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Bataille de Liegnitz (1760)

La bataille de Liegnitz (1760) est un épisode de la guerre de Sept Ans qui eut lieu le entre l'armée autrichienne du général Ernst von Laudon et l'armée prussienne de Frédéric II.

Bataille de Liegnitz (1760)
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte schématique de la bataille de Liegnitz
Informations générales
Date
Lieu Legnica, Silésie (actuelle Pologne)
Issue Victoire prussienne
Forces en présence
25 000 hommes[n 1]30 000 hommes
Pertes
1 460 morts
4 648 blessĂ©s
4 763 prisonniers
775 morts
2 489 blessĂ©s

Notes

  1. Les 80 000 hommes amenĂ©s en renfort par le comte von Daun ne prendront pas part aux combats

Guerre de Sept Ans

Batailles

Europe

Amérique du Nord

Antilles

Asie

Afrique de l'Ouest
CoordonnĂ©es 51° 13′ nord, 16° 10′ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Pologne
(Voir situation sur carte : Pologne)
Bataille de Liegnitz (1760)

Contexte

Les armĂ©es autrichiennes poursuivent leurs efforts pour reconquĂ©rir la SilĂ©sie perdue par l'Autriche lors de la guerre de Succession d'Autriche. En juillet 1760, le gĂ©nĂ©ral autrichien Ernst von Laudon enlève aux Prussiens l'importante forteresse de Glatz tandis que FrĂ©dĂ©ric II subit un Ă©chec au siège de Dresde. Les Autrichiens attendent l'entrĂ©e en action de leurs alliĂ©s russes : l'armĂ©e russe du marĂ©chal Piotr Saltykov, forte de 60 000 hommes, se concentre Ă  PoznaĹ„ en Pologne et se prĂ©pare Ă  marcher sur Glogau. Mais les Autrichiens, changeant leurs plans, demandent Ă  Saltykov de marcher sur Breslau: cette ville est plus proche des bases autrichiennes et moins exposĂ©e Ă  une contre-attaque de FrĂ©dĂ©ric II. Ce changement entraĂ®ne un retard dans la marche des forces russes. Cependant, von Laudon tente de prendre Breslau avant l'arrivĂ©e des Russes. La ville est bombardĂ©e, mais son commandant, Friedrich Bogislav von Tauentzien, refuse de se rendre, tandis que le corps d'armĂ©e du prince Henri de Prusse, par une marche rapide, vient s'interposer entre Russes et Autrichiens. Cette sĂ©rie de mouvements laisse le temps Ă  FrĂ©dĂ©ric II, avec son armĂ©e principale, de marcher en direction de Breslau[1]. Le corps du prince Henri reste ensuite en observation face aux Russes. L'armĂ©e principale autrichienne, commandĂ©e par le feld-marĂ©chal von Daun, et le corps secondaire du comte de Lacy viennent Ă  la rencontre des forces de von Laudon: les trois armĂ©es autrichiennes totalisent plus de 100 000 hommes contre 30 000 Ă  50 000 hommes pour les armĂ©es prussiennes. Saltykov, après avoir beaucoup rĂ©criminĂ© contre la lenteur des Autrichiens, accepte de faire passer au sud de l'Oder un corps de 20 000 hommes commandĂ©s par Zakhar Tchernychev pour couvrir les arrières de von Laudon ; cependant, ce contingent ne participera pas Ă  la bataille[2].

La bataille

Les deux armĂ©es s'affrontent autour de la ville silĂ©sienne de Liegnitz (actuellement Legnica en Pologne). Pendant la nuit, von Daun fait traverser Ă  son armĂ©e la rivière Kaczawa pour essayer de prendre Ă  revers les Prussiens, mais il est devancĂ© par FrĂ©dĂ©ric II: celui-ci se met en marche le 14 aoĂ»t vers 8 heures du soir et son avant-garde, peu après minuit, arrive au contact des forces de von Laudon. Le corps d'armĂ©e de Lacy, qui a perdu son chemin dans l'obscuritĂ©, arrivera trop tard pour prendre part Ă  la bataille. Le 15 aoĂ»t vers 4 heures du matin, la cavalerie autrichienne attaque la position prussienne, mais elle est battue par les hussards du gĂ©nĂ©ral Zieten. Un duel d'artillerie s'engage et tourne en faveur de Prussiens quand un fourgon de poudre autrichien explose. L'infanterie autrichienne tente une attaque des lignes prussiennes, mais elle est stoppĂ©e par des tirs d'artillerie. Une contre-attaque de l'infanterie prussienne menĂ©e sur la gauche par le rĂ©giment d'Anhalt-Bernburg les force Ă  la retraite. Von Laudon doit se retirer en ayant perdu plus de 8 000 hommes. Von Daun, marchant Ă  la suite des Prussiens, arrive près de Liegnitz vers 5 heures du matin alors que la bataille est dĂ©jĂ  jouĂ©e ; il tente vainement de faire traverser une rivière par sa cavalerie sous le feu de l'artillerie prussienne, puis, malgrĂ© sa supĂ©rioritĂ© numĂ©rique, renonce Ă  l'attaque[3].

Conséquences

La défaite des Autrichiens est tout d'abord due aux erreurs de calcul de leurs renseignements. Ceux-ci n'ont pas réussi à détecter le départ de l'ennemi alors que le plan de Daun ne prévoyait pas que Frédéric II quitte son camp. Démontrant ainsi les carences du travail d’état-major, qui n’a pas pris en compte une autre évolution de la situation outre celle qu’il voulait voir advenir.

Aussi, Loudon a blâmé Down et Lassie pour sa défaite. Il entretenait avec eux une relation hostile, et leur reproche de ne pas lui être venu pas venue en aide au cours de la bataille. Dans le même temps, c'est la peur de l'apparition de Down qui a poussé Friedrich à abandonner la poursuite de Laudon, malgré le fait qu'il avait alors une réelle opportunité de détruire complètement l'ennemi vaincu. La défaite des Autrichiens est tout d'abord due aux erreurs de calcul de leurs renseignements. Ceux-ci n'ont pas réussi à détecter le départ de l'ennemi alors que le plan de Daun ne prévoyait pas que Frédéric II quitte son camp. Démontrant ainsi les carences du travail d’état-major, qui n’a pas pris en compte une autre évolution de la situation outre celle qu’il voulait voir advenir. Aussi, Loudon a blâmé Down et Lassie pour sa défaite. Il entretenait avec eux une relation hostile, et leur reproche de ne pas lui être venu pas venue en aide au cours de la bataille. Dans le même temps, c'est la peur de l'apparition de Down qui a poussé Friedrich à abandonner la poursuite de Laudon, malgré le fait qu'il avait alors une réelle opportunité de détruire complètement l'ennemi vaincu.

Aussi, ayant gagné la bataille, Frédéric n'avait cependant pas encore complètement échappé au danger. Il savait le corps russe de Chernyshev pourrait lui barrer la route vers Breslau, le plaçant alors dans une situation précaire entre russes et autrichiens. Il fut cependant soulagé d’apprendre le lendemain de la bataille que Chernyshev était repassé de l’autre côté de l’Oder, ne cherchant pas à venir l’affronter. De plus, il sut aussi rapidement que Daun avait une nouvelle fois perdu sa ferveur guerrière et s’était dirigé vers Schweidnitz au lieu d’entamer une poursuite. Le roi de Prusse se convainquit alors que la Providence était de son côté et exprima dans ses conversation privée sa ferme conviction que la victoire de Liegnitz était le signe d’une intervention divine. Frédéric II a une fois de plus empêché les Autrichiens de reprendre la Silésie. Mais son armée, très éprouvée, ne sera pas en mesure de s'opposer aux forces austro-russes lorsqu'elles lanceront le raid sur Berlin.

[réf. nécessaire]

Notes et références

  1. Friedrich August von Retzow, Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 2, 1803, p. 277 à 283.
  2. Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 2, 1803, p. 286 et 292.
  3. Nouveaux mémoires historiques sur la Guerre de Sept Ans, volume 2, 1803, p. 299 à 302.

Bibliographie

Sources des XVIIIe siècle et XIXe siècle

  • Henry Lloyd, Geschichte des Siebenjährigen Krieges in Deutschland zwischen dem Könige von PreuĂźen und der Kaiserin Königin mit ihren Alliierten, ĂĽbersetzt und herausgegeben von Georg Friedrich von Tempelhoff (de), Berlin, 1789, vol. 4, p. 151-171. (lire en ligne)).
  • Jakob Friedrich Roesh, Collection de quarante-deux plans de batailles, sièges et affaires les plus mĂ©morables de la guerre de Sept Ans, tirĂ©s des sources les plus respectables, et soigneusement collationnĂ©s avec les ouvrages les plus cĂ©lèbres et les plus estimĂ©s qui aient paru sur cette matière, publiĂ©e par les soins de Mr. J.F Roesh, ingĂ©nieur-major au service de S.A.S, Monseigneur le duc rĂ©gnant de Wirtemberg, professeur de mathĂ©matiques Ă  l’école militaire de Stoutgard, Jean ChrĂ©tien Jaeger, 1790.
  • Claude le Roux-Fazillac, Histoire de la Guerre d’Allemagne pendant les annĂ©es 1756 et suivantes, entre le Roi de Prusse et l’ImpĂ©ratrice d’Allemagne et ses alliĂ©s ; traduite en partie de l’anglais de Lloyd et en partie rĂ©digĂ©e sur la correspondance originale de plusieurs officiers français, et principalement sur celle de M. de Montazet, Lieutenant GĂ©nĂ©ral, envoyĂ© par la Cour de France dans les ArmĂ©es de l’ImpĂ©ratrice, tome second, Paris, Magimel, 1803.
  • FrĂ©dĂ©ric II de Prusse, Ĺ’uvres de FrĂ©dĂ©ric le Grand, tome V, Rodolphe Decker, 1847
  • Alfred Rambaud, Russes et Prussiens : Guerre de Sept Ans, Paris, Berger-Levrault et Cie, 1895.

Études

  • (de) Curt Jany, Geschichte der PreuĂźischen Armee vom 15. Jahrhundert bis 1914, Zweiter Band, Die Armee Friederichs des GroĂźen 1740–1763, OsnabrĂĽck, 1967, 564 f.
  • (de) GĂĽnter Dorn et Joachim Engelmann, Die Schlachten Friedrichs des Grossen, Augsbourg, Verlag, 1997.
  • (en) Franz A.J. Szabo, The Seven Years War in Europe, 1756-1763, Pearson, .
  • (en) Christopher Duffy, Frederick the Great: A Military Life, Law Book Co of Australasia, 2015.

Liens externes

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