Étienne-Paschal Taché
Étienne-Paschal Taché, né le à Montmagny et mort dans la même ville le , est un médecin et un homme politique canadien-français. Il est premier ministre du Canada-Uni de 1855 à 1857 puis de 1864 à 1865, ainsi qu'un des pères de la Confédération canadienne.
Étienne-Paschal Taché | ||
Fonctions | ||
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Premier ministre du Canada-Est | ||
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Avec | Allan Napier MacNab John Alexander Macdonald |
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Prédécesseur | Augustin-Norbert Morin | |
Successeur | George-Étienne Cartier | |
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Avec | John Alexander Macdonald | |
Prédécesseur | Antoine-Aimé Dorion | |
Successeur | Narcisse-Fortunat Belleau | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Montmagny | |
Date de décès | (à 69 ans) | |
Lieu de décès | Montmagny | |
Parti politique | Parti bleu | |
Enfants | Eugène-Étienne Taché Jules Taché |
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Liste des premiers ministres du Canada-Uni | ||
Biographie
Jeunesse
Étienne-Paschal Taché est le fils de Charles Taché et de Geneviève Michon. Il ne reçoit qu’une éducation assez sommaire. Ainsi, très jeune, il quitte sa famille pour aller travailler à Québec. À 17 ans, il rejoint son frère en s’engageant comme soldat lors de la guerre de 1812 contre les États-Unis. Il participa alors à la bataille de la Châteauguay (où il reçoit une médaille de bravoure) et à la bataille de Plattsburgh. Il profite de son séjour dans la milice pour compléter son éducation de façon autodidacte.
Son expérience militaire lui donna également l’opportunité de s’initier à la médecine en assistant les chirurgiens du bataillon. Ainsi, à la fin de la guerre, en 1815, il entreprend plus sérieusement sa formation en médecine auprès de Pascal de Sales Laterrière qui était l’un des chirurgiens de son bataillon. Pendant trois ans, il sera l’apprenti du Dr Laterrière à Québec. C’est fort probablement lors de cet apprentissage qu’il fit la connaissance de la femme qui allait devenir son épouse, Sophie Morency. Il s’exilera ensuite à Philadelphie afin d’obtenir sa licence de médecin à l’Université de Pennsylvanie.
À son retour à Québec, il unit sa destinée à Sophie Morency le . On dit qu’ils s’établirent le jour même à Montmagny, probablement chez les parents d’Étienne-Paschal, avant d’acheter le terrain sur lequel il construira sa demeure. Le Dr Taché pratiqua la médecine dans la région, avec zèle et dévotion, pendant vingt-deux ans.
Patriote
Après quelques années de pratique, Taché commence à s’inquiéter de la difficulté qu’ont les Canadiens français à se faire entendre dans les professions libérales. Ainsi, au début des années 1830, il s’investit dans différentes organisations visant la reconnaissance des droits et des compétences de ses confrères médecins, notaires ou avocats, et qui favorisent l’accès des Canadiens français à ce type de profession. Cette implication, combinée à l’influence de son voisin et ami Jean-Charles Létourneau, l’amène à prendre une part active au sein du mouvement patriote en croissance. Contre la prise des armes, il ne participera pas à la rébellion des Patriotes de 1837-1838.
Convaincu de la pertinence d’un mouvement pour la reconnaissance des Canadiens français dans la nation naissante, Taché ne baisse pas les bras à la division du Parti patriote. En 1841, il quitte la médecine et il est élu comme député du comté de L'Islet à l'Assemblée législative du Canada-Uni, en tant que représentant d’un groupe qui prendra plus tard la désignation de Parti réformiste. Il rejoint ainsi certains de ses amis qui étaient également actifs au sein du défunt parti patriote.
À partir de ce moment, et jusqu’à sa mort, Étienne-Paschal Taché consacrera toutes ses énergies à la défense et à la sauvegarde des institutions et des intérêts des Canadiens français. Pour ce faire, il utilisera ses armes les plus redoutables, son intégrité et sa force de conciliation.
Administration publique
Il quittera son rôle de député en 1846. Jouissant déjà d’une renommée enviable d’homme sincère, à la fois engagé et déférant, les instances gouvernementales feront alors appel à lui pour occuper différentes charges administratives importantes : adjudant-général des milices du Canada-Est, conseiller législatif et exécutif, receveur-général, commissaire des travaux publics. Enfin, dans un Canada-Uni au bord d’une guerre civile, il est même prié par ses pairs, à deux reprises, d’occuper le poste de premier ministre, soit en 1855-1856 et en 1864-1865.
En 1858, il est anobli par la reine Victoria, qui lui confère le titre de chevalier[1]. À partir de ce moment, il est désigné par l'adresse « sir » et son épouse, par celle de « lady »[1]. En 1862, le pape Pie IX le fait commandeur de l'Ordre de Saint-Grégoire-le-Grand[1].
Il consacra la dernière année de sa vie à son plus grand et prestigieux projet; la confédération des provinces de l’Amérique du Nord britannique. Selon lui, la situation politique était telle que ce plan était essentiel à la sauvegarde des institutions canadiennes et qu’il prémunirait les provinces d’une annexion par les États-Unis.
Malgré ses 69 ans, en plus de ses charges de premier ministre et de ministre de la milice et des finances, il accepte le rôle de président de la Conférence de Québec qui jeta les bases du plan confédératif. Par la suite, à titre de premier ministre, il eut à défendre ce projet en chambre. Après une attaque de paralysie, il est forcé de se retirer de la vie publique.
Il s’éteint à Montmagny le , sans connaître l’aboutissement du projet pour lequel il s’est battu jusqu’au bout de ses forces. Ce projet se concrétisera finalement en 1867 par l'Acte de l'Amérique du Nord britannique de 1867 qui créera la confédération du Canada.
Notes et références
- Société de généalogie de Québec, L'Ancêtre, vol. 21, (lire en ligne), Sophie Bauché dite Morency, devenue lady Étienne-Paschal Taché, p. 175-176
Voir aussi
Articles connexes
Biographie
- Hébert, Yves, Étienne-Paschal Taché, 1795-1865. Le militaire, le médecin et l'homme politique., Québec, Les Éditions GID, 2006, 295 pages.
Liens externes
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :