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Bataille de Maxen

La bataille de Maxen, qui a lieu le Ă  Maxen en Saxe (Allemagne actuelle), pendant la guerre de Sept Ans, oppose les troupes prussiennes du gĂ©nĂ©ral Friedrich August von Finck Ă  l'armĂ©e autrichienne du gĂ©nĂ©ral Leopold Joseph von Daun. Le corps d'armĂ©e prussien de 14 000 hommes, commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Friedrich August von Finck, un des gĂ©nĂ©raux de FrĂ©dĂ©ric II les plus capables, est envoyĂ© Ă  l'arriĂšre des troupes autrichiennes, afin de couper leurs lignes de communication avec la BohĂȘme. Mais Leopold Joseph von Daun rĂ©ussit Ă  l'encercler totalement avec des forces bien supĂ©rieures en nombre. À l'issue des combats, celui-ci capture la totalitĂ© des soldats prussiens survivants.

Bataille de Maxen
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Reddition du général von Finck
(Hyacinthe de La Pegna, vers 1760)
Informations générales
Date
Lieu Maxen
Allemagne actuelle
Issue Victoire autrichienne décisive
Forces en présence
32 000 hommes14 000 hommes
Pertes
304 morts
630 blessés
3 000 morts et blessés
11 000 prisonniers

Guerre de Sept Ans

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Afrique de l'Ouest
CoordonnĂ©es 50° 55â€Č 25″ nord, 13° 48â€Č 10″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne
(Voir situation sur carte : Allemagne)
Bataille de Maxen

Contexte

Malgré leurs victoires obtenues les années précédentes, les forces du Royaume de Prusse voient se succéder en 1759 de graves échecs.

EngagĂ© dans une lutte acharnĂ©e contre une vaste coalition d'ennemis dont la monarchie des Habsbourg, le Saint Empire romain germanique, le royaume de France, l'Empire russe et la SuĂšde (depuis 1757), le surnombre des armĂ©es adverses force FrĂ©dĂ©ric II de Prusse Ă  renoncer Ă  sa stratĂ©gie initiale ; faire mine d'attaquer les territoires occupĂ©s par l’ennemi pour par la suite adopter une position dĂ©fensive lorsque ceux-ci acceptent l'affrontement afin de conserver leurs conquĂȘtes.
Une stratĂ©gie qui se couple Ă  des manƓuvres pour empĂȘcher les armĂ©es autrichiennes et russes de se rĂ©unir. Or, ce plan semble dĂ©sormais montrer ses faiblesses, notamment aprĂšs les dĂ©faites prussiennes Ă  la bataille de Kay et la bataille de Kunersdorf en juillet et en aoĂ»t 1759. La seconde laissant l'armĂ©e prussienne en trĂšs mauvais Ă©tat et la voie vers Berlin ouverte.

Cependant les alliĂ©s ne savent pas profiter de leur situation. Les Russes, qui ont eux-aussi subi de lourdes pertes, voient leur gĂ©nĂ©ral Piotr Saltykov dĂ©cider finalement d’un retour aux cantonnements installĂ©s en Pologne aprĂšs une sĂ©rie de manƓuvres infructueuses. Laissant seuls les Autrichiens qui, aprĂšs quelque temps, se retirent Ă  leur tour hors de SilĂ©sie. Le manque de nourriture et de fourrage les obligeant Ă  partir prendre leurs quartiers d'hiver en BohĂȘme. FrĂ©dĂ©ric, convaincu que les gĂ©nĂ©raux autrichiens ne sont pas disposĂ©s Ă  l'action, profite du rĂ©pit de l'hiver prĂ©coce de cette annĂ©e-lĂ .

Dans le mĂȘme temps, une seconde armĂ©e autrichienne sous le commandement du marĂ©chal Leopold Josef Graf Daun opĂšre dans les terres de l'Ă©lectorat de Saxe, occupĂ©es par les Prussiens depuis le dĂ©but de la guerre. Elle fait face aux Prussiens sous le commandement du prince Henri de Prusse.
Les Autrichiens gagnent d'abord du terrain et libĂšrent mĂȘme Dresde, la capitale saxonne, le 6 septembre. Mais le 25, le prince Henri obtient une victoire contre un dĂ©tachement autrichien Ă  la bataille de Hoyerswerda. Ses lignes de communication avec la BohĂȘme menacĂ©es, Daun ordonne une retraite vers le sud tout en laissant des forces au maintien de la possession de Dresde.

S’étant vu confirmĂ© que les Russes s'Ă©taient retirĂ©s de SilĂ©sie, FrĂ©dĂ©ric II unit ses forces Ă  celles de son frĂšre en Saxe 13 novembre. Les terres saxonnes reprĂ©sentent une source importante de ravitaillement et de recrues pour les Prussiens si bien que FrĂ©dĂ©ric dĂ©cide de poursuivre les opĂ©rations de guerre afin de repousser Daun en BohĂȘme et de reprendre le contrĂŽle de Dresde, cela malgrĂ© la saison hivernale dĂ©jĂ  bien installĂ©e.
Pour inciter les Autrichiens à abandonner la capitale saxonne, le 15 novembre Frédéric décide de détacher le corps du général Friedrich August von Finck de l'armée principale afin de l'envoyer s'infiltrer dans les arriÚres ennemis pour menacer leurs voies de communication.
Ce mouvement finit en revanche par inévitablement isoler les troupes de Finck au sein des forces autrichiennes beaucoup plus nombreuses, invitant Daun à l'attaquer.

La bataille

Plan de la bataille
Plan de la bataille

Le 19 novembre, les forces de Finck, qui s'élÚvent à environ 14 000 hommes, atteignent le village de Maxen situé dans une petite vallée des Monts MétallifÚres.
Les forces de Daun, de leur cĂŽtĂ©, avaient atteint la ville de Dippoldiswalde au sud-ouest de Maxen. Leur avancĂ© profitant de la couverture d’un Ă©pais brouillard.
Dans la journée, Daun entre en contact avec d'autres troupes autrichiennes sous la direction du général Anton Joseph von Brentano-Cimaroli et qui se trouvent plus au nord entre Wittgendorf et Tronitz.

Les troupes de Daun comptent en tout environ 32 000 hommes et campent pour la nuit tandis que Finck et ses hommes se tiennent en position défensive dans les collines environnant Maxen.


Le matin du 20 novembre les autrichiens quittent Dippoldiswalde pour Maxen, leur force divisĂ©e en quatre colonnes, tandis que les forces de Brentano prennent Ă©galement la direction du sud pour converger vers la ville. Le sol gelĂ© et couvert d’une couche de neige Ă©paisse rend difficile l’avancĂ©e de la cavalerie et de l'artillerie.

Les premiers affrontements dĂ©butent lorsque l'avant-garde de Daun engage un groupe de prussiens prĂšs d'un village proche de Maxen. Ceux-ci, sur les instructions de Finck se retirent rapidement. Les grenadiers autrichiens escaladent ensuite les collines et, prenant position, sont rejoint par leur artillerie qui fait feu sur l’aile gauche de l'alignement prussien. À partir de 11h00, une intense canonnade dĂ©bute des deux cĂŽtĂ©s et dure pendant les 45 minutes suivantes, jusqu'Ă  ce que Daun ordonne de reprendre l'avancĂ©e. Cinq bataillons de grenadiers autrichiens mĂšnent l'attaque sur les collines devant les villes de Wittgensdorf et de Maxen et mettent en dĂ©route les les bataillons prussiens qui les occupaient. Poussant leur avantage, les autrichiens parviennent Ă  entrer au sein de Maxen, coupant le dispositif prussien et isolant l’aile gauche du reste de l’armĂ©e. Cette derniĂšre tente alors de se replier en direction village de Schmorsdof.

Pendant ce temps, le corps autrichien de Brentano, arrivĂ© sur les lieux vers midi, s'Ă©tait alignĂ© pour faire face Ă  l'aile droite des Prussiens. Finck tenta de l'arrĂȘter en envoyant contre lui une formation de cuirassiers en contre-attaque mais la cavalerie prussienne se heurte Ă  un terrain trop impraticable pour prendre un rĂ©el Ă©lan ou conserver une formation. Leur charge fut facilement repoussĂ©e par l'infanterie autrichienne. Tentant ensuite de rallier ses unitĂ©s prĂšs de Schmorsdorf, Daun profite de la confusion prussienne pour unir ses troupes Ă  celles de Brentano. Les Autrichiens lancent alors une attaque gĂ©nĂ©rale qui met en dĂ©route l'infanterie prussienne qui n'oppose qu'une faible rĂ©sistance et qui laisse plusieurs drapeaux et canons aux mains de l'ennemi ainsi que de nombreux prisonniers.

La cavalerie prussienne tente bien une de contre-attaquer, mais est à son tour chargée par un régiment de dragons autrichiens qui la mette en déroute.

Finck espĂšre alors pouvoir conduire le restant de ses forces jusqu’à Dohna oĂč stationne un contingent prussien sous la direction du Johann Jakob von Wunsch.

Or, la riviĂšre MĂŒglitz, qui se trouve dans ses arriĂšres prussiens, coupe toute retraite vers l’est. De plus, les diffĂ©rentes colonnes autrichiennes s’étaient disposĂ©es de sorte Ă  bloquer tout Ă©chappatoire pour les prussiens ; un dĂ©tachement composĂ© de hussards dirigĂ© par le prince Stolberg bloquait la retraite vers l’Elbe tandis que les troupes de Brentano occupait le nord.

Lorsque vint la nuit, les Prussiens, repoussĂ©s et maintenant complĂštement encerclĂ©s par des Autrichiens solidement Ă©tablis sur les collines qu'ils avaient conquises, se trouvent Ă  cours d’options et sans espoirs de victoire.
Finck prĂ©vu bien pour le lendemain, le 21 novembre, une tentative de briser l'encerclement en lançant une attaque depuis Schmorsdorf, mais l’état de son infanterie, dĂ©cimĂ©e et dĂ©moralisĂ©e, le fait changer d’avis et il dĂ©cide d'offrir sa reddition aux Autrichiens. La cavalerie prussienne, sous le commandement de Wunsch tente alors de s'Ă©chapper du champ de bataille de son propre chef en passant Ă  travers les lignes impĂ©riales mais ne parvint pas Ă  trouver une issu.

Daun accepte la reddition prussienne le 21, mais insiste pour qu'elle soit Ă©galement Ă©tendue Ă  la cavalerie de Wunsch que Finck prĂ©tendait ĂȘtre un corps distinct de son commandement, espĂ©rant qu’elle pourrait rĂ©ussir Ă  s’échapper.
InformĂ© de l’échec de celle-ci, Finck fut finalement persuadĂ© de signer la capitulation au nom de toute sa force.

Bilan et conséquences

L'ensemble de la force prussienne de Finck fut perdue Ă  la suite de la bataille, voyant plus de 3 000 morts et blessĂ©s auxquels s’ajoutent les 11 000 soldats faits prisonniers, dont plus de cinq-cent officiers et neuf gĂ©nĂ©raux. Les Autrichiens remportaient Ă©galement Ă  Maxen 71 piĂšces d'artillerie, 96 drapeaux et 44 wagons de munitions. Leur succĂšs ne coĂ»tant aux forces de Daun que 934 pertes (morts et blessĂ©s). La dĂ©faite de Maxen fut un autre coup dur pour les rangs dĂ©cimĂ©s de l'armĂ©e prussienne et fut jugĂ© durement par FrĂ©dĂ©ric II. Finck fut traduit en cour martiale et condamnĂ© Ă  deux ans de prison aprĂšs la guerre. On peut cependant avancer que FrĂ©dĂ©ric est lui-mĂȘme Ă  blĂąmer pour cette dĂ©faite. Il est celui qui a envoyĂ© Flinck derriĂšre les lignes autrichiennes, sous-estimant ces derniers en les imaginant plus passifs qu'ils ne l'Ă©taient rĂ©ellement.

Daun ne put en revanche pas exploiter son succĂšs pour tenter d'autres manƓuvres offensives Ă  cause de la duretĂ© de l’hiver. Il se retira dans ses quartiers d'hiver prĂšs de Dresde, marquant ainsi la conclusion des opĂ©rations de guerre pour l’an 1759. La bataille de Meissen le 3 dĂ©cembre faisant suite Ă  Maxen et reprĂ©sentant un engagement mineur.

Les montagnes oĂč se dĂ©roulĂšrent la batailles sont aujourd’hui appelĂ©es « Finckenfang », soit « fang » la prise « Fincken » [de] Finck.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Christopher Duffy, Friedrich der Große. Die Biographie, DĂŒsseldorf, Albatros Verlag, 2001, (ISBN 3-491-96026-6).
    • Christopher Duffy, Friedrich der Große und seine Armee, Stuttgart, Motorbuch Verlag, 2009, (ISBN 978-3-613-03050-3).
    • Joachim Engelmann, Die Schlachten Friedrich des Großen, Utting, Nebel-Verlag, 2001, (ISBN 3-89555-004-3).
    • Olaf Groehler, Die Kriege Friedrichs II, Berlin, Brandenburgisches Verlagshaus, 1990 (6Ăšme Ă©dition), (ISBN 3-327-00038-7).
    • Marcus von Salisch, « Zwei "unerhörte Exempel". Die Kapitulationen von Pirna 1756 und Maxen 1759 im Vergleich », Neues Archiv fĂŒr sĂ€chsische Geschichte, n° 84, 2013), p. 97–132.
    • Michael Simon et Gisela Niggemann-Simon, « Über die Macht der Bilder oder ‚Gruss vom Finckenfang », dans : Andreas Hartmann (dir.), Die Macht der Dinge. Symbolische Kommunikation und kulturelles Handeln, en l'honneur de Ruth.-E. Mohrmann, MĂŒnster, BeitrĂ€ge zur Volkskultur in Nordwestdeutschland 116, 2011, p. 417–427.

    Sources

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