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Bataille de Hochkirch

La bataille de Hochkirch opposa le , l'Autriche et la Prusse autour du village de Hochkirch, km Ă  l'est de Bautzen en Saxe. Une armĂ©e prussienne de 31 000 hommes fut dĂ©faite par une armĂ©e autrichienne de 80 000 hommes.

Bataille de Hochkirch
Description de l'image Kärtchen zur Schlacht bei Hochkirch (14.10.1758).jpg.
Informations générales
Date
Lieu Hochkirch, Saxe
Issue Victoire autrichienne
Forces en présence
31 000 hommes80 000 hommes
Pertes
9 000 hommes8 300 hommes

Guerre de Sept Ans

Batailles

Europe

Amérique du Nord

Antilles

Asie

Afrique de l'Ouest
CoordonnĂ©es 51° 08′ 55″ nord, 14° 34′ 12″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Bataille de Hochkirch

Contexte

Pendant l'été 1758, Frédéric II doit mener des opérations difficiles contre les Russes. Tandis qu'il est occupé à l'est, les forces autrichiennes, commandées par le feld-maréchal von Daun, cherchent à pénétrer en Silésie sur son flanc sud ; cependant, le relief montagneux et les habiles dispositions défensives du prince Henri de Prusse les amènent à changer leurs projets et à se tourner vers la Saxe électorale, occupée par le roi de Prusse depuis le début de la guerre. Les forces de von Daun doivent faire leur jonction sur l'Elbe avec l'armée de l'Empire, c'est-à-dire les contingents des petits États allemands sous le commandement du duc de Deux-Ponts, pour libérer la Saxe avant de marcher sur Berlin. L'armée de l'Empire avance lentement vers Pirna, les forces d'Henri de Prusse livrant des combats de retardement, tandis que la principale armée autrichienne se dirige vers Görlitz en Lusace et qu'un autre corps autrichien, commandé par le général von Laudon, opère une diversion vers Cottbus. Von Daun tente, sans succès, d'encercler les forces très inférieures en nombre d'Henri de Prusse. Cependant, Frédéric II livre bataille aux Russes contre lesquels il remporte la coûteuse victoire de Zorndorf (). Il peut alors revenir vers la Saxe et faire sa jonction avec l'armée du général von Zieten le 1er septembre[1].

Von Daun, qui ne souhaite pas risquer une bataille contre FrĂ©dĂ©ric II, occupe une position dĂ©fensive autour de Stolpen, sur la rive est de l'Elbe, deux ponts lui permettant de communiquer avec l'armĂ©e de l'Empire qui se trouve Ă  Pirna, sur la rive ouest ; il peut ainsi couvrir la SilĂ©sie oĂą une autre armĂ©e autrichienne se prĂ©pare Ă  mettre le siège devant Neisse (en Pologne actuelle, près de la Nysa KĹ‚odzka). En face, l'armĂ©e du prince Henri se trouve autour de Maxen, les ponts de Dresde lui permettant de communiquer avec celles de FrĂ©dĂ©ric II qui se trouve Ă  Reichenberg. Le roi de Prusse tente une manĹ“uvre vers Zittau, ville qui sert de centre d’approvisionnement aux Autrichiens, pour obliger von Daun Ă  livrer bataille ou Ă  se retirer de Saxe ; la saison pluvieuse rend les dĂ©placements difficiles pour les deux camps. Le gĂ©nĂ©ral prussien Wolf Friedrich von Retzow occupe Bautzen avec 10 000 hommes, inquiĂ©tant les communications de l'armĂ©e autrichienne ; FrĂ©dĂ©ric II commence Ă  transfĂ©rer ses approvisionnements de Dresde Ă  Bautzen ; l'armĂ©e prussienne se trouve alors morcelĂ©e par les escortes importantes qu'il faut fournir aux convois[2].

Dans la nuit du 5 au , von Daun, craignant d'être coupé de ses bases par l'avance prussienne, déplace son armée de Stolpen vers Zittau. Frédéric II avance à son tour vers les hauteurs boisées de Hochkirch ; des escarmouches opposent les deux armées pendant quelques jours[2]. Frédéric II est persuadé que von Daun, général excessivement prudent, ne va pas prendre le risque d'attaquer ; il est entretenu dans cette erreur par les faux rapports d'un espion. Contre l'avis de ses généraux, le roi décide de dresser son camp, en infériorité numérique, à proximité de l'armée ennemie[3].

Bataille

Champ de bataille de Hochkirch le 14 octobre 1758. Ferdinand Schmidt, 1864.

Dans la nuit du , von Daun fait avancer son armée principale par les hauteurs boisées, tenues par le corps de Laudon, qui dominent le camp de l'aile droite prussienne à Hochkirch ; d'autres corps autrichiens se positionnent de manière à neutraliser l'aile gauche prussienne et le corps détaché du général Retzow, à Weißenberg, dès que l'attaque principale serait lancée. La manœuvre, exécutée en silence, permet un effet de surprise complet. À 5 heures du matin, la cloche de l'église de Hochkirch servant de signal, les Autrichiens passent à l'attaque, emportent les redoutes prussiennes, s'emparent de la principale batterie d'artillerie et retournent aussitôt ses canons contre les Prussiens. Frédéric II, réveillé en hâte, ordonne une contre-attaque pour arrêter la déroute de son infanterie ; il perd beaucoup d'hommes, dont le feld-maréchal Keith qui est tué, et doit finalement ordonner l'évacuation de Hochkirch. Le colonel Siegmund Moritz Wilhelm von Langen (de), qui défendait le cimetière de Hochkirch avec 600 hommes contre des forces autrichiennes beaucoup plus nombreuses, se trouve à court de munitions et ordonne à ses hommes d'évacuer la place ; lui-même, capturé par les Autrichiens, mourra de ses blessures le [4].

Quand le lever du jour et la dissipation du brouillard rendent les mouvements des troupes visibles, Frédéric II se voit menacé d'encerclement. Il rassemble ses troupes autour de Drehsa (près de Weißenberg). Dans le même temps, un combat indécis oppose l'aile gauche prussienne au corps autrichien du duc d'Aremberg ; l'aile gauche prussienne perd sa batterie d'artillerie mais évite l'encerclement et fait sa jonction avec le corps du général Retzow qui doit lui aussi abandonner sa position. Cependant, von Daun doit réorganiser ses forces, dispersées pendant les combats de la nuit, et renonce à couper la retraite à l'armée prussienne qui se replie en bon ordre vers Kleinbautzen, couverte par la cavalerie du général von Seydlitz[5].

Conséquences

Frédéric le Grand après la bataille de Hochkirch, par Carl Röchling, v. 1900.

Cette bataille est l'une des plus cuisantes dĂ©faites de FrĂ©dĂ©ric II de Prusse avec les batailles de Kunersdorf et Kolin. Les pertes sont sensiblement Ă©gales dans les deux camps (9 000 Prussiens contre 8 000 Autrichiens) mais FrĂ©dĂ©ric II a perdu une centaine de canons, 28 drapeaux, son camp, ses bagages et deux feld-marĂ©chaux : l’Écossais Keith, qui est tuĂ©, et Maurice d'Anhalt-Dessau, capturĂ©. Cependant, la retraite en bon ordre de l'armĂ©e prussienne n'a pas permis Ă  von Daun de tirer profit de sa victoire[6]. FrĂ©dĂ©ric II, Ă©prouvĂ© par sa dĂ©faite et par la mort, survenue le mĂŞme jour, de sa sĹ“ur prĂ©fĂ©rĂ©e, la margrave Wilhelmine de Bayreuth, reste pourtant confiant dans l'issue de la guerre. Von Daun reçoit les fĂ©licitations de l'impĂ©ratrice Marie-ThĂ©rèse et du pape ClĂ©ment XIII mais, malgrĂ© sa victoire et sa supĂ©rioritĂ© numĂ©rique, il ne bouge pas de son camp retranchĂ© près de Belgern. FrĂ©dĂ©ric II en profite pour reprendre Görlitz et marcher vers Neisse, assiĂ©gĂ©e par les Autrichiens depuis le ; l'avance du roi oblige le gĂ©nĂ©ral autrichien Ferdinand Philipp von Harsch (de) Ă  lever le siège de la place[7].

Notes et références

  1. Friedrich August von Retzow, Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 1, 1803, p. 415 à 423.
  2. Friedrich August von Retzow, Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 1, 1803, p. 423 à 430.
  3. Friedrich August von Retzow, Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 1, 1803, p. 431 à 440.
  4. Friedrich August von Retzow, Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 1, 1803, p. 440 à 444.
  5. Friedrich August von Retzow, Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 1, 1803, p. 444 à 448.
  6. Friedrich August von Retzow, Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 1, 1803, p. 448 à 455.
  7. Friedrich August von Retzow, Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 1, 1803, p. 456 à 477.

Bibliographie

  • Friedrich August von Retzow, Nouveaux mĂ©moires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 1, 1803.

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