Médard Chouart des Groseilliers
Médard Chouart Des Groseilliers, né et baptisé à Charly-sur-Marne le et mort en 1696 à Trois-Rivières, est un explorateur et commerçant de fourrures français en Nouvelle-France. Il est avec Pierre-Esprit Radisson le fondateur de la Compagnie de la baie d'Hudson.
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En Nouvelle-France
Fils de Médard Chouart et de Marie Poirier, élevé à la ferme, dite « Les Groseilliers », sur les rives de la Marne. Arrivé en Nouvelle-France à l'âge de 16 ans, le jeune Médard vécut avec ses parents à la ferme des Groseillers à Bassevelle (Seine-et-Marne)[1] avant d'être reçu comme Donné par les missionnaires jésuites de Sainte-Marie-au-pays-des-Hurons et les accompagne durant dix ans dans leurs expéditions en Huronie (région du Lac Huron) durant les années 1640. Puis il s'établit à Trois-Rivières où il devient un coureur des bois. En 1647, il épouse Hélène Martin, fille d’Abraham Martin (qui semble avoir donné son nom aux plaines d’Abraham), et veuve de Claude Étienne. Il aura 2 enfants de cette première union avant de devenir veuf. Un seul de ces enfants, Médard, atteindra l'âge adulte. En 1653, il épouse en secondes noces Marguerite Hayet, veuve de Jean Véron de Grandmesnil. Ils auront quatre enfants, Jean-Baptiste, Marie-Anne, Marguerite et Marie-Antoinette.
Explorateur
Entre 1654 et 1656, il explora ce qui est maintenant le nord de l'Ontario, et fut un des premiers Européens à atteindre le Lac Supérieur. Les indigènes lui parlèrent alors de vastes régions inexploitées pour le commerce des fourrures au nord et à l'ouest du lac, près de la Baie d'Hudson.
Expéditions avec Radisson
En 1659, avec son compagnon Pierre-Esprit Radisson (dont il avait épousé la demi-sœur, Marguerite Hayet), il retourna dans la région du lac Supérieur[2]. À leur retour en 1660, ils ramenèrent une cargaison de fourrures sur plus de cent canots. Comme ils n'avaient pas de permis pour la traite des fourrures, le gouverneur de la Nouvelle-France Pierre de Voyer d'Argenson leur confisqua leur butin et les soumit à l'amende.
Des Groseilliers se rendit en France pour essayer d'obtenir justice et intéresser les autorités françaises à développer le commerce des fourrures dans le Nord-ouest. Ayant échoué, il partit avec Radisson pour Boston pour intéresser les autorités de la Nouvelle-Angleterre à ses expéditions. Ce fut encore un échec mais ils rencontrèrent le colonel anglais George Cartwright qui les emmènera en Angleterre et les présenta à la Cour du roi Charles II.
En juin 1668, ils partirent finalement d'Angleterre, conduisant deux navires marchands affrétés par le prince Rupert, l'Eaglet et le Nonsuch, vers la baie d'Hudson par le nord. Cette nouvelle route plus courte éliminait la nécessité de passer par le fleuve Saint-Laurent contrôlé par les Français. Seul le Nonsuch arriva à destination, Des Groseilliers à son bord, car l'Eaglet, avarié dans une tempête, dut retourner en Angleterre avec Radisson. Des Groseilliers retourna l'année suivante en Angleterre avec une cargaison de fourrures et le succès de cette mission entraîna en 1670 la création de la Compagnie de la Baie d'Hudson.
Lors d'un voyage à Londres en 1674, les deux explorateurs, insatisfaits de leur traitement par la compagnie, furent convaincus par le jésuite Charles Albanel de revenir à la France. Ils furent cependant froidement reçus par le gouverneur Frontenac, et Radisson retourna bientôt en France. Ils participèrent en 1682 à un début de reconquête de la baie d'Hudson pour la France.
Des Groseilliers et Radisson furent considérés comme traîtres par les Français. Mais, contrairement à Radisson, des Groseilliers fut autorisé à retourner en Nouvelle-France. Il aida les Français dans leurs expéditions militaires contre ses anciens alliés anglais, ce qui entraîna la destruction de plusieurs de leurs postes de traite le long de la baie d'Hudson. Il revint ensuite s'installer à Trois-Rivières où il mourut en 1696.
Hommages
- Un brise-glace de la Garde côtière canadienne, le NGCC Des Groseilliers, prend son nom[3].
Notes et références
- (en) « Panoramio is no longer available », sur panoramio.com (consulté le ).
- Pierre-Jacques Charliat, Le temps des grands voiliers, tome III de Histoire Universelle des Explorations publiée sous la direction de L.-H. Parias, Paris, Nouvelle Librairie de France, 1957, p. 71
- « Navire - GCC Flotte », sur inter-j01.dfo-mpo.gc.ca (consulté le )
Bibliographie
- Gilles Havard, Histoire des coureurs de bois, Amérique du Nord 1600-1840, Paris, Les Indes savantes, (ISBN 978-2-84654-424-5, présentation en ligne)
Liens externes
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Voir aussi
- Rivière Chouart, un cours d'eau