Pierre Boulez
Pierre Boulez [pjÉÊ bulÉz][1], nĂ© le Ă Montbrison et mort le Ă Baden-Baden, est un compositeur et chef d'orchestre français.
Nom de naissance | Pierre Louis Joseph Boulez |
---|---|
Naissance |
Montbrison, France |
DĂ©cĂšs |
(Ă 90 ans) Baden-Baden, Allemagne |
Activité principale | Compositeur, chef d'orchestre |
Style | Musique contemporaine |
AnnĂ©es d'activitĂ© | 1945â2015 |
Collaborations | IrcamCité de la musiqueBBC SymphonyNew York PhilharmonicEnsemble intercontemporain |
Formation | Conservatoire national de musique et d'art dramatique |
Maßtres | Olivier MessiaenRené Leibowitz |
Enseignement | CollÚge de FranceAcadémie du festival de Lucerne |
Distinctions honorifiques | 26 Grammy AwardsPraemium Imperiale |
Ćuvres principales
- Rituel in memoriam Bruno Maderna
- Notations
- Le Marteau sans maĂźtre
- Le Soleil des eaux
- Ăclat
- Sonate pour piano no 2
- Pli selon pli
- RĂ©pons
Fondateur, puis directeur de l'Institut de recherche et coordination acoustique/musique (IRCAM) et de l'Ensemble intercontemporain, il est également professeur au CollÚge de France, chaire « Invention, technique et langage en musique », de 1978 à 1995.
Au début de sa carriÚre, il joue un rÎle important dans le développement de la musique sérielle, de la musique électronique et de la musique aléatoire. Ses vues polémiques sur l'évolution de la musique lui valent une réputation d'enfant terrible[2].
Comme chef d'orchestre, Pierre Boulez est connu principalement pour sa direction des Ćuvres des compositeurs du XXe siĂšcle comme BĂ©la BartĂłk, Alban Berg, Claude Debussy, Gustav Mahler, Maurice Ravel, Arnold Schönberg, Igor Stravinsky, Edgard VarĂšse et Anton Webern, mais aussi les Ćuvres de certains de ses contemporains, tels Elliott Carter ou György Ligeti. Il a Ă©tĂ© par ailleurs directeur musical des orchestres symphoniques de la BBC, de New York et de Chicago.
En 1976, pour le centenaire du festival de Bayreuth, oĂč il est rĂ©guliĂšrement invitĂ©, il dirige L'Anneau du Nibelung, cycle de quatre opĂ©ras de Richard Wagner dans une mise en scĂšne de Patrice ChĂ©reau. Durant sa carriĂšre, Pierre Boulez se sera vu dĂ©cerner vingt-six Grammy Awards.
Biographie
Enfance et adolescence
Fils de LĂ©on Boulez, ingĂ©nieur et industriel, et de Marcelle Calabre, Pierre Boulez a une sĆur, Jeanne[3], et un frĂšre, Roger[4], qui deviendra bibliothĂ©caire de l'Ăcole normale supĂ©rieure. Il prend ses premiers cours de piano Ă lâĂąge de six ou sept ans. AprĂšs des Ă©tudes secondaires au petit sĂ©minaire de Montbrison, lâinstitut Victor de Laprade, il est admis pour lâannĂ©e scolaire 1941-1942 Ă Lyon en classe de mathĂ©matiques supĂ©rieures, quâil abandonne lâannĂ©e suivante pour prĂ©parer le concours du Conservatoire national de musique et d'art dramatique Ă Paris, oĂč il entre en 1943 dans la classe prĂ©paratoire d'harmonie de Georges Dandelot. Il y cĂŽtoie Annette Vaurabourg â niĂšce dâArthur Honegger et dâAndrĂ©e Vaurabourg â qui le prĂ©sente Ă sa tante ; celle-ci lâaccepte dans sa classe de contrepoint[5] - [N 1]. En 1944, aprĂšs avoir Ă©chouĂ© au concours d'entrĂ©e de la classe de piano, il intĂšgre la classe d'harmonie avancĂ©e d'Olivier Messiaen, d'oĂč il sort l'annĂ©e suivante avec un premier prix. Il Ă©tudie briĂšvement le sĂ©rialisme avec RenĂ© Leibowitz. Mais jugeant l'enseignement de ce dernier trop rigide quant Ă lâapplication des techniques hĂ©ritĂ©es de la seconde Ă©cole de Vienne, il prend ses distances avec lui dĂšs l'automne suivant et retrouve assez vite une complicitĂ© avec Messiaen : « Ăchanger Messiaen contre Leibowitz, câĂ©tait Ă©changer la spontanĂ©itĂ© crĂ©atrice, combinĂ©e avec la recherche incessante de nouveaux modes dâexpression contre le manque total dâinspiration et la menace dâun acadĂ©misme sclĂ©rosant » confiera-t-il plus tard Ă Antoine GolĂ©a. Le , la pianiste Yvette Grimaud crĂ©e Ă lâĂcole normale de musique ses Douze notations et ses Trois psalmodies, premiĂšres Ćuvres personnelles du compositeur (aprĂšs ses essais pour voix et piano en 1942-1943)[7].
DĂ©buts professionnels
En 1945, pour gagner sa vie, Pierre Boulez se spécialise dans les ondes Martenot, jouant, entre autres, dans la fosse des Folies BergÚre[8]. Il est engagé en 1946, aux cÎtés de Maurice Jarre, pour jouer la musique de scÚne du Hamlet, monté par la compagnie de Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault qui, rapidement, le nomme directeur de la musique de scÚne. Abandonnant les ondes Martenot, Pierre Boulez dirige son premier ensemble instrumental constitué pour cette création[9]. Il dirige notamment les musiques de Georges Auric, Francis Poulenc et Arthur Honegger[10].
Il compose durant cette pĂ©riode sa PremiĂšre Sonate pour piano (1946) qui, plus encore que la Sonatine pour flĂ»te et piano, effectue la synthĂšse des influences rĂ©centes du jeune compositeur. Puis se trouvent ses cantates Le Visage nuptial et Le Soleil des eaux, appuyĂ©es sur des poĂšmes de RenĂ© Char et souvent dĂ©crites comme sa pĂ©riode lyrique, ainsi que sa 2e sonate pour piano (1948) Ă©crite Ă 23 ans, chef-d'Ćuvre du « premier Boulez », dâun lyrisme vĂ©hĂ©ment prenant pour cadre le modĂšle de la sonate beethovĂ©nienne pour mieux le pulvĂ©riser en poussant plus loin lâexploration des techniques sĂ©rielles[11].
En 1953, soucieux de faire entendre la musique moderne dans de bonnes interprĂ©tations mais surtout exaspĂ©rĂ© par ce quâil entend ailleurs, « toutes griffes dehors » pour reprendre l'expression de Jean-Louis Barrault[12], il organise avec ce dernier, et sur la base du mĂ©cĂ©nat privĂ©, les concerts du « Petit Marigny » dans la petite salle du thĂ©Ăątre oĂč sa programmation d'avant-garde va devenir le Domaine musical. Mais la difficultĂ© Ă trouver des chefs disponibles pour la crĂ©ation contemporaine le contraint Ă diriger lui-mĂȘme les Ćuvres, d'abord pour des petites formations instrumentales. Il commence Ă diriger des ensembles plus vastes en 1957 Ă Cologne, oĂč Hermann Scherchen le laisse diriger son Visage nuptial. Il participe Ă la crĂ©ation de DĂ©serts de VarĂšse le au thĂ©Ăątre des Champs-ĂlysĂ©es; il est l'auteur du texte de prĂ©sentation qui est lu en direct sur l'antenne de France 4, plus tard France musique.
CarriĂšre internationale
En 1958, sur l'invitation dâHeinrich Strobel, alors directeur de la station de radio du SĂŒdwestfunk, Pierre Boulez prend rĂ©sidence Ă Baden-Baden pour seconder le chef d'orchestre Hans Rosbaud, crĂ©ateur du Marteau sans maĂźtre le . Celui-ci Ă©tant affaibli par la maladie, il le remplacera au pied levĂ© pour de grands concerts orchestraux Ă Donaueschingen les 17 et oĂč il entame sa vĂ©ritable carriĂšre de chef[13].
Dans les annĂ©es 1950, il est considĂ©rĂ© comme le « musicien des modernes », un mouvement comprenant notamment Michel Butor, Roland Barthes ou Michel Foucault, devenant leur « unique rĂ©fĂ©rence en matiĂšre musicale »[14]. A ce titre, il partage des combats politiques trĂšs engagĂ©s Ă gauche. En 1960, il signe par exemple le « Manifeste des 121 », dĂ©claration sur le « droit Ă l'insoumission » dans le contexte de la guerre d'AlgĂ©rie[14]. A cette Ă©poque, « polĂ©miste redoutable », il sâexprime rĂ©guliĂšrement de maniĂšre trĂšs critique contre des « personnages installĂ©s »[14].
Ă partir des annĂ©es 1960, Boulez devient un chef dâorchestre de renommĂ©e internationale. Sa carriĂšre se poursuit Ă l'Orchestre de la RĂ©sidence de La Haye[15], puis au Concertgebouw dâAmsterdam, notamment aprĂšs la mort de Rosbaud. Ă Paris en 1963, il se charge de la cĂ©lĂ©bration du cinquantenaire du Sacre du printemps dont lâenregistrement sera rĂ©compensĂ© par l'AcadĂ©mie du disque. Ses reprĂ©sentations de Wozzeck faciliteront son engagement Ă Bayreuth en 1966 pour la production de Parsifal, son opĂ©ra fĂ©tiche[14]. Il devient alors de plus en plus difficile pour lui de refuser les offres quâon lui propose Ă la tĂȘte des plus grandes formations et les contrats vont dĂ©sormais sâenchaĂźner avec l'Orchestre de Cleveland en 1967, puis avec l'Orchestre symphonique de la BBC de 1971 Ă 1975, en alternance avec l'Orchestre philharmonique de New York, oĂč il succĂšde Ă Leonard Bernstein, de 1971 Ă 1978 et, plus tard, avec l'Orchestre symphonique de Chicago en 1995.
AprĂšs AndrĂ© Cluytens de 1955 Ă 1958, et avant Alain Altinoglu en 2015, il est le second chef français Ă ĂȘtre invitĂ© au Festival de Bayreuth Ă diriger la musique de Richard Wagner. En 1966, 1967, 1968 et 1970, il choisit d'y interprĂ©ter l'opĂ©ra en trois actes Parsifal produit par Wieland Wagner[16].
De 1976 à 1980, il revient à Bayreuth pour diriger une nouvelle version du Ring mis en scÚne par Patrice Chéreau. Si, en s'écartant de l'imagerie et de l'interprétation traditionnelles, la mise en scÚne de Chéreau a causé un scandale lors des premiÚres représentations en 1976, elle a finalement gagné l'assentiment de tout le public du festival et a été saluée par quatre-vingt-cinq minutes d'applaudissements et cent-un levers de rideau lors de la derniÚre représentation, le [17].
Sur le plan discographique, ses interprĂ©tations du Sacre du printemps de Stravinsky, de lâopĂ©ra Wozzeck dâAlban Berg ou de la TĂ©tralogie de Richard Wagner, aux cĂŽtĂ©s de Patrice ChĂ©reau, deviennent une rĂ©fĂ©rence dans le monde musical[10].
Ă la demande du prĂ©sident Georges Pompidou, Pierre Boulez fonde en 1976-1977 deux institutions dont les coĂ»ts sont entiĂšrement pris en charge par la subvention publique[14] : lâIrcam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) ainsi que lâEnsemble intercontemporain, formation de 31 solistes vouĂ©e Ă l'exĂ©cution de la musique contemporaine. Câest dans les studios de lâIrcam quâil compose RĂ©pons, Ćuvre spatialisĂ©e pour ensemble instrumental et dispositif Ă©lectroacoustique en temps rĂ©el. Il est Ă©galement impliquĂ© dans les grands chantiers de lâOpĂ©ra Bastille, la CitĂ© de la musique et la Philharmonie de Paris[10]. Par la suite, l'influence croissante qu'il exerce en France sur le monde de la musique contemporaine lui valent des critiques qui dĂ©noncent un « systĂšme d'influences » et, d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, son rĂŽle d'« homme de pouvoir »[14] - [18]
En 1979, il dirige Lulu d'Alban Berg Ă l'OpĂ©ra de Paris dans la version complĂ©tĂ©e par Friedrich Cerha. En 1992, Il reprend PellĂ©as et MĂ©lisande Ă Cardiff avec le metteur en scĂšne Peter Stein, qu'il retrouve en 1995 Ă Amsterdam pour une nouvelle production de MoĂŻse et Aaron. Puis il dirige de nouveau Parsifal en 2004 dans la mise en scĂšne controversĂ©e de Christoph Schlingensief. InterrogĂ© sur les idĂ©es iconoclastes de ce dernier, il dĂ©clarera : « Il vaut mieux avoir trop dâimagination que pas assez ».
En 1988, dans le cadre du festival d'Avignon, il dirige RĂ©pons en plein air Ă la carriĂšre Boulbon et est le compositeur invitĂ© du centre Acanthes, Ă Villeneuve-lĂšs-Avignon, oĂč il donne une sĂ©rie de cours de direction d'orchestre Ă de jeunes musiciens[19]. La mĂȘme annĂ©e, les thĂšmes concernant le rythme, la mĂ©lodie, le timbre, lâharmonie, le matĂ©riau et la forme sont abordĂ©s dans une sĂ©rie de six films pĂ©dagogiques « Boulez XXe siĂšcle » rĂ©alisĂ©s par Nat Lilenstein. Soucieux de transmettre son expĂ©rience, il dirige Ă©galement Ă plusieurs reprises des ensembles tels que l'Orchestre des jeunes Gustav Mahler ou celui de lâAcadĂ©mie du festival de Lucerne qui permettent Ă des apprentis-musiciens de se familiariser avec le travail collectif et Ă la vie professionnelle.
DerniÚres années
Dans les derniĂšres annĂ©es il souffre d'un glaucome et d'autres symptĂŽmes neurodĂ©gĂ©nĂ©ratifs[20]. Ă l'automne 2010, une opĂ©ration Ă lâĆil l'oblige Ă annuler ses concerts en tant que chef pour plusieurs mois. S'il remonte par la suite Ă quelques occasions sur un podium, il ne donne plus de concerts Ă partir de 2012.
Fondateur de l'académie du Festival de Lucerne en 2004, Pierre Boulez met fin à son enseignement en 2015, mais reste directeur artistique de l'Académie[21].
Il meurt le à l'ùge de 90 ans à Baden-Baden [22]. Il est inhumé dans le cimetiÚre principal de la ville[23].
Compositeur
Au dĂ©but des annĂ©es 1950, influencĂ© par le « Mode de valeurs et dâintensitĂ©s » d'Olivier Messiaen (1949), Pierre Boulez sâoriente vers un sĂ©rialisme gĂ©nĂ©ralisĂ©.
Débuts du sérialisme
Parmi les Ćuvres les plus marquantes du sĂ©rialisme gĂ©nĂ©ralisĂ© il est possible de citer : Polyphonie X (1950) pour 18 instruments, les deux Ă©tudes de musique concrĂštes (1951) et Structures pour deux pianos[24]. Structures est aussi une Ă©tape clĂ© pour Boulez. Comme c'est l'une des plus visibles de ses Ćuvres totalement sĂ©rialisĂ©es, elle a focalisĂ© les critiques. György Ligeti, par exemple, a publiĂ© un article qui examine les normes de durĂ©e, de dynamique, les attaques en grand dĂ©tail. Il en conclut que son ascĂ©tisme est proche de la compulsion et lui recommande de rompre avec cela. Cette remarque a conduit Boulez Ă crĂ©er le monde sensuel et fĂ©lin du marteau[25].
Le Marteau sans maĂźtre
Le Marteau sans maĂźtre, Ćuvre pour ensemble et voix a Ă©tĂ© Ă©crit de 1953 Ă 1957. Sur des poĂšmes de RenĂ© Char, elle est crĂ©Ă©e en 1955 Ă Baden-Baden[10]. Elle est considĂ©rĂ©e Ă la fois comme l'Ćuvre la plus accomplie du sĂ©rialisme et comme une piĂšce maĂźtresse de la musique du XXe siĂšcle[24].
Ouverture de la forme et choix multiples
« Pourquoi composer des Ćuvres destinĂ©es Ă chaque exĂ©cution ? Parce qu'un dĂ©roulement fixe d'une maniĂšre dĂ©finitive m'a paru ne plus coĂŻncider exactement avec l'Ă©tat actuel de la pensĂ©e musicale, avec l'Ă©volution mĂȘme de la technique musicale qui, Ă vrai dire, se tourne de plus en plus vers la recherche d'un univers relatif, vers une dĂ©couverte permanente â comparable Ă une ârĂ©volution permanenteâ. »
â Pierre Boulez, « Sonate, que me veux-tu ? », 1963[26]
Pierre Boulez ne sera jamais un musicien "du hasard" ou d'un "alĂ©a" au fondement d'une Ćuvre. Il reste, de ce point de vue, dans une apprĂ©hension historiquement "classique" de la composition et de son contrĂŽle, composition combinatoire dans laquelle il va introduire non plus une seule direction ou possibilitĂ©, mais plusieurs, au choix de l'interprĂšte (sonate pour piano no 3, Ăclat/MultiplesâŠ). Cette flexibilitĂ© du matĂ©riau musical dans un rĂ©seau de possibilitĂ©s crĂ©ant plusieurs lectures d'une mĂȘme Ćuvre au choix de l'interprĂšte (parties de lâĆuvre ou paramĂštres du son, hauteurs, nuances...) sera aussi expĂ©rimentĂ©e aux mĂȘmes Ă©poques dans les annĂ©es 1950 et 1960 par d'autres compositeurs comme Karlheinz Stockhausen, Luciano Berio..
En effet Ă partir de sa TroisiĂšme sonate pour piano, Boulez expĂ©rimente ce qu'il appelle la chance contrĂŽlĂ©e dont il dĂ©veloppe les vues dans les articles[27] « AlĂ©a » et « Sonate, que me veux-tu ? » Il expĂ©rimente cette dĂ©marche en partie en rĂ©action aux techniques de composition alĂ©atoire de John Cage auquel il reproche, dans l'article « AlĂ©a »[28], lâusage peu contraignant dâun « hasard par inadvertance ». Il introduit une part de hasard nettement plus contrĂŽlĂ© dans ses Ćuvres dĂšs 1957 en laissant Ă l'interprĂšte le choix d'interprĂ©ter ou non certains fragments, ou de changer leur ordonnance, se trouvant en cela une parentĂ© dâinspiration avec StĂ©phane MallarmĂ© ; en particulier la typographie particuliĂšre du poĂšme Un coup de dĂ©s jamais n'abolira le hasard ou la structure en feuillets mobiles du « Livre », ouvrage posthume dont Jacques Scherer avait publiĂ© les notes la mĂȘme annĂ©e.
Musique et poésie
Boulez a Ă©tĂ© particuliĂšrement influencĂ© par la littĂ©rature et notamment la poĂ©sie, comme beaucoup de compositeurs de son temps[29]. Le titre de ses compositions peut en tĂ©moigner : Le Soleil des eaux, Le Marteau sans maĂźtre et Le Visage nuptial sont empruntĂ©s Ă RenĂ© Char ; PoĂ©sie sans pouvoir Ă Henri Michaux et Explosante-fixe Ă AndrĂ© Breton. Dâautres Ćuvres rĂ©fĂšrent Ă des poĂštes : câest le cas de Deux improvisations sur MallarmĂ© et de Pli selon pli. Portrait de MallarmĂ©.
Professeur au CollĂšge de France
ParallĂšlement Ă son projet avec lâIrcam et Ă son propre travail de compositeur, Boulez entame ses cours au CollĂšge de France qui lâoccuperont de 1978 Ă 1995 et siĂšge Ă la Fondation Hugot du CollĂšge de France dĂšs sa crĂ©ation jusqu'en 1995. « LâopacitĂ© voire lâhermĂ©tisme des cours tels qu'ils ont paru dans Jalons (441 pages d'une densitĂ© toute boulĂ©zienne) ont dĂ©couragĂ© ou retardĂ© l'appropriation des dĂ©fis posĂ©s par ces articles. De plus, l'absence d'exemples musicaux et la pĂ©nurie relative de rĂ©fĂ©rences Ă des Ćuvres musicales n'ont certainement pas manquĂ© de dĂ©router le lecteur » note Jonathan Goldman dans un article de 2003[30]. Dans la prĂ©face de la seconde Ă©dition des Leçons de musique, ce dernier donne une liste dâexpressions duales utilisĂ©es par Boulez â par exemple figure/structure, formel/informel, temps lisse/temps striĂ©, dĂ©terminisme/incertitude, etc. â qui tĂ©moignent de la volontĂ© de son auteur de mieux cerner les enjeux de la composition, de lâinterprĂ©tation et de la perception.
Sur la quatriÚme de couverture des Leçons de musique, qui regroupent une grande partie des leçons données par Boulez au CollÚge de France[31], on peut lire ceci : « De 1976 à 1995, il a occupé au CollÚge de France la chaire Invention, technique et langage. » Puis sont citées quelques-unes des questions qui occupaient Boulez et qui ont précisément jalonné ses cours :
« Comment naßt l'idée musicale ? Comment passe-t-on de l'idée à sa réalisation ? Quels sont, dans l'acte d'invention, les rapports entre le métier et l'imagination ? La mémoire risque-t-elle d'occulter la création ? Peut-on parler d'authenticité en musique ? »
Au long de ces annĂ©es, Boulez y aborde des thĂšmes tels que la mĂ©moire, la crĂ©ation, l'idĂ©e et la naissance de l'idĂ©e, la notion de thĂšme et son Ă©volution au sein de l'Ćuvre musicale, l'Ćuvre comme un tout ou comme fragment, et d'autres notions dont on peut avoir un aperçu assez clair dans les rĂ©sumĂ©s en ligne[32].
Chef d'orchestre
Dans le domaine de la direction, son premier maßtre est Roger DésormiÚre, pour qui la précision et la transparence sont les plus nobles qualités de cet art[33].
Le rĂ©pertoire de prĂ©dilection de Pierre Boulez, correspond avant tout aux Ćuvres des compositeurs qui ont nourri son propre imaginaire et quâil Ă©voque le plus souvent dans ses articles, Ă savoir Debussy, Stravinsky et les membres de la seconde Ă©cole de Vienne, Schönberg, Berg et Webern (dont il enregistre lâintĂ©grale Ă deux reprises). Boulez est Ă©galement particuliĂšrement connu pour ses interprĂ©tations de Ravel, BartĂłk et VarĂšse. Quant Ă Mahler, peu frĂ©quentĂ© au dĂ©but de sa carriĂšre, il grave en 1970 Das klagende Lied puis, Ă partir de 1994, entreprend l'enregistrement de toutes ses symphonies. Mais, dans ce cas aussi, lâintĂ©rĂȘt quâil y porte est motivĂ© par ses propres prĂ©occupations de compositeur Ă lâĂ©poque oĂč il enseigne au CollĂšge de France, attribuant aux symphonies mahlĂ©riennes « une forme narrative qui crĂ©e au fur et Ă mesure les articulations formelles dont elle a besoin pour progresser et se dĂ©terminer », tandis que germe dans son esprit le dĂ©veloppement en « spirale » de RĂ©pons.
Boulez dirige Ă©galement un rĂ©pertoire plus contemporain (ainsi Luciano Berio, György Ligeti ou encore Elliott Carter), mais ressent pour cela le besoin dâavoir un ensemble de solistes qui puissent sâadapter Ă toutes sortes de stylistiques. Son contact avec les orchestres et les institutions de la musique Ă lâĂ©tranger, en particulier avec le London Sinfonietta, lui inspire lâidĂ©e de l'Ensemble intercontemporain (EIC), crĂ©Ă©e en 1976, avec lâappui de Michel Guy, alors secrĂ©taire dâĂtat aux Affaires culturelles. GrĂące Ă son installation dans les locaux de l'Ircam puis, plus tard, dans ceux de la CitĂ© de la musique, cet ensemble composĂ© dâune trentaine de musiciens collabore Ă©troitement avec les compositeurs et va devenir lâun des plus remarquables en matiĂšre dâinterprĂ©tation des Ćuvres du XXe et XXIe siĂšcle, poursuivant et perfectionnant pour ainsi dire pendant plusieurs dĂ©cennies lâaventure du Domaine Musical.
AprĂšs les productions de Wozzeck et de Parsifal en 1966, l'intĂ©rĂȘt de Boulez pour l'opĂ©ra reste vivace. Il enregistre pour CBS PellĂ©as et MĂ©lisande en 1969, puis Moses und Aron en 1975.
Dans sa carriĂšre, il lui arrive de collaborer avec des personnalitĂ©s dâautres domaines artistiques comme les chorĂ©graphes Pina Bausch, Maurice BĂ©jart ou lors du spectacle Ă©questre « Triptyk » de Bartabas. Il dirige Ă©galement des compositeurs que lâon imagine plus Ă©loignĂ©s de son domaine de prĂ©dilection, comme Frank Zappa[34] ou, plus rĂ©cemment, Bruckner, Karol Szymanowski, LeoĆĄ JanĂĄÄek et son opĂ©ra De la maison des morts, pour lequel il retrouve Patrice ChĂ©reau, et mĂȘme AndrĂ© Jolivet Ă lâoccasion du centenaire de la naissance du compositeur.
Ćuvres
Compositions
Le catalogue des Ćuvres de Pierre Boulez est assez court, car il n'a cessĂ© de remettre ses compositions sur le mĂ©tier pour les retravailler. Certaines ont ainsi subi de nombreux remaniements (Pli selon pli, âŠexplosante-fixeâŠ). Par ailleurs, de nombreuses compositions sont restĂ©es en permanence « inachevĂ©es » (3e sonate, Livre pour quatuor), et d'autres ont mĂȘme Ă©tĂ© reniĂ©es par leur auteur (Polyphonie X). Tout ceci complexifie l'Ă©tablissement d'un catalogue clair et comprĂ©hensible. Ne sont citĂ©es ici que les compositions importantes, celles demeurĂ©es au catalogue :
- 12 notations pour piano (1945), ensemble de courtes piÚces faisant douze mesures (le chiffre 12 étant une référence au dodécaphonisme).
- Sonatine pour flûte et piano (1946)
- 1re sonate pour piano (1946)
- Le Visage nuptial pour voix et orchestre (1946 1re version ; 1951 2e version ; et 1989 version définitive)
- 2e sonate pour piano (1948)
- Livre pour quatuor à cordes (1949, révisé en 2011-2012). Orchestré partiellement sous le nom de Livre pour cordes
- Le Soleil des eaux pour voix et orchestre (1950-1965)
- Structures I pour deux pianos (1951)
- Polyphonie X pour orchestre (1951)
- Le Marteau sans maĂźtre pour voix et six instruments (1954)
- 3e sonate pour piano (1956-1957)
- Structures II pour deux pianos (1956-1961)
- Pli selon pli, portrait de Mallarmé pour soprano et orchestre, constitué de Don, Improvisations sur Mallarmé I-III et Tombeau (1957-1962 ; importante révision de Improvisation III en 1983, et de Don en 1989)
- Figures-Doubles-Prismes pour orchestre (1957-1968)
- Poésie pour pouvoir pour récitant, orchestre et bande magnétique (1958)
- Ăclat/Multiples (1965-1970)
- Domaines (1968) versions pour clarinette seule et pour clarinette et ensemble
- ...explosante-fixe... Ćuvre « ouverte » Ă la mĂ©moire d'Igor Stravinsky, ayant existĂ© sous diverses versions depuis 1972, la derniĂšre en date (1991-1993) Ă©tant pour flĂ»tes, orchestre et dispositif Ă©lectronique
- cummings ist der dichter[35] - [36] pour chĆur et orchestre, sur des textes du recueil Poems 1932-1954 de E. E. Cummings (1970, rĂ©vision en 1986)
- Rituel in memoriam Bruno Maderna (1974-1975) pour orchestre en huit groupes
- Messagesquisse (1976-1977) pour violoncelle solo et six violoncelles, dédié à Paul Sacher
- Notations pour orchestre (dérivées des Notations pour piano). Cinq de ces piÚces ont été élargies : I-IV (1980) et VII (1998)
- RĂ©pons pour six solistes, orchestre et dispositif Ă©lectronique (1981-1988)
- DĂ©rive pour 6 instruments (1984)
- Dialogue de l'ombre double pour clarinette et dispositif Ă©lectronique (1985)
- MĂ©moriale pour ensemble (1985) (dĂ©rivĂ© de âŠexplosante-fixeâŠ)
- DĂ©rive 2 pour onze instruments (1988/2002)
- AnthĂšmes pour violon seul (1991) (dĂ©rivĂ© Ă©galement de âŠexplosante-fixeâŠ)
- Incises pour piano (1994/2001)
- Sur incises (1996/1998) pour 3 pianos, 3 harpes et 3 percussions-claviers
- AnthĂšmes 2 (1997) pour violon et dispositif Ă©lectronique
- Une page d'éphéméride (2005) pour piano
Ăcrits et entretiens
- Rencontres avec Pierre Boulez. entretiens avec Antoine Goléa, Paris, Julliard, 1959.
- Penser la musique aujourd'hui, 1963.
- Relevés d'apprenti, Paris, Le Seuil, 1966, coll. "Tel Quel".
- Par volonté et par hasard, entretiens avec Célestin DeliÚge, Paris, Le Seuil, 1975.
- Points de repÚre, en trois tomes reprenant et complétant les textes des Relevés d'apprenti et de Jalons (pour une décennie) : I - Imaginer, II - Regards sur autrui, III - Leçons de musique, Paris, Christian Bourgois, 1981.
- Jalons (pour une décennie) : dix ans d'enseignement au CollÚge de France (1978-1988). Textes réunis et présentés par J.-J. Nattiez, préface posthume de Michel Foucault, Paris, Christian Bourgois, 1989, coll. "Musique/Passé/Présent".
- Le Pays fertile : Paul Klee, Paris, Gallimard, 1989.
- Correspondance Pierre Boulez-John Cage, Paris, Christian Bourgois, 1991.
- Ăclats 2002, entretiens avec Claude Samuel, MĂ©moire du livre, 2002.
- Les Neurones enchantés - Le cerveau et la musique, Entretiens avec Jean-Pierre Changeux et Philippe Manoury, Paris, Odile Jacob, 2014.
- Entretiens de Pierre Boulez avec GĂ©rard Akoka, Minerve, 2015.
- Entretiens avec Michel Archimbaud, Paris, Gallimard, 2016.
Autres
En 1960, il compte au nombre des signataires du Manifeste des 121.
Discographie (sélection)
- Ćuvres orchestrales ou concertantes de BartĂłk, Beethoven, Berio, Berlioz, Carter, Cerha, Debussy, Dukas, Falla, Haendel, Messiaen, Mozart, Ravel, Roussel, Schoenberg, Stravinsky, Szymanowski, VarĂšse, Wagner (AdĂšs, CBS Records/Sony, EMI, Erato et Deutsche Grammophon)
- BartĂłk, Le ChĂąteau de Barbe-Bleue (CBS Records/Sony et DG)
- BartĂłk, Les concertos pour piano, solistes : 1) Krystian Zimerman, 2) Leif ove Andsnes, 3) HĂ©lĂšne Grimaud, (DG)
- Bartók, Concerto pour violon n°2, Rhaplsodies 1 et 2, Gil Shaham (DG)
- Berg, Lulu (DG) ; Wozzeck (CBS/Sony) ; Der Wein, Sieben frĂŒhe Lieder et autres Lieder avec Jessye Norman (Sony)
- Berlioz, Cléopùtre, Les Nuits d'été (CBS - Sony) ; Roméo et Juliette, Tristia (DG), La symphonie fantastique, Lélio ou le retour à la vie, Les troyens (extraits), (CBS - Sony).
- Boulez, Rituel in memoriam Maderna, Eclat, Multiples (Sony)
- Boulez, Le visage nuptial, Le soleil des eaux, Figures - doubles - prismes (Erato)
- Bruckner, Symphonie no 8 (DG)
- Elliott Carter, Concerto pour haubois, Esprit rude/esprit doux, A mirror on which to dwell, Penthode (Erato)
- Cerha, Concerto pour percussion et orchestre, Impulse (Kairos)
- Debussy, Pelléas et Mélisande (CBS Records/Sony et DG)
- Mahler, Das klagende Lied (CBS/Sony) ; intégrale des symphonies, Das Lied von der Erde (DG)
- Ravel, MĂ©lodies avec orchestre (CBS/Sony)
- Schoenberg, L'Ćuvre chorale, Gurre-Lieder, Erwartung, Moses und Aron (CBS/Sony ou DG)
- Schoenberg, Pierrot lunaire, HerzgewÀchse, Ode pour Napoléon Bonaparte (DG)
- Schönberg, Die Jakobsleiter, Kammersymphonie n° 1, Begleitmusik zu einer Lichtspielszene
- Stravinsky, Les Noces et autres Ćuvres chorales (Guilde internationale du Disque)
- Wagner, La CĂšne des apĂŽtres (CBS/Sony) ; Parsifal (DG) ; L'Anneau du Nibelung (Philips)
- Webern, intĂ©grale des Ćuvres (CBS/Sony et DG)[37]
Prix, distinctions et hommages
Prix
Boulez a reçu au cours de sa vie 27 Grammy Awards[38] ainsi que les prix suivants :
- Ernst von Siemens Music Prize 1979, Allemagne
- Sonning Award 1985, Danemark
- Praemium Imperiale en musique 1989, Japon
- Prix Polar Music 1996, SuĂšde
- Wolf Prize 2000, Israël
- Grawemeyer Award 2001, Ătats-Unis (pour Sur incises)
- Prix Glenn-Gould 2002, Canada
- Yale University's Sanford Medal
- MĂ©daille d'or du CĂrculo de Bellas Artes 2007, Espagne[39]
- Kyoto Prize 2009 (arts et philosophie)
- Edison Award 2010 (musique classique)
- Giga-Hertz-Preis fĂŒr elektronische Musik 2011
- Robert Schumann 2012, AdW-Mainz, Allemagne[40]
- Prix Bach de la Ville libre et hanséatique de Hambourg 2015[41]
Académies
- Membre de l'Académie européenne des sciences et des arts[42]
- Membre de l'Académie des arts de Berlin[43] (1963)
Hommages
Pierre Boulez Ă©tait citoyen dâhonneur de la ville de Baden-Baden, le titre lui ayant Ă©tĂ© remis le [44] - [45] (et citoyen dâhonneur en Allemagne depuis le [46]). Il a Ă©tĂ© nommĂ© Ă©galement membre d'honneur de l'Orchestre symphonique de la radio de Baden-Baden et Freiburg, le [47].
AprÚs sa mort, deux salles de concert portant son nom ont été inaugurées :
- Ă Paris, la grande salle de la Philharmonie[48], le .
- Ă Berlin, la salle Pierre Boulez[49], crĂ©Ă©e Ă lâinitiative du chef israĂ©lien Daniel Barenboim, et dessinĂ©e par lâarchitecte Frank Gehry, le .
Le centre musical de Montbrison porte son nom ; il est situé sur la colline du calvaire.
En astronomie, est nommé en son honneur (13602) Pierreboulez, un astéroïde de la ceinture principale découvert en 1994[50].
Notes et références
Notes
- Pierre Boulez dédie une mélodie à Annette Vaurabourg[6].
Références
- Prononciation en français de France standardisé retranscrite selon la norme API.
- « Lâenfant terrible », The Economist,â (ISSN 0013-0613, lire en ligne, consultĂ© le )
- « Pierre Boulez : biographie complÚte », sur France Musique, (consulté le )
- « La BnF et la Cité de la musique héritiÚres de Pierre Boulez », sur RTBF Culture, (consulté le )
- Christian Merlin, Pierre Boulez, Paris, Fayard, , 615 p. (ISBN 9782213704920, BNF 45804784, lire en ligne).
- (de) Susanne GĂ€rtner, Werkstatt-Spuren : die Sonatine von Pierre Boulez (lire en ligne).
- Pierre Boulez, Actes Sud coĂ©dition Philharmonie de Paris, mars 2015 â p. 12 et 13
- David Le Marrec : Boulez aprÚs les Folies BergÚre⊠« Carnets sur sol » operacritiques.free.fr
- Pierre Boulez, enfant du théùtre et du Paradis, lefigaro.fr
- « « Jâai horreur du souvenir ! » Dans les archives de Pierre Boulez », sur BnF - Site institutionnel (consultĂ© le )
- « Pierre Boulez, Maurice Jarre : faces B », sur France Musique, (consulté le )
- Un témoignage de Jean Louis Barrault sur les débuts de Boulez au théùtre Marigny.
- Pierre Boulez, compositeur révolutionnaire classical-music.com
- Claude Samuel, Maryvonne de Saint-Pulgent, « Pierre Boulez. Pouvoir de l'homme. Homme de pouvoir », Diapason, Numéro 521, janvier 2005, p.23
- Orchestre de la RĂ©sidence de La Haye site officiel
- Pierre Boulez au Festival de Bayreuth sur wagneropera.net
- Institut National de lâAudiovisuel â Ina.fr, « ChĂ©reau Ă Bayreuth », sur Ina.fr (consultĂ© le )
- Olivier LammBoulez de B Ă Z, liberation.fr, 6 janvier 2016
- Institut National de lâAudiovisuel â Ina.fr, « Boulez », sur Ina.fr (consultĂ© le )
- France Musique. Ămission Relax. Vendredi 29 novembre 2019, avec Christian Merlin
- « Pierre Boulez nomme sa succession Ă lâacadĂ©mie du Festival de Lucerne », sur France Musique, (consultĂ© le )
- « Mort de Pierre Boulez, symbole dâun XXe siĂšcle musical avant-gardiste », Renaud Machart, Le Monde, 6 janvier 2016 (lire en ligne)
- Marie-Aude Roux, « Pierre Boulez, inhumé à Baden-Baden, célébré à Saint-Sulpice », sur lemonde.fr, (consulté le )
- Hopkins et Griffiths 2011.
- Ligeti 1960, 62.
- Points de repĂšre I, Imaginer.
- Boulez 1991c and 1986.
- Article réédité dans Points de repÚre I.
- Françoise Siguret, « Boulez/MallarmĂ©/Boulez : pour une nouvelle poĂ©tique musicale », Ătudes françaises, volume 17, numĂ©ro 3-4, octobre 1981, p. 97 (lire en ligne).
- « Pierre Boulez, théoricien de l'écoute : article concernant Jalons (pour une décennie), premiÚre édition des Leçons de musique » (consulté le ).
- Voir sur college-de-france.fr.
- Voir résumés sur college-de-france.fr.
- Voir le film documentaire, Pierre Boulez : Ă la recherche d'un temps futur (Arte/SWR, 2005).
- « Frank Zappa vs Pierre Boulez (avec Christophe Delbrouck) », sur France Musique, (consulté le )
- La cacographie sur le titre est d'origine (i.e. l'absence de majuscule à Cummings, nom propre, et à Dichter, nom commun en allemand qui doit donc prendre une majuscule), cf. le sous-site BRAHMS de l'IRCAM, « cummings ist der dichter, Pierre Boulez » (consulté le ) ; ce jeu sur la casse fait écho au nom de plume « e. e. cummings » du poÚte E. E. Cummings, célÚbre pour son emploi fort peu orthodoxe des majuscules.
- Une anecdote répandue (mais non vérifiée) indique que ce serait à la suite d'une incompréhension entre un Boulez pas trÚs à l'aise à cette époque avec la langue de Goethe et une secrétaire chargée de l'impression du programme que ce titre aurait été donné (cf. Jean Henri Huber, « Musique contemporaine.info - Cummings ist der Dichter (Boulez) » (consulté le )).
- (en) discogs.com
- « Pierre Boulez recevra un Grammy Award pour l'ensemble de sa carriÚre », sur France Musique (consulté le )
- (es) « Pierre Boulez, Medalla de Oro del CĂrculo de Bellas Artes 23.11.2007 », sur CĂrculo de Bellas Artes (consultĂ© le ).
- « Pierre Boulez erhĂ€lt ersten Robert Schumann-Preis fĂŒr Dichtung und Musik », idw-online.de,â (lire en ligne)
- « Kulturpreise.de : Bach-Preis der Freien und Hansestadt Hamburg », sur kulturpreise.de (consulté le ).
- (en)European Academy of Sciences and Arts - Academia Scientiarum et Artium Europaea - Members sur euro-acad.eu
- (de) Pierre Boulez - Von 1963 bis 1979 AuĂerordentliches Mitglied der Akademie der KĂŒnste, Berlin (West), Sektion Musik. Von 1978 bis 1993 Korrespondierendes Mitglied der Akademie der KĂŒnste, Berlin (Ost), Sektion Musik. Von 1979 bis 1993 Mitglied der Akademie der KĂŒnste, Berlin (West), Sektion Musik. Seit 1993 Mitglied der Akademie der KĂŒnste, Berlin, Sektion Musik sur le site de l'Akademie der KĂŒnste
- (de) dpa/lsw, « Baden-Baden feiert einen Tag lang den Komponisten Pierre Boulez », welt.de,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (de) Stadtverwaltung Baden-Baden, « OB Mergen verleiht Pierre Boulez die EhrenbĂŒrgerwĂŒrde », [non datĂ©] (consultĂ© le )
- (de) Stadtverwaltung Baden-Baden, « EhrenbĂŒrger im 20. Jahrhundert », [non datĂ©] (consultĂ© le )
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- « La Philharmonie de Paris a inauguré la grande salle Pierre Boulez » sur lemonde.fr.
- « Inauguration de la salle Pierre Boulez à Berlin », sur francemusique.fr.
- « (13602) Pierreboulez », sur www.minorplanetcenter.net (consulté le )
- « « Jâai horreur du souvenir ! » Dans les archives de Pierre Boulez », sur BnF - Site institutionnel (consultĂ© le )
Annexes
Ouvrages généraux
- Antoine Goléa, La musique, de la nuit des temps aux aurores nouvelles, Paris, Alphonse Leduc et Cie, , 954 p. (ISBN 2-85689-001-6)
- « La vague déferle, et on s'y soumet. Pierre Boulez », p. 749-765
- Jean-Jacques Nattiez (sous la dir. de), Musiques, une encyclopédie pour le XXIe siÚcle, Arles, Actes Sud, 2003.
- François Porcile, Les conflits de la musique française 1940-1965, Paris, Fayard, 2001.
Monographies
- (en) Joan Peyser, Boulez. Composer, Conductor, Enigma, New York, McMillan, 1973, 303 p.
- (en) Paul Griffiths, Boulez, Londres, Oxford Studies of Composers, 1978, 64, p.
- Dominique Jameux, Pierre Boulez, Paris, Fayard, 1984.
- (de) Joseh HĂ€usler, Pierre Boulez. Festschrift zum 60. Geburtstag, Universal, Vienne, 1985.
- Martine Cadieu, Pierre Boulez, Madrid Espasa-Calpe 1985 126 pages
- Jean Boivin, La classe de Messiaen, Paris, Christian Bourgeois, 1995
- Peter Szendy, Lire l'Ircam, Paris, Ircam-Centre Pompidou, 1996, p. 94.
- Olivier Meston, Eclat de Pierre Boulez, Michel de Maule, 2001.
- Philippe Gontier, Incidences... Pierre Boulez, MF Ă©ditions, 2006.
- Véronique Puchala, Pierre Boulez : à voix nue, Lyon, Symétrie, 2008.
- Jean-Jacques Nattiez, Jonathan Goldman et François Nicolas (textes rĂ©unis et prĂ©sentĂ©s par), La PensĂ©e de Boulez Ă travers ses Ă©crits, Paris, Ăditions Delatour, coll. « Musique/Recherches », 2010 (ISBN 978-2752100764)
- (en) Jonathan Goldman, The Musical Language of Pierre Boulez, Cambridge University Press, 2011.
- Lambert Dousson, Une maniĂšre de penser et de sentir. Essai sur Pierre Boulez, suivi dâun entretien avec Pierre Boulez, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2017, 379 p.
- Christian Merlin, Pierre Boulez, Paris, Fayard, , 615 p. (ISBN 9782213704920, BNF 45804784)
Entretiens
- Martine Cadieu, Rencontres avec Pierre Boulez, prĂ©sentation, Paris, GenĂšve, Ăditions Statkine, 1982, 259 pages
- Jean Vermeil, Conversations de Pierre Boulez sur la direction dâorchestre, Paris, Plume, 1989.
- Rocco Di Pietro (en), Dialogues with Boulez, Lanham, Scarecrow Press, 2001.
- Robert Parienté, La symphonie des chefs. Entretien avec 70 grands Maestros, Paris, La MartiniÚre, 2004.
- Michel Archimbaud, Entretiens avec Pierre Boulez, Paris, Gallimard, 2016, coll. "Folio".
Articles
- Ouvrage collectif, RĂ©pons/Boulez, IRCAM/Fondation Louis Vuitton pour la musique, Arles, Actes-Sud Papiers, 1988.
- Jésus Aguila, Le Domaine musical : Pierre Boulez et vingt ans de création contemporaine, Paris, Fayard, 1992, 506 p.
- (es) Alfonso Padilla, DialĂ©ctica y mĂșsica. Espacio sonoro y tiempo musical en la obra de Pierre Boulez, Helsinki, Suomen Musiikkitieteellinen Seura, Acta Musicologica Fennica 20, 1995.
- Ouvrage collectif, Pli selon pli de Pierre Boulez : entretien et Ă©tudes, Contrechamps, 2003.
- Ouvrage collectif, Pierre Boulez : techniques d'écriture et enjeux esthétiques, Contrechamps, 2006.
- Ouvrage collectif, La pensée de Pierre Boulez à travers ses écrits, Delatour France, 2010 (version papier du colloque cité en référence).
- Steinegger Catherine, Pierre Boulez et le théùtre, de la Compagnie Renaud-Barrault à Patrice Chéreau, Mardaga, 2012, coll. « Musica », préface de Joël Huthwohl, Prix des Muses 2013, 432 p.
- Ouvrage collectif, Pierre Boulez, catalogue de l'exposition de la Philharmonie de Paris, Arles, Actes Sud, 2015.
- JĂ©rĂŽme Bloch, « Hommage Ă Pierre Boulez », L'Ăducation Musicale no 100, .
- Benoit Duteurtre, Que reste(ra)-t-il de Pierre Boulez? Classica N° 218 , page 28-29.
- Françoise Siguret, « Boulez/MallarmĂ©/Boulez : pour une nouvelle poĂ©tique musicale », Ătudes françaises, volume 17, numĂ©ro 3-4, octobre 1981, p. 97-109 (lire en ligne).
Liens externes
Bases de données et dictionnaires
- Ressources relatives Ă la musique :
- BRAHMS
- Discogs
- (en) International Music Score Library Project
- (en) AllMusic
- (de) Bayerisches Musiker-Lexikon Online
- (en) Carnegie Hall
- (en) Grove Music Online
- (en) MusicBrainz
- (en) Muziekweb
- (en) Rate Your Music
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