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Pierre Boulez

Pierre Boulez [pjɛʁ bulɛz][1], nĂ© le Ă  Montbrison et mort le Ă  Baden-Baden, est un compositeur et chef d'orchestre français.

Pierre Boulez
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Pierre Boulez en février 1968.
Nom de naissance Pierre Louis Joseph Boulez
Naissance
Montbrison, Drapeau de la France France
DĂ©cĂšs (Ă  90 ans)
Baden-Baden, Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Activité principale Compositeur, chef d'orchestre
Style Musique contemporaine
AnnĂ©es d'activitĂ© 1945—2015
Collaborations Ircam
Cité de la musique
BBC Symphony
New York Philharmonic
Ensemble intercontemporain
Formation Conservatoire national de musique et d'art dramatique
MaĂźtres Olivier Messiaen
René Leibowitz
Enseignement CollĂšge de France
Académie du festival de Lucerne
Distinctions honorifiques 26 Grammy Awards
Praemium Imperiale

ƒuvres principales

Fondateur, puis directeur de l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) et de l'Ensemble intercontemporain, il est également professeur au CollÚge de France, chaire « Invention, technique et langage en musique », de 1978 à 1995.

Au début de sa carriÚre, il joue un rÎle important dans le développement de la musique sérielle, de la musique électronique et de la musique aléatoire. Ses vues polémiques sur l'évolution de la musique lui valent une réputation d'enfant terrible[2].

Comme chef d'orchestre, Pierre Boulez est connu principalement pour sa direction des Ɠuvres des compositeurs du XXe siĂšcle comme BĂ©la BartĂłk, Alban Berg, Claude Debussy, Gustav Mahler, Maurice Ravel, Arnold Schönberg, Igor Stravinsky, Edgard VarĂšse et Anton Webern, mais aussi les Ɠuvres de certains de ses contemporains, tels Elliott Carter ou György Ligeti. Il a Ă©tĂ© par ailleurs directeur musical des orchestres symphoniques de la BBC, de New York et de Chicago.

En 1976, pour le centenaire du festival de Bayreuth, oĂč il est rĂ©guliĂšrement invitĂ©, il dirige L'Anneau du Nibelung, cycle de quatre opĂ©ras de Richard Wagner dans une mise en scĂšne de Patrice ChĂ©reau. Durant sa carriĂšre, Pierre Boulez se sera vu dĂ©cerner vingt-six Grammy Awards.

Biographie

Enfance et adolescence

Fils de LĂ©on Boulez, ingĂ©nieur et industriel, et de Marcelle Calabre, Pierre Boulez a une sƓur, Jeanne[3], et un frĂšre, Roger[4], qui deviendra bibliothĂ©caire de l'École normale supĂ©rieure. Il prend ses premiers cours de piano Ă  l’ñge de six ou sept ans. AprĂšs des Ă©tudes secondaires au petit sĂ©minaire de Montbrison, l’institut Victor de Laprade, il est admis pour l’annĂ©e scolaire 1941-1942 Ă  Lyon en classe de mathĂ©matiques supĂ©rieures, qu’il abandonne l’annĂ©e suivante pour prĂ©parer le concours du Conservatoire national de musique et d'art dramatique Ă  Paris, oĂč il entre en 1943 dans la classe prĂ©paratoire d'harmonie de Georges Dandelot. Il y cĂŽtoie Annette Vaurabourg — niĂšce d’Arthur Honegger et d’AndrĂ©e Vaurabourg — qui le prĂ©sente Ă  sa tante ; celle-ci l’accepte dans sa classe de contrepoint[5] - [N 1]. En 1944, aprĂšs avoir Ă©chouĂ© au concours d'entrĂ©e de la classe de piano, il intĂšgre la classe d'harmonie avancĂ©e d'Olivier Messiaen, d'oĂč il sort l'annĂ©e suivante avec un premier prix. Il Ă©tudie briĂšvement le sĂ©rialisme avec RenĂ© Leibowitz. Mais jugeant l'enseignement de ce dernier trop rigide quant Ă  l’application des techniques hĂ©ritĂ©es de la seconde Ă©cole de Vienne, il prend ses distances avec lui dĂšs l'automne suivant et retrouve assez vite une complicitĂ© avec Messiaen : « Échanger Messiaen contre Leibowitz, c’était Ă©changer la spontanĂ©itĂ© crĂ©atrice, combinĂ©e avec la recherche incessante de nouveaux modes d’expression contre le manque total d’inspiration et la menace d’un acadĂ©misme sclĂ©rosant » confiera-t-il plus tard Ă  Antoine GolĂ©a. Le , la pianiste Yvette Grimaud crĂ©e Ă  l’École normale de musique ses Douze notations et ses Trois psalmodies, premiĂšres Ɠuvres personnelles du compositeur (aprĂšs ses essais pour voix et piano en 1942-1943)[7].

DĂ©buts professionnels

En 1945, pour gagner sa vie, Pierre Boulez se spécialise dans les ondes Martenot, jouant, entre autres, dans la fosse des Folies BergÚre[8]. Il est engagé en 1946, aux cÎtés de Maurice Jarre, pour jouer la musique de scÚne du Hamlet, monté par la compagnie de Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault qui, rapidement, le nomme directeur de la musique de scÚne. Abandonnant les ondes Martenot, Pierre Boulez dirige son premier ensemble instrumental constitué pour cette création[9]. Il dirige notamment les musiques de Georges Auric, Francis Poulenc et Arthur Honegger[10].

Il compose durant cette pĂ©riode sa PremiĂšre Sonate pour piano (1946) qui, plus encore que la Sonatine pour flĂ»te et piano, effectue la synthĂšse des influences rĂ©centes du jeune compositeur. Puis se trouvent ses cantates Le Visage nuptial et Le Soleil des eaux, appuyĂ©es sur des poĂšmes de RenĂ© Char et souvent dĂ©crites comme sa pĂ©riode lyrique, ainsi que sa 2e sonate pour piano (1948) Ă©crite Ă  23 ans, chef-d'Ɠuvre du « premier Boulez », d’un lyrisme vĂ©hĂ©ment prenant pour cadre le modĂšle de la sonate beethovĂ©nienne pour mieux le pulvĂ©riser en poussant plus loin l’exploration des techniques sĂ©rielles[11].

En 1953, soucieux de faire entendre la musique moderne dans de bonnes interprĂ©tations mais surtout exaspĂ©rĂ© par ce qu’il entend ailleurs, « toutes griffes dehors » pour reprendre l'expression de Jean-Louis Barrault[12], il organise avec ce dernier, et sur la base du mĂ©cĂ©nat privĂ©, les concerts du « Petit Marigny » dans la petite salle du thĂ©Ăątre oĂč sa programmation d'avant-garde va devenir le Domaine musical. Mais la difficultĂ© Ă  trouver des chefs disponibles pour la crĂ©ation contemporaine le contraint Ă  diriger lui-mĂȘme les Ɠuvres, d'abord pour des petites formations instrumentales. Il commence Ă  diriger des ensembles plus vastes en 1957 Ă  Cologne, oĂč Hermann Scherchen le laisse diriger son Visage nuptial. Il participe Ă  la crĂ©ation de DĂ©serts de VarĂšse le au thĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es; il est l'auteur du texte de prĂ©sentation qui est lu en direct sur l'antenne de France 4, plus tard France musique.

CarriĂšre internationale

En 1958, sur l'invitation d’Heinrich Strobel, alors directeur de la station de radio du SĂŒdwestfunk, Pierre Boulez prend rĂ©sidence Ă  Baden-Baden pour seconder le chef d'orchestre Hans Rosbaud, crĂ©ateur du Marteau sans maĂźtre le . Celui-ci Ă©tant affaibli par la maladie, il le remplacera au pied levĂ© pour de grands concerts orchestraux Ă  Donaueschingen les 17 et oĂč il entame sa vĂ©ritable carriĂšre de chef[13].

Dans les annĂ©es 1950, il est considĂ©rĂ© comme le « musicien des modernes », un mouvement comprenant notamment Michel Butor, Roland Barthes ou Michel Foucault, devenant leur « unique rĂ©fĂ©rence en matiĂšre musicale »[14]. A ce titre, il partage des combats politiques trĂšs engagĂ©s Ă  gauche. En 1960, il signe par exemple le « Manifeste des 121 », dĂ©claration sur le « droit Ă  l'insoumission » dans le contexte de la guerre d'AlgĂ©rie[14]. A cette Ă©poque, « polĂ©miste redoutable », il s’exprime rĂ©guliĂšrement de maniĂšre trĂšs critique contre des « personnages installĂ©s »[14].

À partir des annĂ©es 1960, Boulez devient un chef d’orchestre de renommĂ©e internationale. Sa carriĂšre se poursuit Ă  l'Orchestre de la RĂ©sidence de La Haye[15], puis au Concertgebouw d’Amsterdam, notamment aprĂšs la mort de Rosbaud. À Paris en 1963, il se charge de la cĂ©lĂ©bration du cinquantenaire du Sacre du printemps dont l’enregistrement sera rĂ©compensĂ© par l'AcadĂ©mie du disque. Ses reprĂ©sentations de Wozzeck faciliteront son engagement Ă  Bayreuth en 1966 pour la production de Parsifal, son opĂ©ra fĂ©tiche[14]. Il devient alors de plus en plus difficile pour lui de refuser les offres qu’on lui propose Ă  la tĂȘte des plus grandes formations et les contrats vont dĂ©sormais s’enchaĂźner avec l'Orchestre de Cleveland en 1967, puis avec l'Orchestre symphonique de la BBC de 1971 Ă  1975, en alternance avec l'Orchestre philharmonique de New York, oĂč il succĂšde Ă  Leonard Bernstein, de 1971 Ă  1978 et, plus tard, avec l'Orchestre symphonique de Chicago en 1995.

AprĂšs AndrĂ© Cluytens de 1955 Ă  1958, et avant Alain Altinoglu en 2015, il est le second chef français Ă  ĂȘtre invitĂ© au Festival de Bayreuth Ă  diriger la musique de Richard Wagner. En 1966, 1967, 1968 et 1970, il choisit d'y interprĂ©ter l'opĂ©ra en trois actes Parsifal produit par Wieland Wagner[16].

De 1976 à 1980, il revient à Bayreuth pour diriger une nouvelle version du Ring mis en scÚne par Patrice Chéreau. Si, en s'écartant de l'imagerie et de l'interprétation traditionnelles, la mise en scÚne de Chéreau a causé un scandale lors des premiÚres représentations en 1976, elle a finalement gagné l'assentiment de tout le public du festival et a été saluée par quatre-vingt-cinq minutes d'applaudissements et cent-un levers de rideau lors de la derniÚre représentation, le [17].

Sur le plan discographique, ses interprĂ©tations du Sacre du printemps de Stravinsky, de l’opĂ©ra Wozzeck d’Alban Berg ou de la TĂ©tralogie de Richard Wagner, aux cĂŽtĂ©s de Patrice ChĂ©reau, deviennent une rĂ©fĂ©rence dans le monde musical[10].

À la demande du prĂ©sident Georges Pompidou, Pierre Boulez fonde en 1976-1977 deux institutions dont les coĂ»ts sont entiĂšrement pris en charge par la subvention publique[14] : l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) ainsi que l’Ensemble intercontemporain, formation de 31 solistes vouĂ©e Ă  l'exĂ©cution de la musique contemporaine. C’est dans les studios de l’Ircam qu’il compose RĂ©pons, Ɠuvre spatialisĂ©e pour ensemble instrumental et dispositif Ă©lectroacoustique en temps rĂ©el. Il est Ă©galement impliquĂ© dans les grands chantiers de l’OpĂ©ra Bastille, la CitĂ© de la musique et la Philharmonie de Paris[10]. Par la suite, l'influence croissante qu'il exerce en France sur le monde de la musique contemporaine lui valent des critiques qui dĂ©noncent un « systĂšme d'influences » et, d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, son rĂŽle d'« homme de pouvoir »[14] - [18]

En 1979, il dirige Lulu d'Alban Berg Ă  l'OpĂ©ra de Paris dans la version complĂ©tĂ©e par Friedrich Cerha. En 1992, Il reprend PellĂ©as et MĂ©lisande Ă  Cardiff avec le metteur en scĂšne Peter Stein, qu'il retrouve en 1995 Ă  Amsterdam pour une nouvelle production de MoĂŻse et Aaron. Puis il dirige de nouveau Parsifal en 2004 dans la mise en scĂšne controversĂ©e de Christoph Schlingensief. InterrogĂ© sur les idĂ©es iconoclastes de ce dernier, il dĂ©clarera : « Il vaut mieux avoir trop d’imagination que pas assez ».

Pierre Boulez lors d'une conférence de presse au Palais des beaux-arts de Bruxelles, le .

En 1988, dans le cadre du festival d'Avignon, il dirige RĂ©pons en plein air Ă  la carriĂšre Boulbon et est le compositeur invitĂ© du centre Acanthes, Ă  Villeneuve-lĂšs-Avignon, oĂč il donne une sĂ©rie de cours de direction d'orchestre Ă  de jeunes musiciens[19]. La mĂȘme annĂ©e, les thĂšmes concernant le rythme, la mĂ©lodie, le timbre, l’harmonie, le matĂ©riau et la forme sont abordĂ©s dans une sĂ©rie de six films pĂ©dagogiques « Boulez XXe siĂšcle » rĂ©alisĂ©s par Nat Lilenstein. Soucieux de transmettre son expĂ©rience, il dirige Ă©galement Ă  plusieurs reprises des ensembles tels que l'Orchestre des jeunes Gustav Mahler ou celui de l’AcadĂ©mie du festival de Lucerne qui permettent Ă  des apprentis-musiciens de se familiariser avec le travail collectif et Ă  la vie professionnelle.

DerniÚres années

Dans les derniĂšres annĂ©es il souffre d'un glaucome et d'autres symptĂŽmes neurodĂ©gĂ©nĂ©ratifs[20]. À l'automne 2010, une opĂ©ration Ă  l’Ɠil l'oblige Ă  annuler ses concerts en tant que chef pour plusieurs mois. S'il remonte par la suite Ă  quelques occasions sur un podium, il ne donne plus de concerts Ă  partir de 2012.

Fondateur de l'académie du Festival de Lucerne en 2004, Pierre Boulez met fin à son enseignement en 2015, mais reste directeur artistique de l'Académie[21].

Il meurt le à l'ùge de 90 ans à Baden-Baden [22]. Il est inhumé dans le cimetiÚre principal de la ville[23].

Compositeur

Au dĂ©but des annĂ©es 1950, influencĂ© par le « Mode de valeurs et d’intensitĂ©s » d'Olivier Messiaen (1949), Pierre Boulez s’oriente vers un sĂ©rialisme gĂ©nĂ©ralisĂ©.

Débuts du sérialisme

Parmi les Ɠuvres les plus marquantes du sĂ©rialisme gĂ©nĂ©ralisĂ© il est possible de citer : Polyphonie X (1950) pour 18 instruments, les deux Ă©tudes de musique concrĂštes (1951) et Structures pour deux pianos[24]. Structures est aussi une Ă©tape clĂ© pour Boulez. Comme c'est l'une des plus visibles de ses Ɠuvres totalement sĂ©rialisĂ©es, elle a focalisĂ© les critiques. György Ligeti, par exemple, a publiĂ© un article qui examine les normes de durĂ©e, de dynamique, les attaques en grand dĂ©tail. Il en conclut que son ascĂ©tisme est proche de la compulsion et lui recommande de rompre avec cela. Cette remarque a conduit Boulez Ă  crĂ©er le monde sensuel et fĂ©lin du marteau[25].

Le Marteau sans maĂźtre

Le Marteau sans maĂźtre, Ɠuvre pour ensemble et voix a Ă©tĂ© Ă©crit de 1953 Ă  1957. Sur des poĂšmes de RenĂ© Char, elle est crĂ©Ă©e en 1955 Ă  Baden-Baden[10]. Elle est considĂ©rĂ©e Ă  la fois comme l'Ɠuvre la plus accomplie du sĂ©rialisme et comme une piĂšce maĂźtresse de la musique du XXe siĂšcle[24].

Ouverture de la forme et choix multiples

« Pourquoi composer des Ɠuvres destinĂ©es Ă  chaque exĂ©cution ? Parce qu'un dĂ©roulement fixe d'une maniĂšre dĂ©finitive m'a paru ne plus coĂŻncider exactement avec l'Ă©tat actuel de la pensĂ©e musicale, avec l'Ă©volution mĂȘme de la technique musicale qui, Ă  vrai dire, se tourne de plus en plus vers la recherche d'un univers relatif, vers une dĂ©couverte permanente — comparable Ă  une “rĂ©volution permanente”. »

— Pierre Boulez, « Sonate, que me veux-tu ? », 1963[26]


Pierre Boulez ne sera jamais un musicien "du hasard" ou d'un "alĂ©a" au fondement d'une Ɠuvre. Il reste, de ce point de vue, dans une apprĂ©hension historiquement "classique" de la composition et de son contrĂŽle, composition combinatoire dans laquelle il va introduire non plus une seule direction ou possibilitĂ©, mais plusieurs, au choix de l'interprĂšte (sonate pour piano no 3, Éclat/Multiples
). Cette flexibilitĂ© du matĂ©riau musical dans un rĂ©seau de possibilitĂ©s crĂ©ant plusieurs lectures d'une mĂȘme Ɠuvre au choix de l'interprĂšte (parties de l‘Ɠuvre ou paramĂštres du son, hauteurs, nuances...) sera aussi expĂ©rimentĂ©e aux mĂȘmes Ă©poques dans les annĂ©es 1950 et 1960 par d'autres compositeurs comme Karlheinz Stockhausen, Luciano Berio..

En effet Ă  partir de sa TroisiĂšme sonate pour piano, Boulez expĂ©rimente ce qu'il appelle la chance contrĂŽlĂ©e dont il dĂ©veloppe les vues dans les articles[27] « AlĂ©a » et « Sonate, que me veux-tu ? » Il expĂ©rimente cette dĂ©marche en partie en rĂ©action aux techniques de composition alĂ©atoire de John Cage auquel il reproche, dans l'article « AlĂ©a »[28], l’usage peu contraignant d’un « hasard par inadvertance ». Il introduit une part de hasard nettement plus contrĂŽlĂ© dans ses Ɠuvres dĂšs 1957 en laissant Ă  l'interprĂšte le choix d'interprĂ©ter ou non certains fragments, ou de changer leur ordonnance, se trouvant en cela une parentĂ© d’inspiration avec StĂ©phane MallarmĂ© ; en particulier la typographie particuliĂšre du poĂšme Un coup de dĂ©s jamais n'abolira le hasard ou la structure en feuillets mobiles du « Livre », ouvrage posthume dont Jacques Scherer avait publiĂ© les notes la mĂȘme annĂ©e.

Musique et poésie

Boulez a Ă©tĂ© particuliĂšrement influencĂ© par la littĂ©rature et notamment la poĂ©sie, comme beaucoup de compositeurs de son temps[29]. Le titre de ses compositions peut en tĂ©moigner : Le Soleil des eaux, Le Marteau sans maĂźtre et Le Visage nuptial sont empruntĂ©s Ă  RenĂ© Char ; PoĂ©sie sans pouvoir Ă  Henri Michaux et Explosante-fixe Ă  AndrĂ© Breton. D’autres Ɠuvres rĂ©fĂšrent Ă  des poĂštes : c’est le cas de Deux improvisations sur MallarmĂ© et de Pli selon pli. Portrait de MallarmĂ©.

Professeur au CollĂšge de France

ParallĂšlement Ă  son projet avec l’Ircam et Ă  son propre travail de compositeur, Boulez entame ses cours au CollĂšge de France qui l’occuperont de 1978 Ă  1995 et siĂšge Ă  la Fondation Hugot du CollĂšge de France dĂšs sa crĂ©ation jusqu'en 1995. « L’opacitĂ© voire l’hermĂ©tisme des cours tels qu'ils ont paru dans Jalons (441 pages d'une densitĂ© toute boulĂ©zienne) ont dĂ©couragĂ© ou retardĂ© l'appropriation des dĂ©fis posĂ©s par ces articles. De plus, l'absence d'exemples musicaux et la pĂ©nurie relative de rĂ©fĂ©rences Ă  des Ɠuvres musicales n'ont certainement pas manquĂ© de dĂ©router le lecteur » note Jonathan Goldman dans un article de 2003[30]. Dans la prĂ©face de la seconde Ă©dition des Leçons de musique, ce dernier donne une liste d’expressions duales utilisĂ©es par Boulez — par exemple figure/structure, formel/informel, temps lisse/temps striĂ©, dĂ©terminisme/incertitude, etc. — qui tĂ©moignent de la volontĂ© de son auteur de mieux cerner les enjeux de la composition, de l’interprĂ©tation et de la perception.

Sur la quatriÚme de couverture des Leçons de musique, qui regroupent une grande partie des leçons données par Boulez au CollÚge de France[31], on peut lire ceci : « De 1976 à 1995, il a occupé au CollÚge de France la chaire Invention, technique et langage. » Puis sont citées quelques-unes des questions qui occupaient Boulez et qui ont précisément jalonné ses cours :

« Comment naßt l'idée musicale ? Comment passe-t-on de l'idée à sa réalisation ? Quels sont, dans l'acte d'invention, les rapports entre le métier et l'imagination ? La mémoire risque-t-elle d'occulter la création ? Peut-on parler d'authenticité en musique ? »

Au long de ces annĂ©es, Boulez y aborde des thĂšmes tels que la mĂ©moire, la crĂ©ation, l'idĂ©e et la naissance de l'idĂ©e, la notion de thĂšme et son Ă©volution au sein de l'Ɠuvre musicale, l'Ɠuvre comme un tout ou comme fragment, et d'autres notions dont on peut avoir un aperçu assez clair dans les rĂ©sumĂ©s en ligne[32].

Chef d'orchestre

Dans le domaine de la direction, son premier maßtre est Roger DésormiÚre, pour qui la précision et la transparence sont les plus nobles qualités de cet art[33].

Le rĂ©pertoire de prĂ©dilection de Pierre Boulez, correspond avant tout aux Ɠuvres des compositeurs qui ont nourri son propre imaginaire et qu’il Ă©voque le plus souvent dans ses articles, Ă  savoir Debussy, Stravinsky et les membres de la seconde Ă©cole de Vienne, Schönberg, Berg et Webern (dont il enregistre l’intĂ©grale Ă  deux reprises). Boulez est Ă©galement particuliĂšrement connu pour ses interprĂ©tations de Ravel, BartĂłk et VarĂšse. Quant Ă  Mahler, peu frĂ©quentĂ© au dĂ©but de sa carriĂšre, il grave en 1970 Das klagende Lied puis, Ă  partir de 1994, entreprend l'enregistrement de toutes ses symphonies. Mais, dans ce cas aussi, l’intĂ©rĂȘt qu’il y porte est motivĂ© par ses propres prĂ©occupations de compositeur Ă  l’époque oĂč il enseigne au CollĂšge de France, attribuant aux symphonies mahlĂ©riennes « une forme narrative qui crĂ©e au fur et Ă  mesure les articulations formelles dont elle a besoin pour progresser et se dĂ©terminer », tandis que germe dans son esprit le dĂ©veloppement en « spirale » de RĂ©pons.

Boulez dirige Ă©galement un rĂ©pertoire plus contemporain (ainsi Luciano Berio, György Ligeti ou encore Elliott Carter), mais ressent pour cela le besoin d’avoir un ensemble de solistes qui puissent s’adapter Ă  toutes sortes de stylistiques. Son contact avec les orchestres et les institutions de la musique Ă  l’étranger, en particulier avec le London Sinfonietta, lui inspire l’idĂ©e de l'Ensemble intercontemporain (EIC), crĂ©Ă©e en 1976, avec l’appui de Michel Guy, alors secrĂ©taire d’État aux Affaires culturelles. GrĂące Ă  son installation dans les locaux de l'Ircam puis, plus tard, dans ceux de la CitĂ© de la musique, cet ensemble composĂ© d’une trentaine de musiciens collabore Ă©troitement avec les compositeurs et va devenir l’un des plus remarquables en matiĂšre d’interprĂ©tation des Ɠuvres du XXe et XXIe siĂšcle, poursuivant et perfectionnant pour ainsi dire pendant plusieurs dĂ©cennies l’aventure du Domaine Musical.

AprĂšs les productions de Wozzeck et de Parsifal en 1966, l'intĂ©rĂȘt de Boulez pour l'opĂ©ra reste vivace. Il enregistre pour CBS PellĂ©as et MĂ©lisande en 1969, puis Moses und Aron en 1975.

Dans sa carriĂšre, il lui arrive de collaborer avec des personnalitĂ©s d’autres domaines artistiques comme les chorĂ©graphes Pina Bausch, Maurice BĂ©jart ou lors du spectacle Ă©questre « Triptyk » de Bartabas. Il dirige Ă©galement des compositeurs que l’on imagine plus Ă©loignĂ©s de son domaine de prĂ©dilection, comme Frank Zappa[34] ou, plus rĂ©cemment, Bruckner, Karol Szymanowski, LeoĆĄ Janáček et son opĂ©ra De la maison des morts, pour lequel il retrouve Patrice ChĂ©reau, et mĂȘme AndrĂ© Jolivet Ă  l’occasion du centenaire de la naissance du compositeur.

Pierre Boulez et Maurizio Pollini aprÚs une exécution de la 2e sonate à la salle Pleyel, Paris, janvier 2009.

ƒuvres

Compositions

Le catalogue des Ɠuvres de Pierre Boulez est assez court, car il n'a cessĂ© de remettre ses compositions sur le mĂ©tier pour les retravailler. Certaines ont ainsi subi de nombreux remaniements (Pli selon pli, 
explosante-fixe
). Par ailleurs, de nombreuses compositions sont restĂ©es en permanence « inachevĂ©es » (3e sonate, Livre pour quatuor), et d'autres ont mĂȘme Ă©tĂ© reniĂ©es par leur auteur (Polyphonie X). Tout ceci complexifie l'Ă©tablissement d'un catalogue clair et comprĂ©hensible. Ne sont citĂ©es ici que les compositions importantes, celles demeurĂ©es au catalogue :

Écrits et entretiens

  • Rencontres avec Pierre Boulez. entretiens avec Antoine GolĂ©a, Paris, Julliard, 1959.
  • Penser la musique aujourd'hui, 1963.
  • RelevĂ©s d'apprenti, Paris, Le Seuil, 1966, coll. "Tel Quel".
  • Par volontĂ© et par hasard, entretiens avec CĂ©lestin DeliĂšge, Paris, Le Seuil, 1975.
  • Points de repĂšre, en trois tomes reprenant et complĂ©tant les textes des RelevĂ©s d'apprenti et de Jalons (pour une dĂ©cennie) : I - Imaginer, II - Regards sur autrui, III - Leçons de musique, Paris, Christian Bourgois, 1981.
  • Jalons (pour une dĂ©cennie) : dix ans d'enseignement au CollĂšge de France (1978-1988). Textes rĂ©unis et prĂ©sentĂ©s par J.-J. Nattiez, prĂ©face posthume de Michel Foucault, Paris, Christian Bourgois, 1989, coll. "Musique/PassĂ©/PrĂ©sent".
  • Le Pays fertile : Paul Klee, Paris, Gallimard, 1989.
  • Correspondance Pierre Boulez-John Cage, Paris, Christian Bourgois, 1991.
  • Éclats 2002, entretiens avec Claude Samuel, MĂ©moire du livre, 2002.
  • Les Neurones enchantĂ©s - Le cerveau et la musique, Entretiens avec Jean-Pierre Changeux et Philippe Manoury, Paris, Odile Jacob, 2014.
  • Entretiens de Pierre Boulez avec GĂ©rard Akoka, Minerve, 2015.
  • Entretiens avec Michel Archimbaud, Paris, Gallimard, 2016.

Autres

En 1960, il compte au nombre des signataires du Manifeste des 121.

Discographie (sélection)

Prix, distinctions et hommages

Un ruban de pellicule de film déroulé
DĂ©roulement de Pierre Boulez par Michel Haumant en 2000 Ă  Forbach.

Prix

Boulez a reçu au cours de sa vie 27 Grammy Awards[38] ainsi que les prix suivants :

Académies

Hommages

Pierre Boulez Ă©tait citoyen d’honneur de la ville de Baden-Baden, le titre lui ayant Ă©tĂ© remis le [44] - [45] (et citoyen d’honneur en Allemagne depuis le [46]). Il a Ă©tĂ© nommĂ© Ă©galement membre d'honneur de l'Orchestre symphonique de la radio de Baden-Baden et Freiburg, le [47].

AprÚs sa mort, deux salles de concert portant son nom ont été inaugurées :

  • À Paris, la grande salle de la Philharmonie[48], le .
  • À Berlin, la salle Pierre Boulez[49], crĂ©Ă©e Ă  l’initiative du chef israĂ©lien Daniel Barenboim, et dessinĂ©e par l’architecte Frank Gehry, le .

Le centre musical de Montbrison porte son nom ; il est situé sur la colline du calvaire.

En astronomie, est nommé en son honneur (13602) Pierreboulez, un astéroïde de la ceinture principale découvert en 1994[50].

Exposition

  • J'ai horreur du souvenir ! Dans les archives de Pierre Boulez, Galerie des Donateurs de la BNF (2022)[51]

Notes et références

Notes

  1. Pierre Boulez dédie une mélodie à Annette Vaurabourg[6].

Références

  1. Prononciation en français de France standardisé retranscrite selon la norme API.
  2. « L’enfant terrible », The Economist,‎ (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consultĂ© le )
  3. « Pierre Boulez : biographie complÚte », sur France Musique, (consulté le )
  4. « La BnF et la Cité de la musique héritiÚres de Pierre Boulez », sur RTBF Culture, (consulté le )
  5. Christian Merlin, Pierre Boulez, Paris, Fayard, , 615 p. (ISBN 9782213704920, BNF 45804784, lire en ligne).
  6. (de) Susanne GĂ€rtner, Werkstatt-Spuren : die Sonatine von Pierre Boulez (lire en ligne).
  7. Pierre Boulez, Actes Sud coĂ©dition Philharmonie de Paris, mars 2015 — p. 12 et 13
  8. David Le Marrec : Boulez aprĂšs les Folies BergĂšre
 « Carnets sur sol » operacritiques.free.fr
  9. Pierre Boulez, enfant du théùtre et du Paradis, lefigaro.fr
  10. « « J’ai horreur du souvenir ! » Dans les archives de Pierre Boulez », sur BnF - Site institutionnel (consultĂ© le )
  11. « Pierre Boulez, Maurice Jarre : faces B », sur France Musique, (consulté le )
  12. Un témoignage de Jean Louis Barrault sur les débuts de Boulez au théùtre Marigny.
  13. Pierre Boulez, compositeur révolutionnaire classical-music.com
  14. Claude Samuel, Maryvonne de Saint-Pulgent, « Pierre Boulez. Pouvoir de l'homme. Homme de pouvoir », Diapason, Numéro 521, janvier 2005, p.23
  15. Orchestre de la RĂ©sidence de La Haye site officiel
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  22. « Mort de Pierre Boulez, symbole d’un XXe siĂšcle musical avant-gardiste », Renaud Machart, Le Monde, 6 janvier 2016 (lire en ligne)
  23. Marie-Aude Roux, « Pierre Boulez, inhumé à Baden-Baden, célébré à Saint-Sulpice », sur lemonde.fr, (consulté le )
  24. Hopkins et Griffiths 2011.
  25. Ligeti 1960, 62.
  26. Points de repĂšre I, Imaginer.
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  31. Voir sur college-de-france.fr.
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  33. Voir le film documentaire, Pierre Boulez : Ă  la recherche d'un temps futur (Arte/SWR, 2005).
  34. « Frank Zappa vs Pierre Boulez (avec Christophe Delbrouck) », sur France Musique, (consulté le )
  35. La cacographie sur le titre est d'origine (i.e. l'absence de majuscule à Cummings, nom propre, et à Dichter, nom commun en allemand qui doit donc prendre une majuscule), cf. le sous-site BRAHMS de l'IRCAM, « cummings ist der dichter, Pierre Boulez » (consulté le ) ; ce jeu sur la casse fait écho au nom de plume « e. e. cummings » du poÚte E. E. Cummings, célÚbre pour son emploi fort peu orthodoxe des majuscules.
  36. Une anecdote répandue (mais non vérifiée) indique que ce serait à la suite d'une incompréhension entre un Boulez pas trÚs à l'aise à cette époque avec la langue de Goethe et une secrétaire chargée de l'impression du programme que ce titre aurait été donné (cf. Jean Henri Huber, « Musique contemporaine.info - Cummings ist der Dichter (Boulez) » (consulté le )).
  37. (en) discogs.com
  38. « Pierre Boulez recevra un Grammy Award pour l'ensemble de sa carriÚre », sur France Musique (consulté le )
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  40. « Pierre Boulez erhĂ€lt ersten Robert Schumann-Preis fĂŒr Dichtung und Musik », idw-online.de,‎ (lire en ligne)
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  43. (de) Pierre Boulez - Von 1963 bis 1979 Außerordentliches Mitglied der Akademie der KĂŒnste, Berlin (West), Sektion Musik. Von 1978 bis 1993 Korrespondierendes Mitglied der Akademie der KĂŒnste, Berlin (Ost), Sektion Musik. Von 1979 bis 1993 Mitglied der Akademie der KĂŒnste, Berlin (West), Sektion Musik. Seit 1993 Mitglied der Akademie der KĂŒnste, Berlin, Sektion Musik sur le site de l'Akademie der KĂŒnste
  44. (de) dpa/lsw, « Baden-Baden feiert einen Tag lang den Komponisten Pierre Boulez », welt.de,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
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  51. « « J’ai horreur du souvenir ! » Dans les archives de Pierre Boulez », sur BnF - Site institutionnel (consultĂ© le )

Annexes

Ouvrages généraux

  • Antoine GolĂ©a, La musique, de la nuit des temps aux aurores nouvelles, Paris, Alphonse Leduc et Cie, , 954 p. (ISBN 2-85689-001-6)
    « La vague déferle, et on s'y soumet. Pierre Boulez », p. 749-765
  • Jean-Jacques Nattiez (sous la dir. de), Musiques, une encyclopĂ©die pour le XXIe siĂšcle, Arles, Actes Sud, 2003.
  • François Porcile, Les conflits de la musique française 1940-1965, Paris, Fayard, 2001.

Monographies

  • (en) Joan Peyser, Boulez. Composer, Conductor, Enigma, New York, McMillan, 1973, 303 p.
  • (en) Paul Griffiths, Boulez, Londres, Oxford Studies of Composers, 1978, 64, p.
  • Dominique Jameux, Pierre Boulez, Paris, Fayard, 1984.
  • (de) Joseh HĂ€usler, Pierre Boulez. Festschrift zum 60. Geburtstag, Universal, Vienne, 1985.
  • Martine Cadieu, Pierre Boulez, Madrid Espasa-Calpe 1985 126 pages
  • Jean Boivin, La classe de Messiaen, Paris, Christian Bourgeois, 1995
  • Peter Szendy, Lire l'Ircam, Paris, Ircam-Centre Pompidou, 1996, p. 94.
  • Olivier Meston, Eclat de Pierre Boulez, Michel de Maule, 2001.
  • Philippe Gontier, Incidences... Pierre Boulez, MF Ă©ditions, 2006.
  • VĂ©ronique Puchala, Pierre Boulez : Ă  voix nue, Lyon, SymĂ©trie, 2008.
  • Jean-Jacques Nattiez, Jonathan Goldman et François Nicolas (textes rĂ©unis et prĂ©sentĂ©s par), La PensĂ©e de Boulez Ă  travers ses Ă©crits, Paris, Éditions Delatour, coll. « Musique/Recherches », 2010 (ISBN 978-2752100764)
  • (en) Jonathan Goldman, The Musical Language of Pierre Boulez, Cambridge University Press, 2011.
  • Lambert Dousson, Une maniĂšre de penser et de sentir. Essai sur Pierre Boulez, suivi d’un entretien avec Pierre Boulez, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017, 379 p.
  • Christian Merlin, Pierre Boulez, Paris, Fayard, , 615 p. (ISBN 9782213704920, BNF 45804784)

Entretiens

  • Martine Cadieu, Rencontres avec Pierre Boulez, prĂ©sentation, Paris, GenĂšve, Éditions Statkine, 1982, 259 pages
  • Jean Vermeil, Conversations de Pierre Boulez sur la direction d’orchestre, Paris, Plume, 1989.
  • Rocco Di Pietro (en), Dialogues with Boulez, Lanham, Scarecrow Press, 2001.
  • Robert ParientĂ©, La symphonie des chefs. Entretien avec 70 grands Maestros, Paris, La MartiniĂšre, 2004.
  • Michel Archimbaud, Entretiens avec Pierre Boulez, Paris, Gallimard, 2016, coll. "Folio".

Articles

  • Ouvrage collectif, RĂ©pons/Boulez, IRCAM/Fondation Louis Vuitton pour la musique, Arles, Actes-Sud Papiers, 1988.
  • JĂ©sus Aguila, Le Domaine musical : Pierre Boulez et vingt ans de crĂ©ation contemporaine, Paris, Fayard, 1992, 506 p.
  • (es) Alfonso Padilla, DialĂ©ctica y mĂșsica. Espacio sonoro y tiempo musical en la obra de Pierre Boulez, Helsinki, Suomen Musiikkitieteellinen Seura, Acta Musicologica Fennica 20, 1995.
  • Ouvrage collectif, Pli selon pli de Pierre Boulez : entretien et Ă©tudes, Contrechamps, 2003.
  • Ouvrage collectif, Pierre Boulez : techniques d'Ă©criture et enjeux esthĂ©tiques, Contrechamps, 2006.
  • Ouvrage collectif, La pensĂ©e de Pierre Boulez Ă  travers ses Ă©crits, Delatour France, 2010 (version papier du colloque citĂ© en rĂ©fĂ©rence).
  • Steinegger Catherine, Pierre Boulez et le thĂ©Ăątre, de la Compagnie Renaud-Barrault Ă  Patrice ChĂ©reau, Mardaga, 2012, coll. « Musica », prĂ©face de JoĂ«l Huthwohl, Prix des Muses 2013, 432 p.
  • Ouvrage collectif, Pierre Boulez, catalogue de l'exposition de la Philharmonie de Paris, Arles, Actes Sud, 2015.
  • JĂ©rĂŽme Bloch, « Hommage Ă  Pierre Boulez », L'Éducation Musicale no 100, .
  • Benoit Duteurtre, Que reste(ra)-t-il de Pierre Boulez? Classica N° 218 , page 28-29.
  • Françoise Siguret, « Boulez/MallarmĂ©/Boulez : pour une nouvelle poĂ©tique musicale », Études françaises, volume 17, numĂ©ro 3-4, octobre 1981, p. 97-109 (lire en ligne).

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