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Orchestre symphonique de Montréal

L'Orchestre symphonique de Montréal est un orchestre symphonique canadien basé à Montréal, fondé en 1934. Le chef d'orchestre d'origine vénézuélienne Rafael Payare est le directeur musical désigné de l'Orchestre pour la saison 2021-2022. Il prendra pleinement la direction musicale de l'Orchestre pour cinq ans à compter de la saison 2022-2023.

Orchestre symphonique de Montréal
logo de Orchestre symphonique de Montréal
Image illustrative de l’article Orchestre symphonique de Montréal
L'OSM à la Maison symphonique de Montréal

Pays de résidence Canada
Ville de résidence Montréal, Québec
Années d'activité Depuis 1934
Type de formation Orchestre symphonique
Genre Musique classique
Direction Rafael Payare (2022-)
Site web www.osm.ca/fr

Historique

Origine

L'idĂ©e d'un orchestre symphonique fait son chemin Ă  MontrĂ©al au dĂ©but des annĂ©es 1930, alimentĂ©e par une campagne de presse, notamment de la part du journaliste Henri Letondal. En 1934, annĂ©e de fondation de ce qu'on appelait alors la SociĂ©tĂ© des Concerts Symphoniques de MontrĂ©al (SCSM), le premier comitĂ© de direction[1] est constituĂ© d’Athanase David (secrĂ©taire de la province de QuĂ©bec), prĂ©sident d’honneur, Ernest TĂ©treau[2] (prĂ©sident de l’Alliance française), prĂ©sident du comitĂ©, Antonia Nantel (Ă©pouse d’Athanase David), Annette DorĂ©, Ubald Boyer (directeur gĂ©nĂ©ral de la Banque provinciale du Canada), Victor DorĂ©[3] (prĂ©sident de la Commission des Ă©coles catholiques de MontrĂ©al), Jean C. Lallemand (industriel et mĂ©cène) et Henri Letondal. Athanase David obtient du gouvernement du QuĂ©bec une subvention de 3 000 $ pour lancer cette initiative culturelle (une valeur de 56 500 $ en 2020[4]).

Le chef Wilfrid Pelletier dirige l'orchestre lors d'une matinée symphonique pour la jeunesse à l'auditorium Le Plateau du Parc Lafontaine en 1940.

Le premier concert de l'Orchestre a lieu le 14 janvier 1935, à l'auditorium Le Plateau (Parc Lafontaine) sous la direction du chef canadien Rosario Bourdon. L'orchestre interprète notamment les œuvres de Beethoven, Tchaïkovsky, Mendelssohn, Debussy, Goldmark, et de Calixa Lavallée. C'est en 1953 que la Société devient officiellement l'Orchestre symphonique de Montréal.

Saisi du projet, Wilfrid Pelletier, alors très actif au Metropolitan Opera, à New York, lui accorde son appui. Pelletier fait finalement ses débuts le 11 avril 1935. Peu après, il devient premier directeur artistique de l'orchestre (1935-1940). Sous son mandat, plusieurs initiatives sont lancées : matinées symphoniques pour la jeunesse (1935), prix annuel de composition Jean-Lallemand (1936-1938) et concerts d'été sur l'esplanade du chalet du Mont-Royal (1938-1964). En 1937, se tient le premier Concours OSM, concours annuel réservé en alternance au piano, au chant et aux cordes.

De 1940 à 1957, le belge Désiré Defauw succède à Pelletier et invite de nombreux chefs d'orchestre renommés, tels que Charles Münch, Bruno Walter, Georges Enesco, Igor Stravinsky, Leopold Stokowski, Leonard Bernstein, Pierre Monteux, Josef Krips, Ernest Ansermet et Otto Klemperer.

En 1957, Igor Markevitch, nommé nouveau directeur artistique, multiplie les activités de l'orchestre et lui fait acquérir un statut professionnel. Zubin Mehta le remplace de 1961 à 1967, période pendant laquelle l'Orchestre symphonique de Montréal réalise ses premières tournées, et devient le premier orchestre canadien à se produire en Europe. Il est remplacé par Franz-Paul Decker de 1967 à 1975, puis brièvement par Rafael Frühbeck de Burgos de 1975 à 1976.

En 1963, l'inauguration et la Place des Arts et de la Salle Wilfrid-Pelletier offre un domicile à l'OSM qui lui permet de prendre un essor soutenu. L'Orchestre y présente la majorité de ses concerts jusqu'à l'ouverture de la Maison symphonique en 2011. L'Orchestre est également actif l'été avec ses Concerts d'été, souvent donnés en plein air.

L'OSM est appelé à participer à plusieurs événements : présentation d'opéras, cérémonie d'ouverture du Festival mondial à l'Expo 67, ouverture officielle des Jeux olympiques de Montréal, Festival international de Télévision de Prague où l'orchestre remporte la Palme d'or pour son enregistrement du Sacre du printemps d'Igor Stravinsky.

La période Charles Dutoit

Charles Dutoit, en répétition (1984)

En 1977, Charles Dutoit devient directeur artistique de l'orchestre, poste qu'il occupe jusqu'en 2002. C'est sous son impulsion que sont créés le festival Mozart Plus à la basilique Notre-Dame, dans le Vieux-Montréal, ainsi que plusieurs concerts gratuits dans les parcs de la région de Montréal. En 1981, l'orchestre effectue une tournée continentale au Canada et aux États-Unis d'Amérique, puis de 1981 à 1987, sept tournées en Asie dont six passages au Japon, neuf tournées en Europe, et deux en Amérique du Sud.

L'Orchestre symphonique de Montréal donne ensuite cinq concerts au Hollywood Bowl à Los Angeles en août 1987, puis trois concerts au festival de Ravinia pendant l'été 1988. En 1990, l'orchestre répond à l'invitation au festival d'été du prestigieux Boston Symphony Orchestra à Tanglewood, tout en se produisant annuellement au Carnegie Hall de New York depuis 1982.

Il s'ensuit une période de repos, jusqu'en 1999 : l'orchestre participe alors à la 15e édition du Festival de Musica de Canarias aux îles Canaries en janvier, puis entame une tournée au Japon pendant le mois de juin et enfin une tournée de deux semaines en Allemagne. En février 2000, l'orchestre réalise une tournée d'une semaine en Floride.

Vers la fin des années 1990, l'industrie de la musique classique enregistrée commence à décliner. La compagnie London/Decca met fin à ses enregistrements, privant ainsi l'OSM de nombreuses possibilités d'enregistrement. Cela n'était que le début de temps difficiles. En 1998, l'orchestre connaît un conflit de travail et une grève des musiciens causée par ces conditions difficiles. La grève prend fin au bout de trois semaines grâce à l'intervention de Dutoit et à sa bonne relation avec le premier ministre du Québec, Lucien Bouchard.

Cependant, les fortes tensions ne se dissipent pas pour autant. En 2002, lorsque Charles Dutoit tente de licencier deux membres de l'orchestre, plusieurs musiciens s'opposent fortement à cette décision. Dutoit démissionne peu après. Il revient au principal chef invité, Jacques Lacombe, de maintenir l'orchestre à flot, ce qui lui valut les éloges des critiques.

Le départ de Dutoit, la nomination de Kent Nagano

Dès 2003-2004, le scandale causé par la démission de Charles Dutoit, qui avait tenu éloignés plusieurs solistes l'année précédente, se dissipe. Le violoncelliste Yo-Yo Ma revient pour des engagements à l'OSM. On annonce la nomination de Kent Nagano comme directeur musical en mars 2004. Il entre en fonction en 2006.

Dès son entrée en fonction, Nagano annonce la création par l'OSM du Concours international de composition Olivier Messiaen et, en mai 2006, l'orchestre joue à Paris, marquant ainsi son premier concert à l'extérieur du Canada depuis sa tournée en Floride en 2000.

Le 28 mai 2009, le premier ministre Jean Charest annonce le début des travaux de la salle de l'OSM. La nouvelle salle de l'OSM, nommée alors l' « Adresse symphonique », d'une valeur de 259 millions $, serait prête à accueillir son premier concert en 2011. Lors de son inauguration en septembre 2011, la résidence de l'OSM est renommée la Maison symphonique de Montréal.

Nouvelle direction : Rafael Payare

Le , l'OSM annonce que le chef d'orchestre d'origine vénézuélienne Rafael Payare prendra la direction musicale de l'orchestre pour cinq ans à compter de la saison 2022-2023. Entretemps, il assumera la fonction de directeur musical désigné dès la saison 2021-2022[5].

Projets de salle de l'Orchestre symphonique de Montréal

Concert gratuit de l'OSM dirigé par le chef en résidence Jean-François Rivest dans l'arrondissement de Pierrefonds-Roxboro en .

Dans l'histoire de l'Orchestre, trois projets de salles ont été projetés, annoncés et finalement abandonnés. Diverses infortunes et changements de gouvernements expliquent cette situation. Finalement, une nouvelle salle (le 4e projet de l'histoire de l'Orchestre) est terminée et inaugurée en 2011.

  • En 1983, le directeur gĂ©nĂ©ral de l'Orchestre de l'Ă©poque, Zarin Mehta (en)[1] - [6], et le prĂ©sident du Conseil Leo Kolber, annoncent qu'ils Ă©laborent un plan de salle de concerts qui serait amĂ©nagĂ© dans un complexe commercial Ă  ĂŞtre construit dans le quadrilatère formĂ© par la rue Sainte-Catherine ouest, Mansfield, de Maisonneuve et McGill College par la compagnie Cadillac Fairview. Ce projet aurait bloquĂ© la travĂ©e ouest de l’avenue McGill College et une bonne partie de la vue sur la montagne. L’administration municipale de Jean Drapeau appuie le projet au dĂ©part. Par contre, plusieurs groupes d’acteurs soulèvent une opposition de fond : la Chambre de commerce du MontrĂ©al mĂ©tropolitain, des promoteurs immobiliers, les dĂ©fenseurs du patrimoine, dont HĂ©ritage MontrĂ©al, des journalistes ainsi que des citoyens et des citoyennes. Le milieu des affaires est particulièrement interpellĂ© par la question compte tenu du prestige mĂŞme de la rue qui offre une vue exceptionnelle sur le mont Royal en raison du dĂ©gagement que fournit le campus de l’UniversitĂ© McGill. Le promoteur accepte d’organiser des consultations publiques sur le design urbain de l’avenue et du complexe proposĂ©. La prĂ©servation de la perspective sur la montagne ressort comme un Ă©lĂ©ment Ă  valoriser sans rĂ©serve. Le projet de Cadillac-Fairview est donc abandonnĂ©[7].
  • Ă€ l'automne 1984, le maire de MontrĂ©al, Jean Drapeau, retire son appui au projet de Cadillac Fairview et annonce que la salle de concert sera plutĂ´t construite dans le quadrilatère formĂ© par les rues Sainte-Catherine est, Berri, de Maisonneuve et Saint-Hubert (emplacement actuel de la Place Émilie-Gamelin). En janvier 1985, on annonce le choix d'un promoteur (Sofati) et la première pelletĂ©e de terre est levĂ©e sur le site le 11 juillet 1985 par le Premier ministre du QuĂ©bec RenĂ© LĂ©vesque. Le projet comprend la salle principale de 2600 places, un parking souterrain de 600 places, une galerie de boutiques souterraine et l’école de musique de l’UQAM qui doit occuper trois Ă©tages au-dessus des locaux administratifs de l’OSM sur la face N-E du complexe. L’école doit aussi occuper une petite salle de 700 places cĂ´tĂ© ouest. MontrĂ©al aurait amĂ©nagĂ© un parc sur l’espace rĂ©siduel.
  • Le 12 dĂ©cembre 1985, le Gouvernement du Parti quĂ©bĂ©cois est battu aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales par les LibĂ©raux dirigĂ©s par Robert Bourassa.
  • En octobre 1986, un comitĂ© consultatif formĂ© par le ministre des Affaires culturelles du QuĂ©bec et prĂ©sidĂ© par Jean-Pierre Goyer recommande de ne pas construire la salle de concert lĂ  oĂą la voulait le Maire Jean Drapeau.
  • Le 22 fĂ©vrier 2002, le premier ministre du QuĂ©bec, Bernard Landry, annonce la construction d'une salle de concert pour l'Orchestre au coĂ»t de 97 M $ Ă  ĂŞtre incluse dans un complexe de 281 M $, incluant des locaux pour le Conservatoire d'art dramatique de MontrĂ©al et le Conservatoire de musique de MontrĂ©al ainsi qu'une tour Ă  bureaux pour les fonctionnaires du gouvernement du QuĂ©bec[8]. Le complexe devait ĂŞtre Ă©rigĂ© dans le quadrilatère bordĂ© par les rues Sainte-Catherine, Jeanne-Mance, de Maisonneuve et de Bleury, que l'on appelle aussi l'Ă®lot Balmoral.
  • Le 28 juin 2002, la ministre de la Culture du QuĂ©bec, Diane Lemieux, annonce la tenue d'un concours pour trouver un architecte pour concevoir la salle de concert de l'Orchestre.
  • Le 14 avril 2003, le Parti quĂ©bĂ©cois est dĂ©fait aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales et est remplacĂ© par les libĂ©raux dirigĂ©s par Jean Charest.
  • Le 20 novembre 2003, la ministre de la Culture et des Communications du QuĂ©bec, Line Beauchamp, affirme que le QuĂ©bec n'a pas les moyens de construire une salle de concert sans la participation de partenaires privĂ©s. Le projet de 2002 ne se rĂ©alisera pas.
  • Le 22 juin 2006, la ministre de la Culture et des Communications, Line Beauchamp, annonce que le Conservatoire d'art dramatique de MontrĂ©al et le Conservatoire de musique de MontrĂ©al seront amĂ©nagĂ©s au coĂ»t de $ 45 millions dans les locaux qu’il occupait dĂ©jĂ  (sur l'avenue Henri-Julien).
  • Le 26 juin 2006, le premier ministre, Jean Charest, accompagnĂ© de l'ancien premier ministre et prĂ©sident du Conseil de l'Orchestre symphonique de MontrĂ©al, Lucien Bouchard, confirme le projet d'une nouvelle salle de concert expressĂ©ment conçue pour l'Orchestre; cette salle serait situĂ©e dans le carrĂ© de la Place des arts, Ă  l'angle des rues de Maisonneuve et Saint-Urbain. Le projet est Ă©valuĂ© Ă  105 millions de $ et sera rĂ©alisĂ© en partenariat public-privĂ©. Celle-ci devrait ĂŞtre livrĂ©e au plus tard en 2011. Cette salle que l'on veut de calibre mondial, est la toute dernière signĂ©e du cĂ©lèbre acousticien Russell Johnson[9].
  • Le 28 mai 2009, le premier ministre du QuĂ©bec Jean Charest, en compagnie de la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, de l'ex-premier ministre et actuel prĂ©sident du conseil d'administration de l'OSM, Lucien Bouchard et du maestro Kent Nagano annonce le dĂ©but de la construction de la salle de l'OSM. D'une superficie de plus de 19 000 mètres carrĂ©s, elle sera composĂ©e de 2000 fauteuils et dotĂ©e d'un plateau pouvant accueillir 120 musiciens et 200 choristes. La nouvelle salle de l'OSM, nommĂ©e l'Adresse symphonique, d'une valeur de 259 millions $, sera prĂŞte Ă  accueillir son premier concert en septembre 2011. Le grand orgue de Casavant Frères (83 jeux, 4 claviers, traction mĂ©canique) prĂ©vu pour la salle devrait pouvoir ĂŞtre inaugurĂ© en 2013[10].

Direction

RĂ©compenses

Notes et références

  1. Cécile Huot, Claire Rhéaume, Gilles Potvin et Evan Ware, « Orchestre symphonique de Montréal. Des origines à nos jours. », L’Encyclopédie canadienne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Ernest TĂ©treau
  3. Victor Doré
  4. https://www.banqueducanada.ca/taux/renseignements-complementaires/feuille-de-calcul-de-linflation/
  5. Zone Arts- ICI.Radio-Canada.ca, « OSM : le chef d’orchestre Rafael Payare succède à Kent Nagano », sur Radio-Canada.ca (consulté le )
  6. Maryse Angrignon Sirois, « Zarin Mehta, directeur général de l’Orchestre symphonique de Montréal », Aria Montréal, vol. 13, no 2,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Étude de caractérisation de l’arrondissement historique et naturel du Mont-Royal. Commission des biens culturels du Québec, décembre 2005
  8. Communiqué de presse de l'annonce du projet de 2002
  9. Voir site web de la firme Artec consultant
  10. Isabelle Paré, « Un orgue Casavant pour la future salle de l'OSM », Le Devoir,‎ (ISSN 0319-0722, lire en ligne)

Bibliographie

Ouvrages

  • Agathe de Vaux (prĂ©f. Jean Vallerand), La petite histoire de l'Orchestre symphonique de MontrĂ©al, Verdun : Louise Courteau Ă©ditrice, , 190 p.
    Dans l'Introduction, Agathe de Vaux explique ainsi l'origine de son ouvrage : « Ce n'est pas le hasard qui m'a amenée à écrire l'histoire de l'OSM mais bien la rédaction d'une chronique sur les premiers orchestres symphoniques à Montréal dans le magazine Variations de l'OSM et d'une thèse intitulée L'Orchestre symphonique de Montréal 1934-1967. Analyse du répertoire et évaluation critique, (Université McGill, 1981). »
    Cet ouvrage a fait l'objet d'un compte rendu : Claire Rhéaume, « Agathe de Vaux. La petite histoire de l'O.S.M. Montréal : Louise Courteau éditrice, 1984, 190 pp. », Canadian University Music Review/Revue de musique des universités canadiennes, no 6,‎ , p. 338-339 (lire en ligne, consulté le ).
  • Wilfrid Pelletier, Une symphonie inachevĂ©e (autobiographie), Éditions LemĂ©ac Inc., coll. « Vies et MĂ©moires », , 275 p.

Articles connexes

Liens externes

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