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Turangalîla-Symphonie

La Turangalîla-Symphonie est une œuvre pour orchestre et deux instruments solistes, composée par Olivier Messiaen entre 1946 et 1948, commandée en 1945 par Serge Koussevitzky.

Tristan and Isolde de Herbert James Draper

Création

La création mondiale a eu lieu le , par l'Orchestre symphonique de Boston, sous la direction de Leonard Bernstein, avec Yvonne Loriod au piano solo et Ginette Martenot aux ondes Martenot. La création française a eu lieu à Aix-en-Provence sous la conduite de Roger Désormière, dirigeant l'Orchestre national de France, le .

Instrumentation

Analyse

Cette symphonie est composée pour très grand orchestre, avec deux instruments solistes : un piano et des ondes Martenot.

Messiaen a dit que le titre de la symphonie vient de deux mots en sanscrit, Turanga et Lîla, liés, et la traduction de Turangalîla peut être « chanson d'amour, hymne de joie, mouvement, rythme, vie et mort »[1]. Le compositeur a également pu écrire par ailleurs que ce mot ne signifiait rien mais avait été utilisé pour sa sonorité[2]. Donc un mot de « couleur », sans signification raisonnée. En affirmant cela, il s'inscrit aussi dans la tradition française, différente de la tradition allemande (la juxtaposition opposée à l'esprit de construction), et dans une lignée esthétique ancienne à laquelle appartient Claude Debussy, initiateur de la musique française du XXe siècle.

La Turangalîla-Symphonie est la partie centrale d'une trilogie sur le thème de Tristan et Iseult, thème d'amour et de mort. La première partie de ce triptyque est le cycle de mélodies Harawi — poèmes d'amour et de mort —, et la troisième partie est Cinq Rechants, pour chœur a cappella.

Pour l’auteur, il s’agit surtout d’une symphonie concertante. La diversité des pupitres requis, suivant en cela la liberté que le commanditaire lui avait laissée, comprend, les bois, le quintette des cordes, les cuivres dont une section étoffée de trompettes, mais aussi célesta et vibraphone qui peuvent rappeler le gamelan. La présence des ondes Martenot, mais aussi d'une « batterie » conséquente constituée notamment de triangle, cymbale turque et chinoise, maracas, tam-tam souligne combien, en orchestrateur avisé, Messiaen aimait la démesure d'une palette orchestrale vaste et puissante afin de créer des mélanges orchestraux très neufs.

L'écriture de piano est particulièrement virtuose et contient beaucoup des innovations contemporaines que Messiaen développe à cette époque dans d'autres fresques pour cet instrument Vingt regards sur l'Enfant-Jésus ou Visions de l'Amen. L'omniprésence de cet instrument et son importance dans la partition font de cette symphonie un véritable concerto pour piano et orchestre. Turangalîlâ exprime tout à la fois, vie et mort, énergie et joie, chant, mouvement, rythme… Messiaen organise ce chant colossal en composant quatre thèmes principaux, apparaissant aux moments clés de l'œuvre.

Titres des mouvements

La symphonie est Ă©crite en dix mouvements, qui sont :

  1. Introduction (modéré, un peu vif)
  2. Chant d'amour I (modéré, lourd)
  3. Turangalîla I (presque lent, rêveur)
  4. Chant d'amour II (bien modéré)
  5. Joie du sang des étoiles (vif, passionné, avec joie)
  6. Jardin du sommeil d'amour (très modéré, très tendre)
  7. Turangalîla II (un peu vif - bien modéré)
  8. Développement de l'amour (bien modéré)
  9. Turangalîla III (bien modéré)
  10. Final (modéré, presque vif, avec une grande joie)

Durée

De 73 Ă  81 minutes environ

Discographie

Notes et références

  1. Isabelle Battioni, livret du CD Turangalîla Symphonie, Naxos 8.554478-79.
  2. Olivier Messiaen, Traité de rythme, de couleur et d'ornithologie volume 2, Alphonse Leduc.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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