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Option Canada

Option Canada est un organisme semi-clandestin, financé par le gouvernement du Canada par le Conseil de l'unité canadienne, qui a participé au financement du camp du Non lors du référendum de 1995 au Québec. Fondé le , quelque huit semaines avant le référendum pour la souveraineté du Québec, il fut dissous quelques mois plus tard. Des agissements ont été faits en contravention de différentes lois québécoises et plusieurs décideurs font partie des personnes accusées d'avoir participé au scandale des commandites.

Contexte

Au moment de ses agissements, le groupe était composé de différents hommes d'affaires et organisateurs politiques de trois partis politiques fédéralistes : Le Parti libéral du Canada, le Parti libéral du Québec et le Parti progressiste-conservateur du Canada. Le président d'Option Canada était Claude Dauphin, un proche collaborateur de Paul Martin lorsqu'il était ministre des Finances et actuellement maire de l'arrondissement de Lachine depuis 2001 maire de l'arrondissement de Lachine.

Option Canada a attirĂ© l'attention du public quand il a crĂ©Ă© un comitĂ© pour enregistrer les Ă©lecteurs hors QuĂ©bec. Il aidait les citoyens ayant quittĂ© le QuĂ©bec moins de deux ans avant le rĂ©fĂ©rendum et qui estimaient possiblement revenir au QuĂ©bec prochainement, Ă  obtenir le droit de vote lors du rĂ©fĂ©rendum. Depuis 1989, une clause de la loi Ă©lectorale du QuĂ©bec le permettait. Le comitĂ©, qui opĂ©rait durant la campagne rĂ©fĂ©rendaire, distribuait des dĂ©pliants qui incluaient le formulaire Ă  remplir pour se prĂ©valoir de cette particularitĂ©. Le dĂ©pliant donnait aussi un numĂ©ro de tĂ©lĂ©phone sans frais pour obtenir plus d'information, qui Ă©tait le mĂȘme que celui du Conseil de l'unitĂ© canadienne.

AprĂšs le rĂ©fĂ©rendum, le Directeur des Ă©lections du QuĂ©bec, Pierre F. CĂŽtĂ©, a accusĂ© Option Canada d'avoir violĂ© les lois quĂ©bĂ©coises et a ouvert une enquĂȘte. Par contre, le , la Cour suprĂȘme du Canada a jugĂ© que certaines clauses Ă©lectorales quĂ©bĂ©coises Ă©taient inconstitutionnelles. Le directeur des Ă©lections du QuĂ©bec n'a eu d'autre choix que d'abandonner les chefs d'accusation.

Le Livre Les Secrets d'Option Canada

L'ouvrage de Normand Lester et de Robin Philpot, Les Secrets d'Option Canada (2006), dĂ©crit les agissements et les ramifications de cet organisme. L'Ă©criture de ce livre commence par un appel au public de Normand Lester dans l'article du journal Le Devoir en date du et intitulĂ© Il faut aussi une enquĂȘte publique sur les magouilles rĂ©fĂ©rendaires[1]. Quelque temps plus tard, sous le couvert de l'anonymat, un fonctionnaire contacte Lester et lui remet une caisse contenant des documents incriminants trouvĂ©s, dira Lester, «dans les poubelles d'un centre commercial de la Rive-Sud»[2]. La presque totalitĂ© des preuves exposĂ©es dans le livre est tirĂ©e de ces fameux documents : des lettres de correspondances, des photocopies de chĂšques et des factures.

Par ailleurs, Ă  la suite de la remise de certains documents, le bureau du VĂ©rificateur gĂ©nĂ©ral du Canada prĂ©voit de lancer une enquĂȘte sur les agissements de cet organisme.

Plusieurs documents incriminent notamment le premier ministre du Québec Jean Charest, Me Claude Dauphin (maintenant maire de l'arrondissement Lachine à Montréal), l'ancien premier ministre du Québec Daniel Johnson, le ministre canadien aux affaires étrangÚres (de 1996 à 2005) Pierre Pettigrew, le publicitaire André Morrow, la ministre canadienne du Patrimoine (de 2002 à 2005) Liza Frulla (conjointe de André Morrow, également), Groupe Everest (groupe de publicité impliqué dans le scandale des commandites), BCP (groupe de publicité impliqué dans le scandale des commandites) et certains membres influents du Parti conservateur du Canada.

Au lendemain du lancement du livre, soit le , le chef du Parti quĂ©bĂ©cois, AndrĂ© Boisclair, demanda des comptes au premier ministre du QuĂ©bec Jean Charest Ă  ce sujet. Ce dernier fut, lors du rĂ©fĂ©rendum de 1995, vice-prĂ©sident du camp du non. Monsieur Boisclair demanda Ă©galement une enquĂȘte publique.

EnquĂȘte de Bernard Grenier

Le , le Directeur général des élections du Québec, Me Marcel Blanchet, a annoncé la nomination de Monsieur Bernard Grenier, un juge à la retraite de la Cour supérieure du Québec, comme commissaire responsable d'examiner les documents fournis par Normand Lester.

Le , la GRC annonce son intention d'enquĂȘter sur les agissements d'Option Canada[3]

Le , le rapport du juge Grenier sur Option Canada conclut qu'« Option Canada et le Conseil pour l’unitĂ© canadienne ont dĂ©pensĂ© illĂ©galement environ 539 000 $ durant la pĂ©riode rĂ©fĂ©rendaire d’ »[4].

Selon Bernard DescĂŽteaux, les rĂ©sultats de l'enquĂȘte montrent que Philpot et Lester exagĂ©raient un peu en parlant de 5 millions de dollars au lieu de 500 000 dollars. DescĂŽteaux ne soutient pas la thĂšse de Lester, mais avoue qu'il aurait souhaitĂ© que l'enquĂȘte se dĂ©roule en public. Il tente ainsi de critiquer le rapport du juge Grenier[5]. De son cĂŽtĂ©, Jean Charest parle d'un « pĂ©tard mouillĂ© »[6].

Le rapport du Juge Grenier va mĂȘme plus loin en prĂ©cisant (page 66) que "(...) les allĂ©gations de MM. Lester et Philpot selon lesquelles l'agence BCP aurait illĂ©galement expĂ©diĂ© des factures Ă  Option Canada relativement Ă  des dĂ©penses rĂ©glementĂ©es sont mal fondĂ©es." D'ailleurs, dans une lettre publiĂ©e dans Le Devoir (), MM. Lester et Philpot admettaient avoir eu "tort au sujet de cette entreprise" et qu'ils acceptaient le rĂ©sultat de son enquĂȘte.

Articles connexes

Liens externes

Source

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