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Trichinella spiralis

Trichinella spiralis ou Trichine est une espèce de nématodes, un embranchement de vers non segmentés recouverts d'une épaisse cuticule et menant une vie libre ou parasitaire.

Trichinella spiralis est un ver parasite, agent de la trichinose chez l'homme et de nombreux mammifères : il parasite surtout les rongeurs et les suidae (porcs, sangliers...) ; mais aussi près de 40 millions d'êtres humains sont infectés chaque année en mangeant de la viande de porc pas assez cuite[1].

DĂ©finition

La Trichine (Trichinella spiralis) est un ver rond de très petite taille. Parasite non spécifique, il peut se développer chez tous les mammifères. La présence des adultes dans l'intestin, puis des larves dans les masses musculaires, constitue la trichinellose.

Répartition géographique et importance

Bien que les cas humains de trichinellose soient devenus assez rares, 4 ordres de faits justifient l'intérêt qui s'attache à cette parasitose :

  • l'extrĂŞme gravitĂ© des infestations massives, qui aboutissent très souvent Ă  50 % de mortalitĂ© ;
  • la persistance de foyers importants en Asie, en Afrique et au Proche-Orient ;
  • l'actuelle remontĂ©e du taux des infestations dans les pays europĂ©ens oĂą l'on consomme Ă  nouveau le porc cru, salĂ© ou fumĂ©, ou insuffisamment cuit, alors que seule la cuisson « Ă  cĹ“ur », portant chaque fibre musculaire Ă  plus de 55 °C, tue les larves infectieuses ;
  • le caractère très particulier de cette verminose qui se traduit cliniquement par un syndrome inflammatoire majeur commandant la thĂ©rapeutique.

Morphologie

Le mâle, en massue, mesure Ă  peine 1,5 mm. La femelle, deux fois plus longue, est blanchâtre et rappelle, avec son extrĂ©mitĂ© antĂ©rieure effilĂ©e, celle du trichocĂ©phale.

Biologie

La Trichine est un parasite des mammifères. Le cycle est Ă  un seul hĂ´te, sans phase de vie libre. Le ver adulte vit dans l'intestin grĂŞle. Après l'accouplement, la femelle pĂ©nètre dans les cryptes de LieberkĂĽhn puis dans les espaces lymphatiques. Vivipare, elle libère une moyenne de 15 000 larves qui, par le cĹ“ur gauche, gagnent les masses musculaires oĂą elles s'enkystent.

Pour que le cycle soit bouclé, il faut que les muscles parasités servent de repas à un mammifère neuf, carnassier ou omnivore. Libérées par digestion de leur kyste, les larves gagnent l'intestin grêle et deviennent adultes.

L'homme s'infecte en mangeant la chair parasitée du porc, du sanglier, du phacochère, du chien, du phoque, de l'ours blanc, du cheval ou de tout autre mammifère infecté. Chez lui, les larves enkystées sont en impasse parasitaire et évoluent vers la calcification.

Clinique

Les infestations légères, mal étiquetées ou inapparentes sont des diagnostics d'autopsies systématiques : 16 % en moyenne aux États-Unis, où la maladie serait actuellement liée à la consommation de "saucisses d'été", faites à la maison.

Par contre, la Trichine libérant dans l'organisme des métabolites hautement toxiques et allergisants, les infestations massives constituent des affections graves aboutissant souvent à la mort. Leur tableau clinique dramatique associe un syndrome inflammatoire important aux actions successives ou combinées des vers adultes sur l'intestin (phase d'invasion), des larves en migration vers les muscles (phase d'état) et des larves enkystées (phase de chronicité).

Après une phase d'incubation muette et très courte, 24 à 48 heures, on entre dans la phase d'invasion ou phase intestino-inflammatoire :

Dans les cas les plus graves, les émissions cholériformes subintrantes aboutissent à la mort en 24 ou 48 heures. Autrement, l'évolution se fait en une semaine vers la phase suivante ; période d'état ou phase allergico-musculaire :

  • le malade est complètement prostrĂ©, adynamique, avec quelques bouffĂ©es dĂ©lirantes ;
  • le plateau thermique persiste Ă  40–41 °C ;
  • de plus, on voit apparaĂ®tre des Ĺ“dèmes importants, surtout aux paupières et Ă  la face, d'oĂą le nom de « maladies des grosses tĂŞtes » donnĂ© en Allemagne ;
  • enfin des myalgies, spontanĂ©es ou provoquĂ©es, amènent des gĂŞnes Ă  la mastication, Ă  la dĂ©glutition et des troubles la parole.

Le laboratoire confirme les données obtenues dès la phase d'invasion, avec un pic des gamma-globulines proportionnel à la gravité de l'infestation, et une éosinophilie supérieure à 50 % qui passe par un maximum atteignant souvent 70 % et même 90 %. Ici encore, les formes très graves sont interrompues par une mort rapide, par un œdème aigu du poumon, myocardite ou encéphalite, ou plus tardive, par anémie, amaigrissement et cachexie.

Les formes plus bénignes évolueront en deux à quatre semaines vers la dernière phase, phase de chronicité ou musculaire pure : c'est la phase d'enkystement et de fibrose pendant laquelle le syndrome inflammatoire régresse avec retour progressif de la température à la normale. La myosite douloureuse fait place à des raideurs et contractures chroniques entraînant gênes fonctionnelles, déformations et atrophies.

Ă€ ce stade, la biopsie musculaire montre les larves enkystĂ©es et rĂ©vèle le taux d'infestation qui peut atteindre les chiffres considĂ©rables de 1 200 Ă  1 500 kystes par gramme de muscle. Lorsque les kystes sont calcifiĂ©s, la radiographie donne les images typiques avec semis de "grains de semoule".

Diagnostic

Le diagnostic clinique sera fait exceptionnellement (foyer actif connu, pseudo-épidémie locale), et la confirmation parasitologique rarement possible, par découverte d'adultes dans les selles au début, de larves dans le sang, la lymphe ou le LCR plus tard, de kystes dans des biopsies musculaires enfin. La forte éosinophilie doit diriger vers des examens sérologiques qui seront positifs, et enfin vers des radiographies au stade de calcification.

Traitement

  • Ă€ la phase de dĂ©but, intestinale, n'importe quel antihelmintique peut guĂ©rir le malade, pipĂ©razine ou albendazole par exemple ; cependant cette phase n'est pratiquement jamais diagnostiquĂ©e.
  • Au stade tissulaire, un seul traitement semble actif Ă  l'heure actuelle : le thiabendazole ou Mintezol.
  • Contre les phĂ©nomènes inflammatoires ou allergiques, on emploie des corticoĂŻdes et le Cortancyl.
  • Une calcithĂ©rapie intraveineuse associĂ©e Ă  une antibiothĂ©rapie aident le malade Ă  lutter et lui Ă©viteront les infections secondaires.
  • Il n'existe aucun traitement capable de tuer les larves.

Liens externes

Notes et références

  1. Collectif (trad. Manuel Boghossian), Le règne animal, Gallimard Jeunesse, , 624 p. (ISBN 2-07-055151-2), Trichine page 535
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