Bataille de Maxen
La bataille de Maxen, qui a lieu le Ă Maxen en Saxe (Allemagne actuelle), pendant la guerre de Sept Ans, oppose les troupes prussiennes du gĂ©nĂ©ral Friedrich August von Finck Ă l'armĂ©e autrichienne du gĂ©nĂ©ral Leopold Joseph von Daun. Le corps d'armĂ©e prussien de 14 000 hommes, commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Friedrich August von Finck, un des gĂ©nĂ©raux de FrĂ©dĂ©ric II les plus capables, est envoyĂ© Ă l'arriĂšre des troupes autrichiennes, afin de couper leurs lignes de communication avec la BohĂȘme. Mais Leopold Joseph von Daun rĂ©ussit Ă l'encercler totalement avec des forces bien supĂ©rieures en nombre. Ă l'issue des combats, celui-ci capture la totalitĂ© des soldats prussiens survivants.
(Hyacinthe de La Pegna, vers 1760)
Date | |
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Lieu |
Maxen Allemagne actuelle |
Issue | Victoire autrichienne décisive |
Saint-Empire | Royaume de Prusse |
32 000 hommes | 14 000 hommes |
304 morts 630 blessés | 3 000 morts et blessés 11 000 prisonniers |
Batailles
- Minorque (navale) (1756)
- Pirna (1756)
- Lobositz (1756)
- Reichenberg (1757)
- Prague (1757)
- Kolin (1757)
- Hastenbeck (1757)
- Gross-JĂ€gersdorf (1757)
- Moys (1757)
- Rochefort (1757)
- Rossbach (1757)
- Breslau (1757)
- Leuthen (1757)
- CarthagĂšne (navale) (1758)
- Olomouc (1758)
- Saint-Malo (1758)
- Rheinberg (1758)
- Krefeld (1758)
- Domstadl (1758)
- Cherbourg (1758)
- Zorndorf (1758)
- Saint-Cast (1758)
- Tornow (1758)
- Lutzelberg (1758)
- Hochkirch (1758)
- Bergen (1759)
- Kay (1759)
- Minden (1759)
- Kunersdorf (1759)
- Neuwarp (navale) (1759)
- Hoyerswerda (1759)
- Baie de Quiberon (navale) (1759)
- Maxen (1759)
- Meissen (1759)
- Glatz (1760)
- Landshut (1760)
- Corbach (1760)
- Emsdorf (1760)
- Dresde (1760)
- Warburg (1760)
- Liegnitz (1760)
- Rhadern (1760)
- Berlin (1760)
- Kloster Kampen (1760)
- Torgau (1760)
- Belle-Ăle (1761)
- Langensalza (1761)
- Cassel (1761)
- GrĂŒnberg (1761)
- Villinghausen (1761)
- Ălper (1761)
- Kolberg (1761)
- Wilhelmsthal (1762)
- Burkersdorf (1762)
- Lutterberg (1762)
- Reichenbach (1762)
- Almeida (1762)
- Valencia de AlcĂĄntara (1762)
- Nauheim (1762)
- Vila Velha de RĂłdĂŁo (1762)
- Cassel (1762)
- Freiberg (1762)
- Jumonville Glen (1754)
- Fort Necessity (1754)
- Fort Beauséjour (1755)
- 8 juin 1755
- Monongahela (1755)
- Petitcoudiac (1755)
- Lac George (1755)
- Fort Bull (1756)
- Fort Oswego (1756)
- Kittanning (1756)
- En raquettes (1757)
- Pointe du Jour du Sabbat (1757)
- Fort William Henry (1757)
- German Flatts (1757)
- Lac Saint-Sacrement (1758)
- Louisbourg (1758)
- Le Cran (1758)
- Fort Carillon (1758)
- Fort Frontenac (1758)
- Fort Duquesne (1758)
- Fort Ligonier (1758)
- Québec (1759)
- Fort Niagara (1759)
- Beauport (1759)
- Plaines d'Abraham (1759)
- Sainte-Foy (1760)
- Neuville (1760)
- Ristigouche (navale) (1760)
- Mille-Ăles (1760)
- Signal Hill (1762)
- Saint-Louis (1758)
- Gorée (1758)
- Gambie
CoordonnĂ©es | 50° 55âČ 25âł nord, 13° 48âČ 10âł est |
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Contexte
Malgré leurs victoires obtenues les années précédentes, les forces du Royaume de Prusse voient se succéder en 1759 de graves échecs.
EngagĂ© dans une lutte acharnĂ©e contre une vaste coalition d'ennemis dont la monarchie des Habsbourg, le Saint Empire romain germanique, le royaume de France, l'Empire russe et la SuĂšde (depuis 1757), le surnombre des armĂ©es adverses force FrĂ©dĂ©ric II de Prusse Ă renoncer Ă sa stratĂ©gie initiale ; faire mine d'attaquer les territoires occupĂ©s par lâennemi pour par la suite adopter une position dĂ©fensive lorsque ceux-ci acceptent l'affrontement afin de conserver leurs conquĂȘtes.
Une stratĂ©gie qui se couple Ă des manĆuvres pour empĂȘcher les armĂ©es autrichiennes et russes de se rĂ©unir.
Or, ce plan semble désormais montrer ses faiblesses, notamment aprÚs les défaites prussiennes à la bataille de Kay et la bataille de Kunersdorf en juillet et en août 1759. La seconde laissant l'armée prussienne en trÚs mauvais état et la voie vers Berlin ouverte.
Cependant les alliĂ©s ne savent pas profiter de leur situation. Les Russes, qui ont eux-aussi subi de lourdes pertes, voient leur gĂ©nĂ©ral Piotr Saltykov dĂ©cider finalement dâun retour aux cantonnements installĂ©s en Pologne aprĂšs une sĂ©rie de manĆuvres infructueuses. Laissant seuls les Autrichiens qui, aprĂšs quelque temps, se retirent Ă leur tour hors de SilĂ©sie. Le manque de nourriture et de fourrage les obligeant Ă partir prendre leurs quartiers d'hiver en BohĂȘme. FrĂ©dĂ©ric, convaincu que les gĂ©nĂ©raux autrichiens ne sont pas disposĂ©s Ă l'action, profite du rĂ©pit de l'hiver prĂ©coce de cette annĂ©e-lĂ .
Dans le mĂȘme temps, une seconde armĂ©e autrichienne sous le commandement du marĂ©chal Leopold Josef Graf Daun opĂšre dans les terres de l'Ă©lectorat de Saxe, occupĂ©es par les Prussiens depuis le dĂ©but de la guerre. Elle fait face aux Prussiens sous le commandement du prince Henri de Prusse.
Les Autrichiens gagnent d'abord du terrain et libĂšrent mĂȘme Dresde, la capitale saxonne, le 6 septembre. Mais le 25, le prince Henri obtient une victoire contre un dĂ©tachement autrichien Ă la bataille de Hoyerswerda. Ses lignes de communication avec la BohĂȘme menacĂ©es, Daun ordonne une retraite vers le sud tout en laissant des forces au maintien de la possession de Dresde.
SâĂ©tant vu confirmĂ© que les Russes s'Ă©taient retirĂ©s de SilĂ©sie, FrĂ©dĂ©ric II unit ses forces Ă celles de son frĂšre en Saxe 13 novembre. Les terres saxonnes reprĂ©sentent une source importante de ravitaillement et de recrues pour les Prussiens si bien que FrĂ©dĂ©ric dĂ©cide de poursuivre les opĂ©rations de guerre afin de repousser Daun en BohĂȘme et de reprendre le contrĂŽle de Dresde, cela malgrĂ© la saison hivernale dĂ©jĂ bien installĂ©e.
Pour inciter les Autrichiens à abandonner la capitale saxonne, le 15 novembre Frédéric décide de détacher le corps du général Friedrich August von Finck de l'armée principale afin de l'envoyer s'infiltrer dans les arriÚres ennemis pour menacer leurs voies de communication.
Ce mouvement finit en revanche par inévitablement isoler les troupes de Finck au sein des forces autrichiennes beaucoup plus nombreuses, invitant Daun à l'attaquer.
La bataille
Le 19 novembre, les forces de Finck, qui s'élÚvent à environ 14 000 hommes, atteignent le village de Maxen situé dans une petite vallée des Monts MétallifÚres.
Les forces de Daun, de leur cĂŽtĂ©, avaient atteint la ville de Dippoldiswalde au sud-ouest de Maxen. Leur avancĂ© profitant de la couverture dâun Ă©pais brouillard.
Dans la journée, Daun entre en contact avec d'autres troupes autrichiennes sous la direction du général Anton Joseph von Brentano-Cimaroli et qui se trouvent plus au nord entre Wittgendorf et Tronitz.
Les troupes de Daun comptent en tout environ 32 000 hommes et campent pour la nuit tandis que Finck et ses hommes se tiennent en position défensive dans les collines environnant Maxen.
Le matin du 20 novembre les autrichiens quittent Dippoldiswalde pour Maxen, leur force divisĂ©e en quatre colonnes, tandis que les forces de Brentano prennent Ă©galement la direction du sud pour converger vers la ville. Le sol gelĂ© et couvert dâune couche de neige Ă©paisse rend difficile lâavancĂ©e de la cavalerie et de l'artillerie.
Les premiers affrontements dĂ©butent lorsque l'avant-garde de Daun engage un groupe de prussiens prĂšs d'un village proche de Maxen. Ceux-ci, sur les instructions de Finck se retirent rapidement. Les grenadiers autrichiens escaladent ensuite les collines et, prenant position, sont rejoint par leur artillerie qui fait feu sur lâaile gauche de l'alignement prussien. Ă partir de 11h00, une intense canonnade dĂ©bute des deux cĂŽtĂ©s et dure pendant les 45 minutes suivantes, jusqu'Ă ce que Daun ordonne de reprendre l'avancĂ©e. Cinq bataillons de grenadiers autrichiens mĂšnent l'attaque sur les collines devant les villes de Wittgensdorf et de Maxen et mettent en dĂ©route les les bataillons prussiens qui les occupaient. Poussant leur avantage, les autrichiens parviennent Ă entrer au sein de Maxen, coupant le dispositif prussien et isolant lâaile gauche du reste de lâarmĂ©e. Cette derniĂšre tente alors de se replier en direction village de Schmorsdof.
Pendant ce temps, le corps autrichien de Brentano, arrivĂ© sur les lieux vers midi, s'Ă©tait alignĂ© pour faire face Ă l'aile droite des Prussiens. Finck tenta de l'arrĂȘter en envoyant contre lui une formation de cuirassiers en contre-attaque mais la cavalerie prussienne se heurte Ă un terrain trop impraticable pour prendre un rĂ©el Ă©lan ou conserver une formation. Leur charge fut facilement repoussĂ©e par l'infanterie autrichienne. Tentant ensuite de rallier ses unitĂ©s prĂšs de Schmorsdorf, Daun profite de la confusion prussienne pour unir ses troupes Ă celles de Brentano. Les Autrichiens lancent alors une attaque gĂ©nĂ©rale qui met en dĂ©route l'infanterie prussienne qui n'oppose qu'une faible rĂ©sistance et qui laisse plusieurs drapeaux et canons aux mains de l'ennemi ainsi que de nombreux prisonniers.
La cavalerie prussienne tente bien une de contre-attaquer, mais est à son tour chargée par un régiment de dragons autrichiens qui la mette en déroute.
Finck espĂšre alors pouvoir conduire le restant de ses forces jusquâĂ Dohna oĂč stationne un contingent prussien sous la direction du Johann Jakob von Wunsch.
Or, la riviĂšre MĂŒglitz, qui se trouve dans ses arriĂšres prussiens, coupe toute retraite vers lâest. De plus, les diffĂ©rentes colonnes autrichiennes sâĂ©taient disposĂ©es de sorte Ă bloquer tout Ă©chappatoire pour les prussiens ; un dĂ©tachement composĂ© de hussards dirigĂ© par le prince Stolberg bloquait la retraite vers lâElbe tandis que les troupes de Brentano occupait le nord.
Lorsque vint la nuit, les Prussiens, repoussĂ©s et maintenant complĂštement encerclĂ©s par des Autrichiens solidement Ă©tablis sur les collines qu'ils avaient conquises, se trouvent Ă cours dâoptions et sans espoirs de victoire.
Finck prĂ©vu bien pour le lendemain, le 21 novembre, une tentative de briser l'encerclement en lançant une attaque depuis Schmorsdorf, mais lâĂ©tat de son infanterie, dĂ©cimĂ©e et dĂ©moralisĂ©e, le fait changer dâavis et il dĂ©cide d'offrir sa reddition aux Autrichiens.
La cavalerie prussienne, sous le commandement de Wunsch tente alors de s'échapper du champ de bataille de son propre chef en passant à travers les lignes impériales mais ne parvint pas à trouver une issu.
Daun accepte la reddition prussienne le 21, mais insiste pour qu'elle soit Ă©galement Ă©tendue Ă la cavalerie de Wunsch que Finck prĂ©tendait ĂȘtre un corps distinct de son commandement, espĂ©rant quâelle pourrait rĂ©ussir Ă sâĂ©chapper.
InformĂ© de lâĂ©chec de celle-ci, Finck fut finalement persuadĂ© de signer la capitulation au nom de toute sa force.
Bilan et conséquences
L'ensemble de la force prussienne de Finck fut perdue Ă la suite de la bataille, voyant plus de 3 000 morts et blessĂ©s auxquels sâajoutent les 11 000 soldats faits prisonniers, dont plus de cinq-cent officiers et neuf gĂ©nĂ©raux. Les Autrichiens remportaient Ă©galement Ă Maxen 71 piĂšces d'artillerie, 96 drapeaux et 44 wagons de munitions. Leur succĂšs ne coĂ»tant aux forces de Daun que 934 pertes (morts et blessĂ©s). La dĂ©faite de Maxen fut un autre coup dur pour les rangs dĂ©cimĂ©s de l'armĂ©e prussienne et fut jugĂ© durement par FrĂ©dĂ©ric II. Finck fut traduit en cour martiale et condamnĂ© Ă deux ans de prison aprĂšs la guerre. On peut cependant avancer que FrĂ©dĂ©ric est lui-mĂȘme Ă blĂąmer pour cette dĂ©faite. Il est celui qui a envoyĂ© Flinck derriĂšre les lignes autrichiennes, sous-estimant ces derniers en les imaginant plus passifs qu'ils ne l'Ă©taient rĂ©ellement.
Daun ne put en revanche pas exploiter son succĂšs pour tenter d'autres manĆuvres offensives Ă cause de la duretĂ© de lâhiver. Il se retira dans ses quartiers d'hiver prĂšs de Dresde, marquant ainsi la conclusion des opĂ©rations de guerre pour lâan 1759. La bataille de Meissen le 3 dĂ©cembre faisant suite Ă Maxen et reprĂ©sentant un engagement mineur.
Les montagnes oĂč se dĂ©roulĂšrent la batailles sont aujourdâhui appelĂ©es « Finckenfang », soit « fang » la prise « Fincken » [de] Finck.
Voir aussi
Bibliographie
- Christopher Duffy, Friedrich der GroĂe. Die Biographie, DĂŒsseldorf, Albatros Verlag, 2001, (ISBN 3-491-96026-6).
- Christopher Duffy, Friedrich der GroĂe und seine Armee, Stuttgart, Motorbuch Verlag, 2009, (ISBN 978-3-613-03050-3).
- Joachim Engelmann, Die Schlachten Friedrich des GroĂen, Utting, Nebel-Verlag, 2001, (ISBN 3-89555-004-3).
- Olaf Groehler, Die Kriege Friedrichs II, Berlin, Brandenburgisches Verlagshaus, 1990 (6Ăšme Ă©dition), (ISBN 3-327-00038-7).
- Marcus von Salisch, « Zwei "unerhörte Exempel". Die Kapitulationen von Pirna 1756 und Maxen 1759 im Vergleich », Neues Archiv fĂŒr sĂ€chsische Geschichte, n° 84, 2013), p. 97â132.
- Michael Simon et Gisela Niggemann-Simon, « Ăber die Macht der Bilder oder âGruss vom Finckenfang », dans : Andreas Hartmann (dir.), Die Macht der Dinge. Symbolische Kommunikation und kulturelles Handeln, en l'honneur de Ruth.-E. Mohrmann, MĂŒnster, BeitrĂ€ge zur Volkskultur in Nordwestdeutschland 116, 2011, p. 417â427.
Sources
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Battle of Maxen » (voir la liste des auteurs).
- (de) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en allemand intitulĂ© « Gefecht von Maxen » (voir la liste des auteurs).
- (ru) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en russe intitulĂ© « ĐĄŃĐ°Đ¶Đ”ĐœĐžĐ” ĐżŃĐž ĐĐ°ĐșŃĐ”ĐœĐ” » (voir la liste des auteurs).