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Plateau continental

Le plateau continental, appelé aussi plate-forme continentale, est le prolongement du continent sous la surface de l'océan. Formulé pour la première fois au plan juridique, avec la déclaration d'Harry S. Truman (président des États-Unis en 1945), le plateau continental a connu une modification profonde avec la Convention de Montego Bay de 1982. Il est défini comme: « le lit de la mer et le sous-sol des régions sous-marines adjacentes au côtes ». En d'autres termes, le plateau continental est le prolongement naturel de l'espace terrestre dont les limites extérieures sont constituées par le rebord externe de la marge continentale ou bien jusqu'à 200 milles marins (370 km) à partir de la ligne de base de la mer territoriale.

Situation du glacis continental.

Caractéristiques

La zone submergée possède toutes les propriétés d'un continent (lithologie acide, forte épaisseur de la croûte continentale, histoire géologique).

La transition vers l'océan (lithologie basique, faible épaisseur de la croûte océanique, création par une dorsale médio-océanique) se fait de façon graduelle, la profondeur augmentant progressivement (marge passive), ou brutalement (marge active c’est-à-dire zone de subduction). La largeur moyenne du plateau continental est de 74 km, avec des fourchettes variant de 8,5 km (par exemple les plates-formes des Rocheuses et des Andes) à 500 km (plate-forme sibérienne en mer des Laptev)[1].

Par exemple, la Manche, entre la France et l'Angleterre fait partie du plateau continental, mais plus au nord, la mer de Norvège est plus profonde, la Norvège ayant elle-mĂŞme un plateau continental plus rĂ©duit que les pays entourant la mer du Nord. La bordure du plateau continental y est en outre plus abrupte. Au nĂ©olithique après la dernière glaciation, un pan important du plateau continental norvĂ©gien s'est effondrĂ©, causant un immense glissement de terrain sous-marin, suivi d'un tsunami de grande ampleur ; le mĂ©gatsunami de Storegga (vague de plus de 20 m sur les Ă®les FĂ©roĂ©) ; ce tsunami semble avoir dĂ©truit les terres qui reliaient l'Angleterre au continent.

Histoire humaine, paléoécologie

Le plateau continental est actuellement recouvert d'une relativement faible épaisseur d'eau (de l'ordre d'une centaine de mètres au maximum). Il s'est retrouvé en grande partie émergé durant les glaciations (qui prélèvent un grand volume d'eau alors non plus stockés dans l'océan, mais dans les calottes glaciaires et glaciers, sous forme de glace).

Ainsi, le peuplement initial du continent américain a pu se faire par le détroit de Béring, sur le plateau continental émergé lors de la dernière glaciation. L'archéologie sous-marine a montré que des hommes préhistoriques vivaient, chassaient, pêchaient dans le Doggerland, entre l'actuelle Angleterre et le Danemark, l'Allemagne et les Pays-Bas, de même y trouvait-on des mammouths et une faune abondante[2].

Les zones côtières ne représentent que 10 % de l'environnement océanique mais elles contiennent environ 90 % des toutes les espèces marines. Sauf exception, les zones côtières sont les zones des océans les plus riches en nutriments.

Distribution géographique

Carte topographique : la partie immergée des plateaux continentaux y apparait en bleu cyan.

Les dimensions des plateaux continentaux varient considĂ©rablement. Ils peuvent ĂŞtre quasi inexistants. C'est notamment le cas dans les zones de subduction oĂą une plaque ocĂ©anique plonge sous la croĂ»te continentale comme cela se produit au large des cĂ´tes chiliennes ou Ă  l'ouest de l'Ă®le de Sumatra. Ils peuvent aussi ĂŞtre très Ă©tendus. Ainsi le plateau continental le plus vaste atteint 1 500 km de large. Il s'agit du plateau de SibĂ©rie dans l'ocĂ©an Arctique. Un autre vaste plateau continental est le plateau de la Sonde situĂ© en mer de Chine mĂ©ridionale qui s'Ă©tend entre les Ă®les de Java, de Sumatra et de BornĂ©o. Le golfe Persique et la mer du Nord sont des mers qui recouvrent entièrement un plateau continental.

SĂ©diments

Les plateaux continentaux sont recouverts de sédiments terrigènes, qui proviennent de l'érosion des continents. Cependant, peu de ces sédiments ont été apportés par les cours d'eau. La plupart, de l'ordre de 60 à 70 %, se sont déposés durant les glaciations de l'ère Quaternaire, lorsque le niveau des mers était de 100 à 120 mètres inférieur à celui d'aujourd'hui.

Les sĂ©diments deviennent gĂ©nĂ©ralement de plus en plus fins lorsque l'on s'Ă©loigne des cĂ´tes. Le sable est limitĂ© aux zones d'eaux peu profondes en perpĂ©tuelle agitation sous l'action des vagues, tandis que le limon et l'argile se dĂ©posent dans les eaux plus profondes et plus calmes situĂ©es plus au large. Ces sĂ©diments se dĂ©posent Ă  la vitesse moyenne de 30 cm par millĂ©naire, vitesse supĂ©rieure Ă  celle Ă  laquelle se dĂ©posent les sĂ©diments marins dans les plaines abyssales.

Notes et références

  1. Jean René Vanney, Géomorphologie des plates-formes continentales, Doin, .
  2. Geoffrey N. Bailey, Nicholas C. Flemming, Archaeology of the continental shelf: Marine resources, submerged landscapes and underwater archaeology The Coastal Shelf of the Mediterranean and Beyond: Corridor and Refugium for Human Populations in the Pleistocene, Quaternary Science Reviews Volume 27, Issues 23–24, novembre 2008, pages 2153–2165

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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