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Albert Roussel

Albert Roussel est un compositeur français, né à Tourcoing le et mort à Royan le [1].

Albert Roussel
Description de cette image, également commentée ci-après
Albert Roussel en 1923,
photographie de l'agence Meurisse.
Nom de naissance Albert Charles Paul Marie Roussel
Naissance
Tourcoing, Nord, France
DĂ©cès (Ă  68 ans)
Royan, Charente-Maritime, France
Activité principale Compositeur
Lieux d'activité Schola Cantorum
Formation Schola Cantorum
Maîtres Vincent d'Indy, Eugène Gigout

Biographie

Membre d'une famille de la bourgeoisie industrielle tourquennoise, dans laquelle on compte plusieurs artistes amateurs de bon niveau, Albert Roussel fait ses études secondaires à l'Institution libre du Sacré-Cœur de Tourcoing. Orphelin à l'âge de sept ans, il est recueilli par son grand-père, maire de Tourcoing, puis par sa tante maternelle. Il intègre le collège Stanislas de Paris, où l'organiste Jules Stolz lui fait découvrir Bach, Beethoven et Mozart. La lecture des romans de Jules Verne le décide à devenir marin.

Il est admis à l'École navale en 1887 et sert quelques années dans la Marine nationale. Il naviguera beaucoup et ses nombreux voyages seront une source d'inspiration pour ses œuvres musicales. Il démissionne de la Marine en 1894 pour se consacrer exclusivement à la musique. Julien Koszul, grand-père d'Henri Dutilleux, lui donne des leçons d'harmonie à Roubaix et l'encourage à se rendre à Paris pour étudier le contrepoint et la fugue avec Eugène Gigout. Il s'inscrit en 1898 à la Schola Cantorum. Lui-même y enseigne le contrepoint entre 1902 et 1913, comptant parmi ses élèves Guy de Lioncourt, Jean Henry, Lucien Lambotte, Marcel Orban, Paul Le Flem, Roland-Manuel, Stan Golestan, Ladislas de Rohozinski, Erik Satie, Edgard Varèse. Ancien officier de marine, à 45 ans, il reprend du service pendant la Première Guerre mondiale[2]. Démobilisé, il continue d'enseigner en privé ; viennent solliciter ses conseils : Bohuslav Martinů, Émile Goué, Jaroslav Křička, Hans Krása, Julie Reisserová, Josef Páleníček, Piotr Perkowski, Pedro Petridis, Conrad Beck, Cesare Brero, Luigi Cortese, Jean Martinon, Jacques Leguerney, Joseph Vals, Jorgen Jersild, Knudåge Riisager, Suzanne Rokseth, Alexandre Voormolen, etc. Son influence sur les jeunes musiciens de l'entre-deux guerres qui le considéraient comme un chef de file est capitale.

Bien qu'influencé au début de sa carrière par Claude Debussy et Vincent d'Indy son professeur d'orchestration, Roussel fit preuve assez vite d'une grande originalité. Sa musique se distingue par le raffinement de l'harmonie, les audaces rythmiques et la richesse du coloris toujours au service d'une musique pure libérée de tout pittoresque ou de références folkloriques. Il a laissé entre autres des mélodies, de la musique de chambre, diverses pièces pour piano, deux concertos (pour piano et pour violoncelle), quatre symphonies (la troisième, en sol mineur, est considérée comme l'un des chefs-d'œuvre du genre), les ballets Le Festin de l'araignée, Bacchus et Ariane et Aeneas. L'opéra-ballet Padmâvatî et le triptyque symphonique avec solistes et chœur Évocations furent inspirés par son voyage de noces aux Indes.

Tombeau du compositeur Albert Roussel au cimetière marin de Varengeville-sur-Mer (Seine-Maritime).

Il a vécu au no 2 du square Gabriel-Fauré dans le 17e arrondissement de Paris de 1929 à sa mort survenue à Royan des suites d'un malaise cardiaque. Il meurt le , la même année que les musiciens Charles-Marie Widor, Louis Vierne, Gabriel Pierné, Henri Libert et Maurice Ravel. Il est enterré dans le petit cimetière marin de Varengeville-sur-Mer, près de Dieppe (Seine-Maritime) avec son épouse Blanche Preisach ( - ). Son tombeau, sculpté par Marcel Gaumont[3] porte l'inscription suivante : C'est en face de la mer que nous finirons nos existences et que nous irons dormir pour entendre encore au loin son éternel murmure ... (Albert Roussel). La bibliothèque-musée de l'Opéra de Paris conserve son portrait peint par Claude-René Martin. Un timbre à son effigie a été émis par la Poste française pour le centenaire de sa naissance en 1969.

Ĺ’uvres

Buste d'Albert Roussel, Paris, salle Cortot.

Liste établie d'après le catalogue de Damien Top (Centre international Albert-Roussel)[4] :

Musique religieuse

  • Ave Maria pour violon, alto, violoncelle et orgue (1892)
  • Marche nuptiale pour orgue (1893)
  • Motets
  • Psaume LXXX op. 37 pour tĂ©nor, chĹ“ur et orchestre (1928)

Musique instrumentale

Musique de chambre

Musique symphonique

Musique concertante

Ĺ’uvres pour orchestre d'harmonie

Ĺ’uvres lyriques

  • MĂ©lodies avec piano
    • La Chanson de l'archer
    • Les RĂŞves
    • L'attente
    • Tristesse au jardin
    • Quatre Poèmes op. 3 (1903) : Le DĂ©part, VĹ“u, Le Jardin mouillĂ©, Madrigal lyrique
    • Quatre Poèmes op. 8 (1907) : Adieux, Invocation, Nuit d'automne, Odelette
    • Flammes op. 10 (1908)
    • Deux Poèmes chinois op. 12 (1907-1908) : Ode Ă  un jeune gentilhomme, Amoureux sĂ©parĂ©s
    • Deux mĂ©lodies op. 19 (1918) : Light, A Farewell
    • Deux mĂ©lodies op. 20 (1919) : Le Bachelier de Salamanque, Sarabande
    • Odes anacrĂ©ontiques op. 31 (1926) : Sur lui-mĂŞme, Qu'il faut boire, Sur une jeune fille
    • Odes anacrĂ©ontiques op. 32 (1926) : Sur lui-mĂŞme, Sur une jeune fille, Sur un songe
    • Deux poèmes chinois op. 35 (1927) : Des fleurs font une broderie[5], RĂ©ponse d'une Ă©pouse sage
    • Vocalise no 1 (1927)
    • Ă” bon vin, oĂą as-tu crĂ» ? (1928)
    • Vocalise no 2 (1928)
    • Jazz dans la nuit op. 38 (1928)
    • A Flower given to my daughter op. 44 (1931)
    • Deux idylles op. 44 (1931) : Le KĂ©rioklepte, Pan aimait EkhĂ´
    • Deux poèmes chinois op. 47 (1932) : Favorite abandonnĂ©e, Vois, de belles filles
    • Deux mĂ©lodies op. 50 (1933-1934) : L'Heure du retour, CĹ“ur en pĂ©ril
    • Deux mĂ©lodies op. 55 (1935) : Vieilles cartes, vieilles mains, Si quelquefois tu pleures
  • MĂ©lodies avec flĂ»te
    • Deux poèmes de Ronsard op. 26 (1924) : Rossignol, mon mignon, Ciel, aer et vens
  • MĂ©lodie avec violon et piano
    • Barcarolle (1895)
  • Duo a cappella
    • Duo pour tĂ©nor et baryton
  • Duo avec piano
    • Les filles d'Arles, duo pour soprano et mezzo
  • ChĹ“urs a cappella
  • Voix et orchestre

Musique de scène

Ballets

Opéras

Le Fonds Albert Roussel

Le Fonds des amis belges d'Albert Roussel, acquis par la section de la musique de la Bibliothèque royale de Belgique sur la base d'une donation de cette même association, est la source d'archive la plus importante consacrée au compositeur hors de France. Il est constitué de nombreux documents uniques parmi lesquels une dizaine de manuscrits musicaux autographes, environ 250 lettres (dont une centaine de lettres originales inédites), un carnet de voyage, des disques 78 tours, 33 tours et des bandes magnétiques contenant la plupart des premiers enregistrements de ses compositions, des documents iconographiques ainsi qu'une importante collection d'articles, programmes de concerts et de documents relatifs à la vie et l'œuvre de Roussel[6].

Divers

  • Le Centre international Albert-Roussel dirigĂ© par Damien Top conserve de nombreux documents, lettres et manuscrits dans sa mĂ©diathèque et organise des manifestations permettant la promotion du compositeur.
  • Le Festival international Albert-Roussel, crĂ©Ă© en 1997, est consacrĂ© chaque annĂ©e principalement Ă  la musique française du XXe siècle.
  • L'Association Les Amis belges d'Albert Roussel, crĂ©Ă© Ă  l'initiative d'AndrĂ© Peeters en 1977, Ă©tait une association visant la diffusion des Ĺ“uvres et l'approfondissement des connaissances se rapportant Ă  Albert Roussel[7]. Ils ont notamment publiĂ© trois Cahiers Albert Roussel ayant pour but : « la publication d'articles nouveaux, d'Ă©tudes sur Roussel et ses Ĺ“uvres, d'archives inĂ©dites et jugĂ©es intĂ©ressantes pour le public des mĂ©lomanes, photos et documents divers. Ils veulent contribuer, en une modeste mesure, Ă  rĂ©pandre la connaissance et l'amour de la musique de ce maĂ®tre, dont la valeur et l'influence se dĂ©couvrent chaque annĂ©e davantage[8] ».

Discographie

Notes et références

  1. Archives de Paris 17e (arrondissement de son domicile), transcription de l'acte de décès no 1898, année 1937 (page 4/31)
  2. Brigitte François-Sappey, Bruits de guerre 1914-1918, article de Diapason n°629 de novembre 2014 p. 24
  3. « Tombeau d’Albert Roussel – Varengeville-sur-Mer », notice sur e-monumen.net.
  4. Top 2016, p. 167-169.
  5. Poème de Li He.
  6. Fonds Albert Roussel sur le site de la Bibliothèque royale de Belgique.
  7. Plus exactement l'étude de la musique d'Albert Roussel ; sa diffusion par des concerts, enregistrements, émissions radiophoniques, publications diverses, etc. ; l'étude d'archives et documents inédits, leur publication éventuelle ; et en général, toute initiative tendant à mieux faire connaître le compositeur, sa vie, et son œuvre, tant en Belgique qu'à l'étranger (Annexe au Moniteur belge, n° 693, 2 février 1978, p. 351).
  8. Cahier Albert Roussel, n°1, Bruxelles, 1978, p.65.
  9. Lors de sa sortie ce disque a été distingué par Zntoine Mignon d'un « 9 » dans le magazine Classica-Répertoire, novembre 2004.

Voir aussi

Bibliographie

  • Louis Vuillemin, Albert Roussel et son Ĺ“uvre, Paris, Durand, 1924.
  • Arthur HoĂ©rĂ©e, Albert Roussel, Paris, Rieder, 1938.
  • Catalogue de l'Ĺ“uvre d'Albert Roussel, Paris & Bruxelles, Editor, 1947 (catalogue Ă©tabli par Joseph Weterings avec le concours de Blanche Roussel, la veuve du compositeur).
  • Robert Bernard, Albert Roussel : sa vie, son Ĺ“uvre, Paris, La Colombe, 1947.
  • Norman Demuth, Albert Roussel : a study, Londres, United Music Publishers, 1947.
  • Marc Pincherle, Albert Roussel, Genève, Kister, 1957.
  • Basil Deane, Albert Roussel, Londres, Barrie & Rockliff, 1961.
  • Angelico Surchamp, Albert Roussel : l'homme et son Ĺ“uvre, Paris, Seghers, 1967.
  • Les Amis belges d'Albert Roussel, Cahiers Albert Roussel, 3 vol., Bruxelles, 1978 (1)-1981 (3).
  • Robert Follet, Albert Roussel : a bio-bibliography, New York, Greenwood Press, 1988.
  • Albert Roussel : musique et esthĂ©tique : actes du Colloque international Albert Roussel (1869-1937), textes rĂ©unis et Ă©ditĂ©s par Manfred Kelkel, Paris, Vrin, 1989 (colloque tenu Ă  Lyon et Saint-Étienne en ).
  • Damien Top, Albert Roussel (1869-1937) : un marin musicien, Paris, SĂ©guier, 2000.
  • Catherine Miller, Fonds "Les Amis belges d'Albert Roussel" : Collection AndrĂ© Peeters, Bruxelles, Bibliothèque royale de Belgique, 2001, (Collections et Fonds de la Section de la Musique, I), (ISBN 2-87093-129-8).
  • Damien Top, Albert Roussel, Paris, Bleu nuit Ă©diteur, coll. « Horizons » (no 53), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-062-0).

Liens externes

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