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Olivier Messiaen

Olivier Messiaen [mɛsjɑ̃][2], nĂ© le Ă  Avignon (Vaucluse) et mort le Ă  Clichy (Hauts-de-Seine), est un compositeur, organiste et pianiste français.

Olivier Messiaen
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Olivier Messiaen en 1986
Nom de naissance Olivier EugĂšne Prosper Charles Messiaen[1]
Naissance
Avignon, Vaucluse, Drapeau de la France France
DĂ©cĂšs
Clichy, Hauts-de-Seine, Drapeau de la France France
Activité principale Compositeur, organiste, pédagogue, pianiste
Style Musique contemporaine
Activités annexes Ornithologue
Formation Conservatoire national de musique et de déclamation
MaĂźtres Maurice Emmanuel
Marcel Dupré
Charles-Marie Widor
Paul Dukas
Enseignement Conservatoire national supérieur de musique de Paris
Élùves
Ascendants Pierre Messiaen, son pĂšre, et CĂ©cile Sauvage, sa mĂšre
Conjoint Claire Delbos
Yvonne Loriod
RĂ©compenses
Distinctions honorifiques

ƒuvres principales

Son Ɠuvre trouve ses sources dans une profonde ferveur catholique, un goĂ»t prononcĂ© pour le plain-chant mĂ©diĂ©val, les rythmes indiens (Taal) ainsi que grecs. L'Ascension de 1933, le Quatuor pour la fin du Temps de 1940, les Vingt Regards sur l'Enfant-JĂ©sus de (1944), la TurangalĂźla-Symphonie de 1946-48, l'opĂ©ra Saint François d'Assise et la Messe de la PentecĂŽte, entre autres Ɠuvres majeures, ont contribuĂ© Ă  faire d'Olivier Messiaen l'un des compositeurs les plus influents de la musique contemporaine de la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle.

Son enseignement au Conservatoire national supérieur de musique de Paris a également contribué à sa notoriété internationale, notamment par le nombre des élÚves qu'il forme et influence.

Biographie

Jeunesse et formation

Olivier Messiaen Ă  l'Ăąge de 5 ans avec sa mĂšre CĂ©cile Sauvage et son frĂšre Alain.

Olivier EugĂšne Prosper Charles Messiaen est nĂ© Ă  Avignon, le [3], premier enfant de Pierre Messiaen (1883-1957), professeur d'anglais et intellectuel catholique, et de la poĂ©tesse CĂ©cile Sauvage (1883-1927). Un second enfant naĂźt de cette union, Alain (1913-1990), qui deviendra poĂšte, Ă  l'instar de sa mĂšre[4]. Olivier Messiaen est profondĂ©ment influencĂ© par les poĂšmes de sa mĂšre, notamment un recueil intitulĂ© L'Âme en bourgeon ainsi que par les Ɠuvres de William Shakespeare que traduit son pĂšre et dont les histoires fantastiques, merveilleuses et sombres le fascinent. Plus tard, le compositeur affirme que, des piĂšces du grand dramaturge anglais, « J'aimais plus que toute autre Macbeth (pour les sorciĂšres et le spectre de Banquo), aussi bien que Puck et Ariel. »[5]

En 1914 son pĂšre est mobilisĂ© et sa mĂšre emmĂšne les deux jeunes garçons Ă  Grenoble pour vivre avec leur oncle. Le jeune Olivier Messiaen met en scĂšne Shakespeare devant son petit frĂšre, dans des dĂ©cors faits maison Ă  partir de cellophane peinte Ă  l’aquarelle et collĂ©e sur des vitres. À cette Ă©poque, il acquiert une foi catholique qui ne le quittera plus. Il composera la plupart de sa musique dans cette rĂ©gion de Grenoble, le DauphinĂ©.

Il commence ses leçons de piano, aprĂšs avoir fait l'apprentissage de l'instrument en autodidacte. Il est d’abord intĂ©ressĂ© par les compositeurs français rĂ©cents comme Claude Debussy et Maurice Ravel, dont il dĂ©couvre trĂšs vite les Estampes et Gaspard de la nuit. Il demande comme cadeau de NoĂ«l des partitions d’opĂ©ras de Mozart, Gluck, Berlioz et Wagner. C'est Ă  cette Ă©poque qu’il commence Ă  composer. En 1918, son pĂšre revient de la guerre, et la famille dĂ©mĂ©nage pour Nantes. Le jeune Olivier, ĂągĂ© de dix ans, continue nĂ©anmoins Ă  suivre des cours de musique. Son professeur d’harmonie, Jean de Gibon, lui fournit la partition de l’opĂ©ra PellĂ©as et MĂ©lisande de Debussy, qui est pour Messiaen une rĂ©vĂ©lation parmi les plus dĂ©cisives. L’annĂ©e suivante, son pĂšre obtient un poste de professeur au lycĂ©e Charlemagne Ă  Paris, et la famille dĂ©mĂ©nage Ă  nouveau.

C’est ainsi qu’en 1919, Olivier Messiaen, ĂągĂ© de onze ans, entre au Conservatoire national de musique et de dĂ©clamation Ă  Paris pour Ă©tudier le piano et les percussions. Il a notamment comme professeurs Maurice Emmanuel et Marcel DuprĂ© pour l’improvisation et l’orgue, Paul Dukas pour la composition et l’orchestration.

La classe de composition de Paul Dukas au Conservatoire en 1929. Olivier Messiaen est assis Ă  droite.

Il y effectue de brillantes Ă©tudes. En 1924, Ă  l’ñge de 15 ans, il obtient un second prix d'harmonie dans la classe de Jean Gallon[6] ; en 1926, la mĂȘme annĂ©e que Jean Rivier, il obtient un premier prix de fugue et contrepoint dans la classe de Georges Caussade[7] ; puis en 1927, celui d'accompagnement au piano. En 1928, aprĂšs avoir suivi les cours de Maurice Emmanuel, il est laurĂ©at d'un premier prix en histoire de la musique. Maurice Emmanuel lui inculque l'intĂ©rĂȘt pour les rythmes grecs anciens, et les modes exotiques. Dans cette prestigieuse institution, il Ă©tudie en outre l’orgue avec Marcel DuprĂ©, qui lui transmet l’hĂ©ritage de la tradition des grands organistes français (DuprĂ© avait Ă©tudiĂ© l'orgue au Conservatoire avec Alexandre Guilmant qui en 1896 avait succĂ©dĂ© Ă  Charles-Marie Widor, ce dernier ayant repris la classe d'orgue en 1890 Ă  la mort de CĂ©sar Franck). Messiaen dĂ©croche un premier prix en orgue et improvisation Ă  l’orgue en 1929. AprĂšs un an de cours de composition avec Charles-Marie Widor, il suit l'enseignement Ă  l’automne 1927 de Paul Dukas, nouvellement chargĂ© de la classe de composition, avec qui il apprend notamment la maĂźtrise de l’orchestration. Les Ă©tudes de Messiaen au Conservatoire trouvent leur couronnement avec son obtention, en 1930, du premier prix en composition dans la classe de Paul Dukas[8].

Maturité et célébrité

Église de la sainte TrinitĂ© (Paris). Messiaen en est l’organiste titulaire durant 61 ans.

Il devient organiste Ă  l’église de la TrinitĂ© Ă  Paris Ă  l’ñge de 22 ans, succĂ©dant ainsi Ă  Charles Quef. L'orgue CavaillĂ©-Coll sera profondĂ©ment modifiĂ© par la suite, sur sa demande, avec notamment une Ă©lectrification des notes et des jeux et l'ajout de plusieurs jeux de dĂ©tail. Il compose de trĂšs nombreuses Ɠuvres pour cet instrument sur lequel il improvise pour expĂ©rimenter ses idĂ©es musicales de composition. Olivier Messiaen se passionne Ă©galement pour le plain-chant, les rythmes de l'Inde, les chants des oiseaux dont il entreprend la notation et le classement mĂ©thodique, l'interaction entre valeurs chromatiques et valeurs sonores. DĂšs 1928, Ă  l'Ăąge de 20 ans, il fait plusieurs sĂ©jours dans la maison de ses tantes paternelles, Marthe et AgnĂšs Messiaen, Ă  Fuligny dans le dĂ©partement de l'Aube. C'est lĂ  qu'il compose sept de ses premiĂšres Ɠuvres au piano. Il Ă©coute les chants d’oiseaux des bois de Fuligny, qu'il mĂ©morise et transcrit dans sa musique. PassionnĂ© par les oiseaux, qui ont inspirĂ© toute sa vie et un grand nombre de ses compositions, il deviendra aussi ornithologue.

Il se marie une premiĂšre fois en 1932 avec Claire Delbos, nĂ©e Louise-Justine, une violoniste, dont il a un fils, Pascal-Emmanuel Messiaen (mort le 31 janvier 2020 Ă  PĂ©zenas[9]) qui devient professeur de russe. Claire Delbos terminera ses jours dans un hĂŽpital psychiatrique. De 1936 Ă  1939 il enseigne Ă  l'École normale de musique de Paris et Ă  la Schola Cantorum de Paris et Ă  la mĂȘme Ă©poque participe Ă  la fondation du groupe Jeune France avec AndrĂ© Jolivet, Daniel-Lesur et Yves Baudrier.

Invitation pour la création du Quatuor pour la fin du Temps réalisée par un détenu du Stalag de Görlitz, janvier 1941.

Au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, Olivier Messiaen est mobilisĂ© comme simple soldat. Yves Balmer et Christopher Brent Murray[10] prĂ©cisent cependant au dĂ©but de l'article qu'ils lui consacrent que les dates fournies par le compositeur au sujet de cette pĂ©riode ne sont pas conformes Ă  la rĂ©alitĂ© et Ă©tablissent qu’en avril- il est « musicien au centre musical et thĂ©Ăątral de la 2e armĂ©e » formĂ© par Charles Huntziger, Henri Massis et Xavier de Courville oĂč il rencontre Étienne Pasquier et Henri Akoka. Fait prisonnier, il est envoyĂ© au Stalag VIII-A Ă  Görlitz. Il compose durant sa rĂ©clusion son Quatuor pour la fin du Temps. La premiĂšre est donnĂ©e dans le camp le par un groupe de musiciens prisonniers, la partie du piano Ă©tant jouĂ©e par le compositeur. Il est libĂ©rĂ© en d’aprĂšs Balmer et Brent Murray qui ajoutent[11] qu’en mars 1941, Olivier Messiaen sort de quarantaine et « retrouve rapidement du travail Ă  Vichy » au sein de l’association vichyste Jeune France. C’est dans ce cadre qu’il participe Ă  un spectacle Ă  la gloire de Jeanne d'Arc pour lequel il Ă©crit ChƓurs pour une Jeanne d'Arc. Les mĂȘmes historiens ajoutent que le compositeur obtient le poste de professeur d’harmonie au Conservatoire de Paris (encore dirigĂ© par Henri Rabaud), Ă  la suite de l’élection du . Les lois antisĂ©mites ont Ă©cartĂ© de son poste AndrĂ© Bloch, car juif, laissant ainsi une place dĂšs 1940 Ă  Olivier Messiaen. La compositrice Odette Gartenlaub se souvient de l'Ă©viction de Bloch[12].

Au Conservatoire, il rencontre une jeune Ă©lĂšve, Yvonne Loriod, qui devient la premiĂšre et la principale interprĂšte de ses Ɠuvres pour piano. AprĂšs le dĂ©cĂšs de sa premiĂšre Ă©pouse en 1959, il Ă©pouse la jeune fille en 1961. Au Conservatoire de Paris, devant l'hostilitĂ© d'un corps enseignant passĂ©iste, Messiaen est d'abord professeur de philosophie de la musique, puis, avec l'Ă©volution des annĂ©es, sa classe d'analyse musicale de renommĂ©e mondiale devient officiellement classe de composition en 1966. Il compte parmi ses Ă©lĂšves Pierre Boulez, Pierre Henry, Daniel Charles, Michel Merlet, Marius Constant, Antoine Duhamel, Jean ProdromidĂšs, Gilbert Amy, François-Bernard MĂąche, Paul MĂ©fano, Karlheinz Stockhausen, MĂ­kis TheodorĂĄkis, Iannis Xenakis, MichaĂ«l Levinas, Tristan Murail, Adrienne Clostre, GĂ©rard Grisey, Philippe FĂ©nelon, MichĂšle Foison, Kent Nagano, George Benjamin, Alain Louvier, Alain Abbott, ErzsĂ©bet SzƑnyi, Alain Mabit, Jean-Pierre Leguay, Lalo Schifrin, Betsy Jolas, Serge Garant, Gilles Tremblay, Michel Fano, Claude Vivier, MichĂšle Reverdy et Qigang Chen.

Durant sa carriùre, Olivier Messiaen voyage, se produit comme pianiste avec Yvonne Loriod, et enseigne dans divers pays : Argentine, Bulgarie, Canada, États-Unis, Finlande, Hongrie, Italie, Japon.

Il meurt le Ă  l'hĂŽpital Beaujon de Clichy. Il est enterrĂ© au cimetiĂšre de Saint-ThĂ©offrey, Ă  35 km de Grenoble, entre Laffrey et La Mure (IsĂšre), village dans lequel il possĂ©dait une propriĂ©tĂ©. Sa stĂšle, facilement reconnaissable, a Ă©tĂ© sculptĂ©e en forme d'oiseau.

Yvonne Loriod et Olivier Messiaen en costume de scĂšne se tenant par la main, au moment de saluer le public
Olivier Messiaen avec Yvonne Loriod en 1982.

Langage musical

La fauvette des jardins a donné à Messiaen le matériau et le titre de sa Fauvette des jardins pour piano (1970-72).

Le langage musical d'Olivier Messiaen ne peut vraiment ĂȘtre rattachĂ© Ă  une Ă©cole particuliĂšre — mĂȘme si Messiaen a fait partie du groupe Jeune France avec AndrĂ© Jolivet, Jean Yves Daniel-Lesur et Yves Baudrier. Parmi les Ă©lĂ©ments caractĂ©ristiques de sa musique, on trouve :

  • la couleur : Olivier Messiaen disait ĂȘtre, intellectuellement, et non vĂ©ritablement, synesthĂšte. ;
  • les chants d’oiseaux qu'il enregistrait et transcrivait lui-mĂȘme, en faisant des recueils complets (Catalogue d'oiseaux pour piano) mais aussi en y faisant rĂ©fĂ©rence dans ses autres Ɠuvres ;
  • les rythmes, dont les rythmes hindous, en particulier les Deçß-TĂąlas, rythmes provinciaux de l'Inde antique, auxquels il fait subir des transformations qui rappellent celles que les contrapuntistes appliquent aux hauteurs : augmentation, rĂ©trogradation, miroir, , etc. ;
  • les modes Ă  transposition limitĂ©e, gammes de notes dont la composition n’est pas changĂ©e par une transposition Ă  la tierce mineure (3 transpositions) ou Ă  la tierce majeure (4 transpositions) ou Ă  la quarte augmentĂ©e (6 transpositions), alors qu’une gamme habituelle possĂšde douze transpositions possibles toutes diffĂ©rentes ;
  • l'inspiration chrĂ©tienne d'un trĂšs grand nombre de ses Ɠuvres, selon lui sa source d'inspiration la plus essentielle ;
  • la mĂ©trique grecque, le plain-chant.

Les travaux d'Yves Balmer, Thomas LacÎte et Christopher B. Murray, fondé sur des études génétiques et une analyse des partitions, ont montré comment Olivier Messiaen composait à l'aide d'éléments mélodiques, harmoniques et rythmiques empruntés à d'autres traditions musicales ou à d'autres compositeurs, tels que Jules Massenet, Emmanuel Chabrier, Igor Stravinsky, Claude Debussy, Maurice Ravel et André Jolivet.

Discographie partielle

Pour une discographie plus dĂ©taillĂ©e, voir les articles consacrĂ©s aux Ɠuvres d'Olivier Messiaen.

Ces trois disques, considérés comme « l'une des plus grandes réalisations de toute l'histoire du disque » (Paul Menier - Télérama), ont obtenu le grand prix du disque de l'Académie Charles-Cros 1973, ainsi qu'un diapason d'or. Olivier Messiaen écrivit à propos de cet enregistrement :

« Louis Thiry est un extraordinaire organiste, virtuose accompli, musicien total, d'une mĂ©moire et d'une adresse sans Ă©gales : on peut le classer parmi les hĂ©ros de la musique ! Il a donnĂ© plusieurs exĂ©cutions prestigieuses de mes Ɠuvres d'orgue les plus difficiles – notamment de ma Messe de la PentecĂŽte. Tous ceux qui ont entendu et tous ceux qui entendront Louis Thiry ne peuvent que l'admirer. »

Si ce quatuor est une des partitions les plus accessibles d'Olivier Messiaen, c'est aussi l'une des plus Ă©mouvantes. Pour cette Ɠuvre, composĂ©e au Stalag VIII-A de Görlitz, le musicien s'est inspirĂ© d'une citation de l'Apocalypse de saint Jean :

« Je vis un ange plein de force, descendant du ciel, revĂȘtu d'une nuĂ©e, ayant un arc-en-ciel sur la tĂȘte. Son visage Ă©tait comme le soleil, ses pieds comme des colonnes de feu. Il posa son pied droit sur la mer, son pied gauche sur la terre, et, se tenant debout sur la mer et sur la terre, il leva la main vers le Ciel et jura par Celui qui vit dans les siĂšcles des siĂšcles, disant : « Il n'y aura plus de temps » ; mais au jour de la trompette du septiĂšme ange, le mystĂšre de Dieu se consommera[13]. »

L'Ɠuvre a Ă©tĂ© composĂ©e pour le clarinettiste Henri Akoka, le violoniste Jean Le Boulaire et le violoncelliste Étienne Pasquier, dĂ©tenus avec lui, et crĂ©Ă©e le , quelques semaines avant la libĂ©ration du compositeur. Olivier Messiaen disait lui-mĂȘme ceci Ă  propos de son quatuor :

« Lorsque j'Ă©tais prisonnier, l'absence de nourriture me donnait des rĂȘves colorĂ©s : je voyais l'arc-en-ciel de l'Ange, et d'Ă©tranges tournoiements de couleurs. Mais le choix de « l'Ange qui annonce la fin du Temps » repose sur des raisons beaucoup plus graves. [
] Au nom de l’Apocalypse, on a reprochĂ© Ă  mon Ɠuvre son calme et son dĂ©pouillement. Mes dĂ©tracteurs oublient que l’Apocalypse ne contient pas que des monstres et des cataclysmes : on y trouve aussi des silences d'adoration et de merveilleuses visions de paix. De plus, je n'ai jamais eu l'intention de faire une Apocalypse : je suis parti d'une figure aimĂ©e (celle de « l'Ange qui annonce la fin du Temps ») et j'ai Ă©crit un quatuor pour les instruments (et instrumentistes) que j'avais sous la main, Ă  savoir : un violon, une clarinette, un violoncelle, un piano. [
] DerniĂšre remarque. Mon Quatuor comporte huit mouvements. Pourquoi ? Sept est le nombre parfait, la crĂ©ation de six jours sanctifiĂ©e par le sabbat divin ; le sept de ce repos se prolonge dans l'Ă©ternitĂ© et devient le huit de la lumiĂšre indĂ©fectible, de l'inaltĂ©rable paix. »

Écrits

  • Vingt leçons d’harmonie : dans le style de quelques auteurs importants de « l’histoire harmonique » de la musique depuis Monteverdi jusqu’à Ravel, Paris, Alphonse Leduc, 1939, 53 p.
  • Technique de mon langage musical, Paris, Leduc, 1944, 112 p.
  • TraitĂ© de rythme, de couleur et d’ornithologie : 1949-1992, Paris, Leduc, 1994-2002, 7 vol.
  • ConfĂ©rence de Bruxelles, Paris, Leduc, 1959, 16 p.
  • ConfĂ©rence de Notre-Dame, Paris, Leduc, 1978, 15 p.
  • ConfĂ©rence de Kyoto, Paris, Leduc, 1988, 14 p.
  • Les 22 concertos pour piano de Mozart, Paris SĂ©guier, 1990.

DĂ©corations

Prix

Hommages

  • Le , une salle de musique portant son nom a Ă©tĂ© inaugurĂ©e dans l'ancienne chapelle du Couvent des Minimes de Grenoble.
  • l'astĂ©roĂŻde (11050) MessiaĂ«n, dĂ©couvert en 1990[14] ;
  • la rue Olivier-Messiaen, Ă  Paris ;
  • la place Oliver Messiaen et Claire Delbos (Époux et Musiciens Compositeurs) Ă  Neussargues, devant le chĂąteau BenoĂźt oĂč ils passĂšrent plusieurs vacances d'Ă©tĂ©
  • 2008, annĂ©e du centenaire de sa naissance, fut « l'annĂ©e Messiaen », cĂ©lĂ©brĂ©e dans le monde entier : 600 concerts (dont 175 en France) ont Ă©tĂ© donnĂ©s dans 27 pays et 147 villes.

ƒuvres dĂ©diĂ©es Ă  Olivier Messiaen

  • Philippe FĂ©nelon : Dans l'ombre du ciel pour 15 instrumentistes, commandĂ© par le Festival de musique de Besançon pour les 70 ans de Messiaen en 1978 ; SalammbĂŽ, opĂ©ra, commande de l'OpĂ©ra national de Paris (1992-1996)
  • MichĂšle Reverdy a composĂ© plusieurs Ɠuvres en hommage Ă  Olivier Messiaen : MĂ©tĂ©ores pour 17 instrumentistes, commandĂ© par le Festival de musique de Besançon pour les 70 ans de Messiaen en 1978 ; Anacoluthes pour 7 instruments, composĂ© pour le centenaire de sa naissance, commande de la BBK pour le L. I. M. (Laboratorio de Interpretacion Musical)
  • Tristan Murail a composĂ© une courte piĂšce pour piano, Cloches d'adieu, et un sourire... in memoriam Olivier Messiaen (1992)
  • Tƍru Takemitsu a composĂ© une courte piĂšce pour piano, Rain Tree Sketch II (1992), dĂ©diĂ©e Ă  la mĂ©moire de Messiaen.
  • Didier Wampas, le chanteur du groupe Les Wampas, rend un hommage Ă  Olivier Messiaen par un morceau homonyme de son album en solo, Comme dans un garage, accompagnĂ© des Bikini Machine, 2013.
  • Louis Sauter a dĂ©diĂ© Ă  la mĂ©moire d'Olivier Messiaen sa piĂšce Regard de l'Anniversaire (2012), une variation sur la chanson Happy Birthday to You en modes Ă  transposition limitĂ©e.
  • Un Hommage Ă  Olivier Messiaen, Ɠuvre du peintre GĂ©rald Collot, est conservĂ© au MusĂ©e de la Cour d'Or de Metz.
  • Un hommage lui est consacrĂ© dans l'Ă©pisode 7 de la saison 3 de la sĂ©rie Mozart in the Jungle produite par Amazon Prime Video.
  • GĂ©rard Hilpipre a dĂ©diĂ© Ă  la mĂ©moire de Messiaen sa piĂšce pour grand orchestre Ă  vent Fragments de l'Apocalypse (1993)

Fondation Olivier Messiaen

La Fondation Olivier Messiaen a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e sous l'Ă©gide de la Fondation de France en 1995 par sa veuve[15], Yvonne Loriod. Cette fondation a pour mission[16] de promouvoir l'Ɠuvre d'Olivier Messiaen, de la faire rayonner[17] et d'en dĂ©fendre l'intĂ©gritĂ©.

La Fondation Olivier Messiaen verse Ă©galement des prix Ă  de jeunes pianistes, dans le cadre du Concours Olivier Messiaen[18].

Messiaen au pays de la Meije

Le festival Messiaen au pays de la Meije est un festival international de musique contemporaine créé en hommage à Olivier Messiaen. Il a lieu chaque été depuis 1998 à La Grave dans les Hautes-Alpes[19].

Maison Messiaen

En 1936, Claire et Olivier Messiaen avaient acquis une maison dans le hameau de PĂ©tichet, au bord du Grand lac de Laffrey, oĂč le compositeur Ă©crivit de nombreuses Ɠuvres. En 2016, cette maison fut transformĂ©e en Ă©tablissement pour les artistes, d'aprĂšs le testament de Messiaen[20]. DorĂ©navant propriĂ©tĂ© de la CommunautĂ© de commune de la Matheysine, elle est ouverte au public aussi, avec les Ă©vĂ©nements et l'exposition[21].

Annexes

Bibliographie

  • En français
    • Martine Cadieu, À l’écoute des compositeurs. Entretiens, 1961-1974, (Igor Stravinsky, Luciano Berio, Pierre Boulez, Olivier Messiaen, Iannis Xenakis), Paris, Éditions Minerve, 1992, 283 p.
    • Pascal Arnault, Messiaen
 Les sons impalpables du rĂȘve, Lillebonne : MillĂ©naire III, 1997, 187 p.
    • Philippe Olivier, Messiaen ou la lumiĂšre, Paris, Hermann, 2008, 194 p.
    • Yves Balmer : Comment compose Messiaen ? Analyse et critique gĂ©nĂ©tique des Visions de l’Amen d’Olivier Messiaen, mĂ©moire de recherche en analyse au Conservatoire de Paris (CNSMDP), sous la dir. de MichaĂ«l Levinas, 2008, 112 p. ; Édifier son Ɠuvre : genĂšse, mĂ©diation, diffusion de l’Ɠuvre d’Olivier Messiaen, thĂšse de doctorat, UniversitĂ© Charles-de-Gaulle Lille 3, 2008, 3 vol. ; Yves Balmer et Anne-Sylvie Barthel-Calvet, Article bibliographique : compte-rendu de l’ensemble des ouvrages parus pendant l’annĂ©e du centenaire Messiaen, 2008, 1re partie : 6 ouvrages, Revue de musicologie, 2009, vol. 95, no 1, p. 239-250 ;
    • Yves Balmer, Thomas LacĂŽte et Christopher Brent Murray, Le modĂšle et l'invention: Olivier Messiaen et la technique de l'emprunt, SymĂ©trie, Lyon, 2017, 617 p.
    • Jean Boivin : La Classe de Messiaen. Historique, reconstitution, impact, thĂšse de doctorat sous la direction de Jean-Jacques Nattiez, UniversitĂ© de MontrĂ©al, 1992, 3 vol. ; La Classe de Messiaen, Paris : Claude Bourgois, coll. Musique, passĂ©, prĂ©sent, 1995, 482 p. ; Anne Bongrain, dir. Messiaen 2008 : Messiaen au Conservatoire : contributions du Conservatoire national supĂ©rieur de musique et de danse de Paris aux cĂ©lĂ©brations de la naissance d'Olivier Messiaen, Paris : CREC, 2008, 288 p.
    • Siglind Bruhn, Les Visions d’Olivier Messiaen, Paris, L’Harmattan, 2008, 346 p.
    • Antoine GolĂ©a, Rencontres avec Olivier Messiaen, Paris, Juilliard, 1961, 285 p.
    • Serge Gut, Le groupe Jeune France. Yves Baudrier, Daniel-Lesur, AndrĂ© Jolivet, Olivier Messiaen. Paris, HonorĂ© Champion, 1977, 158 p.
    • Harry Halbreich : Olivier Messiaen, Paris, Sacem-Fayard, 1980, 532 p. ; L’ƒuvre d’Olivier Messiaen, Paris, Fayard, 2008, 595 p.
    • Dominique Hausfater : La BibliothĂšque de Messiaen lĂ©guĂ©e au Conservatoire, dans Anne Bongrain, op. cit., 2008, p. 89-114.
    • Peter Hill et Nigel Simeone, Olivier Messiaen, traduit de l’anglais par Lucie Kayas, Paris, Fayard, 2008, 592 p.
    • Lucie Kayas, Chronique d’une carriĂšre d’enseignant exceptionnelle, dans Anne Bongrain, op. cit., 2008, p. 9-23.
    • Olivier Latry et LoĂŻc MalliĂ©, L’ƒuvre d’orgue d’Olivier Messiaen : Ɠuvres d’avant-guerre, Stuttgart, Carus-Verlag, 2008, 252 p.
    • Catherine Lechner-Reydellet, Messiaen : l’empreinte d’un gĂ©ant, Paris, SĂ©guier, 2008, 369 p.
    • Marie-Anne Lescourret, Musique et Messianisme, in Galliano Ciliberti (a cura di), La musica ricercata. Studi d'una nuova generazione di musicologi pugliesi, Bari, Florestano Edizioni, 2016, p. 127-140, (ISBN 978-88-99320-20-1).
    • JĂŒrgen Maehder, Olivier Messiaen au seuil de la musique sĂ©rielle ─ ordre numĂ©rique et crĂ©ation, in: Carlo Ossola (Ă©d.), CrĂ©ation, Renaissance, ordre du monde, Torino (Nino Aragno Editore) 2012, p. 191–202.
    • Pierrette Mari, Olivier Messiaen, Paris, Seghers, coll. Musiciens de tous les temps, 1965, 192 p.
    • Brigitte Massin, Olivier Messiaen : une poĂ©tique du merveilleux, Aix, AlinĂ©a, 1989, 232 p.
    • Alain Perier, Olivier Messiaen, Paris, Seuil, coll. Microcosme. SolfĂšges, 1979, 191 p.
    • MichĂšle Reverdy : L’Ɠuvre pour piano d’Olivier Messiaen, Paris, Leduc, coll. Au-delĂ  des notes 1978, 100 p. ; L’Ɠuvre pour orchestre d’Olivier Messiaen, Paris, Leduc, 1988, 183 p.
    • Rebecca Rischin, Et Messiaen composa ... : genĂšse du « Quatuor pour la fin du temps », trad. E. Akoka et G. MarliĂšre, Paris, Ramsay, coll. L’Indicible 2006 (Ă©d. orig. For the end of time : the story of the Messiaen Quartet, 2003), 249 p.
    • Claude Rostand, Olivier Messiaen, Paris, Ventadour, coll. Musiciens d’aujourd’hui, 1957, 47 p.
    • Claude Samuel : Permanences d’Olivier Messiaen : Dialogues et commentaires, Paris, Actes Sud, 1999, 484 p. ; Entretiens avec Olivier Messiaen, Paris, Pierre Belfond, coll. Entretiens, 1967, 239 p.
    • GaĂ«tan Puaud, Olivier Messiaen, collection horizons n°77, Paris, bleu nuit Ă©diteur, 2021, 176 p. (ISBN 9782358840989)
  • En anglais
    • Julian Anderson, Messiaen and the notion of influence, Tempo 63, 2009, p. 2-18.
    • Yves Balmer et Anne-Sylvie Barthel-Calvet, Religious literature in Messiaen’s personnal library, dans Messiaen the theologian, Andrew Shenton, dir., Aldershot : Ashgate, 2010, p. 15-28.
    • Vincent P. Benitez,
      • A Creative Legacy: Messiaen as Teacher of Analysis, College Music Symposium 40 (2000): 117–139.
      • Pitch Organization and Dramatic Design in Saint François d’Assise of Olivier Messiaen, PhD diss., Bloomington: Indiana University, 2001, 462 p.
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Notes et références

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  3. « Olivier Messiaen », sur le site de l'Ircam.
  4. Parmi les titres de ses nombreuses publications : C’était toi le DĂ©mon ! Suppliques, tentation, poĂšmes et priĂšres, Paris, Les Cahiers des jeunes, 1936 ; L’Âme dĂ©vorĂ©e, nouvelles suppliques, nouvelles priĂšres
, Paris, Les Cahiers des jeunes, 1937 ; La petite Lampe : poĂšmes de captivitĂ© et autres textes inĂ©dits, Paris, DesclĂ©e de Brouwer, 1942 (Cahiers des poĂštes catholiques, 44) ; La PrĂ©delle du donateur : poĂšmes 1960-1978, Rodez, Subervie, 1978 ; mais aussi Le CortĂšge d’Euterpe, Ɠuvre constituĂ©e de vingt-deux volumes de poĂ©sies analytiques, dites « analyses lyriques », sur les Ɠuvres et parfois les interprĂštes entendus au concert. Le CortĂšge d’Euterpe est une Ɠuvre constituĂ©e de 22 volumes, paraissant entre 1961 et 1986 : (Pour une) Bible en images sonores, Rodez, Subervie, 1983. (Le CortĂšge d’Euterpe, 20) ; Le Jugement dernier des musiques, Rodez, Subervie, 1986. (Le CortĂšge d’Euterpe, 22).
    Sur les liens entre Olivier Messiaen et son frĂšre consulter : Yves Balmer, Je suis nĂ© croyant... Aux sources du catholicisme d'Olivier Messiaen, 32 pages in Musique, art et religion dans l’entre-deux-guerres, Éd. SymĂ©trie, 2009, 560 p. (ISBN 978-2-914373-50-0)
  5. Claude Samuel, Entretiens avec Olivier Messiaen, Paris, 1986, p. 5.
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  20. « La maison de Messiaen deviendra une "petite villa Médicis des Alpes" », sur Le Figaro,
  21. Site officiel de la Maison Messiaen

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