Accueil🇫🇷Chercher

Bataille de Saint-Cast

La bataille de Saint-Cast est un affrontement livré le , autour de Saint-Malo, lors de la guerre de Sept Ans. Elle vit une tentative de débarquement britannique repoussée grâce aux fortifications de Vauban et à la pugnacité des habitants de la région.

Bataille de Saint-Cast
Description de cette image, également commentée ci-après
La bataille de Saint-Cast, tableau d'Artus Despagne.
Informations générales
Date
Lieu Saint-Cast, CĂ´tes-d'Armor
Issue Victoire française
Forces en présence
7 000 soldats et miliciens32 500 marins et
10 000 fantassins
Pertes
155 morts
340 blessés
(troupes régulières, pertes des milices inconnues)[1]
1 400 morts ou blessĂ©s
700 Ă  800 prisonniers

Guerre de Sept Ans

Batailles

Europe

Amérique du Nord

Antilles

Asie

Afrique de l'Ouest
CoordonnĂ©es 48° 37′ 48″ nord, 2° 15′ 24″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Saint-Cast
GĂ©olocalisation sur la carte : CĂ´tes-d'Armor
(Voir situation sur carte : CĂ´tes-d'Armor)
Bataille de Saint-Cast
La bataille de Saint-Cast, gravure de Nicolas Ozanne.
Combat de St-Cast gagné sur les Anglais par les troupes françaises commandées par Monseigneur le duc d'Aiguillon, gravure d'Ozanne.

Contexte

Cette bataille a lieu au début de la guerre de Sept Ans. Alors que les armées de Louis XV se battent dans les Indes et au Canada, les Britanniques lancent des expéditions contre les ports de la Manche, bases arrière des corps expéditionnaires français. En juin 1758, ils pillent Cancale, en août attaquent Cherbourg. Ces manœuvres de diversion servent à tenter de fixer en France des régiments qui seraient plus utiles aussi bien dans les colonies américaines qu'en Allemagne, où les troupes royales affrontent les Prussiens, alliés des Britanniques.

Forces en présence

Les troupes françaises, fortes de 7 000 hommes environ, sont sous les ordres du gouverneur de Bretagne, le duc d'Aiguillon.

Les troupes du royaume de Grande-Bretagne, fortes de 42 500 hommes environ, dont 10 000 fantassins, sous commandement du gĂ©nĂ©ral Thomas Bligh, de l'amiral Anson et du commodore Richard Howe.

DĂ©roulement

Le , une flotte d'une centaine de navires britanniques dĂ©barque Ă  Saint-Briac 10 000 hommes commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Bligh, avec comme objectif d'attaquer Saint-Malo. Mais un vent de noroĂ®t les prive du soutien de leur flotte, qui doit se rĂ©fugier Ă  l'abri de la pointe de l'Isle en Saint-Cast. RepoussĂ©e par le feu des batteries des forts malouins, l'armĂ©e britannique fait mouvement vers l'ouest, pillant et brĂ»lant les châteaux et les fermes de la rĂ©gion, pour rejoindre ses navires dans la baie de Saint-Cast.

Les 8 et , quelques dizaines de volontaires essentiellement issus de la petite noblesse locale sont rejoints par Jacques-Pierre Rioust des Villes-Audrains et retardent les Britanniques dans la traversée de l'Arguenon à marée basse, permettant ainsi aux forces commandées par le duc d'Aiguillon de se regrouper entre Plancoët et Saint-Potan au cours de la journée et la nuit du .

Le au matin, encerclĂ©s par les troupes françaises et les volontaires bretons, les Britanniques sont obligĂ©s de rembarquer. La bataille s'engage avec l'arrière-garde britannique sur la grande plage de Saint-Cast. Les Britanniques laissent sur le terrain quelque 2 000 morts et environ 740 prisonniers. La bataille, qui a dĂ©butĂ© Ă  8 h 30, se termine vers 12 h 30. Un Te Deum est chantĂ© le lendemain.

Suites

Les victimes françaises de cette bataille furent enterrées dans le cimetière de Valivray, ouvert en 1631 pour accueillir les corps des victimes de la peste, et situé près du Camping les Mielles, entre la Grande Plage et l'église actuelle. Il prit alors le nom de cimetière des Braves. Des victimes du choléra y furent aussi inhumées en 1832. Les prisonniers sont pour leur part emmenés à Dinan ou plusieurs d'entre eux trouveront la mort.

Un tableau représentant la bataille est situé au premier étage de la préfecture de Saint-Brieuc. Les vitraux de l'église de Saint-Cast gardent également trace de cet épisode. En revanche, l'Histoire est moins flatteuse envers le duc d'Aiguillon. En effet, dans la lutte du Parlement de Bretagne contre le pouvoir royal, La Chalotais minimisa le rôle du duc dans la bataille. En faisant allusion aux relations que celui-ci aurait pu entretenir avec la meunière du Moulin d'Anne, où il avait établi son quartier général, le procureur général put déclarer que : « le duc d'Aiguillon à Saint-Cast s'était plus couvert de farine que de gloire ». Le nom de la « Belle Meunière », figure de l'histoire castine, est aujourd'hui associé à une célèbre pâtisserie de la station même s'il semble désormais établi que le meunier était en fait célibataire.

Sculpture au sommet de la colonne commémorative.

Une colonne commémorative, en granit de 18 mètres, surmontée d’un groupe en fonte figurant un lévrier, terrassant un léopard, rappelle la victoire des troupes françaises aidées de volontaires bretons sur le corps expéditionnaire anglais. La première pierre de cette colonne fut posée le et l'inauguration eut lieu le 11 septembre, pour le centième anniversaire de la bataille. La gravure en latin inscrite sur la colonne signifie : « Plutôt la mort qu’une souillure, Dieu toi seul es grand et fais les grands événements ». Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le souvenir de la bataille de Saint-Cast devient un temps un des lieux de naissance du régionalisme breton[2], avant que l'événement ne tombe progressivement dans l'oubli puisque cette bataille locale, bien que gagnée, n'a pas eu d'influence sur l'issue de la guerre de Sept-Ans.

Notes et références

  1. Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, [lire en ligne], p. 26.
  2. David Hopkin, Yann Lagadec et Stéphane Perréon, « La bataille de Saint-Cast (1758) et sa mémoire : une mythologie bretonne1 », Annales de Bretagne et des Pays de l'Ouest,‎ , p. 195-215 (lire en ligne)

Voir aussi

Ouvrages généraux

  • Jonathan R. Dull (trad. de l'anglais), La Guerre de Sept Ans. Histoire navale, politique et diplomatique, BĂ©cherel, BĂ©cherel, Les PersĂ©ides, , 536 p. (ISBN 978-2-915596-36-6).
  • StĂ©phane PerrĂ©on, L’ArmĂ©e en Bretagne au XVIIIe siècle. Institution militaire et sociĂ©tĂ© civile au temps de l’intendance et des États, Rennes, Presses universitaires de Rennes, (ISBN 978-2-7535-0098-3).

Ouvrages sur la bataille

  • Pierre de La Condamine, L’ÉpopĂ©e de la Bretagne. Un jour d’étĂ© Ă  Saint-Cast, GuĂ©rande, Le Bateau qui vire, .
  • Yann Lagadec et StĂ©phane PerrĂ©on (avec la collaboration de David Hopkin), La Bataille de Saint-Cast (Bretagne, 11 septembre 1758). Entre histoire et mĂ©moire, Rennes, Presses universitaires de Rennes/SociĂ©tĂ© d’histoire et d’archĂ©ologie de Bretagne, , 451 p. (ISBN 978-2-7535-0948-1).
  • Auguste Lemasson, La Descente des Anglais Ă  Saint-Briac et leur dĂ©faite Ă  Saint-Cast l’an 1758, Saint-Brieuc, Guyon, , 176 p.
    [rééd. Paris, Le Livre d’histoire, 2007]
  • Daniel de la Motte Rouge, RĂ©cit inĂ©dit de la bataille de Saint-Cast et souvenirs sur la vie Ă  PlancoĂ«t au XVIIIe siècle d'après le livre de raison du SĂ©nĂ©chal de Lantillais (Extrait des mĂ©moires de la sociĂ©tĂ© d'Ă©mulation des CĂ´tes du Nord), Saint-Brieuc, Les presses bretonnes, , 25 p.https://voyeaud.org/Travaux/Livres/Saint-Cast/Saint-Cast.php

Articles

  • Chanoine Auguste Lemasson, Nouvelle relation de la descente des Anglais Ă  Saint-Briac et de leur dĂ©faite Ă  Saint-Cast en 1758, suivie d'une lettre inĂ©dite d'un officier du Fort La Latte, dans SociĂ©tĂ© d'Ă©mulation des CĂ´tes-du-Nord, 1939, tome 71, p. 281-293 (lire en ligne)
  • CĂ©dric Boissière, David Hopkin, Yann Lagadec et StĂ©phane PerrĂ©on, « La bataille de Saint-Cast, un Ă©vĂ©nement « mĂ©diatique » europĂ©en (11 septembre 1758) », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d'Ă©mulation des CĂ´tes-d'Armor, 2009, p. 93-120.
  • Joseph Chenu, « La bataille de Saint-Cast et l’implication bretonne », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d’émulation des CĂ´tes d’Armor, 2009, p. 23-54.
  • Joseph Chenu, « Autour de la bataille de Saint-Cast en 1758 », MĂ©moires de la SociĂ©tĂ© d’émulation des CĂ´tes-du-Nord, 109, 1981, p. 61-86.
  • Edmond Dziembowski, « La Place des descentes sur les cĂ´tes françaises dans la politique de William Pitt l’Ancien (1757-1758) », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 2007-4, p. 119-131.
  • Eva Guillorel, « Chanson politique et histoire : le combat de Saint-Cast et les Anglais sur les cĂ´tes de Bretagne au XVIIIe siècle », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 2007-4, p. 167-184.
  • David Hopkin, Yann Lagadec et StĂ©phane PerrĂ©on, « La bataille de Saint-Cast (1758) et sa mĂ©moire : une mythologie bretonne », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 2007-4, p. 195-215.
  • David Hopkin, Yann Lagadec et StĂ©phane PerrĂ©on, « « A pleasant country » : visions britanniques sur les descentes de 1758, de Cancale Ă  Saint-Cast », Bulletin et mĂ©moires de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique d’Ille-et-Vilaine, 2008, p. 32-70.
  • (en) David Hopkin, Yann Lagadec et StĂ©phane PerrĂ©on, « The Experience and Culture of War in the Eighteenth-Century: The British Raids on the Breton Coast, 1758 », French Historical Studies, 2008, p. 193-227.
  • Arthur de La Borderie, « Chansons populaires relatives aux descentes des Anglais en Bretagne », Revue de Bretagne et de VendĂ©e, juillet 1883, p. 5-17 et aoĂ»t 1883, p. 81-97.
  • (en) Richard Middleton, « The British Coastal Expeditions to France, 1757-1758 », Journal of the Society for Army Historical Research, 71, 1993, p. 74-92.
  • (en) Alan W.H. Pearsall, « Naval Aspects of the Landings on the French Coast, 1758 », in Nicholas Rodger (dir.), The Naval Miscellany, Londres, Publications of the Navy Records Society, 1984, p. 207-243.

Articles connexes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.