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Nicolas Ozanne

Nicolas-Marie Ozanne, né à Brest le et mort à Paris le , est un peintre et dessinateur français.

Nicolas-Marie Ozanne
Attribué à Nicolas Ozanne, Portrait de Nicolas Ozanne,
Paris, musée national de la Marine[1].

Dessinateur de marine, il a illustré de nombreuses publications sur les vaisseaux, les manœuvres navales et les ports dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Membre de l’Académie de marine en 1752, il s’intéresse aussi à la construction navale. Il est le frère aîné de Pierre Ozanne (1737-1813), comme lui dessinateur de marine. Tous deux sont considérés comme des témoins précieux de la France navale et de son évolution, de Louis XV à l’Empire.

Bibliographie

Pierre Ozanne, Nicolas Ozanne dessinant[2].

Remarqué très jeune pour ses qualités de dessinateur, Nicolas Ozanne est placé en 1738 chez Roblin, maître de dessin des gardes de la marine, dont il devient adjoint en 1743[3]. En 1744, à la mort de son père, il engage alors ses frères et sœurs, dont Jeanne Françoise Ozanne, comme graveurs pour leur procurer quelques ressources[N 1]. Le savant Duhamel du Monceau le repère, se lie d’amitié avec lui et le recommande au ministre de la Marine Antoine Louis Rouillé. Celui-ci le fait travailler aux vues réalisées lors du grand voyage de Louis XV au Havre en 1749[4]. En 1750, Nicolas Ozanne succède à Roblin comme professeur de dessin à Brest.

En 1756, il est chargé d’illustrer la campagne de La Galissonière qui vient de combattre victorieusement à Port-Mahon[3]. Il devient dessinateur au Dépôt des cartes et plans, puis est membre de l’Académie de marine dès sa fondation en 1752[3]. De 1749 à 1754, il publie cinq albums de dessin consacrés au Principales manœuvres de la Marine. Dans les années 1760, il dédie au ministre Choiseul son Marine militaire ou recueil des différents vaisseaux qui servent à la guerre. Cet ouvrage devient rapidement un classique, remarquable par son exactitude et sa finesse d’exécution[4].

En 1762, il est attaché au bureau des géographes de guerre et s’essaie à la construction navale en préparant les plans de la corvette l'Aurore construite au Havre[4]. À son bord, il participe à la campagne d’expérience menée pour tester les nouvelles montres de marine étudiées par Leroy[4]. En 1769, il est chargé des chaloupes et modèles du Grand Canal de Versailles et se voit, à cette occasion, confier l’éducation maritime du Dauphin. Il dessine pour lui 60 vues et perspectives des ports de France et des colonies, contribuant ainsi à développer l’intérêt constant pour la mer qui marquera le règne du futur Louis XVI[4].

Nicolas Ozanne est aussi l’auteur des planches qui illustrent le Traité d’Architecture navale (1752) de Duhamel du Monceau et de la Tactique navale (1763) de Bigot de Morogues[3], deux classiques de la littérature navale française du milieu du XVIIIe siècle. Au fil de sa carrière, il illustre divers épisodes de l’histoire navale du pays (combats des escadres de Louis XIV, expéditions de Duguay-Trouin ou épisodes de la guerre de Sept Ans, lancement de navire, travaux à l'arsenal de Brest, don des vaisseaux…).

Près de 300 planches à l’eau-forte d'après ses dessins sont connues. Un artiste écrit en 1811 que « les dessins de Monsieur Ozanne offrent en général des productions exécutées avec facilité. Son adresse à profiter des masses de fumée produite par l’artillerie, dans les batailles navales, a souvent concouru à rendre très piquant d’effets les combats qu’il a représentés. On a toujours cité avec éloge ses Vues des ports. La vérité et la scrupuleuse exactitude, qui en font le principal mérite, y sont portées à un si haut degré, qu’il a acquis, dans ce genre, une réputation difficile à atteindre. »[5]. Retraité en 1791, de nombreux dessins publiés sous la Révolution française portent cependant sa signature. Nicolas Ozanne meurt à Paris le [4]. L’œuvre de Nicolas Ozanne est un témoignage précieux sur la marine de son temps et surtout de celle du Ponant.

Publications

  • Marine militaire ou recueil des diffĂ©rents vaisseaux qui servent Ă  la guerre, dĂ©diĂ©e Ă  Choiseul, sans date (vers 1762)[6].
  • Nouvelles vues perspectives des ports de France dessinĂ©es pour le Roi, 1776[7].

Ĺ’uvres dans les collections publiques

Royaume-Uni
France
  • Brest, musĂ©e des Beaux-Arts :
    • Embarquement au port de Brest, vers 1752, eau forte sur papier ;
    • Le port de Brest, vers 1755 ;
    • La rade de Brest vue de KĂ©roriou dans l'est du port, 1776, gravure en taille douce aquarellĂ©e sur papier ;
    • Vue des Corderies de Brest, fin XVIIIe siècle, eau-forte sur papier.

Galerie

Notes et références

Notes

  1. Sa sœur, Jeanne-Françoise Ozanne (, Brest – , Paris) a gravé, entre autres pièces, des Vues de Dieppe, de Saint-Valéry, de Livourne, des colonies françaises. Sa seconde sœur, Marie-Jeanne Ozanne (, Brest – , Paris) épousa le graveur Le Gouaz. Elle est l'autrice de Vue de Livourne et le Temps serein, d'après Vernet ; la Ferme flamande et les Relais flamands, d'après Wouwerman. Son frère, Pierre Ozanne (, Brest – , Brest) fut graveur et ingénieur maritime.

Références

  1. « Portrait de Nicolas Ozanne (1728-1811) », notice sur webmuseo.com.
  2. Charles Auffret, Une famille d'artistes brestois au XVIIIe siècle. Les Ozanne, Rennes, Hyacinthe Callière éditeur, 1891, p. 155.
  3. Vergé-Franceschi 2002, p. 1094.
  4. Taillemite 2002, p. 399.
  5. Cité par Prosper Levot, in Biographie bretonne – Recueil de notices sur tous les Bretons qui se sont fait un nom sur Google Livres, Tome 2, Vannes, Cauderan éditeur, 1857, p. 558.
  6. En ligne sur le site de la Bibliothèque nationale de France.
  7. En ligne sur le site de la Bibliothèque nationale de France.
  8. En ligne sur collections.rmg.co.uk.

Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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