Xavier de Courville
Xavier-Ignace-Marie-Auguste Bernard de Courville dit Xavier de Courville, né le à Lorient et mort le à Cachan[1], est un écrivain, un historien et un directeur de théâtre français.
Biographie
Issu de la famille Bernard de Courville[2] d'origine angevine et bretonne[3], Xavier de Courville commence sa carrière en 1920 à Paris, en exerçant les fonctions de directeur d'une troupe de théâtre, dans deux établissements qu'il a fondés : La Petite Scène et le Théâtre Arlequin, situés au fond d'une cour du Quartier latin.
Il épouse le Renée-Valentine-Marcelle de Brauer, qui est tuée le lors du bombardement de l'église Saint-Gervais[4].
Il Ă©pouse le Ghislaine Marie Simonne Morel d'Arleux, dont il divorce en .
Il Ă©pouse le Olga Choumansky, une artiste peintre roumaine, dont il divorce en .
Il épouse le la fille du compositeur Henri Casadesus, Jacqueline Casadesus[5] (1903-1976), pianiste, chanteuse et comédienne, élevée dans la tradition artistique de la famille Casadesus. Il est le beau-frère de Gisèle Casadesus (1914-2017), comédienne, Sociétaire de la Comédie-Française .
Le couple aura deux filles, Renée (1938-2019) et Bernadette (1942-2014), vouées, elles aussi, au théâtre dès leur plus tendre enfance[6].
Xavier de Courville est nommé professeur de lettres en Albanie de 1932 à 1938[7]. Il rentre à Paris avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il s'inscrit à la Sorbonne où il présente une thèse sur le théâtre du XVIIIe siècle, obtenant le titre de docteur ès lettres en 1943.
En 1942, les époux de Courville reprennent la direction du théâtre Arlequin, devenu Micropéra en 1954 et dédié à l'opéra-bouffe. Ils vont s'y produire avec leurs deux filles, Renée et Bernadette. Pendant l'été, les représentations ont également lieu au manoir de Kerlan, dans la commune de Batz-sur-Mer, résidence de la famille de Courville, jusqu'à la mort de Jacqueline, survenue en 1976. Puis Xavier de Courville, assisté de ses deux filles, poursuit les représentations jusqu'à sa mort en 1984. L'ambassadeur d'Albanie et le conseiller culturel furent présents aux obsèques de Xavier de Courville, inhumé au Croisic. À cette même période, Renée de Courville cessera toute activité théâtrale au Micropéra. Sa fille, Sylvie Lescuyer, est connue comme peintre[8].
Bernadette, dont le nom d'artiste était Bernadette Bernard, a poursuivi la tradition familiale, en compagnie de sa fille Sandrine Beilvaire, en reprenant le répertoire du Micropéra au manoir de Kerlan et en présentant de nouvelles pièces de théâtre dans différents sites bretons et à Paris. Elle est morte le et laisse le souvenir d'une interprète de talent.
Xavier de Courville a également écrit des livrets d'opéra, des ouvrages littéraires et historiques, quelques romans et produit des émissions lyriques à la radio.
Ouvrages
- L'Adieu aux noces ou la Dernière Lettre de Bernard d'Escland, 1927.
- L'ĂŽle des misanthropes, Fast, 1927.
- Le Rêve de Cinyras, comédie lyrique en 3 actes et 5 tableaux, paroles de Xavier de Courville, musique de Vincent d'Indy, 1927.
- Théâtre de Marivaux (5 vol.), notes de Xavier de Courville, Poche, 1929.
- Jomini ou le devin de Napoléon, préface de Jacques Bainville, Le Livre d'Histoire, 1934[9].
- Jean Racine, Bajazet, mise en scène et commentaires de Xavier de Courville, 1935.
- Décors de théâtre : invention, construction, peinture, conseils d'un artisan aux amateurs, 1949.
- Un apôtre de l'art du théâtre au XVIIIe siècle : Luigi Riccoboni, dit Lélio (1676-1715), Genève, Slatkine, 1969.
Fonds de Courville
Le Fonds de Courville a été constitué à la Bibliothèque nationale de France, Département des Arts du Spectacle, en 1995. Il contient la correspondance adressée à Xavier de Courville par des critiques, des théoriciens et des bibliothécaires, des années 1920 aux années 1960. Le département possède également des maquettes de ses mises en scène.
Famille Bernard de Courville
Anoblie en Anjou, en l'an 1477 [10], la famille Bernard a donné naissance à plusieurs branches subsistantes dont deux correspondent à des seigneuries bretonnes: Courville et La Gatinais. La Branche de Courville est inscrite à l'ANF depuis le
Ses armes portent d'argent à deux léopards de sable, armés et lampassés de gueules [11].
- Filiation de Xavier de Courville
- Jean-Baptiste Bernard, seigneur de Courville est né le à La Pichardais, dans l'actuel département des Côtes-d'Armor.
- Julien Bernard, seigneur de Courville, né en 1670, capitaine des Grenadiers du roi Louis XV, aux ordres du maréchal de Villars, chevalier de l'Ordre royal de Saint-Louis, tué au Siège de Fribourg-en-Brisgau, (Allemagne) le , au cours de la Guerre de succession d'Espagne.
- Guy André Bernard, seigneur de Courville, né le , chevalier de l'Ordre royal de Saint-Louis, Officier au régiment de Berry, major de la capitainerie Garde-Côtes de Plancoët. Il se distingue avec les volontaires bretons contre les Anglais, à la Bataille de Saint-Cast en 1758, sous le commandement du duc d'Aiguillon. Sa famille est maintenue noble en Bretagne depuis le .
- Louis Émile Bernard, seigneur de Courville, , (1746-1798), capitaine garde-côtes d'Hénanbihen, puis de Saint-Potan, (Côtes-d'Armor), émigré et mort à Jersey le .
- Maurice Marie Bernard de Courville, né le , à Saint-Malo, mort à Vitré, le .
- Alfred-Marie-Joseph Bernard, comte de Courville, né le 1er juillet 1816 à Vitré, général de brigade, commandeur de la Légion d'honneur, épouse le , en l'Église Notre-Dame-de-Lorette de Paris, Valérie de Jomini, fille du général suisse, Antoine de Jomini, stratège de Napoléon.
- Maurice Bernard, comte de Courville, né le à Rennes, officier de la Légion d'honneur, directeur des chantiers de la Gironde et constructions navales du Creusot, ingénieur en chef de la Marine, mort le à Longué, (Maine-et-Loire).
- Xavier Bernard de Courville (1894-1984), chevalier de la Légion d'honneur, croix de guerre 1914-1918, écrivain, historien et directeur de Théâtre.
Notes et références
- Relevé des fichiers de l'Insee
- Henri de La Messelière, Filiations bretonnes, Saint-Brieuc, éditions Prudhomme, T. 1 - p. 147-153, 1912
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, 2007, p. 41
- Le Livre d’or des Victimes du bombardement de l’Église Saint-Gervais, Paris, Imprimerie P. Mersch, L. Seitz & Cie, (Wikisource)
- Jacqueline, née le 6 septembre 1903 à Paris est la fille d'Henri Casadesus, compositeur, et de Renée Dellerba qui fut premier violon à l'Orchestre Colonne. Ancienne élève d'Alfred Cortot, elle privilégia le chant au piano et fut engagée à l'âge de 17 ans comme vedette dans L'As du volant au Théâtre du Châtelet sous le nom de Jacqueline Pianavia. En association avec son mari, Xavier de Courville, elle a créé de nombreux rôles dans des pièces de comédie musicale, dont Douze Arlequinades et L'Arianna de Monteverdi, La Servante maîtresse de Pergolèse ou Monsieur Choufleuri restera chez lui le... d'Offenbach
- Xavier de Courville, neveu et filleul d'Auguste Rondel, fut surnommé « l'Arlequin aristocrate ». Il fonda La Petite scène avec sa sœur, Marie-Ange Rivain. De 1919 à 1931, la Petite Scène présente une série de chefs-d'œuvre méconnus aussi lyriques que dramatiques (Les Amants magnifiques de Molière, Les Sincères de Marivaux...). Il fait connaissance de Jacques Copeau en 1920 et, en 1929, après la dissolution des Copiaus, il accueillera provisoirement dans sa troupe trois d'entre eux : Marie-Madeleine Gautier, Jean Villard et Michel Saint-Denis (Maryline Romain, Léon Chancerel (1886-1965). Portait d'un réformateur du théâtre français, éditions l'Âge d'homme, Lausanne, 2005)
- Directeur du Lycée français de Korça, il enseigne le français à de nombreux élèves albanais, parmi lesquels se détachera un homme historiquement célèbre : Enver Hodja qui fut de 1945 à sa mort en 1985, le dictateur de l'Albanie
- Sylvie Lescuyer est l'auteur du dessin de couverture du roman intitulé Course à l'Élysée- Le sens caché du Marathon, dont l'auteur est Jean-Paul Tourvieille. (Éditions Le Panthéon. Paris. 2015)
- Xavier de Courville a écrit cet ouvrage historique à partir des mémoires inédits qu'il détenait en sa qualité d'arrière-petit-fils du général suisse Jomini, stratège de Napoléon
- Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, Robert Laffont, 2007, p. 41, ibid
- (Henri de La Messelière, Les filiations bretonnes, tome I, p. 147, ibid
Article connexe
Liens externes
- Ressource relative à la littérature :
- Ressource relative au spectacle :