă©liminer Ă  coĂ»t raisonnable les fluorures toxiques de leur exosquelette pour en faire des aliments comestibles par l'Homme[6]. Au mĂȘme moment, la perspective d’une pĂȘche Ă  trĂšs large Ă©chelle du krill, Ă©lĂ©ment essentiel de l’écosystĂšme antarctique, commençait aussi Ă  inquiĂ©ter certains scientifiques.

En 1981 une Convention sur la conservation des ressources marines vivant en Antarctique, est crĂ©Ă©e pour protĂ©ger l’écosystĂšme antarctique d’une pĂȘche excessive du krill. Mais il faut encore attendre 10 ans pour voir apparaitre de premiĂšres mesures de gestion de cette pĂȘche, quand la convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR), crĂ©Ă©e pour faire appliquer la convention, Ă©tablit une limite de pĂȘche Ă  1,5 million de tonnes de krill par an dans l’Atlantique sud. Ce chiffre n’a jamais Ă©tĂ© atteint, l’exploitation du krill ne s’étant jamais vraiment dĂ©veloppĂ©e[14]. En 2006, les principales nations pĂȘcheuses sont la CorĂ©e du Sud, la NorvĂšge, le Japon, la Russie, l’Ukraine et la Pologne[37]. La « zone 48 » est le nom d'un point chaud, qui est aussi une pĂ©piniĂšre de krill et une zone importante de nourrissage de prĂ©dateurs du krill. SituĂ© Ă  la pointe de la pĂ©ninsule antarctique, cette zone abriterait environ 60 millions de t de krill[6]. Dans les annĂ©es 2000-2022, elle est surexploitĂ©e par une douzaine de navires de pĂȘche industrielle, chaque annĂ©e. En 2007, ces navires y ont capturĂ© environ 104 728 de krill, passĂ© Ă  450 781 t en 2020[6].
En 2010, la CCAMLR limite les captures Ă  5,61 millions de tonnes dans quatre sous-sections de la zone 48 oĂč la pĂȘche industrielle du krill se concentre, prĂ©cisant que cette pĂȘche cessera dans ces zones si la prise totale combinĂ©e atteint un « seuil de dĂ©clenchement » (Ă©tabli Ă  620 000 t/an)[6].

En juillet 2018, cinq grandes entreprises de pĂȘche sont convenues de suspendre leurs opĂ©rations de pĂȘche au krill le long de la pĂ©ninsule Antarctique[38].

En 2022, MalgrĂ© les rapports du Giec et d'ONG sur la non-soutenabilitĂ© de la pĂȘche au krill telle qu'elle pratiquĂ©e, cinq des plus grands Ă©leveurs europĂ©enns de saumon (Bakkafrost, Cermaq, Grieg Seafood, LerĂžy Seafood et Norway Royal Salmon) achĂštent encore de la farine de krill pour au moins une part de leur production ; et de grands groupes (amĂ©ricains, asiatiques et europĂ©ens) achĂštent du krill pour produire des complĂ©ments alimentaires. Et de grandes enseignes europĂ©ennes (Auchan, Carrefour, IntermarchĂ©, Leclerc, Dia, Aldi, Lidl Marks & Spencer, Sainsbury's ou Tesco) vendent encore couramment des produits Ă  base de saumon Ă©levĂ© au krill. En 2022, la Commission pour la conservation de la faune et de la flore marines de l'Antarctique (CCAMLR) n'Ă  toujours pas rĂ©ussi Ă  crĂ©er des aires marines protĂ©gĂ©es ni Ă  adapter aux changements globaux son rĂšglement de la pĂȘche au Krill en Antarctique[39]. En aout, La fondation Changing Markets publie un rapport d'enquĂȘte sur les chaĂźnes d'approvisionnement, intitulĂ© « Krill, baby, krill : les sociĂ©tĂ©s profitant du pillage de l'Antarctique », appellant Ă  un moratoire immĂ©diat sur la pĂȘche au krill en Antarctique. « En pleine crise du climat et de la biodiversitĂ©, il est insensĂ© de permettre Ă  cette industrie intrinsĂšquement destructrice de profiter du pillage de l'Antarctique, et encore moins de la certifier comme durable », commente Claire Nouvian, fondatrice d'une autre ONG, l'association BLOOM[40] - [6].

Visions futures et ingénierie océanique

Animation de la tĂȘte d'un krill antarctique.

MalgrĂ© le manque de connaissances disponibles sur l'ensemble de l'Ă©cosystĂšme antarctique, des expĂ©riences Ă  grande Ă©chelle impliquant le Krill antarctique sont dĂ©jĂ  rĂ©alisĂ©es pour accroĂźtre la sĂ©questration du dioxyde de carbone : dans de vastes zones de l'ocĂ©an Austral, il y a beaucoup d'Ă©lĂ©ments nutritifs, mais le phytoplancton ne pousse pas bien. Ces zones sont appelĂ©es HNLC (High-Nutrient, low-chlorophyll (en), teneur Ă©levĂ©e en nutriments mais faible teneur en carbone). Ce phĂ©nomĂšne est appelĂ© le « paradoxe de l'Antarctique » et se produirait parce que le fer est absent de la zone[41]. De petites injections de fer Ă  partir de navires ocĂ©anographiques dĂ©clenchent une trĂšs grande chaĂźne, couvrant de nombreux kilomĂštres. L'espoir est que ces grandes manƓuvres puissent « tirer » vers le fond de l'ocĂ©an le dioxyde de carbone compensant l'utilisation de combustibles fossiles[42]. Le Krill antarctique est l'acteur clĂ© dans ce processus car il collecte le plancton dont les cellules fixent le dioxyde de carbone et le convertit en substance carbonĂ©e coulant rapidement sur le fond ocĂ©anique, par l'intermĂ©diaire de ses dĂ©jections.

L'huile de krill

Une huile est extraite du krill pour son intĂ©rĂȘt en tant que complĂ©ment alimentaire utile pour la santĂ©. Car c'est certainement l’une des meilleures sources d’omĂ©ga-3 DHA, EPA, de phospholipides et d'antioxydants (l’astaxanthine et des bioflavonoĂŻdes). C’est un complĂ©ment naturel et complet qui contribue Ă  une bonne santĂ© du cƓur, du cerveau, des yeux, de la peau et des articulations[43].

Notes et références

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Voir aussi

Liens externes

Bibliographie

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